1983 Documents postconciliaires 5201
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TROISIEME PARTIE
(Ratio Studiorum)
CHAPITRE I
La Ratio Institutionis Sacerdotalis a défini la visée des études ainsi que la place de la formation intellectuelle dans l'ensemble de la formation au ministère presbytéral . Avant l'énoncé des programmes relatifs à chaque discipline, on présente ici les étapes (Par.1), les acteurs (Par. 2) et les moyens pédagogiques fondamentaux (Par. 3) de cette formation. Tout comme pour la Ratio Institutionis Sacerdotalis, la présente Ratio Studiorum remplace celle de 1983 en l'adaptant à la situation actuelle et en la complétant.
Quand une année propédeutique est instituée, on veillera à donner un enseignement spécifiquement adapté aux objectifs propres de cette année. On s'efforcera de coordonner le programme de cette année propédeutique et le programme d'ensemble des études du séminaire.
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1- LES ETAPES DE LA FORMATION INTELLECTUELLE
Aux diverses étapes de la préparation à l'ordination et au ministère presbytéral, correspondent différents moments de la formation intellectuelle, en fonction des cheminements à respecter et des découvertes progressives à faire.
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11- Le premier cycle
Les éducateurs doivent être particulièrement attentifs à la situation des candidats: ceux-ci arrivent au séminaire après des parcours humains et chrétiens variés. Ils sont différents tant du point de vue de la formation et de l'éducation reçues que des motivations et de l'expérience spirituelles.
En premier cycle, la formation intellectuelle a un caractère de fondation et d'initiation. Elle comporte:
- d'une part, la philosophie - qui représente la dominante des études - et les sciences de l'homme;
- d'autre part, une introduction - nourrie de l'étude de l'Ecriture Sainte - au mystère du Christ OT 14 OT 16 et à l'étude de l'agir chrétien; on y ajoutera quelques données fondamentales concernant la spiritualité, la liturgie et l'histoire de l'Eglise.
Les études aideront les séminaristes:
- à orienter progressivement leur vie chrétienne vers le ministère sacerdotal;
- à développer et à approfondir une foi personnelle et structurée, située de manière réfléchie dans la foi de l'Eglise, grâce surtout à l'étude du mystère du salut qui se révèle en Jésus-Christ et se déploie dans son Eglise. L'étude rigoureuse et la méditation savoureuse de la Bible les aideront à percevoir le développement historique de la Révélation et leur apprendront à recevoir la Parole de Dieu dans toute sa richesse et avec ses exigences;
- à objectiver les questions existentielles de l'homme sur sa liberté et sur sa relation au monde, à la personne et à Dieu OT 15 PDV 52. Ces questions sont souvent vécues de manière subjective et particulière. Une initiation philosophique doit permettre d'en faire une approche réfléchie. Elle doit intégrer les grandes traditions philosophiques qui ont marqué les formulations théologiques chrétiennes. Elle doit aussi présenter et évaluer les courants de pensée contemporains. Dans l'ensemble de cette démarche, on veillera à mettre en place les fondements de la connaissance de la vérité et les éléments logiques nécessaires à l'exercice raisonné de l'esprit critique.
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12 - Le second cycle
Dans le cadre de l'organisation générale des études, le second cycle a sa caractéristique propre. L'étude de la théologie fait entrer dans la liberté et "l'obéissance de la foi" Jn 8,32 Rm 16,26 qui, avec les connaissances qu'elle apporte, assurent la capacité de discernement. Ainsi, cette étude favorise-t-elle chez le séminariste une progressive maturation qui lui permettra d'être un pasteur. En ce sens, le souci pastoral doit imprégner toutes les études OT 19 et RIS n 132.2 .
