Discours 2004 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU PRÉSIDENT DU CONSEIL PONTIFICAL "JUSTICE ET PAIX"  


  MESSAGE AU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DES ROGATIONNISTES DU COEUR DE JÉSUS  




  Au Révérend Père
Giorgio NALIN
Supérieur général des Rogationnistes du Coeur de Jésus

1. Je vous salue avec joie, Très Révérend Père, ainsi que vos confrères qui s'apprêtent à se réunir avec vous pour le X Chapitre général de la Congrégation, qui se réjouit encore de la récente canonisation de son Fondateur, saint Hannibal Marie Di Francia.

Le souvenir de cette matinée du 16 mai dernier demeure vivant dans la mémoire de chacun, lorsque, devant une foule nombreuse qui participait avec intensité, j'ai eu la joie d'inscrire dans l'Album des Saints celui que j'ai défini comme "l'insigne apôtre de la prière pour les vocations" et "le vrai père des orphelins et des pauvres". Son charisme resplendit à présent d'une lumière nouvelle: le Père Hannibal est pour tous un intercesseur et un modèle lumineux, dont la présence vivante auprès du Père des Miséricordes donne à l'invocation du coeur une confiance renouvelée d'être entendue, en particulier en ce qui concerne la prière à laquelle nous invite le Christ lui-même: "Rogate!" (Mt 9,38).

2. "Rogate!".Telle est l'exhortation du Sauveur qui, dès ses plus jeunes années, a conquis et transformé la vive intelligence et le coeur ardent de saint Hannibal Marie: "Messis quidem multa, operarii autem pauci. Rogate ergo Dominum messis ut mittat operarios in messem suam" (Mt 9,37-38 Lc 10,2). Dans ces paroles de Jésus, votre Fondateur trouva un programme précis de vie et d'action. La mission des Rogationnistes se retrouve tout entière dans le programme indiqué par l'injonction "Rogate", un impératif devant lequel le regard de foi tourné vers la moisson se fait prière, afin que le Seigneur envoie de nombreux ouvriers pour celle-ci.

Cette mission est plus que jamais actuelle au début du troisième millénaire, et exige des apôtres bons et actifs, parmi lesquels vous devez et voulez être précisément les premiers. C'est pourquoi vous souhaitez de manière très opportune redécouvrir et donner un nouvel élan à votre charisme, en analysant de manière attentive les besoins de l'Eglise et du monde à la lumière de l'éternel enseignement de Jésus sur l'importance fondamentale de la prière.

3. "Messis quidem multa, operarii autem pauci". La moisson à laquelle nous sommes invités apparaît aujourd'hui plus vaste que jamais. Le "village global", dans lequel s'est transformée la planète, prisonnier du réseau des communications et des intérêts politiques, économiques et sociaux souvent en conflit entre eux, révèle un besoin extrêmement urgent d'artisans de réconciliation, de témoins de la Vérité qui sauve et d'artisans de la seule paix véritable et durable fondée sur la justice et sur le pardon.

Si le regard en vient ensuite à scruter les profondeurs des coeurs, le désir et l'attente de la vie qui vient d'En-Haut nous apparaissent encore plus amples et profonds. Face à l'immensité de ces urgences, nos forces apparaissent inégales. "Operarii autem pauci". Comme dans le coeur des disciples devant la foule affamée, dans notre âme aussi naît la question que saint Hannibal ressentit intensément, en observant les besoins du quartier pauvre où il avait choisi de vivre et d'oeuvrer, Avignone di Messina: "Où prendrons-nous, dans un désert, assez de pains pour rassasier une telle foule?" (Mt 15,33).

Le pain de la justice et de la paix ne peut venir que d'En-Haut: voilà pourquoi le besoin qui est à la racine de tous les besoins est celui de ces "ouvriers" dont parle Jésus, des hommes et des femmes qui ne s'épargnent pas pour transmettre au monde la Parole de la vie, en appelant les coeurs à la conversion, en offrant le don divin de la Grâce pour construire des ponts de solidarité et des conditions de justice, dans lesquelles puisse s'exprimer la pleine dignité de toute existence humaine.

4. "Rogate ergo Dominum messis ut mittat operarios in messem suam": Jésus lui-même nous indique à travers ces paroles ce qu'il faut faire pour répondre à l'étendue de la tâche qui s'ouvre à nous. Avant tout prier: "Rogate ergo!". La prière est la racine féconde et la nourriture indispensable de toute action qui se veut efficace pour le Royaume de Dieu. C'est en priant que l'on peut obtenir du Seigneur des ouvriers qui défrichent le terrain, qui préparent le sillon, qui ensemencent, qui veillent sur sa croissance et recueillent le fruit des épis mûrs. En priant, on redécouvre le primat de la dimension contemplative de l'existence, et l'on obtient la force de la foi qui l'emporte sur le monde. Aujourd'hui, après l'échec des idéologies totalitaires de l'époque moderne, la foi apparaît de plus en plus clairement comme une ancre de salut plus que jamais nécessaire et urgente.

