2002 Magistère Mariage 901

Le Mystère de la femme se révèle dans la maternité

Le 12 mars 1980

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1. Lors de notre méditation précédente, nous avons soumis à une analyse la phrase de Gn 4,1, et particulièrement l'expression "il connut" utilisée dans le texte original pour définir l'union conjugale. Nous avons également relevé que la "connaissance" au sens biblique du terme établit une sorte d'archétype (*) personnel de la corporéité et sexualité humaines. Ceci se révèle absolument fondamental pour comprendre l'homme qui, dès "l'origine", est à la recherche de la signification de son propre corps. Cette signification se trouve à la base de la théologie même du corps. Le terme "connut", "s'unit" Gn 4,1-2 synthétise toute la densité du texte biblique analysé jusqu'à présent. L'"homme" qui, selon Gn 4,1, "connaît" la femme, sa femme, pour la première fois dans l'acte de l'union conjugale est celui-là même qui, en imposant des noms, c'est-à-dire "en connaissant", s'est "différencié" de tout le monde des êtres vivants ou animalia, s'affirmant, lui-même, comme personne et comme sujet. La "connaissance" dont parle Gn 4,1 ne l'éloigne pas et ne saurait l'éloigner du niveau de cette primordiale, de cette fondamentale conscience qu'il a de lui-même.
(*) Note Quant aux archétypes, C.G. Jung les décrit comme formes "a priori" de diverses fonctions de l'âme: perception de relations, imagination créatrice. Les formes se remplissent de contenu avec les matériaux de l'expérience. Elles sont non pas inertes, mais plutôt chargées de sentiments et de tendances (voir surtout Die psychologischen Aspekte des Mutter-archetypus, Eranos 6, 1938, p. 405-409). Suivant cette conception on peut trouver un archétype dans la relation mutuelle homme-femme, relation qui se base sur la réalisation binaire et complémentaire de l'être humain en deux sexes. L'archétype se remplira de contenu au moyen de l'expérience individuelle et collective et peut mettre en mouvement l'imagination créatrice d'images. Il faut préciser que l'archétype: - a) ne se limite pas aux rapports physiques ni s'exalte en eux, mais plutôt inclut la relation du "connaître"; - b) est chargé de tendances: désir- crainte, don-possession; - c) l'archétype, en tant que prototype "proto-image" (Urbild) est générateur d'images (Bilder). Le troisième aspect nous permet de passer à l'herméneutique, en concret celle des textes des l'Ecritures et de la Tradition. Le langage religieux primaire est symbolique (cf. W. STAHLIN, Symbolom, 1958; I MACQUARRIE, God Talk, 1968; T. FAWCETT, The Symbolic Language of Religion, 1970). Parmi les symboles il en préfère quelques- uns, radicaux ou exemplaires, que nous pouvons appeler archétypes. Or, parmi eux, la Bible utilise celui de la relation conjugale, concrètement au niveau du "connaître" décrit. --- Un des premiers poèmes bibliques qui applique l'archétype conjugal aux relations de Dieu avec son peuple a son point culminant dans le verbe ci-dessus commenté: "Tu connaîtras le Seigneur" Os 2,22: weyadaeta 'et Yhwh; atténué en "Tu connaîtras que je suis le Seigneur": wyd't ky 'ny Yhwh: Is 49,23 Is 60,16 Ez 16,61 qui sont les trois poèmes conjugaux). De là part une tradition qui culminera dans l'application paulinienne de Ep 5 au Christ et à l'Eglise; et passera ensuite à la tradition patristique et à celle des grands mystiques (par ex. " Llama de amor viva " de saint Jean de la Croix). Dans le traité Grundzûge der Literatur - und Sprachwissenchaft, vol. I, Munich 1976, IVe édit., p. 462, les archétypes sont définis comme suit: "Images et motifs archaïques qui forment, selon Jung, le contenu de l'inconscient collectif, commun à tous les hommes; ils présentent des symboles qui, de manière imagée, rendent vivant, en tout temps et chez tout peuple, ce qui est décisif pour l'humanité en fait d'idées, de représentations et d'instincts. "Freud, à ce qu'il paraît, ne se sert pas du concept d'archétype. Il établit une symbolique ou code de correspondance fixe entre images présentes patentes et images latentes. Le sens des symboles est fixe, même s'il n'est pas unique; ils peuvent être réduits à une pensée ultime irréductible à son tour qui est d'habitude quelque expérience de l'enfance. Ceux-ci sont primaires et de caractère sexuel (mais il ne les appelle pas archétypes). Voir T. TODOROV, Théories du Symbole, Paris 1977, p. 317 s; en outre: JACOBY, Komplex, Archetyp, Symbol in der Psychologie C. H. Jungs, Zurich 1975.

