Discours 1996 - Vendredi 29 novembre 1996


AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE INTERNATIONALE « FEMMES » ORGANISÉE PAR LE CONSEIL PONTIFICAL POUR LES LAÏCS

Salle Clémentine, Samedi 7 décembre 1996



Chers Frères dar l'Episcopat
Chers Frères et Soeurs,

1. C'est avec joie que je vous accueille, au moment où vous êtes réunis pour la rencontre intitulée Femmes, organisée par le Conseil pontifical pour les Laïcs. Il y a un an, la quatrième Conférence mondiale sur les Femmes, qui s'est tenue à Pékin, a opportunément mis en lumière les défis moraux, culturels et sociaux que la communauté internationale doit encore affronter. Parmi les domaines sur lesquels il est important de réfléchir, afin de proposer des solutions appropriées, il faut noter particulièrement les questions de la garantie légale et réelle des droits des personnes, l'accès pour tous aux systèmes éducatifs, le respect de la dignité des êtres et des cellules familiales, la reconnaissance de l'identité féminine et masculine. Il n'est pas exagéré de dire que les travaux de la Conférence, suivis avec intérêt sur tous les continents, ont souligné avec justesse que ce qui concerne les femmes est profondément lié au sens que le monde contemporain donne à la vie. Je me réjouis donc de ce que, au cours de vos journées d'étude, vous approfondissiez ces perspectives, montrant ainsi l'attention constante de l'Église pour une présence renouvelée de la femme dans la vie sociale et son engagement constant dans ce domaine. Ainsi, par vos réflexions, vous apportez une contribution originale à l'Église dans sa mission au service de l'homme, créé à l'image de Dieu, « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même» [1] et à laquelle il a confié la gestion de toute la création.

2. Un engagement renouvelé de tous pour le bien des femmes du monde entier: tel est le thème que vous avez choisi dans la ligne du mandat que je donnais aux membres de la Délégation du Saint-Siège, conduite par une femme, à la veille de leur départ pour Pékin. Aujourd'hui encore, je voudrais saluer le travail accompli par la Délégation, qui a eu sans cesse la préoccupation du bien réel de toutes les femmes, tenant compte du contexte socioculturel et étant par-dessus tout attentive au respect des personnes. En outre, elle a rappelé avec force aux responsables politiques et à tous ceux et celles qui oeuvrent au sein d'organisations internationales que toute personne doit être respectée pour elle-même, dans l'intégrité de son être corporel, intellectuel et spirituel, afin qu'elle ne soit jamais rabaissée à être considérée et traitée comme un objet ou comme un instrument au service d'intérêts politiques ou économiques souvent inspirés par des idéologies néo-malthusiennes. Votre démarche se situe dans la perspective de l'Exhortation post-synodale Christifideles Laici, dans laquelle j'avais évoqué une condition qui s'impose pour assurer aux femmes la place qui leur revient dans l'Église et dans la société: « L'étude sérieuse et approfondie des fondements anthropologiques de la condition masculine et féminine, visant à préciser l'identité personnelle propre de la femme dans sa relation de diversité et de complémentarité réciproque avec l'homme » [2] et l'épanouissement de son génie particulier.

3. La recherche légitime de l'égalité entre l'homme et la femme, dans des secteurs aussi importants de l'existence que l'éducation, la vie professionnelle ou la responsabilité parentale, a orienté les investigations vers la question de la parité des droits. Au moins dans les principes, cela a permis l'abolition de nombreuses discriminations, bien que ce ne soit pas encore partout appliqué concrètement et qu'il soit nécessaire de poursuivre l'action.

Dans le domaine des droits de la personne, plus que jamais, il convient d'inviter nos contemporains à s'interroger sur ce que l'on appelle de manière indue la « santé de la reproduction », expression qui comporte une contradiction dénaturant le sens même de la subjectivité; en réalité, elle inclut le prétendu droit à l'avortement et, de ce fait, elle nie le droit élémentaire de tout être humain à la vie et elle blesse l'humanité tout entière atteinte dans un de ses membres. « Les racines de la contradiction qui apparaît entre l'affirmation solennelle des droits de l'homme et leur négation tragique dans la pratique se trouvent dans une conception de la liberté qui exalte de manière absolue l'individu et ne le prépare pas à la solidarité, à l'accueil sans réserve ni au service du prochain » [3]. La reconnaissance de la qualité d'être humain n'est jamais motivée par la conscience ou l'expérience que l'on peut en avoir, mais par la certitude que depuis son origine il a une valeur infinie, qui lui vient de son lien avec Dieu. Il y a une primauté de l'être sur l'idée que les autres s'en font, et son existence est absolue et non pas relative.

