Discours 1980 - Vendredi, 20 juin 1980


AUX URSULINES DE MARIE DE L'INCARNATION

Lundi, 23 juin 1980




Chères Soeurs,

Au lendemain de cette journée si marquante et si encourageante pour le Canada et pour les Religieuses Ursulines, je suis particulièrement heureux de vous recevoir, des divers pays où vous êtes implantées. Ayant proclamée bienheureuse l’une de vos Soeurs les plus illustres, je m’associe à votre joie et je souhaite que votre congrégation, que la vie religieuse de chacune d’entre vous, en reçoivent un élan nouveau.

1. Marie de l’Incarnation est en effet un exemple éminent de vie religieuse telle que l’Eglise la vit depuis tant de siècles, et selle que le récent Concile nous l’a rappelée. Fondée sur les paroles et les exemples du Seigneur, la vie religieuse conduit à se livrer entièrement à Dieu aimé par-dessus tout, pour être ordonné au service du Seigneur à un titre nouveau et particulier, et les conseils évangéliques unissent de manière spéciale ceux qui les pratiquent à l’Eglise et à son mystère [1].

Cet idéal religieux, Marie de l’Incarnation l’a vécu de manière telle que l’Eglise, en la déclarant bienheureuse, affirme qu’elle constitue un exemple authentique, et que, en le suivant, les religieuses d’aujourd’hui non seulement ne se tromperont pas, mais qu’elles seront sur la voie de la perfection et du plus grand service de l’Eglise.

Est-il besoin de dire que cet exemple vaut spécialement pour vous qui êtes ici, mes Soeurs, pour vous qui appartenez à la grande famille fondée par sainte Angèle Merici et dont la nouvelle bienheureuse est une des plus grandes gloires, et pour vous surtout, Soeurs Ursulines du Canada, dont elle a été la fondatrice.

Soeur Marie de l’Incarnation est appelée “la Mère de l’Eglise au Canada”. Ce n’est pas seulement parce qu’elle a été historiquement la première. C’est d’abord à cause de l’orientation spirituelle de sa vie et de son action. C’est pour cela qu’il faut la suivre, aujourd’hui plus que jamais, dans les difficultés de notre temps. Je me limite ce matin, chères Soeurs, à vous signaler quelques points.

2. Le premier, qui me tient particulièrement à coeur, est l’unité de votre vie. On a tellement tendance à opposer! On oppose humanisme et religion, sens de Dieu et sens de l’homme, vie contemplative et vie active et tant d’autres choses. Ce n’est pas que ces distinctions n’aient quelque chose de vrai; encore faudrait-il trouver les conditions supérieures de l’unité. D’une telle unité, Soeur Marie de l’Incarnation est un exemple de premier ordre. On pourrait développer longuement la variété de son expérience humaine tout comme l’approfondissement continu de sa vie mystique. Dans cet itinéraire, les biographes ont relevé à juste titre l’importance de l’étape spirituelle de 1653, marquée par l’offrande totale d’elle-même pour l’avenir chrétien du Canada.

Alors qu’elle s’efforce depuis toujours “d’obéir en aveugle” à la volonté de Dieu, l’unité de sa vie lui apparaît: en réalité, l’intimité mystique avec Dieu ne fait qu’un avec la vie apostolique et l’esprit de service qui n'avait jamais cessé d’orienter son existence, dans son foyer ou chez son beau-frère, jusqu’à sa décision d’entrer chez les Ursulines, dont elle avait seulement entendu parler “parce qu’elles étaient instituées pour aider les âmes, chose à laquelle, écrit-elle, j’avais de puissantes inclinations” [2]. Vous savez toutes quelle fut l’efficacité de son action, bien qu'elle ait vécue pratiquement cloîtrée dans son monastère: toutes ses qualités d’esprit et de coeur étaient orientées par sa volonté de faire partout uniquement la volonté divine.

3. Le second point sur lequel je veux attirer votre attention doit constituer pour vous, mes Soeurs, un puissant encouragement dans votre apostolat. Il s'agit de la prédominance, chez votre fondatrice, de la vie intérieure fondée d’abord sur la recherche de la volonté de lieu et sur l'obéissance. Sa fidélité à l’Esprit du Christ est première. “C’est cet esprit qui fait courir par terre et par mer les ouvriers de l’Evangile et qui les fait martyrs vivants avant que le fer et le feu les consument”, écrivait-elle, et ses paroles prenaient un sens bien précis, si on les rapporte aux premiers martyrs canadiens.

