Discours 2004 - Mardi 16 décembre 2004


À S.E. Mme RAYCHELLE AWUOR OMAMO, AMBASSADEUR DU KENYA PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Mardi 16 décembre 2004


  Votre Excellence,

C'est pour moi un plaisir de vous souhaiter une cordiale bienvenue aujourd'hui, alors que j'accepte les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Kenya près le Saint-Siège. Bien que mes visites pastorales dans votre pays aient eu lieu il y a maintenant plusieurs années, elles restent gravées dans ma mémoire comme des événements profondément joyeux. Je vous remercie pour les salutations que vous me transmettez de la part du Président Kibaki, du gouvernement et de tous les citoyens du Kenya. Je vous prie de leur transmettre mes voeux sincères et de les assurer de mes prières pour le bien-être de la nation.

A mon arrivée à Nairobi en 1995, j'ai souligné que votre nation, comme du reste tout le continent africain, se trouvait à un carrefour (cf. Discours d'arrivée, Nairobi, 18 septembre 1995). Sa population et ses dirigeants étaient appelés à placer toute leur sagesse au service de la tâche difficile et urgente de promouvoir un gouvernement démocratique et un développement économique prudent comme éléments essentiels dans l'édification d'une société juste. Les "vents de changement" qui ont poussé ce désir commun n'ont pas faibli; ils se sont même renforcés, le peuple demandant avec toujours plus d'insistance une action concrète en vue d'assurer le développement d'une vie civile marquée par le respect, la justice et l'intégrité (cf. Ecclesia in Africa ).

On peut dire à présent que le Kenya s'est engagé sur la voie de la vérité et de la paix. Sur la toile de fond souvent inquiétante des tragédies humaines qui continuent de frapper le continent africain, ainsi que d'autres régions, votre nation a assumé un rôle de première importance dans la promotion des initiatives de paix et de stabilité sociale. A cet égard, la récente réunion du Conseil de Sécurité des Nations unies dans votre capitale a attiré sur le Kenya l'attention des médias internationaux de manière très positive et a suscité à juste titre la reconnaissance de la contribution importante de la nation aux missions et aux projets de maintien de la paix, en particulier au Soudan et en Somalie. De telles actions généreuses, apportent non seulement une aide immédiate aux peuples frappés par le conflit et qui souffrent depuis longtemps, mais elles suscitent également dans les pays voisins un sens plus profond de responsabilité commune pour la défense et la promotion des droits humains fondamentaux des peuples de votre région. Lorsque la Communauté internationale hésite en ce qui concerne le devoir de respecter et d'appliquer les droits de l'homme (cf. Message pour la Journée mondiale de la Paix 2003, n. 5), cela conduit à la pauvreté, comme cela apparaît de façon si évidente actuellement au Darfour.

En plus de la volonté d'une nation de prendre part aux accords et aux conventions qui promeuvent les relations internationales, le développement authentique exige également la fidélité à un programme solide de véritable progrès national. En effet, le "lien indissoluble entre l'engagement pour la paix et le respect de la vérité" (ibid., n. 8), implique que le succès de la participation d'un gouvernement aux processus de paix à l'étranger dépend largement du degré d'honnêteté et d'intégrité avec lequel il gouverne son pays. A cet égard, la détermination du Président Kibaki à éradiquer le fléau de la corruption, qui écrase l'esprit d'une nation, doit être salué, et exige le soutien actif de tous les dirigeants politiques et civils, ainsi que des fonctionnaires, afin que le bien commun puisse se développer. Même s'il reste encore beaucoup à faire, les succès déjà remportés au Kenya suscitent de grands espoirs. Des efforts actifs supplémentaires pour garantir une justice impartiale et assurer la sécurité à travers l'autorité de la loi et l'ordre sont nécessaires et contribueront dans une large mesure à favoriser un esprit d'optimisme au sein de votre peuple et à attirer les investissements nécessaires pour créer les opportunités d'emploi qui offrent un avenir meilleur à tous et en particulier aux jeunes.

