Discours 2004 - Jeudi 2 septembre 2004


REMISE AU SAINT-PÈRE DE "LA CHARTE DES JEUNES CHRÉTIENS D'EUROPE"

Jeudi 2 septembre 2004



5. La Charte des jeunes chrétiens d'Europe


Chers jeunes amis!

1. Je vous accueille avec plaisir et je vous salue avec une profonde affection. Je vous remercie de tout coeur pour votre présence et pour ce signe important de communion. Je remercie en particulier la jeune fille qui a parlé en votre nom à tous.

La "Charte des jeunes chrétiens d'Europe" que vous êtes venus me remettre est née du récent pèlerinage européen des jeunes sur la tombe de l'Apôtre Jacques, à Saint-Jacques-de-Compostelle, un point de convergence significatif, grâce auquel les peuples du continent ont appris, au cours des siècles, à se connaître et à s'accepter réciproquement, contribuant ainsi à la formation de l'Europe.

2. Etre témoins du Christ pour construire une Europe de l'espérance. Tel est le message que vous avez à coeur de lancer aux jeunes de votre âge et à toute la communauté européenne d'aujourd'hui. Le rêve que vous conservez dans votre coeur est celui d'une Europe fière de son riche patrimoine culturel et religieux, et attentive dans le même temps aux valeurs de l'homme et de la vie, de la solidarité et de l'accueil, de la justice et de la paix.

Vous n'avez pas honte de l'Evangile et vous êtes conscients que la civilisation de l'amour ne se construit pas en séparant l'Evangile et la culture, mais en recherchant entre eux des synthèses toujours nouvelles.

Vous avez l'intention de parcourir ce chemin afin de donner vie à un Continent riche surtout de valeurs, capable de se souvenir, pour ne pas oublier les erreurs du passé et, plus encore, pour renforcer ses propres racines spirituelles.

3. Afin de mener à bien votre mission, il est nécessaire d'être fidèle au Christ et à son Eglise, de faire preuve de cohérence et de courage jusqu'à l'héroïsme de la sainteté. Tel est l'itinéraire qu'ont parcouru les saints et les saintes d'Europe au cours des siècles derniers. Que leur témoignage constitue un encouragement pour chacun de vous, très chers jeunes, qui me suivez à travers la radio et la télévision.

Que veille sur vous la Vierge Marie qui, dans l'humble Maison de Lorette, a accueilli au cours des siècles d'innombrables pèlerins provenant de toutes les parties d'Europe.

Le Pape s'unit à votre prière et, alors qu'il vous encourage à apporter avec franchise votre témoignage au Christ, il vous bénit de tout coeur.





"LA CHARTE DES JEUNES CHRÉTIENS D'EUROPE"


"Europe": rencontre-toi de nouveau". "Sois toi-même!"
(Jean-Paul II, Saint-Jacques-de-Compostelle, 1982).

"Jeunes, construisez avec courage l'Europe de l'espérance,
fidèle à ses racines, terre d'accueil, de solidarité, de paix pour tous".
(Jean-Paul II, Vallée de Montorso, 1995).


NOTRE CHEMIN

Nous sommes venus comme pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle de divers pays d'Europe. Nous avons réfléchi ensemble sur notre façon d'être les témoins du Christ pour une Europe de l'espérance. Nous l'avons fait en un lieu qui se trouve à la racine de l'identité européenne: sur la tombe de l'Apôtre Jacques, les peuples se sont rencontrés et ont appris à se connaître et à vivre ensemble.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale - en 1948 - des milliers de jeunes de toute l'Europe se rencontrèrent ici pour rêver ensemble d'un avenir de paix, unis par la même foi. Un grand nombre de leurs rêves sont devenus réalité; d'autres doivent encore se réaliser. Nous voulons recueillir cet héritage, pour donner une âme chrétienne au processus d'intégration européenne. C'est pourquoi nous sommes convaincus que l'on peut faire confiance aux jeunes et leur permettre d'être les acteurs du développement du continent, en leur donnant la possibilité d'accéder à des postes de responsabilité dans la vie politique, sociale, économique et ecclésiale. Nous désirons une Europe accueillante, solidaire, qui soit respectueuse, compréhensive et capable d'intégration, qui travaille pour la paix et la liberté, et qui soit consciente de son passé. Nous pensons à une Europe fondée sur les valeurs de la générosité et du don de soi, de l'intériorité et de la recherche sincère de la vérité.

Nous croyons à la place centrale de la dignité de la personne, nous demandons le respect du droit à la vie, nous pensons que le développement de chaque individu doit se réaliser au sein d'une véritable famille. Nous considérons que ces valeurs doivent être protégées de la menace de l'individualisme, du consumérisme, du relativisme éthique, de la superficialité...



LES PAS À ACCOMPLIR

L'Europe de demain devra affronter de nombreux défis: en tant que jeunes chrétiens, nous nous sentons interpellés de manière particulière par certains d'entre eux.