4. Actuellement, il faut noter que l'insistance sur l'égalité s'accompagne aussi d'une attention renouvelée à la différence et d'un grand respect des spécificités de l'homme et de la femme. Une véritable réflexion suppose que les fondements de la différence et ceux de l'égalité soient bien posés. Dans cette perspective, l'Église apporte non seulement sa contribution dans le domaine théologique, mais elle participe aussi à la recherche anthropologique. On ne peut pas oublier la part prise par les philosophes chrétiens du vingtième siècle: ils ont exalté la grandeur de la personne humaine. Ce faisant, l'Église participe à la création d'une base culturelle commune aux hommes et aux femmes de bonne volonté, pour apporter une réponse organique aux interrogations de nos contemporains et pour rappeler que l'égalité va de pair avec la reconnaissance de la différence, inscrite dès la création [4].

Dans nos sociétés fortement marquées par la recherche de la réussite individuelle, chaque personne constate cependant qu'elle ne peut exister sans une ouverture aux autres, car, comme le disait Mgr Maurice Nédoncelle, « la personne humaine est pour soi par autrui » [5]; elle ne se découvre et ne se développe consciemment qu'en se rattachant à une culture particulière, et, à travers elle, à l'humanité tout entière. La promotion des personnes et de leurs relations interpersonnelles est donc en même temps une promotion des cultures, qui sont comme un écrin dans lequel tout être trouve la place qui lui revient, pour la protection et la croissance de son être.

5. L'amour conjugal est la plus belle et la plus haute expression de la relation humaine et du don de soi, car il est essentiellement une volonté de promotion mutuelle. Dans le face-à-face fondé sur l'amour réciproque, chacun est reconnu pour ce qu'il est en vérité et il est appelé à exprimer et à réaliser ses capacités personnelles. C'est « la logique du don désintéressé » [6], source de vie et de joie, d'aide et de compréhension..

6. L'amour humain trouve dans l'amour trinitaire un modèle d'amour et de don parfaits. Et, par le don total de lui-même, Jésus donne naissance au peuple de la nouvelle Alliance. Sur la Croix, le Seigneur a confié l'un à l'autre le disciple qu'il aimait et sa Mère [7]. L'Apôtre ne compare-t-il pas l'amour du Christ et de son Église à l'amour entre l'homme et la femme [8]? Les textes bibliques nous dévoilent aussi le sens profond de la maternité de la femme qui « a été introduite dans l'ordre de l'Alliance que Dieu a établie avec l'homme en Jésus-Christ » [9]. Cette maternité, dans son sens personnel et éthique, manifeste une créativité dont dépend en grande partie l'humanité de tout être humain; elle invite aussi l'homme à apprendre et à exprimer sa propre paternité. Ainsi, la femme apporte dans la société et dans l'Église sa capacité à prendre soin des hommes.

L'Église est notre mère. Nous qui sommes ses enfants, nous sommes appelés à participer à cet enfantement d'un peuple nouveau pour Dieu. Cette maternité, nous l'apprenons de Marie, car, pour tous ceux qui travaillent à la régénération des hommes par leur participation à la mission apostolique, elle est «le modèle de la vierge et de la mère » [10]. De manière providentielle, vous tenez votre rencontre à la veille de la fête de l'Immaculée Conception. C'est certainement pour tous, prêtres, religieux, religieuses, laïcs, hommes et femmes, l'occasion de contempler Marie et de lui demander son aide, pour que chacun, selon sa vocation propre, contribue au témoignage de l'Église, Épouse du Christ, «resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel, mais sainte et immaculée » [11].

7. Au terme de notre entretien, en me réjouissant de l'initiative prise par le Conseil pontifical pour les Laïcs, je souhaite que vos travaux soient fructueux et donnent à l'Église des instruments précieux pour sa mission pastorale et pour son service dans la société. Je vous encourage à poursuivre vos actions au seul des organisations catholiques, des communautés ecclésiales et de différentes associations dans lesquelles vous êtes engagés. En vous confiant à l'intercession des saintes femmes qui, tout au long de l'histoire, ont participé à la marche de l'Église, je vous donne de grand coeur ma Bénédiction Apostolique, étendue à toutes les personnes qui vous sont chères.



[1] (Gaudium et spes GS 24).
[2] N. (CL 50).
[3] (Evangelium vitae EV 19).
[4] Cf. (Gn 1,27).
[5] La personne humaine et sa nature, p. 5.
[6] Lettre aux familles, n. (LF 11).
[7] Cf. (Jn 19,26-27).
[8] Cf. (Ep 5,25-32).
[9] (Mulieris dignitatem MD 19).
[10] (Lumen gentium LG 63).
[11] (Ep 6,27).




