Discours 1999 32


AU NOUVEL AMBASSADEUR DE HONGRIE À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Lundi 8 février 1999

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Monsieur l'Ambassadeur,

1. C'est avec un grand plaisir que j'accueille Votre Excellence et que je Lui souhaite la bienvenue au début de sa mission, au moment de la présentation des Lettres qui L'accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Hongrie.



2. Je vous remercie, Excellence, des paroles cordiales que vous venez de m'adresser et par lesquelles vous manifestez votre attention au Siège de Pierre. Vous exprimez aussi l'esprit dans lequel vous entreprenez votre tâche, désireux de poursuivre sur la voie des relations qui ont été rétablies entre le Saint-Siège et la Hongrie en 1990. Je vous demande de transmettre à Son Excellence Monsieur Árpád Göncz, Président de la République, ainsi qu'à vos concitoyens, mes meilleurs voeux et l'assurance de mes prières pour la paix et la prospérité de la nation.



3. Aujourd'hui, après une longue période douloureuse, la Hongrie est entrée avec courage dans une nouvelle étape de son histoire, attentive au respect et à la protection de la dignité de la personne et au principe de la liberté, notamment de la liberté religieuse. Dans cette optique, je suis particulièrement sensible aux efforts faits par les Autorités de votre pays pour donner à l'Eglise catholique les moyens d'assurer sa mission spirituelle et de prendre soin de ses fidèles, notamment en rendant des biens dont elle a été injustement spoliée. Cela permet la reprise de la vie religieuse, indispensable à la vie de la foi. En même temps, l'Eglise catholique est en mesure de collaborer à la construction d'une société toujours plus juste et plus solidaire. Vous savez en particulier le souci des fidèles et des membres d'Instituts consacrés d'apporter leur contribution à leur pays à travers des oeuvres d'éducation, d'entraide et de partage avec les plus démunis. Pour eux, il s'agit notamment de collaborer à la formation de la jeunesse, par l'enseignement au sein des établissements publics ou privés et par l'éducation aux valeurs spirituelles, morales, humaines et civiques. Il faut se réjouir de l'accord de 1998 qui marque la reconnaissance par les Autorités du service que l'Eglise catholique accomplit en ce domaine, son désir étant avant tout la promotion des personnes et la formation de la conscience des jeunes, qui demain seront des responsables de la nation.

A ce propos, la Commission paritaire, où se rencontrent des représentants de l'Etat et de la Conférence épiscopale, exprime l'esprit de dialogue et d'estime mutuelle qui anime nos relations, afin de résoudre les questions encore en suspens, grâce à la bonne volonté de tous et au désir d'agir en vue du bien commun.



4. Gardant un excellent souvenir de mes rencontres avec le peuple hongrois et avec ses responsables religieux et civils, je souhaite que l'événement que vous célébrerez l'année prochaine, le millénaire de la fondation de l'Etat hongrois, soit une occasion pour tous d'affermir son unité et de regarder l'avenir avec confiance. Vos compatriotes savent que c'est grâce à leurs racines religieuses, culturelles et humaines qu'ils ont pu sortir des temps d'épreuve. En puisant aujourd'hui dans ce patrimoine culturel et, comme vous le notez, dans leur foi en Dieu et dans leur attachement aux valeurs chrétiennes, les Hongrois ont les moyens de construire ensemble la société de demain. Parmi les saints et les héros de votre histoire, vous avez évoqué saint Etienne, serviteur de Dieu et du peuple et père de la nation, ainsi que sainte Elisabeth, reine au service des pauvres, et l'évêque martyr Vilmos Apor, que j'ai eu la joie de béatifier. Je me rappelle aussi avec émotion la figure du Cardinal Josef Mindszenty, qui reste pour tous vos compatriotes un défenseur de la foi et de la liberté du peuple. Les jeunes générations ont ainsi devant elles des témoins qui peuvent les inspirer dans leur démarche spirituelle et morale et dans leur participation à la reconstruction du pays en s'appuyant sur les vertus humaines essentielles.



5. La liberté religieuse retrouvée ne peut que favoriser le renouvellement de la nation; elle permet l'expression des aspirations les plus profondes de toute personne, qui peut ainsi réaliser sa vocation en réponse à la volonté de Dieu; elle est également à la base du respect de l'autre et de sa dignité. Un rôle essentiel appartient à la famille, qui est par excellence la cellule de la société et le sanctuaire de la vie. A ce propos, il convient de rappeler aux chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté la valeur primordiale de toute vie humaine, en particulier de la vie de l'enfant à naître. Anéantir l'être le plus faible est une atteinte au droit de toute personne à la vie. On ne peut qu'encourager tout ce qui est fait pour aider les couples et les familles, afin que l'institution familiale soit au centre des préoccupations des responsables de la vie publique, et que tout couple puisse avoir les moyens d'accueillir et d'éduquer les enfants qui lui sont donnés.