La famille occupe une place centrale dans les cultures de l'Afrique. Il s'agit d'un trésor à préserver et à ne jamais négliger, car l'avenir de votre peuple et celui du monde, passe par la famille (cf. Familiaris Consortio FC 86). Il est donc juste que les chefs religieux et civils oeuvrent ensemble pour garantir que l'institution sacrée du mariage, avec la vie familiale stable qui l'accompagne, soit consolidée et soutenue. La fragmentation de la vie familiale est toujours une source de problèmes insolubles qui, en plus de provoquer une détresse inimaginable pour les personnes, minent le tissu même de la société et ses moyens de garantir le développement.

Les populations du Kenya, tout en demeurant confiantes face à l'avenir, souffrent toutefois de nombreux problèmes sociaux graves. Les solutions ne peuvent pas se limiter à éliminer les difficultés, mais exigent au contraire le courage d'adopter un mode de vie fidèle au dessein de Dieu pour tous les hommes et les femmes. A cet égard, je constate avec une profonde préoccupation les mesures prises actuellement afin de faciliter l'avortement. En plus de violer la dignité fondamentale de la vie, l'avortement provoque une souffrance émotive et psychologique indicible à la mère, qui est elle-même souvent victime de circonstances contraires à ses espoirs et à ses désirs les plus profonds. De même, en ce qui concerne la tragédie du SIDA, à laquelle fait actuellement face toute l'humanité, il faut rappeler que le problème central demeure une question de comportement. Les solutions proposées qui ignorent ou rejettent le seul fondement authentique de la santé et du bonheur dans ce domaine - c'est-à-dire la fidélité sexuelle au sein du mariage et l'abstinence à l'extérieur - sont davantage susceptibles d'aggraver que de résoudre la tragédie et peuvent même être considérées comme de nouvelles formes de colonialisme. J'appelle donc la communauté chrétienne du Kenya à apporter un témoignage constant de cette communion intime de vie et d'amour que représente la famille, qui apporte la joie aux communautés et fournit la base sur laquelle les aspirations d'une nation peuvent être édifiées.

Pour sa part, l'Eglise catholique qui est au Kenya continuera de soutenir les familles par tous les moyens possibles, en servant d'allié dans la recherche de la paix, de la stabilité et de la prospérité. A travers ses nombreuses écoles, ses organismes médicaux, et les programmes de développement communautaire, elle contribue déjà, dans une large mesure, à assurer un meilleur avenir pour le pays. Dans ce service, l'Eglise ne désire aucun pouvoir ni privilège, mais seulement la liberté de pouvoir exprimer sa foi et son amour dans des oeuvres de bien, de justice, et de paix.

Tandis que vous entrez dans la communauté diplomatique accréditée près le Saint-Siège, j'assure Votre Excellence que les divers bureaux de la Curie Romaine sont prêts à vous assister. Puisse votre mission servir à renforcer les liens déjà solides de compréhension et de coopération qui existent entre le Kenya et le Saint-Siège. Sur vous, sur votre famille et sur vos concitoyens, j'invoque cordialement une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.



À S.E. M. GILTON BAZILIO CHIWAULA, AMBASSADEUR DU MALAWI PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 16 décembre 2004


Monsieur l'Ambassadeur,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Malawi près le Saint-Siège. Je voudrais exprimer ma gratitude pour les salutations que vous me transmettez de la part de votre Président, S.E. M. Bingu wa Mutharika. Votre présence ici me rappelle ma visite au Malawi en 1989, où j'ai été accueilli avec une grande cordialité. Je vous prie de bien vouloir transmettre mes salutations cordiales à Son Excellence et de l'assurer de mes prières constantes pour la paix et la prospérité de la nation.