Mobilité et dialogue interculturel

Nous vivons dans un monde toujours plus restreint, dans lequel nous nous déplaçons rapidement, en échangeant notre culture et notre formation selon des langages nouveaux et originaux. De nombreux jeunes se déplacent pour étudier ou travailler; d'autres pour faire du tourisme; d'autres encore pour rechercher une "terre promise". Nous voulons que cela ne soit pas une occasion de désorientation ou de conflit, mais leur donne la possibilité de se retrouver eux-mêmes dans le cadre de la confrontation avec les autres.

Nous croyons qu'il est nécessaire de construire une culture "européenne" pour pouvoir collaborer entre les nations du continent et dialoguer avec les cultures de l'Est et du Sud du monde. Nous nous engageons à accueillir chaque personne, à valoriser les occasions de contact entre les peuples que nous avons déjà à notre disposition et à créer de nouveaux réseaux de relations qui aident à surmonter les barrières culturelles, en développant la compréhension réciproque à travers le langage de l'art, de la musique, du sport, de la religion...

Education, formation et emploi

Il existe déjà des formules bien établies et positives d'échanges d'étudiants, qui laissent entrevoir un futur système de formation continentale. Nous reconnaissons également la tendance à une plus grande mobilité des jeunes travailleurs au niveau européen. Nous désirons un marché commun d'idées libres et accessibles, dans un système d'éducation scolaire en mesure d'assurer le développement intégral de la personne en ce qui concerne les dimensions humaine, culturelle, sociale et spirituelle, et capable d'accompagner les jeunes dans les nouvelles modalités d'accès au travail.

Nous nous engageons à promouvoir une culture des valeurs humaines et chrétiennes, à faire croître la conscience européenne dans les milieux de la formation, et à devenir les éducateurs des futures générations.

Famille

Dans l'expérience de nombreux jeunes, la famille joue un rôle fondamental comme centre de stabilité et école de valeurs pour leur propre croissance personnelle. D'autres vivent en revanche, - souvent de façon douloureuse - l'instabilité des liens affectifs. Nous désirons une Europe où les enfants puissent grandir dans un environnement serein, garanti et soutenu par des politiques familiales adaptées, particulièrement attentives aux jeunes couples d'époux.

En tant que citoyens, nous nous engageons à sauvegarder la famille fondée sur le mariage; en tant qu'enfants, nous nous engageons à la vivre comme lieu de coexistence respectueuse entre les générations; en tant que jeunes, nous nous engageons à nous éduquer au don réciproque et à construire des liens fondés sur la responsabilité à l'égard de l'autre et de la communauté dans laquelle nous vivons.

Citoyenneté et participation

L'Union européenne a été le fruit d'un travail politique fécond, qui a permis l'harmonisation de systèmes juriques et économiques entre pays très différents. Nous désirons que soit toujours davantage promue la participation à partir "de la base" des citoyens européens et des jeunes en particulier.

Nous nous engageons à surmonter une vision individualiste dans le domaine des droits de l'homme, à reconnaître, développer et valoriser la présence des personnes au sein de ces réalités intermédiaires de participation sociale (familles, associations, communautés religieuses, organisations...) qui sont des lieux dans lesquels la démocratie est expérimentée et mûrit.

Paix et développement

La volonté de paix, qui a fait naître l'Union européenne, reste aujourd'hui encore sa vocation. Nous, jeunes européens, savons que nos choix influencent le présent et l'avenir du reste des habitants de la planète. Nous voulons que la personne et sa dignité soient toujours au centre des processus de développement social, économique, culturel et environnemental, dans une Europe qui promeuve la paix et la justice sur la scène mondiale.

Nous nous engageons à suivre des styles de vie durables et à nous éduquer réciproquement à rechercher les voies non violentes pour résoudre les conflits. Nous nous engageons à valoriser les expériences de volontariat et de coopération internationale qui peuvent contribuer à la formation des nouveaux citoyens européens.

Information


Nous, jeunes européens, avons à notre disposition des possibilités croissantes et de nombreux instruments d'accès à l'information. Il existe cependant plusieurs problèmes allant de l'absence d'une information européenne au manque de protection de la liberté et de la vérité, au nom d'intérêts économiques, politiques ou nationalistes. Nous désirons une information transparente dans les moyens de communication et dans les relations entre institutions publiques et entre citoyens, qui nous aide à nous sentir Européens.

Nous nous engageons à nous éduquer à l'usage des médias, à créer les espaces nécessaires pour l'analyse critique des informations que nous recevons et à favoriser l'accès à tout ce qui permet une plus grande connaissance de la réalité des autres pays du continent.


LES COMPAGNONS DE VOYAGE

Face à l'immensité de ces perspectives, nous ressentons la nécessité de solliciter la compagnie des jeunes de notre âge et des personnes de bonne volonté, à qui nous faisons une proposition.