La structuration personnelle de la foi se poursuit au second cycle en intégrant les exigences objectives d'une formation de pasteur:
- l'accueil du contenu objectif de la foi de l'Eglise, dans la fidélité à la Tradition vivante et au Magistère;
- la formation au discernement théologique, en initiant les séminaristes à la diversité des expressions historiques et culturelles de la foi, et cela dans un contexte de dialogue oecuménique et interreligieux;
- la capacité de transmettre la foi et de proposer de façon adéquate le mystère du Christ aux hommes d'aujourd'hui;
- la compréhension du statut du langage rationnel dans l'annonce de l'Evangile afin de savoir s'adresser à la raison des hommes d'aujourd'hui.
Les objectifs propres du second cycle requièrent qu'une part prépondérante soit donnée, dans les programmes, à l'étude de l'Ecriture Sainte et à la théologie systématique (dogmatique et morale) en les articulant selon les perspectives de Dei Verbum DV 24 OT 16 PDV 53.
C'est autour de cet axe central de la formation intellectuelle que se poursuivent les études entreprises pendant le premier cycle, en y intégrant des études de patristique, de droit canonique et de théologie pastorale.
Dans ce contexte, on abordera l'étude de quelques questions philosophiques liées soit au contenu même de la théologie, soit aux problèmes de l'inculturation de la foi dans le monde d'aujourd'hui.
Il importe en outre de se rappeler que l'étude de la philosophie et de la théologie est une authentique formation pastorale pour veiller de façon juste à l'équilibre entre le temps consacré à la formation intellectuelle et celui consacré à l'initiation aux tâches pastorales (particulièrement en dernière année de séminaire). Il est non moins important d'aider les séminaristes à comprendre comment leur réflexion biblique, philosophique et théologique forge en eux le sens pastoral et les prépare à remplir leur mission de pasteur.
Enfin, dans l'un et l'autre cycles, on favorisera l'étude des langues anciennes et modernes, pour permettre un accès direct aux textes originaux - bibliques et théologiques - et une meilleure connaissance de la culture et de la mentalité de ceux qui les ont produits.
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2- LES ACTEURS DE LA FORMATION INTELLECTUELLE
La formation théologique des futurs prêtres, étant sauve la responsabilité propre de l'évêque qui a la charge du séminaire ou, pour un séminaire interdiocésain, des évêques concernés CIC 243 CIC 259 Par. 2, relève de la responsabilité de l'équipe animatrice (De ce point de vue, les Séminaires universitaires sont en lien organique avec les Facultés de théologie auxquelles ils confient la formation intellectuelle de leurs candidats). Avec cette équipe, le supérieur veille en particulier à ce que "l'entière doctrine catholique fondée sur la Révélation" soit enseignée CIC 252 Par. 1; il veille aussi à la cohérence de tout l'enseignement et à la manière dont il est reçu. La formation intellectuelle suppose la présence d'un nombre suffisant de professeurs compétents et disposant du temps nécessaire pour un travail personnel.
L'équipe animatrice veille aussi à assurer les conditions d'une bonne collaboration avec les intervenants extérieurs, notamment par des rencontres régulières qui permettent d'harmoniser les différents enseignements. Si un directeur spirituel est nommé sans appartenir à l'équipe animatrice , il participe aux échanges entre professeurs, afin de connaître le déroulement des études dans lesquelles sont engagés les séminaristes.
La tâche d'enseignement engage à un titre spécial à la fidélité à la Parole de Dieu et à une adhésion pleine et loyale à l'enseignement de l'Eglise et du Magistère. Le Serment de Fidélité, que les enseignants sont invités à prêter, exprime cet engagement dans la mission reçue.
L'un des membres de l'équipe animatrice peut être particulièrement chargé de la coordination des études, soit pour l'ensemble d'un cycle, soit pour chaque année du cursus.
Les séminaristes tireront grand profit à bénéficier de l'accompagnement d'un tuteur personnel qui les guide dans leur travail et les aide à percevoir la cohérence de l'enseignement reçu ainsi que sa portée pastorale.
