Discours 1995 - New York, Jeudi 5 octobre 1995


AUX SOEURS CAPITULAIRES DE L’UNION ROMAINE DE L’ORDRE DE SAINTE URSULE

Jeudi 12 octobre 1995



Chères Soeurs Ursulines,

1. C’est avec joie que je vous accueille à l’occasion de votre Chapitre général. J’adresse à chacune d’entre vous un salut cordial, et tout particulièrement à votre Prieure générale, Soeur Colette Lignon. Et ma pensée se porte en ce moment vers les nombreuses communautés de votre Institut, réparties dans les cinq continents. Je remercie le Seigneur pour votre présence dans l’Eglise et je lui demande de vous aider à remplir fructueusement votre mission de «Filles de sainte Angèle, face aux défis du monde, à l’approche du XXIème siècle», comme le dit le thème de vos assises capitulaires.

Soyez des filles fidèles de sainte Angèle Merici, trouvant dans le charisme de votre fondatrice une inspiration renouvelée. Son expérience spirituelle et ecclésiale s’est située dans l’Italie de la première moitié du XVIème siècle. Mais ses intuitions centrales demeurent tout aussi essentielles pour vous. Le Christ était pour Angèle le centre de tout: elle s’était consacrée à lui d’un coeur sans partage. Et elle avait saisi que le Christ était lui-même la voie sur laquelle on devait accompagner les adolescentes pour les aider à mûrir, ainsi que le lui avait suggéré dans sa jeunesse sa vision de l’échelle de Jacob: elle avait vu, avec les anges, un grand nombre de jeunes filles monter vers le ciel.
Son oeuvre répondait à un besoin particulièrement vif de cette époque et toujours actuel: en effet, au cours de la Renaissance comme maintenant, une sorte de néo-paganisme se répandait; aujourd’hui l’influence des médias renforce encore ce courant. Il est d’autant plus important de conduire un travail sérieux de formation, spécialement à l’intention des jeunes femmes qui sont appelées à jouer dans la société un rôle décisif, à commencer par leur fonction dans la cellule vitale qu’est et que demeure la famille.

2. Cela nous amène au deuxième aspect de votre thème: être Ursuline veut dire être, comme Angèle et à sa suite, «en mission, face aux défis du monde». Quels sont les défis du monde contemporain? Le Concile Vatican II l’a bien mis en lumière dans la Constitution «Gaudium et Spes», dont nous allons célébrer le mois prochain le trentième anniversaire. Le Magistère pontifical n’a pas cessé de reprendre et de préciser cet enseignement ces dernières années, afin d’éclairer la mission de l’Eglise à travers les changements rapides de notre époque.

Chères Soeurs, je voudrais vous redire les défis urgents qui se présentent dans les domaines où vous êtes appelées à travailler. Je pense à l’indifférence devant l’expérience religieuse, une indifférence qui n’a rien de naturel mais que des conditionnements culturels provoquent; je pense à la confusion qui règne au sujet des valeurs morales, et cela risque de réduire toujours plus la capacité de discerner objectivement ce qui est le bien et ce qui est le mal; je pense à la crise de la famille et aux contradictions que l’on constate dans le domaine de la sauvegarde et de la promotion de la vie humaine.

Vous savez bien que l’Eglise est engagée sur ces fronts. Moi-même, à maintes reprises et particulièrement cette année, j’ai redit que les femmes jouent un rôle déterminant pour relever ces défis. Il est donc évident que, dans cette situation sociale, culturelle et ecclésiale, le témoignage de sainte Angèle Merici et de ses filles spirituelles garde toute sa valeur. Le développement de votre Institut dans le monde entier vous appelle à mener l’analyse de ces problèmes de manière concrète et à vous engager à en trouver les réponses dans les situations différentes où vous avez à travailler. Il ne fait pas de doute, cependant, que les grands défis sont désormais planétaires et que travailler pour la promotion des jeunes générations à partir d’un projet chrétien intégral, cela veut dire travailler pour le bien de tout être humain et de toute l’humanité.

3. Le thème de votre Chapitre comprenait un troisième aspect: votre responsabilité à l’égard de la génération qui va franchir le seuil, désormais proche, du XXIème siècle. Chères Soeurs, je vous exhorte à aborder dans la foi et dans l’espérance chrétienne ce moment important pour notre histoire et à y discerner un appel de la Providence, une invitation à travailler avec une ardeur renouvelée dans la vigne du Seigneur, pour son Règne de justice, d’amour et de paix.

Dans ce contexte, je voudrais vous encourager à poursuivre avec enthousiasme votre tâche éducative. Devant les défis que présente le monde au seuil de l’an 2000, Angèle Merici reprendrait certainement avec vous le choix qu’elle avait fait au milieu du deuxième millénaire, c’est-à-dire qu’elle choisirait de se consacrer au Christ et, en son nom, aux jeunes générations, afin que les hommes et les femmes du XXIème siècle soient fermes dans la foi, dans l’espérance et dans la charité, et que, formés aux vertus évangéliques, ils sachent bien remplir leur rôle dans leur famille et dans leur vie professionnelle.

