Discours 1996 - Vendredi 8 novembre 1996


À L'OCCASION DE LA SESSION D'INAUGURATION DU SOMMET MONDIAL SUR L'ALIMENTATION

Siège de la Fao, Rome, Mercredi 13 novembre 1996




Monsieur 1e Directeur général,
Monsieur le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

1. C'est avec une reconnaissance particulière que je réponds à votre délicate invitation à m'adresser aux délégations des 194 pays qui participent au Sommet mondial sur l'alimentation. Je vous remercie pour votre accueil chaleureux. En partageant vos préoccupations, je tiens à reconnaître et à encourager vos efforts pour venir en aide à ceux qui, enfants, femmes, vieillards ou familles, souffrent de la faim ou ne peuvent se nourrir convenablement. Pour répondre de manière appropriée aux situations dramatiques que connaissent de nombreux pays, vous avez la responsabilité d'étudier les problèmes techniques et de proposer des solutions raisonnables.

2. Dans les analyses qui ont accompagné les travaux préparatoires à votre rencontre, il est rappelé que plus de 800.000.000 de personnes souffrent encore de malnutrition et qu'il est souvent difficile de trouver immédiatement des solutions pour améliorer rapidement des situations aussi dramatiques. Cependant, nous devons les rechercher ensemble, pour qu'il n'y ait plus, côte-à-côte, des personnes affamées et d'autres qui vivent dans l'opulence, des personnes très pauvres et d'autres très riches, des personnes qui manquent du nécessaire et d'autres qui gaspillent largement. De tels contrastes entre la pauvreté et la richesse sont insupportables pour l'humanité.

Il appartient aux nations, à leurs dirigeants, à leurs acteurs économiques et à toutes les personnes de bonne volonté de rechercher toutes les possibilités de partager plus équitablement les ressources, qui ne manquent pas, et les biens de consommation; par ce partage, tous manifesteront ainsi leur sens fraternel. Il faut aussi « la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun: c'est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous » [1]. Dans cet esprit, il convient de changer les mentalités et les habitudes concernant les modes de vie et les rapports aux ressources et aux biens, ainsi que d'éduquer à l'attention au prochain et à ses besoins légitimes. Il est souhaitable que vos réflexions inspirent aussi des mesures concrètes qui constituent des moyens de lutter contre l'insécurité alimentaire dont sont victimes trop de nos frères en humanité, car, sur le plan mondial, rien ne changera si les responsables des nations ne prennent pas en compte les engagements inscrits dans votre plan d'action, pour réaliser des politiques économiques et alimentaires fondées non seulement sur le profit mais aussi sur le partage solidaire.

3. Comme vous l'avez constaté, les considérations démographiques ne sauraient, à elles seules, expliquer la distribution déficiente des ressources alimentaires. Il faut renoncer au sophisme qui consiste à affirmer qu'« être nombreux, c'est se condamner à être pauvres ». Par ses interventions, l'homme peut modifier les situations et répondre aux besoins croissants. L'éducation assurée à tous, des équipements adaptés aux réalités locales, des politiques agricoles judicieuses, des circuits économiques équitables peuvent constituer autant de facteurs qui, à long terme, produiront des effets positifs. Une population nombreuse peut se révéler source de développement parce qu'elle implique des échanges et des demandes de biens. Cela ne veut évidemment pas dire que la croissance démographique puisse être illimitée. Chaque famille a en ce domaine des devoirs et des responsabilités propres, et les politiques démographiques des États doivent respecter la dignité de la nature humaine comme les droits fondamentaux des personnes. Mais il serait illusoire de croire qu'une stabilisation arbitraire de la population mondiale ou même sa diminution pourraient directement résoudre le problème de la faim: sans le travail des jeunes, sans l'apport de la recherche scientifique, sans la solidarité entre les peuples et entre les générations, les ressources agricoles et alimentaires deviendront vraisemblablement de moins en moins sûres, et les couches les plus pauvres des populations demeureront en dessous du seuil de pauvreté et exclues des circuits économiques.

4. Il convient aussi de reconnaître que les populations soumises à des conditions d'insécurité alimentaire y sont souvent contraintes par des situations politiques qui les empêchent de travailler et de produire normalement. On pense par exemple aux pays ravagés par des conflits de toutes sortes ou supportant le poids parfois étouffant d'une dette internationale, aux réfugiés forcés de quitter leurs les terres et trop souvent laissés sans assistance, aux populations victimes d'embargos imposés sans discernement suffisant. Ce sont là, des situations qui requièrent l'usage d'instruments pacifiques pour le règlement des controverses ou des différends qui peuvent survenir, comme le suggère du reste le Plan d'Action du Sommet mondial de l'Alimentation [2].

