Discours 2003 - Vendredi 12 décembre 2003


À S.E. M. BIRGER DAN NIELSEN, NOUVEL AMBASSADEUR DU DANEMARK PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Vendredi 12 décembre 2003




Votre Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir aujourd'hui et d'accepter les Lettres qui vous accréditent en tant qu'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Danemark près le Saint-Siège. Bien que ma visite dans votre pays remonte à plusieurs années, je garde encore le souvenir de la cordialité et de l'hospitalité avec lesquelles j'ai été accueilli. Je vous remercie des aimables paroles de salut que vous me transmettez de la part de Sa Majesté la Reine Margrethe II et je vous prie de transmettre à Sa Majesté, au gouvernement et au peuple du Danemark mes meilleurs voeux ainsi que l'assurance de mes prières pour la paix et le bien-être de la nation.

L'engagement permanent du Saint-Siège en vue de promouvoir la dignité de la personne humaine est au coeur de son activité diplomatique. Sans une compréhension authentique de la valeur incomparable des hommes et des femmes, les revendications visant à défendre les droits humains fondamentaux et les efforts en vue d'atteindre une coexistence pacifique entre les peuples seront vains. Ce n'est que dans le respect et la protection de la dignité inviolable de chaque personne que la recherche de la solidarité et de l'harmonie dans notre monde trouve un fondement sûr. En effet, le besoin urgent pour la famille humaine d'exprimer de façon concrète ce que mon prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII, appelait les quatre piliers de la paix - la vérité, la justice, l'amour et la liberté - découle précisément du fait qu'il s'agit d'"exigences de l'esprit humain" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 2003, n. 3).

Au sein de la Communauté internationale, le Danemark jouit depuis longtemps d'une grande estime en vertu de la générosité qui caractérise ses relations avec les nations en voie de développement dans le monde. Une expression concrète de cette solidarité apparaît dans la direction danoise des opérations de maintien de la paix, dans l'assistance généreuse aux projets d'aide, et dans la volonté de contribuer à la stabilité internationale et à la sécurité nécessaires au progrès social et économique sur terre. A cet égard, je suis particulièrement heureux de noter la remarque de Votre Excellence en ce qui concerne la façon dont le Danemark et le Saint-Siège ont tous deux soutenu la Déclaration du millénaire. L'engagement exemplaire de votre nation en vue de financer les objectifs de la Déclaration n'est pas passé inaperçu et j'ai l'assurance que le Danemark sera un défenseur convaincu de la nouvelle proposition de Financement international, dont le Saint-Siège salue les initiatives.

La solidarité concrète est toujours l'expression d'un désir solide et persévérant de promouvoir le bien commun. Bien que ce désir trouve un écho profond dans le coeur de tous les hommes et de toutes les femmes, il exige également une détermination à promouvoir activement une culture de la tolérance. A cette fin, votre pays s'est efforcé d'introduire des programmes d'éducation à la paix, de soutenir les projets luttant contre la pauvreté et l'injustice et d'encourager la tolérance en particulier à l'égard des communautés immigrées. A leur niveau le plus significatif, ces initiatives de grand mérite contribuent à souligner la reconnaissance de la nature essentielle de la vie humaine comme don et de notre monde comme famille de personnes. Le véritable engagement à la solidarité humaine au niveau international, en effet, trouve ses racines dans la famille domestique. Si la communion authentique et mûre entre les personnes au sein de la famille - la première et fondamentale école de la vie sociale - n'est pas véritablement appréciée et protégée, alors les relations de solidarité internationale, marquées par le respect, la justice, le dialogue et l'amour, qui servent le bien commun, seront gravement entravées (cf. Exhortation apostolique Familiaris Consortio FC 43).

Au cours de ma visite au Danemark, j'ai remarqué que votre drapeau, le Dannebrog, est marqué par le signe de la croix. J'ai alors suggéré qu'en étant fidèle à ce symbole historique de votre existence en tant que peuple, le Danemark sera fidèle à lui-même. L'Evangile chrétien fait partie intégrante de votre histoire, et, en tant qu'inspiration et soutien pour votre peuple (cf. Discours d'arrivée, Copenhague 6 juin 1989), il est aussi crucial aujourd'hui qu'il l'a été pendant plus de mille ans. Toutefois, on ne peut s'empêcher de noter qu'une absence du sens de Dieu a projeté une ombre non seulement sur votre propre pays, mais aussi sur d'autres pays du continent européen. De nombreuses personnes sont désorientées, dans l'incertitude, et certaines même sans espoir. Avec un grand nombre d'Européens vivant sans racines spirituelles, il n'est pas surprenant que des mouvements politiques et sociaux veuillent créer une vision de l'Europe qui ignore son héritage religieux, et, en particulier, son âme profondément chrétienne (cf. Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Europa, n. 7). Les défenseurs de ces efforts peu judicieux font valoir les droits des peuples d'Europe et affirment parler en leur nom, et pourtant, ils sont aveugles face à la réalité de la loi objective supérieure inscrite dans le coeur de tout homme et femme et reconnue par la conscience humaine.