Le peuple de votre continent a beaucoup à offrir au reste du monde en ce qui concerne le respect pour la famille. A cet égard, j'aimerais l'encourager à continuer de promouvoir une vie familiale stable en tant qu'environnement adéquat dans lequel éduquer les enfants, construisant ainsi de solides bases pour l'avenir de la société. J'exhorte votre gouvernement à résister à toute tentative de la part d'Organismes extérieurs d'imposer des programmes d'assistance économique liés à la promotion de la stérilisation et de la contraception. Non seulement de telles campagnes "représentent des atteintes à la dignité de la personne et de la famille" (Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 234), mais elles minent également la croissance naturelle et le progrès des nations. Quelle que soit la gravité des problèmes sociaux et médicaux que doit affronter votre continent, le bien de vos habitants exige la poursuite d'un développement humain authentique, qui ne réponde pas simplement aux besoins matériels, mais également à leurs aspirations culturelles, morales et spirituelles. "Un développement purement économique ne parvient pas à libérer l'homme, au contraire, il finit par l'asservir davantage" (Sollicitudo Rei Socialis, n. 46).

La diffusion rapide et alarmante du SIDA exige des efforts renouvelés de la part de la Communauté internationale et du gouvernement du Malawi, en vue de trouver des moyens acceptables de combattre la maladie et d'apporter une assistance efficace aux malades et à leurs familles. Les autorités publiques et les communautés de foi doivent oeuvrer ensemble afin de promouvoir la fidélité au sein du mariage et l'abstinence à l'extérieur du mariage comme mesures de protection les plus efficaces contre la contagion. Tous les efforts devraient être accomplis pour éduquer les personnes sur le SIDA, afin de les dissuader d'avoir recours à des pratiques traditionnelles liées à des superstitions qui peuvent conduire à une ultérieure propagation du virus. Je vous remercie pour votre reconnaissance de la contribution de l'Eglise aux services de santé dans votre pays, et je vous assure du soutien constant de toutes nos Institutions catholiques et de notre personnel médical dans ce travail important.

Vous avez parlé du rôle joué par les Evêques catholiques dans le passage de votre pays à la démocratie, et je vous remercie pour les cordiales paroles à travers lesquelles vous avez décrit l'Eglise comme la "conscience" de la nation du Malawi. L'Eglise catholique salue l'opportunité de coopérer avec le gouvernement en formant et en illuminant les fidèles "surtout quand ils se consacrent à un engagement dans la vie politique pour que leur action reste toujours au service de la promotion intégrale de la personne et du bien commun" (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Note doctrinale à propos de questions sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, n. 6). En effet, elle a le devoir de faire cela tout en reconnaissant l'autonomie et l'indépendance de la communauté politique dans son propre domaine (cf. Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 424).

L'extrême pauvreté qui frappe une si grande partie de la population du Malawi exige une action urgente de la part du reste du monde. Je suis certain que le gouvernement s'efforcera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour apporter un soutien financier adéquat à tous les programmes humanitaires et éducatifs. A cet égard, tous les efforts doit être accomplis afin de lutter contre la corruption et parvenir ainsi à la plus grande transparence et responsabilité possibles dans l'utilisation de l'aide internationale. A travers ses Institutions éducatives et ses Organismes caritatifs, l'Eglise demeure déterminée à offrir toute l'assistance possible, afin que les citoyens de votre pays puissent vivre en respectant véritablement leur dignité humaine.

En vous offrant mes meilleurs voeux pour le succès de votre mission, je voudrais vous assurer que les divers bureaux de la Curie romaine sont prêts à vous apporter leur aide et leur soutien dans l'accomplissement de vos fonctions. Sur vous, Excellence, et sur tout le peuple du Malawi, j'invoque cordialement une Bénédiction de Dieu tout-puissant.