Aux autres jeunes chrétiens

Soyez heureux d'être chrétiens! Comme l'Apôtre Jacques, soyez les témoins du Christ dans les faits et dans les paroles, en vivant avec joie dans l'Eglise, et en l'aidant à marcher avec son temps. Préparez-vous sérieusement, à travers la prière, l'étude et l'engagement personnel, à être une présence significative dans le quartier, dans la paroisse, dans les associations, dans le monde du travail... Sans peurs ni complexes, soyez "jeunes dans l'Eglise, chrétiens dans le monde".

A tous les autres jeunes

Ensemble, sans préjugés, nous pouvons réaliser une "révolution pacifique" pour construire une Europe plus démocratique, plus juste et qui soit l'expression de la société civile. Nous vous proposons de placer la personne au centre de chaque projet, en pariant et en croyant dans son plein développement.

Nous vous offrons le Christ comme référence et modèle de vie, capable de donner un sens à l'existence et d'étancher la soif de bonheur.

Aux adultes

N'ayez pas peur d'être adultes! Nous avons besoin de personnes qui nous accompagnent et qui soient des modèles de vie.

Nous voulons établir un dialogue pour partager les expériences et les aspirations, pour collaborer ensemble, conscients du fait que c'est nous qui poursuivrons la construction de l'Europe.

Nous vous demandons d'avoir confiance dans les jeunes et de nous soutenir, en vous laissant interpeller par notre jeunesse.

Nous savons que les autres continents regardent l'Europe et ses jeunes, dans l'attente d'une réponse courageuse aux défis que le troisième millénaire lance à l'humanité. Nous sentons que, avec l'aide de Dieu, nous réussirons à construire l'Europe de l'espérance, en répondant à l'appel du Christ avec le même enthousiasme que l'Apôtre Jacques: Nous le pouvons!
Monte do Gozo
7 août 2004



À S.E. M. DONALD SMITH, NOUVEL AMBASSADEUR DU CANADA PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Samedi 4 septembre 2004


Votre Excellence,

C'est pour moi un plaisir de vous souhaiter une cordiale bienvenue aujourd'hui, alors que j'accepte les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Canada près le Saint-Siège. Mes visites pastorales dans votre pays, en particulier en la joyeuse occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse 2002 à Toronto, demeurent profondément gravées dans ma mémoire. Je vous remercie pour les salutations que vous me transmettez de la part du Gouverneur général et du peuple du Canada. Je vous prie de leur transmettre mes sincères remerciements et de les assurer de mes prières pour le bien-être de la nation.

Les contributions généreuses et concrètes du Canada à l'édification d'un monde de paix, de justice et de prospérité, sont largement reconnues par la Communauté internationale. En effet, la solidarité à l'égard des nations en voie de développement représente une caractéristique bien connue et louable de votre peuple, mise en évidence, entre autres, par l'engagement notable de votre nation dans les missions de maintien de la paix et dans la production de médicaments à bas coût pour les pays les plus pauvres. Face aux souffrances et aux divisions qui frappent si souvent la famille humaine, la nécessité de trouver des solutions durables aux conflits humains devient d'autant plus apparente. A cet égard, comme l'a fait remarquer Votre Excellence, en trente-cinq ans de relations diplomatiques, le Saint-Siège a coopéré avec le Canada sur plusieurs projets pour l'amélioration des conditions de vie des personnes et des communautés les plus défavorisées, y compris la promotion et l'application de la Convention d'Ottawa sur les mines et l'Accord de l'OMC sur la propriété intellectuelle et la santé publique. De même, avec d'autres pays, le Canada et le Saint-Siège se sont efforcés d'apporter la stabilité, la paix et le développement dans la région des Grands Lacs en Afrique.

De tels actes de solidarité représentent davantage que de simples gestes unilatéraux de bonne volonté. Au contraire, ils découlent de valeurs et de convictions qui ont façonné la société canadienne tout au long de son histoire et dont dépend l'authentique progrès social. C'est pour cette raison qu'au cours de ma dernière visite dans votre pays, j'ai encouragé tous les Canadiens à préserver le coeur de leur héritage: une vision spirituelle de la vie inspirée par la croyance selon laquelle tous les hommes et toutes les femmes reçoivent leur dignité essentielle de Dieu et, avec elle, la capacité à croître dans la vérité et la bonté (Homélie de la Messe de conclusion des JMJ, Toronto, 28 juillet 2002).