6. Le peuple hongrois s'efforce de rechercher la justice et la paix, à l'intérieur de ses frontières comme dans ses relations avec les pays voisins. En effet, la construction de la grande Europe nécessite un engagement de tous pour développer une véritable fraternité. Au sein des peuples, les minorités doivent aussi être respectées, pour que leurs spécificités soient reconnues par la communauté nationale et internationale, et qu'elles puissent apporter une contribution effective à l'édification de la nation dans laquelle elles se trouvent. Pour sa part, le Saint-Siège ne cesse de défendre le droit de tous les peuples et il se réjouit des efforts qui sont faits pour la recherche d'une unité qui demeure respectueuse de l'identité culturelle propre à chaque pays et dans la concorde entre les Etats.

7. Au moment où Votre Excellence prend ses fonctions, je L'assure de la pleine disponibilité de l'ensemble de mes collaborateurs, auprès desquels Elle trouvera l'aide et le soutien dont Elle pourra avoir besoin. Puisse sa mission porter des fruits pour l'ensemble de ses concitoyens!

Sur Votre Excellence, sur sa famille, sur ses collaborateurs et sur le peuple de la Hongrie, j'invoque les Bénédictions abondantes de Dieu.



AUX ÉVÊQUES DU CAMBODGE ET DU LAOS EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Jeudi 11 février 1999

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Chers Frères dans l'épiscopat,
Cher Père Administrateur,



1. C'est avec une grande joie que je vous accueille au moment où vous accomplissez votre pèlerinage au tombeau des Apôtres. Vous qui êtes les pasteurs de l'Eglise catholique au Laos et au Cambodge, vous venez ensemble pour la première fois rencontrer le Successeur de Pierre à l'occasion de votre visite ad limina. Je souhaite vivement que votre séjour vous permette de rendre encore plus vivant entre vous l'esprit de collégialité, en communion avec l'Evêque de Rome. Que ce soit un temps de grâce pour vous aider à faire grandir dans la foi, l'espérance et la charité les communautés confiées à votre sollicitude pastorale, en union étroite avec l'Eglise universelle!

Je remercie le Président de votre Conférence épiscopale, Mgr Yves Ramousse, pour les paroles cordiales qu'il m'a adressées en votre nom. Elles évoquent avec émotion les épreuves que vos peuples ont connues au cours des années passées, et elles mettent en lumière la vitalité de vos communautés, qui connaissent une renaissance spirituelle pleine d'espérance pour l'avenir.

En ces moments privilégiés de communion avec vos Eglises locales, je me tourne vers les prêtres, les religieux, les religieuses et tous les fidèles de vos pays. A votre retour, portez-leur le salut affectueux du Pape ainsi que ses encouragements, afin qu'ils continuent à être des témoins généreux de l'amour du Père pour tous les hommes! Transmettez aussi mes salutations chaleureuses aux peuples du Cambodge et du Laos, dont je connais le courage et la volonté de construire des nations fraternelles et prospères!



2. Avec vous je rends grâce au Seigneur pour la fidélité héroïque dont les disciples du Christ ont fait preuve au temps où vos nations furent soumises à de terribles souffrances et où elles connurent d'innombrables victimes innocentes de la violence aveugle et de la négation de la dignité de l'homme. De nombreux prêtres, religieux, religieuses, laïcs, ont donné leur vie à la suite du Seigneur, mêlant leur sang à celui de leurs frères et de leurs soeurs, affrontant les épreuves avec dignité et force d'âme. Que personne n'oublie jamais cet admirable témoignage! Il rappelle que l'appartenance au Christ est un signe de contradiction pour le monde, aujourd'hui comme hier, et aussi que «ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort» (
1Co 1,27).

Chers Frères dans l'épiscopat, je sais avec quelle abnégation vous-mêmes avez servi et continuez à servir l'Eglise dans vos pays. Plusieurs parmi vous ont connu la prison ou l'exil, tandis que certains de vos frères avaient déjà donné leur vie pour leur troupeau, à l'exemple du Bon Pasteur. Aujourd'hui, c'est souvent dans des situations difficiles que vous devez exercer votre ministère épiscopal. Soyez assurés que le Successeur de Pierre demeure proche de chacun de vous dans les souffrances apostoliques comme dans les joies et dans les espoirs.



3. Alors que les situations nouvelles que connaissent vos pays permettent aux communautés chrétiennes de renaître, je vous encourage à être toujours et partout des témoins ardents de l'espérance que vous portez et qui vous fait vivre. Pour conserver en vous ce don du Seigneur et pour donner à l'Eglise de vos pays un nouvel élan apostolique, paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, en veillant sur lui de bon gré, selon Dieu, avec l'élan du coeur et en devenant les modèles du troupeau (cf. 1P 5,2-3)!