À S.E. M. GEORGES SANTER, AMBASSADEUR DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 16 décembre 2004



Monsieur l'Ambassadeur,

1. Je suis heureux d'accueillir Votre Excellence en cette circonstance solennelle de la présentation des Lettres qui L'accréditent en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Grand-Duché de Luxembourg près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement, Monsieur l'Ambassadeur, du cordial message de salutations que vous m'avez adressé de la part de Son Altesse Royale le Grand-Duc Henri. Me souvenant avec plaisir de sa récente visite et toujours sensible à son attention délicate à l'égard du Siège apostolique, je vous saurais gré de Lui exprimer en retour mes voeux respectueux pour sa personne, pour la famille grand-ducale, ainsi que pour le peuple luxembourgeois.

2. En cette période de l'année où nos regards sont tournés vers le Prince de la Paix qui doit venir (cf. Is 9,5), nous ressentons plus vivement les drames de la violence et de la guerre qui affectent tant de nos contemporains, et nous éprouvons l'impérieuse nécessité de construire un avenir de paix pour tous les hommes.

Comme l'Église catholique l'a souvent rappelé, la paix et le développement vont de pair et, à l'heure de la mondialisation des échanges, les pays les plus riches ont donc une responsabilité particulière dans la construction de la paix. Les pays d'Europe, qui se sont associés, à l'origine, pour conjurer le recours à la guerre et pour établir les conditions d'une paix durable entre eux, forment aujourd'hui, au sein de l'Union européenne, un pôle politique et économique puissant qui a, lui aussi, un devoir particulier à l'égard du développement et de la paix. Loin de vouloir constituer seulement un îlot de paix et de prospérité qui serait clos sur lui-même et qui devrait se protéger des incursions extérieures, l'Europe doit continuer à se montrer ouverte et exemplaire. C'est en effet en partageant ses richesses, économiques, sociales, religieuses et culturelles, et en accueillant celles des autres, qu'elle assumera sa véritable mission. Je ne doute pas que votre pays, qui assurera prochainement la présidence de l'Union, travaille dans ce sens, en contribuant notamment à ce que le processus d'intégration actuellement à l'oeuvre entre l'Ouest et l'Est du continent européen s'accompagne aussi d'un nécessaire dialogue et de l'intensification des échanges entre le Nord et le Sud de notre planète.

3. Votre pays, Monsieur l'Ambassadeur, est l'un des plus développés dans l'Europe d'aujourd'hui, et sa population jouit d'un très haut niveau de vie. Consciente de sa richesse et des responsabilités qu'elle implique, la société luxembourgeoise exerce pleinement son devoir de solidarité avec les pays plus pauvres, notamment dans le continent africain. J'invite vos concitoyens à rester accueillants aux étrangers, qui constituent une bonne part de la population du pays, et à s'efforcer également de nouer des liens de convivialité entre les différentes couches de la société, afin d'éviter les phénomènes de marginalisation sociale qui, trop souvent, affectent aussi les sociétés les plus développées du monde contemporain.

4. Je me réjouis de savoir que votre gouvernement a la volonté d'aider les familles en renforçant les structures d'assistance pour les enfants et qu'il a également décidé de maintenir les programmes d'enseignement religieux dans les écoles secondaires. En effet, les jeunes générations doivent bénéficier d'une formation solide pour se préparer à assumer leurs responsabilités dans la société de demain. Elles ont particulièrement besoin d'être motivées par des idéaux forts de liberté, de respect et de justice entre les personnes et les peuples, et de dignité pour tous, qui sont aussi les idéaux de la religion. En ayant une claire conscience des valeurs qui fondent leur histoire et leur culture, et en y puisant de nouveaux dynamismes, les jeunes pourront se tourner avec plus de confiance vers l'avenir et s'employer à le construire avec générosité et grandeur d'âme. Ils trouveront alors un sens véritablement altruiste à leur vie, bien plus épanouissant pour eux que la satisfaction immédiate de besoins matériels dans laquelle voudraient les enfermer une logique purement mercantile et une vision hédoniste de la destinée humaine. De même, pour les aider dans leur développement intégral, une telle formation favorisera leur vie intérieure et formera leur conscience, en vue de réaliser des choix conformes à la dignité des personnes.

