Discours 2003 - Jeudi 22 mai 2003


À UNE DÉLÉGATION DE MACÉDONIE

Vendredi 23 mai 2003




Monsieur le Premier ministre,
Chers amis,

La fête des saints Cyrille et Méthode vous a, une fois de plus, conduits à Rome, où sont conservées les reliques de saint Cyrille, et je suis heureux de vous saluer. Je remercie le Président du Gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine pour ses paroles courtoises et pour ses bons voeux. Ma prière fervente est que votre pays soit toujours plus fort dans son engagement pour l'unité et la solidarité, des idéaux que les saints frères de Thessalonique ont incarnés de façon si efficace au cours de leur vie consacrée à prêcher la foi chrétienne.

Au cours de leur vie terrestre, ces deux saints ont été des ponts qui reliaient l'Orient et l'Occident. A travers les valeurs enseignées et l'exemple donné, ils ont uni des cultures et des traditions différentes en un riche héritage pour toute la famille humaine. En effet, leur témoignage de vie révèle une vérité sans âge que le monde du troisième millénaire doit redécouvrir urgemment: ce n'est que dans la charité et dans la justice que la paix peut devenir une réalité qui touche tous les coeurs humains, en surmontant la haine et en vainquant le mal par le bien. Cette charité et cette justice deviennent des réalités tangibles lorsque les personnes de bonne volonté, dans toutes les parties du monde, se consacrent sans compromis, comme les frères Cyrille et Méthode, "à la cause de la réconciliation, de la convivialité amicale, du développement humain et du respect de la dignité intrinsèque de chaque nation" (Lettre encyclique Slavorum apostoli, n. 1).

Mesdames, Messieurs, ce pèlerinage annuel à Rome n'est pas seulement un hommage à saint Cyrille, mais il représente également un témoignage des liens d'amitié existant entre votre pays et l'Eglise catholique. Je vous encourage à faire en sorte que ces liens deviennent toujours plus forts, en particulier dans vos communautés locales, en produisant de cette façon des fruits plus abondants de bonne volonté et des attitudes de plus grande co-opération envers l'Eglise catholique dans votre pays. Puisse Dieu tout-puissant combler votre esprit et votre coeur de sa paix, et puisse-t-Il bénir avec abondance le peuple de l'ex-République yougoslave de Macédoine.



AUX ÉVÊQUES DE L'INDE DE RITE LATIN EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Vendredi 23 mai 2003




Chers frères évêques,

1. Alors que commence cette série de visites "ad limina" des évêques de rite latin de l'Inde, je vous salue cordialement, Pasteurs des provinces ecclésiastiques de Calcutta, Guwahati, Imphal et Shillong. Nous rendons grâce à Dieu ensemble pour les grâces accordées à l'Eglise dans votre pays et nous rappelons les paroles que Notre Seigneur a adressées à ses disciples lorsqu'il est monté au ciel: "Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20). En ce temps pascal vous êtes ici, auprès des tombes des saints Pierre et Paul, pour manifester à nouveau votre relation particulière avec l'Eglise universelle et avec le Vicaire du Christ.

Je remercie Mgr Sirkar des sentiments cordiaux et des bons voeux qu'il m'a transmis au nom de l'épiscopat, du clergé, des religieux et des fidèles des provinces ecclésiastiques que vous représentez. Par la grâce de Dieu, j'ai pu visiter votre patrie en deux occasions et j'ai personnellement fait l'expérience de la chaleureuse hospitalité indienne, qui appartient au riche héritage culturel caractérisant votre nation. Dès l'aube du christianisme, l'Inde a célébré le mystère du salut contenu dans l'Eucharistie, qui vous unit mystiquement à d'autres communautés de foi dans la "contemporanéité" du Sacrifice pascal (Ecclesia de Eucharistia EE 5). Je prie afin que les fidèles de l'Inde continuent à croître dans l'unité, alors que leur participation à la célébration de la Messe les confirme dans la force et dans l'intention.

2. Nous devons toujours avoir à l'Esprit que "l'Eglise évangélise par obéissance au commandement du Christ, sachant que toute personne a le droit d'entendre la Bonne Nouvelle de Dieu, Lui qui se révèle et se donne dans le Christ" (Ecclesia in Asia ). Pendant des siècles, les catholiques en Inde ont poursuivi le travail essentiel de l'évangélisation, en particulier dans le domaine de l'éducation et des services sociaux, offerts généreusement tant aux chrétiens qu'aux non-chrétiens. Dans certaines parties de votre pays, le chemin vers une vie dans le Christ est encore actuellement un chemin de grandes privations. Il est plutôt déconcertant de constater que certaines personnes qui désirent devenir chrétiennes doivent acquérir la permission des autorités locales, alors que d'autres ont perdu leurs droits à l'assistance sociale et aux allocations familiales. D'autres encore, ont été bannies ou chassées de leur village. Malheureusement, certains mouvements fondamentalistes créent une grande confusion chez certains catholiques et vont même jusqu'à défier ouvertement toute tentative d'évangélisation. Mon espérance est que, en tant que guides dans la foi, vous ne soyez pas découragés par ces injustices, mais que vous continuiez plutôt à faire participer la société de façon telle que ces tendances alarmantes puissent être inversées.

