Discours 2004 - Vendredi 2 avril 2004


AUDIENCE À LA COMMUNAUTÉ PAROISSIALE DE SANT'ANNA DANS LE VATICAN

Samedi 3 avril 2004



Très chers frères et soeurs!

1. Je vous accueille avec une grande joie et vous salue avec affection. Je salue votre curé, le Père Gioele Schiavella, que je remercie des paroles courtoises par lesquelles il s'est fait l'interprète des sentiments communs. Je salue le Vicaire général de l'Ordre, qui a tenu à être présent à cette rencontre, les religieux augustins de grand mérite ainsi que leurs collaborateurs. Je salue les ecclésiastiques présents, les représentants des communautés religieuses qui oeuvrent sur le territoire paroissial, les familles et tous les chers fidèles de la paroisse pontificale "Sant'Anna".

2. Vous souhaitez célébrer, à travers une initiative opportune, le 75 anniversaire de la paroisse, instituée par la volonté de mon Prédécesseur, le Pape Pie XI, à travers la Constitution apostolique Ex Lateranensi pacto du 30 mai 1929. Après la stipulation des Accords du Latran, qui constituaient l'Etat de la Cité du Vatican, il voulut pourvoir au bien spirituel des fidèles domiciliés sur le territoire du nouvel Etat, et il confia la nouvelle paroisse au soin pastoral de l'Ordre des Augustins.

Depuis lors, la communauté paroissiale a conduit une action pastorale diligente, croissant dans l'expérience de la foi et dans la communion entre ses différentes composantes. Grâce à l'effort constant de tous, l'Eglise Sant'Anna est devenue une oasis de l'esprit, où prier et participer aux célébrations liturgiques, conduites avec beaucoup de majesté et de dévotion.

Je sais également qu'au sein de la paroisse existent un certain nombre de groupes qui se consacrent à de multiples activités apostoliques et évangélisatrices. A l'engagement de diffuser la Bonne Nouvelle, ils unissent un témoignage incessant de charité fraternelle et de sollicitude pour les frères les plus en difficulté.

3. La célébration de ces 75 années accomplies constitue une heureuse occasion de rendre grâce à Dieu de l'expérience féconde du passé. Dans le même temps, c'est une circonstance opportune pour en tirer des motivations et des encouragements à poursuivre sur le chemin entrepris, en regardant avec confiance vers l'avenir. Mon souhait est que les religieux augustins, les prêtres qui les assistent, ainsi que les agents pastoraux et les paroissiens croissent toujours davantage dans l'élan spirituel et apostolique.

Très chers frères et soeurs! Votre église, située à l'entrée du Vatican, est une paroisse à laquelle je me sens particulièrement uni. Je vous assure donc de mon souvenir constant dans la prière. Je demande au Seigneur de guider avec son Esprit votre communauté, afin qu'elle soit le centre de rayonnement de l'Evangile et de la paix du Christ.

4. A l'approche de Pâques, j'ai par ailleurs plaisir à vous souhaiter que la lumière de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ illumine votre existence tout entière. Seul Jésus peut combler votre coeur de sérénité, et susciter en vous le désir d'annoncer joyeusement son Evangile dans un total dévouement.

En vous souhaitant, ainsi qu'à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers, une sainte Pâque, j'invoque l'intercession de la Vierge Marie et de sa sainte Mère Anne, et je vous donne, à vous tous ici présents, ma Bénédiction, en l'étendant à toute la communauté paroissiale.



AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBBLIQUE DU COSTA RICA S. E. M. ABEL PACHECO DE LA ESPRIELLA

Lundi 5 avril 2004


  Monsieur le Président,

Je suis heureux de vous recevoir à l'occasion de cette visite que vous avez voulu effectuer, en me renouvelant les expressions d'affection et d'estime du peuple du Costa Rica envers le Pape. Je me réjouis de la collaboration existant entre l'Eglise et les Autorités de votre pays, qui est très présent dans mes souvenirs depuis que j'ai eu l'occasion de le visiter. J'espère vivement que votre peuple continuera de marcher sur la base solide d'une société juste, solidaire, responsable et pacifique.

