Discours 2004 - Samedi 11 septembre 2004


AUX ÉVÊQUES DE LA NOUVELLE ZÉLANDE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Lundi 13 septembre 2004


Eminence,
chers frères dans l'épiscopat,

1. "Car ce n'est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur; nous ne sommes nous, que vos serviteurs" (2Co 4,5). C'est avec ces paroles significatives de saint Paul, que je vous souhaite une cordiale bienvenue, Evêques de Nouvelle-Zélande, et je remercie Mgr Browne pour les sentiments cordiaux qu'il a exprimés en votre nom. J'y réponds avec plaisir et je vous assure de mes prières pour vous et pour tous ceux qui sont confiés à votre sollicitude pastorale. Votre première visite ad limina Apostolorum en ce nouveau millénaire est une occasion de rendre grâce à Dieu pour l'immense don de la foi en Jésus Christ, si précieux pour les peuples de votre pays (cf. Ecclesia in Oceania, n. 1). Cette même foi, pour laquelle les saints Pierre et Paul versèrent leur sang, a vu dès les premiers siècles dans l'Eglise de Rome "la référence ultime de la communion" (Pastores gregis ). En venant voir Pierre (cf. Ga 1,18), d'une nation insulaire si lointaine, vous témoignez de la communion qui "protège les légitimes différences en même temps qu'elle veille à ce que la particularité, au lieu de nuire à l'unité, lui soit profitable" (Pastores gregis ).

2. La Nouvelle-Zélande possède un héritage dont elle est fière, enraciné dans une riche diversité culturelle, et pourtant, comme de nombreux autres pays, elle souffre aujourd'hui des effets d'un sécularisme sans frein. Cette profonde "rupture entre Evangile et culture" (Evangelii nuntiandi EN 20) se manifeste sous la forme d'une "crise de la signification" (cf. Fides et ratio FR 81): la déformation de la raison par des groupes d'intérêt particuliers et un individualisme exacerbé sont des exemples de cette perspective de vie qui néglige la recherche du but et de la signification ultimes de l'existence humaine. Vos comptes-rendus soulignent en effet sans équivoque possible le besoin urgent du message libérateur du Christ dans une société qui doit faire face aux conséquences tragiques de la perte du sens de Dieu: l'éloignement de l'Eglise; l'éclatement de la vie familiale; l'aide à l'avortement et la prostitution; une vision déformée de la vie qui recherche le plaisir et le "succès" plutôt que ce qui est bon et sage. Face à cette évolution inquiétante, les Néo-Zélandais attendent de vous que vous soyez des hommes d'espérance, prêchant et enseignant avec passion la splendeur de la vérité du Christ qui dissipe les ombres et illumine le véritable chemin de la vie. Sachez que le Seigneur lui-même est proche de vous! Ecoutez sa voix: "Ayez confiance! C'est moi! Soyez sans crainte" (Mc 6,50). En ayant le coeur et l'esprit fermement enracinés dans le Christ, je suis certain que vous conduirez vos semblables des limites d'une pensée superficielle au vaste rayonnement de l'amour de Dieu. En effet, ce n'est qu'en contemplant la beauté insondable du destin final de l'humanité - la vie éternelle au ciel - que la multitude des joies et des tristesses quotidiennes peuvent être expliquées de façon adaptée, permettant aux peuples d'affronter les défis de la vie avec la confiance qui naît de la foi et de l'espérance.

3. Tous les fidèles d'Aotearoa, à travers leur vocation baptismale, sont appelés à partager votre témoignage de l'espérance dont l'Eglise est porteuse (cf 1P 3,15). Il n'y a pas de meilleure façon d'y parvenir que la participation joyeuse au culte. La Messe du dimanche, au-delà de l'accomplissement d'une obligation solennelle, est une épiphanie glorieuse de l'Eglise, dans laquelle le Peuple saint de Dieu, participant activement et pleinement à la célébration liturgique (cf. Dies Domini, n. 34), témoigne du "jour suprême de la foi", un "jour indispensable", "le jour de l'espérance chrétienne"!

La baisse de la participation à la messe du dimanche, que chacun de vous a évoquée avec une profonde préoccupation, obscurcit la lumière du témoignage de la présence du Christ dans votre pays. Lorsque le dimanche est remplacé par le concept populaire de "week-end" et qu'il est à tort dominé par le divertissement et le sport, plutôt que d'être sanctifié et revitalisé comme il se doit, les personnes demeurent prisonnières d'une poursuite de la nouveauté effrénée et parfois privée de sens, et ne peuvent pas faire l'expérience de la fraîcheur de l'"eau vive" du Christ (Jn 4,11). A cet égard, me faisant l'écho des paroles contenues dans l'Epître aux Hébreux, je me joins à vous pour exhorter les laïcs de Nouvelle-Zélande - et de façon particulière les jeunes - à demeurer fidèles à la célébration de la Messe du Dimanche: "Gardons indéfectible la confession de l'espérance [...] ne désertez pas votre propre assemblée [...] mais encouragez-vous mutuellement" (He 10,23-25).