Envoyés par le Christ dans l'Eglise particulière dont vous avez la charge, vous êtes les premiers responsables de l'annonce de l'Evangile. Pour cela, dans une attitude de serviteurs de la vérité, vous devez proclamer, avec humilité et persévérance, que le Christ est le seul et unique Sauveur de l'homme et que croire en lui «signifie croire que l'amour est présent dans le monde, et que cet amour est plus puissant que les maux de toutes sortes dans lesquels l'homme, l'humanité et le monde sont plongés» (Encyclique Dives in misericordia DM 7).

Vous avez aussi reçu la mission de conduire les fidèles sur le chemin de la sainteté et de faire en sorte qu'ils puissent bénéficier le plus largement possible des sacrements, particulièrement de l'Eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur qui édifie l'Eglise. En présidant au ministère de la charité par laquelle la communauté entière témoigne de sa participation à la mission du Christ envoyé «pour porter la bonne nouvelle aux pauvres» (Lc 4,17), soyez les imitateurs du Bon Pasteur qui compatit à la misère et à la faiblesse de son peuple, et se fait proche de tous ceux qui souffrent.



4. Pour coopérer à votre lourde charge apostolique, vos prêtres, encore peu nombreux, connaissent souvent de difficiles conditions de vie et de ministère. Je les salue avec affection et je les encourage à poursuivre avec confiance et audace leur service généreux du Peuple de Dieu et leur contribution à l'annonce de la Bonne nouvelle du salut. Qu'ils se souviennent que, pouvant toujours compter sur la force divine, ils ne sont jamais seuls dans leur action! Le Christ, qui les a appelés à participer à sa mission, les assiste de sa grâce afin qu'ils puissent se donner en toute confiance à leur ministère. Qu'ils soient ces hommes de foi et de prière dont le monde a besoin! Je les invite à promouvoir toujours plus entre eux un esprit de fraternité sacerdotale et de collaboration en vue d'une action pastorale d'ensemble qui porte du fruit. En conformité avec leur vocation de pasteurs, qu'ils donnent la première place au service spirituel des fidèles qui leur sont confiés, afin de les conduire vers Celui qu'ils représentent, tout en demeurant pour tous des hommes de la mission et du dialogue!

Chers Frères dans l'épiscopat, considérez vos prêtres «comme des fils et des amis, tout comme le Christ appelle ses disciples non plus serviteurs, mais amis» (Constitution dogmatique Lumen gentium LG 28). Pour favoriser une communion toujours plus grande dans l'Eglise, je vous invite aussi à les associer fraternellement à la direction des circonscriptions ecclésiastiques, dans le respect des orientations du Concile Vatican II et des normes du Droit canonique.

35 Les religieuses et les religieux, originaires de vos pays ou venus d'ailleurs, participent pleinement, avec abnégation et courage, à l'oeuvre évangélisatrice de l'Eglise, donnant une place de prédilection au soin des personnes les plus pauvres et les plus faibles de la société. Au nom de l'Eglise, je les remercie de grand coeur du témoignage éloquent de charité qu'ils donnent à travers l'offrande totale d'eux-mêmes pour l'amour de Dieu et de leurs frères. La vie consacrée a grandement contribué à l'implantation et au développement de l'Eglise dans vos pays; je souhaite qu'elle soit toujours plus l'objet de votre soin pastoral particulier, afin de la promouvoir dans ses formes actives et contemplatives, et d'en protéger le caractère propre pour le service du Royaume de Dieu.

Je suis heureux de savoir qu'aujourd'hui les vocations sacerdotales et religieuses deviennent plus nombreuses. Je vous félicite pour le souci des vocations que vous portez et pour les efforts méritoires que vous avez entrepris en vue de la formation des jeunes qui acceptent de marcher à la suite du Christ pour servir l'Eglise. L'organisation d'un séminaire est précieuse pour l'avenir du ministère presbytéral et de la fraternité sacerdotale.

A tous les jeunes qui répondent à l'appel du Seigneur ainsi qu'à leurs familles, portez la reconnaissance du Pape pour le don généreux qu'ils acceptent de faire à l'Eglise et au Christ! Dites-leur que le Successeur de Pierre rend grâce à Dieu pour tous ceux qui acceptent de devenir les ouvriers de la moisson et pour ceux qui les accompagnent!



5. Chers frères dans l'épiscopat, je voudrais profiter de notre rencontre pour faire part aux laïcs de vos diocèses de ma vive appréciation pour leur fidélité au Christ, parfois héroïque, en particulier lorsque, dans certaines régions, ils furent privés de prêtres pendant de longues années. Aujourd'hui, malgré leur petit nombre et quelquefois leur éloignement d'un centre paroissial, ils participent avec dévouement à la vie de leurs communautés, assumant courageusement leurs responsabilités propres dans la mission de l'Eglise. Qu'ils ne se lassent jamais «de maintenir éveillée, dans le coeur et dans la vie, la conscience ecclésiale, c'est-à-dire la conscience d'être membres de l'Eglise de Jésus Christ et de participer à son mystère de communion et à son énergie apostolique et missionnaire» (Exhortation apostolique Christifideles laici
CL 64)!