"Rogate": à travers cette invitation, Jésus demande que toute notre vie devienne prière et que la prière se transforme en une vie de témoins crédibles et emplis d'amour pour lui et pour son Evangile. Prier pour les bons ouvriers signifie essayer d'être de bons ouvriers, en conformant continuellement aux exigences de la sequela du Christ les choix du coeur et les oeuvres de la vie. L'appel à la vocation universelle à la sainteté, que j'ai souhaité à nouveau lancer dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte (cf. NM NM 30-31), résonne avec une force particulière pour les Apôtres du "Rogate", dont la mission consiste à se prodiguer sans réserve en priant quotidiennement pour les vocations, en propageant partout cet esprit de prière et en promouvant toutes les vocations, en tant qu'ouvriers humbles et fidèles au service de l'avènement du Royaume de Dieu.

5. Très chers Rogationnistes! L'Eglise et le monde attendent de vous une fidélité renouvelée au charisme des Apôtres du "Rogate" qui vous caractérise. Vivez par conséquent, avec toute la passion que l'Esprit saura allumer dans les coeurs, avec la joie de votre appel, et ne faites pas manquer au Peuple de Dieu et à l'humanité tout entière ce qui a été demandé par le Rédempteur en personne: "Rogate!".

Oeuvrez sans vous épargner au bien temporel et spirituel du prochain, à l'exemple de votre Père fondateur, à travers l'éducation et la sanctification des enfants et des jeunes, l'évangélisation, la promotion humaine et l'assistance aux plus pauvres (cf. Constitutions, n. 5). En apportant une attention particulière à l'annonce de l'Evangile aux jeunes générations, vous savez que vous servez une cause pour laquelle votre existence tout entière se fait prière et à laquelle elle mérite d'être consacrée.

Que la tâche de l'évangélisation, depuis la première annonce lors de la catéchèse, conjuguée au service généreux envers les plus faibles, en particulier ceux d'entre les enfants et les jeunes qui n'ont pas de famille ou de soutien éducatif, soit votre préoccupation quotidienne, la manière concrète, active et fidèle avec laquelle vous préparez le terrain à la floraison des semences de vocation que le Seigneur répand largement dans la moisson, en réponse à l'invocation convaincue et fidèle de la prière.

L'élan missionnaire est intrinsèque à l'identité des apôtres du "Rogate!".La contemplation de la "moisson, qui est abondante" et des "ouvriers, qui sont peu nombreux", ne peut manquer d'ouvrir le coeur à l'ardeur de l'évangélisation universelle des peuples. C'est pourquoi, avec justesse, votre saint Fondateur a désiré dès les origines que ses fils soient attentifs et disponibles pour la "missio ad gentes".

6. J'invoque l'assistance de l'Esprit sur le discernement que vous opérez actuellement durant vos travaux capitulaires et sur les décisions qui en naîtront.

Puisse la Vierge Marie, tendrement aimée par saint Hannibal Di Francia, être l'étoile d'un élan renouvelé dans votre mission aux débuts du nouveau millénaire. Puisse-t-Elle, Virgo fidelis, obtenir pour vous la fidélité de l'écoute, l'intensité de la foi, la persévérance de la prière, le goût du silence intérieur et de la contemplation de Dieu. Que la Mère du Bel Amour vous soutienne dans l'exercice de votre apostolat quotidien. Qu'intercède pour vous saint Hannibal, merveilleux exemple de dévouement total à la cause du "Rogate".

Avec ces voeux, je vous donne de tout coeur, cher Père, ainsi qu'aux confrères capitulaires, ma Bénédiction, que j'étends volontiers aux Filles du Divin Zèle, qui partagent votre charisme et vont elles aussi commencer leur Chapitre général, ainsi qu'aux laïcs qui s'inspirent de votre spiritualité et de votre mission, et à tous ceux qui bénéficient de celles-ci pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Du Vatican, le 26 juin 2004

IOANNES PAULUS II



AU MAIRE, AUX MEMBRES DE LA JUNTE ET DU CONSEIL MUNICIPAL D' INTROD EN CONCLUSION DE SON SÉJOUR AUX COMBES (VAL D’AOSTE)

Samedi 17 juillet 2004



Avant de quitter ce lieu enchanteur, où j'ai pu passer un moment de repos tonifiant, je ressens le besoin de vous adresser mes remerciements les plus sincères, monsieur le Maire, ainsi qu'à la Junte et à tout le Conseil municipal d'Introd pour l'accueil cordial qui m'a été réservé ainsi qu'à mes collaborateurs.

J'étends l'expression de ces sentiments de gratitude à tous ceux qui, à divers titres, ont coopéré au déroulement serein de mon séjour ici, aux Combes, dans les montagnes du Val d'Aoste.

Je m'apprête à présent à partir pour Castel Gandolfo, en conservant dans mon esprit et dans mon coeur le souvenir de toutes les attentions qui m'ont été réservées. Je suis reconnaissant de tout cela également à votre égard. Je demande au Seigneur, dont la providence toute-puissante apparaît clairement dans ces paysages alpins, de continuer à protéger la communauté et les responsables d'Introd.

