Discours 2003 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II POUR LE 750 ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SAINTE CLAIRE D'ASSISE


AUX DIVERS GROUPES DE PÈLERINS DANS LA COUR DU PALAIS PONTIFICAL DE CASTELGANDOLFO

Castelgandolfo, Samedi 23 août 2003  




1. Je vous souhaite la bienvenue à tous, chers pèlerins, que j'ai aujourd'hui la joie de rencontrer.

Je salue en particulier les fidèles de la paroisse de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, de Miane, dans le diocèse de Vittorio Veneto. Très chers amis, la pensée de votre belle terre me rappelle celle de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul I. Il aimait la paroisse de Miane, et je suis moi aussi lié à votre communauté par une profonde affection. Merci de votre visite!

Vous avez apporté avec vous la représentation de la "Madonna del Carmine", ainsi que les couronnes pour la Vierge et l'Enfant, que je bénis volontiers. Je désire vous exprimer ma satisfaction pour votre initiative de réciter le Rosaire au cours de cette Année qui lui est consacrée: je vous encourage tous - familles, jeunes et personnes âgées - à contempler assidûment avec Marie le visage du Christ, afin d'être toujours ses disciples et ses témoins fidèles.

Je salue ensuite le groupe du Mouvement salésien pour la jeunesse des Trois Vénéties. Chers jeunes, votre présence m'offre l'occasion de rappeler une fois de plus l'actualité du charisme et du message de Dom Bosco, en particulier pour les nouvelles générations. L'esprit salésien, en effet, aide les jeunes à comprendre que l'Evangile est une source inépuisable de vie et de joie. Vivez, vous aussi, cette merveilleuse réalité: à l'école de Dom Bosco, soyez toujours joyeux, généreux et courageux afin de combattre le mal par le bien, artisans d'espérance et de paix dans tous les milieux de vie.

Je salue avec affection le Commandant et les carabiniers de la Compagnie de Castel Gandolfo, qui prêtent généreusement toute l'année leur service aux Villas pontificales.

J'ai en outre à coeur de saluer la Délégation de la Pastorale pour les jeunes de la Conférence épiscopale italienne, qui se rend ces jours-ci en pèlerinage à la "Croce dell'Adamello". Je vous remercie de votre générosité.

2. Je salue avec affection Mgr Jaime Traserra, Evêque de Solsona, les prêtres et les jeunes qui accomplissent le pèlerinage de Rome à Assise. Chers jeunes: n'ayez pas peur! Laissez-vous guider par l'Esprit sur le chemin du discernement des vocations. Je sais que dans vos coeurs se trouve un profond désir de servir généreusement le Seigneur et vos frères. Que l'amour de la Vierge Marie et ma cordiale Bénédiction vous accompagnent toujours!

3. Nous tournons à présent notre regard vers la Sainte Vierge, que nous avons vénérée hier sous le beau titre de "Reine". Que Marie, la "Servante du Seigneur", nous rende toujours plus conscients que la véritable façon de régner est de servir. Et qu'elle obtienne également pour nous de rendre avec joie notre service à Dieu et au prochain. Avec ce souhait, je vous remercie à nouveau pour votre visite et je vous bénis tous de tout coeur.

Aux fidèles venus de Pologne:

Je salue cordialement les pèlerins de Katowice, de la paroisse de la cathédrale du Christ-Roi.

Je sais que vous êtes venus à l'occasion du 25 anniversaire de pontificat. Je vous remercie de votre souvenir et de votre bienveillance. Quant à moi, je me souviendrai qu'au cours de ce quart de siècle, il y a eu un jour où le Pape a visité votre cathédrale. Je me souviens de cette rencontre avec les malades et les invalides du travail, qui a eu lieu il y a vingt ans. Je me souviens également de la rencontre avec les habitants de la Silésie sur l'esplanade de l'aéroport. Avec vous, je remercie Dieu de ces rencontres, et de tous les fruits qui en sont nés. Et je prie pour la Silésie, car je sais combien de problèmes touchent cette région et combien de personnes souffrent du manque de travail et de pain. J'espère qu'avec l'aide de Dieu, l'on réussira bientôt à satisfaire aux nécessités des hommes qui affrontent un dur travail.

Je vous bénis de tout coeur, ainsi que vos proches. Que Dieu vous donne sa joie!



MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II SIGNÉ PAR LE CARDINAL ANGELO SODANO AUX XXIV MEETING DE RIMINI POUR L’AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES (RIMINI 24-31 AOÛT 2003)




À S.Exc.
Mgr Mariano De Nicolò
Evêque de Rimini
Votre Excellence,

Le Saint-Père désire vous faire parvenir son salut cordial, cette année également, ainsi qu'aux organisateurs et aux participants au Meeting pour l'Amitié entre les Peuples.

1. Le thème choisi pour l'édition 2003 est une phrase tirée du Psaume 33: "Où est l'homme qui désire la vie, épris de jours où voir le bonheur?". Il s'agit d'une question qui invite à la réflexion. L'homme passe de longues périodes de son existence en étant presque insensible à l'appel du bonheur véritable, un appel qui existe pourtant dans sa conscience; il est comme "distrait" par les multiples relations avec la réalité, et son oreille intérieure semble ne plus savoir réagir.