À S.E. M. MARC A. TROUILLOT, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE D'HAÏTI PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 12 décembre 1996



Monsieur l'Ambassadeur,

Soyez le bienvenu en cette demeure, où j'ai le plaisir d'accueillir Votre Excellence à l'occasion de la présentation des Lettres qui l'accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Haïti près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement de m'avoir transmis les salutations de Son Excellence Monsieur René Préval, Président de la République d'Haïti, que j'ai eu le plaisir de recevoir ici même il y a quelques mois. En retour, je vous saurais gré de bien vouloir lui exprimer les voeux que je forme pour sa personne et pour l'accomplissement de sa haute fonction au service de la nation. Je salue également avec cordialité le peuple haïtien, me souvenant encore de ma visite dans son pays et de l'accueil inoubliable qu'il m'avait réservé.

Ces dernières années, votre pays a connu bien des évolutions, et je me réjouis des efforts qui sont faits pour le conduire sur les difficiles chemins de la démocratie et du développement. Je connais les importants défis auxquels la nation est encore affrontée aujourd'hui. Aussi, j'encourage tous ceux et toutes celles qui travaillent avec générosité à la promotion de la personne humaine et qui luttent contre toutes les formes de pauvreté, obstacles à l'épanouissement de l'homme et au renouveau de la société. Une des exigences indispensables de ce combat pour l'homme est l'unité du peuple tout entier autour des idéaux de fraternité et de coopération dans la concorde et l'établissement de la justice.

C'est dans cet esprit que je souhaite voir le peuple haïtien trouver les conditions d'une vie digne dans une société pacifiée et solidaire. Pour cela, il importe que ceux qui ont une responsabilité dans la vie nationale mettent tout en oeuvre pour servir la construction d'un avenir meilleur pour l'ensemble de leurs compatriotes, et tout particulièrement pour les plus défavorisés d'entre eux. Créant ainsi un climat de confiance, ils faciliteront la réalisation concrète des justes aspirations de la population et lui permettront de mener activement une vie sociale conforme à ses voeux.

Monsieur l'Ambassadeur, dans votre discours, vous avez souligné que le peuple haïtien est un peuple de croyants. Je souhaite donc, qu'il découvre en Dieu des raisons profondes d'aimer la vie et de constituer une véritable fraternité entre tous les membres de la nation

Votre accréditation auprès du Saint-Siège est un témoignage de l'importance que votre peuple attache aux valeurs spirituelles et au message évangélique. Je ne doute pas que votre fonction, que vous inaugurez officiellement en ce jour, renforcera les liens de compréhension et d'amitié entre votre pays et le Siège apostolique, au bénéfice de tous les Haïtiens. L'Église, fidèle à sa mission de service de l'homme, souhaite contribuer, à la place qui est la sienne, à promouvoir la dignité et le développement intégral de la personne, pour que chacun puisse pleinement s'épanouir, selon le dessein de Dieu sur sa création tout entière. Son message est la Bonne Nouvelle de l'Évangile qui s'adresse à tous et proclame la paix, l'amour et la liberté. Elle le concrétise à travers ses divers engagements, notamment en privilégiant les plus pauvres de la société. Par ses institutions d'éducation de la jeunesse, elle aide à libérer les personnes de la grave forme de misère qu'est le manque de formation culturelle et religieuse. Par ses oeuvres dans les milieux de la santé, elle cherche à promouvoir le respect de la vie humaine et à manifester l'amour de Dieu pour ceux qui souffrent. En travaillant encore à d'autres formes de promotion sociale, elle apporte sa contribution au développement de la nation et au progrès de la justice.

Permettez-moi, Monsieur l'Ambassadeur, de saisir cette occasion pour adresser à travers votre personne mes salutations chaleureuses et mes encouragements à la communauté catholique d'Haïti et à ses Pasteurs. Je les invite à poursuivre généreusement, avec leurs compatriotes, leur engagement au service de leur patrie. Ils trouveront dans le dynamisme de leur foi le courage de répandre autour d'eux les grandes valeurs évangéliques auxquelles ils croient, pour le bien de la nation.

Alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre mes voeux les meilleurs pour son bon déroulement et je puis vous assurer que vous trouverez toujours ici, auprès de mes collaborateurs, un accueil attentif et une compréhension cordiale.

Sur Votre Excellence, sur le peuple haïtien et sur ses dirigeants, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions divines.



À S.E. M. PIERRE-MICHEL NGUIMBI, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 12 décembre 1996




Monsieur l'Ambassadeur,

Soyez le bienvenu au Vatican, où j'ai le plaisir d'accueillir Votre Excellence à l'occasion de la présentation des Lettres qui l'accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Congo auprès du Siège apostolique.