5. Certes, je n'ignore pas que, parmi vos engagements les plus importants à long terme, figurent ceux qui concernent les formes d'investissement dans le secteur agricole et alimentaire. Une comparaison semble s'imposer ici avec les sommes employées pour l'armement ou les dépenses superflues habituellement pratiquées dans les pays les plus développés. Des choix s'imposent de façon urgente pour permettre, tant au niveau national et international qu'au niveau des différentes communautés et des familles, de dégager des moyens importants afin de garantir dans la plupart des pays la sécurité alimentaire, facteur de paix, qui ne consiste pas seulement à réaliser d'importantes réserves alimentaires mais surtout à donner à chacun et à chaque famille la possibilité de disposer à tout moment d'une nourriture suffisante.

6. Vous avez l'intention de prendre des engagements exigeants en ces domaines, spécialement dans leur dimension économique et politique. Vous voulez rechercher les mesures les plus adaptées pour favoriser la production agricole locale et la protection des terres agricoles, en préservant en même temps les ressources naturelles. Les propositions contenues dans le Plan d'action visent à ce que puissent être assurées, par des actions politiques et des dispositions législatives, une juste répartition de la propriété productive, la promotion de l'agir associatif et coopératif agricole ainsi qu'une protection de l'accès aux marchés, au bénéfice des populations paysannes. Vous avez aussi formulé des suggestions pour l'aide internationale aux pays les plus pauvres une définition équitable des termes de l'échange et de l'accès au crédit. Tout cela serait certainement insuffisant si ne venaient s'y ajouter des efforts au service de l'éducation des personnes à la justice, à la solidarité et à l'amour de tout homme, qui est un frère. Les éléments contenus dans vos différents engagements pourront devenir des forces capables de vivifier les relations entre les peuples, par un échange constant, «véritable "culture du don", qui devrait disposer chaque pays à répondre aux besoins des plus défavorisés », comme je le disais lors du 50ème anniversaire de la FAO [3]. La sécurité alimentaire sera le fruit de décisions inspirées par une éthique de la solidarité et non seulement le résultat d'opérations d'entraide.

7. Dans la lettre « Tertio Millennio Adveniente », écrite pour la préparation du Jubilé de l'an 2000, j'avais proposé des initiatives concrètes de solidarité internationale. J'ai cru devoir évoquer « une réduction importante, sinon... un effacement total de la dette internationale qui pèse sur le destin de nombreuses nations » [4]. La semaine dernière, en recevant l'Assemblée plénière du Conseil pontifical Justice et Paix, j'ai redit l'estime de l'Église pour quelques engagements pris par la communauté internationale. Je renouvelle ici mes encouragements pour que soit menées à leur terme les démarches entreprises. Pour sa part, l'Église est décidée à poursuivre ses efforts, afin d'éclairer ceux qui ont à prendre des décisions lourdes de conséquences. Dans son récent document La faim dans le monde, un défi pour tous: le développement solidaire, le Conseil pontifical Cor Unum a formulé quelques propositions destinées à favoriser une répartition plus équitable des ressources alimentaires, qui, grâce à Dieu et au travail de l'homme, ne manquent pas aujourd'hui ni ne manqueront demain. La bonne volonté et des politiques généreuses devraient stimuler l'ingéniosité des hommes, afin que les besoins vitaux de tous soient assurés, en vertu même de la destination universelle des ressources de la terre.

8. Excellences, Mesdames, Messieurs, vous l'avez compris, mes encouragement, vous sont acquis et la présence d'une Mission d'Observation après de l'organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture devrait suffire à vous assurer de l'intérêt avec lequel le Saint-Siège suit vos travaux et vos efforts pour éliminer de la planète le spectre de la faim. Vous savez d'ailleurs combien les fils de l'Église catholique sont présents au sein de nombreuses organisations locales qui oeuvrent pour que les pays pauvres puissent améliorer leur production et découvrir par eux-mêmes, « dans la fidélité à leur génie propre, les moyens de leur progrès social et humain » [5].

Il me plaît de rappeler que la devise de l'Organisation qui nous accueille est « Fiat panis » et qu'elle rejoint la prière la plus chère à tous les chrétiens, celle que leur a enseignée Jésus lui-même: « Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ». Travaillons donc ensemble, sans relâche, pour que chacun, en tout lieu, puisse déposer sur sa table le pain à partager. Que Dieu bénisse tous ceux qui le produisent et s'en nourrissent!


[1] Ioannis Pauli PP. II (Sollicitudo rei socialis, SRS 38).
[2] Cfr. Plan d'Action du Sommet mondial de l'Alimentation, 14.
[3] Cfr. Ioannis Pauli PP. II Oratio occasione oblata L anniversariae recordationis Nationum Unitarum pro Alitura et Agricultura Institutionis (FAO) Romae habita, 4, die 23 oct. 1995: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XVIII, 2 (1995) 930 s.
[4] Ioannis Pauli PP. II (Tertio Millennio Adveniente TMA 51).
[5] Pauli VI (Populorum progressio PP 64).