Monsieur le Président, je vous remercie de votre présence ici et je renouvelle mes voeux pour le progrès spirituel et matériel de votre peuple, pour sa coexistence dans la concorde et dans la liberté, tout en invoquant du Très-Haut, à travers l'intercession maternelle de Notre-Dame de los Angeles, d'abondantes Bénédictions pour les bien-aimés fils et filles du Costa Rica, auxquels je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.


AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE "UNIV 2004"

Lundi 5 avril 2004


Très chers jeunes!

Je suis heureux de vous accueillir cette année également, et je souhaite à chacun de vous ma plus cordiale bienvenue. Vous êtes venus à Rome de divers pays et de plusieurs Universités pour vivre ensemble la Semaine Sainte et pour participer à la rencontre internationale de l'UNIV. Vous avez ainsi l'occasion de confronter les expériences que vous avez acquises en participant aux activités de formation chrétienne que la Prélature de l'Opus Dei promeut dans vos villes et pays respectifs.

Je vous salue avec affection, et je salue tous ceux qui vous ont accompagnés, ainsi que les prêtres qui vous guident spirituellement. Hier, Dimanche des Rameaux, nous avons entendu retentir ces paroles Place Saint-Pierre: "Nous voulons voir Jésus". Elles constituent le thème du Message que j'ai voulu adresser aux jeunes du monde entier à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse.

Très chers amis, que ne manque jamais au plus profond de votre coeur le désir de voir le Christ! Sachez surmonter toute émotion superficielle, en résistant aux séductions des plaisirs et aux ambitions de l'égoïsme et des facilités.

2. Au cours de votre Congrès international, vous affrontez un thème d'une grande actualité: "Projeter la culture: le langage de la publicité". Il est véritablement nécessaire de savoir utiliser des langages adaptés pour transmettre des messages positifs et pour faire connaître de façon attrayante de nobles idéaux et initiatives. Il est également nécessaire de savoir reconnaître quelles sont les limites et les pièges des langages que les moyens de communication sociale nous proposent. Parfois, les annonces publicitaires offrent en effet une vision superficielle et inadéquate de la vie, de la personne, de la famille et de la moralité.

3. Pour réaliser cette mission exigeante, il est nécessaire de suivre Jésus de près dans la prière et la contemplation. Être ses amis dans le monde dans lequel nous nous trouvons exige, en outre, l'effort d'aller à contre-courant.

A l'Université, à l'école et où que vous viviez, n'ayez pas peur d'être anticonformistes, lorsque cela est nécessaire! Je vous invite de façon particulière à diffuser la vision chrétienne de la vertu de la pureté, en sachant montrer aux jeunes de votre âge qu'elle "naît de l'amour et, pour un amour pur, la force et la joie de la jeunesse ne sont pas un obstacle" (Saint Josemaría Escrivá de Balaguer, Quand le Christ passe, 40, 6).

4. Chers jeunes de l'UNIV, dans ce monde qui cherche Jésus, parfois même sans le savoir, soyez un levain d'espérance. Le voeu que j'ai adressé à vos amis au cours de l'une de nos premières rencontres fut celui-ci: "Si l'homme... marche avec Dieu, il est capable de changer le monde" (cf. Discours à l'UNIV, in ORLF n. 16 du 20 avril 1982). Je vous le répète aujourd'hui: pour améliorer le monde, efforcez-vous, avant tout, de vous changer vous-mêmes à travers le recours au sacrement de la Pénitence et l'identification intime avec le Christ dans l'Eucharistie.

Je confie chacun de vous, ainsi que vos familles, à Marie, qui n'a jamais cessé de contempler le Visage de son Fils Jésus. J'invoque sur chacun de vous la protection de saint Josemaría, ainsi que de tous les saints de vos terres et je vous bénis de tout coeur.