Je vous remercie de m'avoir transmis les salutations de Son Excellence Monsieur le Président Pascal Lissouba, avec qui j'ai eu l'occasion de m'entretenir dans cette maison le 12 novembre dernier. Je vous saurai gré de bien vouloir lui transmettre les voeux que je forme pour sa personne et pour l'accomplissement de sa tâche au service de son peuple. Je salue également avec cordialité le peuple congolais et ses dirigeants, et je prie Dieu de bénir les efforts de tous pour l'édification d'une société toujours plus fraternelle et prospère.

C'est avec satisfaction que je reçois ce que vous dites des progrès accomplis par votre pays sur les chemins du développement et de la démocratie dans la concorde nationale. Les défis auxquels la nation est affrontée sont encore nombreux et difficiles. Je souhaite vivement que, grâce au sens aigu de la solidarité et de la vie communautaire, qui sont des valeurs profondes de la culture africaine, les obstacles et les résistances à la recherche du bien commun soient rapidement levés. Je forme encore le voeu que les blessures qui, il y a quelques années, ont meurtri le pays se referment vraiment et qu'un climat de paix sociale et de confiance réciproque s'affermisse entre tous les membres et toutes les composantes de la nation, pour que les prochaines échéances électorales se déroulent dans la sérénité. Ce sera un bienfait pour tous que s'instaure une vie collective pacifiée, où toutes les animosités seront dépassées, les convictions de chacun respectées et la compréhension entre les groupes affermie, dans la sage utilisation des différences dues à l'ethnie, aux traditions ou aux langues, qui ne seront plus perçues comme une menace. Vous y avez fait allusion, Monsieur l'Ambassadeur, une bonne gestion des affaires de la nation requiert des hommes intègres et d'abord soucieux de servir leur peuple. L'Église souhaite ardemment que ceux qui ont des responsabilités dans la conduite de la chose publique mettent toujours le bien de l'homme et de la collectivité au centre de leurs préoccupations. J'espère aussi que de meilleures relations socio-politiques entre les nations permettront un développement de la coopération internationale afin de soutenir les efforts des pays les plus défavorisés dans leur lutte pour assurer à leurs peuples des conditions de vie satisfaisantes et une sécurité effective. Comme je le disais dans l'Exhortation apostolique « Ecclesia in Africa » « le fruit de la solidarité est la paix » [1].

Votre accréditation auprès du Saint-Siège, en qualité d'Ambassadeur, témoigne de l'estime et de l'ouverture de votre nation aux motivations d'ordre spirituel. Vous avez largement mentionné leur importance dans l'édification de la nation. Je ne doute pas que la mission que vous inaugurez officiellement aujourd'hui, contribuera à approfondir les liens qui unissent le Congo et le Siège apostolique. Celui-ci, pour sa part, a voulu les promouvoir et les favoriser par la récente nomination d'un Représentant pontifical permanent à Brazzaville.

Dans votre courtoise allocution, Monsieur l'Ambassadeur, vous avez fait allusion à la place de l'Église dans l'éducation des consciences aux valeurs d'amour, de respect, de liberté et de justice. La mission de l'Église, en effet, est de porter aux hommes le message de paix et de fraternité qu'elle a reçu de son Fondateur. Comme l'a souligné la récente Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques, « l'Église avance avec les hommes et vit dans une solidarité totale et intime avec leur histoire » [2]. Les catholiques ne peuvent donc négliger les graves questions qui se posent aujourd'hui au continent africain dans le domaine de la justice, du développement et de la paix. Ils ont le devoir de participer pleinement à l'édification d'une société juste et pacifique, à la mesure des moyens dont ils disposent. Ainsi, au Congo, les pasteurs et les fidèles ont apporté une contribution précieuse à la cause de la démocratie et ils ne manqueront pas, dans l'avenir de collaborer, loyalement et cordialement, avec ceux qui ont à coeur le vrai bien du pays, dans le combat pour la dignité humaine et l'épanouissement matériel et spirituel de tous. De tels engagements visent l'homme tout entier, dans toutes ses dimensions, en donnant une place centrale à l'ouverture de la personne et des sociétés vers l'absolu de Dieu. Pour l'Église, annoncer le Christ c'est révéler à l'homme sa dignité inaliénable, car cette dignité lui vient de Dieu lui-même qui a créé la personne humaine à son image et à sa ressemblance.