Très chers frères et soeurs, que veille sur vous, du haut de cette montagne, la Petite Madone du Grand Paradis. Pour ma part, je vous assure de mon souvenir particulier dans la prière, tandis qu'avec affection, je vous bénis tous et chacun d'entre vous.



AUX DIRIGEANTS, AUX FONCTIONNAIRES ET AUX AGENTS DE LA SÉCURITÉ EN CONCLUSION DE SON SÉJOUR AUX COMBES (VAL D’AOSTE)

Samedi 17 juillet 2004


D'ici peu, je repartirai pour Rome et, avant de quitter ces lieux, permettez-moi de vous renouveler l'expression de mes sentiments les plus cordiaux, chers dirigeants, fonctionnaires et agents de la Police d'Etat, des Carabiniers, de la Garde des Finances, de la Police pénitentiaire et de la Garde forestière. Au cours de ces journées, vous avez été pour moi comme des "anges gardiens", qui avec efficacité et discrétion, ont veillé au bon déroulement de mon séjour dans le Val d'Aoste. Je vous en remercie de tout coeur. Je vous adresse également un remerciement sincère, chers responsables et agents de la Gendarmerie du Vatican, toujours zélés dans l'accomplissement de votre devoir.

Je garderai un vif souvenir de la période passée ici, aux Combes, et de l'atmosphère sereine que vous aussi avez contribué à conserver autour de cette petite villa et dans les localités environnantes. J'ai beaucoup apprécié votre service difficile. Je sais combien de sacrifices, d'efforts et de renoncements il comporte, et je me suis rendu compte de la façon dont vous l'accomplissez, avec tant de compétence et de générosité. Que Dieu vous récompense et vous assiste toujours de sa protection céleste. Je vous assure de mon souvenir spécial dans la prière pour vous et vos familles, alors que je vous bénis avec affection.

                                   Août 2004


MESSE EN LA MÉMOIRE DE PAUL VI - PAROLES D'INTRODUCTION DU PAPE JEAN-PAUL II

Chapelle du Palais pontifical de Castel Gandolfo, Vendredi 6 août 2004

Fête de la Transfiguration du Seigneur

  

  Très chers amis,

ce jour, au cours duquel on célèbre la fête de la Transfiguration du Seigneur, évoque pour nous le souvenir cher et vénéré du Serviteur de Dieu, le Pape Paul VI: le soir du 6 août 1978, c'est précisément dans cette maison qu'il conclut son pèlerinage terrestre. Fidèle imitateur de son Seigneur, il portait dans son coeur la lumière du Mont Thabor, et avec cette lumière, il marcha jusqu'à la fin, portant sa croix avec une joie évangélique.

Le 6 août n'est pas seulement l'anniversaire de sa mort, mais également celle de sa première Encyclique, Ecclesiam suam, qui porte la date de la Transfiguration d'il y a quarante ans. Dans cet extraordinaire Document, Paul VI traça les lignes programmatiques de son Pontificat.

En célébrant l''Eucharistie, une fois encore, nous rendons grâce à Dieu pour avoir donné à l'Eglise cet inoubliable Pasteur. En nous confiant à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, nous demandons au Seigneur que l'Eglise d'aujourd'hui et de demain sache toujours tirer profit de ses exemples et de ses enseignements.


PÈLERINAGE APOSTOLIQUE À LOURDES À L'OCCASION DU 150ème ANNIVERSAIRE DE LA PROMULGATION DU DOGME DE L’IMMACULÉE CONCEPTION


CÉRÉMONIE DE BIENVENUE - DISCOURS AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Aéroport de Tarbes (France), Samedi 14 août 2004


Monsieur le Président,
Chers Frères dans l’Épiscopat,
Mesdames et Messieurs les Responsables de la société
qui êtes venus ici,

1. Je bénis le Seigneur qui me permet de revenir encore une fois sur cette terre bien-aimée de France et de vous adresser à tous mes souhaits de grâce et de paix. La raison de ma venue est la célébration du cent cinquantième anniversaire de la définition du dogme de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie.

Par une démarche personnelle, je désire donc m’unir aux millions de pèlerins qui, de toutes les parties du monde, convergent chaque année à Lourdes, pour confier à la Mère du Seigneur les intentions qu’ils portent dans leur coeur et pour demander son aide et son intercession.

2. Me rendant vers ce lieu béni, je désire dès à présent adresser à Votre Excellence, Monsieur le Président, mon salut cordial, ainsi qu’aux fils et aux filles de votre noble pays qui célèbre en ces jours le soixantième anniversaire du «débarquement de Provence». Je souhaite que ces célébrations favorisent la concorde entre les peuples et participent au renouvellement de leur engagement commun dans la recherche et la construction de la paix.