Pour permettre aux fidèles, jeunes et adultes, «la découverte toujours plus claire de leur vocation personnelle et la disponibilité toujours plus grande à la vivre dans l'accomplissement de leur propre mission» (Ibid. CL CL 58), il est nécessaire qu'ils puissent bénéficier d'une solide catéchèse sur les vérités de la foi et sur ses implications concrètes dans leur vie. On les aidera ainsi à mener leur existence en faisant l'unité entre les exigences de leur engagement à la suite du Christ et leur activité familiale et sociale. Cette formation, donnée et reçue en Eglise, permettra la constitution de communautés chrétiennes solides et missionnaires.

Au cours des périodes difficiles que vous avez vécues, la famille chrétienne a joué un rôle essentiel pour préserver la foi. Aussi est-il indispensable que les parents transmettent à leurs enfants ce qu'ils ont reçu. En fondant la vie familiale sur l'amour, la simplicité, l'engagement concret et le témoignage quotidien, on défendra les valeurs fondamentales qui la constituent de la désagrégation qui menace trop souvent de nos jours cette institution primordiale de la société. Je vous invite donc à aider les familles à «être, dans la foi, "un seul coeur et une seule âme", aussi bien dans l'esprit apostolique commun qui les anime qu'à travers la collaboration qui les engage au service de la communauté ecclésiale et de la communauté civile» (Exhortation apostolique Familiaris consortio FC 50).



6. D'antiques et nobles civilisations se sont développées dans vos pays. Elles ont été profondément marquées par les grandes traditions religieuses de l'Asie, porteuses de sagesse et de culture, particulièrement le Bouddhisme qui est la religion traditionnelle de la majorité des habitants de la région. Le christianisme lui-même y est présent depuis plus de quatre siècles.

Dans l'esprit du Concile Vatican II, l'Eglise considère avec respect et estime les richesses culturelles et spirituelles qui sont enracinées dans vos peuples et qui font aussi partie du patrimoine de l'humanité. Tout en croyant fermement que le Christ est l'unique Sauveur du monde, elle cherche à «reconnaître, préserver et faire progresser avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d'autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux» (Déclaration Nostra aetate NAE 2). Dans une attitude fraternelle et respectueuse de la liberté de chacun, elle souhaite partager avec les hommes de bonne volonté le message d'espérance et de paix qu'elle a reçu de son Fondateur, et collaborer avec eux, dans une compréhension mutuelle, à la défense de la vie et de la dignité humaines, comme à la promotion de la réconciliation, de la justice et de la concorde entre tous. Elle entend ainsi exprimer sa volonté de contribuer, à la place qui est la sienne, à l'édification d'une société toujours plus solidaire et conforme à la grandeur de la personne humaine.

Le message évangélique ne peut pas être considéré comme une culture étrangère qui viendrait s'implanter de l'extérieur, car le dessein de salut de Dieu enveloppe tous les hommes et tous les peuples. Il importe donc que l'Evangile soit proclamé et accueilli dans la culture de vos peuples et s'y incarne profondément. Je me réjouis de la récente publication de la première traduction oecuménique de la Bible en langue khmère, qui permet à de nombreux chrétiens de votre région de recevoir la Parole de Dieu dans leur propre langue.



7. Au cours des dernières années, l'Eglise, avec l'aide généreuse de volontaires venant de nombreux pays, s'est consacrée de diverses manières à aider les réfugiés et les personnes dans la détresse, indépendamment des choix politiques des individus. Elle a contribué à leur réinsertion dans leurs pays et a pris soin de ceux qui sont restés à l'extérieur. Aujourd'hui, là où cela lui est permis, elle travaille avec courage à la réhabilitation des personnes qui sont atteintes dans leur être par la violence des hommes, et aussi de celles qui ont été touchées par les catastrophes naturelles ayant frappé la région. Par ailleurs, elle poursuit son ferme engagement en vue de l'abolition définitive des mines antipersonnel, ces armes anti-humaines qui font encore tant de victimes dans vos pays.

Suivant l'exemple de son Seigneur, l'Eglise, par ses engagements de solidarité en faveur de l'homme, entend combattre tout ce qui asservit la personne humaine et qui menace sa vie, participant ainsi avec tous à la reconstruction de la nation. Je vous encourage vivement à poursuivre votre oeuvre généreuse et désintéressée au service des populations de vos pays, en particulier des personnes les plus faibles. De cette manière, vous contribuez à promouvoir les valeurs du Royaume de Dieu, devenant signe d'espérance pour beaucoup. C'est d'ailleurs avec satisfaction que nous pouvons accueillir aujourd'hui les efforts qui sont faits pour une plus grande liberté, permettant à l'Eglise de poursuivre son engagement pour le progrès et le bien-être de tous.