Je voudrais conclure en élevant vers le Seigneur une prière particulière, par l’intercession de la Très Sainte Vierge, de sainte Ursule et de sainte Angèle Merici: que l’Esprit Saint vous éclaire dans vos choix, vous donne la force de les mettre en oeuvre pour la gloire de Dieu et vous rappelle que Dieu est glorifié, grâce au mystère pascal du Christ, en l’homme vivant. Pour que la grâce du Seigneur vous accompagne et vous soutienne sur votre route, je vous donne de grand coeur la Bénédiction Apostolique, à vous toutes comme à toutes les communautés de l’Union romaine de l’Ordre de sainte Ursule.



AU CONSEIL PONTIFICAL COR UNUM

Vendredi 27 octobre 1995

Messieurs les Cardinaux,
Chers Frères dans l’Épiscopat,
Chers Amis,

1. Soyez les bienvenus, vous qui exprimez et qui traduisez activement cet amour du Christ qui nous presse de servir les pauvres, ainsi que le dit votre thème de réflexion : « Caritas Christi urget nos (2Co 5,14). Un engagement en faveur des pauvres ». Je remercie M. le cardinal Etchegaray de sa présentation des travaux que vous menez. Et j’adresse un salut très cordial aux membres nouvellement intégrés au Conseil pontifical Cor Unum. J’aimerais aussi me faire l’interprète de la gratitude de toute l’Église pour l’oeuvre accomplie par le Conseil, dont nous célébrerons l’an prochain le vingt-cinquième anniversaire de la fondation par mon prédécesseur le Pape Paul VI. Cette reconnaissance va également à toutes les Organisations caritatives que vous représentez ici : leur activité demeure irremplaçable non seulement en raison de leur assistance généreuse et compétente aux plus démunis, mais aussi en raison de leur rôle d’animation au sein de toute la communauté ecclésiale.

Sur bien des points, votre action s’inspire de la Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps, document majeur du Concile Vatican II dont nous nous apprêtons à célébrer le trentième anniversaire de la promulgation. À cette occasion, je tiens à rendre grâce au Seigneur, car la fécondité de cet acte conciliaire a été grande pour le service de l’homme, qui est la vocation de l’Église et qui est spécialement votre service.

2. Le choix de votre thème de réflexion répond directement à l’intention qui a présidé à la création de Cor Unum, car il exprime quelque chose d’essentiel pour les disciples du Christ. Comme je l’ai dit naguère, « toute la vie du Christ fut un continuel enseignement : […] son amour de l’homme, sa prédilection pour les petits et les pauvres » font partie « de l’actuation de sa parole et de l’accomplissement de la Révélation » (Catechesi tradendae CTR 9). Oui, l’amour, manifesté dans la parole et la vie du Rédempteur, est premier dans toute vie chrétienne.

Nous serons jugés sur l’amour. Il faut avoir le courage de méditer les paroles graves de saint Jean : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière […]. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, il ne sait où il va » (1Jn 2,10-11). Pour s’engager en faveur des pauvres, il s’agit donc avant tout d’aimer son prochain sans discrimination. Voulons-nous une civilisation de l’amour qui concerne toute l’humanité, ou une civilisation du repli chacun sur soi, où l’amour est absent et qui conduit inexorablement à un monde qui « ne sait où il va » ?

Les suites du Sommet de Copenhague

3. Vous vous proposez à juste titre d’étudier les actions possibles pour que le Conseil Cor Unum, grâce à son expérience à l’échelle de toute l’Église, participe de manière organique aux instances où s’élaborent les orientations économiques et sociales en vue de lutter contre la pauvreté. Il s’agit notamment de la mise en oeuvre des engagements pris solennellement par le Sommet mondial pour le développement social tenu par les Nations Unies à Copenhague, en ce qui concerne « l’urgente nécessité de s’attaquer aux problèmes sociaux les plus graves, en particulier la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale » (Déclaration de Copenhague [version préliminaire], n. 2).

Étant donné l’importance d’un témoignage commun et d’une action concertée, dans la perspective du renouvellement de la collaboration internationale que beaucoup attendent, le Conseil pontifical Cor Unum est disponible pour aider à l’animation et à la coordination des instances catholiques destinées à promouvoir la solidarité.

Pour l’Église, il est clair que, comme l’a souligné l’Encyclique Sollicitudo rei socialis, « l’amour préférentiel pour les pauvres » est « une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité chrétienne […], elle s’applique également à nos responsabilités sociales. […] Les responsables des nations et des Organisations internationales, tandis qu’ils ont l’obligation de toujours considérer comme prioritaire dans leurs plans la vraie dimension humaine, ne doivent pas oublier de donner la première place au phénomène croissant de la pauvreté » (SRS 42).