À UN GROUPE D'ÉVÊQUES DU ZAÏRE EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORUM »

Vendredi 22 novembre 1996



Cher Monsieur le Cardinal,
Chers Frères dans l'Épiscopat,

1. C'est pour moi une grande joie de vous accueillir dans cette maison, vous qui êtes les Pasteurs de l'Église dans trois pro vines ecclésiastiques du Zaïre. La visite ad limina au cours de laquelle vous rencontrez l'Évêque de Rome et ses collaborateurs est une « expression concrète de la catholicité de l'Église, de l'unité et de la communion du collège des Évêques, fondées sur le Successeur de Pierre et signifiées par le lieu du martyre des princes des Apôtres » [1]. Je trouve ainsi l'heureuse occasion de saluer avec affection le peuple qui vous est confié dans chacun de vos diocèses. Je remercie vivement Monsieur le Cardinal Frédéric Etsou, Archevêque de Kinshasa, pour les sentiments de communion qu'il a bien voulu m'exprimer en votre nom, tout en évoquant vos soucis et vos espérances, en une période si éprouvante et parfois tragique pour les populations et l'Église dans votre région. Je salue ici, avec émotion, la mémoire Mgr Christophe Munzihirwa Mwene Ngabo, Archevêque de Bukavu, et des quatre religieux Maristes qui, récemment, ont fait le sacrifice de leur vie, pour le nom du Christ et le service de leurs frères.

2. Le dynamisme de l'Église qui est au Zaïre s'est manifesté de façon particulière lors de la préparation et de la célébration de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques. Au cours de ce grand événement ecclésial, j'ai eu la joie de béatifier Isidore Bakanja, un jeune laïc de votre nation, témoin héroïque du Christ qui a oeuvré avec générosité pour transmettre l'Évangile à ses frères. En me rendant, l'an dernier, dans plusieurs pays de votre continent, j'ai voulu que l'Exhortation apostolique Ecclesia in Africa puisse devenir pour toute l'Église en Afrique un instrument de réflexion et de travail afin de donner un nouvel élan à sa mission évangélisatrice à l'aube du troisième millénaire. Que ce document soit pour vous un encouragement et un soutien au milieu des difficultés rencontrées dans votre tâche d'annoncer l'Evangile du Christ! Qu'il stimule les prêtres, les religieux, les religieuses, les laïcs et tout spécialement les catéchistes à renforcer leur fidélité à l'Évangile et à en être des témoins authentiques au milieu de leurs frères, en devenant d'ardents bâtisseurs de l'Église Famille de Dieu!

3. Les Évêques, à la suite des Apôtres, « ont été envoyés pour assurer, en union avec le Souverain Pontife et sous son autorité, la pérennité de l'oeuvre du Christ, Pasteur éternel » [2]. Cette charge, comme le dit encore le Concile, ils l'exercent individuellement à l'égard de la part du troupeau qui leur est confié [3]. Et, «de même que saint Pierre et les autres Apôtres constituent, de par l'institution du Seigneur, un seul collège apostolique, semblablement le Pontife romain, successeur de Pierre, et les Évêques, successeurs des Apôtres, forment entre eux un tout » [4]. Ainsi donc, les Évêques sont engagés ensemble dans la mission de l'Église. Pour être les serviteurs de tout le peuple qui leur est confié, cohésion et communion affective et effective sont particulièrement importantes entre tous les membres du corps épiscopal. Elles sont encore plus indispensables lorsque l'isolement, les longues distances à parcourir, rendent plus difficile une nécessaire collaboration pastorale, «Plus la communion des Évêques entre eux est étroite, plus la communion de l'Église dans son entier se trouve enrichie » [5]. « L'Église ne peut avancer qu'en renforçant la communion entre ses membres, à commencer par ses pasteurs » [6].

À la tête de son peuple, l'Évêque est le serviteur de l'unité. Le témoignage de l'unité et de la fraternité vécues effectivement participe a l'édification de l'Église famille de Dieu, telle que l'a proposée le Synode. L'Église qu'a voulue le Christ est une communauté ouverte à tous, sans distinctions et sans oppositions pour des raisons de race, d'ethnie ou de culture. Les disciples du Christ ne peuvent accepter les divisions et les exclusions au sein même de leur communauté. Ils se doivent d'être d'inlassables artisans d'unité entre eux et entre tous les hommes pour répondre à la prière du Seigneur Jésus: « Que tous soient un! » [7]. En ces temps si difficiles que traverse votre région, je vous encourage vivement à constituer avec tous vos fidèles des communautés unies et fraternelles; à promouvoir avec tous et entre tous une attitude d'accueil et de dialogue. Je vous invite particulièrement à une collaboration confiante dans le service de l'unité avec vos prêtres, dont le Concile dit qu'ils forment un seul presbyterium et une seule famille dont l'Évêque est le père [8]. L'Évêque est le bon pasteur à la disposition de tous, il est celui qui porte intérêt à chacun des membres du peuple qui lui est confié, et qui garde le souci ardent de ceux qui n'ont pas encore reçu la Bonne Nouvelle de l'Évangile.

