Homélies St Jean-Paul II 654


ORDINATIONS SACERDOTALES EN LA BASILIQUE SAINT-PIERRE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Dimanche 25 avril 1999,
Dimanche du «Bon Pasteur»
655 et Journée mondiale de prière pour les Vocations
1. «Je suis le bon pasteur..., je connais mes brebis et mes brebis me connaissent» (Chant lors de la lecture de l'Evangile).

Le dimanche d'aujourd'hui, tradi- tionnellement appelé du «Bon Pasteur», s'insère dans l'itinéraire liturgique du temps pascal que nous parcourons actuellement. Jésus applique à lui-même cette similitude (cf.
Jn 10,6), enracinée dans l'Ancien Testament et si chère à la tradition chrétienne. Le Christ est le Bon Pasteur qui, en mourant sur la croix, donne la vie pour ses brebis. Il s'établit ainsi une profonde communion entre le Bon Pasteur et son troupeau. L'Evangéliste écrit que Jésus, «les appelle [ses brebis] une à une et il les mène dehors... et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix» (Jn 10,3-4). Une habitude confirmée, une connaissance réelle et une apparte- nance réciproque unissent le Pasteur et les brebis: il prend soin d'elles; elles se fient à lui et le suivent fidèlement. C'est pourquoi, les paroles que nous venons de répéter dans le Psaume responsorial retentissent de façon si réconfortante: «Le Seigneur est mon pasteur: je ne manque de rien».

2. Selon une belle tradition, j'ai la joie depuis plusieurs années, précisément lors du Dimanche du «Bon Pasteur», d'ordonner de nouveaux prêtres. Aujourd'hui, ils sont trente et un. Ils consacreront leur enthousiasme et leurs énergies nouvelles au service de la Communauté de Rome et de l'Eglise universelle.

Avec le Cardinal-Vicaire, les Evêques auxiliaires, les prêtres du diocèse et toutes les personnes présentes, je rends grâce au Seigneur pour ce grand don. Je partage de façon particulière votre joie, chers ordinands, ainsi que celle de vos formateurs, de vos familles et des nombreux amis qui vous entourent dans un moment aussi intense et émouvant, qui laissera en vous un sou- venir profond tout au long de votre vie.

En mentionnant vos formateurs, ma pensée se tourne, en ce moment, vers Mgr Plinio Pascoli, que le Seigneur a rappelé à Lui il y a quelques jours. Pendant de nombreuses années, il a été le Recteur du séminaire romain, puis Evêque auxiliaire, consacrant sa longue existence au soin des vocations et à la formation des prêtres. Puisse son exemple être pour tous un encouragement supplémentaire pour comprendre l'importance du don du sacerdoce.

3. Très chers ordinands, à travers le geste sacramentel ancien et suggestif de l'imposition des mains et la prière de consécration, vous deviendrez des prêtres pour être, à l'image du Bon Pasteur et à un titre nouveau et plus profond, des serviteurs du peuple chrétien. Vous participerez à la mission même du Christ, en répandant à pleines mains la semence de la Parole de Dieu. Le Seigneur vous a appelés afin que vous soyez les ministres de sa miséricorde et les dispensateurs de ses mystères.

L'Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, sera la source pure qui alimentera de façon permanente votre spiritualité sacerdotale. Vous pourrez y puiser la force inspiratrice de votre ministère quotidien, l'élan apostolique pour l'oeuvre de l'évangélisation et le réconfort spirituel dans les inévitables moments de difficulté et de combat intérieur. En vous approchant de l'Autel, où se renouvelle le Sacrifice de la Croix, vous découvrirez toujours plus les richesses de l'amour du Christ et vous apprendrez à les traduire dans votre vie.