Votre Excellence a observé que l'ouverture du Canada à la migration a apporté une plus grande diversité et un grand enrichissement à votre culture, en promouvant la coexistence et le respect mutuel entre les groupes ethniques. Les caractéristiques de tolérance et d'hospitalité ont attiré un grand nombre de personnes dans votre pays. A côté de l'intégration réussie des multiples communautés ethniques présentes actuellement dans votre pays, ces caractéristiques montrent également aux autres nations que le respect dû à chaque personne est enraciné dans l'origine commune de tous les hommes et de toutes les femmes, plutôt que dans les différences entre les peuples. C'est cette vérité sublime et fondamentale concernant la personne humaine - créée homme et femme à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,26-27) - qui constitue la base immuable de toutes les autres vérités anthropologiques. De sa nature en tant que don divin jaillit la dignité inviolable et sacrée de toute vie, le respect dû à chaque personne, et l'exigence que les hommes et les femmes adhèrent à la structure naturelle et morale dont ils ont été pourvus par Dieu (cf. Centesimus Annus CA 38).

Pendant des générations entières, les Canadiens ont reconnu et célébré la place du mariage dans le coeur de votre société. Etablie par le Créateur avec une nature et un objectif propres, et préservée par le droit moral naturel, l'institution du mariage comporte nécessairement la complémentarité des époux, qui participent au projet de création de Dieu à travers l'éducation des enfants. Les épouses assurent la survie de la société et de la culture, et méritent à juste titre une reconnaissance juridique spécifique et garantie par l'Etat. Toute tentative de changer la signification du terme d'"époux" est contraire à la juste raison: des garanties sociales analogues à celles accordées en vertu du mariage ne peuvent être appliquées aux unions entre personnes de même sexe sans conduire à une compréhension erronée de la nature du mariage.

Monsieur l'Ambassadeur, le Canada n'est pas seul pour affronter les défis difficiles auxquels les personnes doivent faire face dans la culture contemporaine. Avec de la bonne volonté, je suis certain que la vision merveilleuse d'une vie familiale apportant soutien et stabilité, si chère au peuple du Canada, continuera d'offrir à la société les bases sur lesquelles les aspirations de votre nation peuvent être construites. Pour sa part, l'Eglise catholique qui est au Canada est prête à offrir son assistance dans la défense des fondements sociaux essentiels de la vie civile. Elle participe dans une large mesure à la formation spirituelle et intellectuelle des jeunes, en particulier à travers ses écoles, et son apostolat social s'étend à tous ceux qui doivent affronter certains des graves problèmes de la société moderne, tels que l'alcoolisme et la toxicomanie, ainsi que diverses formes de difficultés sociales. Je suis certain que la communauté catholique répondra généreusement aux nouveaux défis sociaux qui apparaissent.

Votre Excellence, je suis certain que votre mission servira à renforcer ultérieurement les liens d'amitié qui existent entre le Canada et le Saint-Siège. Tandis que vous entamez votre mission, je vous assure que les divers bureaux de la Curie romaine vous assisteront dans l'accomplissement de celle-ci. J'invoque cordialement sur vous, sur votre famille et sur vos concitoyens une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.


À S.E. M. PHILIP MC DONAGH, NOUVEL AMBASSADEUR D'IRLANDE PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Samedi 4 septembre 2004


Monsieur l'Ambassadeur,

C'est avec un grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue et que j'accepte les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et Ministre plénipotentiaire d'Irlande près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les chaleureuses paroles de salutations que vous m'avez adressées de la part du Président, Mme Mary McAleese, et je vous demande de bien vouloir lui transmettre, ainsi qu'au bien-aimé peuple irlandais, mes meilleurs voeux cordiaux et l'assurance de mes prières.

L'Irlande est à juste titre fière de son antique héritage de chaleureuse hospitalité et d'assistance généreuse aux personnes dans le besoin. Fondées sur l'amour chrétien du prochain et nourries par une vie familiale stable, ces vertus ont formé l'"âme" de l'Irlande et continuent d'être l'une de ses ressources les plus précieuses. Le récit non-écrit de tant d'hommes et de femmes irlandais qui ont consacré leur vie aux autres représente l'un des chapitres les plus impressionnants de l'histoire de votre pays. J'ai beaucoup apprécié votre référence à l'un d'entre eux, le défunt Mgr Michael Courtney, qui a offert le sacrifice suprême de sa vie pour apporter la paix et le bien-être aux souffrances du peuple du Burundi. Il est encourageant de voir que le même amour du prochain inspire tant de jeunes irlandais qui offrent généreusement leur temps, leurs talents et leurs compétences professionnelles au service des autres. Dans cet esprit d'assistance aux personnes dans le besoin, l'Irlande a beaucoup fait au sein de la Communauté internationale pour soulager les souffrances, en apportant une assistance financière, des opportunités éducatives et une orientation professionnelle, et en envoyant des fonds d'aide d'urgence et des troupes de maintien de la paix lorsque cela était nécessaire.