Les paroles d'Isaïe viennent à l'esprit: "Plus personne pour invoquer ton nom, pour se réveiller en s'attachant à toi, car tu nous as caché ta face et tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes" (Is 64,6). Le prophète met en lumière la racine du malaise suscité par la question du Psaume et poursuit: "Je me suis laissé approcher par qui ne me questionnait pas, je me suis laissé trouver par qui ne me cherchait pas. J'ai dit: "Me voici! me voici!" à une nation qui n'invoquait pas mon nom" (Is 65,1).

Cette parole du prophète Isaïe est peut-être le meilleur contrepoint au thème du Meeting: Dieu se manifeste, il ébranle l'homme replié sur lui-même, l'esprit embrumé par sa propre iniquité, il se présente à lui en cherchant à plusieurs reprises à attirer son attention. L'insistance de Dieu, qui se manifeste avec amour à un fils dont la vie va à la dérive, constitue un mystère émouvant de miséricorde et de gratuité.

2. Le monde que l'humanité a construit, en particulier au cours des siècles qui sont les plus proches de nous, tend souvent à atténuer chez les gens le désir naturel de bonheur, en augmentant la "distraction" dans laquelle ils risquent de se perdre en raison de leur faiblesse intrinsèque. La société actuelle privilégie un type de désir contrôlable selon des lois psychologiques et sociologiques et, donc, souvent utilisable à des fins de profit ou de manoeuvre de l'opinion. Une pluralité de désirs a remplacé l'aspiration que Dieu a placée dans la personne comme un aiguillon, afin qu'elle ne cherche et ne trouve qu'en Lui seul l'accomplissement et la paix. Les désirs partiaux, orientés comme de puissants moyens en mesure d'influencer les consciences, deviennent des forces centrifuges qui poussent l'être humain toujours plus loin de lui-même, engendrent son insatisfaction et parfois même sa violence.

Le Meeting de Rimini 2003 repropose un thème dont l'actualité est éternelle: la créature humaine, qui est animée par ce désir d'accomplissement infini, ne peut jamais être réduite à un moyen pour atteindre un intérêt, quel qu'il soit. L'empreinte du divin, qui en elle prend la forme de la nostalgie du bonheur, lui ôte, de par sa nature, toute possibilité d'être instrumentalisé.

3. Le malaise face à la question du Psaume 33 naît donc du fait que l'homme ne trouve pas souvent la force de dire: "Moi! Je suis un homme qui désire la vie et qui désire des jours où voir le bonheur". Le thème du Meeting rappelle la nécessité de son réveil: il doit retrouver l'énergie et le courage de se placer face à Dieu pour répondre au "Me voici, me voici" du Seigneur en disant - même si c'est d'une voix faible, écho de ce même appel -: "Me voici, moi aussi je suis ici. Je t'invoque, à présent que tu m'as retrouvé".

Cette réponse à Dieu, qui crie jusqu'à vaincre notre surdité, décrit la prise de conscience, pleine d'émotion, à laquelle la personne parvient au centre le plus profond d'elle-même. Cela a lieu précisément au moment où l'appel de Dieu réussit à déchirer les nuages qui enveloppaient sa conscience. Seule cette réponse: "Me voici", restitue à l'homme son véritable visage, et représente le début de son rachat.

La personne doit cependant être soutenue par une éducation adaptée, qui tend, comme fin propre, à favoriser le réveil en elle de la conscience de son propre objectif, en suscitant dans son coeur les énergies nécessaires pour y parvenir. L'éducation ne s'adresse donc jamais à la masse, mais à chaque individu dans son caractère unique et irremplaçable. Cela présuppose un amour sincère pour la liberté de l'homme et un engagement inlassable en sa défense.

4. Avec le thème de cette année, le Meeting rappelle en outre aux peuples d'Europe, qui semblent vaciller sous le poids de leur histoire, où plongent leurs racines. En reproposant l'interrogation du Psaume, la manifestation de Rimini évoque avec force la grande figure de saint Benoît qui accueille ceux qui demandaient à entrer au monastère (cf. Règle, Prologue RB 15). Sa Règle a représenté, outre un chemin de perfection chrétienne, un instrument inégalable de civilisation, d'unité et de liberté. Au cours de siècles souvent marqués par la confusion et la violence, elle a permis d'édifier des places fortes, grâce auxquelles les hommes et les femmes de différentes époques ont été reconduits à la pleine réalisation de leur dignité. L'avenir se construit en repartant des origines de l'Europe et en tirant profit des expériences passées, en grande partie marquées par la rencontre avec le Christ.

Sa Sainteté, tout en souhaitant que le Meeting soit l'occasion d'une véritable croissance culturelle et spirituelle, vous assure de sa prière et envoie de tout coeur une Bénédiction apostolique spéciale à ceux qui prendront part aux diverses manifestations au programme.

Je forme moi aussi des voeux de plein succès pour cette noble initiative et je vous renouvelle l'expression de mon profond respect dans le Seigneur.

Angelo Card. SODANO

Secrétaire d'Etat



MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AUX SOEURS URSULINES DE MARIE IMMACULÉE




Chères Soeurs Ursulines de Marie Immaculée!