4. Comme vous l'avez souligné, Monsieur le Cardinal, il est heureux et réconfortant de voir se développer dans vos diocèses l'engagement remarquable de nombreux laïcs au service de la mission de l'Église. Dans les paroisses comme dans les nombreux mouvements ou associations, les chrétiens trouvent l'occasion de mettre en oeuvre les initiatives que leur foi suggère pour un meilleur service de Dieu et de leurs frères. Je souhaite qu'ils y trouvent aussi pour leur vie chrétienne, en complémentarité avec d'autres initiatives, un lieu de formation et d'approfondissement si nécessaire aujourd'hui.

J'encourage vivement tous les fidèles à prendre une conscience renouvelée des exigences de leur vocation de baptisés aussi bien dans leur vie personnelle que dans la vie ecclésiale et dans la vie sociale. Chaque chrétien doit se rappeler que son baptême est une vie radicalement nouvelle qui lui a été donnée par le Christ. « Cette vie nouvelle dans la nouveauté radicale de l'Évangile comporte aussi des ruptures avec les moeurs et la culture de n'importe quel peuple de la terre, car l'Évangile n'est jamais le produit d'un terroir, il vient toujours "d'ailleurs" d'en haut » [9]. À chaque baptisé, il revient de mettre en harmonie son existence quotidienne avec le don qu'il a reçu de Dieu. Les sacrements de l'Église, en premier lieu l'Eucharistie et le sacrement de la Réconciliation, nourriront et fortifieront sa vie et son témoignage évangélique.

L'engagement des fidèles s'exprime tout particulièrement dans vos diocèses à travers les Communautés ecclésiales vivantes. Ce sont des lieux privilégiés pour évangéliser le Peuple de Dieu et pour porter la Bonne Nouvelle à ceux qui ne la connaissent pas encore. Je voudrais saluer ici le rôle éminent joué par les catéchistes et les responsables laïcs dans les communautés locales. Je suis heureux de constater l'effort important que vous avez entrepris pour leur donner une formation initiale et permanente de qualité et pour leur assurer un soutien moral et spirituel qui leur permette de progresser dans leur propre cheminement de foi. Au milieu de leurs communautés, ils ont à rendre témoignage au Christ de façon particulière par une vie chrétienne exemplaire, en conformité avec l'office qui leur a été confié.

C'est aussi pour les laïcs une grave responsabilité de participer activement à la naissance d'une société nouvelle dans leur pays, en s'efforçant de rechercher le bien commun et « de vivre l'amour universel du Christ, qui surpasse les barrières des solidarités naturelles des clans, des tribus ou d'autres groupes d'intérêt » [10]. En disciples du Christ, dans un esprit de service de leurs frères, ils se doivent de travailler à l'édification et au progrès de la nation dans la justice et la solidarité, en collaboration avec tous les hommes de bonne volonté.

Un domaine exigeant de la mission des laïcs dans l'ordre temporel est celui de la politique, comprise comme un ensemble d'activités au service du bien commun. L'Afrique, ont affirmé les Pères synodaux, a besoin de responsables politiques - hommes et femmes - saints, qui aiment leur peuple jusqu'au bout [11]. Il leur revient la tâche, à la fois exaltante et difficile, de montrer qu'il est possible de pratiquer les vertus chrétiennes et de témoigner de la bonté, de la vérité et de l'amour de Dieu dans la gestion des affaires publiques. Je vous invite à développer vos initiatives de soutien, de promotion et d'éducation des tags ns ce domaine, si vital et si décisif pour l'édification d'un État de droit et d'une société juste et pacifique.

5. Depuis de nombreuses années, l'Église au Zaïre a fait un grand effort pour inculturer l'Évangile dans les traditions de son peuple. Et nous rendons grâce à Dieu pour les fruits que ce travail a déjà portés, tout particulièrement dans le domaine liturgique. Toutefois, aujourd'hui, alors que certains chrétiens demeurent désarmés face à la tentation d'un retour à des traditions anciennes en contradiction avec l'esprit du Christ, se manifeste avec une nouvelle urgence la nécessité d'évangéliser toujours plus en profondeur les mentalités, les façons d'être, de penser ou d'agir. « Cheminement vers une pleine évangélisation, l'inculturation vise à permettre à l'homme d'accueillir Jésus-Christ dans l'intégralité de son être personnel, culturel, économique et politique, en vue de sa pleine et totale union à Dieu le Père et d'une vie sainte sous l'action de l'Esprit Saint » [12].