Une vision de l'Europe détachée de Dieu ne peut que conduire à la division sociale, à la confusion morale et à la désunion politique. Face aux signes de trouble qui assombrissent l'horizon du continent européen, je désire répéter à nouveau les paroles de l'Ecriture que j'ai prononcées au cours de ma visite dans votre pays: "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique" [...] la lumière est venue dans le monde [...] celui qui fait la vérité vient à la lumière afin que soit manifesté que ses oeuvres sont faites en Dieu" (Jn 3,16 Jn 19-21). La vérité du Christ ne déçoit pas. Elle illumine et oriente nos chemins, en dissipant les ombres de la confusion et de la peur. A nouveau, le Christ nous invite tous "à tracer des chemins toujours nouveaux, qui ouvrent sur l'"Europe de l'Esprit", pour en faire une véritable "maison commune" où l'on trouve la joie de vivre" (Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Europa, n. 121).

Avec ces paroles d'encouragement, je vous assure que l'Eglise catholique, dans la communion oecuménique avec ses frères et soeurs chrétiens dans votre pays, continuera d'oeuvrer pour l'enrichissement spirituel et le développement social du peuple danois. A travers le témoignage de la charité, l'Eglise atteint tous les hommes et toutes les femmes, quelles que soient leur ethnie ou leur religion, en facilitant la croissance d'une "culture de la solidarité" et en redonnant vie aux valeurs universelles de l'existence humaine (cf. ibid., n. 85).

Monsieur l'Ambassadeur, je suis certain que la mission que vous commencez aujourd'hui contribuera à renforcer les liens cordiaux de compréhension et de coopération entre le Danemark et le Saint-Siège. Tandis que vous prenez vos nouvelles responsabilités, soyez assurés que les divers bureaux de la Curie romaine seront prêts à vous assister dans l'accomplissement de votre fonction. Sur vous, sur votre famille et sur vos concitoyens, j'invoque une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.



À S.E. M. MOHAMAD JAHAM ABDULAZIZ AL-KAWARI, NOUVEL AMBASSADEUR DE L'ÉTAT DU QATAR PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Vendredi 12 décembre 2003



Monsieur l’Ambassadeur,

1. Je suis heureux d’accueillir Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme premier Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’État du Qatar près le Saint-Siège et je La remercie de ses aimables paroles.

Je vous saurais gré, Monsieur l’Ambassadeur, de transmettre à Son Altesse l’Émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, ainsi qu’à Son Altesse le Prince héritier, Cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa Al-Thani, mes remerciements pour les salutations courtoises qu’Elles m’ont fait parvenir par votre intermédiaire, et de Leur exprimer en retour mes souhaits cordiaux de bonheur et de paix pour tous les habitants du pays.

2. Monsieur l’Ambassadeur, votre jeune pays, qui est situé dans une partie du monde considérée à bien des égards comme stratégique, s’attache à prendre sa place dans le concert des Nations, s’ouvrant aux échanges régionaux et internationaux et participant de diverses manières à la vie internationale. Convaincu de l’intérêt et de la fécondité de la rencontre entre les cultures et entre les religions, il s’efforce de promouvoir le dialogue comme moyen de résoudre les tensions entre les peuples et de progresser vers une meilleure entente, pour le bien de tous. C’est aussi, vous le savez, une préoccupation constante du Saint-Siège, qui encourage les nations à mettre tout en oeuvre pour résoudre les nombreuses et graves difficultés qui pèsent aujourd’hui sur la vie internationale et pour désamorcer les risques d’affrontements, au moyen d’un dialogue courageux et inlassable qui respecte toutes les parties en cause. Ainsi, les conditions d’une paix solide et durable seront vraiment assurées.

La mondialisation qui caractérise notre temps ne doit pas être appréhendée seulement comme un phénomène économique, marqué par l’interdépendance de plus en plus étroite des échanges financiers et commerciaux, ni comme une accélération prodigieuse de la communication entre les hommes, grâce aux avancées considérables de la technique. Elle exprime plus fondamentalement la prise de conscience «qu’il existe des valeurs communes à toutes les cultures, parce qu’elles sont enracinées dans la nature de la personne. Par ces valeurs, l’humanité exprime ses traits les plus vrais et les plus caractéristiques» (Message pour la Journée mondiale de la Paix, 1er janvier 2001, n. 16). La reconnaissance de notre commune appartenance à un même monde et à une même famille humaine doit donc transformer les rapports entre les personnes et entre les peuples, de sorte que soit toujours respecté le bien commun et que cessent les affrontements violents et meurtriers entre les hommes, puisqu’ils sont tous frères, créés à la gloire du Dieu unique.