5. L'Église, qui ne cherche aucun avantage pour elle-même, a aussi pour mission de rappeler à nos sociétés l'invitation puissante de l'idéal évangélique. C'est pourquoi elle défend avec tant de conviction la valeur inaliénable de la vie humaine, de sa conception jusqu'à sa fin naturelle, ainsi que la grandeur du mariage entre l'homme et la femme comme base de la famille et de la société. C'est à ce titre qu'elle se permet d'intervenir dans les débats de société pour rappeler ce qui sert la noblesse de la dignité humaine et ce qui la blesse, parfois gravement, et pour inviter les gouvernements à mesurer l'importance des choix économiques, politiques et éthiques qu'ils engagent, afin de bâtir une société toujours plus humaine.

6. Par votre intermédiaire, Monsieur l'Ambassadeur, je suis heureux de saluer Mgr Fernand Franck, Archevêque de Luxembourg, les prêtres, les diacres et tous les fidèles qui forment la communauté catholique du Grand Duché. Je sais qu'ils prennent avec coeur une part active à la vie du pays, s'efforçant de donner aux communautés chrétiennes un visage accueillant à tous et d'abord aux plus petits.

7. Au moment où vous inaugurez votre noble mission auprès du Saint-Siège, je vous offre, Monsieur l'Ambassadeur, mes voeux cordiaux. Soyez assuré de toujours trouver auprès de mes collaborateurs un accueil courtois et une aide bienveillante.

Sur Votre Excellence, sur sa famille et sur tous ses collaborateurs, ainsi que sur le peuple luxembourgeois, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions divines.

    

À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE DES NOUVEAUX AMBASSADEURS PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 16 décembre 2004



Excellences,

Je vous accueille avec plaisir à l’occasion de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de vos pays: le Kenya, le Luxembourg, le Malawi, la Norvège, la Thaïlande. Vous remerciant de m’avoir transmis les paroles courtoises de vos Chefs d’État, je vous saurais gré de leur exprimer en retour mes voeux déférents pour leurs personnes et pour leur haute mission au service de leur pays. À travers vous, je salue aussi les Responsables civils et religieux de vos nations, et tous vos compatriotes, avec une pensée spéciale pour les communautés catholiques.

Notre monde continue à être marqué par le fléau de la guerre. Face aux drames humanitaires, la communauté internationale est appelée à un sursaut d’actions inventives, sur le plan de la charité, de l’économie et de la politique. Il importe que la diplomatie, pour sa part, s’attache à faire triompher la paix. J’en appelle encore une fois à tous les hommes de bonne volonté, pour qu’ils déposent définitivement les armes et qu’ils s’engagent sur la voie du dialogue confiant et fraternel. La violence ne sert pas la cause des peuples, ni leur développement.

Je forme donc des voeux pour que nos contemporains, en particulier les personnes qui président aux destinées des peuples, aient toujours davantage le souci du service de l’homme et du bien commun.

Je vous offre mes meilleurs souhaits pour votre nouvelle mission et j’invoque sur vous-mêmes, sur vos familles, sur vos collaborateurs et sur vos pays l’abondance des bienfaits divins.



AUX GENS DU CIRQUE

Jeudi 16 décembre 2004


  Monsieur le Cardinal,
vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
très chers frères et soeurs!

1. Je suis heureux de saluer avec affection chacun de vous, qui participez au septième Congrès international de la Pastorale pour les gens du cirque et des parcs d'attraction itinérants, organisé par la Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement. Je salue en particulier le Président et le Secrétaire du Conseil pontifical, ainsi que les Evêques présents et les aumôniers.

Le thème de votre Congrès - "Accueillir les gens du cirque et des parcs d'attraction itinérants: des diversités à la convivialité des différences" - s'inspire du Message, que vous entendez approfondir ces prochains jours, pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié de cette année.