Il est bon de méditer et d’approfondir ce fondement de la vie spirituelle de notre bienheureuse. Il est possible ainsi d’éviter un grave obstacle pour l’orientation et l’efficacité de la vie religieuse et de l’apostolat dans le monde moderne. Nous savons bien, certes, que l’appel de la grâce s'insère dans notre nature, et aussi dans les conditions historiques particulières, et donc changeantes. A cause de cela, certaines modalités de la vie de Mère Marie de l’Incarnation ne peuvent plus être, pour vous, des exemples à imiter à la lettre. Mais je vous ai parlé de sa fidélité à “l’esprit du Verbe Incarné” qui l’a conduite, comme elle l’écrivait en 1653, à s’offrir “en holocauste à la divine Majesté pour être consumée en la facon qu’il le voudrait ordonner pour tout ce désolé pays”.

La méditation de sa vie doit permettre aux Soeurs Ursulines d’échapper à une tentation fréquente à notre époque et de faire preuve de vrai discernement spiritual. Il faut prendre garde à ne pas attribuer à des conceptions ou à des circonstances du passé ce qui est en réalité exigence permanente de la vie religieuse selon l’Eglise, ainsi que du véritable abandon à Dieu dont Marie de l’Incarnation a donné l’exemple. En effet, l’aspect exceptionnel des grâces mystiques dont elle a été favorisée, qui en font une maîtresse de vie spirituelle à l’égal des plus grandes, ne doit pas faire oublier les principes très simples selon lesquels elle a vécu et selon lesquels elle s’est vouée à la formation chrétienne de la jeunesse, pour servir le Christ et son Eglise comme il voulait être servi.

Ces principes doivent être encore maintenant les vôtres, dans votre vie religieuse, comme dans l’apostolat qui vous est toujours confié auprès des jeunes. C’est ce qu'on peut appeler la fidélité au charisme de la fondatrice. Comme il serait dommageable qu’une adaptation indue à l’esprit de notre époque conduise certaines âmes consacrées à mettre au premier plan de leurs motivations explicites le souci du développement personnel et des goûts propres! Mère Marie de l’Incarnation, dans sa fidélité a su résister à cette tentation d’une “vocation oblique”, comme l’enseignaient ses directeurs jésuites à la suite de saint Ignace. Suivez-la avec joie et courage sur le chemin de votre si belle vocation, dans l’amour et le don sans réserve.

4. Dans les débuts de sa vie religieuse, Marie de l’Incarnation vit, dans un songe prophétique, “un grand et vaste pays, plein de montagnes, de vallées et de brouillards épais qui remplissaient tout”, comme elle l’écrit elle-même [3]. Elle devait y reconnaître plus tard ce Canada, auquel elle a tant contribué à apporter, et au milieu de quelles peines!, la lumière de l’Evangile. Quel encouragement et quel exemple!

Aujourd’hui aussi, mes Soeurs, nous vivons dans un monde qui est souvent comme plongé dans le brouillard, et il ne s’agit plus seulement, hélas, de l’ignorance de l’Evangile, mais souvent de l’abandon de l’Evangile. A ce monde, nous sommes appelés à rendre la lumière et la joie. Puissent les fêtes de ces jours-ci vous remplir de réconfort spirituel et de courage pour rectifier au besoin ce qui doit l’être, pour vous replonger dans l’amour du Seigneur, à l’exemple de la bienheureuse Marie de l’Incarnation, et devenir toujours davantage ses véritables témoins et apôtres, notamment auprès de la jeunesse.

Je suis heureux d’avoir pu célébrer cette nouvelle bienheureuse avec vous, avec toutes les Soeurs Ursulines et avec celles qui sont plus particulièrement ses filles et en quelque sorte ses héritières spirituelles. Sachez marcher fidèlement sur ses traces avec l’aide du Seigneur. C’est à lui que je vous confie toutes en vous disant combien l’Eglise a besoin de vous et compte sur vous. Je bénis de grand coeur vos maisons, vos oeuvres, tous ceux qui vous sont chers, en vous donnant la Bénédiction Apostolique.



 [1] Cfr. (Lumen Gentium LG 43 et 44).
 [2] Marie de l'Incarnation, Autobiographie, ch. XXIX.
 [3] Marie de l'Incarnation, Autobiographie, ch. XXXVII.


  À ALBERT SATO AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Vendredi, 27 juin 1980



Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec une grande joie que j’accueille Votre Excellence qui va désormais représenter la République Centrafricaine auprès du Saint-Siège, en tant qu’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire. C’est en effet la première fois que l’événement se produit dans l’histoire de votre pays. Je sais par ailleurs les qualités humaines et chrétiennes avec lesquelles vous entendez accomplir vos fonctions et j’ai été profondément touché de la noblesse de vos paroles pleines d’estime pour l’Eglise catholique et de satisfaction pour ce qu’elle a réalisé chez vous.

Je vous saurais gré de bien vouloir être mon interprète auprès de Son Excellence Monsieur David Dacko, Président de la République, en lui exprimant ma gratitude pour ses salutations déférentes et mes voeux cordiaux pour sa personne et l’accomplissement de la haute charge qui est la sienne, au service de tous ses compatriotes.