À travers votre personne, Monsieur l'Ambassadeur je voudrais saluer avec affection les membres de la communauté catholique congolaise. Je les encourage à vivre toujours davantage dans la communion fraternelle et à être au milieu de leurs frères de véritables témoins de l'Évangile du Christ. Unis à leurs pasteurs, qu'ils s'efforcent avec courage de manifester généreusement l'universalisme de l'amour du Christ qui surpasse les barrières des solidarités humaines, signifiant par là l'unité de la famille humaine libérée des clivages anciens. Les chrétiens sont appelés à aller par amour vers chaque être humain, comme le leur enseigne le Seigneur. Je les invite aussi à travailler ardemment avec tous leurs compatriotes à faire disparaître les causes de divisions et à faire grandir une société toujours plus prospère et plus unie.

Au moment où vous commencez votre mission près du Saint-Siège, je vous offre mes meilleurs voeux. Soyez assuré que vous trouverez toujours ici un accueil attentif et une compréhension cordiale auprès de mes collaborateurs.

Sur Votre Excellence, sur le peuple congolais et sur ses dirigeants, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions divines.

[1] Ioannis Pauli PP. II (Ecclesia in Africa ).
[2] Ioannis Pauli PP. II (Ecclesia in Africa ).




À S.E. M. MANZI BAKURAMUTSA, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE RWANDAISE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 12 décembre 1996



Monsieur l'Ambassadeur,

Je suis heureux d'accueillir Votre Excellence dans cette maison à l'occasion de la présentation des Lettres qui l'accréditent en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République rwandaise près le Saint Siège.

Je vous remercie des salutations que vous m'avez adressées au nom du peuple rwandais, de Son Excellence Monsieur le président de la République et du Gouvernement. En retour, je voudrais saluer tous les membres de la nation rwandaise et leurs gouvernants, souhaitant que Dieu les aide à instaurer entre tous un esprit toujours plus fraternel afin que chacun soit reconnu et accepté tel qu'il est. Je désire manifester tout particulièrement l'amour paternel du Successeur de Pierre pour les personnes et les familles qui vivent dans la détresse, dans la souffrance ou dans le deuil, ainsi que pour celles qui sont encore sur le chemin de l'exil.

Dans votre allocution, Monsieur l'Ambassadeur, vous avez voulu évoquer le génocide qu'a connu votre pays, il y a deux ans. Je me suis prononcé de nombreuses fois, depuis ces dramatiques événements, pour encourager chacun à chercher les voies d'une véritable réconciliation dans le dialogue et dans le respect de la justice. Je me réjouis de tous les efforts qui sont faits aujourd'hui dans cette perspective. C'est une urgente nécessité pour tous les Rwandais de faire disparaître le ressentiment de leur coeur et de chercher ensemble à reconstruire une communauté nationale où chacun trouvera sa place et pourra vivre dans le respect mutuel. Pour cela, un climat de confiance réciproque et de solidarité devra être restauré entre tous les fils et toutes les filles de la nation rwandaise.

Le retour dans leur patrie de plusieurs centaines de milliers de vos compatriotes au cours des dernières semaines est une possibilité nouvelle qui est donnée pour retrouver l'unité du peuple. Il revient aux responsables de favoriser les conditions de leur accueil dans la dignité et la sécurité, et j'espère que tous les Rwandais sauront recevoir leurs frères avec bienveillance. Ce retour des réfugiés ne doit pas nous faire oublier vos nombreux concitoyens qui sont encore en dehors du pays, souvent dans des situations dramatiques. Je souhaite que soient rapidement mis en place les moyens d'une aide humanitaire efficace qui demeure toujours nécessaire.

Je forme encore le voeu que, dans la recherche des responsabilités du drame qu'a connu votre pays, la justice et l'équité président au jugement des personnes accusées d'avoir pris part au génocide. Pour ce qui concerne l'Église, comme je l'ai déjà souligné, en tant que telle elle ne peut pas être « tenue pour responsable des fautes de ses membres qui ont agi contre la loi évangélique; ils seront appelés à rendre compte de leurs actes. Tous les membres de l'Église qui ont péché durant le génocide doivent avoir le courage de supporter les conséquences des faits qu'ils ont commis contre Dieu et contre leur prochain » [1]. Une réconciliation authentique entre tous les Rwandais ne pourra se réaliser que dans la vérité et la confiance mutuelle retrouvée.

L'Église catholique, quant à elle, entend poursuivre ses efforts pour l'établissement d'une paix durable entre les personnes et entre les communautés, en ouvrant à la promotion de la personne humaine et à l'instauration d'un climat de vérité, de justice et de solidarité.

Votre présence ici, Monsieur l'Ambassadeur, est le signe de l'importance que votre nation reconnaît aux valeurs spirituelles et évangéliques pour retrouver la concorde et la solidarité entre les hommes, qui sont tous membres d'une unique famille. Je ne doute pas que votre mission, que vous inaugurez officiellement aujourd'hui, contribue à renforcer les liens de compréhension mutuelle entre le Rwanda et le Siège Apostolique.