CHEMIN DE CROIX

Vendredi Saint, 9 avril 2004


1. Venit hora! L'heure est venue! L'heure du Fils de l'homme.
Comme chaque année, nous parcourons au pied du Colisée romain la Via crucis du Christ et nous participons à cette heure où s'est accomplie la Rédemption.

Venit hora crucis! "Son heure était venue de passer de ce monde vers le Père" (Jn 13,1). L'heure de la déchirante souffrance du Fils de Dieu, une souffrance qui, à vingt siècles de distance, continue de nous émouvoir profondément et de nous interpeller. Le Fils de Dieu est arrivé jusqu'à cette heure-ci (cf. Jn 12,27) justement pour offrir sa vie au bénéfice de ses frères. C'est l'heure du don - l'heure de la révélation de l'amour infini.

2. Venit hora gloriae! "Voici venue l'heure où doit être glorifié le Fils de l'homme" (Jn 12,23). Voici venue l'heure où pour nous, hommes et femmes de tous les temps, a été fait le don de l'amour plus fort que la mort. Nous sommes sous la croix sur laquelle a été cloué le Fils de Dieu afin que, grâce au pouvoir que le Père lui a donné sur chaque être humain, Il donne la vie éternelle à tous ceux qui lui ont été confié (cf. Jn 17,2).

N'est-ce pas alors un devoir en cette heure de rendre gloire à Dieu le Père "qui n'a pas épargné son propre Fils mais l'a livré pour nous tous" (Rm 8,32)?

N'est-il pas temps de glorifier le Fils qui "s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort et à la mort sur une croix" (Ph 2,7)?

Comment ne pas rendre gloire à l'Esprit de Celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts et qui à présent habite en nous pour donner vie également à nos corps mortels (cf. Rm 8,11)?

3. Que cette heure du Fils de l'homme, que nous vivons le Vendredi saint, demeure dans notre esprit et dans nos coeurs comme l'heure de l'amour et de la gloire.

Que le mystère de la Via crucis du Fils de Dieu soit pour tous une source inépuisable d'espérance. Qu'il nous réconforte et nous fortifie encore lorsque notre heure viendra.

Venit hora redemptionis. Glorificemus Redemptorem!

Amen.



AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE S.E. M. JOAQUIM ALBERTO CHISSANO

Samedi 17 avril 2004



Monsieur le Président,

C'est avec un grand plaisir que je vous reçois à l'occasion de votre visite à Rome, en qualité de Président du Mozambique et de l'Union africaine, portant avec vous les graves défis et les grandes espérances de ce continent, dont les populations sont toujours dans mon coeur et que je suis heureux de saluer en ce temps pascal de Résurrection.

Monsieur le Président Chissano, je vous présente mes salutations respectueuses, ainsi que mes voeux pour le succès de la noble mission confiée à l'Institution que vous présidez actuellement. Que l'Esprit céleste descende sur la grande famille humaine et suscite dans le coeur de tous la passion et le don de la vie! Dieu bénisse votre famille et tout le peuple du Mozambique; qu'il bénisse l'Afrique et tous ceux qui l'aident!


AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL PROMU PAR L’UNION CHRÉTIENNE DES ORGANISMES ENTRE ET POUR LES MIGRANTS ITALIENS (U.C.E.M.I.)

Samedi 17 avril 2004



Chers et vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
très chers frères et soeurs!

1. Je suis heureux de vous accueillir, à l'occasion du Congrès international de l'Union chrétienne des Organismes entre et pour les Migrants italiens. Je vous salue cordialement et, à travers vous, j'adresse une pensée affectueuse à toutes les communautés de migrants italiens présentes dans le monde. Je remercie le Président, M. Adriano Degano, pour les paroles courtoises qu'il m'a adressées au nom des personnes présentes.