Comme dans les autres domaines de la formation , il faut promouvoir une participation active des séminaristes, pour qu'ils soient coresponsables de leur propre formation intellectuelle. Premiers acteurs de leur formation, ils auront à coeur de collaborer "à l'action éducative que l'Esprit" poursuit par les "médiations" du séminaire PDV 69, en s'engageant pleinement dans la recherche de la vérité, en sachant se donner les objectifs nécessaires et en faisant les évaluations qui conviennent.
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3- LES MOYENS PEDAGOGIQUES
31- Les méthodes pédagogiques
Elles visent à favoriser à la fois l'accueil et la réception d'un enseignement, l'assimilation personnelle et la capacité de communication. Tenant compte de la nature de la théologie, elles intégreront tout autant l'engagement personnel de la liberté, constitutif de la foi, que la dimension ecclésiale d'écoute et de respect.
A côté des cours magistraux, on donnera une juste place aux travaux de groupe, aux travaux dirigés et, surtout aux "séminaires" qui aident à percevoir l'interaction entre l'Ecriture, la théologie et la philosophie. Ils seront l'occasion de lectures de textes - notamment la lecture intégrale des livres de la Bible -, d'exposés oraux, de débats et de travaux écrits. La fécondité des différentes méthodes de travail dépend de l'effort personnel fourni par chacun; l'étude personnelle, en effet, est indispensable pour la bonne réception de l'enseignement et l'acquisition de l'habitus du travail intellectuel.
Dans la diversité des méthodes, il convient d'assurer l'unité et la cohérence de la formation intellectuelle de telle sorte que les séminaristes perçoivent "l'étroite unité de toute la doctrine de la foi" CIC 254 Par. 1.
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32 - Evaluation des connaissances
On vérifiera régulièrement l'assimilation personnelle des connaissances par des examens oraux et des travaux écrits. Ces contrôles, en cherchant à favoriser le développement d'une pensée personnelle, permettront en outre d'évaluer la capacité des séminaristes à établir des synthèses et à transmettre convenablement, par la parole et par l'écriture, les connaissances acquises.
Chaque fois que cela sera possible, les études seront sanctionnées par les grades universitaires (Baccalauréat en théologie, Certificats de langues bibliques) délivrés sous la responsabilité d'une Faculté de théologie. A cet égard, il est nécessaire qu'une collaboration soit développée entre les Universités catholiques et les séminaires, tant pour l'enseignement que pour les examens. Dans le cas d'une admission en Faculté, cette collaboration facilitera la prise en compte des études déjà effectuées dans un séminaire.
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33- Bibliothèque
Les centres de formation doivent disposer de bibliothèques spécialisées bien équipées; les séminaristes auront facilement accès aux instruments de travail nécessaires.
Les formateurs veilleront à entretenir et mettre à jour un fonds adapté aux exigences spécifiques de la formation intellectuelle des futurs prêtres.
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CHAPITRE II
Dans la ligne des orientations générales définies dans la Ratio Institutions Sacerdotalis RIS n. 13 et dans le premier chapitre de cette Ratio Studiorum, chaque discipline est présentée selon le plan suivant: visée, programme (Les programmes proposés par cette Ratio Studiorum sont indicatifs; c'est pourquoi ils sont présentés ici en caractères italiques. Chaque séminaire ou institution de formation sacerdotale élaborera son programme d'enseignement en conformité avec cette Ratio Studiorum, mais en tenant compte de la situation concrète du séminaire, de ses candidats, de ses moyens d'enseignements ... CIC 242-243), pédagogie. On a cherché aussi à bien distinguer, par matière, l'enseignement dispensé au premier cycle et celui qui relève du second cycle. Les indications horaires qui y sont annexées fournissent un temps global qu'on peut répartir équivalemment, selon les méthodes pédagogiques utilisées.
A la fin de ce chapitre, un tableau récapitulatif présente les masses horaires attribuées à chaque discipline, selon les années du cursus. Ce tableau est établi sur la base de trente semaines de cours par année de formation; il s'agit là d'un cadre général qu'on adaptera en fonction des possibilités et particularités de chaque séminaire, en veillant à respecter les grands équilibres d'ensemble dans l'enseignement proposé.