Et donc - peu importe ce que pourrait dire à ce sujet une mentalité unilatéralement naturaliste -il ne saurait, dans Gn 4,1, être question d'une acceptation passive de la propre détermination de la part du corps et du sexe, précisément parce qu'il s'agit de "connaissance".
Elle est, au contraire, une découverte nouvelle de la signification du propre corps, une découverte commune et réciproque comme est réciproque et commune, dès l'origine, l'existence de l'être humain que "Dieu créa homme et femme". La "connaissance", qui était à la base de la solitude originelle de l'homme, se trouve maintenant à la base de cette unité de l'homme et de la femme dont le Seigneur a inséré la claire perspective dans le mystère même de la création Gn 1,27 Gn 2,23. Par cette "connaissance" l'homme confirme la signification du nom qu'il a donné à sa femme: "Eve, parce qu'elle fut mère de tout vivant" Gn 3,20.

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2. Selon Gn 4,1, celui qui "connaît" est l'homme et celle qui est connue est la femme, l'épouse, comme si la détermination spécifique de la femme, de par son propre corps et sexe, "ait ce qui constitue la profondeur même de sa féminité. Par contre, l'homme est celui qui, après le péché, a éprouvé, le premier, la honte de sa nudité; celui qui, le premier, a dit: "J'ai eu peur parce que je suis nu, et je me suis caché" Gn 3,10. Il sera encore nécessaire de retourner, séparément, à l'état d'âme de chacun d'eux après la perte de l'innocence originelle. Il faut toutefois constater dès à présent que, dans la "connaissance" dont parle Gn 4,1, le mystère de la féminité se manifeste et se révèle à fond par la maternité comme le dit le texte: "elle conçut et enfanta...". La femme se trouve devant l'homme comme mère, sujet de la nouvelle vie humaine qui a été conçue et se développe en elle et qui d'elle naît au monde. Et ainsi se révèle également à fond le mystère de la masculinité de l'homme, c'est-à-dire la signification génératrice et "paternelle" de son corps.
(*) Note:La paternité est un des aspects de l'humanité les plus considérés dans les Saintes Ecritures. Le texte de Gn 5,3: "Adam... engendra un fils à son image, à sa ressemblance" se rattache explicitement au récit de la création de l'homme Gn 1,27 Gn 5,1 et semble attribuer au père terrestre la participation à l'oeuvre divine de transmettre la vie et peut-être aussi à cette joie présente dans l'affirmation: "Il vit ce qu'il avait fait et voici que c'était très bien" Gn 1,31

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3. La théologie du corps contenue dans le Livre de la Genèse est concise et avare de paroles. Y trouvent en même temps leur expression des éléments fondamentaux et en un certain sens primordiaux et définitifs. A leur manière, ils se retrouvent souvent tous dans cette "connaissance" biblique. La constitution de la femme est différente par rapport à l'homme et nous savons aujourd'hui qu'elle est différente jusque dans ses déterminantes bio-physiologiques les plus profondes. Ce n'est que dans une certaine mesure qu'elle se manifeste, extérieurement, dans la construction et la forme de son corps. La maternité manifeste de l'intérieur cette constitution, avec une potentialité particulière de l'organisme féminin qui, grâce à sa nature créatrice caractéristique, sert à la conception et à la génération de l'être humain avec le concours de l'homme. La "connaissance" conditionne la génération.
La génération est une perspective que l'homme et la femme insèrent dans leur propre "connaissance". Aussi celle-ci va- t-elle au-delà des limites du sujet-objet que l'homme et la femme paraissent être alternativement, étant donné que la "connaissance" indique d'une part celui qui "connaît" et d'autre part celle qui est "connue" - ou vice-versa. Dans cette "connaissance" est renfermée également la consommation du mariage, le consummatum spécifique. Elle permet ainsi d'actualiser l'"objectivité" du corps cachée dans la potentialité somatique de l'homme et de la femme et en même temps de rejoindre la réalité objective de la personne humaine qu'est ce corps. Par le moyen du corps, la personne humaine est "mari" et "femme"; en même temps, dans cet acte particulier de "connaissance", où la masculinité et la féminité interviennent personnellement, il semble que se réalise également la découverte de la "pure" subjectivité du don: c'est-à-dire la mutuelle réalisation de soi dans le don.

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4. La procréation fait que " l'époux et l'épouse" se connaissent réciproquement dans le "troisième", engendré par eux deux. C'est pourquoi cette "connaissance" devient une découverte, en un certain sens une révélation du nouvel être humain dans lequel l'un et l'autre, homme et femme, se reconnaissent encore eux-mêmes, découvrent leur humanité, leur vivante image. Dans tout ce qui est déterminé par tous les deux, au moyen du corps et du sexe, la "connaissance" insère un contenu vivant et réel. C'est pourquoi la "connaissance" au sens biblique du terme signifie que la détermination "biologique" de l'être humain, par son corps et son sexe, cesse d'être quelque chose de passif et atteint un niveau et un contenu spécifiquement correspondant aux personnes "auto-conscientes" et "auto-déterminantes"; elle comporte donc une conscience particulière de la signification du corps humain, liée à la paternité et à la maternité.