1. Je suis heureux d'adresser un salut particulier à la Supérieure générale et aux Soeurs réunies à Rome pour le Chapitre général de votre Institut de grand mérite. Je désire, en outre, embrasser toutes vos consoeurs qui oeuvrent en Italie, en Inde, au Brésil, et sur le continent africain. Je leur adresse une pensée cordiale, accompagnée de l'assurance d'un souvenir spécial dans la prière, afin que chaque Ursuline de Marie Immaculée puisse, avec joie et fidélité, suivre le Christ pauvre, chaste et obéissant, et se consacrer entièrement au service de ses frères.

L'Assemblée capitulaire représente une occasion privilégiée de prière, de réflexion et de discernement pour définir ensemble les lignes d'orientations les plus adaptées pour l'avenir de la Congrégation. Il s'agit d'un temps utile pour renouveler l'engagement d'une réponse généreuse, personnelle et communautaire à l'appel de Dieu.

Le thème du Chapitre apparaît particulièrement encourageant et actuel: "Les Ursulines de Marie Immaculée affrontent les défis d'un monde en constante évolution et, renouvelées, elles se consacrent à la Mission de l'Eglise".Il s'agit d'un appel à vivre votre mission en pleine harmonie avec l'Eglise, en demeurant pleinement unies au Christ et disposées à répondre courageusement aux défis du troisième millénaire.

Soyez conscientes, chères Soeurs, comme le soulignait une récente Instruction de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, que "à l'imitation de Jésus, ceux que Dieu appelle à sa suite sont eux aussi consacrés et envoyés dans le monde pour poursuivre sa mission. De plus, sous l'action de l'Esprit Saint, la vie consacrée elle-même devient mission" (Repartir du Christ, n. 9).

2. Dans la première moitié du XVII siècle, votre Fondatrice a donné vie, à Piacenza, à un Institut consacré au service du prochain dans le besoin. En conservant intact son charisme, engagez-vous à orienter toujours mieux l'apostolat de votre Congrégation, afin qu'il réponde pleinement aux exigences de notre époque. Vous êtes appelées à être des "contemplatives en action", c'est-à-dire prêtes à répondre aux besoins des personnes, en particulier des jeunes, en témoignant dans le même temps de l'urgence d'une spiritualité profonde, renouvelée dans ses méthodes et dans ses formes, mais fidèle à l'esprit des origines.

Imitez la foi inébranlable de la bienheureuse Brigida Morello, que j'ai eu la joie d'élever aux honneurs des autels, il y a cinq ans. Comme je le rappelais en cette heureuse occasion, dans ses exemples et ses enseignements "transparaît une invitation constante à la confiance en Dieu. Elle aimait répéter: "Confiance, confiance, hauts les coeurs! Dieu est notre Père et ne nous abandonnera jamais"" (Insegnamenti, XXI/1 [1998], p. 538). Le secret de l'apostolat consiste précisément dans la conscience que "ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés" (1Jn 4,10).

3. En contemplant le Christ crucifié et ressuscité - coeur de la spiritualité de la bienheureuse Brigida Morello - les horizons de votre dévouement s'étendront aux pauvres, aux malades et à ceux qui se trouvent dans les situations de besoins matériels et spirituels les plus urgents, avec une attention particulière pour les femmes et les jeunes. Vous conserverez ainsi fidèlement l'héritage que la bienheureuse Fondatrice vous a légué, à vous, ses filles spirituelles, et vous serez en mesure d'actualiser son inspiration charismatique à notre époque, en accordant de l'importance surtout à ce que vous "êtes", plutôt qu'à ce que vous "faites".

Avec ces sentiments et ces voeux, et alors que je vous assure de mon souvenir constant dans la prière, je donne de tout coeur à chacune de vous et à toutes vos communautés présentes dans le monde une Bénédiction apostolique particulière, que j'étends volontiers aux personnes qui vous sont chères et à tous ceux qui font l'objet de vos soins apostoliques.

De Castel Gandolfo, le 27 août 2003

IOANNES PAULUS II


MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU CARDINAL CRESCENZIO SEPE, REPRÉSENTANT SPÉCIAL EN MONGOLIE



À Monsieur le

Cardinal Crescenzio SEPE
Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples

1. C'est avec une grande joie que je vous écris, vénéré Frère, tandis que vous vous préparez à visiter une fois de plus la jeune communauté chrétienne qui vit dans le vaste pays asiatique de Mongolie, riche d'histoire et de traditions culturelles.

Au mois de juillet de l'an dernier, vous avez visité Oulan-Bator, la capitale de la nation mongole, afin de célébrer le dixième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Mongolie et le Saint-Siège et de souligner la présence vivante dans la région d'une communauté chrétienne de fondation relativement récente. Bien que la première évangélisation de la Mongolie ait été due à l'arrivée des chrétiens de Perse au VII siècle, ce n'est que dans la première moitié du XX siècle qu'une mission dans cette région lointaine a été confiée à la Congrégation du Coeur Immaculée de Marie. Le régime procommuniste de l'époque a empêché dans un premier temps les missionnaires d'entrer dans la région. Avec la fin de la dictature communiste, les portes ont enfin été ouvertes à l'Evangile et, à partir de 1991, les premiers évangélisateurs ont commencé à arriver: des prêtres, des religieux et des religieuses, des laïcs, activement engagés dans la "vigne du Seigneur".