3. Pour l’Église catholique, la liberté religieuse fait partie des droits humains les plus fondamentaux parce qu’elle exprime précisément la dignité inviolable de tout homme dans sa dimension la plus noble, son rapport au Créateur, et parce qu’elle appartient à la liberté de conscience. Voilà pourquoi le Saint-Siège s’efforce de rappeler partout dans le monde le nécessaire respect de ce droit, qui vaut pour tous les croyants de toutes les religions. Je me réjouis vivement de savoir que l’État du Qatar reconnaît à tous les croyants la liberté de culte, appréciant l’attitude accueillante de votre gouvernement vis-à-vis des chrétiens, notamment de l’Église catholique. Je remercie chaleureusement ceux qui se sont engagés en ce domaine. Je sais que, pour leur part, les fidèles catholiques s’emploient à travailler avec coeur au bien du pays où ils vivent, dans le respect de ses lois et de ses traditions, et dans le souci du dialogue de la vie avec tous, particulièrement avec les Musulmans.

Le dialogue souhaité entre les nations doit permettre de dépasser la violence et de préparer les conditions d’une véritable paix. Il s’impose aussi comme une nécessité entre les religions. À ce sujet, je salue l’attention que portent les Autorités de votre pays à promouvoir activement le dialogue entre chrétiens et musulmans. Je suis convaincu, pour ma part, que «les confessions chrétiennes et les grandes religions de l’humanité doivent collaborer entre elles pour éliminer les causes sociales et culturelles du terrorisme, en enseignant la grandeur et la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande de l’unité du genre humain. Il s’agit là d’un domaine précis de dialogue et de collaboration oecuméniques et interreligieux, pour que les religions se mettent d’urgence au service de la paix entre les peuples» (Message pour la Journée mondiale de la Paix, 1er janvier 2002, n. 12).

4. Je vous sais gré d’avoir évoqué, Monsieur l’Ambassadeur, la situation dramatique de la Terre sainte et le souhait ardent qui est le vôtre de voir ce conflit prendre fin dans un avenir proche. Le Saint-Siège partage cette préoccupation de manière constante et il ne manque jamais une occasion de rappeler à la communauté internationale son devoir d’oeuvrer avec insistance auprès des parties en cause pour que s’engagent de vraies négociations, invitant aussi les Autorités et les peuples en présence à saisir toutes les occasions pour envisager un avenir de paix et de fraternité. En effet, il n’y aura de paix véritable dans cette région que moyennant le renoncement aux violences réciproques et le recours à un dialogue courageux qui puisse aboutir à la reconnaissance du droit de chacun à vivre librement sur sa terre, dans le respect de la justice et de la sécurité pour tous, particulièrement autour des Lieux saints. Puisse venir le jour tant désiré où cette terre, si chère à tous les fils d’Abraham, verra revenir la paix !

Permettez-moi, par l’intermédiaire de votre personne, d’adresser un salut chaleureux à la communauté catholique qui vit au Qatar, ainsi qu’à tous les fidèles chrétiens d’autres confessions. Qu’ils aient à coeur de se comporter en vrais disciples du Christ, mettant en pratique le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain ! Mes souhaits fervents rejoignent aussi tous les habitants de votre noble terre.

Au moment où Votre Excellence commence sa noble mission, je L’assure de la disponibilité attentive de tous mes collaborateurs, et je Lui adresse mes voeux les meilleurs pour un travail fructueux, afin que se développent des relations harmonieuses entre le Saint-Siège et l’État du Qatar.

Sur Votre Excellence, sur sa famille, sur ses collaborateurs et sur tous ses compatriotes, j’invoque l’abondance des Bénédictions du Très-Haut.

   

À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE DES NOUVEAUX AMBASSADEURS PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Vendredi 12 décembre 2003




Excellences,

Je suis heureux de vous accueillir au moment où vous présentez les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de vos pays respectifs: Danemark, Singapour, Qatar et Estonie. En vous remerciant pour les paroles courtoises de vos Chefs d’État que vous m’avez transmises, je vous saurais gré de leur exprimer en retour mes voeux déférents pour leurs personnes et pour leur haute mission au service de leurs peuples. À travers vous, je salue les Autorités civiles et religieuses de vos pays, et tous vos compatriotes, vous demandant de leur transmettre mes souhaits cordiaux et fervents.