6. L'évangélisation de la famille, cette première cellule de la communauté humaine et ecclésiale, tient une place importante dans la pastorale de vos diocèses. Je me réjouis du dynamisme de nombreux foyers chrétiens qui, par leur vie exemplaire et engagée au service de leurs frères, rendent un témoignage éminent à l'Évangile du Christ. Ces familles mettent en lumière, aux yeux de tous, la dignité de l'homme et de la femme créés à l'image de Dieu, qui leur a donné des droits inaliénables et des responsabilités propres. La mission de l'Église est de préserver et de promouvoir les droits et les responsabilités de chaque personne humaine, comme de chaque famille, refusant les coutumes et les pratiques qui vont à leur encontre. C'est un devoir pour l'Église d'affirmer que le mariage suppose un amour et un engagement indissolubles, qui trouve en Jésus-Christ son fondement et sa force, et d'aider les époux à grandir sans cesse dans la communion à travers la fidélité quotidienne au don mutuel total et unique que comporte le mariage.

Je vous encourage à poursuivre le travail de réflexion et de formation que vous avez engagé auprès des jeunes pour les préparer au mariage chrétien, ou auprès des couples pour les aider à mieux comprendre et à mieux vivre leurs engagements. La sollicitude pastorale de l'Église doit s'exercer à l'égard de l'ensemble des familles, et tout particulièrement de celles qui se trouvent dans des situations difficiles. « Pour toutes, l'Église aura une parole de vérité, de bonté, de compréhension, d'espérance, de participation profonde à leurs difficultés parfois dramatiques; à toutes, elle offrira son aide désintéressée afin qu'elles puissent se rapprocher du modèle de famille que le Créateur a voulu dès le "commencement" et que le Christ a rénové par sa grâce rédemptrice » [13]. Et je voudrais saluer les personnes, religieuses et laïques, qui, avec générosité, se sont engagées dans le soutien des familles éprouvées par la maladie ou la violence, des familles séparées ou qui ont dû se réfugier loin de leurs demeures.

7. Chers Frères dans l'Épiscopat, j'aurai l'occasion de poursuivre cette réflexion avec vos confrères des trois autres provinces ecclésiastiques de votre pays. J'y aborderai notamment les questions relatives à la vie sacerdotale et religieuse. Mais, dès aujourd'hui, je voudrais adresser mes encouragements et mon soutien fraternel à tous les Évêques du Zaïre, dans leur difficile mission de maintenir le peuple qui leur est confié dans l'unité et dans l'amour qui caractérisent les disciples du Christ.

Alors que dans la région du Kivu se déroulent des événements dramatiques, je rejoins, par la pensée et la prière, le peuple zaïrois tout entier, particulièrement ceux qui souffrent et ceux qui sont dans la détresse, ainsi que les personnes des pays voisins qui. Ont reçu l'hospitalité sur votre terre, Une fois encore, j'en appelle avec force à un retour rapide à la paix. Rien ne se résout par la violence, qui, au contraire, augmente la souffrance et la misère des plus pauvres. Il est urgent de mettre fin à cette tragédie, à des « chasses à l'homme » qui dans la capitale et ailleurs déshonorent leurs instigateurs. Que disparaisse du coeur de chacun toute trace de haine, de rancoeur et de refus de son frère! Que toutes les parties en cause dans ce drame aient le courage du dialogue pour la recherche sincère des voies d'une véritable réconciliation dans la justice et le respect de la personne humaine! J'exhorte aussi la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre en oeuvre une réelle solidarité afin de porter secours aux populations de cette région, qui, privées de vivres et d'assistance sanitaire, se trouvent dans une condition tragique. Cela demeure urgent et nécessaire. Enfin, j'invite à la prière pour toutes les victimes de ce drame du Kivu, pour toutes les familles dans le deuil ou qui vivent dans l'angoisse du lendemain.

Je vous confie à l'intercession maternelle de la Vierge Marie, à celle des saints et des saintes d'Afrique et tout particulièrement de la bienheureuse Anuarite et du bienheureux Isidore Bakanja. Que leur exemple soit pour l'Église dans votre région un stimulant vigoureux à vivre la charité du Christ à l'égard de tous! A chacun de vous, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de vos diocèses, je donne de grand coeur la Bénédiction Apostolique.
[1] Pastor bonus, annexe 1, n. ().
[2] (Christus dominus CD 2).
[3] Cf. ibid., (CD 3).
[4] (Lumen gentium LG 22).
[5] (Ecclesia in Africa ).
[6] Ibid., ().
[7] (Jn 17,21).
[8] Cf. (Christus dominus CD 28).
[9] (Ecclesia in Africa ).
[10] Cf. (Ecclesia in Africa ).
[11] Cf. ibid., ().
[12] (Ecclesia in Africa ).
[13] (Familiaris consortio FC 65).