8. Chers frères dans l'épiscopat, au terme de notre rencontre, je vous invite à nouveau à avancer sur les voies de l'avenir avec courage. Au milieu des peuples du Laos et du Cambodge, que les catholiques soient des signes de l'espérance qui fait vivre! Je souhaite à vos nations de progresser, avec leurs Gouvernants, dans l'établissement d'une société toujours plus fraternelle et plus solidaire, dans laquelle une paix durable permette à tous de trouver la prospérité et de grandir humainement et spirituellement.

Assurez chacune de vos communautés, ainsi que leurs membres qui vivent encore loin de leur patrie, de la proximité spirituelle du Pape! Alors que nous nous préparons à entrer dans le troisième millénaire, je les convie à mettre toute leur espérance dans le Christ sauveur et à se laisser guider par lui. Aux jeunes de vos communautés, je redis ici avec force que l'Eglise compte sur leur générosité et sur leur dynamisme.

Je confie vos fidèles, dont je connais la grande dévotion mariale qui s'exprime souvent à travers de magnifiques formes artistiques, à la protection de la Mère du Sauveur, Mère de tous les hommes, et de grand coeur je vous donne à tous la Bénédiction apostolique.






AUX MEMBRES DE LA FONDATION POUR LA PAIX ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ALCIDE DE GASPERI

Samedi 13 février 1999

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Messieurs!

Je suis heureux d'adresser une cordiale bienvenue à chacun de vous, membres de la «Fondation pour la Paix et la Coopération internationale Alcide De Gasperi» et je vous remercie pour cette visite, à travers laquelle vous entendez confirmer votre adhésion convaincue au Magistère de l'Eglise, et confirmer votre engagement en vue de la promotion d'une coexistence harmonieuse entre les peuples. J'adresse un salut particulier au Sénateur, M. Angelo Bernassola, et je lui exprime ma profonde gratitude pour les nobles sentiments qu'il a voulu m'exprimer au nom des personnes présentes.

Depuis plus d'un quart de siècle, votre Fondation, s'inspirant de la pensée et de l'oeuvre du grand homme d'Etat italien Alcide De Gasperi, s'engage à promouvoir la paix et la coopération entre les peuples, à travers l'étude des problèmes de la société internationale et en liaison avec des institutions analogues présentes en Europe et dans le monde.

Dans vos initiatives louables, vous avez choisi comme point de référence fondamental les valeurs éternelles de la foi chrétienne, en vous efforçant de les conjuguer avec la conscience claire que la voie de la paix passe à travers un engagement culturel profond et constant, accompli en relation avec ceux qui partagent vos mêmes nobles objectifs.

L'édification de la paix, en effet, n'est pas le fruit d'un compromis, mais naît de la connaissance approfondie et systématique des causes lointaines et immédiates des conflits, de la sensibilisation des responsables des nations aux attentes profondes des pauvres et de la formation des jeunes générations à une authentique culture de la paix. Celle-ci est préparée également par le soutien offert à ceux qui, face aux situations difficiles que l'humanité doit affronter à notre époque, sont tentés de renoncer à l'effort du dialogue et du respect des droits fondamentaux de chacun et de tous.



2. Dans le récent Message pour la Journée de la Paix, je rappelais qu'«aucun droit humain n'est assuré si on ne s'engage pas à les protéger tous [...] Une approche globale du thème des droits humains est donc indispensable, de même qu'un sérieux effort pour les défendre. On ne peut envisager l'avenir avec une confiance sereine que si une culture des droits humains, respectueuse des diverses traditions, devient partie intégrante du patrimoine moral de l'humanité [...] Le respect intégral des droits humains est la voie la plus sûre pour tisser des relations solides entre les Etats. La culture des droits humains ne peut être qu'une culture de paix» (n. 12).

Voilà certaines suggestions significatives pour rendre plus incisif votre engagement d'hommes politiques et d'hommes de culture, de façon à être des «artisans de paix» toujours plus efficaces dans la société d'aujourd'hui.

Je souhaite que votre Fondation, se situant dans la recherche actuelle de sécurité et de collaboration entre les peuples, devienne un instrument renouvelé de promotion au service d'une action générale en faveur de la paix, sans se laisser freiner par les obstacles inévitables que l'on rencontre sur ce chemin difficile, mais nécessaire.

Avec ces sentiments, tandis que je confie vos personnes et votre engagement quotidien à Celle que, nous chrétiens, invoquons comme Reine de la Paix, j'ai le plaisir de vous donner, ainsi qu'à vos collaborateurs et à vos familles, ma Bénédiction.





AU GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN

Samedi 13 février 1999

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Monsieur le Cardinal,
vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
très chers séminaristes,
frères et soeurs,



1. C'est pour moi une grande joie de vous retrouver au grand Séminaire romain, à l'occasion de la fête de la Madone de la Confiance. Je vous salue tous avec affection, en commençant par le Recteur, Monseigneur Pierino Fragnelli, et par les Supérieurs, et chacun de vous, très chers séminaristes, les Soeurs et le personnel, les familles respectives et les jeunes de l'«école de prière».