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5. Toute la constitution extérieure du corps de la femme, son aspect particulier, les qualités qui, avec la force d'un attrait perpétuel, sont à l'origine de la "connaissance" dont parle Gn 4,1-2 (Adam s'unit à Eve sa femme), sont en étroite liaison avec la maternité. Avec la simplicité qui leur est propre, la Bible et, par la suite la liturgie, honorent et louent tout au long des siècles "les entrailles qui t'ont porté et le sein qui t'a nourri" Lc 11,27. Ces paroles constituent un éloge de la maternité, de la féminité du corps de la femme dans sa typique expression de l'amour créateur. Ce sont des paroles qui dans l'Evangile s'adressent à la Mère du Christ, à Marie la seconde Eve. La première femme, par contre, au moment où se révélait la maturité maternelle de son corps, quand "elle conçut et enfanta", dit: "J'ai acquis un homme de par Yahvé" Gn 4,1.

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6. Ces paroles expriment toute la profondeur théologique de la fonction d'"engendrer-procréer". Le corps de la femme devient le lieu de la conception du nouvel homme (*). Dans ses entrailles l'être conçu assume son aspect humain propre avant d'être mis au monde. L'homogénéité somatique de l'homme et de la femme a trouvé sa première expression dans les paroles: "Elle est chair de ma chair et os de mes os" Gn 2,23; et à son tour elle est confirmée par les paroles de la première femme-mère: "J'ai acquis un homme". La première mère a pleinement conscience du mystère de la création qui se renouvelle dans la génération humaine. Elle a aussi pleinement conscience de la participation créatrice que Dieu a mise dans la génération humaine, par son oeuvre et celle de son mari, car elle dit: "J'ai acquis un homme du Seigneur". Il ne saurait y avoir la moindre confusion entre les sphères d'action des causes. Les premiers parents transmettent à tous les parents humains - même après le péché, en même temps que le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et pour ainsi dire au seuil de toutes les expériences "historiques" - transmettent, donc, la vérité fondamentale au sujet de la naissance de l'homme à l'image de Dieu, selon les lois naturelles. Dans ce nouvel homme - né de la femme- génitrice et de l'homme-géniteur - se reproduit chaque fois "l'image même de Dieu", de ce Dieu qui a constitué l'humanité du premier homme: Dieu créa l'homme à son image ... homme et femme il les créa" Gn 1,27.
(*) -note Suivant le texte de Gn 1,26, l'"appel" à l'existence est en même temps transmission de l'image et ressemblance divine. L'homme doit continuer à transmettre cette image, poursuivant ainsi l'oeuvre de Dieu. Le récit de la génération de Seth souligne cet aspect: "Adam avait cent trente ans quand il engendra un fils à son image, à sa ressemblance" Gn 5,3. Etant donné qu'Adam et Eve étaient images de Dieu, Seth a hérité de ses parents cette ressemblance pour la transmettre aux autres. Mais, dans la Sainte Ecriture, toute vocation est unie à une mission: donc l'appel à l'existence est déjà prédestination à l'oeuvre de Dieu: "Avant que je te forme dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu sortes du sein, je t'avais consacré" Jr 1,5 Is 44,1 Is 49,1-5. Dieu est Celui qui non seulement appelle à l'existence mais aussi soutient et développe la vie dès le premier moment de la conception: "C'est toi qui m'as tiré du ventre / qui m'as confié aux mamelles de ma mère / sur toi je fus jeté au sortir du sein / dès le ventre de ma mère tu fus mon Dieu " Ps 22,10-11 Ps 139,13-15 L'attention de l'auteur biblique est fixée sur le fait même du don de la vie. L'intérêt pour la manière dont cela advint est plutôt secondaire et paraît seulement dans les livres suivants Jb 10,8-11 2M 7,22-23 1S 7,1-3.