Lutter contre la pauvreté est une exigence de la charité dont les dimensions sont celles de la vie sociale dans le monde entier, c’est-à-dire celles des relations entre les peuples. Cela répond à l’une des intentions manifestées par le Pape Paul VI lorsqu’il fondait le Conseil pontifical Cor Unum. Il écrivait alors : « Il appartient à notre charge de rappeler à toutes les nations qu’elles ont entre elles le même devoir de solidarité que celui qui s’impose aux hommes pris individuellement » (Lettre Amoris officio, 15 juillet 1971). Il importe donc de conduire la lutte contre la pauvreté sur tous les plans, celui de l’entraide de personne à personne, celui des responsabilités sociales qui incombent à la collectivité nationale et celui de la solidarité internationale, sans laquelle on ne parviendra pas au développement durable, attendu avant tout par un milliard de pauvres dans le monde.

4. Le Saint-Siège apprécie le consensus du Sommet de Copenhague qui a affirmé le devoir de « mieux répondre aux besoins matériels et spirituels des individus, de leurs familles et des communautés dans lesquels ils vivent » (Déclaration [version préliminaire], n. 3). Et cette Assemblée a eu le courage de faire une analyse ample du phénomène de la pauvreté (cf. Programme d’action [version préliminaire], chap. II).

Ainsi, tous ceux qui refusent la fatalité de la pauvreté doivent collaborer normalement avec les responsables de leurs pays pour élaborer et mettre en oeuvre des politiques généreuses et contribuer à y impliquer tous les agents sociaux et économiques. Il s’agit de ne jamais accepter que soit bafouée la dignité de tant de frères et soeurs en humanité qui, à présent, restent démunis pour leur subsistance et leur emploi, leur santé et leur éducation ou encore leur participation responsable à la vie publique.

L’Église n’entend évidemment pas se substituer aux pouvoirs publics. Il reste que, comme on l’admet de plus en plus, un problème aussi massif que celui de la pauvreté ne pourra trouver de solution sans les initiatives des Organisations non gouvernementales.

Dans cette perspective, nous pensons nécessaire que les institutions et les associations ecclésiales disposent de la liberté d’agir sans entraves dans la société, notamment dans les pays les plus défavorisés, où le partenariat demeure indispensable entre les initiatives publiques et privées.

Et, quand il s’agit de guérir les malades, d’éduquer les enfants, de prendre en charge les orphelins ou d’accueillir les étrangers, nous recherchons évidemment la complémentarité entre les services assurés par l’État et ceux qui sont pris en charge par l’Église, par les autres chrétiens ou par des adeptes d’autres traditions spirituelles.

On doit évoquer ici le soutien nécessaire aux populations les plus éprouvées par les conflits qui déchirent trop de régions du monde. Je remercie ceux qui font face promptement et avec courage aux situations d’urgence, mais je conjure tous les acteurs de la solidarité de continuer à soutenir ces peuples jusqu’à ce qu’ils parviennent à rebâtir ce qui a été détruit et à assurer leur développement humain intégral, condition indispensable pour consolider la paix.

Les pauvres doivent pouvoir prendre leur sort en main

5. Je tiens à souligner particulièrement un aspect dont on prend de mieux en mieux conscience : l’éradication de la pauvreté ne sera réalisée sérieusement que lorsque les pauvres eux-mêmes pourront prendre leur sort en main, lorsqu’ils seront associés à la conception et à la mise en oeuvre des programmes qui les concernent directement. C’est à ce prix qu’ils retrouveront toute leur dignité. Le partenariat fraternel de leurs compatriotes plus favorisés est certes nécessaire, mais, sans agir eux-mêmes, ils ne parviendront pas à développer toutes leurs capacités pour accéder au bien-être matériel et à l’épanouissement spirituel.

6. Caritas Christi urget nos : la préparation du grand Jubilé de la Rédemption comporte l’insistance sur la vertu théologale de charité. Il est dans votre vocation de contribuer à animer et à coordonner le grand mouvement qui doit porter les chrétiens à se montrer toujours plus fidèles à l’Évangile de l’amour. Vous le faites au fil des ans, notamment dans les campagnes de Carême ; vous aurez à participer spécialement à la préparation de l’année 1999, en lien avec le Comité central de l’Année Sainte, pour recueillir les fruits d’une expérience bimillénaire de la charité et suggérer les efforts nouveaux que demande notre époque.

Au terme de cet entretien, je voudrais prier avec vous Dieu riche en miséricorde, afin qu’il nous rende toujours plus proches des pauvres et ouverts à toute détresse, qu’il rende nos mains secourables, qu’il fasse de toute l’humanité une communauté de frères et de soeurs unis dans l’amour vrai qu’il a répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint. Dans cette espérance, je vous accorde la bénédiction apostolique.