4. Très chers amis, il est plus que jamais significatif que vous receviez le sacrement de l'Ordre en ce dimanche du «Bon Pasteur», au cours duquel nous célébrons la Journée mondiale de prière pour les Vocations. En effet, la mission du Christ se prolonge au cours de l'histoire à travers l'oeuvre des pas- teurs auxquels il confie le soin de son troupeau. Comme il le fit pour les premiers disciples, Jésus continue à choisir de nouveaux collaborateurs qui prendront soin de son troupeau, à travers le ministère de la Parole, des Sacrements et le service de la charité. L'appel au sacerdoce constitue un grand don et un grand mystère. Tout d'abord, il s'agit d'un don de la bienveillance divine, car il est le fruit de la grâce. Et c'est également un mystère, car la vocation est liée aux profondeurs de la conscience et de la liberté humaine. Avec celle-ci commence un dialogue d'amour qui, jour après jour, modèle la personnalité du prêtre à travers un chemin de formation commencé dans la famille, poursuivi par la suite au séminaire, et qui dure toute la vie. Ce n'est que grâce à cet itinéraire ascétique et pastoral ininterrompu que le prêtre peut devenir l'image vivante de Jésus, Bon Pasteur, qui se donne lui- même pour le troupeau qui lui est confié.

Les paroles que je vous adresserai d'ici peu, en vous remettant les offrandes pour le sacrifice eucharistique, retentissent dans mon esprit: «Vis le mystère qui est déposé entre tes mains». Oui, chers ordinands, ce mystère dont vous serez les dispensateurs est en définitive le Christ lui-même qui, à travers la communication de l'Esprit Saint, est source de sainteté et appel permanent à la sanctification. Vivez ce mystère: vivez le Christ, soyez le Christ! Que chacun de vous puisse dire avec saint Paul: «Et ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2,20).

5. Très chers frères et soeurs, qui êtes venus à cette célébration! Prions pour que ces trentre et un nouveaux prêtres soient fidèles à leur mission, qu'ils renouvellent chaque jour leur «oui» au Christ et soient un signe de son amour pour chaque personne. En outre, nous demandons au Seigneur, en cette Journée mondiale de prière pour les Vocations, qu'il suscite des âmes généreuses, disposées à se placer totalement au service du Royaume divin.

656 Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, c'est à Toi que je confie nos frères qui sont aujourd'hui ordonnés. Avec eux, je te confie les prêtres de Rome et du monde entier. Puisses-tu, Mère du Christ et des prêtres, accompagner ces fils dans leur ministère et dans leur vie.

Amen!



BÉATIFICATION DU PÈRE PADRE PIO DE PIETRALCINA

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Dimanche 2 mai 1999



«Chantons au Seigneur un chant nouveau!»

1. L'invitation de l'antienne d'ouverture exprime bien la joie de nombreux fidèles qui depuis longtemps attendent l'élévation aux honneurs des autels du Padre Pio de Pietrelcina. Cet humble frère capucin a étonné le monde par sa vie entièrement consacrée à la prière et à l'écoute de ses frères.

D'innombrables personnes se sont rendues au couvent de San Giovanni Rotondo pour le rencontrer et les pèlerinages, même après sa mort, n'ont pas cessé. Quand j'étais étudiant ici, à Rome, j'eus moi-même l'occasion de le connaître personnellement et je rends grâce à Dieu qui me donne aujourd'hui la possibilité de l'inscrire sur la liste des bienheureux.

Ce matin, guidés par les textes de la liturgie du cinquième dimanche de Pâques à l'intérieur de laquelle se place la célébration de sa béatification, nous relisons les aspects marquants de son expérience spirituelle.

2. «Ne soyez donc pas bouleversés: Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi» (Jn 14,1). Dans la page évangélique qui vient d'être proclamée, nous avons entendu les paroles de Jésus aux disciples, qui avaient besoin d'un encouragement. En effet, l'allusion à son départ prochain les avait jetés dans le désarroi. Ils craignaient d'être abandonnés, de rester seuls, et le Seigneur les réconforte par une promesse précise: «Je pars vous préparer une place», puis: «Je reviendrai vous prendre avec moi; et là où je suis, vous y serez aussi» (Jn 14,2-3).

A cette affirmation, les Apôtres répondent par la voix de Thomas: «Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin?» (Jn 14,5). L'observation est pertinente et Jésus ne se dérobe pas devant la question implicite. La réponse qu'il donne restera au long des siècles une lumière limpide pour les générations à venir: «Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par moi» (Jn 14,6).

La «place» que Jésus va préparer est dans la «maison de son Père»; là, le disciple pourra être éternellement avec le Maître et participer à sa joie elle-même. Cependant, pour atteindre ce but, le chemin est unique: c'est le Christ, auquel le disciple doit progressivement se conformer. La sainteté consiste précisément en ceci: ce n'est plus le chrétien qui vit, mais le Christ qui vit en lui (cf. Ga 2,20). But exaltant, qui s'accompagne d'une promesse tout aussi réconfortante: «Celui qui croit en moi accomplira les mêmes oeuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père» (Jn 14,12).