Il faut également observer que les obstacles à la conversion ne sont pas toujours extérieurs, mais peuvent se présenter également au sein de nos communautés. Cela se produit lorsque les membres des autres religions voient le désaccord, le scandale et le manque d'unité au sein de nos institutions catholiques. C'est pour cette raison qu'il est important que les prêtres, les religieux et les laïcs travaillent ensemble et surtout collaborent avec leur évêque, qui est signe et source d'unité. L'évêque a la responsabilité de soutenir ceux qui sont engagés dans la tâche vitale de l'évangélisation, en assurant qu'ils ne perdent jamais le zèle missionnaire, qui se trouve au centre de notre vie dans le Christ. Je suis convaincu que, en raison de ces défis, vous continuerez à prêcher la Bonne Nouvelle avec un courage et une conviction toujours plus grands. "Ce qui compte - ici comme en tout domaine de la vie chrétienne -, c'est la confiance qui vient de la foi, c'est-à-dire la certitude que nous ne sommes pas nous-mêmes les protagonistes de la mission mais que c'est Jésus Christ et son Esprit" (Redemptoris missio RMi 36).

3. Pour un effort d'évangélisation soutenu, il est nécessaire que se développe une Eglise locale mûre qui, à son tour, devienne missionnaire (cf. Redemptoris missio RMi 48). Cela suppose la formation d'un clergé local bien préparé, non seulement capable de prendre soin des besoins des personnes qui lui ont été confiées, mais également prêt à embrasser la mission ad gentes. Comme je l'ai dit à l'occasion de ma première visite pastorale en Inde: "Une vocation c'est à la fois un signe d'amour et une invitation à aimer (...) La décision de dire "oui" à l'appel du Christ est lourde d'un nombre de conséquences importantes: l'obligation d'abandonner d'autres plans, la volonté de laisser derrière soi des personnes chères, la disponibilité pour se mettre en route, avec une confiance profonde, sur le chemin qui conduira à une union toujours plus étroite avec le Christ" (Homélie à Poona, 10 février 1986).

L'engagement à suivre le Christ en tant que prêtre demande la meilleure formation possible. "Pour servir l'Eglise en intendants du Christ, les évêques et les prêtres ont besoin d'une solide formation et d'une formation permanente, qui devrait leur offrir des possibilités de ressourcement sur le plan humain, spirituel et pastoral, ainsi que des cours de théologie, de spiritualité et de sciences humaines" (Ecclesia in Asia ).

Les candidats au sacerdoce doivent comprendre de la manière la plus complète possible le Mystère qu'ils célébreront et l'Evangile qu'ils prêcheront. Je vous félicite des initiatives que vous avez déjà prises pour assurer que vos instituts de formation sacerdotale atteignent les hauts niveaux d'éducation et de formation nécessaires pour le clergé actuel, et je vous encourage à poursuivre votre effort, en garantissant que tous ceux qui sont appelés soient véritablement préparés à agir "au nom et dans la personne de celui qui est la Tête et le Pasteur de l'Eglise" (Pastores dabo vobis PDV 35).

4. A travers le Corps et le Sang du Christ, l'Eglise reçoit la force spirituelle nécessaire pour diffuser la Bonne Nouvelle. "Ainsi, l'Eucharistie apparaît en même temps comme la source et le sommet de toute l'évangélisation, puisque son but est la communion de tous les hommes avec le Christ et en lui avec le Père et l'Esprit Saint" (Ecclesia de Eucharistia EE 22). En tant qu'évêques vous êtes bien conscients que chaque diocèse est responsable de l'évangélisation de base et de la formation permanente des laïcs. En Inde, comme dans de nombreux autres pays, une grande partie de ce travail est accomplie par les catéchistes. Ces ouvriers de la vigne du Seigneur sont bien davantage que des enseignants. Ils éduquent non seulement les personnes dans les principes de la foi, mais ils accomplissent également beaucoup d'autres tâches, qui complètent la mission de l'Eglise. Parmi celles-ci figurent: le travail avec les fidèles en petits groupes, l'assistance à travers les services de la prière et de la musique, la préparation des fidèles à recevoir les Sacrements, notamment le mariage, la formation des autres catéchistes, les rites funéraires et, souvent, l'assistance au prêtre dans l'administration quotidienne de la paroisse ou du poste de mission. Afin d'être efficaces dans cet apostolat, les catéchistes n'ont pas seulement besoin d'une préparation adaptée, mais ils doivent également être certains que les évêques et les prêtres sont présents pour leur offrir le soutien spirituel et moral nécessaire afin de transmettre de façon efficace la Parole de Dieu (cf. Catechesi tradendae CTR 24, 63, 64).