4. L'Eglise puise à sa liturgie sacrée la force et l'inspiration pour sa mission évangélisatrice. Cela a été exprimé avec une grande clarté lors du Synode pour l'Océanie: "Il faut être avec Jésus pour repartir de Jésus, mais toujours revêtu de sa grâce" (Ecclesia in Oceania, n. 3). Cette dynamique, qui se déroule au cours de la prière après la communion et le Rite de conclusion de chaque Messe (cf. Dies Domini, n. 45), accompagne chaque chrétien à la tâche de l'évangélisation de la culture. Il s'agit d'un devoir qu'aucun croyant ne peut ignorer. Envoyés par le Seigneur lui-même dans la vigne, - c'est-à-dire chez eux, dans les écoles, sur le lieu de travail et au sein des institutions civiles - les disciples du Christ n'ont pas le temps de "se tenir, désoeuvrés, sur la place" (Mt 20,3), et ne peuvent pas non plus être à ce point absorbés par les aspects internes de la vie paroissiale qu'ils en oublient le commandement d'évangéliser les autres activement (cf. Christifideles laici CL 2). Poussés par la parole et fortifiés par le Sacrement, les disciples de Jésus doivent retourner à leur "vigne" brûlants du désir de "parler" du Christ et de le "montrer" au monde (cf. Novo Millennio ineunte NM 16). Chers frères, vos lettres pastorales sont un exemple précieux de la façon dont vous cherchez sérieusement à présenter la vérité du Christ dans le domaine public. Les relations cordiales que vous avez développées avec les Autorités du gouvernement vous permettent d'être fermes dans le jugement que vous portez sur leurs débats, lorsque cela est nécessaire. A cet égard, je vous encourage à continuer de garantir que vos déclarations transmettent avec clarté l'intégralité du Magistère de l'Eglise. Parmi les nombreux défis auxquels vous devez faire face actuellement à ce sujet figure le besoin de défendre le caractère sacré et unique du mariage.Etablie par le Créateur avec une nature et un objectif propres, protégée par le droit moral naturel et trouvant une expression dans chaque culture, l'institution du mariage comporte la complémentarité des époux et des épouses qui participent à l'action créatrice de Dieu à travers la procréation et l'éducation des enfants. Les époux méritent à juste titre une reconnaissance juridique spécifique de la part de l'Etat, tandis que toute tentative visant à assimiler le mariage à d'autres formes de cohabitation viole son rôle unique dans le dessein de Dieu pour l'humanité.

5. Dans le cadre de l'évangélisation de la culture, je désire reconnaître la contribution exceptionnelle de vos écoles catholiques. Leur croissance a enrichi la foi de la communauté chrétienne et a contribué à la promotion de l'excellence au sein de la nation. La valeur de nos écoles ne peut toutefois pas être mesurée uniquement en chiffres. Les écoles catholiques doivent être aujourd'hui des agents actifs de l'évangélisation au coeur de la vie paroissiale! A cet égard, je lance un appel direct aux jeunes fidèles généreux et sincères de Nouvelle-Zélande: abordez votre éducation religieuse avec enthousiasme! Ecoutez la voix de Jésus qui vous appelle à partager la vie de sa famille, l'Eglise! Occupez la place qui vous revient dans la vie de la paroisse!

La catéchèse et l'éducation religieuse aujourd'hui représentent un apostolat exigeant. Je vous remercie et j'encourage les nombreux laïcs hommes et femmes, ainsi que les religieux, qui se consacrent avec un dévouement infaillible à assurer que "les baptisés [...] deviennent chaque jour plus conscients de ce don de la foi qu'ils ont reçu (Gravissimum educationis GE 2). En tant qu'Evêques, vous avez le devoir important d'aider les enseignants à approfondir leur témoignage personnel de Jésus Christ parmi les jeunes et à accroître leur disponibilité à enseigner aux élèves à prier, en enrichissant ainsi leur contribution à la nature et à la mission spécifique de l'éducation catholique. Cela exige, en particulier pour les enseignants spécialisés, une solide préparation théologique et spirituelle, qui soit en harmonie avec celle de vos prêtres; cela souligne également le besoin d'assurer que vos aumôneries dans les établissements d'enseignement supérieur soient de riches sources de catéchèse efficace. Je désire ici lancer un appel particulier aux religieux de vie apostolique: renforcez votre engagement en vue de l'apostolat éducatif et scolaire! Dans les lieux où les jeunes sont facilement détournés du chemin de la vérité et de la véritable liberté, le témoignage des conseils évangéliques de la part des personnes consacrées constitue un don merveilleux et irremplaçable.