Je salue à travers lui tout le Peuple Centrafricain, auquel je souhaite une ère de paix et de prospérité. Les catholiques, parmi eux, sont fort nombreux, alors que l’oeuvre d’évangélisation a commencé voilà à peine un siècle; en cette occasion solennelle, je suis heureux de leur exprimer, et spécialement à leurs Pasteurs, aux prêtres centrafricains et aux missionnaires, aux religieux et religieuses, aux catéchistes, des sentiments d’affection et des voeux particuliers, pour leur sérénité chrétienne, pour la vigueur et le rayonnement de leur foi. J’ai rencontré les Evêques et des fidèles à Brazzaville, au cours de mon récent voyage au coeur de l’Afrique qui m’a familiarisé avec ce continent et me l’a rendu encore plus proche. Mais aujourd’hui, c’est vers tous les citoyens de Centrafrique que se tournent la pensée et le coeur du Pape.

Le Saint-Siège s’intéresse en effet à tout ce qui marque la vie de vos compatriotes, à ce qui représente pour eux une valeur et une chance. Il n’ignore pas les difficultés que rencontre votre pays pour donner à chacun de ses fils de dignes conditions de vie, au plan de la nourriture, de l’instruction, de la santé. Je souhaite que la Nation Centrafricaine puisse consacrer toutes ses forces aux lourdes tâches du développement, en s’appuyant sur les efforts de tous, dans un climat de confiance, de paix, de justice, en comptant aussi sur une solidarité internationale qui respecte sa liberté et sa personnalité. L’Eglise, qui n’a pas ménagé sa contribution aux plans social, caritatif et éducatif, notamment à l’égard des personnes les plus défavorisées, est évidemment prête à continuer de réaliser, dans la mesure de ses moyens, ce qui fait partie intégrante de son témoignage d’amour qui est le coeur de l’Evangile.

L’épanouissement culturel, moral et spirituel est non moins nécessaire au bonheur et à la dignité de la vie, à l’avenir de la Nation. Les consciences ont besoin d’être formées au sens de leurs droits et de leurs devoirs dans toutes les tâches familiales et civiques, et aussi pour répondre, de manière personnelle et communautaire, aux exigences de la destinée en Dieu. C’est un service que l’Eglise se sent particulièrement appelée à rendre. Vous avez vous-même parlé de sa “mission salvatrice”.

C’est dire que l’Eglise apprécie les garanties de liberté et de bienveillance qui sont nécessaires à sa mission et dont les Autorités actuelles se montrent soucieuses. C’est dire aussi que l’Eglise souhaite poursuivre son oeuvre éducatrice, et en particulier pouvoir donner, d’une façon adaptée aux jeunes scolarisés, la formation religieuse qui correspond aux besoins des consciences et à la vie de foi des chrétiens.

Oui, l’Eglise prend très à coeur le développement humain et spirituel de votre pays. Elle est sûre que l’idéal, enseigné et vécu, du respect de l’homme, l’idéal de la justice, l’idéal de la fraternité, basés sur la même dignité d’enfants de Dieu, préparent les conditions d’un avenir meilleur pour la République Centrafricaine, un avenir de stabilité et de véritable progrès, et je n’oublie pas non plus la contribution que ce pays peut apporter à la paix dans le continent africain, que vit des heures à la fois semées d’embûches et pleines de promesses, et aussi au niveau des grande problèmes internationaux.

Je forme les meilleurs voeux pour la mission que vous inaugurez aujourd’hui, et qui, j’en suis convaincu, renforcera les relations cordiales et fructueuses du Saint-Siège avec la République Centrafricaine. Je prie Dieu de bénir spécialement votre personne, votre famille, votre pays et ses responsables.






AUX REPRÉSENTANTS DE L'ASSOCIATION JOURNALISTES CATHOLIQUES DE LA BELGIQUE

Samedi, 28 juin 1980




Mesdames,
Messieurs,

Votre démarche, les sentiments que vous venez de m’exprimer témoignent d’un attachement profond au Successeur de Pierre que j’apprécie beaucoup. Et votre amour ne se contente pas de paroles: vous apportez, pour les oeuvres de charité du Souverain Pontife, une somme importante qui concrétise cet attachement et manifeste votre compréhension des besoins qui sont effectivement soumis au Pape et du rôle de charité qui est éminemment le sien.

Ce faisant, vous continuez la très belle tradition des “Etrennes pontificales”: elles font honneur aux journalistes catholiques de Belgique qui en sont les promoteurs; c’est donc à vous que j’exprime d’abord mes félicitations et ma gratitude. Elle fait honneur aussi au peuple beige.