5. Tous les fidèles chrétiens sont appelés à "s'engager à changer leur vie et à la rendre d'une certaine façon entièrement eucharistique. Cela signifie éprouver de l'amour pour les pauvres et le désir d'alléger leurs souffrances. En effet, il est indigne d'une communauté chrétienne de participer divisés à la Cène du Seigneur et dans l'indifférence envers les pauvres" (cf. Ecclesia de Eucharistia EE 20). L'Inde a la chance d'avoir un exemple concret de la vocation de l'Eglise à servir les plus faibles dans le témoignage et dans l'exemple de Mère Teresa de Calcutta, qui sera bientôt béatifiée. Sa vie de sacrifice joyeux et d'amour inconditionné pour les pauvres suscite en nous le désir d'accomplir la même chose. Car aimer les plus petits parmi nous, sans rien attendre en échange, signifie aimer véritablement le Christ. "Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire" (Mt 25,35).

Chers évêques, vous aussi, comme Mère Teresa, vous êtes appelés à être d'admirables exemples de simplicité, d'humilité et de charité envers ceux qui ont été confiés à vos soins. Je suis réconforté par les attitudes à travers lesquelles vous révélez déjà votre amour pour les pauvres. Vos diocèses s'enorgueillissent de nombreux programmes visant à les assister: maisons pour les plus démunis, léproseries, orphelinats, centres d'accueil, centres pour les familles et centres de formation professionnelle, ne serait-ce que pour en mentionner quelques-uns. Alors que l'Eglise en Inde continue à faire face à ces défis, malgré une grave carence de personnel et de ressources, je prie afin que vous preniez l'exemple de Mère Teresa comme modèle pour les oeuvres de charité dans vos communautés.

6. Le monde actuel est tellement obsédé par les choses matérielles que souvent les personnes aisées se retrouvent prises dans une course folle pour posséder davantage, dans la vaine tentative de combler le vide de leur existence quotidienne. Il s'agit d'une tendance particulièrement alarmante parmi les jeunes, dont un grand nombre vit dans la pauvreté spirituelle, en cherchant des réponses dans des modes qui suscitent seulement d'autres interrogations. Pour le chrétien cela doit cependant être différent. Nos yeux ont été ouverts par Jésus Christ et nous sommes donc capables de reconnaître le caractère insensé de ces tentations. Tous les chrétiens, et de façon particulière les évêques, les prêtres et les religieux, sont appelés à rester à part, en vivant une vie de pauvreté évangélique simple et toutefois épanouissante, en témoignant que Dieu est la véritable richesse du coeur humain.

Dans un monde où de nombreuses personnes ont de multiples questions à poser, ce n'est qu'à travers le Christ que celles-ci peuvent espérer trouver des réponses certaines. Parfois la clarté de la réponse est cependant voilée par une culture moderne qui ne reflète pas seulement une crise de conscience et du sens de Dieu, mais également "un amoindrissement progressif du sens du péché" (cf. Reconciliatio et paenitentia RP 18). En effet, seule une participation active et engagée au mystère de la réconciliation peut apporter une paix véritable et une réponse authentique aux fardeaux qui pèsent sur l'âme. Je suis heureux d'apprendre que dans un grand nombre de vos diocèses les fidèles s'approchent souvent de la grâce du Sacrement de la réconciliation, et je vous encourage à continuer à souligner l'importance de ce sacrement.

7. Chers frères évêques, alors que vous repartez dans vos diocèses respectifs, mon espérance est que vous apportiez avec vous un sens renouvelé de vos responsabilités pastorales. Je prie afin que vous soyez remplis du même zèle que les premiers disciples, à qui le Christ a confié la mission: "Allez donc de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit" (Mt 28,19-20).

Je confie à l'intercession de Marie, femme de l'Eucharistie, les souffrances et les joies de vos Eglises locales et de toute la communauté catholique dans votre pays. A vous tous et au clergé, aux religieux et aux laïcs de vos diocèses, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.




AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA CONGRÉGATION POUR L’EVANGÉLISATION DES PEUPLES

Samedi 24 mai 2003




Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Très chers frères et soeurs!

1. J'accueille et je salue avec affection chacun de vous, qui prenez part à l'Assemblée plénière de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples. Je salue en premier lieu le Cardinal Crescenzio Sepe, Préfet de votre Congrégation, et je le remercie des paroles qu'il m'a adressées en votre nom. Je salue avec lui les Secrétaires, le Sous-secrétaire et les collaborateurs de ce dicastère; je salue les Cardinaux, les Evêques, les religieux, les religieuses et toutes les personnes présentes.

Au cours des travaux de l'Assemblée plénière, vous avez affronté un aspect important de la mission de l'Eglise: "La formation dans les terres de mission", en référence aux prêtres, aux séminaristes, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et aux laïcs engagés dans les activités pastorales. Il s'agit d'un thème qui mérite toute votre attention.

2. L'urgence de préparer des apôtres pour la nouvelle évangélisation a été répétée par le Concile Vatican II, ainsi que par les Synodes des Evêques qui se sont tenus ces dernières années. A partir des travaux des Assemblées synodales ont été rédigées des Exhortations apostoliques significatives, parmi lesquelles je me limite à rappeler Pastores dabo vobis, Vita consecrata, Catechesi tradendae et Christifideles laici.

Les Communautés ecclésiales de fondation récente connaissent une rapide expansion. C'est précisément parce que des carences et des difficultés dans leur processus de développement ont parfois été mises en évidence, qu'il est urgent d'insister sur la formation d'agents pastoraux compétents, grâce à des programmes systématiques, adaptés aux nécessités du moment présent, et attentifs à "inculturer" l'Evangile dans les différents milieux.

Une formation intégrale est urgente, en mesure de préparer des évangélisateurs compétents et saints, à la hauteur de leur mission. Cela exige un processus long et patient, au sein duquel tous les approfondissements bibliques, théologiques, philosophiques et pastoraux trouvent leur ligne de force dans la relation personnelle avec le Christ "Chemin, Vérité et Vie" (Jn 14,6).

3. Jésus est le premier "formateur", et l'effort fondamental de tout éducateur sera d'aider les personnes qu'il forme à cultiver une relation personnelle avec Lui. Seuls ceux qui ont appris à "demeurer avec Jésus" sont prêts à être "envoyés prêcher" par Lui (cf. Mc 3,14). Un amour passionné pour le Christ est le secret d'une annonce convaincue du Christ. J'y faisais référence dans la récente Encyclique Ecclesia de Eucharistia, lorsque j'écrivais: "Il est bon de s'entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), d'être touchés par l'amour infini de son coeur" (EE 25).

L'Eglise, en particulier dans les pays de mission, a besoin de personnes préparées à servir l'Evangile de façon gratuite et généreuse, c'est-à-dire prêtes à promouvoir les valeurs de la justice et de la paix en abattant toutes les barrières culturelles, raciales, tribales et ethniques, capables de discerner les "signes des temps" et de découvrir les "semences du Verbe", sans permettre que l'on ne cède ni aux réductionnismes ni aux relativismes.

En premier lieu, toutefois, on exige de ces personnes qu'elles soient "expertes" et "emplies d'amour" de Dieu. "Le monde... réclame des évangélisateurs qui lui parlent d'un Dieu qu'ils connaissent et fréquentent comme s'ils voyaient l'invisible" (Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi EN 76).

4. En plus d'une intimité personnelle avec le Christ, il faut prendre soin de croître constamment dans l'amour et dans le service à l'Eglise. Il sera utile, à ce propos, en ce qui concerne les prêtres, d'avoir en particulier à l'esprit les indications contenues dans l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis, dans les Décrets conciliaires Presbyterorum Ordinis et Optatam totius, ainsi que dans d'autres textes émanant de divers dicastères de la Curie romaine.

"En tant qu'il représente le Christ Tête, Pasteur et Epoux de l'Eglise - ainsi que je le soulignais dans Pastores dabo vobis- le prêtre a sa place non seulement dans l'Eglise, mais aussi en face de l'Eglise. C'est pourquoi il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour du Christ époux envers l'Eglise épouse" (PDV 22). Il revient ensuite aux Evêques, en communion avec le presbyterium, d'établir et d'organiser "un programme de formation permanente qui n'en fasse pas quelque chose de ponctuel, mais plutôt un projet bien élaboré qui se déroule par étapes selon des modalités précises" (ibid., PDV 79).

5. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier tous ceux qui se consacrent généreusement au devoir d'éducation dans les terres de mission. Et comment ne pas rappeler que de nombreux séminaristes, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, qui appartiennent aux terres de mission, achèvent leur itinéraire de formation ici, à Rome, dans les Collèges et les Centres, dont un grand nombre dépendent de votre dicastère? Je pense au Collège pontifical Urbanien, au Collège pontifical Saints-Pierre-et-Paul pour les prêtres, au Foyer Paul VI pour les religieuses, au Centre Mater Ecclesiae pour les catéchistes, et au Centre international d'Animation missionnaire pour le renouveau spirituel des missionnaires. Je souhaite de tout coeur que leur expérience romaine constitue pour chacun un véritable enrichissement culturel, pastoral et surtout spirituel.

Je souhaite également que chaque communauté chrétienne progresse avec docilité à l'école de Marie, Mère du Christ et Mère de l'Eglise. Dans le Message pour la prochaine Journée missionnaire mondiale, j'ai écrit qu'une "Eglise plus contemplative" devient une "Eglise plus sainte", une "Eglise plus missionnaire".

Tout en demandant au Seigneur qu'il en soit ainsi pour chaque communauté ecclésiale, en particulier dans les terres de mission, je vous assure de ma prière et je vous accorde à tous une Bénédiction apostolique particulière.

Les soixante participants à l'Assemblée plénière, guidés par le Cardinal Crescenzio Sepe, Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, ont approfondi, durant ces journées de réflexions, le thème suivant: "La formation dans les terres de mission". Ils l'ont fait à la lumière de l'Instrumentum laboris rédigé à partir des contributions qu'ils avait déjà données auparavant en réponse au questionnaire que le dicastère missionnaire leur avait envoyé sur le sujet. D'après les analyses et les suggestions de ces réponses, l'Assemblée plénière s'est concentrée sur le problème de la "formation dans les terres de mission" en établissant de solides principes de formation, qui puissent servir de critères généraux, en suggérant dans le même temps les orientations pour élaborer des programmes de formation et en affrontant également certaines questions plus précises. A la fin des travaux, les suggestions des participants ont été reccueillies et un document a été rédigé, qui sera envoyé à tous les Evêques et à tous les représentants des Instituts qui sont présents dans les terres de mission.



À L'ÉGLISE ORTHODOXE DE BULGARIE

Lundi 26 mai 2003


  Monsieur le Cardinal,
Vénérés Métropolites et Evêques,
Très chers amis dans le Seigneur!



1. "A vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ" (Ep 1,2).
C'est avec des sentiments de joie que je vous adresse le salut si souvent prononcé par l'Apôtre Paul, en évoquant devant vous le nom de Dieu, Père de la gloire, qui illumine les yeux de notre esprit pour nous faire comprendre à quelle "espérance" il nous a appelés dans le Christ et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous, les croyants, selon la vigueur de sa "force" (cf. Ep 1,17-19).

Je remercie le Métropolite Kalinik des paroles cordiales qu'il m'a adressées au nom de toute la délégation. Je salue le Cardinal Walter Kasper et les évêques catholiques qui l'accompagnent.

Notre rencontre aujourd'hui, nous appelle réellement à l'espérance. Nous ressentons, l'âme emplie de reconnaissance, la force efficace de Celui qui peut tout, malgré les obstacles humains qui entravent la libre diffusion de sa grâce. Nous sentons croître en nous le désir d'une communion plus profonde, et nous entrevoyons, avec une plus grande clarté, la route à parcourir.

L'espérance est d'autant plus forte que nous ne nous rencontrons pas pour la première fois, mais que nous nous retrouvons plutôt, un an après ma visite à Sofia. Le 24 mai de l'année dernière, au Palais patriarcal, j'ai eu la joie de m'entretenir pour la première fois avec sa Béatitude Maxim. Ce fut une rencontre fraternelle qui contenait la force d'en susciter d'autres. Les distances se sont comme raccourcies, nous connaissons mieux nos frères. Nous assistons à la mise en place du véritable contexte dans lequel croît la confiance réciproque, condition préalable à l'entente, à la coexistence pacifique et à la communion.



2. Je ne pourrai jamais oublier mon voyage sur votre Terre! Je vous prie de transmettre à Sa Béatitude Maxim mon souvenir ému, qui se nourrit dans la prière; je vous demande de lui renouveler l'expression de ma proximité spirituelle dans l'espérance que se concrétise au plus tôt la pleine unité des chrétiens catholiques et orthodoxes. J'y unis en outre mes voeux les plus sincères, quelques jours après les solennelles célébrations qui ont commémoré, à Sofia, le cinquantième anniversaire du rétablissement du patriarcat.