L'expérience de générations entières d'émigrants irlandais ont rendu votre peuple conscient des graves difficultés et des conditions précaires souvent rencontrées par les personnes et les familles à la recherche d'un nouveau départ dans un pays étranger. Cette sensibilité représente une grande ressource pour développer une culture mûre d'accueil. Une telle culture nécessite la générosité et l'ouverture à la diversité légitime, tout en exigeant le respect nécessaire du patrimoine culturel de la nation d'accueil et la promotion de formes adéquates d'intégration (cf. Ecclesia in Europa, n. 101-102). Le fléau des réfugiés et des personnes déplacées à cause de la pauvreté, de la guerre ou de la persécution est particulièrement dramatique et exige une attention et une générosité particulières. Le Saint-Siège souhaite que les mesures prises au cours de la présidence irlandaise à la tête de l'Union européenne en faveur de politiques d'ouverture aux autres peuples continueront d'inspirer la position de la Communauté à l'égard des immigrants provenant d'autres continents et cultures. J'encourage votre pays à continuer de traiter ce problème humanitaire important avec vos partenaires européens avec un coeur ouvert et un engagement persévérant.

Comme Votre Excellence l'a souligné, l'Irlande a récemment traversé une période de changements sociaux importants, comprenant une remarquable croissance économique. Une société plus prospère a davantage de possibilités de devenir une société plus juste et plus ouverte, mais elle doit également faire face à de nouveaux défis, y compris le danger d'un certain appauvrissement spirituel et d'une indifférence à l'égard des dimensions morales et religieuses les plus profondes de la vie. L'aspiration de votre pays à devenir une société profondément moderne, au sein de la famille des nations européennes, trouvera son expression la plus grande dans un engagement en vue de réaffirmer par-dessus tout la dignité incomparable et le droit à la vie de chaque personne humaine. Je suis certain qu'en demeurant fidèle aux valeurs qui ont façonné l'Irlande en tant que nation depuis l'époque de son évangélisation, votre peuple contribuera à apporter une contribution exceptionnelle à l'avenir de l'Europe (cf. Ecclesia in Europa, n. 96).

Vous avez souligné les espoirs de l'Irlande dans le processus de paix. Je prie pour que tous les efforts soient accomplis afin de bénéficier des opportunités offertes par le "Good Friday Agreement", qui a apporté un nouvel élan et un nouvel espoir au peuple d'Irlande du Nord. L'Eglise catholique qui est en Irlande, en collaboration avec d'autres communautés chrétiennes, s'engage à consolider les attitudes positives de compréhension, de respect et d'estime pour les autres, à travers des activités oecuméniques et des efforts dans le domaine de l'éducation. Le message de l'Evangile ne peut être séparé de l'appel à un changement d'attitude; l'évangélisation ne peut pas non plus être séparée de l'oecuménisme et de la promotion de l'amitié, de la réconciliation et de l'ouverture aux autres, en particulier aux autres chrétiens. Puissent les initiatives de tous ceux qui recherchent la paix et la réconciliation recevoir la grâce de Dieu et porter des fruits pour les enfants de demain.

Monsieur l'Ambassadeur, vous commencez votre mission en tant que Représentant de votre pays près le Saint-Siège en cette année même où nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de nos relations diplomatiques. Permettez-moi de vous assurer de mes prières pour le succès de votre mission. J'invoque de Dieu tout-puissant une abondance de Bénédictions sur vous et sur votre famille, ainsi que sur le bien-aimé peuple d'Irlande.



AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL ORGANISÉ PAR L'ASSOCIATION ITALIENNE SAINTE-CÉCILE ET PAR LE CONSEIL DE DIRECTION DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE PUERI CANTORES

Samedi 4 septembre 2004


1. Je m'adresse à présent à vous, très chers Responsables et membres de l'Association italienne Sainte-Cécile, réunis à Rome pour un Congrès sur le chant grégorien dans la liturgie, qui se déroule à l'occasion du XIV centenaire de la mort de saint Grégoire le Grand. Je vous présente mes salutations cordiales et je vous exprime ma vive reconnaissance pour l'engagement dont vous faites preuve dans le domaine de la musique sacrée, toujours attentifs aux enseignements du Magistère. De cette façon, vous offrez une contribution précieuse à la mise en oeuvre de la réforme liturgique du Concile Vatican II. En vous renouvelant mon encouragement, je vous bénis tous de tout coeur ainsi que toute l'Association et les nombreux chanteurs qui animeront aujourd'hui et demain les célébrations au Vatican.

Aux Pueri Cantores: par votre chant, vous êtes des membres actifs de l'Eglise et de vrais témoins de l'Evangile du Christ

Mesdames et Messieurs,

2. Je suis heureux de vous accueillir et de vous saluer, vous qui représentez la Fédération internationale Pueri Cantores et qui êtes réunis en Assemblée générale à Rome.

Je me réjouis que, grâce à votre association, des milliers d'enfants et de jeunes dans le monde prennent part à la beauté de la liturgie, contribuant ainsi à "exprimer de manière adéquate le Mystère accueilli dans la plénitude de la foi de l'Eglise et selon les indications pastorales convenables données par l'autorité compétente" (Ecclesia de Eucharistia EE 50). Je vous encourage vivement à garder le souci de la formation de ces jeunes, pour qu'ils soient, par leur chant, des membres actifs de l'Eglise et de vrais témoins de l'Evangile du Christ.