La fin de l’année civile est une période propice pour analyser la situation du monde et les événements dont nous sommes les témoins. Comme tous les diplomates, vous vous attachez à créer des liens entre des personnes et entre des pays, favorisant en cela la paix, l’amitié et la solidarité entre les peuples. Vous le faites au nom de vos Gouvernements, qui ont le souci d’une mondialisation de la fraternité et de la solidarité, avec la certitude que ce qui unit les hommes est plus important que ce qui les sépare. L’avenir pour les peuples et l’espérance pour le monde sont au prix du respect de ces valeurs humaines fondamentales.

3. Pour un développement durable comme pour la stabilité internationale et la crédibilité même des instances de gouvernement, nationales et internationales, il convient que tous les acteurs de la vie publique, en particulier dans les domaines politique et économique, aient un sens moral toujours plus affiné dans la conduite des affaires publiques, avec comme but primordial le bien commun, qui est plus que la somme des biens individuels. J’en appelle donc à toutes les personnes de bonne volonté appelées à servir leur pays, pour qu’elles s’attachent toujours à mettre leurs compétences au service de leurs compatriotes, et plus largement de la communauté internationale!

4. En cette période où les hommes de toute la terre vont échanger des voeux de paix et de bonheur, ce sont ces mêmes voeux que je forme dès à présent pour vous, pour vos gouvernements et pour tous les habitants de vos pays, ainsi que pour toute l’humanité. Alors que vous commencez votre noble mission auprès du Saint-Siège, je vous offre mes souhaits les meilleurs, invoquant l’abondance des Bénédictions divines sur vous-mêmes, sur vos familles, sur vos collaborateurs et sur les nations que vous représentez.



À S.E. M. CARLOS RAFAEL CONRADO MARION-LANDAIS, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Lundi 15 décembre 2003



Monsieur l'Ambassadeur,

1. Je vous reçois avec une grande joie, à l'occasion de l'acte solennel de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République dominicaine près le Saint-Siège, et j'apprécie sincèrement les paroles courtoises que vous avez bien voulu m'adresser.

Je vous suis reconnaissant de vos paroles de félicitations relatives à la récente célébration du XXV anniversaire de mon élection sur la Chaire de saint Pierre, à laquelle le Pasteur Suprême voulut m'appeler afin de prêter ce service à l'Eglise et à l'humanité. C'est pourquoi je vous remercie profondément de vos prières afin que Dieu continue de m'assister dans l'exercice de ce ministère ecclésial.

2. Votre Excellence vient en tant que représentant d'une nation qui, comme vous l'avez rappelé dans votre discours, se sent profondément catholique. C'est sur le sol de ce qui constitue aujourd'hui la République dominicaine que l'on célébra la première Messe au début de l'évangélisation du continent américain et, plus tard, qu'on administra les premiers baptêmes à des membres des populations autochtones. A travers ces Sacrements, l'Eglise du Christ s'est développée et a été édifiée; on peut ainsi dire que ce fut dans l'Ile Hispaniola que naquit l'Eglise catholique en Amérique. C'est de là que partirent ensuite les évangélisateurs vers la terre ferme américaine; des hommes qui allèrent annoncer Jésus Christ, défendre la dignité inviolable et les droits des peuples autochtones, promouvoir sa promotion intégrale et la fraternité entre tous les membres de la grande famille humaine.

En une période de temps relativement brève, les sentiers de la foi sillonnèrent toute la géographie dominicaine. Au tout début du XVI siècle, le Pape Jules II érigea sur l'Ile Hispaniola l'Eglise métropolitaine de Yaguate, avec les Eglises suffragantes de Bainoa et Maguá, les premières du Nouveau Monde. Ces diocèses furent toutefois supprimés quelques temps plus tard par le même Pontife, mais, le 8 août 1511, il érigea définitivement les diocèses de Saint-Domingue, Concepción de la Vega et San Juan, comme Eglises suffragantes du Siège métropolitain de Séville. Pour célébrer ce cinq-centième anniversaire d'existence, l'épiscopat dominicain prépare un Plan national de pastorale et d'évangélisation, auquel je souhaite dès à présent de porter les meilleurs fruits.

Au cours de ces cinq siècles, l'Eglise a accompagné le chemin du peuple dominicain en lui annonçant les principes chrétiens, qui sont source d'une espérance solide et qui transmettent un dynamisme renouvelé à la société. Tout cela en accomplissant son oeuvre d'évangélisation et de promotion humaine, des actions qui ne sont pas opposées, mais qui sont intimement liées, car "la promotion humaine doit être la conséquence logique de l'évangélisation, qui tend à la libération intégrale de la personne" (Discours à Saint-Domingue, 12 octobre 1992).