6. Chers frères, vous avez promu avec assiduité la collaboration dans la direction de l'Eglise qui est en Nouvelle-Zélande, permettant "de parcourir ensemble le chemin de foi et de mission qui est commun à tous" (Pastores gregis ). La collaboration authentique n'affaiblit jamais le droit et le devoir clairs et sans équivoque de gouverner, qui appartient au munus episcopale, mais elle est au contraire l'un des fruits de sa plénitude. Je sais que vous êtes assistés avec générosité par vos prêtres, et je m'unis à votre action de grâce au Seigneur pour leur générosité et leur dévouement pastoral. Assurez-les du fait que les fidèles chrétiens dépendent d'eux et les apprécient beaucoup. De même, les prêtres religieux, les frères et les soeurs ont besoin d'être encouragés tandis qu'eux aussi cherchent à promouvoir la communion ecclésiale à travers leur présence et leur apostolat de coopération dans vos diocèses. En tant que don fait à l'Eglise, la vie consacrée se place en son coeur même, manifestant la profonde beauté de la vocation chrétienne à l'amour généreux et sacrificiel. Conformément à vos efforts en vue de promouvoir une "culture de la vocation", j'exhorte les religieux à proposer à nouveau aux jeunes l'idéal de la consécration et de la mission, présents dans les divers états de vie ecclésiale qui existent "afin que le monde croie" (Jn 17,21).

7. Avec affection et une gratitude fraternelle, je vous offre ces réflexions et je vous encourage à partager les fruits du charisme de vérité que l'Esprit vous a donné. Unis dans votre proclamation de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, et guidés par l'exemple des saints, avancez dans l'espérance! En invoquant sur vous l'intercession de Marie, "Etoile de la Nouvelle Evangélisation", je vous donne cordialement ma Bénédiction apostolique, ainsi qu'aux prêtres, aux religieux et aux fidèles laïcs de vos diocèses.




À L'OCCASION DE LA RENCONTRE DE FORMATION ORGANISÉE PAR LA CONGRÉGATION POUR L'ÉVANGÉLISATION DES PEUPLES

Jeudi 16 septembre 2004

  Monsieur le Cardinal,
chers Frères dans l'épiscopat !

1. Je vous salue, vous qui participez à la rencontre de formation organisée par la Congrégation pour l'Évangélisation des peuples en vue de vous soutenir dans la charge que vous avez reçue pour le service des Églises des pays de mission. Je remercie le Cardinal Crescenzio Sepe, Préfet du Dicastère, pour les aimables paroles qu'il vient de m'adresser en votre nom, remerciant tous ceux qui ont préparé et qui animent cette session.

2. Je me réjouis de la vitalité de vos Églises. Dans toutes les cultures, elles sont appelées à manifester la communion de l'unique Église du Christ, dans la fidélité au Magistère. Votre premier souci est d'être des gardiens zélés de l'intégrité de la foi et de l'unité de l'Église. Appelés à suivre le Christ, prenez soin de faire grandir sans cesse la communion avec le Pontife romain et avec les autres Évêques, spécialement au sein de la même Conférence épiscopale et de la même Province ecclésiastique (cf. Pastores gregis ).

3. Soyez des modèles pour le peuple chrétien, puisant dans une démarche spirituelle, dans une vie sacramentelle intense, dans la formation permanente, la force pour être des serviteurs de l'Évangile. Dans l'exhortation apostolique post-synodale Pastores gregis, soulignant que le ministère de sanctification des Évêques est ordonné à la sainteté du peuple de Dieu, j'ajoutais: "Dans son ministère, l'Évêque doit promouvoir inlassablement une véritable pastorale et une réelle pédagogie de la sainteté" (). Pour guider vers la sainteté véritable le peuple des croyants et manifester l'espérance chrétienne, que chacun de vous fasse sienne la perspective de saint Paul : "Annoncer l'Évangile, ce n'est pas là mon motif d'orgueil, c'est une nécessité qui s'impose à moi; malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile" (1Co 9,16).

4. Chers Frères dans l'épiscopat, dans quelques jours vous rejoindrez vos communautés, bien souvent éprouvées. Portez-leur l'assurance de la prière et de la proximité affectueuse du Pape à leurs intentions. Dites aux pasteurs que l'Église compte sur eux pour être des témoins par la parole et par toute leur vie. Que la Vierge Marie, Reine des Missions, vous aide dans le service qui vous a été confié ! À vous tous, à vos diocèses ainsi qu'aux organisateurs de cette session de formation, j'accorde bien volontiers une particulière Bénédiction apostolique.