3. En écoutant ces paroles du Christ, notre pensée va à l'humble frère capucin du Gargano. Avec quelle évidence elles se sont réalisées pour le Bienheureux Pio de Pietrelcina!

657 «Ne soyez donc pas bouleversés; vous croyez en Dieu... ». Qu'a été donc la vie de cet humble fils de saint François, si ce n'est un exercice constant de foi, affermi par l'espérance du ciel, afin de pouvoir être avec le Christ?

«Je pars pour préparer une place... et là où je suis, vous y serez aussi». Quel autre but a eu la très exigeante ascèse à laquelle Padre Pio s'est soumis depuis sa tendre enfance, si ce n'est l'identification progressive au divin Maître, pour être «là où il était»?

Les personnes qui se rendaient à San Giovanni Rotondo pour participer à sa Messe, pour lui demander conseil ou pour se confesser, découvraient en lui une image vivante du Christ souffrant et ressuscité. Sur le visage du Padre Pio resplendissait la lumière de la résurrection. Son corps, marqué par les «stigmates», faisait appraître la relation profonde entre la mort et la résurrection, qui caractérise le mystère pascal. Pour le Bienheureux de Pietrelcina, la participation à la passion a eu des accents d'une intensité toute spéciale: les dons singuliers qui lui furent accordés et les souffrances intérieures et mystiques qui les accompagnaient lui permirent de faire l'expérience d'être associé constamment aux souffrances du Seigneur, avec une conscience permanente que «le Calvaire est la montagne des saints».

4. Les épreuves qu'il dut supporter en conséquence, peut-on dire, de ses charismes particuliers ne furent pas moins douloureuses, elles furent même peut-être encore plus cuisantes humai- nement parlant. Dans l'histoire de la sainteté, il arrive quelquefois que l'élu, par une permission spéciale de Dieu, soit l'objet d'incompréhensions. Quand cela se vérifie, l'obéissance devient pour lui un creuset de purification, un chemin d'assimilation progressive au Christ, un affermissement de la sainteté authentique. A ce sujet, le nouveau bienheureux écrivait à l'un de ses supérieurs: «J'agis seulement pour vous obéir, le bon Dieu m'ayant fait connaître que c'est l'unique chose qui lui plaise le plus et pour moi l'unique moyen d'espérer le salut et de chanter victoire» (Lettres
1P 807).

Lorsque la «tempête» s'est abattue sur lui, il a pris pour règle de son existence l'exhortation de la première lettre de saint Pierre que nous venons d'écouter: Approchez-vous du Christ: il est la pierre vivante (cf. 1P 2,4). De cette manière, il est devenu lui aussi une «pierre vivante», pour la construction de l'édifice spirituel qui est l'Eglise. Et de cela, aujourd'hui nous rendons grâce au Seigneur.

5. «Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel» (1P 2,5). Combien ces paroles apparaissent pertinentes lorsqu'on les applique à l'extraordinaire expérience ecclésiale qui s'est développée autour du nouveau Bienheureux! De nombreuses personnes qui l'ont rencontré directement ou indirectement ont retrouvé la foi; à son école, dans tous les coins du monde, les «groupes de prière» se sont multipliés. Aux personnes qui accouraient vers lui, il proposait la sainteté, leur répétant: «Il semble que Jésus n'ait pas d'autre soin à prodiguer que de sanctifier votre âme» (Lettres II, p. 155).

Si la Providence divine a voulu q'il agisse sans jamais se déplacer de son couvent, presque «planté» aux pieds de la Croix, cela n'est pas sans signification. Le divin Maître dut un jour le consoler, dans un moment d'épreuves particulières, en lui disant que «sous la croix on apprend à aimer» (Lettres 1P 339).

Oui, la Croix du Christ est l'insigne école de l'amour; ou mieux encore la «source» même de l'amour. Purifié par la souffrance, l'amour de ce fidèle disciple attire les coeurs au Christ et à son Evangile exigeant du salut.