Vous oeuvrez au sein des nombreuses associations chrétiennes d'émigrés, bien insérées dans les communautés paroissiales, dans un esprit de fraternité et de collaboration généreuse. Je m'en réjouis et je vous encourage à cultiver toujours la dimension religieuse de vos associations, pour conserver vivantes les valeurs héritées de vos pères et les transmettre aux nouvelles générations. De cette façon, vous offrez une contribution importante à l'évangélisation. En effet, comme par le passé, celle-ci est, à notre époque également, étroitement liée aux phénomènes migratoires. Je vous exhorte à faire en sorte que votre foi soit toujours accompagnée par un témoignage d'amour fraternel et par l'attention concrète à ceux qui sont en difficulté.

2. En vous remerciant de votre visite, je vous confie, ainsi que vos associations respectives, à la Très Sainte Vierge Marie, en l'invoquant comme Mère des Migrants.

Avec ces sentiments, je donne de tout coeur à tous ma Bénédiction, en l'étendant aux personnes que vous rencontrez quotidiennement dans votre travail apostolique



MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU PRÉSIDENT DU COMITÉ PONTIFICAL DES SCIENCES HISTORIQUES


À Monseigneur
Walter BRANDMULLER
Président du Comité pontifical des Sciences historiques

1. L'Eglise du Christ possède à l'égard de l'homme une responsabilité qui touche d'une certaine façon toutes les dimensions de son existence. C'est pourquoi elle s'est toujours sentie engagée au service de la promotion du développement de la culture humaine, en favorisant la recherche de ce qui est vrai, bon et beau, afin que l'homme puisse correspondre toujours davantage à l'idée créatrice de Dieu.

Dans ce but, il est également important de cultiver une solide connaissance historique des divers domaines autour desquels s'articule la vie de l'individu et de la communauté. Il n'y a rien de plus inconsistant que des hommes ou des groupes privés d'histoire. L'ignorance de son propre passé conduit fatalement à la crise et à la perte d'identité des personnes et des communautés.

2. De plus, le chercheur croyant sait qu'il trouvera dans les Ecritures Saintes de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance une clé de lecture supplémentaire pour une connaissance adéquate de l'homme et du monde. C'est à travers le message biblique, en effet, que l'on connaît les épisodes de la vie humaine sous leurs aspects les plus cachés: la création, la tragédie du péché, la rédemption. C'est ainsi que se définit le véritable horizon d'interprétation dans le cadre duquel peuvent être compris les événements, les processus et les figures de l'histoire dans leur signification la plus cachée.

C'est dans ce contexte que doivent également être indiquées les possibilités qu'un cadre historique renouvelé peut offrir à une coexistence harmonieuse des peuples, soutenue par la compréhension réciproque et par l'échange mutuel des acquisitions culturelles respectives. Une recherche historique libre de tout préjugé et s'appuyant uniquement sur la documentation scientifique joue un rôle irremplaçable pour abattre les barrières existant entre les peuples. Souvent, en effet, de lourdes barrières ont été élevées au cours des siècles à cause de la partialité de l'historiographie et des ressentiments réciproques. La conséquence a été qu'aujourd'hui encore, des incompréhensions persistent, qui font obstacle à la paix et à la fraternité entre les hommes et entre les peuples.

L'aspiration plus récente en vue de dépasser les frontières de l'historiographie nationale pour étendre la vision à de plus vastes cadres géographiques et culturels, pourrait se révéler elle aussi d'un grand bénéfice, car elle garantirait un regard comparatif sur les événements, permettant ainsi une évaluation plus équilibrée de ceux-ci.

3. La révélation de Dieu aux hommes a eu lieu dans l'espace et dans le temps. Son moment culminant, le Verbe divin qui s'est fait homme, sa naissance de la Vierge Marie dans la ville de David au temps du roi Hérode le Grand, a représenté un événement historique: Dieu est entré dans l'histoire humaine. C'est pourquoi nous comptons les années de notre histoire à partir de la naissance du Christ.