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1- PHILOSOPHIE
Horaire:
- premier cycle: six heures hebdomadaires pendant deux ans;
- second cycle: trente heures annuelles.
VISEE
Aujourd'hui comme hier, nulle personne humaine ne peut éluder indéfiniment le questionnement sur elle-même et sa liberté, sur le monde, sur l'absolu ou sur Dieu, sur son aptitude à connaître la vérité, bref sur le sens de l'existence. "Parce que la raison est capable d'atteindre, avec une authentique certitude, la réalité intelligible" GS 15, la philosophie offre un terrain unique de rencontre et de dialogue entre croyants et incroyants; elle présente à cet égard un enjeu apostolique évident.
La Révélation non seulement ne supprime pas, mais renouvelle les interrogations communes à tous et les réponses ébauchées. Ainsi, l'étude de la théologie ne rend pas inutile celle de la philosophie: elle la présuppose pour mieux servir l'intelligence de la foi qu'elle veut susciter. Par ailleurs, la science oblige la raison du croyant à répondre de sa foi puisque "les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu" GS 36.
Pour ces motifs, l'étude de la philosophie est une dimension essentielle de la formation intellectuelle des futurs prêtres PDV 52. En premier cycle, elle sera matière principale. Elle se poursuivra en second cycle.
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OBJECTIFS:
L'enseignement s'efforcera de donner des bases solides conduisant "à une compréhension et à une interprétation plus profondes de la personne, de sa liberté, de ses relations avec le monde et avec Dieu" PDV 52.
L'étude philosophique contribue à éveiller l'intelligence à la recherche du sens, à une authentique liberté de penser et à une saine critique. Elle fournira des instruments pour favoriser un tel éveil et pour acquérir l'amour de la vérité. Dans un univers culturel éclaté et tenté par le subjectivisme et le relativisme, elle maintiendra l'intelligence personnelle dans une tension constante vers la totalité du réel qui sache intégrer l'altérité. On apprendra ainsi à être soi-même dans le dialogue avec tous, en se rendant particulièrement accueillant aux nouvelles générations.
La philosophie doit aider le séminariste à acquérir et "développer une conscience réfléchie du rapport constitutif qui existe entre l'esprit humain et la vérité, vérité qui se révèle pleinement à nous en Jésus-Christ" PDV 52. On s'efforcera de "susciter chez les séminaristes l'amour de la vérité qui doit être rigoureusement cherchée, observée, démontrée, avec en même temps une honnête reconnaissance des limites de la connaissance humaine" OT 15. La philosophie doit pouvoir montrer que la foi ne peut pas faire abstraction de la raison ni dispenser de l'effort de "penser" ses contenus PDV 52.
La formation philosophique dans les séminaires ne peut se limiter à un "art de la discussion" ni à une enquête où l'on recueille et décrit les données de l'expérience. Elle suppose une réflexion sérieuse menée à la lumière de principes métaphysiques (Cf. Sacrée Congrégation pour l'Education Catholique, Lettre aux évêques sur l'enseignement de la philosophie dans les séminaires - 20.1.1972). Et on doit porter une attention particulière au lien unissant la philosophie avec les questions qui préoccupent nos contemporains comme le séminariste lui-même OT 15.
Tout en les distinguant du discours philosophique proprement dit, on accordera une importance particulière aux sciences de l'homme; en effet, "pour une compréhension plus profonde de l'homme et des phénomènes sociaux, en vue d'un exercice aussi 'incarné' que possible du ministère pastoral, les sciences de l'homme, comme on les appelle, sont d'une utilité certaine" ... (Elles) "aident le futur prêtre à prolonger l'action du Christ qui s'est fait contemporain des hommes de son temps" PDV 52. Les sciences de l'homme fournissent des outils d'analyse de la réalité sociale; elles permettent une évaluation spécifique des situations changeantes; elles aident à établir et à poursuivre un dialogue avec les hommes de toute opinion.