AUX MEMBRES DE L’ASSOCIATION «PRO PETRI SEDE»

Samedi 28 octobre 1995




Mijnheer de Algemeen aalmoezenier,
Dames en Heren,



… Votre présence comme délégués de l’association Pro Petri Sede, née de la fidélité de vos prédécesseurs au Siège Apostolique, m’offre la possibilité de vous exprimer mes remerciements pour ce que vous faites dans l’Eglise. Je voudrais en particulier vous manifester ma gratitude pour votre contribution généreuse au moment de ma visite en Belgique pour la béatification du Père Damien de Veuster, qui a manifesté à un degré suprême que l’amour du Christ conduit à aimer ses frères jusqu’à la limite de ses forces.

Je tiens aussi à vous renouveler mon soutien et ma confiance. L’Eglise compte sur ses fils et ses filles pour sa croissance et pour faire découvrir à nos contemporains le mystère chrétien, qui donne le sens de toute vie humaine. Chacun de nous, à sa manière, doit répondre à l’exhortation du Christ: «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples»[2]. Dans cet esprit, on apprécie que votre revue Témoignage s’attache à exposer des aspects importants de la foi et de l’histoire de l’Eglise, qui sont le trésor de la communauté chrétienne.

Au terme de notre rencontre, je vous confie aux Apôtres Pierre et Paul, vous-mêmes, ainsi que les membres de vos familles et de votre association, auxquels je vous demande de transmettre mes salutations cordiales; de grand coeur, je vous accorde la Bénédiction Apostolique.


[1] Gaudium et Spes, (GS 88), 1.
[2] (Mt 28,19).



AUX PÈLERINS VENUS POUR LES BÉATIFICATIONS DE MARIA THERESIA SCHERER, MARIA BERNARDA BÜTLER ET MARGUERITE BAYS

Lundi 30 octobre 1995




Chers Frères dans l’Episcopat,
Frères et Soeurs,

Je suis heureux de vous accueillir à l’occasion de la béatification de Maria Theresia Scherer, de Maria Bernarda Bütler et de Marguerite Bays, qui ont vécu le charisme propre de saint François d’Assise, chacune à sa manière. J’adresse tout d’abord un cordial salut à vos Pasteurs, qui vous ont conduits pendant vos journées de pèlerinage. Je vous remercie d’être venus aussi nombreux. Je souhaite que ces journées au coeur de l’Eglise produisent en vous des fruits de grâce et de sainteté.

… Les trois nouvelles bienheureuses avaient aussi un très grand amour pour l’Eglise et pour ceux qui, en son sein, ont reçu un ministère épiscopal, sacerdotal ou diaconal. A vous tous, il appartient aujourd’hui d’aider et de soutenir les ministres du Christ. «Ayez à coeur de faire toutes choses dans la concorde, sous la présidence de l’Evêque». En formant sans cesse autour d’eux une précieuse couronne spirituelle, vous montrez la communion de toute l’Eglise autour des Successeurs des Apôtres et vous contribuez à édifier le Corps du Christ.

Au terme de cette audience, j’invoque sur vous tous l’intercession des nouvelles bienheureuses et, avec les évêques ici présents, je vous accorde de grand coeur la Bénédiction Apostolique.


Novembre 1995


À S.Exc. M. JEAN-LOUIS LUCET, NOUVEL AMBASSADEUR DE FRANCE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Lundi 13 novembre 1995



Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec grand plaisir que j’accueille Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui l’accréditent en qualité d’Ambassadeur de France près le Saint-Siège. Comme vous l’avez dit et comme Monsieur le Président de la République s’est plu à le souligner dans le message qu’il a eu la délicate attention de m’adresser le mois dernier, les relations du Saint-Siège et de la République Française sont marquées par la confiance et appelées à se développer dans le sens d’une collaboration toujours plus étroite et toujours plus harmonieuse.

Vous avez bien voulu rappeler, Monsieur l’Ambassadeur, que la défense des vraies valeurs n’a cessé d’être un souci permanent du Saint-Siège. Je tiens à vous remercier vivement, ainsi que les Autorités que vous représentez, pour l’attention renouvelée à la mission du Siège Apostolique, dont vous venez de rappeler avec vigueur quelques aspects les plus marquants, dans la défense du droit des personnes et des peuples, dans la promotion de la justice, de la liberté et de la paix.