La fondation de l'Eglise, à travers laquelle Il a voulu transmettre, après sa résurrection et son ascension, le fruit de la rédemption à l'humanité, est également un événement historique. L'Eglise elle-même est un phénomène historique et, donc, un objet éminent de la science historique. De nombreux chercheurs - dont certains n'appartiennent d'ailleurs pas à l'Eglise catholique - y ont consacré leur intérêt, en apportant une contribution importante à l'élaboration de sa vie terrestre.

4. La finalité essentielle de l'Eglise consiste, outre la glorification du Dieu trinitaire, à transmettre les biens salvifiques confiés par Jésus Christ aux apôtres - son Evangile et ses sacrements - à chaque génération de l'humanité ayant besoin de la vérité et du salut. Cette façon de recevoir du Seigneur et de transmettre aux hommes le salut est précisément la façon dont l'Eglise se réalise et s'accomplit elle-même au cours de l'histoire.

Etant donné que ce processus de transmission, lorsqu'il se développe au moyen des organes légitimes, est guidé par l'Esprit Saint conformément à la promesse de Jésus Christ, il acquiert une signification théologique, surnaturelle. Ce qui a eu lieu au cours de l'histoire en ce qui concerne les développements de la doctrine, de la vie sacramentelle et de l'organisation de l'Eglise, en harmonie avec la tradition apostolique, doit donc être considéré comme son évolution organique. C'est pourquoi l'histoire de l'Eglise apparaît comme un lieu opportun auquel puiser pour mieux connaître la vérité même de la foi.

5. Pour sa part, le Saint-Siège a toujours encouragé les sciences historiques à travers ses Institutions scientifiques, comme en témoigne, entre autres, la fondation, il y a cinquante ans, par le Pape Pie XII, de ce Comité pontifical des Sciences historiques.

L'Eglise est, en effet, vivement préoccupée par la connaissance toujours plus approfondie de son histoire. Dans ce but, aujourd'hui plus que jamais, un enseignement minutieux des disciplines historiques et ecclésiastiques est nécessaire, en particulier pour les candidats au sacerdoce, comme le recommande le décret Optatam totius du Concile Vatican II (cf. OT OT 16). Pour s'appliquer avec succès à l'étude de la tradition ecclésiastique, toutefois, il est absolument indispensable d'avoir de solides connaissances du latin et du grec, langues sans lesquelles l'accès aux sources de la tradition ecclésiastique demeure impossible. C'est uniquement par leur intermédiaire que l'on peut redécouvrir aujourd'hui la richesse de l'expérience de vie et de foi que l'Eglise, sous la direction de l'Esprit Saint, a accumulée au cours des deux mille années écoulées.

6. L'histoire enseigne qu'à chaque fois que par le passé, une nouvelle connaissance des sources a été acquise, ce sont les bases d'une nouvelle floraison de la vie ecclésiale qui ont été jetées. Si "historia magistra vitae", comme l'affirme l'antique expression latine, l'histoire de l'Eglise peut bien être définie comme "magistra vitae christianae".

Je souhaite donc que le Congrès actuel donne un nouvel élan aux études historiques. Cela garantira aux nouvelles générations une connaissance toujours plus profonde du mystère du salut oeuvrant à travers le temps, et suscitera chez un nombre toujours plus grand de fidèles le désir de puiser à pleines mains aux sources de la grâce de Dieu.

Avec ce souhait, je vous adresse, Monseigneur, ainsi qu'aux Rapporteurs et aux participants au Congrès, ma Bénédiction affectueuse.

Du Vatican, le 16 avril 2004

IOANNES PAULUS II




À S.E. Mme LEONIDA L. VERA, NOUVEL AMBASSADEUR DES PHILIPPINES PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Lundi 19 avril 2004  


Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République des Philippines près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations cordiales que vous me transmettez de la part du Président, Mme Gloria Macapagal Arroyo, et je vous prie de bien vouloir lui transmettre l'assurance de mes prières pour votre pays et son peuple.