Car au-delà de vos personnes et de celles de vos collègues de la presse que vous représentez au sein de votre Association, je pense à tous vos compatriotes pour lesquels vous avez été à la fois un appel et un canal de transmission, et qui ont saisi cette occasion de manifester leur générosité envers le Saint-Siège. Dans ce cas, on peut dire que les mass-media ont vraiment bien joué leur rôle: celui de la “communication”. Par les souscriptions proposées, vous avez mis tous ces gens en communication avec le Pape et avec ceux qu’il voudrait aider. Le Livre d’or que vous m’apportez est un signe éloquent qui me rend présents en quelque sorte tous ces donateurs, avec les intentions qui leur tiennent à coeur. Je suis très sensible à ce réseau de charité qui s’est ainsi tissé. Je voudrais remercier spécialement chaque personne, chaque famille, de sa participation spontanée. Je voudrais dire moi aussi à tous mes souhaits de paix, de joie; je demande à Dieu de les récompenser de cette aumône et de les affermir dans leur foi, dans leur sens de l’Église, dans leur souci du prochain. Je prierai à leurs intentions et je leur envoie de tout coeur ma Bénédiction Apostolique, avec une pensée spéciale pour ceux qui sont dans l’épreuve.

C’est donc vous encore qui serez auprès d’eux l’interprète de mes sentiments de gratitude. Que Dieu vous bénisse vous aussi! Qu’il bénisse vos familles! Qu’il vous assiste dans votre tâche de journalistes catholiques, au service de la vérité et d’une civilisation de l’amour!





À LA DÉLÉGATION DU PATRIARCAT OECUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE

Samedi, 28 juin 1980



Eminence,

C’est avec une joie accrue que j’ai le plaisir de rencontrer la délégation du Patriarcat oecuménique que mon frère Dimitrios Ier et son synode ont envoyée à l’Église de Rome à l’occasion de la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul.

La joie est en effet plus grande parce que cette année l’expérience des liens communs entre nos Églises a été plus intense et parce que notre engagement commun de vivre ensemble la communion de foi déjà existante entre nous a été plus explicite. Cela nous permette d’aller plus avant vers la plénitude de l’unité dans la plénitude de la vérité et de la charité. La participation réciproque, chaque année, aux fêtes patronales de l’Église de Rome et de l’Église de Constantinople nous donne l’occasion de nous rencontrer dans la prière pour demander et recevoir l’aide du Seigneur qui nous illumine sur la route à suivre et nous donne la force d’aller de l’avant selon sa volonté.

Dans nos rencontres fraternelles nous percevons toujours mieux sa présence efficiente: “Et moi, je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde” [1]. Je voudrais que ces rencontres, selon les lieux et les circonstances, mais dans le même esprit, se réalisent là où vivent catholiques et orthodoxes pour créer progressivement les conditions nécessaires pour la pleine unité. Le dialogue de la charité doit continuer et s’étendre entre tous les membres de nos Eglises. Dans la déclaration commune avec le Patriarche Dimitrios Ier qui a heureusement couronné ma visite au Patriarcat oecuménique, nous avons explicitement affirmé:

“Ce dialogue de la charité doit continuer et s’intensifier dans la situation complexe que nous avons héritée du passé et qui constitue la réalité dans laquelle doit se dérouler aujourd’hui notre effort”.

Tous les chrétiens sont appelés à la pleine unité.

Le dialogue théologique qui s’est ouvert officiellement dans l’île de Patmos est un événement important et dans les rapports entre catholiques et orthodoxes, il est l’événement majeur non seulement de cette année, mais depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui. Nous entrons dans une nouvelle phase de nos rapports car le dialogue théologique constitue un aspect essentiel d’un dialogue plus ample entre nos Églises. Dans ce dialogue sont engagées l’Église catholique et l’Église orthodoxe dans son ensemble. Nous avons ainsi trouvé le cadre général et l’instrument efficace pour identifier, dans leur contexte réel, au-delà de préjugés et de réserves préliminaires, les difficultés de tout genre qui empêchent encore la pleine communion.

Le thème choisi pour la première phase du dialogue est celui-ci: “Le mystère de l’Église et de l’Eucharistie à la lumière du mystère de la Sainte Trinité”. Ce thème mérite la plus profonde considération, car il nous porte au coeur même de l’identité chrétienne. Le fait d’avoir accueilli la proposition faite par les deux commissions préparatoires, catholique et orthodoxe, de partir dans le dialogue théologique, de ce que nous avons en commun, offre à ce dialogue la base la plus solide et la perspective la plus prometteuse.

Le programme de travail établi d’un commun accord par la commission mixte lors de sa première réunion, la répartition des tâches à travers les sous-commissions, et la coordination confiée à un comité mixte, assureront certainement au travail théologique une efficacité de développement et une harmonie d’orientation.