Nous sommes reconnaissants à Monseigneur Marco Frisina, aux musiciens et aux choristes qui ont exécuté l'Oratorio consacré à l'apôtre Pierre. Cette belle composition nous a fait méditer sur la vocation sacerdotale, comme appel à devenir «pêcheurs d'hommes», selon l'invitation adressée par le divin Maître aux premiers disciples, sur les rives du lac de Galilée (cf.
Mc 1,17). Le Seigneur a voulu confier le filet du «Royaume des cieux» (cf. Mt 13,47) aux mains des Apôtres, de leurs successeurs et collaborateurs: des évêques et des prêtres.

Le travail du pêcheur est dur. Il exige des efforts constants et de la patience. Il exige surtout la foi dans la puissance de Dieu. Le prêtre est l'homme de la confiance, qui répète avec l'Apôtre Pierre: «Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets» (Lc 5,5). Il sait bien que les hommes se pêchent grâce à la force de la Parole de Dieu, qui possède un dynamisme intrinsèque. Il ne se laisse donc pas prendre par l'impatience, mais demeure dans une attitude de vigilance attentive pour saisir les temps de Dieu.



2. Dans le séminaire, grâce à l'oeuvre diligente et discrète des éducateurs, on apprend à l'école du Christ, sous l'action de l'Esprit Saint, le secret de la pêche évangélique. La Très Sainte Vierge Marie est le guide-expert: Elle est la Mère de la Confiance pour tous les chrétiens, et de façon particulière pour les apôtres. Nous pouvons imaginer ses paroles de réconfort et de soutien au cours des jours passés avec la communauté des origines, en attente de la Pentecôte. Laissons-la nous parler également. Lorsque les difficultés de l'apostolat se font ressentir et que les échecs suscitent des pensées de découragement, c'est alors que commence le meilleur moment de la «pêche», celui qui s'appuie uniquement «sur sa parole». C'est ce que Marie nous répète, nous rappelant son «oui» qu'elle prononça lors de l'Annonciation: «Fiat mihi secundum verbum tuum».

«Sicut Maria, ita et Ecclesia», cette expression d'Yves de Chartres est le thème que vous avez choisi pour la fête de cette année. L'Eglise est une école de confiance pour chaque chrétien, et elle l'est de façon particulière pour l'apôtre et pour le collaborateur de l'apôtre. Dans ce grand Séminaire romain, qui m'est si cher, on apprend à pêcher particulièrement de Marie, Madone de la Confiance, qui enseigne à chaque séminariste le secret de la pêche évangélique. Marie est une maîtresse également pour vous, jeunes qui fréquentez le Séminaire et qui y trouvez un lieu précieux pour votre formation apostolique. Qu'Elle vous aide à maintenir de façon responsable les décisions importantes concernant votre avenir. Soyez généreux, ayez confiance en Elle, ayez confiance en Jésus.



3. Très chers amis, merci pour cette occasion renouvelée que vous m'avez offerte, de méditer avec vous sur cette vérité réconfortante. Je vous remercie également car vous l'avez transformée en prière, non seulement pour vous, mais également pour tous les prêtres du diocèse de Rome. Je m'unis volontiers à vous dans la prière et, tandis que j'invoque de Dieu une fidélité persévérante pour chacun d'entre vous, je vous donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



AUX MEMBRES DU CLERGÉ DU DIOCÈSE DE ROME

Jeudi 18 février 1999

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1. Très chers prêtres de Rome, curés, vicaires paroissiaux, prêtres engagés dans d'autres formes de ministère et vous, diacres permanents ou qui vous préparez au sacerdoce, soyez les bienvenus. Je suis heureux de vous rencontrer, comme c'est la coutume, en ce début de Carême, et j'adresse à chacun de vous mon salut le plus affectueux.

Nous avons entendu, au cours des paroles d'introduction du Cardinal-Vicaire et au cours de vos diverses interventions, la façon dont se développe la Mission dans la Ville, et les expériences concrètes que vous vivez. Je m'arrêterai moi aussi sur ce point central de la pastorale diocésaine, qui constitue la préparation spécifique de Rome au grand Jubilé et qui représente donc à juste titre le thème constant de nos rencontres.

En effet, la Mission dans la Ville parcourt actuellement sa dernière étape, consacrée en particulier aux divers milieux de travail et de vie. Nous l'avons commencée avec la remise du Crucifix aux missionnaires, le premier Dimanche de l'Avent, le jour même où j'ai promulgué la Bulle d'Indiction du grand Jubilé, tandis que le rendez-vous final de notre parcours est fixé pour la prochaine Pentecôte.