3. Le Saint-Siège se réjouit des bonnes relations qui existent entre l'Eglise et l'Etat, et il forme des voeux fervents afin qu'elles continuent à se développer à l'avenir. Il existe un vaste domaine dans lequel leurs compétences et leur action se rejoignent et se mettent en relation, comme le rappelle le Concile Vatican II.

Il est juste de reconnaître l'action menée à bien dans votre pays à travers les diocèses, les paroisses, les communautés religieuses et les mouvements d'apostolat. Je désire, à ce propos, mentionner l'action ecclésiale en faveur des laissés-pour-compte, des malades du SIDA, des minorités ethniques, des migrants et des réfugiés. Un motif de joie est également la présence de l'Eglise dans le domaine de l'éducation, à travers une Université pontificale à Santiago, qui possède également un siège dans la capitale, quatre Universités catholiques, divers Instituts techniques, des Instituts polytechniques féminins et presque trois cents centres éducatifs et écoles paroissiales. D'autres institutions de l'Eglise catholique offrent également une contribution significative dans l'effort commun pour promouvoir une société plus juste et attentive aux besoins de ses membres les plus faibles.

4. Même si, dans son service à la société, ce n'est pas à l'Eglise qu'il revient de proposer des solutions d'ordre politique et technique, elle doit et désire cependant signaler les propositions et les orientations qui proviennent de l'Evangile, afin d'aider de façon éclairée à rechercher des réponses et des solutions. A la racine des maux sociaux, économiques et politiques des peuples, se trouve généralement le refus ou l'oubli des valeurs éthiques, spirituelles et transcendantes authentiques. La mission de l'Eglise est de les rappeler, de les défendre et de les consolider, en particulier à l'heure actuelle, où des causes internes et externes ont engendré dans votre pays une grave détérioration et une baisse certaine de la qualité de vie des Dominicains. Au moment de résoudre ces problèmes, il ne faut pas oublier que le bien commun est l'objectif qui doit être poursuivi et que l'Eglise, sans prétendre à des compétences qui sont étrangères à sa mission, apporte dans ce domaine sa collaboration au gouvernement et à la société.

Le monde d'aujourd'hui ne doit pas se limiter à suivre la loi du marché et de sa mondialisation; il faut promouvoir la solidarité, en évitant les maux dérivant d'un capitalisme qui plaçe le profit au-dessus de la personne et qui fait de celle-ci la victime de nombreuses injustices. Un modèle de développement qui ne tient pas compte de ces inégalités et qui ne les affronte pas de façon résolue ne pourra en aucune façon apporter la prospérité.

Les pauvres sont toujours ceux qui souffrent le plus lors des crises. C'est pourquoi ils doivent être l'objectif principal de la sollicitude et de l'attention de l'Etat. La lutte contre la pauvreté ne doit pas se limiter à améliorer simplement leurs conditions de vie, mais à les faire sortir de cette situation en créant des sources d'emploi et en défendant leur cause comme si elle était la sienne. Il est fondamental d'insister sur l'importance de l'éducation et de la formation en tant qu'éléments de la lutte contre la pauvreté, ainsi que sur le respect des droits fondamentaux, qui ne peuvent pas être sacrifiés au nom d'autres objectifs, ce qui porterait atteinte à la véritable dignité de l'être humain.

5. Avant de conclure cette rencontre, je désire vous exprimer, Monsieur l'Ambassadeur, ma sollicitude à l'égard de tous ceux qui ont été frappés par le tremblement de terre du mois de septembre dernier et par les récentes inondations. Je désire louer la solidarité effective des autres régions de la République dominicaine elle-même et d'autres pays des Caraïbes. Je demande au Seigneur d'accorder aux victimes la force et la capacité d'un dévouement généreux pour faire face aux destructions subies et que ne leur fasse pas défaut, dans les meilleurs délais, l'aide nécessaire pour pouvoir affronter la vie quotidienne.

6. Enfin, c'est avec plaisir que je vous présente tous les voeux afin que votre mission qui commence aujourd'hui soit féconde de fruits abondants et de succès. Je vous prie à nouveau de bien vouloir vous faire l'interprète de mes sentiments auprès du Président de la République et des autres Autorités de votre pays, alors que j'invoque sur vous la Bénédiction de Dieu - par l'intercession de la Vierge d'Altagracia qui, vénérée depuis 1541, accompagne par sa présence pleine d'amour les fidèles de cette noble nation -, ainsi que sur votre famille, sur vos collaborateurs et sur tous les fils bien-aimés de la République dominicaine.