Je vous accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.



AUX PÈLERINS VENUS POUR LA BÉATIFICATION DE PEDRO TARRÉS I CLARET

Mardi 7 septembre 2004


Je salue avec affection l'Archevêque de Barcelone et les autres Evêques de Catalogne qui, accompagnés par de nombreux pèlerins, ont participé à la béatification du médecin et prêtre Pedro Tarrés i Claret, chez qui ces deux vocations étaient indissociables.

La vie du nouveau bienheureux, remplie d'une profonde dévotion à l'égard de la Mère de Dieu, était centrée sur Jésus, auquel il s'abandonna totalement en tant qu'apôtre de la jeunesse, en particulier au sein de la Fédération des Jeunes chrétiens de Catalogne et de l'Action catholique.

Pedro Tarrés continue à être un exemple pour les médecins, car il aimait les malades en tant que personnes, les aidant à soulager ou à supporter la douleur. Dans le même temps, en tant qu'homme au coeur indivis et en raison de son dévouement inlassable envers les fidèles et les divers apostolats qui lui ont été confiés, il est également un modèle pour les prêtres d'aujourd'hui.

Le Bienheureux Tarrés n'a jamais perdu son amour pour le sacrifice, représentant de cette façon un exemple lumineux pour ceux qui, même face à de nombreuses difficultés, consacrent leur vie à la cause du Royaume de Dieu à travers un service généreux envers leurs frères les plus indigents.

En vous recommandant tous à l'intercession du nouveau Bienheureux, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.



AU MOUVEMENT INTERNATIONAL DE SCHÖNSTATT À L'OCCASION DE L’INAUGURATION DU SANCTUAIRE ET DU CENTRE INTERNATIONAL DE SCHÖNSTATT À ROME

Jeudi 9 septembre 2004



Chers frères et soeurs du Mouvement international de Schönstatt!

1. Je vous souhaite avec joie une cordiale bienvenue à Castel Gandolfo. Vous avez participé ces jours-ci, dans la Ville éternelle, à l'inauguration du Sanctuaire Matri Ecclesiae. La création d'un Centre international de Schönstatt à Rome souligne et approfondit le lien de votre mouvement avec le Successeur de Pierre et avec la Mère Eglise. Je remercie le Président de la Direction générale pour les paroles cordiales qu'il m'a adressées. Elles montrent que les diverses branches de votre Mouvement se laissent enflammer par l'apostolat dans le monde d'aujourd'hui et par l'idéal de sainteté chrétienne.

2. Dans votre Mouvement s'accroît la responsabilité pour la société et pour la pénétration de l'esprit du christianisme dans les rapports sociaux. J'ai toujours cherché à éveiller cette responsabilité pour le monde dans notre Eglise. C'est pourquoi je désire vous affermir dans ce devoir qui peut revêtir de multiples formes. L'engagement concret pour la vie, précisément dans le cadre du danger et de la menace représentés par une culture de la mort toujours plus présente, comme le démontre de façon terrible la pratique de l'avortement, en fait également partie. Tous les fidèles sont invités à apporter ces "signes de lumière" dont le monde a toujours besoin.

L'engagement de Schönstatt s'adresse en particulier à la famille en tant que cellule fondamentale de l'Eglise, de la culture et de la société. Selon le conseil de votre fondateur, accordez à la croix et à l'image de Marie une place privilégiée dans vos maisons afin qu'elles deviennent "des sanctuaires domestiques de l'Eglise" (cf. Familiaris consortio FC 55), où Marie oeuvre comme mère et éducatrice.

Ainsi Marie, en tant que "Mère de Dieu en pèlerinage", rejoint les hommes afin qu'ils ressentent son amour maternel.

Notre Eglise a besoin d'une revitalisation de la vie de foi et de l'oeuvre apostolique. Dans cet engagement sont unis tous les mouvements spirituels et les communautés ecclésiales que l'Esprit de Dieu a suscités au seuil du troisième millénaire. Ils représentent une réponse de la Providence aux nombreux défis de notre temps.

3. Votre nouveau sanctuaire romain est dédié à Marie, Mère de l'Eglise. Que l'Ancilla Domini vous accompagne et vous guide dans votre service à l'Eglise afin qu'à travers lui, les traits de la Mater Ecclesiae comme Corps du Christ puissent devenir toujours plus visibles.

A cette fin, je vous donne, ainsi qu'à tous ceux qui appartiennent à votre vaste famille dans le monde, ma Bénédiction apostolique.