Pour souligner les progrès féconds et positifs accomplis au cours de cette décennie, deux événements fondamentaux pour la vie de l'Eglise ont eu lieu l'an dernier: l'élévation de la Mission sui iuris d'Urga, Oulan-Bator, au rang de Préfecture apostolique, et la nomination relative du premier Préfet apostolique dans la personne du Révérend Père Wenceslaw Padilla, c.i.c.m., ainsi que la première ordination de trois prêtres et d'un diacre qui, bien que n'étant pas natifs du pays, considèrent la Mongolie comme leur patrie d'adoption. Ils représentent un signe d'espérance prometteur pour l'avenir de la communauté locale ecclésiale.

2. Le retour de Votre Eminence dans ce pays bien-aimé, après un peu plus d'un an, est dû à deux autres événements tout aussi importants et joyeux: l'ordination épiscopale du Préfet apostolique et la bénédiction de l'église-cathédrale dédiée aux Apôtres Pierre et Paul. Ces événements consolident l'édifice spirituel qui a été construit par le "petit troupeau" d'une jeune Eglise missionnaire qui croît dans la confiance, soutenue par la puissance rénovatrice de l'Esprit Saint.

J'aurais vivement voulu être présent en personne à ces célébrations liturgiques importantes. Mais, cela n'ayant pas été dans le dessein du Seigneur, je vous confie à présent la responsabilité de transmettre mes salutations paternelles et affectueuses au nouvel Evêque de cette partie élue du Peuple de Dieu, aux autres Evêques, et, de façon particulière, à Monseigneur Giovanni Battista Morandini, Nonce apostolique en Mongolie. Mes salutations s'adressent également aux prêtres, aux religieuses et aux autres agents de la pastorale, ainsi qu'à tous ceux qui sont engagés dans différentes activités caritatives et humanitaires. J'adresse également une salutation cordiale à tous les membres de la communauté catholique, aux baptisés, aux catéchumènes et aux "sympathisants", en particulier aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes, qui représentent l'avenir de l'Eglise et de la société de ce noble pays. Enfin, je vous prie de présenter mes salutations respectueuses au Président de la République, aux Autorités civiles et à tout le peuple mongol qui est toujours proche de mon coeur, ainsi qu'aux représentants des diverses religions, avec lesquelles le Saint-Siège espère coopérer dans un service fécond au bien commun. J'assure chacun de mon souvenir spécial dans mes prières, et je demande à Dieu tout-puissant de bénir les efforts accomplis pour diffuser son Royaume.

3. A Marie, Mère et Reine de Mongolie, je confie les attentes et les espérances de l'Eglise et de la nation mongole, afin que, ayant surmonté une longue période de difficultés, elles puissent à présent se tourner vers l'avenir avec une confiance renouvelée.

Puisse la lumière du Christ accompagner chacun le long du chemin qui s'ouvre devant lui. J'accompagne volontiers ces voeux de ma Bénédiction apostolique, que je vous confie à présent, vénéré Frère, en tant que mon Représentant spécial.

De Castel Gandolfo, le 22 août 2003.

IOANNES PAULUS II




DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II AUX ÉVÊQUES D'ÉGYPTE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 30 août 2003


  Béatitude,
Chers Frères dans l’épiscopat,

1. Je vous accueille avec une grande joie, vous qui venez accomplir votre Visite ad limina en allant prier sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, témoins unis de la fidélité au Christ jusqu’au don de leur sang, et en venant manifester votre communion avec le Successeur de Pierre. Je remercie votre Patriarche, Sa Béatitude le Cardinal Stéphanos II Ghattas, pour ses aimables paroles qui me permettent de partager vos joies, vos difficultés et vos espérances de pasteurs. Je suis heureux de saluer particulièrement ceux d’entre vous qui participent pour la première fois à cette riche expérience de communion dans la foi et dans le service du Seigneur. Avec vous, je rends grâce à Dieu pour toutes les communautés chrétiennes d’Égypte, héritières de la première annonce de l’Évangile accomplie par saint Marc, et je me souviens avec joie et émotion de mon pèlerinage jubilaire au Caire et au monastère Sainte-Catherine, au pied du mont Sinaï. Là, on comprend mieux l’enracinement singulier de la révélation chrétienne dans cette région du monde et son lien intrinsèque avec le premier Testament.

2. Au début de notre rencontre, je veux vous encourager dans votre mission spécifique de pasteurs. Vous êtes devenus évêques par l’ordination sacramentelle, successeurs des Apôtres et premiers responsables avec le Successeur de Pierre de l’annonce de la Bonne Nouvelle au monde entier. Je sais combien vous avez à coeur de faire des communautés chrétiennes qui vous sont confiées des communautés vivantes, qui soient de véritables témoins de l’Évangile «par des actes et en vérité», comme nous y invite l’Apôtre saint Jean (1Jn 3,18). Au sein de la société égyptienne, si riche d’histoire et de culture, et fortement marquée par la présence de l’Islam, vous savez que le témoignage le plus important est celui de la vie quotidienne, centrée sur le double commandement de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. Avec les prêtres, avec les religieux et les religieuses, avec tous les laïcs qui vivent au coeur du monde, vous voulez témoigner devant tous de la grandeur et de la beauté de la vie humaine, appelée à servir la gloire de son Créateur et à la partager un jour dans la joie du monde à venir. Au début du troisième millénaire, le champ de la mission est largement ouvert pour l’Église, qui veut être la voix des petits et des pauvres, qui veut entendre l’appel de tous ceux qui aspirent à la paix, qui veut accueillir les réfugiés sans pays et sans toit, et se mettre ainsi au service de la véritable dignité de tout homme.