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7. Bien qu'il existe de profondes différences entre l'état d'innocence originelle et l'état de péché héréditaire de l'homme, cette "image de Dieu" constitue une base de continuité et d'unité. La "connaissance" dont parle Gn 4,1 est l'acte qui engendre l'être, c'est-à-dire qui, en union avec le Créateur, établit un nouvel homme dans son existence. Dans sa solitude transcendantale, le premier homme a pris possession du monde visible, créé pour lui, en connaissant et en appelant de leur nom tous les êtres vivants (animalia). Le même "être humain" comme homme et femme se connaissant réciproquement dans cette spécifique communauté-communion de personnes, dans laquelle l'homme et la femme s'unissent si étroitement qu'ils ne forment plus qu'"une seule chair", constitue l'humanité, c'est-à-dire confirme et renouvelle l'existence de l'homme comme image de Dieu. Chaque fois, tous deux, l'homme et la femme, reprennent, pour ainsi dire, cette image du mystère de la création et la transmettent "avec l'aide de Dieu-Yahvé".
Les paroles du Livre de la Genèse, qui sont un témoignage de la première naissance de l'homme sur la terre contiennent en même temps tout ce qui peut et doit se dire au sujet de la dignité de la génération humaine.



Se connaître, engendrer, mourir

Le 26 mars 1980

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1. Nous voici presque à la fin du cycle des réflexions par lesquelles nous avons cherché à suivre l'appel du Christ que nous ont transmis Mt 19,3-9 Mc 10,1-12: "N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme et dit: "Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère pour s'unir à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair"? Mt 19,4-5. L'union conjugale est définie, dans le Livre de la Genèse, comme "connaissance": "L'homme connut Eve, sa femme, elle conçut et enfanta ... et dit: "J'ai acquis un homme grâce au Seigneur"" Gn 4,1. Dans nos précédentes méditations nous avons tâché de mettre en lumière ce qui est contenu dans cette "connaissance" biblique. Par elle, l'homme "homme et femme" non seulement impose un propre nom, comme il l'a fait en donnant les noms aux autres êtres vivants (animalia), - et ainsi en a pris possession - mais "il connaît", au sens de Gn 4,1 (et d'autres passages de la Bible), c'est-à-dire qu'il réalise ce qu'exprime le nom "homme": il réalise l'humanité d'un nouvel homme engendré. En un certain sens, donc, il se réalise lui-même, c'est-à- dire qu'il réalise l'homme-personne.

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2. Le cycle biblique de la "connaissance-génération" se conclut de cette manière. Ce cycle de la "connaissance" est constitué de l'union des personnes dans l'amour, et il leur permet de s'unir si étroitement l'un à l'autre qu'ils ne sont plus qu'une seule chair. Le Livre de la Genèse révèle pleinement la vérité de ce cycle. L'être humain, homme et femme, qui, par la "connaissance" dont parle la Bible, conçoit et engendre un être nouveau, semblable à lui, auquel il peut imposer le nom d'"homme" ("j'ai acquis un homme"), prend pour ainsi dire possession de l'humanité même, ou mieux, en reprend possession. Ceci, toutefois, advient d'une manière qui diffère de celle par laquelle il avait pris possession de tous les autres êtres vivants (animalia), quand il leur avait imposé le nom. En effet, alors, il était devenu leur Seigneur, commençant à réaliser le mandat du Créateur: "Soumettez la terre et dominez-la" Gn 1,28.

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3. Par contre, la première partie de ce mandat: "Fructifiez et multipliez-vous, remplissez la terre" Gn 1,28 cèle un autre contenu et indique un autre élément. Dans cette "connaissance" où ils donnent naissance à un être semblable à eux, dont ils peuvent dire ensemble qu'il est "chair de ma chair, os de mes os" Gn 2,24, l'homme et la femme sont pour ainsi dire "ravis" ensemble, pris en possession, tous deux ensemble, par l'humanité qu'eux-mêmes, dans l'union et dans la "connaissance" réciproque, veulent exprimer de manière nouvelle, en prendre nouvellement possession, la tirant d'eux-mêmes, de leur propre humanité, de l'admirable maturité masculine et féminine de leur corps et enfin - à travers toute la succession des conceptions et générations humaines dès l'origine - du mystère même de la Création.