En ce début de nouveau millénaire, la tâche de Sa Béatitude Maxim, de l'Eglise orthodoxe de Bulgarie et de son Saint-Synode est lourde de responsabilité. Alors que la Bulgarie s'ouvre elle aussi à la nouveauté, tournée vers une Europe élargie, il faut raviver ce riche patrimoine de foi et de culture que l'Eglise et la nation bulgare partagent, et qui constitue le miracle de l'oeuvre d'évangélisation accomplie par les deux saints frères de Thessalonique, Cyrille et Méthode, dont l'héritage, après onze siècles de christianisme parmi les Slaves, est et reste pour eux plus profond et plus fort que toute division (cf. Lettre encyclique Slavorum Apostoli, n. 25).



3. En reproposant avec un langage plus compréhensible pour les nouvelles générations la contribution de Cyrille et Méthode, lien unifiant de différents peuples entre eux, l'Eglise orthodoxe de Bulgarie peut, à son tour, renouveler avec force et par une expérience directe, l'intuition évangélique des saints frères selon laquelle les diverses conditions de vie de chaque Eglise chrétienne ne peuvent jamais justifier les conflits, les discordes, les déchirures dans la profession de l'unique foi et dans la pratique de la charité (cf. ibid., n. 11). Ici à Rome, Cyrille, désormais proche de sa mort, comme nous le lisons dans sa Vie, s'adressait au Seigneur avec ces mots: "Fais d'eux, ô Seigneur, un peuple élu, unanime dans la foi véritable et dans la doctrine authentique; fais croître ton Eglise, et rassemble tous ses membres dans l'unité".

Ce message de foi, si enraciné dans votre culture et dans votre façon d'être Eglise, est et demeure l'objectif auquel tendre afin que l'Orient et l'Occident chrétiens puissent pleinement se réunir et mieux faire resplendir ensemble le pleroma de la catholicité de l'Eglise.

Très chers frères! Votre délégation se trouve ici à Rome pour plus d'une raison. La date de votre visite coïncide tout d'abord avec la date de la fête des saints Cyrille et Méthode, selon le calendrier en vigueur en Bulgarie. Vous entendez en outre rappeler le premier anniversaire de mon voyage à Sofia et de la rencontre inoubliable avec Sa Béatitude Maxim. Je vous remercie de ce signe de sollicitude et d'estime fraternelle!

4. Vous êtes venus à Rome également pour une heureuse circonstance: l'inauguration du service liturgique en l'église des Saints Vincent et Anastase à "Fontana di Trevi". La rencontre de prière qui s'est déroulée samedi dernier, 24 mai, a revêtu un caractère solennel en raison de la présence de nombreux membres éminents du Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe de Bulgarie, de S.M. Siméon de Saxe Cobourg-Gotha, Premier ministre du gouvernement bulgare et de divers représentants du Saint-Siège et du Vicariat de Rome, guidés par mon Représentant, le Cardinal Walter Kasper, Président du Con-seil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens. Je sais que la communauté et son Recteur pro tempore, ont été accueillis fraternellement dans l'église des Saints Vincent et Anastase, qui a également été adaptée au service liturgique et pastoral pour les bulgares orthodoxes résidant à Rome. Il s'agit d'un exemple significatif de partage ecclésial, ici à Rome, qui me tient profondément à coeur.

5. En effet, si nous voulons progresser sur le chemin de la communion renouvelée, nous devons suivre les traces des saints Cyrille et Méthode, qui furent capables de gagner la reconnaissance et la confiance de Pontifes Romains, de Patriarches de Constantinople, d'Empereurs byzantins et de divers Princes des nouveaux peuples slaves (Lettre encyclique Slavorum Apostoli, n. 7). Cela signifie que la diversité n'entraîne pas toujours des conflits.

Une expérience de partage fraternel marqué par le respect réciproque de nos diversités légitimes, pourra constituer un encouragement à mieux nous connaître et à collaborer également dans d'autres contextes et circonstances, chaque fois que l'occasion s'en présentera. Que cela soit un bon présage pour l'avenir de nos relations! J'en rends grâce au Seigneur et je lui demande de bénir nos pas sur le chemin entrepris.

Je vous remercie de tout coeur de votre visite. Je vous prie d'assurer Sa Béatitude Maxim de mon souvenir constant dans ma prière au Seigneur. Que Dieu le bénisse, ainsi que vous tous et le bien-aimé peuple de Bulgarie.