Vous souhaitez légitimement que l’Église qui est en Égypte soit ouverte à l’universel, attachée à la communion ecclésiale, aimant donner et recevoir, dans un échange permanent, le trésor commun de la foi. Je vous encourage vivement à poursuivre le travail fraternel qui s’accomplit au sein de l’Assemblée des Évêques catholiques d’Égypte, quand vous vous retrouvez entre évêques de rites différents pour vous entraider dans vos responsabilités de pasteurs et pour approfondir ensemble les liens de la véritable unité catholique. Sachez que le Pape vous accompagne dans cette noble tâche de la collaboration fraternelle, qui sert le bien de tous vos fidèles et qui exprime et construit la communion ecclésiale.

3. Les prêtres sont vos premiers collaborateurs dans le ministère, et je sais que vous estimez leur travail pastoral et leur disponibilité au service de leurs frères. Ils sont souvent très attachés à une pastorale de proximité qui fait d’eux comme les pères de leur communauté, ayant le souci de visiter les familles, de partager leurs difficultés et leurs espérances, de les soutenir dans leur vie quotidienne. Assurez-les de la vive reconnaissance du Pape pour le beau témoignage de leur charité pastorale. Encouragez-les à continuer de se former, par l’étude de la Parole de Dieu et par la contemplation des mystères de la foi, en sachant utiliser les moyens que le Magistère de l’Église universelle a mis à la disposition de tous, notamment le Catéchisme de l’Église catholique. Par des sessions de formation permanente adaptées, aidez-les à mieux connaître le monde contemporain, caractérisé par des échanges de plus en plus nombreux et incessants, pour qu’ils perçoivent mieux ses difficultés et ses attentes, et qu’ils trouvent les moyens nouveaux de lui annoncer le Christ. Par leur ministère sacramentel, centré sur l’Eucharistie qui fait vivre l’Église (cf. Ecclesia de Eucharistia EE 21), mais aussi par une vie de prière personnelle, rythmée par l’Office divin, qui est la prière de l’Église, et nourrie par les rencontres que suscite le ministère pastoral, qu’ils soient, à l’exemple du Christ, les intercesseurs de la communauté tout entière auprès de Dieu ! Avec vous, je souhaite que tous les prêtres aient des conditions de vie dignes et sobres, et qu’ils bénéficient autant qu’il est possible des mêmes protections et assistances dans le domaine social, malgré les disparités de richesses qui peuvent toucher vos diocèses et que je vous engage à compenser par le partage fraternel.

4. Votre Église a la chance d’avoir des prêtres en nombre suffisant et de pouvoir en ordonner de nouveaux chaque année, grâce aux vocations encore nombreuses et au travail accompli par le grand séminaire de Maadi. Je tiens à remercier l’équipe des formateurs, que j’invite à poursuivre son travail de discernement et de préparation des futurs pasteurs, avec zèle et dévouement, pour le bien de toutes les Églises catholiques d’Égypte, puisque le séminaire est interdiocésain et inter-rituel. Je sais que vous vous préoccupez aussi de mettre en place, dans toutes vos éparchies, une véritable pastorale des vocations, qui assurera pour l’avenir la permanence de l’appel du Seigneur et de l’Église auprès des jeunes, non seulement en ce qui concerne les vocations de prêtres diocésains, indispensables pasteurs du peuple chrétien, mais aussi pour les vocations à la vie consacrée, masculine et féminine. Dans l’Église universelle, beaucoup de pays souffrent actuellement d’une crise durable des vocations et d’un manque de prêtres: ceux qui ont la grâce d’y échapper doivent donc cultiver avec soin ce bien précieux du Seigneur à son Église et peut-être aussi se préparer à le partager, en prenant leur part de la mission dans d’autres Églises sur d’autres terres.

5. Comme j’ai souvent plaisir à le redire, les jeunes sont l’avenir de l’Église, et c’est spécialement vrai dans votre pays, riche d’abord de sa jeunesse. Ils doivent donc être aidés à se préparer à leurs responsabilités futures par une éducation appropriée. L’école catholique, riche de sa grande expérience, s’y consacre d’une manière toute particulière, en assurant aux jeunes générations une formation humaine équilibrée et saine, qui soit capable de leur donner des repères durables, dans le domaine moral notamment. Elle doit aussi leur assurer une formation chrétienne solide, fidèle à l’esprit et aux normes de l’enseignement catéchétique mis au point par les évêques, qui en sont les premiers responsables comme ils le sont également de l’école catholique elle-même. Les paroisses et les diocèses peuvent aussi, à leur niveau, proposer aux jeunes chrétiens des programmes de formation catéchétique, morale et spirituelle, qui leur permettent un approfondissement approprié de leur foi personnelle et qui les motivent pour aller plus loin dans leurs engagements.