À travers votre personne, permettez-moi de saluer avec affection la communauté catholique rwandaise. Avec tout le peuple, elle a subi l'épreuve; avec tout le peuple, elle veut s'engager à travailler ardemment à la reconstruction et au développement du pays. J'invite tous ses membres à ne pas perdre courage, mais dans la fidélité au baptême qu'ils ont reçu, unis à leurs Pasteurs, qu'ils soient capables de pardonner, et qu'ils soient des témoins généreux du message d'amour et de miséricorde que le Christ leur a légué. Éclaires par l'Évangile, qu'ils contribuent avec zèle à l'édification dune société nouvelle, pour que jamais plus les malheurs d'hier ne puissent se reproduire dans leur pays!

Je vous offre mes voeux les meilleurs pour l'accomplissement de vos taches et je vous assure que vous trouverez toujours ici, auprès de mes collaborateurs, une aide attentionnée et cordiale.

Sur votre Excellence, sur les dirigeants de la nation, ainsi que sur tout le peuple rwandais, j'invoque avec ferveur les Bénédictions du Dieu de la paix.

[1] Ioannis Pauli PP. II Epistula ad Archiepiscopum Kigaliensem, Thaddaeum Ntihinyurwa, die 14 mar. 1996: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XIX, 1 (1996) 552.






À S.E. M. N'TJI LAÏCO TRAORE, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU MALI PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi 12 décembre 1996



Monsieur l'Ambassadeur,

C'est avec plaisir que j'accueille Votre Excellence au Vatican à l'occasion de la présentation des Lettres qui l'accréditent comme l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Mali près le Saint-Siège.

J'ai été très sensible aux paroles courtoises que vous m'avez adressées et je vous en remercie vivement. Je vous sais gré, tout particulièrement, de m'avoir transmis les salutations de Son Excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré, Président de la République du Mali, que j'ai eu l'occasion d'accueillir ici au Vatican le 15 novembre dernier. Par votre entremise, il m'est agréable de lui renouveler les voeux chaleureux que je forme pour sa personne et pour l'accomplissement de sa haute charge au service du peuple malien. Je salue également les membres du Gouvernement et j'invoque l'aide de Dieu sur les responsables de la nation et sur tous vos concitoyens.

Dans votre allocution, vous avez rappelé l'oeuvre du Siège Apostolique en faveur de la paix entre les nations et pour le développement des peuples dans une solidarité active. De fait, l'Église catholique, agissant selon l'esprit du Christ, souhaite collaborer avec tous les hommes de bonne volonté à réduire les fractures qui conduisent à de graves hostilités entre les nations ou entre les groupes humains. Elle désire ainsi contribuer à l'édification d'une société humaine fraternelle et solidaire. La création de la Fondation pour le Sahel a voulu être un signe de la préoccupation constante du Saint-Siège pour les peuples les plus défavorisés, et de son engagement à susciter des actes concrets d'entraide, tout particulièrement dans cette région de l'Afrique.

Il m'a été agréable de connaître les efforts engagés par votre pays sur les difficiles chemins de la démocratie et du développement. Je souhaite que les idéaux de paix, de fraternité, de compréhension mutuelle et de respect de la spécificité de toutes les communautés humaines et religieuses qui composent la nation, continuent à inspirer toujours plus ceux qui ont la charge de conduire les destinées du peuple malien.

La situation de pauvreté dont souffrent tant de personnes, sous de multiples formes, est un défi moral permanent pour les États et pour l'ensemble de la famille humaine dans la réalisation d'une société vraiment conforme aux aspirations légitimes des hommes. Dans le message que j'ai adressé à l'Église pour la journée mondiale des migrantes et des réfugiés, que vous avez eu l'amabilité d'évoquer, j'émets le voeu que soit portée une attention particulière aux personnes qui vivent dans des conditions précaires, à celles qui sont contraintes de chercher de quoi vivre en dehors de leur pays, ou encore à celles qui ne peuvent rejoindre le sol national, menant la condition difficile des réfugiés. Ces causes nobles devraient susciter chez les responsables des nations et dans l'opinion publique un intérêt et un engagement plus grands afin que chaque personne et chaque groupe humain puissent vivre dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux.

Votre présence en ces lieux, Monsieur l'Ambassadeur, est le signe que le Mali considère les valeurs spirituelles et religieuses comme profondément nécessaires pour le développement intégral de l'homme et de la société. Les liens entre le Mali et le Siège apostolique ne peuvent que s'en trouver renforcés.