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MOYENS
L'enseignement philosophique "s'appuiera sur le patrimoine à jamais valable" auquel la tradition ecclésiale reconnaît une valeur particulière; il "faut tenir compte également des recherches philosophiques contemporaines, spécialement celles qui exercent une plus grande influence" dans notre pays OT 15.
Dans l'ensemble de ce parcours philosophique, on donnera nécessairement une place importante à l'histoire de la philosophie, en présentant les solutions principales apportées aux problèmes du monde et de la vie par les grands penseurs de l'humanité au cours des siècles jusqu'à l'époque contemporaine. Au second cycle, particulièrement dans les dernières années, on veillera à faire entrer les séminaristes dans une réflexion sur leurs connaissances et dans un discernement personnel par rapport aux courants de pensée contemporains.
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PROGRAMME
Premier Cycle
métaphysique
- Profil historique de la question.
- La question du sens de l'existence; le problème du mal.
- L'ontologie: les structures de l'être; l'étant et l'être.
- La question de l'Etre et son caractère transcendant.
- Les preuves classiques de l'existence de Dieu et leurs critiques.
- Présentation critique d'un certain nombre d'approches de Dieu.
- Réflexion sur l'athéisme contemporain et ses sources.
- Les interrogations métaphysiques aujourd'hui.
Anthropologie Philosophique
- Profil historique de la question.
- Nature et destinée de l'homme: - le corps et l'âme; - sa spiritualité; son immortalité.
- liberté et dignité de la personne.
- L'homme et l'altérité: - le monde; - autrui; - Dieu.
- L'homme et le temps.
- Désir, historicité, espérance.
- L'art / l'esthétique.
Sciences de l'homme
- Eléments de linguistique.
- Eléments de psychologie.
- Eléments de sociologie.
epistémologie
- Profil historique de la question.
- La théorie de la connaissance.
- Examen critique des principales réductions du problème épistémologique.
- Dépassement des critères inadéquats et partiels de la vérité: l'empirisme, le pragmatisme, le relativisme, etc.
- La différence épistémologique (sujet-objet) et son rapport avec la différence ontologique.
- Le statut des différentes sciences.
- Principes d'herméneutique et philosophie du langage.
Philosophie morale
- Données fondamentales en vue de mettre justement en place les éléments rationnels du jugement moral: le bien, le mal, la conscience, les vertus, le bonheur, le devoir, l'obligation, la raison, le sentiment ...
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Second Cycle
Dans ce deuxième temps de la formation, la réflexion philosophique cherchera à s'articuler davantage sur la théologie et la pastorale, tout en conservant sa spécificité et sa manière de questionner.
Philosophie de la religion
- L'expérience religieuse; l'analyse de la croyance comme attitude humaine spécifique.
- La situation épistémologique du discours religieux ou théologique.
- Repérage des courants philosophiques ou anthropologiques sous-jacents aux prises de position théologique ou pastorale contemporaines.
- Analyse des formes que prend le phénomène religieux aujourd'hui et réflexion sur les conditions du dialogue interreligieux.
Philosophie morale et politique
- Ceci peut être traité en lien avec le cours de théologie morale spéciale.
Etude de quelques auteurs contemporains pour eux-mêmes
Questions diverses ...
- en articulation à la christologie: la question de Dieu comme question de l'homo viator;
- en articulation à l'anthropologie théologique: l'histoire comme lieu où l'homme vit en quête de sens et cherche Dieu;
- en lien avec l'ecclésiologie et la sacramentaire: le langage et la pensée symboliques;
- en lien avec l'étude de la Révélation (Théologie fondamentale): comprendre, agir, croire.
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PEDAGOGIE
L'enseignement de la philosophie devra s'efforcer de concilier les exigences suivantes:
- le respect de l'autonomie de la démarche philosophique;
- le souci de créer des liens avec les autres disciplines, notamment la théologie.