2. Le choix de ne pas limiter la mission aux familles qui vivent sur le territoire des paroisses, mais d'être présents également dans les multiples lieux de cette grande ville, dans lesquels les personnes travaillent, étudient et occupent leur temps libre, ou encore souffrent et sont soignées, a représenté sans aucun doute une décision courageuse et difficile. Nous l'avons prise car nous somme convaincus de son importance, et même de sa nécessité, si nous voulons vraiment que l'Evangile soit annoncé et témoigné à tous dans toutes les circonstances et conditions de vie (cf.
1Co 9,16-23). Cette abondance de grâce particulière qui est liée à l'événement du grand Jubilé, vers lequel nous avançons à grands pas, nous soutient et nous donne de la force.

Du reste, à travers la mission dans les milieux de vie, nous ne faisons que mettre en pratique le principe pastoral répété à plusieurs reprises au cours du Synode diocésain: le principe selon lequel chaque paroisse et toute la communauté ecclésiale de Rome doivent se chercher et se trouver en dehors d'elles-mêmes, c'est-à-dire précisément là où le Peuple de Dieu vit concrètement.

Il est clair que ce devoir, dans sa réalisation pratique, est confié avant tout aux fidèles laïcs, qui vivent et qui oeuvrent effectivement dans les divers milieux. En effet, la mission au sein de chaque milieu pourra être d'autant plus efficace si les personnes qui y sont présentes et qui y travaillent chaque jour en deviennent les interprètes et les protagonistes. C'est pourquoi, le 8 décembre dernier, en la solennité de l'Immaculée et à l'occasion du troisième anniversaire de la première annonce de la Mission dans la Ville, j'ai écrit une lettre à tous mes frères et soeurs croyants qui vivent, oeuvrent et travaillent à Rome, pour les inviter à devenir les missionnaires courageux et cohérents de l'Evangile.



3. En ce qui concerne la mission dans les milieux également, considérée dans sa globalité et dans chacune de ses implications, ce que j'ai déjà eu l'occasion de rappeler au cours des dernières années à vous, prêtres, à l'occasion de nos rencontres, est valable. Très chers amis, étant les plus proches collaborateurs de l'ordre épiscopal, c'est à vous qu'est confié en premier lieu le ministère d'annoncer l'Evangile à tous. La mission, vocation et devoir fondamental de l'Eglise, n'est pas principalement l'oeuvre de chaque croyant, mais de toute la communauté, et donc avant tout de ceux qui sont les premiers responsables de la communauté elle-même.

Dans de nombreux et importants milieux, vous, prêtres, êtes présents de façon concrète en vertu de votre ministère spécifique. Ainsi, dans de nombreuses écoles, en tant qu'enseignants de religion, dans les milieux hospitaliers et dans les prisons, en tant qu'aumôniers; d'autre part, à Rome, certains aumôniers oeuvrent encore de façon très bénéfique dans le monde du travail. Je ne voudrais pas oublier ensuite ceux qui sont engagés sur les «frontières» de la charité, auprès des personnes les moins favorisées, des mineurs en difficulté, des jeunes ayant des problèmes de toxicomanie, des immigrés et des personnes sans abri. Dans chacun de ces lieux, et auprès de tous nos frères et soeurs, vous êtes appelés à être le signe vivant de l'amour de Dieu, du salut que le Christ nous a apporté, de la sollicitude maternelle de l'Eglise. Vous êtes et vous devez être, partout et toujours, des missionnaires et des évangélisateurs.

Et vous, chers diacres permanents, qui participez, de par votre ordre, au ministère sacré, mais qui partagez, en ce qui concerne le travail et la famille, la condition de nos frères laïcs, vous vous trouvez dans une situation particulièrement favorable pour accomplir votre témoignage et votre action évangélisatrice au sein des milieux dans lesquels vous vivez. La mission dans les milieux représente pour vous un appel particulier et une possibilité précieuse de développement de votre ministère spécifique.


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4. Mais notre devoir de ministres ordonnés par rapport à cette forme de mission ne se limite pas à ce que nous pouvons faire directement, en oeuvrant au sein de chaque milieu. En effet, chacun de nous, même s'il n'est pas chargé d'un apostolat de milieu, possède une fonction fondamentale de formateur, à travers laquelle il peut et doit préparer et soutenir les fidèles laïcs, appelés à apporter un témoignage du Christ dans chaque situation de vie.

Nous touchons ici un thème très important, qui concerne la façon même dont nous concevons et exerçons notre ministère de Pasteurs. L'horizon de l'engagement ecclésial ne doit pas se limiter au bon fonctionnement de la paroisse ou de tout autre organisme directement confié à nos soins. Nous devons plutôt englober de façon idéale l'Eglise tout entière dans sa dimension missionnaire essentielle, qui la place au service du salut intégral de l'homme.