De tout cela nous rendons grâces à Dieu, car c’est Lui qui nous conduit. Chaque jour nous continuerons à invoquer son aide, toujours nécessaire pour surmonter les inévitables difficultés que l’on rencontrera sur la route de l’unité. Pour cela notre prière devient plus intense.

De notre côté, attentifs à ce que voudra dire l’Esprit, nous n’épargnerons, soyez-en sûrs, aucun effort pour la recherche de la pleine unité. La perspective ultime du dialogue théologique, comme celle de nos rencontres pour la fête de saint André au Patriarcat oecuménique et des saints Pierre et Paul à Rome, demeure celle de la célébration eucharistique, après avoir surmonté les difficultés qui font qu’aujourd’hui la communion entre nos deux Églises n’est pas encore pleine et parfaite.

Je vous remercie, frères bien-aimés dans le Seigneur, pour votre présence, pour votre visite, pour les sentiments que vous avez voulu exprimer.

Je vous prie de porter mon salut fraternel et cordial au Patriarche Dimitrios et à son synode et mes remerciements chaleureux pour son message de communion, de charité et d’engagement dans la recherche de la pleine unité.

Le Seigneur soit toujours avec nous!

 [1] (Mt 28,20).


PÈLERINAGE APOSTOLIQUE AU BRÉSIL (30 JUIN - 12 JUILLET 1980)


AU CORPS DIPLOMATIQUE DU BRÉSIL

Brasilia, Lundi 30 juin 1980


Excellences,
Mesdames,
Messieurs,

Dès cette première journée passée dans la capitale brésilienne je suis très heureux de rencontrer les Chefs et les membres des missions diplomatiques accréditées auprès du Gouvernement de ce pays. Je vous remercie vivement d’être venus ce soir á ce rendez-vous avec le Pape, qui a lui-même des représentants dans la plupart de vos pays.

En vous exprimant, à tous et à chacun, mes salutations cordiales, je pense aussi à toutes les nations dont vous êtes les fils et que vous représentez auprès du Brésil. Et c’est à tous ces peuples dispersés dans le continent américain et dans les autres continente que j’exprime l’estime et les voeux sincères de l’Eglise; celle-ci se veut catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte à toutes les sociétés humaines dont elle souhaite l’épanouissement original, grâce au développement de ce qu’il y a de meilleur dans leur pays, dans leur culture, dans les hommes eux-mêmes.

Votre tâche de diplomate prend place parmi les nobles moyens qui concourent au rapprochement des peuples, à leur estime réciproque et leur entente, à leurs échanges, à leur collaboration culturelle ou économique, disons à la paix.

La voie diplomatique est une voie de sagesse en ce sens qu’elle mise sur la faculté des hommes de bonne volonté à s’écouter, à se comprendre, à trouver des solutions négociées, à progresser ensemble, au lieu d’en venir à des affrontements. Aujourd’hui plus que jamais, les problèmes de paix, de sécurité, de développement ne se limitent pas aux relations bilatérales: c’est un ensemble complexe où chaque pays doit apporter sa contribution à l’amélioration des relations internationales, non seulement pour écarter les conflits ou diminuer les tensions, mais pour faire face de façon solidaire aux grands problèmes de l’avenir de l’humanité qui nous concernent tous.

Et là il faut souhaiter que chaque homme, particulièrement les responsables des nations et donc leurs représentants, aient des convictions, des principes, aptes à promouvoir le bien véritable des personnes, des peuples, à l’intérieur de la Communauté internationale. C’est ce dont veut aussi témoigner le Saint-Siège en apportant au niveau des consciences sa contribution spécifique.

Dans le cadre de cette brève rencontre, je ne peux guère qu’évoquer ces principes de paix à l’intérieur et de paix à l’extérieur. Il peut paraître banal de souligner que chaque pays a le devoir de préserver sa paix et sa sécurité à l’intérieur. Mais il doit en quelque sorte “mériter” cette paix, en assurant le bien commun de tous et le respect des droits. Le bien commun d’une société exige que celle-ci soit juste. Là où manque la justice, la société est menacée de l’intérieur. Cela ne veut pas dire que les transformations nécessaires pour amener une plus grande justice doivent s’opérer dans la violence, la révolution, l’effusion de sang, car la violence prépare une société de violence et nous, les chrétiens, nous ne pouvons y souscrire. Mais cela veut dire qu’il y a des transformations sociales, parfois profondes, à réaliser constamment, progressivement, avec efficacité et réalisme, par des réformes pacifiques.