Je me souviens avec joie de mes précédentes visites en France et je profite aussi volontiers de cette occasion pour rendre hommage au grand patrimoine de culture et de foi qui en a marqué l’histoire. Je ne peux oublier, en effet, les grands saints de votre terre, les maîtres illustres de la pensée chrétienne, les écoles de spiritualité, les nombreux missionnaires qui ont quitté leur patrie pour annoncer au monde le Christ Seigneur. Et je me tourne avec confiance vers la communauté chrétienne d’aujourd’hui, qui accueille avec générosité l’invitation à animer notre temps avec la sagesse et l’espérance qui viennent de l’Évangile.

3. Dans le respect des responsabilités et des compétences de chacun, l’Église catholique désire offrir à la société sa contribution spécifique en vue de l’édification d’un monde dans lequel les grands idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité puissent constituer la base de la vie sociale, dans la recherche et la promotion incessante du bien commun.

Je confie ces voeux à l’intercession de la jeune Bernadette Soubirous, humble fille du pays de Bigorre, et j’implore sur tout le pays, par l’intercession maternelle de la Vierge Marie, les Bénédictions de Dieu, gage d’un présent et d’un avenir de prospérité et de paix.

  

SALUT DU PAPE JEAN-PAUL II AUX MALADES

Samedi 14 août 2004

Arrivant à la Grotte de Massabielle, je souhaite adresser mon premier salut aux malades, qui viennent toujours plus nombreux dans ce sanctuaire, à ceux qui les accompagnent, à ceux qui les soignent et à leurs familles.

Je suis avec vous, chers frères et soeurs, comme un pèlerin auprès de la Vierge; je fais miennes vos prières et vos espérances; je partage avec vous un temps de vie marqué par la souffrance physique, mais non pour autant moins fécond dans le dessein admirable de Dieu. Avec vous, je prie pour ceux qui se sont confiés à notre prière.

Pour mon ministère apostolique, j’ai toujours eu une grande confiance dans l’offrande, dans la prière et dans le sacrifice de ceux qui souffrent. Je vous demande de vous unir à moi au cours de ce pèlerinage, pour présenter à Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie, toutes les intentions de l’Église et du monde.

Chers frères et soeurs malades, je voudrais vous serrer dans mes bras, l’un après l’autre, de manière affectueuse et vous dire combien je suis proche de vous et solidaire de vous. Je le fais spirituellement, vous confiant à l’amour maternel de la Mère du Seigneur et lui demandant de vous obtenir les Bénédictions et les consolations de son Fils Jésus.


RÉCITATION DU ROSAIRE ET PROCESSION DE LA GROTTE DES APPARITIONS DE MASSABIELLE JUSQU'À LA BASILIQUE DE LOURDES

Grotte de Massabielle, Samedi 14 août 2004


Chers Frères et Soeurs,

1. M’agenouillant ici près de la grotte de Massabielle, je ressens avec émotion que j’ai atteint le terme de mon pèlerinage. Cette grotte, où est apparue Marie, est le coeur de Lourdes. Elle fait penser à la grotte du mont Horeb où Élie rencontra le Seigneur qui lui parla dans le «souffle d’une brise légère» (1R 19,12).

Ici, la Vierge invita Bernadette à réciter le Rosaire, égrenant elle-même le chapelet. Cette grotte est devenue ainsi le siège d’une étonnante école de prière, où Marie enseigne à tous à contempler avec un ardent amour le visage du Christ.

C’est pourquoi Lourdes est le lieu où les croyants de France et de tant d’autres nations d’Europe et du monde prient, à genoux.

2. Pèlerins à Lourdes, nous voulons, nous aussi, ce soir, en priant avec la Vierge, parcourir à nouveau les «mystères» à travers lesquels Jésus se manifeste «comme lumière du monde». Souvenons-nous de sa promesse : «Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie» (Jn 8,12).

De l’humble servante du Seigneur, nous voulons apprendre la disponibilité docile à l’écoute et l’engagement généreux à accueillir dans notre vie l’enseignement du Christ.

En particulier, en méditant sur la participation de la Mère du Seigneur à la mission rédemptrice de son Fils, je vous invite à prier pour les vocations au sacerdoce et à la virginité pour le Règne de Dieu, afin que ceux qui sont appelés sachent répondre avec disponibilité et persévérance.

3. Tournés vers la Très Sainte Vierge Marie, disons avec Bernadette : «Ma bonne Mère, ayez pitié de moi; je me donne tout entière à vous afin que vous me donniez à votre cher Fils que je veux aimer de tout mon coeur. Ma bonne Mère, donnez-moi un coeur tout brûlant pour Jésus».

  

PRIÈRE DU SAINT-PÈRE POUR CONCLURE LE CHAPELET

Grotte de Massabielle, Samedi 14 août 2004


Je te salue Marie, Femme pauvre et humble,
bénie du Très-Haut !
Vierge de l’espérance, prophétie des temps nouveaux,
nous nous associons à ton hymne de louange
pour célébrer les miséricordes du Seigneur,
pour annoncer la venue du Règne
et la libération totale de l’homme.