AUX ÉVÊQUES DU SOUDAN EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Lundi 15 décembre 2003



Chers frères Evêques,

1. "Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps et de toute manière" (2Th 3,16). En ce moment décisif pour votre pays, alors que deux décennies de conflits violents et d'épanchement de sang semblent être prêts à céder le pas à la réconciliation et à la pacification, je vous salue, membres de la Conférence des Evêques catholiques du Soudan, avec ces paroles de l'Apôtre Paul, des paroles de consolation et de réconfort, des paroles fondées sur le Verbe qui est "la vie et la lumière des hommes" (cf. Jn 1,4), Jésus Christ, notre espérance et notre paix.

Les journées de votre visite ad limina Apostolorum sont des moments privilégiés de grâce, au cours desquels nous renforçons les liens de communion fraternelle et de solidarité qui nous unissent dans la tâche de témoigner de la Bonne Nouvelle du salut. Alors que nous réfléchissons ensemble sur cette mission reçue du Seigneur et sur les implications particulières qu'elle possède pour vous et pour vos communautés locales, je désire rappeler deux témoins audacieux de la foi, deux personnes saintes, dont les vies sont intimement liées à votre terre: sainte Joséphine Bakhita et saint Daniele Comboni. Je suis certain que l'exemple de ferme engagement et de charité chrétienne offerts par ces deux pieux serviteurs du Seigneur pourra jeter une grande lumière sur les réalités actuelles que l'Eglise dans votre pays doit affronter.

2. Dès son enfance, sainte Joséphine Bakhita a fait l'expérience de la cruauté et de la brutalité avec lesquelles l'homme peut traiter ses semblables. Enlevée et vendue comme esclave alors qu'elle était encore une enfant, elle n'a que trop connu la souffrance et la condition de victime qui, à l'heure actuelle, touchent d'innombrables hommes et femmes dans son pays, dans toute l'Afrique et dans le monde. Sa vie inspire la ferme détermination à agir de façon efficace pour libérer les personnes de l'oppression et de la violence, en assurant que leur dignité soit respectée dans le plein exercice de leurs droits. C'est cette même détermination qui doit aujourd'hui guider l'Eglise qui est au Soudan, alors que la nation accomplit une transition, passant des hostilités et des conflits à la paix et à la concorde. Sainte Bakhita est un merveilleux artisan d'une authentique émancipation. Sa vie révèle clairement que le tribalisme et les formes de discrimination fondées sur l'origine ethnique, sur la langue et sur la culture ne peuvent pas appartenir à une société civile et ne possèdent absolument aucune place dans la communauté des croyants.

L'Eglise qui est dans votre pays est profondément consciente des difficultés et des souffrances qui frappent ceux qui fuient la guerre et la violence, en particulier les femmes et les enfants, et elle n'utilise pas que ses propres ressources pour les aider à faire face à leurs nécessités, mais elle utilise également la générosité de volontaires et de bienfaiteurs extérieurs. Il faut en particulier remarquer, à ce propos, le travail de Sudanaid, l'agence d'assistance nationale qui se trouve sous la direction du Département pour l'Aide et le Développement de votre Conférence épiscopale, qui jouit à juste titre d'une grande estime en raison des divers projets caritatifs dans lesquels elle est engagée. Chers frères, je voudrais vous suggérer une base solide pour que l'Eglise trouve une place représentative dans le processus de normalisation actuellement en cours, et qui pourrait être précisément l'assistance, tellement nécessaire, qu'elle offre aux nombreux réfugiés et aux personnes déplacées, qui ont été obligés de quitter leur maison et leur terre d'origine.

En outre, les nombreuses contributions que l'Eglise offre à la vie sociale et culturelle de votre pays peuvent vous aider à instaurer des rapports plus étroits et positifs avec les institutions nationales. Déjà, à l'heure actuelle, la présence de chrétiens dans le gouvernement actuel et la reprise des travaux de la Commission pour le Dialogue interreligieux permettent de constater une certaine ouverture de la part des dirigeants civils. Vous devez faire tout votre possible pour encourager cela, également lorsque vous insistez afin que le pluralisme religieux, tel qu'il est garanti par la Constitution du Soudan, soit respecté.