AUX DIRIGEANTS DU GROUPE BANCAIRE "CAPITALIA"

Vendredi 17 septembre 2004



Mesdames et Messieurs!

1. A l'occasion du deuxième anniversaire de la constitution de votre Groupe bancaire, vous avez voulu me manifester votre proximité et me renouveler l'expression de vos sentiments respectueux. Je vous en suis reconnaissant et je vous souhaite la bienvenue!

Je remercie en particulier votre Président pour les paroles aimables qu'il m'a adressées au nom de tous.

Le monde complexe du crédit exige la réflexion de l'Eglise, en raison des nombreuses implications éthiques qu'il comporte. Il serait en effet véritablement insuffisant de se limiter à la poursuite du plus grand profit possible; il faut au contraire toujours faire référence aux valeurs supérieures de la vie humaine, si l'on veut contribuer à la véritable croissance et au plein développement de la communauté. Le grand économiste catholique Giuseppe Toniolo, observait, à ce propos, que la morale chrétienne doit se considérer "comme le facteur le plus puissant pouvant susciter chez les peuples les énergies économiques et en garantir les rapports les plus réguliers et efficaces" (Traité d'économie sociale, I, 94).

2. Dans cette perspective, votre présence dans la société peut devenir un instrument de véritable progrès, en offrant un soutien à toutes les initiatives valables de personnes et de groupes, qui ont recours à vous pour leurs nécessités légitimes de services financiers et économiques.

Je souhaite que votre travail soit toujours soutenu par cette vision supérieure, afin de contribuer au bien de ceux qui utilisent votre activité et, plus généralement, de toute la communauté dans laquelle vous oeuvrez.

Avec ces sentiments, tandis que j'invoque sur vous et sur vos familles une abondance de faveurs célestes, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction.


AUX ÉVÊQUES PARTICIPANTS À UNE RENCONTRE PROMUE PAR LA CONGRÉGATION POUR LES ÉGLISES ORIENTALES ET LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES

Vendredi 17 septembre 2004 

Messieurs les Cardinaux,
vénérés frères dans l'épiscopat!

1. Je vous accueille et je vous salue avec une grande affection, vous tous qui participez à la rencontre de mise à jour promue par la Congrégation pour les Evêques et par la Congrégation pour les Eglises orientales. Je salue les Préfets des deux dicastères, Messieurs les Cardinaux Giovanni Battista Re et Moussa Daoud, qui ont réuni de façon opportune les Pasteurs des deux grandes traditions de l'Eglise universelle, celle d'Occident et celle d'Orient.

En remerciant le Cardinal Re pour les paroles cordiales à travers lesquelles il s'est fait l'interprète des sentiments communs, je désire vous féliciter, chers et vénérés frères, qui avez répondu à l'invitation à vivre ces journées d'intense fraternité épiscopale. Les initiatives de ce genre favorisent la communication et la communion entre les Eglises et la sollicitude unanime à l'égard du troupeau du Seigneur, au service duquel est placé chaque Evêque.

2. En effet, à travers sa consécration, l'Evêque devient de façon entière maître, prêtre et guide de la communauté chrétienne. Au centre de son ministère doit donc toujours être placé le Christ, le Maître divin, présent tant à travers la Parole de l'Ecriture qu'à travers le Sacrement de l'Eucharistie.

Dans l'Exhortation apostolique Pastores gregis, j'ai voulu rappeler que l'Eucharistie est au coeur du "munus sanctificandi" de l'Evêque (cf. PG ). Je souhaite de tout coeur que l'Année de l'Eucharistie, qui commencera le 17 octobre par la conclusion du Congrès eucharistique international, constitue une occasion providentielle d'approfondir plus amplement l'importance centrale du Sacrement eucharistique dans la vie et l'activité de chaque Eglise particulière. Autour de l'autel se renforcent les liens de charité fraternelle et se ravive chez tous les croyants la conscience d'appartenir à l'unique Peuple de Dieu, dont les Evêques sont les Pasteurs.

3. En tant qu'Evêques, vous avez le devoir de veiller sur la célébration des sacrements et sur le culte en général. Respectez l'attente des fidèles qui est d'avoir une célébration digne dans laquelle rien n'est laissé à l'improvisation ni au hasard. La liturgie représente en effet la grande école de la vie chrétienne, où l'on adore, l'on aime, et l'on connaît le Seigneur et où l'on renforce la volonté de suivre le Maître et l'intention d'offrir son témoignage cohérent.