AUX PÈLERINS VENUS À ROME POUR LA BÉATIFICATION D'OTTO NEURURER, JAKOB GAPP ET CATHERINE JARRIGE

Salle Paul VI Lundi 25 novembre 1996



Liebe Mitbrüder im Bischofsamt,
Liebe Schwestern und Brüder!

… Bienvenue à vous, chers Frères et Soeurs qui, avec votre pasteur, Monseigneur René Séjourné, êtes venus du centre de la France pour prendre part à la béatification d'une enfant de votre terre. Bienvenue à vous, pèlerins de langue française et à vous, fils et filles de la grande famille dominicaine dont l'une des aînées dans la foi a pris place dans l'immense foule des saints et des bienheureux qui entourent le Christ Roi de l'univers.

Comme vous le savez, Catherine Jarrige était surnommée Catinon-Menette, la « menette des pauvres ». « Menette » signifie « moniale »: elle était effectivement consacrée, femme de l'Unique Amour, de l'amour qui englobe, transcende et vivifie tous les autres, l'amour du Christ ressuscité.

Sa charité se déploya constamment auprès des plus démunis. Les pauvres, les prisonniers, les malades, les mourants la voyaient venir avec soulagement, car de leur apportait réconfort et consolation dans l'épreuve. Que, parmi vous, ceux et celles qui se consacrent à leur service trouvent ici l'expression de ma gratitude et de celle de l'Église tout entière. Qu'ils continuent avec persévérance à apaiser les souffrances du corps et de l'âme!

Par exemple de sa vie, par l'exercice de son métier, par son esprit de prière et par son généreux service du prochain, Catherine Jarrige se donna tout entière au Seigneur. Qu'elle soit désormais auprès de vous, chers Frères et Soeurs, une amie véritable, une inspiratrice et un guide vers le Christ Sauveur! Je lui confie votre vie chrétienne, votre apostolat, et je lui demande, ainsi qu'aux bienheureux Otto Neururer et Jakob Gapp, de vous accompagner sur les chemins du Royaume.

À chacun d'entre vous, à vos familles et à ceux qui vous sont unis par la pensée, je donne de grand coeur ma Bénédiction Apostolique.



AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU SÉNÉGAL, DE LA MAURITANIE, DU CAP-VERT ET DE GUINÉE-BISSAU, EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORUM »

Vendredi 29 novembre 1996



Cher Monsieur le Cardinal,
Chers Frères dans l'Épiscopat,

1. Alors que vous accomplissez votre visite ad Limina, c'est avec grande joie que je vous accueille dans cette maison. Pasteurs de l'Église au Sénégal, en Mauritanie, au Cap-Vert et en Guinée-Bissau, vous êtes venus manifester votre communion avec le Successeur de Pierre, trouver force et encouragement auprès du tombeau des Apôtres afin de poursuivre votre ministère épiscopal à la tête du peuple qui vous a été confié. À travers vos personnes, ce sont tous les habitants de votre région que je salue affectueusement, me souvenant encore avec plaisir de mes visites au Cap-Vert et en Guinée-Bissau en 1990, ainsi qu'au Sénégal en 1997. Je remercie Mgr Théodore-Adrien Saur, Évêque de Kaolack et Président de votre Conférence épiscopale, pour l'aimable adresse qu'il m'a présentée en votre nom.

Je formule mes encouragements aux nouveaux Évêques, spécialement à celui de Nouakchott, diocèse dont je connais la situation particulière, et à celui de Ziguinchor, où, nous l'espérons tous, finira par prévaloir une large disponibilité au dialogue qui permette, en Casamance, l'avènement d'une entente juste et définitive.

Uma saudação particular a Dom Paulino Évora e a Dom Settímio Ferrazzetta, que, pela primeira vez, realizam a visita «ad limina » como membros desta Conferência Episcopal. Com eles, trazem uma longa historia de cristianismo: a diocese de Santiago de Cabo Verde foi constituída em 1533, enquanto a diocese de Bissau, formada apenas em 1977, iniciará, no próximo dia 8 de Dezembro, um ano jubilar em que se comemoram os quatrocentos anos dos primeiros baptismos, em Cacheu.

2. La préparation et la célébration de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques ont été, pour chacun de vos diocèses, un temps de grâce en vue du renouvellement du témoignage rendu au Christ Sauveur dans vos sociétés. Je suis heureux de rappeler ici l'engagement de premier plan assumé par le cher Cardinal Hyacinthe Thiandoum au cours des travaux de ce Synode comme Rapporteur général. Par l'exhortation apostolique Ecclesia in Africa, j'ai voulu affermir les communautés chrétiennes d'Afrique dans la foi et « les exhorter à persévérer dans l'espérance que donne le Christ ressuscité, en surmontant toute tentation de se décourager » [1]. Je vous invite donc à approfondir et à mettre en oeuvre dans vos diocèses les grandes orientations de ce document. Vous y trouverez la meilleure préparation à l'entrée dans le nouveau millénaire et à la célébration du grand Jubilé.