A l’heure où l’homme risque de devenir l’esclave de techniques que Dieu lui a permis d’inventer, il importe de redire, avec l’ensemble de la tradition humaniste dont votre pays peut être justement fier, que «science sans conscience n’est que ruine de l’âme». Ainsi, les positions récemment prises par le Saint-Siège lors de la conférence de Pékin n’ont eu d’autre objet que d’aider les instances internationales à se doter de dispositions législatives qui soient réellement au service du développement de toute personne et de l’institution familiale qui demeure le pivot de la vie sociale. Jamais le Successeur de Pierre et l’ensemble de l’Eglise ne pourront se résoudre à voir l’être humain, pour qui le Christ a donné sa vie, amoindri dans sa dimension spirituelle, personnelle et sociale ou réduit à un simple objet d’expérimentation. C’est dans cet esprit que l’Eglise vit sa mission prophétique, appelant à ce que vous venez de nommer la «résistance spirituelle» et le «courage dans la défense des valeurs». Sans doute les incompréhensions sur la position de l’Eglise en cette matière ne manqueront-elles pas, mais il demeurera toujours indispensable d’aider l’homme à rester fidèle à sa vocation d’être spirituel, fait pour la vie, par Dieu et pour Dieu. Dans cet esprit, je salue les efforts qui sont réalisés dans votre pays pour aider les personnes et les familles en difficulté. Dans l’adversité, il importe que tous les membres de la communauté nationale fassent preuve d’une solidarité et d’une charité toujours plus grandes, en ayant le coeur ouvert pour répondre aux détresses humaines.

Par son histoire et par sa position géographique, votre pays est ouvert sur le monde, en particulier sur le continent africain. Vos compatriotes ont été nombreux à quitter leur patrie pour venir en aide aux pays en voie de développement, pour les accompagner dans la recherche d’une vie sociale toujours plus autonome et plus démocratique, pour leur fournir les assistances techniques, sanitaires et éducatives nécessaires à leur épanouissement. Monseigneur Eugène de Mazenod, que je canoniserai prochainement, en est un exemple. Cette longue tradition de présence française en Afrique a rendu votre pays particulièrement sensible au calvaire des populations déchirées par la guerre civile et par les multiples conflits ethniques. Tout spécialement, je n’oublie pas les efforts déployés, lors de la tragédie vécue par le Rwanda, pour venir en aide aux victimes civiles. Le Saint-Siège, qui pour sa part apporte sa contribution au développement du continent africain, sait qu’il peut compter sur le gouvernement français et sur la générosité de la France pour continuer à venir en aide aux pays en voie de développement. A long terme, l’aide et la formation des peuples autochtones constituent une réponse appropriée pour l’affermissement de la paix et pour le règlement des conflits ethniques qui ensanglantent encore l’Afrique.

On ne peut passer sous silence les conflits meurtriers qui se déroulent à nos portes depuis de trop nombreuses années. Des hommes et des femmes sont bafoués dans leur dignité personnelle la plus fondamentale. A ce propos, je garde présents à l’esprit les récentes interventions et les courageux engagements des Autorités françaises et de leurs compatriotes pour apporter l’aide généreuse aux populations martyrisées et pour favoriser la recherche de la paix en Bosnie-Herzégovine, qui doit désormais constituer pour l’ensemble de la communauté internationale une priorité et une urgence. Une paix durable ne peut advenir sans que soient véritablement prises en compte les aspirations des peuples et que soit favorisée la convivialité entre les cultures.

Cette année, l’Eglise en France fête le centenaire de plusieurs de ses prestigieux lieux d’enseignement universitaire, qui a permis de faire connaître largement la culture française sur tous les continents, et en particulier à Rome dont vous venez d’évoquer la riche présence d’établissements qui portent le flambeau de la vie intellectuelle de votre pays. Vous savez l’attachement de l’Eglise à l’éducation de la jeunesse et à la recherche scientifique, qui participent à la formation humaine et spirituelle des générations futures et qui permettent à nos contemporains de découvrir le sens de l’existence personnelle et communautaire, ainsi que leur responsabilité spécifique dans la gestion des affaires du monde. Dans ce sens, les catholiques de France ont à coeur de participer activement à la vie publique et de servir leur pays, dans le respect des sensibilités différentes qui forment le tissu social français, en s’appuyant sur les valeurs fondamentales qui sont, depuis les débuts de l’ère chrétienne, le trésor commun du peuple de France. En effet, la richesse culturelle et spirituelle française, et plus largement européenne, repose sur le sens et la dignité de toute vie humaine, sur la place de la famille pour l’édification de la société. Aujourd’hui plus qu’hier, alors que les liens entre les générations tendent à s’estomper, les jeunes ont besoin, pour se développer intellectuellement, psychologiquement et spirituellement, d’un foyer stable où ils reçoivent l’affection et où ils apprennent, à travers le témoignage de leurs aînés et grâce à l’éducation, les valeurs nécessaires à leur vie personnelle et à une vie conviviale avec toutes les personnes qui composent la société. C’est pourquoi je souhaite que l’Eglise catholique, consciente de ses responsabilités dans la recherche du bien commun, trouve toujours mieux sa place dans la société française et, en particulier, que les moyens de communication sociale aient le souci de contribuer à faire connaître son véritable visage.