2. Très chers gens du cirque et des parcs d'attraction itinérants, en travaillant et en présentant vos spectacles, vous vivez au contact de personnes de tous les milieux sociaux. Vous offrez ainsi des occasions concrètes de rassemblement et vous faites se rencontrer dans la joie différentes générations. Votre métier, qui n'est pas facile et assurément très particulier, peut constituer une occasion privilégiée d'annoncer des valeurs authentiquement humaines sur les places du monde. En un temps où seules semble compter la frénésie de la production et de l'enrichissement, apporter la joie et la fête constitue un témoignage concret de ces valeurs non matérielles qui sont nécessaires pour vivre la fraternité et la gratuité. Vous pouvez offrir un exemple singulier d'Eglise itinérante qui prie, qui écoute, qui annonce et qui cultive la fraternité.

3. Très chers amis, votre monde - le monde du cirque et des parcs d'attraction - peut devenir un laboratoire d'avant-garde également en ce qui concerne les grandes thématiques de la pastorale, de l'oecuménisme et de la rencontre avec les membres d'autres religions, de l'engagement commun en vue de construire une fraternité universelle. Je prie le Seigneur afin qu'il vous assiste dans votre travail difficile.

Je profite bien volontiers de cette occasion pour vous souhaiter à tous de sereines fêtes de Noël et j'accompagne mes voeux d'une Bénédiction apostolique particulière.



À UNE DÉLÉGATION DE L’ "ANTI-DEFAMATION LEAGUE"

Vendredi 17 décembre 2004


Chers hôtes,

C'est pour moi un plaisir de vous souhaiter la bienvenue, chers membres d'une délégation de l'"Anti-Defamation League" en visite au Vatican. L'Eglise catholique et le peuple juif continuent d'entretenir de profondes relations d'amitié. Je prie avec ferveur pour que les hommes et les femmes coopèrent pour éliminer toute forme de racisme afin d'édifier une société qui promeuve la liberté, la justice, l'amour et la paix. J'invoque sur vous les dons divins de force et de joie.

Shalom!


AUX ARTISTES DU CONCERT "NOËL AU VATICAN"

Vendredi 17 décembre 2004  



Mesdames, Messieurs!

1. C'est avec une grande joie que je vous accueille, à l'occasion du concert "Noël au Vatican". Il s'agit d'un événement qui fait maintenant partie des manifestations de Noël les plus significatives et qui est cher aux Romains, parce qu'il a pour but d'aider au financement de la construction de nouvelles églises dans les banlieues de notre diocèse.

Je souhaite exprimer mes voeux sincères pour qu'une nouvelle fois, celui-ci atteigne ses nobles objectifs.

2. Diverses initiatives, concerts ou récitals, telles que la vôtre, sont organisées pendant la période de Noël dans les paroisses, dans les écoles, et dans de nombreux endroits. Je fais le voeu que celles-ci, unies à d'autres signes traditionnels et suggestifs tels que la crèche et l'arbre de Noël, contribuent à faciliter la rencontre des personnes avec le Sauveur qui, en naissant à Bethléem, a offert à l'homme de toutes les époques, son message de vérité et d'amour.

Je souhaite, enfin, de chaleureux voeux de Noël aux promoteurs, aux organisateurs, aux artistes du Concert et à tous qui le suivent à la télévision.

J'accompagne ces voeux d'une Bénédiction apostolique particulière. Joyeux Noël à tous!


À S.E. M. FERENC GYURCSÁNY PREMIER MINISTRE DE HONGRIE

Samedi18 décembre 2004


Monsieur le Premier ministre

Je vous souhaite la bienvenue au Vatican et je vous remercie de vos salutations chaleureuses. Avec l'entrée, cette année, de la Hongrie dans l'Union européenne, s'est ouvert un nouveau chapitre significatif dans l'histoire de ce pays. J'ai confiance dans le fait que votre pays apportera une contribution spécifique à l'avenir de ce continent, en puisant au riche patrimoine des valeurs culturelles et spirituelles qui, depuis l'époque de saint Etienne, façonnent l'âme du peuple hongrois.