Je te salue Marie, humble servante du Seigneur,
glorieuse Mère du Christ !
Vierge fidèle, sainte demeure du Verbe,
enseigne-nous à persévérer dans l’écoute de la Parole,
à être dociles à la voix de l’Esprit,
attentifs à ses appels dans l’intimité de notre conscience
et à ses manifestations dans les événements de l’histoire.

Je te salue Marie, Femme de douleur,
Mère des vivants !
Vierge épouse auprès de la Croix, nouvelle Ève,
sois notre guide sur les routes du monde,
enseigne-nous à vivre et à répandre l’amour du Christ,
enseigne-nous à demeurer avec Toi
auprès des innombrables croix
sur lesquelles ton Fils est encore crucifié.

Je te salue Marie, Femme de foi,
première entre les disciples !
Vierge, Mère de l’Église, aide-nous à rendre
toujours compte de l’espérance qui est en nous,
ayant confiance en la bonté de l’homme
et en l’amour du Père.
Enseigne-nous à construire le monde, de l’intérieur:
dans la profondeur du silence et de l’oraison,
dans la joie de l’amour fraternel,
dans la fécondité irremplaçable de la Croix.
Sainte Marie, Mère des croyants,
Notre-Dame de Lourdes,
prie pour nous.
Amen.


PROCESSION AUX FLAMBEAUX DE LA GROTTE DES APPARITIONS DE MASSABIELLE JUSQU'À LA BASILIQUE DE LOURDES

Accueil Notre-Dame, Samedi 14 août 2004

  

Chers Frères et Soeurs,

1. Lorsqu’elle apparut à Bernadette dans la grotte de Massabielle, la Vierge Marie engagea un dialogue entre le Ciel et la terre, qui s’est prolongé dans le temps et qui dure encore. Marie demanda à la jeune fille que l’on vienne ici en procession, comme pour signifier que ce dialogue ne pouvait se limiter à des paroles, mais qu’il devait se traduire par une marche avec elle dans le pèlerinage de la foi, de l’espérance et de l’amour.

À Lourdes, depuis plus d’un siècle, le peuple chrétien répond fidèlement à cet appel maternel, en se mettant chaque jour en route à la suite du Christ Eucharistie et en effectuant le soir une procession au milieu des chants et des prières en l’honneur de la Mère du Seigneur.

Cette année, le Pape aussi s’unit à vous dans cet acte de dévotion et d’amour envers la Très Sainte Vierge, la femme glorieuse de l’Apocalypse, qui porte sur la tête une couronne de douze étoiles (cf. Ap Ap 12,1). Tenant dans nos mains le flambeau allumé, rappelons et professons notre foi au Christ ressuscité. C’est de Lui que notre vie tout entière reçoit lumière et espérance.

2. Je vous confie, chers Frères et Soeurs, une intention particulière pour la prière de ce soir : invoquez avec moi la Vierge Marie afin qu’elle obtienne au monde le don tant attendu de la paix.

Que naissent en nous des sentiments de pardon et de fraternité ! Que soient déposées les armes et que s’éteignent la haine et la violence dans nos coeurs !

Que tout homme voit dans l’autre non pas un ennemi à combattre, mais un frère à accueillir et à aimer, pour construire ensemble un monde meilleur.

3. Invoquons ensemble la Reine de la paix et renouvelons notre engagement au service de la réconciliation, du dialogue et de la solidarité. Nous mériterons ainsi la béatitude que le Seigneur a promise aux «artisans de paix» (Mt 5,9).

Je vous accompagne de ma prière et de ma bénédiction !  

Septembre 2004



À S.E. M. JUAN GAVARRETE SOBERÓN, NOUVEL AMBASSADEUR DU GUATEMALA PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Jeudi 2 septembre\i \I2004

Monsieur l'Ambassadeur,

1. Je me réjouis de vous recevoir en cette occasion où vous me présentez les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Guatemala près le Saint-Siège. En vous souhaitant une cordiale bienvenue, je vous remercie des paroles aimables que vous m'avez adressées, ainsi que du salut que vous me transmettez de la part du Président, M. Oscar Berger Perdomo, auquel je vous prie d'adresser en retour mes meilleurs voeux de paix et de bien-être pour tout le peuple guatémaltèque.

2. Votre pays, Monsieur l'Ambassadeur, est connu comme la terre du printemps éternel. La Providence m'a permis de pouvoir le visiter à trois reprises depuis mon élection comme Successeur de Pierre. J'ai pu ainsi entrer en contact avec ce noble peuple, aux origines millénaires, dans lequel l'annonce de l'Evangile a donné forme à de profondes manifestations de foi si enracinées dans la culture guatémaltèque. Je me souviens de la beauté de ses paysages, de l'hospitalité de sa population et, en particulier, de la foi pure de la communauté ecclésiale qui y vit. La façon à la fois joyeuse et pieuse de vivre la foi en Jésus Christ s'accompagne de manifestations très solennelles au cours des rites de la Semaine Sainte, qui débordent d'amour pour le Rédempteur des hommes, mort et ressuscité.