Tous les citoyens ont part à ce devoir, mais évidemment à un titre particulier ceux qui exercent le pouvoir, car celui-ci est au service de la justice sociale. Le pouvoir a le droit de se montrer fort vis-à-vis de ceux qui cultivent un égoïsme de groupe, au détriment de l’ensemble. Il doit de toute façon se montrer au service des hommes, de chaque homme, et d’abord de ceux qui ont davantage besoin de soutien; l’Eglise, pour sa part, s’efforcera sans cesse de rappeler la préoccupation des “pauvres”, de ceux qui sont désavantagés de quelque façon. En aucun cas le pouvoir ne peut se permettre de violer les droits fondamentaux de l’homme, et je n’ai pas ici à énumérer ceux que j’ai souvent mentionnés, en particulier dans mon discours du 2 Octobre de l’an dernier devant les Nations Unies.

Vis-à-vis des autres pays, on doit reconnaître à chaque nation le droit de vivre dans la paix et la sécurité, sur son propre sol, sans subir d’injustes menaces extérieures, qu’elles soient d’ordre militaire, économique ou idéologique. Ce point capital devrait faire l’unanimité des hommes de bonne volonté, et j’ose dire, d’abord des diplomates. Mais la non-ingérence ne suffit pas; car elle ne saurait signifier indifférence au sort des peuples que la nature ou les circonstances historiques ont défavorisés au point qu’aujourd’hui un grand nombre de leurs fils manquent du minimum nécessaire à une digne vie humaine, qu’il s’agisse de pain, d’hygiène ou d’instruction. Il y a une solidarité internationale à promouvoir. On en parle beaucoup, mais la réalisation est trop mesurée ou grevée de conditions qui font peser de nouvelles menaces. La paix, ici, passe par un développement solidaire, et non par l’accumulation des armes de la peur, ou des poussées de révolte, comme je le rappelais récemment à l’UNESCO.

C’est en nous mettant constamment devant cette tâche mondiale de paix dans la justice et le développement que nous trouverons les mots et les gestes qui, de proche en proche, construiront un monde digne des humains, celui que Dieu veut pour les hommes et dont il leur confie la responsabilité, en éclairant leur conscience. C’est la confiance que je vous fais, chers diplomates, qui m’a poussé à partager avec vous cet idéal. Que Dieu vous inspire et vous bénisse! Qu’il bénisse vos familles! Qu’il bénisse et protège vos patries! Qu’il guide la Communauté internationale sur les chemins de la paix et de la fraternité!



                              Juillet 1980



PRIÈRE DU PAPE JEAN-PAUL II DANS LA BASILIQUE D'APARECIDA

Aparecida (Brésil), Vendredi 4 juillet 1980




Notre Dame d'Aparecida!

1. En ce moment si solennel, si exceptionnel, je veux ouvrir devant vous, ô Mère, le coeur de ce peuple au milieu duquel vous avez voulu demeurer d'une façon toute spéciale — comme au milieu d'autres nations et d'autres peuples — et comme au milieu de la nation dont je suis le fils. Je désire ouvrir devant vous le coeur de l'Eglise et le coeur du monde auquel l'Eglise a été envoyée par votre Fils. Je désire vous ouvrir égaiement mon coeur.

Notre Dame d'Aparecida! Femme révélée par Dieu pour écraser la téta du serpent (cf. Gn 3,15) dans votre Immaculée conception! Choisie de toute éternité pour être la Mère du Verbe éternel, qui à l'annonce de l'ange, a été conçu dans votre sein virginal comme fils de l'homme et vrai homme!

Unie plus étroitement au mystère de la rédemption de l'homme et du monde, au pied de la croix, sur le Calvaire!

Donnée comme mère à tous les hommes, sur le Calvaire en la. personne de Jean, l'apôtre et l'évangéliste?

Donnée comme mère à toute l'Eglise, depuis la communauté qui se préparait à la venue du Saint-Esprit, jusqu'à la communauté de tous ceux qui sont pèlerins sur la terre, au cours de l'histoire des peuples et des nations, des pays et des continents, des époques et des générations!...

Marie! Je vous salue et je vous dis "Ave" dans ce sanctuaire, où l'Eglise du Brésil vous aime, vous vénère, et vous invoque comme Aparecida, celle qui lui a été révélée et donnée d'une façon particulière! Comme sa mère et patronne! Comme médiatrice et avocate auprès de son Fils duquel vous êtes la mère! Comme modèle de toutes les âmes qui possèdent la vraie sagesse el; en même temps, la simplicité de l'enfant et cette confiance intime qui surpasse toute faiblesse et toute souffrance!

Je veux vous confier particulièrement ce peuple et cette Eglise, tout ce Brésil grand et accueillant, tous vos fils et toutes vos filles, avec tous leurs problèmes et leurs angoisses, leurs activités et leurs joies. Je veux le faire comme successeur de Pierre et pasteur de l'Eglise universelle, entrer dans cet héritage de vénération et d'amour, de dévouement et de confiance qui fait partie depuis des siècles de l'Eglise du. Brésil et de ces qui le forment, sans considération des différences d'origine, de race et de position sociale, partout ou ils habitent dans cet immense pays.