AUX MEMBRES DE LA CONGRÉGATION DU SAINT-ESPRIT

Lundi 26 mai 2003




1. Je suis heureux de vous saluer aujourd’hui, cher Père Supérieur général, ainsi que les membres du Conseil général de la Congrégation du Saint-Esprit fondée le 27 mai 1703. Un anniversaire est toujours l’occasion de rendre grâce pour le chemin parcouru et pour les dons reçus. L’Église le fait volontiers avec vous aujourd’hui, remerciant le Seigneur pour tout le travail accompli par votre Congrégation depuis trois siècles, notamment dans l’évangélisation de l’Afrique, des Antilles et de l’Amérique du Sud. Célébrer un anniversaire, c’est aussi passer un cap et aller de l’avant. Comme je l’ai dit à toute l’Église (cf. Novo millennio ineunte NM 8), je le redis à chacun de vous : «Duc in altum !», «Avance au large !». Soyez fidèles au double héritage de vos fondateurs : l’attention aux pauvres et le service missionnaire, c’est-à-dire l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ à tous les hommes. Ces deux orientations de vie vous ouvrent de larges perspectives. Il s’agit de rejoindre ceux que le monde tient dans la dépendance ou rejette dans la marginalité, les pauvres, qui sont l’immense majorité des habitants de certains continents mais qui habitent aussi nos sociétés les plus développées. Vous leur témoignerez ainsi la proximité du Christ et vous leur ferez entendre la joie de son appel.

2. Sans vous laisser arrêter par les difficultés, qui n’ont pas manqué et qui ne manqueront pas à l’avenir, confiez-vous à la liberté et à la force de l’Esprit qui accompagne l’Église et qui la guide.

C’est l’Esprit Saint qui construit l’Église comme une famille : faites-la découvrir à nos contemporains à travers la vie communautaire et fraternelle, signe fort de la vie évangélique, en ayant à coeur de rechercher l’unité et de demeurer attachés à cette dévotion à l’Esprit Saint, qui a toujours caractérisé votre famille religieuse !

3. Vos fondateurs ont voulu vous placer dès les origines sous la protection de la Vierge Marie et de son Coeur immaculé. Je vous confie de nouveau à son intercession bienveillante, vous-mêmes et tous les membres de votre Congrégation dispersés dans le monde entier pour le service du Christ et de son Église. Que la confiance de la Vierge en la Parole de Dieu soit toujours une lumière pour votre vie ! De grand coeur, je vous accorde la Bénédiction apostolique.



AU NOUVEL AMBASSADEUR DU JAPON PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Vendredi 30 mai 2003




Monsieur l’Ambassadeur,

1. Il m’est agréable d’accueillir Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon près le Saint-Siège.

Je vous remercie pour les salutations déférentes que vous m'avez transmises de la part de Sa Majesté l’Empereur Akihito. Je vous saurais gré d'exprimer en retour à Sa Majesté les souhaits cordiaux que je forme pour Elle et pour toute la famille impériale. Mes voeux rejoignent aussi les membres du gouvernement et tout le peuple japonais, souhaitant qu’ils poursuivent sans relâche leurs efforts courageux en vue d’édifier une nation toujours plus unie et plus solidaire, attentive à la personne humaine, qui est le centre de toute société, et à sa dignité. Mes voeux vont en particulier aux blessés du récent tremblement de terre.

2. J'ai été sensible aux aimables paroles que vous m'avez adressées. Elles témoignent de l’attention que votre pays porte au développement de relations actives et fructueuses avec le Saint-Siège. Vous rappelez, Monsieur l’Ambassadeur, combien votre nation demeure attachée à servir la cause de la paix. La situation internationale actuelle, marquée par un regain de tension en divers points de la planète et par la recrudescence d’actions terroristes, reste préoccupante. Cependant, cette conjoncture ne doit pas entamer la détermination de tous ceux qui sont déjà engagés dans la recherche de solutions pacifiques pour résoudre les conflits. Pour que soit apportée une contribution significative à la sécurité et à la stabilité internationales, il importe que les nations puissent manifester toujours plus clairement leur volonté effective d’être partie prenante dans un processus commun de réduction des tensions et des menaces de guerre.

Les efforts concernant notamment l’élimination progressive, équilibrée et contrôlée des armes de destruction massive, ainsi que la non-prolifération et le désarmement nucléaires, doivent être poursuivis; ainsi, les conditions de la sécurité des peuples et de la préservation de l’ensemble de la création seront toujours davantage assurées.

Il appartient aussi à la Communauté internationale de se mobiliser en permanence pour que, au niveau mondial comme sur le plan régional, les mesures appropriées soient prises pour prévenir les agressions potentielles, sans que ces mesures ne nuisent aux besoins fondamentaux des populations civiles concernées, les conduisant parfois à la misère et au désespoir. Je ne doute pas qu’une volonté politique concertée et qu’une réflexion éthique éclairée permettront aux nations d’être les protagonistes d’une véritable culture de la paix, fondée sur le respect de la vie humaine et le primat du droit dans sa dimension de justice et d’équité, et orientée vers la construction patiente de la coexistence pacifique entre les nations et vers la promotion du bien commun.