Mes deux premières visites au Guatemala eurent lieu en 1983 et en 1996, alors que persistait encore un douloureux conflit armé interne, qui provoqua de nombreux morts.

Ma troisième visite, en juillet de l'an 2002, après la signature de l'Accord de paix, me permit de rencontrer une population joyeuse et pleine d'espérance face aux résultats obtenus. A cette occasion, j'ai canonisé le Frère Pedro de San José de Betancourt, lors d'une célébration qui rassembla une multitude de fidèles du Guatemala et de toute l'Amérique centrale, qui rendaient grâce à Dieu pour le don de cet humble saint qui, bien qu'originaire des Canaries, avait choisi ce pays pour se sanctifier sur la voie de la charité, de la prière et de la pénitence, ainsi que dans le service aux pauvres et aux malades. Son souvenir demeure vif et son charisme se poursuit dans l'Ordre Bethléemite qui, s'inspirant de ses enseignements, a donné des fruits abondants de sainteté, comme la Mère Encarnación Rosal, première bienheureuse guatémaltèque.

3. Dans les messages que j'ai laissés au cours de ces visites, j'ai désiré exprimer mon affection à l'égard du cher peuple guatémaltèque, mais également ma préoccupation face aux problèmes humains et sociaux qu'il vivait. J'ai plaisir à constater que la défense de la vie humaine, de sa conception jusqu'à son terme naturel, est garantie constitutionnellement dans votre pays, et cela constitue un motif d'honneur pour le Guatemala. Dans ce domaine, comme dans d'autres, lorsque la législation civile suit les principes du droit naturel, la marche vers la paix et le progrès des peuples est assurée.

4. Monsieur l'Ambassadeur, dans votre discours, vous avez fait référence au désir de votre gouvernement de combattre la corruption sous toutes ses formes, afin de réduire les inégalités entre ceux qui possèdent tout et ceux qui manquent du nécessaire, ainsi que de conjuguer tous les efforts afin de continuer à édifier une nation meilleure. La transparence et l'honnêteté dans la gestion des affaires publiques favorisent un climat de crédibilité et de confiance des citoyens à l'égard des Autorités et posent les bases d'un développement durable et juste. En accomplissant cette tâche, les responsables publics trouveront dans l'Eglise, malgré la modestie de ses moyens mais avec la force de ses fermes convictions, une collaboration adaptée pour rechercher des solutions, reconnaissant les efforts pour que s'accroissent la conscience et la responsabilité des citoyens et encourageant la participation de tous.

Malheureusement, même si le conflit armé à l'intérieur du pays est terminé, le Guatemala ne peut ignorer la violence qui a continué à frapper de nombreuses personnes. Je souhaite rappeler que parmi les nombreuses victimes n'ont pas manqué des ministres de l'Eglise et des serviteurs de l'Evangile, tels que Mgr Juan Gerardi, Evêque assassiné en 1998, dont le meurtre n'a pas été complètement éclairci, ainsi que celui de divers prêtres et catéchistes. Il ne faut épargner aucun effort pour parvenir à la paix sociale dans le pays et à la réconciliation entre tous les citoyens.

5. Un autre problème est celui de la pauvreté, qui pèse sur l'existence d'un grand nombre de vos concitoyens. L'effort pour répondre aux nécessités des plus déshérités doit être considéré comme une priorité fondamentale. Je me réjouis que votre gouvernement le considère comme un objectif auquel consacrer ses efforts et ses ressources. Parmi ceux qui souffrent de ce fléau social, un grand nombre appartient aux populations autochtones. Il est également vrai que parmi celles-ci, certains ont pu accéder à une vie plus digne, avec de meilleures opportunités d'éducation et la possibilité d'une plus grande présence sur la scène nationale, alors que d'autres ont plongé dans la pauvreté et la marginalisation. Les transformations rapides de l'économie internationale et la baisse des prix des produits agricoles ont mis un grand nombre d'entre eux dans une situation difficile. L'Eglise, mère et maîtresse fidèle à sa mission, accompagne de près de nombreuses familles de paysans qui subissent aujourd'hui les conséquences de cette crise. Il s'agit d'un autre domaine où la collaboration entre les diverses instances publiques et la communauté ecclésiale trouve un terrain fertile pour s'occuper des pauvres et les faire progresser.

Avant de conclure cette rencontre, je désire également faire part de ma proximité et de mes encouragements à la communauté guatémaltèque qui a immigré dans d'autres pays, en particulier en Amérique du Nord. L'éloignement de la patrie est dû au désir de trouver de meilleures conditions de vie. Les membres de cette communauté ne doivent bien sûr pas oublier qu'il est nécessaire de conserver et d'accroître les riches valeurs culturelles et religieuses qui forment une partie du bagage avec lequel ils partirent un jour et que, dans leur situation actuelle, ils doivent se sentir engagés à trouver des solutions pour le pays qui les vit naître et qui les suit aujourd'hui, les considérant comme ses enfants malgré la distance et le temps.