Tous en ce moment, regardent vers Fortaleza et se demandent; "Où vas-tu?"

O mère! Faites que l'Église soit pour ce peuple brésilien sacrement de salut et le signe de l'unité de tous les hommes, frères et soeurs d'adoption de votre Fils et fils du Père des cieux.

O mère! Faites que cette Eglise, à l'exemple du Christ, en servant constamment l'homme, défende tous les hommes, en particulier les pauvres et les nécessiteux, les marginaux et les dépourvus de tout. Faites que l'Eglise du Brésil soit toujours au service de la justice entre les hommes et qu'elle contribue en même temps au bien commun de tous et à la paix sociale.

O mère! Ouvrez le coeur des hommes et faites que tous comprennent que c'est seulement dans l'esprit de l'évangile et en observant le commandement de l'amour et les Béatitudes du discours sur la montagne qu'il sera possible de construire un monde plus humain, dans lequel sera vraiment mise en valeur la dignité de tous les hommes.

O mère! Donnez à l'Eglise qui, dais cette terre du Brésil a réalisé dans le passé une grande oeuvre d'évangélisation et dont l'histoire est riche d'expériences, de réaliser sa tâche d'aujourd'hui avec un nouveau zèle et un nouvel amour pour la mission qu'elle a reçue du Christ.

Accordez-lui dans ce but de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses pour que tout le peuple de Dieu puisse bénéficier du ministère des dispensateurs de l'Eucharistie et des témoins de l'évangile.

O mère! Accueillez dans votre coeur toutes les familles du Brésil! Accueillez les adultes et les personnes âgées, les jeunes et les enfants! Accueillez les malades et ceux qui vivent dans la solitude! Accueillez les travailleurs des champs et ceux de l'industrie, les intellectuels dans les écoles et les universités, les fonctionnaires de toutes les institutions. Protégez-les tous!

Ne cessez pas, ô Vierge de l'Aparecida, par votre présence même, de manifester sur cette terre que l'amour est plus fort que la mort, plus puissant que le péché! Ne cessez pas de nous montrer Dieu qui a tant aimé le monde, au point de lui envoyer son Fils unique pour que nul ne se perde, mais aie la vie éternelle! (cf. Jn 3,16).

Amen!

 


AUX SÉMINARISTES

Chapelle du Séminaire "Bom Jesus" d'Aparecida (Brésil)

Vendredi, 4 juillet 1980




1. Cette rencontre aveu vous, à l'occasion de mon pèlerinage à l'Aparecida, me remet spontanément en mémoire mon séminaire et le temps de ma formation au sacerdoce. Je n'ai pas honte de dire que je ressens la nostalgie de ces années de séminaire. Je rends un hommage ému à ces bons prêtres qui, avec tant de zèle, au milieu de nombreuses difficultés m'ont préparé à devenir prêtre. Ce furent des années décisives pour le ministère que le Seigneur me réservait pour l'avenir. C'est pourquoi cette rencontre, à l'ombre du sanctuaire de Notre Dame d'Aparecida, en cette atmosphère cordiale de communion et de vive espérance, m'émeut et me réjouit. Il n'est pas nécessaire de dire beaucoup de paroles pour vous dire ma grande affection et mon désir sincère d'encourager vos saintes aspirations, vos certitudes et vos projets. Vous occupez une place toute spéciale dans le coeur du Pape comme dans le coeur de l'Eglise. En vous, je veux saluer les aspirants au sacerdoce de tout le Brésil.

2. En vous voyant aujourd'hui autour de moi, comme j'ai déjà vu tant de séminaristes au Mexique, en Irlande et aux Etats-Unis, ma pensée illuminée par la foi se tourne presque insensiblement dirais-je, vers la réalité visible, et en même temps mystérieuse de l'Eglise de Dieu. Jésus Christ, pasteur éternel qui a porté au monde l'évangile de la réconciliation entre Dieu et les hommes, a constitué le peuple de la nouvelle alliance. Pour que ce peuple ne manque pas de guides et de pasteurs, Il a envoyé les apôtres, comme lui même avait été envoyé par le Père Par les apôtres, Jésus-Christ "chef du cops c'est-à-dire de l' Eglise" (Col 1,18) a rendu participants à sa consécration et à sa mission, leurs successeurs les évêques, qui leur tour, ont réparti et confié les fonctions de leur ministère en premier lieu aux prêtres. Ceux-ci, unis aux évêques dans la dignité sacerdotale, sont consacrés par le sacrement de l'ordre pour annoncer l'évangile, guider le peuple de Dieu, célébrer la liturgie, comme de vrais prêtres du Nouveau Testament (cf. Lumen Gentium LG 18 et 28).