Au cours de cette assemblée synodale, en effet, l'Église a voulu chercher les chemins d'une annonce de la Bonne Nouvelle du Christ en Afrique, en s'interrogeant sur elle-même, sur ce qu'elle est, et ce qu'elle doit accomplir afin que sa parole soit pertinente et crédible. Elle a voulu appeler les chrétiens sur votre continent à affermir leur foi et les stimuler à en témoigner clairement. Alors que nous entrons dans une nouvelle étape de la préparation du grand Jubilé de l'an 2000, je vous invite à susciter chez tous les fidèles une « réelle aspiration à la sainteté, un fort désir de conversion et de renouveau personnel, dans un climat de prière toujours plus intense et de solidarité dans l'accueil du prochain, particulièrement des plus démunis » [2]. En approfondissant leur relation avec le Christ, les chrétiens deviendront ces « pierres vivantes » avec lesquelles s'édifie l'Église Famille de Dieu, signe et moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain [3].

3. De l'appel à la sainteté découle pour les disciples du Christ l'appel à la mission. Comme l'a souligné le Synode, c'est dans des Communautés ecclésiales vivantes que l'Église famille pourra donner sa pleine mesure. Elles sont « d'abord les lieux de leur propre évangélisation, pour porter ensuite la Bonne Nouvelle aux autres; elles devront donc être des lieux de prière et d'écoute de la Parole de Dieu, de responsabilisation des membres eux-mêmes, d'apprentissage de la vie en Église, de réflexion sur les divers problèmes humains à la lumière de l'Évangile » [4]. Dans ces communautés, il est nécessaire que les laïcs prennent une conscience renouvelée de leur vocation particulière, par une participation active et responsable à la vie ecclésiale. Par son baptême et l'oeuvre de l'Esprit Saint, chacun est habilité et engagé à mettre en oeuvre les dons reçus du Seigneur pour le service de ses frères. Je vous encourage vivement à poursuivre le développement de l'apostolat des laïcs, les incitant à rendre témoignage au milieu de leurs frères d'abord par une vie fondée sur l'Évangile. Je salue aussi les catéchistes et tous les laïcs qui sont engagés au service de leurs communautés ainsi que de l'annonce de la Parole de Dieu.


4.

5. Les formes de la présence de l'Église dans les sociétés de votre région sont multiples. Ainsi, les écoles et les centres de formation catholiques dispensent, sans distinction de milieux sociaux ni de religion, une solide éducation humaine, culturelle et religieuse, dans le respect des consciences des élèves et des options de leurs familles. Ils permettent à des jeunes d'origine différente de faire l'apprentissage du dialogue de la vie, en vue de participer à l'édification d'une société accueillante à chacun et respectueuse des différences. Ils sont aussi des lieux qui les aideront à faire face aux obstacles qui se présentent trop souvent dans la vie des jeunes aujourd'hui, comme le manque de travail ou le découragement devant les difficultés.

Depuis plusieurs années, vous avez mis en place des modes de présence et de service dans le monde culturel et universitaire. Je me réjouis de l'existence, dans plusieurs de vos diocèses, de Centres culturels catholiques « qui permettent de faire connaître très largement, dans un dialogue créatif, les convictions chrétiennes sur l'homme, la femme, la famille, le travail, l'économie, la société, la politique, la vie internationale, l'environnement. Ils sont ainsi des lieux d'écoute, de respect et de tolérance » [8]. En ces temps de grandes mutations l'Église souhaite ainsi participer au développement : intégral de la personne humaine, dans une attitude de dialogue avec les cultures les différents courants de pensée qui s'expriment dans la société.

Pour porter le message de l'Évangile plus largement à vos sociétés, dans certains de vos pays l'Église a le souci de développer de diverses manières ses interventions à travers les moyens de communication sociale. Je vous encourage dans cette voie qui permet de travailler à la formation humaine et spirituelle de l'homme, en le rejoignant au coeur de sa vie quotidienne. Les médias peuvent alors transmettre à tous le témoignage d'espérance et de lumière dont les chrétiens se veulent porteurs.