6. La place des religieuses et des religieux dans vos diocèses est considérable, tout d’abord par le témoignage spécifique qu’ils donnent de la priorité de l’amour de Dieu dans toute vie chrétienne, à travers la profession des conseils évangéliques qui les consacrent tout entiers au Seigneur. Leur participation active à la pastorale de vos diocèses n’en est pas moins précieuse, notamment dans les écoles catholiques, dans les paroisses, dans le domaine de la santé et des oeuvres caritatives et sociales, mais aussi dans les domaines plus spécifiques de la recherche théologique, de la pastorale de la culture et du dialogue interreligieux. Je les en remercie vivement et je me réjouis de l’excellente collaboration qui caractérise les relations entre vos diocèses et les Congrégations et Instituts religieux qui y sont accueillis, pour le bien de tous. Je salue en particulier les communautés de religieuses, souvent petites et dispersées sur de vastes territoires, parce qu’elles veulent assurer le peuple chrétien du soutien de leur prière et de l’assistance de leur travail apostolique, dans les écoles ou dans les dispensaires qu’elle mettent à la disposition de la population, sans aucune distinction de race ou de religion, manifestant ainsi le caractère universel de l’amour du Christ. Elles ont besoin aussi de tous vos encouragements pour continuer à grandir spirituellement dans l’amour du Seigneur, par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu et le service humble et attentif de leurs frères.

7. L’Église catholique qui est en Égypte ne revendique pour elle-même aucun avantage particulier mais seulement le droit de pouvoir vivre, au sein de la nation, de la grâce que le Seigneur lui a faite de l’appeler à son service. Je salue le travail important que l’Église catholique accomplit au sein de la société égyptienne dans le domaine socio-éducatif, au service de la promotion féminine, de l’assistance à la maternité et à l’enfance, de la lutte contre l’analphabétisme, prenant ainsi sa place dans le développement du pays.

Je vous encourage à maintenir de bonnes relations avec les frères chrétiens d’autres confessions, notamment avec l’Église copte orthodoxe, et à promouvoir, pour ce qui vous concerne, l’esprit d’un véritable dialogue oecuménique. Ne vous laissez pas décourager par les difficultés présentes ou à venir, mais gardez ferme le désir d’être fidèles au commandement du Seigneur : «Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres» (Jn 13,34), en sachant que les liens de la charité fraternelle n’empêchent pas d’agir conformément à la vérité et à la justice, mais qu’ils l’exigent au contraire.

Le dialogue avec l’islam est particulièrement important dans votre pays où cette religion est celle de la majorité des habitants, mais il revêt aussi un caractère exemplaire pour le dialogue entre les grandes religions du monde, particulièrement requis après les événements tragiques liés au terrorisme qui ont marqué le début du troisième millénaire et que l’opinion peut être tentée d’imputer à des causes d’origine religieuse. Je tiens à rappeller combien il est essentiel que les religions du monde unissent leurs efforts pour dénoncer le terrorisme et pour oeuvrer ensemble au service de la justice, de la paix et de la fraternité entre les hommes.

8. Par l’intercession de l’évangéliste saint Marc, j’invoque sur vous la protection maternelle de la Vierge Marie, si vénérée chez les chrétiens d’Égypte, et je demande au Seigneur de vous combler des dons de son Esprit. «Soyez les bergers du troupeau de Dieu qui vous est confié ; veillez sur lui, non par contrainte mais de bon coeur, comme Dieu le veut ; non par une misérable cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux dont vous avez reçu la charge, mais en devenant les modèles du troupeau» (1P 5,2-3). Chers frères dans l’épiscopat, portez à tous vos fidèles le salut chaleureux et les encouragements paternels du Successeur de Pierre ! À tous, j’accorde une affectueuse Bénédiction apostolique.



Septembre 2003

AUX ÉVÊQUES DES PROVINCES ECCLÉSIASTIQUES D'AGRA, DELHI ET BHOPAL EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 6 septembre 2003



Chers frères dans l'épiscopat,

1. C'est avec joie que je souhaite la bienvenue aux évêques des provinces ecclésiastiques d'Agra, de Delhi et de Bhopal. Je vous exprime encore une fois, ainsi qu'au bien-aimé peuple de votre pays, ma profonde affection: "Car Dieu m'est témoin, à qui je rends un culte spirituel en annonçant l'Evangile de son Fils, avec quelle continuité je fais mémoire de vous" (Rm 1,9). Je suis particulièrement heureux de saluer Mgr Concessao, et je le remercie des sentiments qu'il m'a exprimés au nom des Evêques, du clergé et des fidèles de vos diocèses.

Parmi les nombreux événements importants qui se sont déroulés dans l'Eglise qui est en Inde après votre dernière visite "ad limina, il y a la création du nouveau diocèse de Jhabua. Alors que vous vous réunissez auprès des tombes des Apôtres pour exprimer la solidarité entre Pierre et vos Eglises locales, la présence du pasteur d'un nouveau troupeau représente un signe encourageant de la vitalité et de la croissance de la foi dans votre pays.