Vous êtes, en outre, conscients que le ministère de la sanctification exige le témoignage d'une vie sainte. L'Esprit de Dieu, qui vous a sanctifiés à travers la consécration épiscopale, attend une généreuse réponse quotidienne de votre part. Votre sainteté n'est pas un fait uniquement personnel, elle se reflète toujours au profit des fidèles (cf. Exhort. apost. Pastores gregis ), lui conférant l'autorité morale dont l'exercice du ministère tire son efficacité. Le témoignage de notre vie doit confirmer ce que nous enseignons.

4. Très chers confrères dans l'épiscopat, je vous exhorte à alimenter à l'autel la flamme de l'amour pour le Christ, fortifiant chaque jour à sa chaleur la volonté de vous donner à Dieu et à l'Eglise.

Que Marie, "Femme eucharistique", et l'assemblée des apôtres et des saints Evêques soutiennent vos pas et votre ministère à travers leur intercession.

Avec ces sentiments, je vous donne ma Bénédiction, que j'étends volontiers aux communautés qui sont confiées à votre sollicitude pastorale.



À S.E. MADAME NEVINE SIMAIKA HALIM, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE PRÈS LE SAINT-SIÈGE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Samedi 18 septembre 2004



Madame l’Ambassadeur,

1. Je suis heureux d’accueillir Votre Excellence pour la présentation des Lettres qui L’accréditent en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Arabe d’Égypte près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement de m’avoir transmis le message de voeux courtois que Son Excellence Monsieur Mohamed Hosni Moubarak, Président de la République, a tenu à m’adresser. Je vous saurais gré de bien vouloir lui exprimer en retour mes souhaits cordiaux pour sa personne et pour la prospérité du peuple égyptien.

2. Vous avez évoqué, Madame l’Ambassadeur, la nécessité d’édifier une culture de la paix, afin de permettre une réelle solidarité entre les hommes et de donner de vraies chances à un avenir de concorde entre les nations. Comme le Saint-Siège ne cesse de le rappeler en ces temps troublés, il ne pourra y avoir d’apaisement durable dans les relations internationales que si la volonté de dialogue prévaut sur la logique de l’affrontement. Que ce soit en Irak, où le retour à la paix civile semble si difficile à instaurer, en Terre Sainte, malheureusement défigurée par un conflit sans fin qui se nourrit des haines et des désirs de vengeance réciproques, ou dans d’autres pays meurtris par le terrorisme qui frappe si cruellement les innocents, partout la violence révèle son horreur et son incapacité à résoudre les conflits. Elle ne produit rien de bon, sinon la haine, la destruction et la mort. J’appelle une fois encore la Communauté internationale à ses responsabilités, pour favoriser le retour à la raison et à la négociation, seule issue possible aux conflits entre les hommes, car tous les peuples ont droit de vivre dans la sérénité et la paix.

Vous avez souligné, Madame l’Ambassadeur, la volonté de servir la paix qui caractérise les préoccupations du Saint-Siège. Je suis heureux d’évoquer à mon tour la culture de votre pays et sa tradition politique qui lui ont donné et lui donnent, à travers les vicissitudes de l’histoire, une place particulière dans les relations entre les nations, aux confins des continents africain et asiatique, pour travailler à la paix et à la réconciliation entre les hommes et les peuples.

3. Assurer la paix, le bien être et la sécurité des citoyens compte parmi les premières responsabilités de l’État. Cela implique qu’il assure l’égalité de tous devant la loi, comme vous l’avez évoqué vous-même, Excellence, à propos de la place des femmes dans la société égyptienne, et qu’il favorise le respect mutuel et la bonne entente entre les différentes composantes de la Nation. Je sais pouvoir compter sur la vigilance des Autorités égyptiennes pour assurer en particulier à tous les citoyens le principe de la liberté de culte et de religion, qui est une forme éminente de la liberté des personnes et qui fait donc partie des droits humains fondamentaux. J’en appelle à l’attention de tous les responsables de la société civile pour que ces droits des personnes soient effectivement respectés partout où vivent des communautés de chrétiens, sans qu’ils n’aient à craindre aucune forme de discrimination ou de violence. Les catholiques d’Égypte sont heureux, pour leur part, de participer activement au développement de leur pays, s’employant toujours à nouer des relations paisibles avec leurs compatriotes.