6. En même temps, sa charité se répandait comme un baume sur les faiblesses et les souffrances de ses frères. Padre Pio unissait ainsi au zèle pour les âmes l'attention aux souffrances humaines, se faisant, à San Giovanni Rotondo, le promoteur d'une structure hospitalière, appelée par lui «Casa Sollievo della Sofferenza» (Maison du Soulagement de la Souffrance). Il a voulu en faire un hôpital de première catégorie, mais surtout il se préoccupa qu'on y pratique une médecine vraiment hu- manisée, où les relations avec les malades soient empreintes de la sollicitude la plus chaleureuse et de l'accueil le plus cordial. Il savait bien que ceux qui sont malades et qui souffrent ont besoin non seulement d'une utilisation correcte des moyens thérapeutiques, mais aussi et surtout d'un climat humain et spirituel qui leur permette de se retrouver eux-mêmes dans la rencontre avec l'amour de Dieu et la tendresse de leurs frères.

Avec la «Casa Sollievo della Sofferenza», il a voulu montrer que les «miracles ordinaires» de Dieu passent par notre charité. Nous devons nous rendre disponibles pour le partage et le service généreux de nos frères, en nous servant de toutes les ressources de la science médicale et de la technique.

7. L'écho que cette béatification suscite en Italie et dans le monde est un signe que la réputation du Padre Pio, fils de l'Italie et de François d'Assise, est parvenue à rejoindre tous les continents. Je suis heureux de saluer tous ceux qui se sont rassemblés ici, en commençant par les Autorités italiennes, qui ont voulu être présentes: Monsieur le Président de la République, Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Président du Conseil des Ministres, qui conduit la délégation officielle, les nombreux ministres et les différentes personnalités. L'Italie est vraiment dignement représentée! Mais aussi de nombreux fidèles d'autres nations sont venus ici pour rendre hommage au Padre Pio.

658 A tous ceux qui sont venus des environs ou de plus loin j'adresse mon salut affectueux, avec une pensée spéciale pour les Pères Capucins. A tous un merci cordial!

8. Je voudrais conclure avec les paroles de l'Evangile de cette messe: «Ne soyez donc pas bouleversés: vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». C'est à cette exhortation du Christ que se réfè- re le conseil que le nouveau Bienheureux ne se lasse pas d'adresser aux fidèles: «Reposez-vous totalement sur le coeur de Jésus comme un enfant entre les bras de sa mère». Que cette invita- tion pénètre aussi dans notre esprit pour devenir source de paix, de sérénité et de joie! Pourquoi avoir peur si le Christ est pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie? Pourquoi ne pas avoir confiance en Dieu qui est Père, notre Père?

Puisse «sainte Marie de toutes grâces», que l'humble capucin de Pietrelcina a invoquée avec une dévotion tendre et constante, nous aider à garder le regard fixé sur Dieu. Puisse-t-elle nous prendre par la main et nous pousser à rechercher inlassablement la charité surnaturelle qui jaillit du côté transpercé du Crucifié.

Et Toi, Bienheureux Padre Pio, du ciel, tourne ton regard vers nous qui sommes réunis sur cette place et sur ceux qui prient sur la place Saint-Jean de Latran et à San Giovanni Rotondo. Intercède pour tous ceux qui, dans toutes les parties du monde, s'unissent spirituellement à cette béatification, faisant monter vers toi leurs supplications. Viens au secours de chacun et donne la paix et le réconfort à toutes les âmes. Amen!

Voyage apostolique en Roumanie


(7-9 mai 1999)




CÉLÉBRATION DE LA DIVINE LITURGIE BYZANTINE

DANS LA CATHÉDRALE SAINT-JOSEPH DE BUCAREST (ROUMANIE)

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Samedi 8 mai 1999



1. «Mets ta ceinture et chausse tes sandales» (Ac 12,8). Telles sont les paroles que l'ange adresse à l'Apôtre Pierre, que la première Lecture nous présente enfermé en prison. Guidé par l'ange, Pierre peut sortir de prison et recouvrer la liberté.

Le Seigneur Jésus lui aussi nous a parlé de liberté dans le passage évangélique qui vient d'être proclamé: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera» (Jn 8,32). Ceux qui l'écoutent ne comprennent pas: «De quel esclavage devons-nous être libérés?» se demandent-ils. Et Jésus explique que l'esclavage le plus insidieux et le plus étouffant est celui du péché (cf. Jn 8,34). Lui seul peut libérer de cet esclavage.