- l'incitation à la lecture des textes des grands auteurs, voire, selon les capacités de chaque étudiant, un écrit philosophique en entier;
- la réalisation de fiches de lecture, de résumés ou de travaux écrits, pour que les étudiants découvrent par eux-mêmes les articulations de la pensée d'un auteur et ses présupposés, et qu'ils puissent ensuite, éventuellement, les critiquer.
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2. ECRITURE SAINTE
Horaire:
premier cycle: trois heures hebdomadaires pendant deux ans;
second cycle: quatre heures hebdomadaires pendant deux ans,
puis deux heures hebdomadaires pendant deux ans.
VISEE
"Les Saintes Ecritures contiennent la Parole de Dieu et, puisqu'elles sont inspirées, elles sont vraiment cette Parole; que l'étude de l'Ecriture Sainte soit donc pour la théologie comme son âme" DV 24. Aussi les séminaristes seront-ils conduits à "acquérir une intelligence toujours plus profonde des Saintes Ecritures", à les "scruter", afin que leur esprit soit éclairé, leur volonté affermie. Ils grandiront ainsi dans l'amour de Dieu et des hommes DV 23.
La Parole de Dieu est le fondement permanent de la foi et de la vie de l'Eglise. Les Ecritures en sont l'expression privilégiée, comme texte, et comme texte inspiré. Comme texte, elles relèvent des méthodes de lecture et d'analyse qui s'appliquent à tout écrit. Comme texte inspiré, elles relèvent d'une lecture croyante et ecclésiale, qui reconnaît en elles la Parole que Dieu adresse à son peuple. Il s'agit donc, à la fois, de se soumettre au texte selon la rigueur des techniques de lecture, et d'accueillir la Parole de Dieu à l'intérieur d'un acte de lecture qui se veut croyant et ecclésial.
"La charge d'interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l'Eglise dont l'autorité s'exerce au nom de Jésus-Christ" DV 10. En entreprenant aujourd'hui un acte ecclésial de lecture des Ecritures, professeurs et séminaristes s'inscrivent dans la Tradition qui porte la Parole de Dieu DV 9.
Le séminaire vise à former des prêtres compétents dans la lecture et l'interprétation des textes bibliques, familiers de la Parole et capables de la dire aujourd'hui de manière fidèle et responsable. La mission particulière des ministres ordonnés requiert de leur part, dans l'homélie, la connaissance du "sens littéral" des Ecritures pour en exposer le "sens plénier" avec assurance, sans tomber dans des interprétations partielles ou partiales qui réduiraient l'Ecriture à un simple faire valoir d'une opinion personnelle.
L'enseignement de l'Ecriture Sainte doit permettre aux séminaristes de s'ouvrir à la Révélation, de l'accueillir, de la comprendre et de l'inscrire dans leur vie, en vue de l'annoncer, quand ils seront prêtres, conformément à la foi de l'Eglise.
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PROGRAMME
Une réelle progression pédagogique doit être assurée entre les deux cycles. Le premier cycle a incontestablement un rôle d'initiation. On évitera de mettre en début de parcours les textes les plus difficiles et les plus discutés. Ces difficultés seront plus efficacement abordées en second cycle, qui se prête mieux à un travail d'approfondissement.
Un document de la Commission biblique pontificale l'a souligné: il est fondamental d'être capable d'entrer dans l'intelligence des rapports entre l'Ancien et le Nouveau Testaments ("L'Interprétation de la Bible dans l'Eglise", 15 avril 1993). Par ailleurs, l'expérience montre les bienfaits d'une alternance dans l'étude des livres de l'un et l'autre Testaments. Cette alternance admet plusieurs variantes en fonction des rapports internes aux écrits bibliques, de la cohérence entre programmes bibliques et théologiques, et des besoins des séminaristes aux différentes étapes de leur formation.