Vous me permettrez, Monsieur l'Ambassadeur, de saluer avec affection, par votre intermédiaire, la communauté catholique malienne. Au début de cette année, j'ai eu la joie d'accueillir ici-même les membres de la Conférence épiscopale du Mali pour leur visite ad limina. Cette rencontre a été pour moi l'occasion d'être une nouvelle fois proche de vos compatriotes. J'ai constaté avec satisfaction que l'Église jouit de l'estime de la population et de ses gouvernants et que les relations entre la communauté catholique et les croyants de l'Islam sont faites, le plus souvent, de convivialité et d'estime réciproque. Je sais que l'Église peut compter sur la bienveillance des autorités de votre pays pour promouvoir ses oeuvres sociales et ses institutions d'éducation qui se veulent au service de la jeunesse et des familles, sans distinction d'origine ou de religion.

Stimulés par leur foi chrétienne, les catholiques veulent répandre au milieu de leurs frères et de leurs soeurs les valeurs de fraternité et de justice dans le respect des convictions de chacun. Je les encourage à continuer à travailler ardemment au développement de leur patrie, avec tous leurs compatriotes qui se rattachent à une autre confession religieuse, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle.

Au moment où commence votre mission, je vous offre mes voeux les meilleurs, pour la noble tâche qui vous attend. Je vous assure que vous trouverez toujours ici un accueil attentif et une compréhension cordiale auprès de mes collaborateurs.

Sur Votre Excellence, sur Monsieur le Président de la République du Mali, sur le peuple malien et sur ses dirigeants, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions du Très-Haut.




LORS DE LA VISITE DE SA SAINTETÉ KAREKIN I SARKISSIAN, PATRIARCHE SUPRÊME ET CATHOLICOS DE TOUS LES ARMÉNIENS

Vendredi 13 décembre 1996


Vénéré et Bien-Aimé Frère dans le Christ,

« Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » [1].

1. Nous croyons profondément que le Christ est lui-même présent au milieu de nous et c'est au nom du Christ que nous vous accueillons, vous-même et les personnes éminentes qui vous accompagnent. Cette nouvelle rencontre est pour nous un motif de grande joie, de reconnaissance et de confiance. Nous rendons grâce avant tout au « Père des lumières » [2], qui nous a appelés à la communion dans son Fils; c'est de Lui que vient tout don parfait. Soyez tous les bienvenus dans cette maison et dans notre Église, car vous êtes pour nous des frères bien-aimés. Soyez assurés que votre visite est véritablement une bénédiction pour le Successeur de Pierre, pour l'Église de Rome et pour toute l'Église catholique.

La présence du Seigneur donne à notre rencontre sa signification et sa richesse véritables. La communion profonde que nous éprouvons en ce moment trouve sa source dans notre foi commune en l'unique Seigneur, foi scellée par le don du baptême.

2. En vertu de la succession apostolique, qui nous permet de reconnaître mutuellement la validité du sacerdoce ministériel et de l'épiscopat, nos Églises célèbrent les mêmes sacrements, en particulier le Baptême et l'Eucharistie. Elles peuvent ainsi, ensemble, glorifier Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, et être le signe et le sacrement du plan d'amour de Dieu qui veut rassembler dans l'unité tous ses enfants dispersés [3]. Nos Églises sont par conséquent engagées dans une même mission pour le monde d'aujourd'hui. Ainsi, nous entendons accomplir ensemble cette mission, chacun selon sa charge spécifique, dans le souci de la partie du troupeau que le Christ a confiée à chacun de ses Pasteurs, sachant que nous avons vraiment besoin les uns des autres. C'est dans cet esprit de réciprocité fraternelle que l'Église arménienne catholique, qui a les mêmes racines spirituelles et la même culture que votre Église, a aussi sa place dans la mission et qu'elle contribue à nous relier encore davantage.

3. L'Église arménienne apostolique est porteuse d'une richesse incomparable de traditions, qui remontent aux origines de notre foi. Le peuple arménien a été parmi les premiers à accueillir la Bonne Nouvelle et à lui donner un visage particulier, accordé à son identité, à sa langue et à son histoire; il est ainsi devenu une communauté chrétienne vivante, vraiment enracinée dans la réalité humaine locale et solidaire des joies et des souffrances de tout le peuple. Demeurant dans une région tourmentée, à la jonction de différentes cultures et religions, et de différentes entités politiques, l'Église arménienne a connu la persécution. Elle a scellé sa fidélité inébranlable au Christ dans le sang de ses martyrs innombrables, tout au long de son histoire. L'Église n'oublie pas cette expérience unique, qui conforme radicalement le disciple à son Maître et qui sème dans le monde la Bonne Nouvelle du Salut, reçu gratuitement par la Croix du Sauveur. Car, le sang des martyrs est la semence des chrétiens. Aujourd'hui encore, l'Église demeure une Église de martyrs et, dans tous les continents, elle paie un lourd tribut. Mais, dans la foi et l'espérance, nous reconnaissons que le témoignage rendu au Christ affermit et purifie l'Église de Dieu.