Voilà l'annonce que l'Eglise apporte au monde: le Christ est notre liberté, car Il est la vérité. Non pas une vérité abstraite, cherchée à tâtons par la raison toujours inquiète de l'homme. La vérité est pour nous la personne du Christ. Il nous l'a dit: «Je suis le chemin, la vérité, la vie» (Jn 14,6). Si les ténèbres du péché sont vaincues par la lumière de la vie, alors, aucun esclavage ne pourra étouffer la liberté.

2. Tu connais bien cette vérité, bien-aimé frère Alexandru Todea, Cardinal de la Sainte Eglise Romaine et toi, Monseigneur Gheorghe Gutiu, car devant nous, comme devant Pierre, s'est ouverte la lourde porte de l'esclavage et vous avez été restitués à vos Eglises, avec tant d'autres frères et soeurs, dont nous avons eu la joie et le privilège d'embrasser certains spirituellement ici, au cours de cette Divine Liturgie byzantine. D'autres au contraire ont été accueillis dans les bras du Père au cours des jours de la persécution, sans pouvoir voir leur pays recouvrer les libertés fondamentales, y compris celle religieuse. Bien-aimés frères, vos chaînes, les chaînes de votre peuple sont la gloire, la fierté de l'Eglise: la vérité vous a rendus libres! L'on a tenté de faire taire votre liberté, de l'étouffer, mais sans succès. Vous êtes restés intérieurement libres, bien qu'enchaînés; libres, même dans les pleurs et les privations; libres, même si vos communautés étaient violées et persécutées. Mais «la prière de l'Eglise [...] s'élevait vers Dieu sans relâche» (Ac 12,5) pour vous, pour eux, pour tous ceux croyants dans le Christ que le mensonge voulait détruire. Aucun fils des ténèbres ne peut tolérer le chant de la liberté, car celui-ci lui renvoie son erreur et son péché.

Je suis venu en ces jours pour rendre hommage au peuple roumain, qui dans l'histoire est le signe de l'illumination de la civilisation romaine dans cette partie de l'Europe, où il a perpétué le souvenir, la langue et la culture. Je suis venu rendre hommage aux frères et soeurs qui ont consacré cette terre à travers le témoignage de leur foi, faisant fleurir une civilisation inspirée par l'Evangile du Christ; à un peuple chrétien fier de son identité, souvent chèrement défendue, au cours des tourments et des événements qui en ont marqué l'existence.

Aujourd'hui, je suis ici pour vous rendre hommage à vous, fils de l'Eglise grecque-catholique, qui témoignez depuis trois siècles, à travers des sacrifices parfois inouïs, de votre foi dans l'unité. Je viens à vous pour exprimer la reconnaissance de l'Eglise catholique et pas seulement la sienne: à toute l'écoumène chrétien, à tous les hommes de bonne volonté, vous avez offert le témoignage de vérité qui rend libres.

659 De cette cathédrale, ma pensée ne peut manquer d'aller vers Blaj. J'em- brasse spirituellement cette terre de martyre et je fais miennes les paroles émues du grand poète Mihai Eminescu, qui se réfèrent à elle: «Je te remercie, ô Dieu, pour m'avoir aidé afin que je puisse la voir». Au très cher frère Lucian Muresan, Archevêque métropolitain de votre Eglise grecque-catholique roumaine, aux évêques, aux prêtres, aux diacres, aux religieux et à tous les fidèles s'adresse mon salut le plus affectueux en cette sainte célébration.

3. Au cours de votre histoire, diverses âmes du christianisme - l'âme latine, constantinopolitaine et slave - se sont unies au génie original de votre peuple. Cet héritage religieux précieux a été préservé par vos communautés orientales, avec vos frères de l'Eglise orthodoxe roumaine.

Vos pères voulurent rétablir l'union visible avec l'Eglise de Rome. Dans la Clausula unionis, ils affirmèrent entre autres: «Nous, soussignés, sommes unis avec toute notre tradition: que les rites ecclésiastiques, la Divine Liturgie, les jeûnes, et notre Calendrier demeurent intacts». Trois cent ans se sont écoulés depuis cette union: je considère comme providentiel et important que les célébrations du troisième centenaire coïncident avec le grand Jubilé de l'An 2000.