Je n’oublie pas que votre pays est le siège d’une haute instance européenne et qu’elle développe depuis longtemps sa tradition d’ouverture aux autres pays du continent. Permettez-moi de saluer les efforts accomplis pour que se construise l’Europe, une Europe ouverte aux nations qui sortent à peine de cette grande épreuve du communisme. Celles-ci ont besoin d’un soutien vigoureux des Etats ayant une forte tradition démocratique pour réaliser les réformes sociales qui s’imposent, pour mettre en place les structures appropriées et pour donner à leurs citoyens l’éducation civique nécessaire à la prise en main de la res publica. C’est la force de l’Europe de pouvoir unir des peuples, dans le respect légitime des souverainetés nationales et des cultures spécifiques, par la coopération dans les multiples domaines de la vie commune, ainsi que dans le développement de la solidarité et de la charité. En s’engageant résolument dans cette voie, l’Europe ouvrira la voie à une ère de paix sur l’ensemble du continent.

Au cours des deux années à venir, il me sera donné de retrouver avec une joie profonde le sol de votre patrie. Le 1500ème anniversaire du baptême de Clovis donnera l’occasion de rappeler l’enracinement chrétien de votre nation, sa vocation profonde et la grandeur des saints qu’elle a vu naître. Façonnée par l’annonce du message de l’Evangile, la France doit continuer à assurer à chacun de ses enfants et la liberté de conscience et la possibilité d’avoir un accès direct aux sources de sa Tradition. Ma rencontre avec les jeunes me permettra de les inviter à un nouvel élan dans la vie quotidienne, en leur redisant que le Christ leur fait confiance, qu’il les appelle à être des membres actifs de la société et de l’Eglise, et les responsables de leur vie personnelle, de leur avenir et de l’avenir de leur pays.

Par votre intermédiaire, Monsieur l’Ambassadeur, je veux redire à Monsieur le Président de la République et à tous vos compatriotes combien je fais miennes leurs préoccupations et leurs désirs de construire une société où chaque personne ait sa place, indépendamment de ses sensibilités et de sa croyance, mais où tous participent activement à l’édification de la maison commune.

Vous voici désormais, Monsieur l’Ambassadeur, héritier d’une longue tradition. Votre nom vient s’inscrire à la suite de prestigieux Ambassadeurs de France. Je vous offre mes voeux les meilleurs pour l’accomplissement de votre mission. Je puis vous assurer que mes collaborateurs s’efforceront de vous donner, à vous-même et à tous les membres de votre Ambassade, l’assistance dont vous pourrez avoir besoin. Et, invoquant le soutien de Dieu sur les projets et sur les aspirations de la France, je vous donne très cordialement ma Bénédiction Apostolique, ainsi qu’à vos proches et à tous ceux qui sont appelés à vous seconder dans votre charge.



À UN GROUPE DE JOURNALISTES BELGES

Jeudi 16 novembre 1995




Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec joie que je vous accueille aujourd’hui dans la maison du Successeur de Pierre, vous qui représentez l’Association des Journalistes catholiques et l’Union des Journaux catholiques de Belgique. Votre présence ravive en mon coeur le souvenir de mon voyage dans votre pays, à l’occasion de la béatification de votre compatriote, le Père Damien de Veuster.


… Je voudrais vous exprimer ma gratitude et la gratitude de l’Église pour le geste que vous accomplissez en ce jour. Je vous demande de transmettre mes remerciements chaleureux à tous vos lecteurs, qui ont répondu généreusement à votre appel et qui témoignent ainsi de leur attention et de leur attachement à la mission de l’Église universelle. Je confie votre vie professionnelle de journalistes à l’intercession de saint François de Sales, votre saint patron, pour que votre travail soit toujours davantage un service de nos contemporains. En effet, par l’information et l’analyse des faits de société, vous vous attachez à ouvrir le coeur de vos frères à des réalités qui dépassent leur horizon quotidien; vous les rendez attentifs aux détresses d’hommes et de femmes défigurés dans leur dignité; vous les aidez à se réjouir des réussites réalisées dans la gestion de le création et dans les recherches techniques et scientifiques. En tout cela, vous contribuez à relier les hommes entre eux et vous participez à l’édification de la grande famille humaine, en tissant des liens invisibles entre les personnes, les liens de la solidarité et de l’attention amoureuse, car tout homme est notre frère.

Au terme de notre rencontre, en demandant au Christ de vous accompagner sur votre route, je vous accorde de grand coeur ma Bénédiction Apostolique, ainsi qu’à vos familles, à tous vos confrères et à l’ensemble de vos lecteurs.

[1] S. Clementis Alexandrini Dialogus de Trinitate, 1.