2. L'Apôtre Thomas, saint François-Xavier et Mère Teresa de Calcutta sont quelques-uns des exemples extraordinaires du zèle missionnaire qui a toujours été présent en Inde. C'est précisément cet esprit d'évangélisation qui continue à donner aux fidèles de votre pays le désir de proclamer Jésus Christ, également lorsqu'ils doivent affronter de grandes difficultés. En tant qu'évêques, vous êtes bien conscients que, en même temps que le clergé et les religieux, les laïcs sont au centre de la mission de l'Eglise, en particulier dans les zones où la population chrétienne vit de façon dispersée. "Dans les communautés ecclésiales, leur action est si nécessaire que, sans elle, l'apostolat des pasteurs ne peut, la plupart du temps, obtenir son plein effet" (Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 900). Vous avez pris à coeur les paroles du Seigneur, en disant à votre troupeau: "Allez, vous aussi, à la vigne" (Mt 20,7). Le sérieux avec lequel vous préparez les laïcs à assister leurs Evêques et le clergé dans la diffusion de l'Evangile le démontre clairement. Dans le même temps, la disponibilité des fidèles à oeuvrer aux côtés de leurs prêtres se manifeste concrètement à travers leur participation importante dans la catéchèse, dans les conseils pastoraux, dans les petites communautés chrétiennes, dans les groupes de prière et dans les nombreux programmes d'engagement social et de développement humain.

Former les personnes afin qu'elles soient en mesure de faire face aux exigences d'être des catholiques responsables, requiert que celles-ci se conforment toujours davantage au Christ à travers la participation aux trois munera de prêtre, prophète et roi. Cela ne doit pas être entendu comme une extension du rôle clérical, mais comme une réalité partagée par chaque chrétien dans la grâce reçue lors du Baptême et de la Confirmation. Ces devoirs chrétiens deviennent encore plus impératifs dans des régions comme les vôtres, qui n'ont pas la chance d'avoir un prêtre résidant dans chaque communauté. Aux fidèles laïcs qui se retrouvent sans ministre ordonné dans leur village ou dans leur ville, est lancé le défi encore plus grand de promouvoir la foi de nombreuses façons différentes: en prêtant leur concours pour guider les traditionnelles prières du matin et du soir, comme le font un grand nombre de vos familles; en servant comme catéchistes ou en contribuant au développement d'un plan ou d'un objectif pastoral. Toutes ces responsabilités, les petites comme les grandes, sont des façons de se donner soi-même comme des témoins et des instruments "de la mission de l'Eglise elle-même, "à la mesure du don du Christ"" (Lumen gentium, n. 33, 2).

3. Dès les premiers jours de sa présence sur le sol indien, l'Eglise catholique a fait preuve d'un profond engagement social dans les milieux de l'assistance médicale, du développement, du bien-être et en particulier de l'éducation. Le Concile Vatican II nous rappelle que l'éducation catholique est un élément fondamental pour préparer les jeunes catholiques à devenir des adultes fidèles. "Cette éducation ne vise pas seulement à assurer la maturité de la personne humaine, mais principalement à ce que les baptisés deviennent chaque jour plus conscients de ce don de la foi qu'ils ont reçu" (cf. Gravissimum educationis GE 2). Dans un grand nombre de vos écoles, un pourcentage élevé de vos enseignants et de vos étudiants ne sont pas catholiques. Leur présence dans nos institutions pourrait contribuer à augmenter la compréhension réciproque entre les catholiques et les fidèles des autres religions, à une époque où les malentendus peuvent être source de souffrance pour beaucoup de personnes. Cela pourrait également constituer une opportunité pour éduquer les étudiants non-catholiques dans un système qui a donné la preuve de ses capacités à transformer les jeunes en citoyens responsables et productifs.

L'une des plus grandes contributions que nos structures éducatives et toutes les institutions catholiques puissent offrir aujourd'hui à la société tout entière est leur catholicité sans compromis. Les écoles catholiques doivent avoir pour objectif de "créer une atmosphère animée d'un esprit évangélique de liberté et de charité et d'ordonner toute la culture humaine à l'annonce du salut, de telle sorte que la connaissance graduelle que les élèves acquièrent du monde, de la vie et de l'homme soient illuminées par la foi" (cf. Gravissimum educationis GE 8). C'est pour cette raison qu'il est fondamental que vos instituts d'éducation conservent une profonde identité catholique. Cela requiert un programme d'étude caractérisé par la participation à la prière et à la célébration de l'Eucharistie, et exige que tous les enseignants soient bien préparés non seulement dans la matière qu'ils enseignent, mais également dans la foi catholique. Il est encourageant d'observer que beaucoup de vos diocèses cherchent à mettre en pratique les recommandations de l'Exhortation post-synodale Ecclesia in Asia, en insérant le plus possible des prêtres, des religieux, et des conseillers préparés dans toutes les écoles. Cela aidera à faire en sorte que chaque section et chaque activité fassent rayonner avec joie l'Esprit de l'Eglise du Christ (cf. Ecclesia in Asia ).