Différents types de programmes sont possibles; pour les élaborer de manière plus précise, on pourra tenir compte des repères qui suivent.
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Premier cycle
Pour faire entrer les séminaristes dans l'intelligence de Dieu qui s'est révélé progressivement au sein d'un peuple et dans une histoire, on commencera par une introduction générale qui comprendra plusieurs éléments: présentation des différentes parties de la Bible et de leurs grandes lignes; mise en place d'un cadre historique suffisamment précis; quelques aperçus méthodologiques; une première approche des problèmes du Canon et de l'inspiration. -- La lecture des livres de Samuel et des Rois, par exemple, se recommande à cette étape. Cette lecture se poursuivra par certains écrits prophétiques et aboutira, en respectant le déroulement de l'histoire du salut, à l'étude d'un ou des évangiles synoptiques. -- Dès le premier cycle, parce que le psautier est école de prière et qu'il est abondamment repris dans la prière de l'Eglise, on pourra commencer l'étude des Psaumes, soit dans le cadre des cours d'exégèse, soit dans le cadre de la formation liturgique et spirituelle.
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Second cycle
Les deux premières années du second cycle feront jouer l'alternance Ancien et Nouveau Testaments, selon les modalités propres à chaque maison. Une année pourra être consacrée au Pentateuque et à une présentation générale du Psautier intégrant la lecture systématique de quelques psaumes; l'autre année peut permettre l'étude de Saint Paul et des Actes des Apôtres. -- On pourra aborder en troisième année la littérature de Sagesse et les écrits johanniques, et en quatrième année l'apocalyptique juive et chrétienne et les dernières lettres apostoliques.
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PEDAGOGIE
La préoccupation majeure est d'apprendre à lire le texte des Ecritures dans toutes ses dimensions. Même si le premier cycle est un cycle d'initiation, on évitera les trop longues introductions. L'initiation se fait par la pratique de la lecture.
Une lecture approfondie et fructueuse des Ecritures exige la maîtrise de diverses méthodes d'analyse. Celles-ci ont été présentées dans le document - déjà cité - de la Commission Biblique Pontificale, L'interprétation de la Bible dans l'Eglise. C'est la référence de base qui fournit, en particulier, les principes majeurs de mise en oeuvre d'une pédagogie pour l'enseignement de l'Ecriture Sainte. On privilégiera, surtout dans les débuts, les méthodes qui permettent d'entrer plus aisément et plus efficacement dans la démarche globale d'un texte. On veillera à assurer une réelle progressivité dans l'acquisition des méthodes.
Dans l'étude d'un texte ou d'un livre de l'Ecriture, le premier effort consiste à en saisir la cohérence en son état final par sa lecture continue et l'attachement à en découvrir le "sens littéral". Cette première étape assurée, on peut chercher à détecter les étapes de sa formation. On aura bien soin de replacer chaque texte dans son contexte. Aux débutants, on proposera d'abord des textes narratifs qui paraissent plus abordables.
Chaque séminaire proposera des cours de latin, d'hébreu et de grec. Selon les séminaristes, on sera attentif à promouvoir ces langues ou l'une d'entre elles, en considérant que la connaissance du grec permet de lire le Nouveau Testament et donc "les évangiles qui, entre toutes les Ecritures, possèdent une supériorité méritée, en tant qu'ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur l'enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur" DV 18.
Le professeur apprendra aux étudiants à se servir des instruments de travail: dictionnaires, concordances, Synopses, grands commentaires. On n'oubliera pas les possibilités offertes aujourd'hui par l'informatique.
Pour rigoureux et austère que soit cet effort, la visée initiale ne doit jamais être perdue de vue. Dans leur lente maturation aussi bien que dans leur état final, les Ecritures sont paroles de vie, aliments pour la réflexion théologique et nourriture spirituelle. Elles vont de la foi à la foi.
L'enseignant aura le souci de faire découvrir aux séminaristes le trésor caché dans le champ de leur labeur.