A ce propos, un corollaire fondamental est votre devoir d'affronter les questions importantes qui concernent la vie sociale, économique, politique et culturelle du pays (cf. Ecclesia in Africa ). Comme vous le savez, c'est à l'Eglise qu'il revient de parler sans ambiguïté au nom de ceux qui n'ont pas de voix et d'être un ferment de paix et de solidarité, en particulier là où ces idéaux sont plus fragiles et menacés. En tant qu'évêques, vos paroles et vos actions ne doivent jamais être l'expression de préférences politiques individuelles, mais elles doivent toujours refléter l'attitude du Christ Bon Pasteur

3. En gardant cette image du Bon Pasteur à l'esprit, je désire à présent tourner mon attention vers la figure de saint Daniele Comboni, qui, en tant que prêtre et Evêque missionnaire, a travaillé inlassablement pour faire connaître et accueillir le Christ en Afrique centrale, y compris au Soudan. Saint Daniel a profondément eu à coeur que les Africains jouent un rôle important dans l'évangélisation du continent, et a eu l'inspiration de rédiger un plan missionnaire pour la région, un "plan pour la renaissance de l'Afrique", qui envisage l'aide des peuples autochtones eux-mêmes. Au cours de son activité missionnaire, il n'a pas permis aux grandes souffrances et aux nombreuses difficultés qu'il a dû supporter, telles que les privations, l'épuisement, la maladie et la souffrance, de le détourner de la tâche de prêcher la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.

En outre, Mgr Comboni a été un grand artisan de l'inculturation de la foi. Il s'est profondément engagé en vue de se familiariser avec les cultures et les langues des populations locales qu'il servait. De cette façon, il a réussi à présenter l'Evangile de manière conforme aux coutumes que ses auditeurs comprenaient rapidement. De façon très réelle, sa vie constitue pour nous, aujourd'hui, un exemple qui démontre clairement que l'"évangélisation de la culture et l'inculturation de l'Evangile font partie intégrante de la nouvelle évangélisation et constituent donc une tâche propre de la charge épiscopale" (Pastores gregis ).

Chers frères, cette même ferveur apostolique, ce zèle missionnaire et ce profond souci pour le salut des âmes doivent également distinguer votre ministère en tant qu'Evêques. Accomplissez votre premier et principal devoir de prendre soin du troupeau qui vous a été confié, en veillant sur son bien-être spirituel et physique, en passant du temps avec les fidèles, en particulier avec vos prêtres et les religieux dans vos diocèses. En effet, le ministère pastoral de l'Evêque "s'exprime dans un "être pour" les autres fidèles, qui ne lui enlève pas son "être" avec eux" (Pastores gregis ).

En toutes ces circonstances, votre invitation à la conversion, celle du coeur et de l'esprit, doit être à la fois douce et insistante. La foi parvient à maturation lorsque les disciples du Christ sont éduqués et formés dans la connaissance profonde et systématique de sa personne et de son message (cf. Catechesi tradendae CTR 19). C'est pourquoi, la formation permanente des laïcs est une priorité de votre mission de prédicateurs et d'enseignants. La formation spirituelle et doctrinale doit chercher à aider les fidèles laïcs à jouer leur rôle prophétique dans une société qui ne reconnaît pas toujours ou qui n'accepte pas la vérité et les valeurs de l'Evangile. Cela est en particulier valable pour vos catéchistes: ces serviteurs engagés du Verbe ont besoin d'une formation adaptée, tant spirituelle qu'intellectuelle, ainsi que d'un soutien moral et matériel (cf. Ecclesia in Africa ).

Il serait en outre utile de préparer, et de mettre à la disposition de tous, un catéchisme simple dans la langue de la population. De même, des textes adaptés dans les langues locales pourraient être préparés et distribués, comme moyen pour présenter Jésus à ceux qui ne connaissent pas le message chrétien et comme instrument pour le dialogue interreligieux. Cela pourrait se révéler particulièrement utile dans les régions exemptes de la loi de la Shari'ah, en particulier dans la capitale fédérale, Khartoum. A ce propos, je désire également vous encourager à renouveler vos efforts pour instituer une Université catholique à Khartoum. Une telle institution permettrait à la contribution importante que l'Eglise offre dans le domaine de l'éducation primaire et secondaire, de porter également des fruits dans celui de l'éducation supérieure. En outre, une Université catholique vous serait de grand soutien pour accomplir votre devoir visant à garantir la formation adaptée d'enseignants, afin de dispenser une instruction catholique dans les écoles publiques.