4. La présence et l'influence du prêtre dans les institutions catholiques est une façon de promouvoir les vocations, dont la validité a été prouvée depuis longtemps. Il existe peu de choses plus attrayantes, pour les jeunes qui prennent en considération une vie de service sacerdotal ou religieux, que l'exemple d'un prêtre zélé qui aime non seulement le sacerdoce, mais qui exerce également son ministère avec joie et dévouement. A travers la paternité spirituelle du prêtre, l'Esprit Saint invite un grand nombre de personnes à suivre encore de plus près les traces du Christ: "Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d'hommes" (Mt 4,19). A ce propos, je suis heureux d'observer votre engagement constant en vue de promouvoir un plus grand nombre de vocations locales. Vos multiples programmes pour les jeunes sont remarquables. Les groupes de service aux jeunes et les centres spécialisés dans la catéchèse, dans le développement de la personnalité, dans la formation des guides et dans le discernement des vocations constituent un terrain fertile pour aider les jeunes à reconnaître l'appel de Dieu dans leur vie (cf. Pastores dabo vobis PDV 9).

J'offre des prières spéciales aux jeunes qui ont déjà décidé d'accomplir une formation sacerdotale. Il est fondamental que ces futurs ministres de l'Eglise reçoivent une formation philosophique, théologique et spirituelle appropriée, afin de pouvoir comprendre de façon réaliste la valeur d'une vie de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. A présent, plus que jamais, les prêtres sont appelés à être un signe en butte à la contradiction dans les sociétés qui deviennent chaque jour plus sécularisées et matérialistes. "Quelle puissance sur les jeunes que celle de la fascination de ce qu'on appelle la "société de consommation" qui les rend victimes et prisonniers d'une interprétation individualiste, matérialiste et hédoniste de l'existence humaine" (cf. Ibid., PDV PDV 8). Cette attitude peut parfois également s'insinuer dans la vie de nos séminaristes et de nos prêtres, en les incitant à ne pas vivre "selon la logique du don et de la gratuité" (cf. ibid. PDV PDV 8). L'évêque a la tâche spécifique d'assurer que les séminaires et les maisons de formation disposent d'un personnel constitué de prêtres qui soient exemplaires dans la vertu et d'extraordinaires maîtres de foi. Comme l'a souligné le Synode pour l'Asie, "une tâche difficile et délicate les attend dans l'éducation des futurs prêtres. Il s'agit là d'un apostolat de première importance pour le bien de l'Eglise et pour sa vitalité" (cf. Ecclesia in Asia ).

5. La préparation des prêtres d'aujourd'hui demande que les séminaristes soient formés selon les traditions très diverses de notre foi catholique. Cela vaut en particulier pour l'Inde, qui a la chance d'avoir des catholiques orientaux et latins qui vivent côte-à-côte. Le nombre des catholiques syro-malabars et syro-malankars présents dans votre région constitue un défi pour tous les fidèles à respecter les exigences et les désirs de ceux qui célèbrent la même foi de façons différentes (cf. Discours aux Evêques syro-malabars de l'Inde, 13 mai 2003). "Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants d'une multiple grâce de Dieu" (1P 4,10). Ce partage peut être réalisé à travers le dialogue inter-rituel, l'éducation, les projets communs et l'expérience des diverses traditions liturgiques du catholicisme. Mon souhait est que les évêques latins et orientaux continuent à travailler ensemble en harmonie, en partageant un esprit d'amour pour le Christ et son message universel de salut. "Comme fils de l'unique Eglise, renés à la vie nouvelle dans le Christ, les croyants sont appelés à faire face à tout avec le souci d'une perspective commune, dans un esprit de confiance, et une charité inébranlable" (Ecclesia in Asia ).

La même communion d'intentions est importante dans le dialogue oecuménique en cours avec nos frères séparés. Tous les catholiques son responsables de la promotion de l'engagement pour l'unité chrétienne. Bien que les Eglises orientales soient "impliquées directement dans le dialogue oecuménique avec les Eglises orthodoxes soeurs" (cf. ibid.), les catholiques de rite latin doivent également assumer un rôle actif dans cet échange, à travers la participation aux discussions et aux activités oecuméniques. Nous devons toujours nous rappeler que "le dialogue ne se limite pas à un échange d'idées" (Ut unum sint UUS 28).

6. Chers frères dans l'épiscopat, alors que vous repartez dans votre terre bien-aimée, je souhaite que vous apportiez mon salut cordial aux prêtres, aux religieux et aux laïcs de vos diocèses. L'année qui vient de s'écouler a été une année d'incertitude, de conflit et de souffrance pour de nombreuses personnes en Inde. En rappelant le mandat du Seigneur à ses disciples, je prie afin que, lorsque vous quitterez la ville des Apôtres Pierre et Paul, vous soyez comblés par l'Esprit Saint et préparés à agir comme des instruments de réconciliation, en suscitant dans le coeur des membres du Peuple de Dieu le ferme désir d'agir pour une paix durable et pour la justice dans votre pays (cf. Jn 20,21-22).

Avec ces sentiments, je confie l'Eglise qui est en Inde à l'intercession pleine d'amour de Notre-Dame Très Sainte, Reine du Rosaire, et je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique en gage de joie et d'espérance dans le Seigneur.




Discours 2003 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II POUR LE 750 ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SAINTE CLAIRE D'ASSISE