3. Le Japon, Monsieur l’Ambassadeur, est riche de ses traditions religieuses et philosophiques, qui contiennent des ressources spirituelles capables de stimuler de manière efficace cet ardent désir de travailler à la paix et à la réconciliation entre les communautés humaines et entre les personnes. Votre pays demeure aussi, à travers la vision douloureuse d’Hiroshima et de Nagasaki, un témoin vivant des drames du vingtième siècle, invitant chacun à redire à la suite du Pape Paul VI: «Plus jamais la guerre !»; car cette dernière met en danger l’avenir même de l’humanité (Cf. Paul VI, Allocution à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, 4 octobre 1965, n. 5). Je souhaite que votre pays s’attache sans relâche à mettre ces hautes valeurs au service de la paix dans la région et dans le monde. Et, comme je le rappelais dans le Message pour la Journée mondiale de la Paix 2003, «la question de la paix ne peut pas être séparée de celle de la dignité humaine et des droits humains» (n. 6).

4. Les efforts consentis par le Japon, en particulier dans les domaines de la coopération économique avec les pays de l’Asie, ainsi que les programmes d’aide mis en place pour soutenir financièrement les pays pauvres afin qu'ils deviennent acteurs de leur propre développement, soulignent également la part active que votre pays souhaite prendre dans la promotion des peuples.

Dans cette perspective, on doit aussi souligner la réflexion menée par votre pays sur les problèmes de l’environnement et sur la place de l’homme dans la création. Il faut souhaiter que l’Exposition internationale d’Aïchi, qui se déroulera en 2005, permette aux nombreuses nations participantes de débattre sereinement des solutions concrètes à apporter aux problèmes liés, entre autres, à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles. Prendre soin de la création est un devoir moral pour tous les hommes, car c’est la volonté du Créateur que l’homme se montre digne de sa vocation, en gérant la nature non comme un exploiteur impitoyable mais comme un administrateur responsable (cf. Encyclique Redemptor hominis RH 15). C’est aussi laisser aux générations futures une terre habitable.

5. Permettez-moi, Monsieur l'Ambassadeur, d'adresser, par votre intermédiaire, mes salutations affectueuses aux Évêques et à la communauté catholique de votre pays. L’Église catholique, bien que peu nombreuse, garde le souci constant de proposer aux jeunes générations de Japonais, en particulier à travers l’éducation intégrale dispensée dans les établissements scolaires et dans les Universités, une contribution efficace à leur croissance humaine, spirituelle, morale et civique, qui les prépare à prendre une part active à la vie de la nation. Les écoles jouent également un rôle non négligeable en ce qui concerne l’évangélisation, «inculturant la foi, enseignant l’ouverture et le respect, et promouvant la compréhension religieuse» (Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Asia ).

L’Église veut aussi accueillir les nombreux immigrants qui viennent chercher au Japon travail, dignité et espérance. Avec tous les hommes de bonne volonté, elle entend lutter contre les phénomènes de discrimination et d’exclusion, qui marginalisent les plus faibles et qui minent les relations entre les hommes. Par cet engagement, elle veut encourager toutes les composantes de la nation japonaise à s’interroger sur le sens de la vie et du destin de l’homme, en invitant chacun à bâtir de manière responsable une société de fraternité et d’équité, dont les valeurs sont appelées à s’exprimer notamment par l’établissement d’une justice pénale qui soit toujours plus conforme à la dignité de l’homme (cf. Appel de la Conférence épiscopale du Japon à Monsieur Kokichi Shimoinaba, Ministre de la Justice, 21 novembre 1997). J’invite avec affection les catholiques à être de fervents artisans de la paix et de la charité, fermement unis autour de leurs pasteurs, travaillant à une rencontre toujours plus féconde entre la foi et la culture japonaise.

6. Alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre mes voeux cordiaux pour la noble tâche qui vous attend. Soyez assuré que vous trouverez ici, auprès de mes collaborateurs, l'accueil attentif et compréhensif dont vous pourrez avoir besoin.

J’invoque de grand coeur sur Sa Majesté l’Empereur Akihito, sur la famille impériale, sur le peuple japonais et sur ses dirigeants, sur Votre Excellence et ses proches, ainsi que sur le personnel de l’Ambassade, l’abondance des Bienfaits divins.



Discours 2003 - Jeudi 22 mai 2003