Cette union portait en elle l'écho de siècles d'histoire et de culture du peu- ple roumain. Cette union apporta précisément à cette histoire et à cette culture une contribution très importante, comme le montre l'école créée précisément à Blaj, qu'Eminescu lui-même qualifia non par hasard de «petite Rome». Votre engagement, très chers frères et soeurs de l'Eglise grecque-catholique, est celui de la fidélité à votre histoire et tradition. Des figures telles que Théophile Szeremi et Anghel Atanase Popa, qui ont défendu avec ardeur leur identité culturelle face à quiconque tentait d'y porter atteinte, montrent la façon dont le catholicisme et la culture nationale peuvent non seulement co-exister, mais se féconder mutuellement, s'ouvrant également à une universalité qui étend les horizons et qui favorise le dépassement des fermetures et des replis sur soi. Aux pieds de la splendide iconostase de votre cathédrale, a trouvé finalement repos la dépouille du vénéré Evêque Innocent Micu Klein, autre figure qui aima et défendit avec générosité et courage son catholicisme, étroitement uni à son identité de Roumain. Cette synthèse féconde est également prouvée par le fait que dans votre Eglise, le bel idiome roumain entra dans la liturgie et que les Roumains grecs-catholiques firent beaucoup pour le renouveau intellectuel et le renforcement de l'identité nationale elle-même.

4. Ce patrimoine se nourrissait également beaucoup des richesses de la liturgie et de la tradition byzantine, que vous avez en commun avec vos frères de l'Eglise orthodoxe. Vous êtes appelés à faire revivre ce patrimoine, à le rétablir là où cela est nécessaire, en vous inspirant de la sensibilité de tous ceux qui voulurent l'union avec Rome et de ce que l'Eglise catholique attend de vous. La fidélité à votre tradition, si riche et hétérogène, doit être continuellement renouvelée aujourd'hui que de nouveaux espaces de liberté vous ont été conférés, afin que votre Eglise, en revenant à ses racines et ouverte à l'appel de l'Esprit, puisse être toujours plus elle-même, et, précisément en vertu de cette identité multiple, puisse contribuer à la croissance de l'Eglise universelle.

Un devoir passionnant vous attend: raviver l'espérance dans le coeur des fidèles de votre Eglise qui renaît. Réservez un espace et de l'attention aux laïcs, et en particulier aux jeunes, qui sont l'avenir de l'Eglise: enseignez-leur à rencontrer le Christ dans la prière liturgique, restituée dans toute sa beauté et solennité après les contraintes de la clandestinité, dans la méditation assidue de la Sainte Ecriture, dans la connaissance des pères, théologiens et mystiques. Eduquez les jeunes à des objectifs difficiles, qui conviennent à des fils de martyrs. Enseignez-leur à refuser les fausses illusions de la consommation; à demeurer sur leur terre pour édifier ensemble un avenir de prospérité et de paix; à s'ouvrir à l'Europe et au monde; à servir les pauvres, qui sont l'icône du Christ; à se préparer à l'engagement professionnel en tant que chrétiens, pour animer la société civile dans l'honnêteté et dans la solidarité; à ne pas se méfier de la politique, mais à y être présents avec cet esprit de service, dont elle a particulièrement besoin.

Oeuvrez pour une qualification de l'enseignement théologique en sachant bien que les futurs prêtres sont les guides qui introduiront les communautés dans le nouveau millénaire. Unissez vos efforts, donnez une qualification aux enseignants et aux éducateurs, en les enracinant en même temps dans votre identité particulière et dans le souffle universel de l'Eglise. Prenez soin de la vie religieuse et oeuvrez pour la renaissance du monachisme, si étroitement lié à l'essence même des Eglises orientales.