6. Monsieur l'Ambassadeur, je désire vous exprimer mes meilleurs voeux pour l'accomplissement de votre mission auprès du Siège apostolique. Je vous prie de transmettre mon salut au Président de la République et d'assurer tout le peuple guatémaltèque de ma prière pour qu'il parvienne à un progrès intégral satisfaisant. Je demande à Dieu qu'il vous assiste dans la mission que vous commencez aujourd'hui et j'invoque toutes sortes de Bénédictions célestes sur vous, sur votre famille, sur vos collaborateurs, ainsi que sur les gouvernants et les citoyens du Guatemala.



AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DES ÉTATS-UNIS (RÉGION I) EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Jeudi 2 septembre 2004



Chers frères dans l'épiscopat,

1. A travers le don de Dieu, nous sommes devenus "ministres de l'Evangile" et avons reçu la grâce d'"annoncer aux païens l'insondable richesse du Christ".En me faisant l'écho de ces paroles de l'Apôtre Paul (cf. Ep 3,7-8), et dans un esprit de gratitude pour notre appel commun, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue, mes frères Evêques des provinces ecclésiastiques de Boston et Hartford, à l'occasion de votre visite quinquennale aux tombes des Apôtres et au Siège de Pierre. En reprenant ma série de réflexions sur la mission du Magistère confiée aux Evêques dans la communauté du Peuple de Dieu, je désire examiner certaines préoccupations auxquelles l'Eglise qui est aux Etats-Unis doit faire face dans l'accomplissement de son devoir de proclamer l'Evangile et de conduire tous les peuples à la plénitude de la foi, de la liberté et du salut dans le Christ.

2. Tout au long de ces réflexions sur l'exercice du munus episcopale propheticum, j'ai attiré l'attention plus d'une fois sur l'importance de l'évangélisation de la culture. Un défi fondamental dans ce domaine est certainement celui de parvenir à une rencontre fructueuse entre l'Evangile et la nouvelle culture mondiale qui prend rapidement forme à la suite de la croissance sans précédent des moyens de communication et de l'expansion de l'économie mondiale. Je suis convaincu que l'Eglise qui est aux Etats-Unis peut jouer un rôle important pour relever ce défi, car cette nouvelle réalité est, sous de nombreux aspects, le fruit des expériences, des attitudes et des idéaux propres à l'Occident contemporain, et en particulier à l'Amérique. La nouvelle évangélisation exige un clair discernement des profondes nécessités et aspirations spirituelles d'une culture qui, en dépit de tous ses aspects matérialistes et relativistes, est toutefois profondément attirée par la dimension religieuse primordiale de l'expérience humaine et s'efforce de redécouvrir ses racines spirituelles.

Pour l'Eglise qui est en Amérique, l'évangélisation de la culture peut donc offrir une contribution unique à la mission ad gentes de l'Eglise aujourd'hui. A travers sa prédication, sa catéchèse et son témoignage public, l'Eglise qui est dans votre pays est appelée à développer un nouveau style kérygmatique, capable de satisfaire aux nécessités spirituelles des hommes et des femmes contemporains et de leur offrir une réponse claire et convaincante fondée sur la vérité de l'Evangile. Il faut aider les catholiques de tout âge à apprécier plus pleinement l'originalité du message chrétien, sa capacité à répondre aux aspirations les plus profondes du coeur humain à tout âge et la beauté de son appel à une vie entièrement centrée sur la foi dans le Dieu Un et Trine, à l'obéissance à sa parole révélée et à la configuration dans l'amour au mystère pascal du Christ dans lequel est révélée la pleine mesure de notre humanité et notre vocation surnaturelle à l'accomplissement dans l'amour (cf. Gaudium et spes GS 22).

3. L'Eglise qui est aux Etats-Unis est engagée depuis longtemps à faire entendre sa voix, dans le débat public, pour la défense des droits humains fondamentaux, de la dignité de la personne et des exigences éthiques d'une société juste et bien organisée. Dans une nation pluraliste comme la vôtre, cela a impliqué nécessairement la coopération avec des hommes et des femmes de diverses croyances religieuses, et avec toutes les personnes de bonne volonté, au service du bien commun. J'apprécie profondément vos efforts constants en vue de promouvoir le dialogue oecuménique et interreligieux, à tous les niveaux de la vie de l'Eglise, non seulement comme moyen de surmonter les incompréhensions entre les croyants, mais également en vue de promouvoir un sens de responsabilité commune pour l'édification d'un avenir de paix. Comme l'ont clairement révélé les tragiques événements du 11 septembre 2001, l'édification d'une culture mondiale de la solidarité et du respect pour la dignité humaine représente l'une des grandes tâches morales qui se présentent à l'humanité aujourd'hui. En fin de compte, c'est dans la conversion des coeurs et le renouveau spirituel de l'humanité que réside l'espoir d'un meilleur avenir et, ici, le témoignage, l'exemple et la coopération des croyants peuvent jouer un rôle unique.