4. En ce qui concerne ceux qui vous assistent de plus près dans votre ministère pastoral, je vous exhorte à prendre soin de vos prêtres avec un amour particulier et à les considérer comme des collaborateurs précieux et des amis (cf. Christus Dominus CD 16). Leur formation doit être telle qu'ils soient prêts à mettre de côté toute ambition terrestre, dans le but d'agir in persona Christi. Il sont appelés à être détachés des choses matérielles et à se consacrer au service des autres à travers le don total de soi dans le célibat. Un comportement peu élogieux doit toujours être analysé, affronté et corrigé. Grâce à votre amitié et à votre soutien, ainsi qu'à celui de leurs frères dans le sacerdoce, il sera plus facile pour vos prêtres de se consacrer entièrement, dans la chasteté et dans la simplicité, à leur ministère de service.

Naturellement, les attitudes et les inclinations d'un pasteur authentique doivent être insufflées dans le coeur des futurs prêtres avant leur ordination. Tel est le but de la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale offerte au séminaire. Les orientations contenues dans mon Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis seront précieuses pour évaluer les candidats et pour améliorer leur formation. Dans le même temps, il faut prendre des mesures pour que cette formation sacerdotale adaptée soit poursuivie après l'ordination, en particulier au cours des premières années de ministère.

Dans la vie de foi de vos communautés, les Instituts religieux et missionnaires continuent à jouer un rôle décisif. Tout en respectant la légitime autonomie interne établie pour les communautés religieuses, l'Evêque doit les aider à accomplir, au sein de l'Eglise locale, leur devoir de témoigner de la réalité de l'amour de Dieu pour son peuple. En tant que pasteurs du troupeau du Christ, vous devez insister sur un discernement attentif concernant l'aptitude des candidats à la vie religieuse et aider les Supérieurs à offrir une formation spirituelle et intellectuelle solide, que ce soit avant et après la profession de foi.

5. En accomplissant vos nombreux devoirs, vous devez, ainsi que vos prêtres, être toujours attentifs aux besoins humains de votre peuple. Il ne faut jamais perdre de temps ou dépenser des ressources pour les structures diocésaines ou paroissiales, ou pour les projets de développement, au détriment des personnes. En outre, ces structures ou projets ne doivent jamais faire obstacle au contact personnel avec ceux que Dieu nous a appelés à servir. Equité et transparence doivent être les caractéristiques indispensables qui caractérisent toutes les questions financières, tandis qu'il faut accomplir tous les efforts possibles pour faire en sorte que les contributions soient véritablement consacrées aux objectifs auxquels elles sont destinées. La mission pastorale de l'Eglise et le devoir de ses ministres "de ne pas être servis, mais de servir" (cf. Mt 20,28) doivent toujours être le souci principal.

En outre, les concepts de service et de solidarité peuvent être très utiles pour favoriser une plus grande coopération oecuménique et interreligieuse.Une initiative spécifique qui pourrait aider et accélérer le processus dans ce domaine serait d'instituer une agence, afin de coordonner les divers programmes visant à apporter une assistance et une aide humanitaire dans les diverses régions du pays. Cette coordination servirait sans aucun doute à accroître l'efficacité de ces programmes et pourrait même se révéler utile dans le but de nouer des contacts afin d'obtenir des permis gouvernementaux permettant d'avoir accès à certaines zones. La Conférence des Evêques catholiques du Soudan pourrait soutenir et promouvoir activement une telle agence pour la coordination. Sur le modèle de l'entente qui existe déjà au Sud du Soudan avec certains membres de la Communion anglicane, l'agence serait ouverte aux représentants d'autres confessions chrétiennes et d'autres religions, y compris l'islam, favorisant ainsi un climat de confiance réciproque à travers la coopération commune dans les milieux de l'assistance éducative et humanitaire.

6. Chers frères Evêques, les paroles que je vous adresse aujourd'hui sont un encouragement dans le Seigneur. Je suis conscient de vos difficultés quotidiennes et de la grande douleur et de la souffrance que votre peuple ressent encore actuellement: encore une fois, je vous assure de mes prières et de toute ma solidarité. Avec vous tous, j'implore le Dieu de la paix afin qu'il permette que le processus de dialogue et de négociation en cours aboutisse, de façon à ce que la vérité, la justice et la réconciliation puissent à nouveau régner au Soudan. Je vous confie, ainsi que vos diocèses, à la sollicitude pleine d'amour de Marie, Reine des Apôtres, et à l'intercession céleste des saints Joséphine Bakhita et Daniele Comboni. En ce temps de l'Avent, alors que nous nous préparons à célébrer la naissance de notre Sauveur, puissiez-vous, ainsi que les prêtres, les religieux et les fidèles laïcs de vos Eglises locales, être renouvelés dans l'espérance qui naît de la "bonne nouvelle d'une grande joie" proclamée à Bethléem! Je donne de tout coeur à tous ma Bénédiction apostolique!

    

Discours 2003 - Vendredi 12 décembre 2003