AUX ÉVÊQUES DE LA RÉGION ECCLÉSIASTIQUE DE PENNSYLVANIE ET NEW JERSEY EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 11 septembre 2004


SAlUT DU SAINT-PERE

Chers frères Evêques,

Je vous salue avec une grande affection, Evêques de la région ecclésiastique de Pennsylvanie et du New Jersey. Le Cardinal Rigali a rappelé que ce jour marque le troisième anniversaire des attaques terroristes aux Etats-Unis. Je vous assure de ma proximité avec le peuple américain et je m'unis à vos prières pour que cesse la plaie du terrorisme et que croisse la civilisation de l'amour.

Nos pensées se concentrent aujourd'hui sur l'exercice du pouvoir sacré de la part de l'Evêque, qui doit toujours être enraciné dans l'autorité morale d'une vie façonnée par sa participation à la consécration et à la mission du Christ. Cela exige de notre part un style pastoral inspiré par l'exemple du Christ, le Bon Pasteur, et visant à promouvoir la sainteté, la communion, et la mission dans la communauté ecclésiale.

Chers frères, tandis que vous guidez les Eglises confiées à vos soins, puissiez-vous trouver la sagesse et la force à travers l'intercession de Marie Immaculée, patronne de votre pays! A vous tous, je donne cordialement ma Bénédiction apostolique en signe de joie et de paix dans le Seigneur.

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Chers frères Evêques,

1. Je vous souhaite la bienvenue avec une affection fraternelle, Evêques de la région ecclésiastique de Pennsylvanie et du New Jersey, à l'occasion de votre visite quinquennale auprès des tombes des saints Pierre et Paul. Cette année, au cours de nos rencontres ad limina, je vous ai invités, ainsi que vos frères Evêques des Etats-Unis, à réfléchir avec moi sur la signification du ministère qui nous a été confié en tant que "vrais et authentiques maîtres de la foi, pontifes et pasteurs" (Christus Dominus CD 2). Aujourd'hui, nos réflexions portent sur le munus regendi, le pouvoir de gouverner au moyen duquel les successeurs des Apôtres ont été choisis par l'Esprit Saint comme gardiens du troupeau et Pasteurs de l'Eglise de Dieu (cf. Ac 20,28). Comme l'atteste la tradition constante de l'Eglise, l'autorité apostolique est une forme de service au Corps du Christ. En tant que telle, elle ne peut être inspirée et modelée que par l'amour sacrificiel du Seigneur, qui est venu parmi nous comme serviteur (cf. Mc Mc 10,45) et, après s'être abaissé à laver les pieds de ses disciples, leur a ordonné de faire comme lui (cf. Jn 13,15).

L'existence d'un droit et d'un devoir sans équivoques de gouverner confiés aux successeurs des Apôtres est une partie essentielle de la constitution de l'Eglise voulue par Dieu (cf. Lumen gentium LG 18). En tant que pouvoir ministériel, accordé pour l'édification du Corps (cf. 2Co 10,8), cette sacra potestas doit être considérée comme l'un des dons hiérarchiques (cf. Lumen gentium LG 4) offerts à l'Eglise par son Divin Fondateur, et donc un élément constitutif de cette sainte Tradition qui comprend tout ce qui a été transmis à partir des Apôtres, en tant qu'instrument pour préserver et promouvoir la sainteté et la foi du Peuple de Dieu (cf. Dei Verbum ). L'histoire démontre amplement que l'exercice ferme et sage de cette autorité apostolique, notamment dans les moments de crise, a permis à l'Eglise de préserver son intégrité, son indépendance et sa fidélité à l'Evangile face aux menaces provenant de l'intérieur tout autant que de l'extérieur.

2. A partir de la riche réflexion sur le munus regendi épiscopal, à l'occasion du Concile, et à la lumière des défis de la nouvelle évangélisation, le récent Synode des Evêques a insisté sur le besoin urgent de retrouver une compréhension meilleure et plus authentiquement "apostolique" de la charge épiscopale. L'Evêque est surtout un témoin, un maître et un modèle de sainteté, ainsi qu'un administrateur prudent des biens de l'Eglise. Le pouvoir sacré qu'il exerce légitimement devrait être enraciné dans l'autorité morale d'une vie totalement inspirée par le partage sacramentel de la consécration et de la mission du Christ.

En effet, "en tout ce que l'Evêque dit et fait, c'est l'autorité de la parole et de l'agir du Christ qui doit être révélée" (Pastores gregis ). En conséquence, "valoriser l'autorité de l'Evêque ne signifie pas donner de l'importance à ce qui est extérieur, mais approfondir le sens théologique, spirituel et moral de son ministère, fondé sur le charisme de l'apostolicité" (ibid., ). Les Evêques doivent être jugés, en tant que successeurs des Apôtres, non seulement en vertu de l'autorité et du pouvoir sacré, mais surtout en vertu de leur vie et de leur témoignage apostolique.