En méditant sur cette disposition de la volonté de Dieu qui a ainsi constitué son Eglise, oeuvre de ses mains et non invention des hommes nous comprenons toujours mieux qui en elle, comme il ne peut y avoir de pasteurs sans peuple, de même il ne peut y avoir de peuple dans pasteurs. Certainement la continuité de la, mission des apôtres a été garantie par celui qui a fondé l'Eglise "allez donc enseignez toutes les nations... Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,19 ss). Pour traduire ce mandat perpétuel dans la réalité. Jésus-Christ lui-même continue à appeler ses collaborateurs dans l'intime de leur conscience tandis que les pasteurs de l'Eglise reconnaissent la légitimité de cette vocation intérieure, par la vocation publique des ordres sacrés.

3. Cependant l'appel du Dieu — comme celui qui été adresse à Marie par l'archange de l'Annonciation — s'arrête avec respect dans l'attente de la réponse d'un consentement libre réfléchi. "Qu'il me soit fait selon ta parole" (Lc 1,38). L'appel personnel, donc, doit être éclairé afin que la voix du Seigneur ne passe pas inaperçue. Il. faut que cet appel soit stimulé et protégé pour que la réponse livrée ne soit pas embarrassée par les hésitations intérieures, ni étouffée par les difficultés du monde. La réalité du mystère de l'élection de Dieu comporte, pourtant, la responsabilité de la coopération de chacun et, en même temps, l'action discrète qui doit accompagner et aider la formation des jeunes.

4. L'appel de Dieu, mes chers séminaristes, est vraiment sublime car il se rapporte au service plus important du peuple de Dieu. C'est, le prêtre, en effet, qui rend sacramentellement présent parmi les hommes le Christ, rédempteur de l'homme. "De lui dépend aussi bien première proclamation de l'évangile qui rassemble l'Eglise que l'incessant renouvellement de l'Eglise rassemblée» (synode des évêques, Document sur le sacerdoce ministériel). Si venait à manquer la présence et l'action de ce ministère qui est reçu par l'imposition des mains, il manquerait à l'Eglise la pleine certitude de se fidélité propre et de sa propre continuité visible. Par l'annonce de l'évangile, la direction de la communauté, le pardon des péchés et surtout la célébration de l'eucharistie, le prêtre rend présent le Christ-chef dans l'exercice vivant de son oeuvre de rédemption. Il agit "in persona Christi", il remplit la fonction du Christ. quand il répand et renouvelle existentiellement dans les âmes la vie de l'Esprit..

5. Au séminaire, c'est à cette mission et à cette fonction que vous vous préparez. C'est pourquoi je vous exhorte à considérer toute l'importance de la période que vous vivez. Elle est importante pour votre formation doctrinale pour que vous soyez de vrais maîtres de vérité et des éducateurs du peuple de Dieu dans la foi. Elle est importante surtout pour votre formation humaine et spirituelle. "L'homme de Dieu" que vous devez être (cf 1Tm 6,11) ou bien sera formé durant cette période de séminaire ou bien ne le sera jamais plus. C'est au séminaire que l'on apprend à vivre les vertus typiques du prêtre. Que ce temps ne soit pas pour vous un temps inutile mais un temps fructueux.

En face de la grandeur de la vocation sacerdotale, vocation irremplaçable qui imprègne en profondeur celui qui la reçoit, je vous invite à prendre conscience de la prédilection qu'elle signifie de la part de Jésus. Elevons vers le "Seigneur de la moisson" notre prière confiante pour que dans cet immense Brésil, de nombreux jeunes aient une ouverture de conscience susceptible d'accueillir la vocation amicale qu'Il leur adresse et un enthousiasme capable de le suivre.

6. Pendant ces six dernières années, quinze nouveaux grands séminaires pour le clergé séculier et régulier ont été ouverts au Brésil — cinq grands séminaires et quatre petits séminaires seulement pour l'année dernière. Cette augmentation du nombre des vocations est un phénomène réconfortant, fruit de la gracie et de la généreuse correspondance de ceux qui sont appelés. Mais la réalité est que l'on compte un prêtre pour 20.000 habitants si l'on ne considère que les prêtres séculiers; un prêtre pour 10.000 si l'on considère également les prêtres religieux. C'est certainement encore trop peu pour les énormes et urgentes exigences des fidèles. C'est pourquoi le devoir de tous est de prier avec ferveur et persévérance le Seigneur de tous les dons.

Je confie à Notre Dame d'Aparecida chacun de vous et tous les jeunes de ce cher Brésil qui sont appelés au sacerdoce. Je demande à la mère de l'Eglise de vous encourager et de vous fortifier dans votre témoignage d'une réponse joyeuse, courageuse et généreuse, et je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.



  Août 1980



Discours 1980 - Vendredi, 20 juin 1980