A cet égard, je pense en particulier aux jeunes de votre pays et à combien il est important qu'ils soient formés dans de saines vertus civiques. Il s'agit d'un domaine d'un intérêt particulier pour l'Eglise qui cherche à contribuer au bien commun dans l'accomplissement de sa mission religieuse et éducative. J'apprécie par conséquent la série d'accords juridiques obtenus entre la Hongrie et le Saint-Siège ces dernières années, en particulier l'Accord sur le financement des Activités de Service public et des autres Activités religieuses entreprises en Hongrie par l'Eglise catholique. Cet accord définit, également du point de vue des obligations juridiques, le rôle de l'Eglise dans un domaine important de la société hongroise, dans le respect dû aux droits de l'homme à la liberté religieuse et à l'éducation. Je souhaite qu'un esprit de coopération constructive continue à caractériser le travail de l'Eglise et de l'Etat dans la tâche de réaliser fidèlement ce qui a été négocié et conclu.

Je vous suis reconnaissant de votre visite et je présente, à Votre Excellence, l'assurance de mes prières pour tout le bien-aimé peuple hongrois, tout en invoquant de tout coeur sur votre nation des Bénédictions divines de prospérité et de paix.



AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE DU "FORUM DES ASSOCIATIONS FAMILIALES"

Samedi 18 décembre 2004



1. Je salue avec affection le Forum des Associations familiales et je remercie des paroles que m'a adressées Mme Luisa Santolini, en votre nom à tous. Cette rencontre avec vous, qui représentez des millions de familles italiennes, a lieu à l'approche de Noël. C'est justement en contemplant le mystère de Dieu qui se fait homme et qui est accueilli dans une famille humaine que nous pouvons pleinement comprendre la valeur et la beauté de la famille.

La famille n'est pas seulement au coeur de la vie chrétienne; elle est également le fondement de la vie sociale et civile, c'est pourquoi elle représente un chapitre central de l'enseignement social chrétien, comme le souligne bien le Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise (cf. nn. 209-254). Il faut approfondir sans cesse l'intime portée personnelle et, dans le même temps, la valeur sociale, originelle et inaliénable de cette union entre l'homme et la femme qui se réalise à travers le mariage et donne naissance à la communauté familiale. Ceux qui détruisent ce tissu fondamental de la coexistence humaine provoquent une profonde blessure à la société ainsi que des dommages souvent irréparables.

2. Malheureusement, les attaques contre le mariage et la famille deviennent chaque jour plus fortes et radicales, tant du point de vue idéologique que sur le front législatif (cf. Ecclesia in Europa, n. 90). La tentative de réduire la famille à une expérience affective privée, sans importance sociale; de confondre les droits individuels avec les droits propres à la cellule familiale constituée par les liens du mariage; d'assimiler le concubinage aux unions matrimoniales; d'accepter, et dans certains cas de favoriser, la suppression de vies humaines innocentes à travers l'avortement volontaire; de dénaturer les processus naturels de la procréation des enfants en introduisant des formes artificielles de procréation, voici quelques-uns des domaines où apparaît avec évidence la subversion qui est en acte dans la société.

Aucun progrès civil ne peut dériver de la dévalorisation sociale du mariage et de la perte du respect dû à la dignité inviolable de la vie humaine. Ce qui est présenté comme un progrès de civilisation ou une conquête scientifique, dans de nombreux cas est en réalité une défaite pour la dignité humaine et pour la société.

3. La vérité de l'homme, sa vocation, dès sa conception, à être accueilli avec amour et dans l'amour, ne peut être sacrifiée à la domination de la technologie et à la prévarication des désirs sur les droits authentiques. Le désir légitime d'avoir un enfant ou d'être en bonne santé ne peut pas être transformé en un droit inconditionnel au point de justifier la suppression d'autres vies humaines. La science et les technologies ne sont vraiment au service de l'homme que si elles protègent et promeuvent tous les sujets humains impliqués dans le processus de procréation.