Au cours de mes visites pastorales aux Philippines, j'ai toujours été touché par la chaleur et l'affection qui m'ont été réservées. Les paroles de mon premier voyage en 1981 sont encore d'actualité: "Il faut rendre hommage à ce résultat obtenu par le peuple philippin, mais ce ce que vous êtes crée également des devoirs et confère une mission spécifique à votre pays" (Discours au peuple des Philippines, 17 février 1981). Le fait d'être un pays qui a conservé une solide foi chrétienne, même face à de terribles obstacles, vous confère la tâche éminente non seulement de préserver les valeurs de cet héritage, mais également de contribuer à diffuser les idéaux de la culture chrétienne dans le monde entier. L'expérience de la Journée mondiale de la Jeunesse à Manille, en 1995, a illustré le désir de votre Nation d'exercer cette responsabilité, et elle restera toujours un moment de joie particulière dans le cadre de mon ministère au service de l'Eglise universelle. Ces journées passées ensemble avec votre peuple, auquel se sont unis des jeunes venus du monde entier, a confirmé ma croyance selon laquelle, comme Votre Excellence l'a souligné, les Philippines représentent véritablement une "lumière" pour l'évangélisation du continent asiatique.

L'une des obligations des cultures fondées sur d'authentiques valeurs humaines doit être une préoccupation profonde et constante à l'égard des pauvres. Malheureusement, les Philippines et une grande partie de la région asiatique continuent d'être frappées par le fléau de la très grande pauvreté. Cela peut parfois entraîner les gouvernements à adopter des solutions à court terme qui, en réalité, conduisent souvent à des politiques qui n'apportent aucun bénéfice réel aux populations. Pour combattre de façon efficace la pauvreté, tous les secteurs de la société doivent oeuvrer ensemble en vue de rechercher des solutions. Une liberté durable pour ceux qui sont frappés par la pauvreté exige que les gouvernements non seulement reconnaissent et assistent les plus pauvres, mais qu'ils les fassent également participer de façon active en vue de trouver des solutions à long terme à leurs problèmes. Lorsque les plus pauvres ressentent comme vaine la lutte pour sortir de leur condition, cela constitue l'une des principales sources de mécontentement et de marginalisation parmi les jeunes. Tentés par la recherche facile de gains matériels, ils sont souvent conduits à vivre dans le crime, ou encore, comme c'est le cas actuellement dans le monde, ils s'associent aux mouvements radicaux qui promettent un changement social à travers la violence et l'effusion de sang. Lutter contre ces tendances exige un effort concerté en vue d'accueillir, d'écouter et d'utiliser les talents et les dons des moins fortunés, en les aidant à réaliser qu'ils font partie intégrante de la société

Je prie pour que les Philippins continuent de défendre les principes de leur Constitution, qui reconnaît de façon explicite le caractère sacré de la vie de famille et la protection de l'enfant à naître, dès le moment de sa conception (Cf. Constitution des Philippines, article II, section 12). Conscient que la question de la peine capitale et son utilisation font à nouveau l'objet de débats importants dans votre nation, je voudrais rappeler que les objectifs de la justice dans le monde moderne semblent mieux servis si l'on évite le recours à la peine de mort. "Une société moderne dispose des possibilités de réprimer efficacement le crime de sorte que, tout en rendant inoffensif celui qui l'a commis, on ne lui ôte pas définitivement la possibilité de se racheter" (Lettre encyclique Evangelium vitae EV 27). Si les sociétés civiles ont le devoir d'être justes, elles ont aussi l'obligation de faire preuve de miséricorde.