4. Pour mener à bien cette mission essentielle pour l’avenir de l’humanité qu’est la construction de la paix, les religions ont un rôle important à jouer. Elles ont toutes une parole sur l’homme, concernant ses devoirs vis-à-vis du Créateur, de lui-même et de ses semblables; elles diffusent un enseignement qui honore la vie comme un don sacré de Dieu que l’homme doit respecter et chérir. Comme je l’ai déjà souvent affirmé, les religions sont appelées à s’engager résolument, en raison même de cela, à dénoncer et à refuser tout recours à la violence comme contraire à leur propre finalité, qui est précisément de réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu. Souvent investies dans des tâches spécifiquement éducatives auprès des enfants et des jeunes, les religions ont à cet égard une responsabilité importante à assumer dans les contenus de leur enseignement, afin que soit combattue et rejetée toute approche sectaire et que soit, au contraire, développé et favorisé tout ce qui permet une découverte plus approfondie et le respect d’autrui. Vous pouvez être assurée que l’Église catholique veille, en ce qui la concerne, à accomplir cette mission avec détermination.

La présence en Égypte de la prestigieuse Université Al-Azhar, où j’ai eu l’occasion de me rendre et qui assure un rôle essentiel dans le monde musulman, est une chance pour que le dialogue interreligieux soit poursuivi et intensifié, particulièrement entre chrétiens et musulmans. Il importe de développer une meilleure connaissance réciproque des traditions et des mentalités des deux religions, de leur rôle dans l’histoire comme de leurs responsabilités dans le monde contemporain, à travers des rencontres entre les responsables religieux, mais il convient également de susciter le respect et le désir de connaissance mutuelle au niveau des personnes et des communautés de croyants, dans les villes et les villages. Alors chrétiens et musulmans pourront, en s’estimant mutuellement, mieux travailler ensemble à servir la cause de la paix et d’un avenir meilleur pour l’humanité.

5. Votre présence ici, Excellence, me permet de saluer chaleureusement, par votre intermédiaire, les pasteurs et les fidèles des différents rites qui composent la communauté catholique d’Égypte. Je souhaite que les fidèles aient toujours à coeur de développer entre eux des relations fraternelles et constructives, mettant en commun leurs richesses spécifiques et rendant ainsi hommage à l’unité catholique. Qu’ils veillent tout particulièrement à la qualité du témoignage évangélique qu’ils donnent à la population tout entière dans les écoles dont ils ont la charge et dans les oeuvres de charité qu’ils mettent au service du pays ! Je les invite à poursuivre également le dialogue avec leurs frères chrétiens, en particulier de l’Église copte orthodoxe et de l’Église grecque orthodoxe, actuellement éprouvée par la mort tragique de son pasteur, Sa Béatitude Petros VII, Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique. Qu’ils aient le souci de collaborer, chaque fois que c’est possible, à des activités communes au service de l’homme!

6. Au moment où vous inaugurez votre noble mission de représentation auprès du Saint-Siège, je vous offre mes voeux les meilleurs pour son heureux accomplissement. Soyez certaine, Madame l’Ambassadeur, que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs accueil et compréhension.

Sur Votre Excellence, sur sa famille, ainsi que sur tout le peuple égyptien et sur ses dirigeants, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions du Tout-Puissant.



AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU PACIFIQUE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 18 septembre 2004



Chers frères Evêques,

1. Dans la grâce et dans la paix de notre Seigneur, je vous souhaite une cordiale bienvenue, membres de la Conférence épiscopale du Pacifique, et je fais mien le salut de saint Paul: "Et d'abord je remercie mon Dieu par Jésus Christ à votre sujet à tous de ce qu'on publie votre foi dans le monde entier" (Rm 1,8). Je suis reconnaissant à Mgr Apuron pour les voeux et les sentiments qu'il m'a présentés en votre nom. Je les lui présente moi aussi en retour avec affection, et je vous assure de mes prières, ainsi que les personnes confiées à votre sollicitude. Votre visite ad limina Apostolorum exprime la communion profonde d'amour et de vérité qui unit les divers diocèses du Pacifique avec le Successeur de Pierre et avec ses collaborateurs au service de l'Eglise universelle. En parcourant de grandes distances pour "voir Pierre" (cf. Ga 1,18), vous voulez confirmer votre "unité dans la même foi, espérance et charité et [...] faire connaître et apprécier toujours davantage l'immense patrimoine des valeurs spirituelles et morales que toute l'Eglise, en communion avec l'Evêque de Rome, a diffusé dans le monde entier" (Pastor Bonus, Annexe I, n. 3).