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4. En ce sens, on peut expliquer la "connaissance" biblique comme "possession". Est-il possible d'y voir quelque équivalence biblique avec l'"éros"? Il s'agit ici de deux milieux conceptuels, de deux langages: biblique et platonicien; ce n'est qu'avec extrême prudence qu'ils peuvent s'interpréter l'un par l'autre.(*) Il ne semble pas, par contre, que dans la révélation originelle figure l'idée de la possession de la femme par l'homme, ou vice-versa comme s'il s'agissait d'un objet. Mais on sait, d'autre part, que du fait de leur nature pécheresse contractée à la suite du péché originel, l'homme et la femme doivent reconstruire, laborieusement, la signification du don réciproque désintéressé. Ceci sera l'objet de nos prochaines analyses.
Note - (*)Selon Platon, l'éros est l'amour assoiffé du Beau transcendant et exprime l'insatiabilité tendant à son éternel objet; il élève toujours, donc, ce qui est humain vers le divin qui est seul en mesure d'apaiser la nostalgie de l'âme emprisonnée dans la matière; c'est un amour qui ne recule même pas devant le plus grand effort pour parvenir à l'extase de l'union; c'est donc un amour égocentrique et avide, bien que tendu vers des valeurs sublimes (cf. A. NYGREN, Erôs et Agape, Paris 1951, vol. II, pp. 9-10). Au cours des siècles, à travers de nombreuses transformations, la signification de l'éros a été réduite à des caractères purement sexuels. Est symptomatique à ce propos le texte de P. Chauchard qui semble même refuser à l'"éros" les caractéristiques de l'amour humain: " La cérébralisation de la sexualité ne réside pas dans les trucs techniques ennuyeux, mais dans la pleine reconnaissance de sa spiritualité du fait qu'Eros n'est humain qu'animé par Agape et qu'Agape exige l'incarnation dans Erôs " (P. CHAUCHARD, Vice des vertus, vertus des vices, Paris 1963, p. 147). La confrontation de la "connaissance" biblique avec l'éros de Platon révèle la divergence de ces deux conceptions. La conception platonicienne se base sur la nostalgie du Beau transcendant et sur la fuite hors de la matière; la conception biblique, au contraire, est orientée vers la réalité concrète, et elle ignore tant le dualisme de l'esprit et de la matière que l'hostilité spécifique envers la matière. "Et Dieu vit que c'était bien" Gn 1,10 Gn 1,12 Gn 1,18 Gn 1,21 Gn 1,25 Alors que le concept platonicien de l'éros va au-delà de la portée biblique de la "connaissance" humaine, le concept contemporain semble trop restreint. La "connaissance" biblique ne se limite pas à satisfaire les instincts et la jouissance hédoniste, mais elle est un acte pleinement humain, tendant consciemment à la procréation; elle est également l'expression de l'amour entre personnes Gn 29,20 1S 1,8 2S 12,24.

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5. La révélation du corps, contenue dans le Livre de la Genèse, particulièrement au chapitre 3, démontre à l'évidence que le cycle de la "connaissance-génération", profondément enraciné dans le potentiel du corps humain, a été soumis, après le péché, à la loi de la souffrance et de la mort. Dieu-Yahvé dit: "Je vais multiplier tes souffrances et tes grossesses: c'est dans la souffrance que tu enfanteras des fils" Gn 3,16. L'horizon de la mort s'ouvre devant l'homme, en même temps que la signification génératrice du corps, dans l'acte de "connaissance" réciproque des conjoints. Et voilà que le premier être masculin impose à sa femme le nom d'Eve, "parce qu'elle fut mère de tout vivant" Gn 3,20, alors qu'il avait déjà entendu les termes de la sentence qui déterminait toute la perspective de l'existence humaine "au- dedans" de la connaissance du bien et du mal. Cette perspective est confirmée par ces paroles: "Tu retourneras au sol, puisque c'est de lui que tu as été pris, car tu es poussière et tu retourneras en poussière" Gn 3,19.
Le caractère radical de cette sentence est confirmé à l'évidence par les expériences de toute l'histoire terrestre de l'homme. L'ombre de la mort couvre toute la perspective de la vie humaine sur la terre, vie qui a été insérée dans le cycle biblique original de la "connaissance-génération". L'homme qui a rompu l'alliance avec son Créateur en cueillant le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, Dieu-Yahvé l'a écarté de l'arbre de la vie: " Maintenant il faut éviter qu'il étende sa main, prenne aussi de l'arbre de vie, en mange et vive à jamais" Gn 3,22. Ainsi, la vie que l'homme a reçue dans le mystère de la création ne lui a pas été enlevée, mais ramenée entre les limites de la conception, de la naissance et de la mort, et, de plus, aggravée par les perspectives de l'état héréditaire de pécheur; en un certain sens, toutefois, elle lui est donnée à nouveau comme tâche dans le même cycle à répétition continue. La phrase: "Adam s'unit ("connut") à Eve, sa femme, qui conçut et engendra ..." est comme un sceau imprimé dans la révélation originaire du corps, "à l'origine" même de l'histoire de l'homme sur la terre. Cette histoire se forme toujours de nouveau dans sa dimension la plus fondamentale, quasi dès "l'origine", moyennant la "connaissance-génération" même dont parle le Livre de la Genèse.