A la lumière de tout cela, notre oeuvre de formation ne se préoccupera pas uniquement de faire croître un laïcat capable d'assumer des responsabilités à l'intérieur de la paroisse ou de la communauté ecclésiale. Notre préoccupation plus grande encore sera de former d'authentiques consciences chrétiennes, afin que chacun, laïc ou prêtre, introduise la notion d'unité dans sa vie et apporte dans chaque milieu et situation un témoignage évangélique crédible et joyeux. Et, de même, nous nous efforcerons auprès des fidèles laïcs de leur faire prendre conscience plus clairement que la mission évangélisatrice de l'Eglise les concerne et leur est également confiée. Celle-ci passe normalement à travers leur action et leur témoignage de vie, comme à travers la capacité et la promptitude avec lesquelles ils savent rendre raison de l'espérance de ce dont, en tant que croyants dans le Christ, ils sont dépositaires et annonciateurs (
1P 3,15).

Ce même dynamisme missionnaire ne peut manquer de caractériser les éléments fondamentaux de la formation et de la croissance spirituelle: la prière qui nous place en présence de Dieu, la catéchèse, qui alimente la foi et aide à voir chaque réalité avec les yeux de la foi, la pénitence et la conversion du coeur, l'ouverture progressive à l'amour de Dieu et des frères. Ce n'est qu'ainsi que la croissance du témoin et du missionnaire ne fait qu'une avec la croissance du chrétien.



5. Telle est la voie à travers laquelle la présence chrétienne dans notre ville tant-aimée de Rome pourra devenir plus incisive et persuasive au cours du nouveau millénaire qui va commencer. Les milieux de travail sont, dans certains cas, ceux dans lesquels la sécularisation apparaît la plus avancée, et parler de Dieu et de Jésus-Christ peut s'avérer difficile et presque déplacé. Mais, en réalité, Dieu n'est jamais un étranger, le Christ n'est jamais un étranger. Le Fils éternel de Dieu qui «a travaillé avec des mains d'homme, [...] a pensé avec une intelligence d'homme, [...] a agi avec une volonté d'homme, [...] a aimé avec un coeur d'homme» (Gaudium et spes GS 22) est et demeure, partout où notre humanité est en jeu, l'unique Rédempteur de l'homme. Je me souviens qu'il y a vingt ans, précisément en ce temps de Carême, j'ai promulgué l'Encyclique «Redemptor hominis».

C'est pourquoi, en commençant avec confiance la mission dans les milieux, il faut que tous aient profondément conscience qu'il s'agit d'une entreprise à long terme. Celle-ci est une partie intégrante et indispensable de la nouvelle évangélisation, qui sera toujours plus enracinée et développée dans la pastorale de la communauté diocésaine.



6. Chers prêtres, l'encouragement à la mission vient du feu d'amour que le Seigneur a placé dans nos coeurs, à travers le don de son Esprit Saint et qui s'exprime, en premier lieu, à travers le langage concret de l'amour. Ainsi, la Mission dans la Ville, au cours de cette dernière année de préparation au Jubilé consacrée à Dieu le Père et visant à souligner les vertus théologales de la charité (cf. Tertio millennio adveniente TMA 50-51) devra porter une attention particulière à l'«évangélisation des pauvres» (Mt 11,5), en rendant leurs conditions de vie moins tristes et précaires.

Dans votre ministère pastoral, vous avez l'occasion de constater de près la croissance du chômage et de la pauvreté dans notre ville. Il est alors toujours plus nécessaire de trouver de nouvelles possibilités et voies afin que Rome, s'appuyant sur sa mission spirituelle et civile, et mettant en valeur son patrimoine d'humanité, de culture et de foi, mûri au cours des siècles, puisse promouvoir son développement social et économique également en vue du bien de toute la nation italienne et du monde entier (cf. Lettre à ceux qui vivent et travaillent à Rome, n. 8). La charité du Christ nous pousse donc à être présents et à faire preuve d'initiatives dans chaque milieu dans lequel l'avenir de notre ville se prépare de façon concrète.

Très chers prêtres et diacres, je con- nais votre engagement quotidien, vos efforts et les difficultés auxquelles vous devez souvent faire face. Je désire vous assurer que je suis constamment près de vous, avec affection et dans la prière. Que la Vierge Marie, exemple parfait d'amour envers Dieu et le prochain, soutienne chacun de vous sur son chemin et obtienne pour tous une pleine disponibilité à l'appel du Seigneur qu'Elle a su exprimer au moment de l'Annonciation, puis aux pieds de la Croix (cf. Tertio millennio adveniente TMA 54).

Avec ces sentiments, je vous donne à tous de tout coeur une Bénédiction particulière, que j'étends volontiers à vos paroisses et à tous ceux que vous rencontrez au cours de la Mission dans la Ville.

Parmi ces paroisses, la dernière que j'ai visitée est celle de saint Fulgence, et la prochaine sera celle de «san Raimondo Nonnato». A la fin du mois d'août est célébrée la mémoire liturgique de saint Raimondo Nonnato; il ne me reste plus qu'à visiter la paroisse qui lui est consacrée à Rome.



Discours 1999 32