Les associations catholiques, avec tous les hommes de bonne volonté qui croient dans les valeurs de la famille et de la vie, ne peuvent pas céder aux pressions d'une culture qui menace les fondements mêmes du respect de la vie et de la promotion de la famille.

Parmi les "formes de mobilisation" que nous appelions déjà de nos voeux dans Familiaris consortio, qui explique que les familles doivent être les "protagonistes" de la "politique familiale" et assumer la responsabilité de transformer la société (cf. FC 44), la voix prophétique pour l'Italie et pour l'Europe du Forum des Associations familiales apparaît plus que jamais importante.

4. Le Forum, en effet, assume la tâche importante, et sous certains aspects inédite, d'être la voix de ceux qui n'ont pas de voix, d'être le porte-parole des droits de la famille, à partir des droits rappelés dans la Charte des droits de la Famille, qui fait partie intégrante de votre Pacte associatif, en agissant ainsi de manière tout à fait nouvelle et originale dans la société italienne.

Merci de ce que vous avez accompli au cours de ces dix ans et de ce que vous êtes. Tout en vous exhortant à poursuivre votre engagement au service de la famille et de la vie, je donne à tous avec affection la Bénédiction apostolique.



À UN GROUPE DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE DES JEUNES

Lundi 20 décembre 2004



Chers enfants et chers jeunes,

Je suis heureux de vous accueillir une fois encore, à l'occasion de cette agréable rencontre à quelques jours de Noël. Je vous salue tous avec affection, et, à travers vous, je salue les enfants et les jeunes de votre Association, que vous représentez ici. Je salue votre Assistant général, Mgr Francesco Lambiasi, la Présidente nationale, Mme Paola Bignardi, les assistants et les éducateurs qui vous accompagnent.

J'ai pris connaissance avec plaisir de votre initiative annuelle, qui entend développer un itinéraire de formation centré sur le thème de la "compagnie". Mettez en oeuvre avec enthousiasme et générosité ce projet! Il est important que chacun de vous grandisse dans la connaissance et dans l'amitié avec Jésus. Vous pourrez le faire pleinement au sein de cette "compagnie" qu'est l'Eglise, voulue par le Christ comme une maison et une école de communion et de solidarité.

Que Noël, à travers sa beauté spirituelle, suscite en vous le désir de connaître de plus près Jésus qui vient au monde pour nous sauver.

Je vous souhaite de joyeuses et saintes fêtes de Noël. Transmettez mes meilleurs voeux à vos familles, à vos amis et à toute l'Action catholique. Et à présent, par l'intercession de Marie, Mère de Jésus et notre Mère, je vous bénis tous de tout coeur.

Les Jeunes de l'Action catholique sont revenus à la "Maison" du Pape, renouvelant le rendez-vous traditionnel qui se répète depuis 1972. Accompagnés par la Présidente nationale de l'Action catholique italienne, Mme Paola Bignardi, et par l'Assistant général, S.Exc. Mgr Francesco Lambiasi, les jeunes ont fait souffler, dans la Salle du Consistoire, un vent de joie et d'enthousiasme, qui faisaient écho à ceux du 5 septembre dernier, lors de la rencontre de Lorette sur l'Esplanade de Montorso.

Le groupe était composé de vingt-quatre enfants et jeunes provenant de douze diocèses, avec un éducateur pour chaque Eglise locale. Ils étaient accompagnés du Responsable national de l'Action catholique des Jeunes, M. Giuseppe Notarstefano, de l'Assistant central dom Claudio Nora et de plusieurs collaborateurs du Bureau central.

Des chants et des danses ont ponctué les différents moments de l'audience, en particulier lorsque les jeunes ont présenté à Jean-Paul II leurs dons, parmi lesquels plusieurs crèches artisanales.

     

Discours 2004 - Mardi 16 décembre 2004