2. Jésus Christ continue à accorder son attention pleine d'amour aux peuples d'Océanie, les conduisant vers une foi et une vie toujours plus profondes en Lui. En tant qu'Evêques, vous répondez à son appel en vous demandant: de quelle façon l'Eglise peut-elle être un instrument du Christ encore plus efficace? (cf. Ecclesia in Oceania, n. 4). Même là où la vie de l'Eglise manifeste des signes de croissance, il ne faut épargner aucun effort pour entreprendre des initiatives pastorales efficaces visant à rendre le Seigneur plus connu et aimé. En effet, les familles et les communautés, qui poursuivent la recherche du sens de leur vie, cherchent à voir "la foi en action". Cela exige de vous, en tant que maîtres de foi et hérauts de la Parole (cf. Pastores gregis ), de prêcher avec clarté et précision que, "en effet, la foi porte en elle la capacité de façonner la culture elle-même en saisissant ses motivations jusqu'en son centre le plus profond" (Ecclesia in Oceania, n. 20). Enraciné dans la tradition chrétienne et attentif aux signes des transformations culturelles du monde contemporain, votre ministère épiscopal sera donc un signe d'espérance et d'orientation pour tous.

3. Chers frères, l'intense vie pastorale de vos diocèses, que vous décrivez avec clarté dans vos comptes-rendus, est un signe édifiant pour tous. Les joyeuses célébrations liturgiques, la participation assidue des jeunes à la mission de l'Eglise, la floraison des vocations, la présence palpable de la foi dans la vie civile de vos nations témoignent de la bonté infinie de Dieu envers son Eglise. Toutefois, avec la sollicitude prudente d'un père pour sa famille, vous avez également exprimé votre préoccupation pour les vents porteurs de changements qui soufflent le long de vos côtes. L'invasion du sécularisme, en particulier sous la forme du consumérisme, et la profonde influence des aspects les plus insidieux des moyens de communication sociale, qui transmettent une vision déformée de la vie, de la famille, de la religion et de la morale, minent les bases des valeurs culturelles traditionnelles.

Face à ces défis, les peuples de l'Océanie développent leur conscience de la nécessité de renouveler leur foi et de trouver une vie plus riche dans le Christ. Dans cette recherche, ils attendent de vous, avec une grande espérance, que vous soyez les ministre solides de la vérité et les témoins courageux du Christ. Ils désirent que vous soyez vigilants dans la recherche de nouvelles façons d'enseigner la foi, afin d'être affermis par la force de l'Evangile qui doit imprégner leur façon de penser, leurs paramètres de jugement et leurs normes de comportement (cf. Sapientia christiana, Préambule). Dans ce contexte, c'est votre témoignage prêché et vécu du "oui" extraordinaire de Dieu à l'humanité (cf. 2Co 1,20) qui incitera vos peuples à refuser les aspects négatifs de nouvelles formes de colonisation et à choisir tout ce qui engendre une vie nouvelle dans l'Esprit!

4. En tant que don inépuisable de Dieu, l'unité de l'Eglise resplendit sur la totalité de ses membres comme un appel pressant à grandir dans une communion de foi, d'espérance, et de charité. Au milieu des changements culturels, qui sont souvent des facteurs de division, le grand défi d'aujourd'hui consiste à faire de l'Eglise "la maison et l'école de la communion" (Novo Millennio ineunte NM 43). Cela requiert de l'Evêque, envoyé au nom du Christ pour prendre soin d'une portion déterminée du peuple de Dieu, d'aider son peuple à devenir un dans l'Esprit Saint (cf. Pastores dabo vobis PDV 43). Par conséquent, je vous encourage à imiter le Bon Pasteur qui connaît ses brebis et qui appelle chacune par son nom. Les rencontres et l'écoute attentive de vos plus proches collaborateurs - prêtres, religieux, religieuses et catéchistes -, de même que les contacts directs avec les pauvres, les malades et les personnes âgées, unifieront votre peuple et enrichiront votre enseignement grâce à l'exemple concret que vous donnez d'une foi humble et du service.

L'importance particulière de la communio entre un évêque et ses prêtres signifie que vous avez toujours à coeur de leur manifester votre intérêt personnel pour leur épanouissement et leur bonheur. Vous êtes les premiers formateurs de vos prêtres. Votre sollicitude pour la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale de vos séminaristes et de vos prêtres est une expression évidente de votre amour pour eux, et cela portera beaucoup de fruits dans vos diocèses. Cette affection spéciale doit se manifester par une attention soutenue à leur sanctification personnelle dans le ministère et à la constante mise à jour de leur engagement pastoral (cf. Pastores dabo vobis PDV 2). Je vous invite donc avec insistance à jouer un rôle toujours plus important dans le suivi de vos séminaires et dans la proposition de programmes réguliers de formation permanente des prêtres, pour que s'édifient leur identité et leur personnalité sacerdotales (cf. ibid., PDV PDV 71). Une telle identité ne devra jamais se fonder sur une quelconque charge sociale ou sur des titres. Elle est avant tout constituée par une vie de simplicité, de chasteté et d'humble service (cf. ibid., PDV PDV 33), qui appelle autrui à faire de même.