4. Je désire également exprimer ma gratitude personnelle pour la traditionnelle générosité des fidèles des Etats-Unis à la mission "ad gentes" de l'Eglise, à travers la formation et l'envoi de générations de missionnaires et les contributions d'innombrables catholiques aux missions étrangères. Je vous encourage à accomplir tous les efforts possibles en vue de raviver cette puissante manifestation de solidarité avec l'Eglise universelle. L'Histoire témoigne qu'un engagement soutenu à la mission ad gentes renouvelle l'Eglise tout entière, renforce la foi et des personnes et des communautés, consolide leur identité chrétienne, et donne naissance à un enthousiasme renouvelé en vue de surmonter les défis et les difficultés du moment (cf Redemptoris missio RMi 2). Puisse l'Eglise qui est dans votre pays découvrir les sources d'un profond renouveau intérieur à travers la revitalisation du zèle missionnaire, en promouvant en particulier les vocations pour les Instituts missionnaires et en proposant, notamment aux jeunes, le noble idéal d'une vie entièrement consacrée à l'Evangile.

5. Plus d'une fois, au cours de ces rencontres, je vous ai exprimé mon admiration pour la contribution exceptionnelle que la communauté catholique des Etats-Unis apporte à l'expansion de l'Evangile, au soin des pauvres, des malades et des personnes dans le besoin, et à la défense des valeurs humaines et chrétiennes fondamentales. Aujourd'hui, je désire vous encourager, et encourager avec vous tous les catholiques d'Amérique, à continuer d'apporter un témoignage fidèle de la vérité du Christ et du pouvoir de sa grâce d'inspirer la sagesse, de réconcilier les différences, de guérir les blessures et d'orienter vers un avenir d'espérance. L'Eglise qui est dans votre pays a été éprouvée par les événements des deux dernières années, et un effort important a été à juste titre accompli pour comprendre et affronter les problèmes des abus sexuels qui ont jeté une ombre sur sa vie et son ministère. Tandis que vous continuez d'affronter les importants défis spirituels et matériels que connaissent vos Eglise locales à cet égard, je vous demande d'encourager tous les fidèles - clergé, religieux et laïcs - à persévérer dans leur témoignage public de foi et d'espérance, afin que la lumière du Christ qui ne peut jamais être affaiblie (cf. Jn 1,5), continue de resplendir dans et à travers la vie et le ministère de l'Eglise.

De façon particulière, je vous demande de soutenir avec vigueur vos frères prêtres, dont un grand nombre a beaucoup souffert à cause des fautes, largement médiatisées, de certains ministres de l'Eglise. Je vous prie également de transmettre l'expression de ma gratitude personnelle pour le service généreux et désintéressé qui caractérise la vie de tant de prêtres américains, ainsi que ma profonde estime pour leurs efforts quotidiens afin d'être des modèles de sainteté et de charité pastorale dans les communautés chrétiennes confiées à leur soins. Le renouveau de l'Eglise est lié de façon très concrète au renouveau du sacerdoce (cf. Optatam totius OT 1). C'est pour cette raison que je vous demande de faire tous les efforts possibles en vue d'être présents comme pères et comme frères parmi vos prêtres, de faire preuve d'une sincère gratitude pour leur ministère, de vous unir fréquemment à eux dans la prière et de les encourager à la fidélité à leur noble vocation d'hommes totalement consacrés au service du Seigneur et de son Eglise. En un mot, dites à vos prêtres qu'ils sont dans mon coeur!

6. En conclusion de ces réflexions sur notre responsabilité concernant le témoignage prophétique de l'Eglise dans le monde, j'exprime une fois de plus ma conviction, née de la foi, selon laquelle Dieu prépare encore à présent un grand printemps de l'Evangile (cf. Redemptoris missio RMi 86), ce qui nous appelle tous à "ouvrir les portes au Christ" dans tous les domaines de notre vie et de notre activité. Comme je l'ai suggéré dans la Lettre apostolique Novo Millennio ineunte, nous avons la responsabilité admirable mais exigeante d'être le reflet du Christ, la lumière du monde. En effet, "c'est une mission qui nous fait frémir quand nous voyons la faiblesse qui si souvent nous rend opaques et remplis d'ombre. Mais cette mission est possible si, nous exposant à la lumière du Christ, nous savons nous ouvrir à la grâce qui fait de nous des hommes nouveaux" (NM 54).

Chers frères dans l'épiscopat, tandis que je vous soumets ce défi, je vous assure une fois de plus de ma confiance et de mon affection fraternelle. En vous confiant, ainsi que le clergé, les religieux, et les fidèles laïcs de vos Eglises particulières, à l'intercession bienveillante de Marie, Mère de l'Eglise, je vous donne cordialement ma Bénédiction apostolique, en signe de force et de paix dans le Seigneur.



  

Discours 2004 - MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU PRÉSIDENT DU CONSEIL PONTIFICAL "JUSTICE ET PAIX"