4. L'Église arménienne se trouve aujourd'hui devant une tâche nouvelle et immense. L'Église catholique désire se tenir à ses côtés, pour la soutenir et l'aider à répondre aux appels du temps présent, dans le plein respect de sa vie propre et de son identité particulière. Récemment encore, après le drame du terrible tremblement de terre qui a frappé l'Arménie en 1988, nous avons eu l'occasion de manifester notre charité fraternelle en contribuant tant soit peu à soulager les souffrances humaines et en accompagnant de nos prières ferventes votre peuple, blessé une nouvelle fois. Les besoins des chrétiens de votre terre sont nombreux. Nous devrons étudier ensemble comment une plus étroite collaboration pourra aider à la reconstruction de l'Église et fournir un soutien au peuple d'Arménie, qui doit désormais apprendre à se servir dignement de sa liberté retrouvée. Une telle coopération sera un enrichissement pour tous et la charité concrète, qui est un amour pour les frères, fera croître grandement le dialogue, afin de sur monter les obstacles qui s'opposent encore à notre pleine communion.

5. Comme je l'ai dit avec insistance dans la dernière Lettre encyclique « Ut Unum Sint », consacrée à la recherche de l'unité entre les chrétiens, la démarche oecuménique est à la fois un « dialogue de la conversion » [4] et un « échange de dons » [5]. Par le dialogue, nous devons chercher sans cesse à rendre courageusement témoignage à la vérité, pour le service du Rédempteur du monde et du Seigneur de l'histoire. De part et d'autre, nos saints et nos martyrs nous appellent à une fidélité et à une communion toujours plus profondes, par amour pour le Corps du Christ.

6. Sainteté, vous faites partie des pionniers dans le domaine d'oecuménique. Vous avez été observateur de votre Église pendant trois sessions du deuxième Concile du Vatican et vous avez pu être témoin de l'effort de ressourcement et de renouveau de l'Église catholique, ainsi que de son engagement irréversible en faveur de l'oecuménisme qui en a été un des fruits. Vous avez pareillement déployé une activité oecuménique tout à fait remarquable, tant dans le cadre du Conseil oecuménique des Églises, sur le plan mondial, que dans celui du Conseil des Églises du Moyen-Orient, sur le plan régional. Nous avons d'ailleurs déjà pu nous entretenir de cet engagement commun au service de l'unité chrétienne, lors de votre précédente visite à l'Église de Rome, en 1983, quand vous veniez d'accéder à la charge de Catholicos de la Maison de Cilicie.

Personnellement, j'espère que cette collaboration pourra se poursuivre et s'intensifier, afin que nous puissions accomplir plus fidèlement notre mission dans le monde d'aujourd'hui. Dans ce sens, nous souhaitons que des rencontres comme celle-ci puissent se renouveler et se multiplier, pour devenir peu à peu de véritables réunions de concertation et de travail commun; ainsi, nous serons unis dans la tâche évangélisatrice qui nous attend au seuil du troisième millénaire.

7. Vénéré et très cher frère dans le Christ, prions ensemble le Seigneur afin que votre pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul, siège du Successeur de Pierre, puisse raviver les liens entre l'Eglise catholique et l'Église arménienne, en les affermissant dans la foi qu'eux-mêmes ont confessée jusque dans leur martyre. Nous espérons aussi que les nombreuses rencontres que vous avez eues à Rome avec diverses personnes et institutions vous ont permis de découvrir et d'encourager plusieurs initiatives nouvelles de collaboration dans le domaine de la formation théologique et pastorale, de même que dans le témoignage et le service communs pour le bien de nos contemporains. Que notre réconciliation et notre union ouvrent aussi la voie à la paix et à l'entente fraternelle entre les peuples, dans un monde qui est encore trop souvent marqué par l'injustice, le mépris des pauvres, l'exaspération d'un nationalisme exacerbé ou la discrimination!

8. Au terme de notre entretien, permettez-moi de vous dire une fois encore notre joie profonde de pouvoir vous accueillir parmi nous. Que la grâce et la cordialité de notre rencontre deviennent « comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour commence à poindre et que l'astre du matin se lève dans vos coeurs » [6]! « À Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir, à Lui la gloire, dans l'Église et le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles. Amen! » [7].

[1] (Mt 18,20).
[2] (Jc 1,17).
[3] Cfr. (Jn 11,52).
[4] Ioannis Pauli PP. II (Ut Unum Sint UUS 35).
[5] Ibid. (UUS 28).
[6] (2P 1,19).
[7] (Ep 3,20-21).




Discours 1996 - Vendredi 29 novembre 1996