Je désire profiter de cette occasion pour exprimer ma préoccupation constante face à la recrudescence de la violence, qui provoque depuis si longtemps des dommages dévastateurs dans votre pays. J'appelle à nouveau toutes les parties à mettre un terme au terrorisme qui continue de provoquer tant de souffrances à la population civile, et à emprunter le chemin du dialogue, qui seul peut permettre aux populations de la région d'édifier une société garantissant la justice, la paix et l'harmonie pour tous. C'est pourquoi il est essentiel que l'Etat continue de promouvoir le dialogue dans la société, en encourageant la compréhension et la reconnaissance mutuelle entre les diverses religions. Ce processus trouve sa pleine efficacité lorsque tous les niveaux de l'éducation publique comportent des programmes scolaires qui aident les personnes à reconnaître la valeur de la tolérance et les encouragent à s'efforcer d'instaurer une culture fondée sur la paix et la justice authentiques. Ensemble, nous pouvons éliminer les causes culturelles et sociales du terrorisme "en enseignant la grandeur et la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande de l'unité du genre humain" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 2002, n. 12).

Edifier une société fondée sur la dignité humaine ne peut se réaliser que lorsque les détenteurs de l'autorité adoptent les principes d'une gestion correcte et de l'honnêteté dans leur vie personnelle et publique, et offrent un service inconditionnel à leurs concitoyens en vue du bien commun. Les fonctionnaires ont donc à un titre particulier le devoir de garantir qu'ils sont des modèles de comportement moral et faire de leur mieux pour aider les autres à former une conscience correcte qui évite en tout temps tout type d'escroquerie ou de corruption. Ces qualités de direction authentique représentent une préoccupation particulière tandis que votre pays se prépare aux prochaines élections. Un critère pour juger du succès d'une démocratie peut, en effet, être trouvé dans la qualité de ses élections, qui doivent être justes, honnêtes et libres, tout en soutenant toujours le processus constitutionnel et le droit (cf. Conférence des Evêques catholiques des Philippines, Déclaration pastorale sur les prochaines Elections de 2004). A cet égard, je suis certain que la bonne volonté de tous ceux qui sont engagés dans les élections conduira à instaurer une nation forte, véritablement fondée sur l'égalité et la justice pour tous.

Excellence, je suis certain que, tandis que vous accomplissez les tâches liées à votre mission, les liens d'amitié entre la République des Philippines et le Saint-Siège se renforceront. Je vous offre mes meilleurs voeux et je vous assure que les divers bureaux de la Curie Romaine seront toujours prêts à vous assister dans l'accomplissement de votre fonction. Sur vous et sur vos concitoyens, j'invoque d'abondantes Bénédictions de Dieu tout-puissant.



AUX MEMBRES DE LA COMMISSION BIBLIQUE PONTIFICALE

Mardi 20 avril 2004 


Monsieur le Cardinal,
chers membres de la Commission biblique pontificale!

1. Je suis heureux de vous accueillir une fois de plus à l'occasion de votre Assemblée plénière annuelle. Je désire adresser un salut particulier au Président, Monsieur le Cardinal Joseph Ratzinger, que je remercie pour sa présentation intéressante de vos travaux.

2. Vous vous êtes réunis à nouveau pour approfondir un thème très important: le rapport entre la Bible et la morale. Il s'agit d'un thème qui concerne non seulement le croyant, mais dans un certain sens toutes les personnes de bonne volonté. En effet, à travers la Bible, Dieu parle et se révèle lui-même et indique la base solide et l'orientation sûre pour le comportement humain. Connaître Dieu, Père de notre Seigneur Jésus Christ, reconnaître son infinie bonté, savoir avec une âme reconnaissante et sincère que "tout don excellent, toute donation parfaite vient d'en haut et descend du Père des lumières" (Jc 1,17), découvrir dans les dons que Dieu nous a offerts les devoirs qu'il nous a confiés, agir dans la pleine conscience de notre responsabilité à son égard, - tels sont certains des comportements fondamentaux d'une morale biblique.

3. La Bible nous présente des richesses inépuisables de cette révélation de Dieu et de son amour à l'égard de l'humanité. Le devoir de votre engagement commun consiste à faciliter au peuple chrétien l'accès à ces trésors.