Pour terminer sur ce point, je m'associe à vous, priant pour vos prêtres et leur exprimant ma profonde gratitude et mes vifs encouragements. Je salue en particulier ceux qui, dans la perspective d'un engagement authentique pour l'Eglise dans le Pacifique, ont laissé le ministère paroissial qu'ils aimaient pour se mettre au service des séminaires. On doit rendre hommage à leur générosité. Aux prêtres qui, pour des raisons variées, n'ont pas pu vivre les exigences de leur ministère, je rappelle que Dieu, qui est riche en miséricorde et plein d'amour, les appelle chaque jour à revenir à lui. En définitive, rappelez à tous vos prêtres l'affection profonde que je leur porte!

5. L'histoire de l'établissement de l'Eglise qui est en Océanie est l'histoire d'innombrables hommes et femmes consacrés, qui se sont abandonnés à l'appel du Seigneur pour annoncer l'Evangile avec un dévouement généreux. Religieux, prêtres, frères et soeurs continuent à se trouver en première ligne dans l'évangélisation de vos diocèses. En poursuivant la perfection de la charité au service du Royaume, les religieux répondent en particulier à la soif croissante de votre peuple d'une spiritualité qui nourrit, capable de vivifier leur foi. Ce témoignage exige que les religieux eux-mêmes se nourrissent quotidiennement à la source d'une saine spiritualité. La vie spirituelle, enracinée dans le charisme d'un Ordre, doit donc être "en première place dans le projet des familles de vie consacrée, en sorte que tous les Instituts et toutes les communautés se présentent comme des écoles de spiritualité évangélique authentique" (Vita consecrata VC 93). En effet, la fécondité apostolique, l'amour généreux envers les pauvres et la capacité à inspirer des vocations parmi les jeunes dépendent de cette priorité et de la croissance créative de l'engagement individuel et collectif.


Les religieuses ont en particulier profondément contribué au développement social des femmes et des enfants dans votre région. En agissant de la sorte, elles ont témoigné des valeurs féminines qui expriment le caractère relationnel essentiel de l'humanité: la capacité de vivre "pour l'autre" et "en raison de l'autre" (cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Evêques de l'Eglise catholique sur la collaboration des hommes et des femmes dans l'Eglise et dans le monde, n. 14). Authenticité, honnêteté, sensibilité et service enrichissent tous les rapports humains. Ce que j'ai appelé le "génie féminin" enrichira l'organisation pastorale de vos diocèses. La collaboration zélée et la coordination attentive avec les Ordres religieux sont à présent nécessaires pour garantir l'élaboration de programmes adéquats de formation théologique et spirituelle, à la fois initiale et permanente -, afin de préparer les religieuses à leur rôle inestimable dans la tâche toujours plus exigeante de l'évangélisation de la culture dans le Pacifique.

6. Chers frères, au cours du Synode pour l'Océanie, un grand nombre d'entre vous ont observé avec satisfaction qu'un nombre toujours plus élevé de laïcs parviennent à une perception plus profonde de leur devoir de participer à la mission ecclésiale de l'évangélisation (cf. Ecclesia in Oceania, n. 19). Vos catéchistes ont accueilli avec une grande ferveur et une grande générosité l'ardente conviction de saint Paul: "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile!" (1Co 9,16). Toutefois, cette ferveur ne peut pas être laissée à un petit groupe de "spécialistes", mais doit inspirer et exhorter tous les membres du Peuple de Dieu à apporter la force de l'Evangile au coeur de la culture et des cultures (cf. Catechesi tradendae CTR 53). Cela requiert une grande attention à la promotion des programmes de catéchèse pour les adultes. Du fait que les niveaux de l'éducation s'élèvent dans vos communautés, il est impératif que votre peuple accroisse sa foi et sa capacité d'exprimer la force libératrice de celle-ci. A ce propos, j'ai confiance dans le fait que vous prêterez une attention particulière au développement des aumôneries dans les Universités du Pacifique du Sud, où un grand nombre de vos jeunes les plus méritants sont formés pour devenir les futurs responsables de vos communautés. Qu'ils soient prêts à répondre de l'espérance qui est en eux! (cf. 1P 3,15).

7. Je vous offre ces réflexions avec une affection et une gratitude fraternelles et je vous encourage à partager les fruits du charisme de la vérité que l'Esprit Saint vous a accordé. Unis dans l'annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ et guidés par l'exemple des saints, allez de l'avant avec espérance! En vous confiant à Notre Dame, Etoile de la Mer, et en invoquant sur vous l'intercession de saint Pierre Chanel, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu'aux prêtres, aux religieux et aux laïcs de vos diocèses.



Discours 2004 - Samedi 11 septembre 2004