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6. Et ainsi, chaque homme porte en lui-même le mystère de son "origine", étroitement lié à la conscience de la signification génératrice du corps. Genèse 4,1-2 semble se taire au sujet du rapport existant entre la signification génératrice du corps et sa signification conjugale. Peut-être n'est-ce encore ni le moment ni le lieu pour éclaircir ce rapport, même si cela semble indispensable dans les dernières analyses. Il faudra, alors, poser de nouveau les questions liées à l'apparition de la honte chez l'homme, honte de sa masculinité et de sa féminité, qu'auparavant il n'éprouvait pas. En ce moment, toutefois, ceci passe au second plan. Reste, par contre, au premier plan le fait qu'"Adam s'unit ("connut") à Eve sa femme qui conçut et engendra". Ceci, précisément, est le seuil de l'histoire de l'homme. C'est son "commencement" sur la terre. Sur ce seuil se tient l'être humain, comme homme et femme, et il a conscience de la signification génératrice de son propre corps: la masculinité cèle en soi la signification de la paternité, la féminité celle de la maternité. Au nom de cette signification, le Christ donnera un jour sa réponse catégorique à la question posée par les pharisiens (Mt 19; Mc 10). Nous, par contre, pénétrant le simple contenu de cette réponse, nous cherchons en même temps à mettre en lumière le complexe de cette "origine" à laquelle le Christ s'est référé. C'est en elle que la théologie du corps plonge ses racines.

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7. La conscience de la signification du corps et la conscience de sa signification génératrice viennent en contact, chez l'homme, avec la conscience de la mort dont il porte, pour ainsi dire, l'inévitable horizon en lui-même. Et cependant, dans l'histoire de l'homme, revient toujours le cycle "connaissance-génération" où la vie lutte toujours et de nouveau avec l'inexorable perspective de la mort et toujours la surmonte. C'est comme si la raison de cette opiniâtreté de la vie qui se manifeste dans la "génération" était toujours la "connaissance" même grâce à laquelle l'homme surmonte la solitude de son propre être et, ainsi, est de nouveau décidé à affirmer cet être dans un " autre ". Et tous deux, l'homme et la femme, l'affirment dans le nouvel être engendré. Dans cette affirmation, la "connaissance" biblique semble acquérir une dimension intérieure encore plus grande. Elle semble s'insérer dans cette "vision" même de Dieu qui termine le premier récit de la création de l'homme et qui concerne "l'homme" et "la femme" faits "à l'image de Dieu": "Dieu vit ce qu'il avait fait... et c'était très bien " (Gn 1,31). Malgré toutes les expériences de sa propre vie, malgré ses souffrances, sa propre désillusion, son état de pécheur et, enfin, malgré la perspective de la mort inéluctable, l'homme ne cesse jamais de mettre " la connaissance " au " début " de la " génération "; et ainsi, il semble qu'il participe à la première "vision" de Dieu lui- même: "II vit... et voilà que c'était très bien ". Et toujours, il confirme à nouveau la vérité de ces paroles.



Le mariage accomplissement d'une vocation

Le 2 avril 1980

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Aujourd'hui notre rencontre a lieu au coeur de la Semaine Sainte, exactement à la veille de ce "triduum pascal", point culminant et lumière de toute l'Année liturgique. Nous sommes sur le point de revivre les jours solennels et décisifs durant lesquels s'accomplit l'oeuvre de la Rédemption humaine: ces jours où, en mourant, le Christ a détruit notre mort; où, en ressuscitant, il nous a rendu la vie.
Il est nécessaire que chacun de nous se sente personnellement impliqué dans le mystère que, cette année encore, la Liturgie renouvelle pour nous. Je vous exhorte donc, cordialement, à participer avec foi aux saintes célébrations de ces prochains jours et à vouloir de toutes vos forces mourir au péché et ressusciter toujours plus pleinement à la vie nouvelle que le Seigneur nous a apportée.
Reprenons maintenant l'examen du thème que nous traitons désormais depuis quelque temps.

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1. L'Evangile selon saint Matthieu et celui selon saint Marc nous rapportent la réponse que Jésus fit aux pharisiens qui l'interrogeaient sur l'indissolubilité du mariage et demandaient pourquoi la loi de Moïse permettait, dans certains cas, la répudiation "moyennant un acte de divorce". Après leur avoir rappelé les premiers chapitres de la Genèse, le Christ leur répondit: "N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme et dit: "Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu'une seule chair? Ainsi, ils ne seront plus deux, mais une seule chair." Eh bien! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer". Puis, répondant à leur question sur la loi de Moïse, Jésus affirma: "C'est en raison de votre caractère intraitable que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; mais à l'origine, il n'en fut pas ainsi" Mt 19,8-11 Mc 12,2-6. Dans sa réponse, le Christ se réfère deux fois à "l'origine" et c'est pourquoi, au cours de nos analyses, nous avons, nous aussi, tenté d'éclaircir le plus nettement possible la signification de cette "origine" qui est le premier héritage dans le monde de tout être humain, homme et femme, la première attestation de l'identité humaine selon la parole révélée, la première source de la certitude de sa vocation en tant que personne humaine créée à l'image de Dieu lui-même.