En vous souhaitant une poursuite fructueuse de vos études, j'invoque sur vous et sur votre travail la lumière de l'Esprit Saint et je donne à tous ma Bénédiction affectueuse



AUX MEMBRES DU CERCLE DE SAINT-PIERRE

Vendredi 23 avril 2004


Très chers membres du Cercle de Saint-Pierre!

1. Je suis heureux de vous accueillir et je vous salue de tout coeur. Ma pensée s'étend aux membres de vos familles et à tous ceux qui coopèrent, à vos côtés, dans vos diverses activités caritatives. Je salue avec affection votre Assistant spirituel, Mgr Ettore Cunial, ainsi que votre Président, le Marquis Marcello Sacchetti, que je remercie des paroles courtoises qu'il m'a adressées au nom des personnes présentes.

La mission que vous accomplissez avec un zèle apostolique admirable est précieuse. En allant au devant des pauvres, en apportant un réconfort aux malades et aux personnes qui souffrent, vous témoignez de manière concrète de cette "imagination de la charité" à laquelle j'ai invité dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte (cf. NM NM 50).

Le denier de Saint-Pierre que vous êtes venus me remettre comme chaque année, constitue un signe supplémentaire de cette ouverture à l'égard de nos frères en difficulté. Il représente, dans le même temps, une participation concrète à l'engagement du Siège apostolique à répondre aux urgences croissantes de l'Eglise, en particulier dans les pays les plus pauvres.

2. Très chers frères et soeurs, je suis heureux d'avoir pu manifester une fois de plus ma reconnaissance pour votre engagement, qui est animé par une fidélité et une adhésion convaincues au Successeur de Pierre. Vous l'alimentez en demeurant chaque jour en prière et à l'écoute de la Parole de Dieu. Il est important, par-dessus tout, que votre existence soit centrée sur le mystère de l'Eucharistie. Le secret de l'efficacité de chacun de nos projets est la fidélité au Christ. Tel est le témoignage des saints. Je pense, en particulier, aux serviteurs de Dieu que, dimanche prochain, j'aurai la joie de proclamer bienheureux. En suivant leur exemple, que chacun de vous intensifie son élan missionnaire, et soit prêt à devenir le "Bon Samaritain" de tous ceux qui vivent aujourd'hui dans des conditions de privation ou d'abandon.

Que la Vierge Marie vous accompagne également de sa protection maternelle. Pour ma part, j'assure de ma prière chacun de vous ici présents, ceux qui vous accompagnent dans vos différentes activités, ainsi que tous ceux que vous rencontrez dans votre apostolat quotidien. Je vous donne avec affection une Bénédiction apostolique particulière.


AUX JEUNES DE L'ARCHIDIOCÈSE DE ROUEN

Samedi, 24 avril 2004

Chers jeunes,

Je suis heureux de vous accueillir ce matin au cours de cette audience spéciale. Je salue le Père Christian Nourrichard, administrateur diocésain.

Vous êtes venus à Rome pour vivre une semaine de retraite et de vie fraternelle. Je prie spécialement pour ceux qui seront confirmés lundi. Je vous invite tous à faire de votre pèlerinage un temps de ressourcement spirituel. Vous pourrez discerner la volonté du Seigneur, qui veut vous aider à mener une existence belle ; votre vie intérieure aura un souffle nouveau. N’ayez pas peur d’ouvrir votre coeur et de laisser le Christ vous parler. Apprenez à prendre régulièrement le temps de la prière et de la méditation de l’Évangile.

En vous confiant tous à la Vierge Marie, je vous encourage à poursuivre votre recherche en Église, et je vous accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux prêtres, aux séminaristes, aux religieuses et aux laïcs qui vous accompagnent.


AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION NATIONALE DES MUNICIPALITÉS ITALIENNES (ANCI)

Lundi 26 avril 2004


Discours 2004 - Vendredi 2 avril 2004