AUX PARTICIPANTS À LA PLENARIA DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PROMOTION DE L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

Vendredi 17 novembre 1995



Monsieur le Cardinal,
Chers Amis,

1. Je suis heureux de vous accueillir alors que se termine la plenaria du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, à laquelle vous avez participé. Je veux vous dire combien je vous suis uni alors que, par votre travail au sein du Conseil, vous avez manifesté votre volonté de demeurer fidèles à la parole du Seigneur et de collaborer tous ensemble, pour que se réalise sa prière: «Que tous soient un afin que le monde croie» [1].

Je remercie de tout coeur Monsieur le Cardinal Edward Idris Cassidy, votre Président, pour les paroles qu’il vient de m’adresser et pour les informations qui m’ont été communiquées sur le travail que vous avez accompli au cours de cette semaine.

2. Votre réunion a eu lieu après la publication d’une série de documents importants sur l’oecuménisme et sur ses implications, à l’intérieur de l’Eglise catholique comme dans nos relations avec nos Frères des autres Eglises et Communautés ecclésiales dont nous estimons profondément l’engagement chrétien; c’est avec eux tous que nous désirons avoir toujours plus de contacts, pour nous acheminer ensemble vers le grand Jubilé de l’An 2000.

Le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’oecuménisme, publié en 1993, avec mon approbation, par le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, constitue un guide sûr et éclairant pour tous les catholiques. Il permet que notre marche vers l’unité s’accomplisse dans l’harmonie, par des voies qui peuvent réellement conduire à ce but. Pour ma part, trente ans après la promulgation du décret conciliaire «Unitatis Redintegratio», j’ai voulu renforcer et approfondir cette orientation en publiant l’encyclique «Ut Unum Sint», réaffirmant ainsi la validité des principes que le Concile a établis pour l’engagement oecuménique de l’Eglise catholique. Cela fut aussi l’occasion pour mettre en évidence des fruits positifs dans nos relations avec les autres chrétiens, que l’application de ces principes avait produits, et pour en rendre grâce, ainsi que pour redire la détermination de l’Eglise catholique à continuer sur cette voie jusqu’au but désiré. L’expérience a montré que l’effort de renouveau de l’Eglise et l’effort oecuménique sont inséparables. En effet, le renouveau a permis de jeter un autre regard sur nos frères chrétiens et sur leurs communautés. L’engagement oecuménique nous permet en outre de poursuivre notre renouveau, dans la fidélité, tout en tenant compte de l’attente de nos frères. J’ai voulu et je veux de nouveau encourager cette immense entreprise et raviver sans cesse l’espérance confiante fondée sur la parole du Seigneur. Et nous savons que cette espérance ne peut pas décevoir [2].

3. Vous avez centré votre travail sur les documents que je viens d’évoquer, dans la perspective soulignée par la Lettre apostolique «Tertio Millennio Adveniente» sur la préparation du «grand Jubilé». Ces différents textes forment un ensemble cohérent, apte à favoriser la recherche de la pleine unité entre les chrétiens.

Pour cela, vous avez examiné comment le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’oecuménisme a été reçu dans les différentes Eglises locales, car la réception active des orientations oecuméniques du IIème Concile du Vatican est plus que jamais nécessaire. L’application du Directoire doit conduire à l’assimilation des orientations dans toute l’Eglise catholique, surtout dans les régions où les situations politiques et sociales, ou même les tensions religieuses, n’en ont pas jusqu’ici donné la possibilité.

4. Vous avez étudié en particulier le problème de la formation oecuménique dans les séminaires et les facultés de théologie, qui constitue une des principales préoccupations du Directoire. Vous avez voulu le faire d’une manière concrète et moderne sur la base des exigences des sciences de l’éducation, qui ne peuvent se limiter à être un simple cours d’information sur le mouvement oecuménique. Je souhaite que les directives pratiques que vous avez évoquées permettent d’insérer la dimension oecuménique dans l’enseignement des différentes disciplines, par l’utilisation de la méthode interdisciplinaire et par la coopération interconfessionnelle, prévues par le Directoire oecuménique.

Cette formation est d’un enjeu essentiel pour le développement de la recherche oecuménique, pour sa promotion dans les Instituts de formation et dans la vie pastorale. Ainsi, le travail est orienté correctement, il est pleinement constructif, et l’on évite des actions irréfléchies et simplistes.

5. Approfondissant ces questions, vous avez souligné, à juste titre, le rôle des commissions oecuméniques des Conférences épiscopales et des Synodes des Eglises orientales catholiques. J’avais moi-même rappelé l’importance de ces structures locales: «Ces initiatives confirment l’engagement concret et général de l’Eglise catholique dans l’application des orientations conciliaires sur l’oecuménisme: c’est un aspect essentiel du mouvement oecuménique» [3]. Le Directoire indique les fonctions de ces commissions [4], dont le but spécifique est de promouvoir localement les relations avec les autres chrétiens, fondées sur le baptême commun. Sauvegarder cet objectif est une condition nécessaire d’une authentique action oecuménique, qui ne peut se réduire à des formes plus générales de contacts plus ou moins superficiels. Ces commissions locales contribuent de manière décisive à la maturation de tous, en vue de la pleine unité. Il est donc nécessaire d’attirer l’attention des évêques diocésains et des Conférences épiscopales sur le service que ces commissions ont rendu à la recherche de l’unité et qu’elles doivent continuer à rendre dans les nouvelles situations rencontrées, particulièrement dans certains milieux où il s’agit d’une réelle urgence.