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2. La réponse du Christ a une signification historique - mais pas seulement historique. Les hommes en tout temps posent des questions à ce sujet. Nos contemporains également, mais ceux-ci se réfèrent, non plus à "l'acte de répudiation" de Moïse, mais à d'autres circonstances et à d'autres lois. Leurs questions sont chargées de problèmes qu'ignoraient les interlocuteurs du Christ, ses contemporains. Nous connaissons les questions concernant le mariage et la famille qui, au dernier Concile, ont été posées au pape Paul VI et qui, en cette période post-conciliaire, ne cessent d'être posées, jour après jour, dans les circonstances les plus variées. Elles proviennent de personnes seules, de conjoints, de fiancés, de jeunes; mais aussi d'écrivains, de journalistes, de politiciens, d'économistes, de démographes, en somme de tous les milieux de la culture et de la civilisation contemporaines.
Je pense que, parmi les réponses que le Christ donnerait aux hommes de notre temps, à leurs questions souvent impatientes, celle qu'il donna jadis aux pharisiens serait encore l'essentielle. Répondant à ces demandes, Jésus ferait d'abord et avant tout état de l'"origine". Et peut-être même le ferait-il de manière plus décidée, plus absolue, étant donné que la situation, tant intérieure que culturelle de l'homme d'aujourd'hui semble s'éloigner de cette "origine" et assumer des formes et des dimensions qui divergent de l'image biblique de "l'origine" en des points toujours plus distants.
Il n'est, toutefois, aucune de ces situations qui "surprendrait" le Christ et je suppose qu'il n'en continuerait pas moins à se référer "à l'origine".

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3. C'est pour cette raison que la réponse du Christ exigeait une analyse particulièrement approfondie. En effet, cette réponse rappelle des vérités élémentaires, fondamentales, au sujet de l'être humain en tant qu'homme et que femme. C'est la réponse qui nous permet d'entrevoir la structure même de l'identité humaine dans les dimensions du mystère de la création et, en même temps, dans les perspectives du mystère de la Rédemption. Il n'y aurait pas moyen, sans cela, d'édifier une anthropologie "théologique" et, dans son contexte, une "théologie du corps" d'où la vision pleinement chrétienne du mariage et de la famille tire également son origine. C'est ce que Paul VI a relevé quand, dans son Encyclique consacrée aux problèmes du mariage et de la procréation dans sa signification humainement et chrétiennement responsable, il a fait appel à la "vision intégrale de l'homme" HV 7. On peut dire que, dans sa réponse aux pharisiens, Jésus a montré également à ses interlocuteurs cette "vision intégrale de l'homme", sans laquelle il serait impossible de donner une réponse appropriée aux interrogations relatives au mariage et à la procréation. Et, précisément, cette "vision intégrale de l'homme" doit être formée à partir de "l'origine".
Ceci n'est pas moins valable pour la mentalité contemporaine que pour les interlocuteurs du Christ, fût-ce même de manière différente. Nous sommes en effet les fils d'une époque où, en raison du développement de diverses disciplines, cette vision intégrale de l'homme peut facilement être rejetée et remplacée par de multiples conceptions partielles qui, insistant sur l'un ou l'autre aspect du compositum humanum, ne touchent pas l'integrum de l'homme, ou le laissent en dehors de leur propre champ visuel. Viennent ensuite s'y insérer diverses tendances culturelles qui, se basant sur ces vérités partielles, formulent leurs propositions et leurs indications d'ordre pratique au sujet du comportement humain et, plus souvent encore, à propos de la manière de se comporter avec l'"homme".
Alors l'homme devient un objet de techniques déterminées plutôt que le sujet responsable de ses propres actions. Par sa réponse aux pharisiens le Christ indique aussi qu'il veut que l'être humain, homme et femme, soit ce sujet-là, le sujet qui décide de ses propres actions à la lumière de la vérité intégrale sur lui-même, en tant que vérité originelle, c'est- à-dire fondement des expériences authentiquement humaines. C'est cela la vérité que le Christ nous fait chercher "à l'origine". Et c'est ainsi que nous nous tournons vers les premiers chapitres du Livre de la Genèse.