6. Pour la plupart de vos fidèles, la rencontre avec les croyants de l'Islam est le cadre habituel dans lequel ils doivent exprimer leur témoignage de vie évangélique. Je me réjouis des relations de confiance et d'amitié généralement entretenues dans votre région par les différentes communautés religieuses. Dans de nombreux domaines, il vous est possible de travailler ensemble à la promotion des personnes et au développement de vos peuples, vous rappelant que l'amour fraternel, partagé avec tous, est le signe distinctif du disciple du Christ. Le dialogue de la vie, qui est si important, trouve en effet un épanouissement normal dans la recherche du bien commun, faite dans un esprit de respect réciproque, de concorde et de solidarité. Comme je l'avais souligné lors de ma rencontre avec les chefs religieux musulmans à Dakar, « afin d'apporter une contribution spécifiquement religieuse à la société, le dialogue entre chrétiens et musulmans doit se développer. Nous devons être prêts à nous parler ouvertement et en toute franchise, et nous devons nous écouter les uns les autres avec beaucoup d'attention et de respect » [9]. A une époque où les tentations de refus de l'autre ou de confrontation religieuse menacent la stabilité des collectivités l'équilibre des personnes, il est urgent que chrétiens et musulmans témoignent du Dieu bon et miséricordieux, pour construire une société plus fraternelle et plus accueillante, où chacun pourra être reconnu dans sa diversité.

7. Dans vos rapports, vous avez souligné les nombreuses formes de pauvreté qui frappent les populations de votre région. A la suite du Christ venu « annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres », l'Église s'est largement engagée auprès de ceux qui sont touchés par la pauvreté matérielle, la souffrance, la maladie, à travers ses services sociaux et sanitaires ou en collaboration avec des institutions nationales ou internationales. Je vous encourage avec vigueur à poursuivre ce témoignage de la charité du Christ que vous exercez auprès de tous sans distinction. La sollicitude pour les pauvres est l'un des critères majeurs de l'appartenance au Christ. Je salue ici tout particulièrement les religieuses et toutes les personnes qui travaillent dans les services de santé et qui, de multiples façons, se donnent généreusement pour soulager les souffrances de leurs frères et de leurs soeurs malades, handicapés ou prisonniers. Je sais avec quelle abnégation elles portent témoignage de l'amour de Dieu auprès des plus abandonnés. Je me souviens encore avec émotion de ma visite au Centre d'accueil et de soin pour les lépreux, à Cumura, près de Bissau. Je me réjouis aussi des initiatives que vous avez prises, notamment au Sénégal, pour « apporter aux frères et aux soeurs atteints du SIDA tout le réconfort possible, du point de vue matériel comme du point de vue moral et spirituel » [10]. Je souhaite que l'on poursuive une éducation en vérité pour faire découvrir aux jeunes une saine et authentique conception de la vie, et que soit largement entendu l'appel à l'espérance et à la solidarité, lancé par les Évêques du Sénégal.

8. L'Évangélisation de la famille est l'une des taches joutes de votre ministère épiscopal. La dignité de l'homme et de la femme, créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, leur donne à l'un à l'autre des droits inaliénables et des responsabilités propres. Bien que différents, ils sont essentiellement égaux. Aussi, avec les Pères synodaux, on ne peut que déplorer les coutumes et les pratiques qui privent les femmes de leurs droits et du respect qui leur est dû. La promotion et la sauvegarde de leurs droits est une tache importante pour l'Église en Afrique [11].

La pastorale familiale doit aussi être soucieuse de préparer les jeunes à envisager le mariage chrétien comme une vocation qui suppose un amour unique et indissoluble. Je les invite à ne pas avoir peur de s'engager sur cette voie exigeante, mais qui constitue une expression de l'amour du Christ pour eux. Ils y trouveront l'épanouissement de leur être et la véritable réussite de leur vie, selon la volonté de Dieu sur eux.

9. Monsieur le Cardinal, chers Frères dans l'Épiscopat, avant de terminer, je voudrais encore saluer avec affection les prêtres de vos diocèses, vos collaborateurs immédiats, qui se donnent avec ardeur à l'annonce de l'Évangile, dans des conditions souvent difficiles. Je prie le Seigneur de faire fructifier l'oeuvre du salut dont ils sont, avec vous, les serviteurs zélés dans chacun de vos pays. Qu'Il donne à chacun de vous force et lumière pour conduire le peuple dont vous êtes les pasteurs, sur les chemins de la foi, de l'espérance et de la charité! En vous confiant à l'intercession maternelle de la Vierge Marie, je vous donne de grand coeur la Bénédiction Apostolique, que j'étends volontiers aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les laïcs de vos diocèses.

[1] N. ().
[2] (Tertio millennio adveniente TMA 42).
[3] Cf. (Lumen gentium LG 1).
[4] (Ecclesia in Africa ).
[5] N. 63.
[6] Ibid., 57.
[7] (Ga 4,19).
[8] (Ecclesia in Africa ).
[9] 22 février 1992, n. 6.
[10] (Ecclesia in Africa ).
[11] Cf. (Ecclesia in Africa ).



Décembre 1996

Discours 1996 - Vendredi 8 novembre 1996