6. Cette semaine de réflexion vous a permis d’aborder avec lucidité la question particulière de l’état de nos relations avec les autres Eglises et Communautés ecclésiales. La vue d’ensemble et l’analyse qui en a été faite donneront certainement un nouvel élan aux commissions de dialogue, pour que tous continuent à progresser vers le but ultime, la pleine unité visible, mais aussi pour que ceux qui sont engagés dans cette démarche se sentent poussés à poursuivre leurs efforts en constatant les fruits déjà produits: les convergences réalisées sont un véritable don de Dieu, pour lequel il nous faut le louer. Dans l’encyclique «Ut Unum Sint», j’ai ainsi relevé que, dans le dialogue avec les Eglises orthodoxes, «la commission mixte a pu faire de substantiels progrès» [5]. En ce qui regarde les Anciennes Eglises orientales et les controverses christologiques qui ont marqué le premier millénaire, j’ai constaté avec joie – et j’en ai rendu grâce au Seigneur – que «les contacts oecuméniques ont rendu possibles des clarifications essentielles, ce qui nous permet de confesser ensemble la foi qui nous est commune» [6].

Avec les Eglises et Communautés chrétiennes d’Occident, le dialogue théologique a abordé progressivement les thèmes énoncés par le deuxième Concile du Vatican : «Le dialogue fut et demeure fécond et riche de promesses... On a esquissé des perspectives inespérées de solution et, en même temps, on a compris la nécessité de traiter certains points de manière plus approfondie» [7]. C’est donc dans un incessant approfondissement que l’on pourra parvenir à un véritable accord touchant les questions de foi. Plus cet accord sera authentique, plus nous pourrons reconnaître que sur certains points il existe une unité de la foi, les différences portant sur les expressions, tributaires des traditions spirituelles et intellectuelles, qui se sont développées à une époque où nous n’avions pas les relations de dialogue qui se tissent aujourd’hui.

7. Les relations oecuméniques, d’autre part, ne se limitent pas aux dialogues théologiques, mais comportent aussi des contacts et des collaborations qui, non seulement procurent la connaissance réciproque, mais permettent de découvrir la valeur des convictions de nos autres frères chrétiens. C’est une occasion d’enrichissement et de progrès vers cette vraie unité, qui doit respecter les diversités légitimes et ne rien exiger au-delà du nécessaire [8].

Depuis 1965, un Groupe mixte de travail avec le Conseil oecuménique des Eglises fonctionne activement. Il organise la coopération dans les différents domaines où nous sommes invités à réaliser ensemble ce que la foi ne nous oblige pas à faire séparément. Les résultats obtenus renforcent notre volonté de poursuivre l’effort, dans une ferme confiance en Dieu qui guide ses fils vers la réalisation de son dessein dans l’histoire des hommes, par des voies mystérieuses et parfois difficiles et dures, sur lesquelles s’étend l’ombre de la Croix, annonciatrice de l’aube du jour de la Résurrection.

8. L’évaluation de la situation oecuménique et l’engagement à demander une formation oecuménique plus poussée dans les séminaires et les facultés de théologie sera une contribution importante aux aspects oecuméniques de la préparation du grand Jubilé de l’An 2000. Nous désirons ardemment que ce jour-là nous soyons plus près de l’unité et que les représentants de tous les chrétiens puissent faire monter ensemble une grande doxologie vers le Seigneur qui, par son Incarnation, nous a apporté la Rédemption. A Lui, «le même hier, aujourd’hui et toujours», la gloire dans les siècles!

Je vous accorde à tous ma Bénédiction Apostolique.

[1] (Jn 17,21).
[2] Cfr. (Rm 5,5).
[3] Ioannis Pauli PP. II (Ut Unum Sint UUS 31); cfr. Codex Iuris Canonici, (CIC 775 ).
[4] Cfr. Pontifici Consilii ad Unitatem Christianorum Fovendam Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’oecuménisme, 41-52.
[5] Ioannis Pauli PP. II (Ut Unum Sint UUS 59).
[6] Ibid. (UUS 63).
[7] Ioannis Pauli PP. II Ut Unum Sint, (UUS 69).
[8] Cfr. (Unitatis Redintegratio UR 18).




Discours 1995 - New York, Jeudi 5 octobre 1995