Au cours de nos rencontres, un grand nombre d'entre vous ont exprimé leur préoccupation face à la crise de confiance à l'égard des responsables de l'Eglise, provoquée par les récents scandales liés à des abus sexuels, face à la demande générale de responsabilité dans le gouvernement de l'Eglise à tous les niveaux et face aux relations entre les Evêques, le clergé et le laïcat. Je suis convaincu qu'aujourd'hui, comme dans tout autre moment crucial de l'histoire, l'Eglise trouvera les ressources pour un authentique renouveau dans la sagesse, le discernement et le zèle d'Evêques exceptionnels qui se distinguent par leur sainteté. Des réformateurs saints, comme Grégoire le Grand, Charles Borromée et Pie X comprirent que l'Eglise n'est véritablement "réformée" que si elle retourne à ses origines en effectuant une réappropriation consciente de la tradition apostolique et une revalorisation purificatrice de ses institutions à la lumière de l'Evangile. Dans les conditions actuelles de l'Eglise qui est en Amérique, cela impliquera un discernement spirituel et une critique de certains styles de gouvernement qui, même au nom d'une sollicitude légitime pour assurer la bonne "administration" et la supervision responsable, peuvent courir le risque d'éloigner le Pasteur des membres de son troupeau et d'obscurcir son image de père et de frère dans le Christ.

3. A cet égard, le Synode des Evêques a reconnu la nécessité actuelle pour chaque Evêque de développer "un style pastoral toujours plus ouvert à la collaboration de tous" (Pastores gregis ), fondé sur une claire compréhension du rapport entre le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun des baptisés (cf. Lumen gentium LG 10). Bien que l'Evêque lui-même demeure le responsable des décisions faisant autorité qu'il est appelé à prendre dans l'exercice de son gouvernement pastoral, la communion ecclésiale "suppose aussi la participation de toutes les catégories de fidèles en tant que co-responsables du bien de l'Eglise particulière qu'ils forment eux-mêmes" (Pastores gregis, loc. cit. 44). Dans le cadre d'une saine ecclésiologie de la communion, l'engagement à créer de meilleures structures de participation, de consultation et de responsabilité commune ne doit pas être considéré de façon erronée comme une concession à un modèle "démocratique" séculier de gouvernement, mais comme une condition intrinsèque de l'exercice de l'autorité épiscopale et un instrument nécessaire pour renforcer cette autorité.

4. L'exercice du munus regendi a pour objectif de rassembler le troupeau dans l'unité visible d'une seule profession de foi, vécue dans la communion sacramentelle de l'Eglise et de guider ce troupeau, dans la diversité de ses dons et de ses vocations, vers un objectif commun: la proclamation de l'Evangile jusqu'aux extrémités de la terre. Chaque acte de gouvernement ecclésiastique doit, en conséquence, viser à la promotion de la communion et de la mission. En vue, donc, de leur objectif et de leur but communs, les trois munera de l'enseignement, de la sanctification et du gouvernement, sont donc clairement inséparables et interdépendants: "Pour cela, quand l'Evêque enseigne, en même temps il sanctifie et il guide le peuple de Dieu; et tandis qu'il sanctifie, il enseigne aussi et il gouverne; quand il gouverne, il enseigne et il sanctifie" (Pastores gregis cf. Lumen gentium LG 20-27).

L'expérience enseigne que lorsqu'on accorde d'abord la priorité à la stabilité extérieure, l'élan de conversion personnelle, le renouveau ecclésial et le zèle missionnaire peuvent se perdre et un faux sentiment de sécurité peut apparaître. La période douloureuse de l'examen personnel suscité par les événements des deux dernières années ne portera de fruits spirituels que s'il conduit toute la communauté catholique qui est en Amérique à une compréhension plus profonde de la nature et de la mission authentiques de l'Eglise et à un engagement plus intense pour faire en sorte que l'Eglise qui est dans votre pays reflète, dans chaque secteur de sa vie, la lumière de la grâce et de la vérité du Christ. Je désire exprimer ici encore une fois ma profonde conviction que les documents du Concile Vatican II doivent être étudiés avec attention et pris en considération par tous les fidèles, car ces textes qui réglementent le Magistère constituent la base d'un authentique renouveau ecclésial, en obéissance à la volonté du Christ et conformément à la Tradition apostolique de l'Eglise (cf. Novo Millennio ineunte NM 57).

5. Chers frères, alors que vous guidez les Eglises particulières confiées à votre sollicitude pastorale, puissiez-vous trouver chaque jour réconfort, soutien et force dans le clergé, chez les religieux et chez les laïcs que vous servez. Le ministère auquel vous êtes appelés est exigeant et également difficile, toutefois il est aussi une source de joie spirituelle immense et un service indispensable à la croissance des disciples du Christ dans la foi, l'espérance et la charité. Je vous confie tous avec une grande affection aux prières de Marie, Mère de l'Eglise, et je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique en tant que gage de joie et de paix dans le Seigneur.

   

Discours 2004 - Jeudi 2 septembre 2004