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Articulations
Une harmonisation des programmes bibliques sera assurée entre les cycles. "Dans leur enseignement, les professeurs doivent être toujours soucieux de l'étroite unité de toute la doctrine de la foi et de son harmonie, afin que les séminaristes aient conscience d'apprendre une seule science" CIC 254 Par. 1. Dans ce but, on manifestera l'unité de la théologie en étant attentif à proposer, autant qu'il est possible, l'étude de livres bibliques qui soit en harmonie avec l'étude de textes de la Tradition qui porte cette Ecriture-là. Pour cela encore, la concertation avec les autres disciplines, en particulier la théologie, est à promouvoir à plusieurs niveaux: répartition des questions frontières, éclairage interdisciplinaire d'un même sujet, questionnement réciproque sur les enjeux fondamentaux de chaque discipline.
Une théologie de la Parole de Dieu et, particulièrement, les questions concernant l'inspiration et la vérité des Ecritures s'inscrivent mieux dans un programme théologique. Ces questions méritent cependant d'être posées dès le début d'un cours d'Ecriture sainte. A ce propos également, on se reportera au document de la Commission biblique pontificale en date du 15.4.1993, déjà cité ci-dessus.
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3. THEOLOGIE DOGMATIQUE ET FONDAMENTALE
31- THEOLOGIE PREMIER CYCLE
Horaire: trois heures hebdomadaires pendant deux ans.
VISEE
Cet enseignement poursuit un double objectif:
- vérifier et consolider l'intégration par chacun du donné objectif de la foi dont le coeur est le mystère pascal et dont le contenu global n'est autre que celui du Symbole de la foi;
- assurer une initiation à la théologie, articulée aux autres disciplines, notamment à la réflexion philosophique ainsi qu'aux méthodes et aux acquis de l'exégèse.
Il s'agit ici:
- d'aider les séminaristes à découvrir la place de l'intelligence dans la vie et le développement de la foi;
- de leur apprendre à comprendre les interférences de la foi avec la culture contemporaine, où cette foi est à vivre et à annoncer comme un stimulant pour la vie spirituelle et la pratique missionnaire;
- de leur communiquer les critères d'une pensée religieuse solide et authentiquement chrétienne.
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PROGRAMME
Seront abordées les grandes données du Credo: l'histoire du salut que Dieu offre aux hommes en se révélant à eux, le mystère du Christ où le salut pascal s'accomplit, le mystère de l'Eglise qui en témoigne et l'actualise sous l'action de l'Esprit-Saint.
En même temps qu'il offrira une première initiation au "Mystère chrétien", cet enseignement devra poser les fondements essentiels de la réflexion théologique, en ce qui concerne la Révélation, la foi et l'Eglise, de manière à assurer une véritable entrée en théologie catholique et à en faire découvrir déjà les principales préoccupations actuelles.
Plusieurs fils conducteurs peuvent permettre la mise en oeuvre de ce programme. Par exemple:
- la vérité chrétienne dans le dialogue avec les mouvements religieux et avec l'athéisme;
- économie du salut et Révélation dans le Christ;
- rapports entre Ecriture, Tradition, Magistère; les fondements du dogme;
- la spécificité du croire chrétien; "analogie de l'être" et "analogie de la foi";
- l'Eglise, sa mission et sa constitution.
Sans entreprendre les analyses approfondies et le développement systématique des traités du second cycle, il y a lieu d'assurer certains acquis sur lesquels on n'aura pas à revenir ultérieurement. Ceux-ci peuvent être abordés et soulignés dans le parcours indiqué ci-dessus ou bien traités à part (par exemple en seconde année):
- étude des grandes constitutions du Concile Vatican II: Sacrosanctum Concilium, Dei Verbum et Lumen Gentium (voir Gaudium et Spes, au moins la première partie);
- la vertu de foi;
- le thème de l'eschatologie ou des fins dernières, achèvement dans le Christ de toute l'existence humaine et de celle du monde.
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