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4. L'étude de ces chapitres nous rend, peut-être plus que d'autres, conscients de la signification et de la nécessité de la "théologie du corps". L'"origine" nous apprend relativement peu sur le corps humain, au sens naturaliste contemporain du terme. A ce point de vue, nous nous trouvons dans la présente étude à un niveau tout à fait "préscientifique". Nous ne savons presque rien sur les structures intérieures et les régulations qui conditionnent l'organisme humain. En même temps toutefois - peut-être à cause de l'antiquité du texte - la vérité importante pour la vision intégrale de l'homme se révèle de manière simple et complète. Cette vérité concerne la signification du corps humain dans la structure du sujet personnel. Puis, l'analyse de ces textes archaïques nous permet d'étendre cette signification à tout le domaine de "l'inter-subjectivité" humaine, spécialement dans l'éternel rapport homme-femme. Grâce à quoi nous acquérons au sujet de ce rapport une optique que nous devons nécessairement mettre à la base de toute la science humaine relative à la sexualité humaine au sens bio-physiologique. Ce qui ne signifie nullement que nous devions renoncer à cette science ou nous priver de ses résultats. Au contraire: s'ils peuvent nous apprendre quelque chose sur l'éducation de l'homme, dans sa masculinité et dans sa féminité, et sur les questions du mariage et de la procréation, il faut toujours - tenant compte des divers éléments de la science contemporaine -en arriver à ce qui est fondamental et essentiellement personnel, tant dans chaque individu, homme ou femme, que dans leurs rapports réciproques.
C'est précisément à ce point que la réflexion sur l'archaïque texte de la Genèse se révèle irremplaçable. Elle constitue réellement l'"origine" de la théologie du corps. Le fait que la théologie comprend également le corps ne doit étonner personne et moins encore surprendre qui est conscient du mystère et de la réalité de l'Incarnation. Du fait que le Verbe s'est fait chair, le corps est entré, dirais-je, par la porte principale dans la théologie, c'est-à-dire dans la science qui a pour objet la divinité. L'incarnation - et la Rédemption qui en découle - sont également devenues la source définitive de la sacramentalité du mariage; nous en parlerons plus amplement au moment opportun.

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5. Les demandes faites par l'homme contemporain sont également celles que font les chrétiens: ceux qui se préparent au sacrement du mariage et ceux qui vivent déjà dans le mariage, qui est le sacrement de l'Eglise. Ces demandes ne sont pas seulement celles de la science: elles sont plus encore celles de la vie humaine. Tant et tant d'hommes et tant de chrétiens cherchent dans le mariage l'accomplissement de leur vocation. Et très nombreux sont ceux qui veulent y trouver la voie du salut et de la sainteté.
Pour eux est particulièrement importante la réponse que le Christ a donnée aux pharisiens, zélateurs de l'Ancien Testament. Ceux qui cherchent dans le mariage l'accomplissement de leur propre vocation humaine et chrétienne sont appelés à faire de cette "théologie du corps", dont nous trouvons l'"origine" dans les premiers chapitres de la Genèse, la substance de leur vie et de leur comportement. En effet, sur le chemin de cette vocation, il est absolument indispensable d'avoir profondément conscience de la signification du corps, dans sa masculinité et dans sa féminité. Et il n'est pas moins nécessaire d'avoir une conscience précise de la signification conjugale du corps, de sa signification génératrice - étant donné que tout ceci, qui forme le contenu de la vie des époux, doit constamment trouver sa dimension pleine et personnelle dans la coexistence, dans le comportement, dans les sentiments. Et tout ceci d'autant plus que règne une civilisation conditionnée par une manière de penser et de juger nettement matérialiste et utilitaire. La bio-physiologie contemporaine peut fournir de nombreuses informations précises sur la sexualité humaine. Toutefois la connaissance personnelle de la dignité du corps humain et du sexe doit être puisée également à d'autres sources. La parole de Dieu Lui-même en est tout particulièrement une: elle contient la révélation du corps, celle qui remonte à l'"origine".
Combien significatif est le fait que le Christ, dans sa réponse à toutes ces questions, ordonne à l'homme de retourner de certaine manière au seuil de son histoire théologique! Il demande de se placer à la frontière qui sépare l'"innocence-félicité" originelle et l'héritage de la première chute. N'est-ce pas qu'il veut, de cette manière, lui dire que la voie sur laquelle il engage l'être humain - homme-femme - dans le sacrement du mariage, c'est-à-dire la voie de la Rédemption du corps, consiste nécessairement à récupérer cette dignité dans laquelle s'accomplit simultanément la vraie signification du corps humain, sa signification personnelle et sa signification "de communion"?

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6. Pour le moment, nous terminerons ici la première partie de nos méditations consacrées à ce thème si important. Pour donner une réponse exhaustive à nos demandes, parfois angoissées, sur le mariage - ou encore, plus exactement, sur la signification du corps - nous ne pouvons pas faire fond seulement sur ce que le Christ a répondu aux pharisiens en faisant état de l'"origine" Mt 19,3. Nous devons également prendre en considération toutes ses autres déclarations desquelles il en ressort spécialement deux, de caractère particulièrement synthétique: la première, du discours sur la montagne à propos des possibilités du coeur humain relativement à la concupiscence du corps Mt 5,8 et la seconde quand Jésus fait état de la future résurrection Mt 22,24-30 Mc 12,18-27 Lc 20,27-36.


2002 Magistère Mariage 901