5. Avec saint Paul, je vous dis: «Et puis par-dessus tout la charité» (
Col 3,14). Avant même d'être privés du don inestimable de la liberté et de la vie elle-même, vous avez beaucoup souffert de ne pas vous sentir aimés, d'avoir été contraints à la clandestinité, en endurant un isolement difficile de la vie nationale et internationale. En particulier, une blessure douloureuse a été infligée dans les relations avec les frères et soeurs de l'Eglise orthodoxe, bien qu'avec un grand nombre d'entre eux, vous ayez partagé les souffrances du témoignage du Christ dans la persécution. Si la communion entre orthodoxes et catholiques n'est pas encore pleine, «j'estime qu'elle est déjà parfaite en ce que nous considérons tous comme le sommet de la vie de grâce, la martyria jusqu'à la mort, la communion la plus vraie avec le Christ qui répand son sang et qui, dans ce sacrifice, rend proches ceux qui jadis étaient loin (cf. Ep 2,13)» (Lettre Enc. Ut unum sint UUS 84).

Pour les chrétiens, ces jours sont ceux du pardon et de la réconciliation. Sans ce témoignage, le monde ne croira pas: comment pouvons-nous parler de façon crédible de Dieu qui est Amour, si l'opposition ne connaît pas de trêve? Guérissez les blessures du passé par l'amour. Que la souffrance commune n'engendre pas de séparation, mais suscite le miracle de la réconciliation. N'est-ce pas là le prodige que le monde attend des croyants? Vous aussi, chers frères et soeurs, vous êtes appelés à offrir votre précieuse contribution au dialogue oecuménique dans la vérité et la charité, selon les indications du Concile Vatican II et du Magistère de l'Eglise.

6. Je viens à l'instant de me rendre dans le cimetière catholique de cette ville: sur les tombes des quelques martyrs connus et des nombreuses personnes, dont les dépouilles mortelles n'ont même pas eu l'honneur d'une sépulture chrétienne, j'ai prié pour vous tous, et j'ai invoqué vos martyrs et confesseurs de la foi, afin qu'ils intercèdent pour vous auprès du Père qui est aux Cieux. J'ai invoqué en particulier les évêques, afin qu'ils continuent à être vos Pasteurs dans le Ciel: Vasile Aftenie et Ioan Balan, Valeriu Traian Frentiu, Ioan Suciu, Tit Liviu Chinezu, Alexandru Rusu. Votre martyrologe s'ouvre avec la concélébration idéale de ces évêques qui ont mêlé leur sang à celui du sacrifice eucharistique qu'ils avaient célébré chaque jour. J'ai également invoqué le Cardinal Iuliu Hossu qui préféra demeurer avec les siens jusqu'à la mort, renonçant à se transférer à Rome pour recevoir du Pape l'insigne cardinalice, car cela aurait signifié quitter sa terre bien-aimée.

Sur votre chemin vers le Christ, source de véritable liberté, qu'ils vous accompagnent avec Marie, la Sainte Mère de Dieu. Je vous confie à Elle, avec les paroles que dans la persécution, vous Lui chantiez avec un abandon confiant: «Ne nous laisse pas, ô Mère, nous qui sommes épuisés sur le chemin, car nous sommes les fils de tes larmes».


CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE

DANS LE PARC «PODUL IZVOR» DE BUCAREST (ROUMANIE)

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

660 Dimanche 9 mai 1999



1. «Grandes sont les oeuvres du Seigneur!».

Le Psaume responsorial de la Liturgie d'aujourd'hui est un chant de gloire au Seigneur pour les oeuvres qu'il a réalisées. C'est une louange et une action de grâce avant tout pour la création, chef-d'oeuvre de bonté divine, et pour les prodiges que le Seigneur a réalisés en faveur de son peuple, en le libérant de l'esclavage de l'Egypte et en lui faisant traverser la Mer Rouge.

Que dire ensuite de l'oeuvre encore plus extraordinaire de l'incarnation du Verbe, qui a porté à terme le dessein originel du salut humain? Le projet du Père céleste se réalise en effet à travers la mort et la résurrection de Jésus et concerne les hommes de toute race et de tout temps. Le Christ - rappelle saint Pierre dans la seconde Lecture - «est mort [...] pour les péchés, juste pour des injustes [...] Mis à mort selon la chair, il a été vivifié selon l'esprit» (
1P 3,18).

Le Christ crucifié est ressuscité! Voilà la grande annonce pascale que chaque croyant est appelé à proclamer et à témoigner avec courage.

Avant de quitter cette terre, le Rédempteur annonce aux disciples la venue du Paraclet: «Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais, l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous» (Jn 14,16-17). Depuis lors, l'Esprit anime l'Eglise et fait d'elle le signe et l'instrument de salut pour toute l'humanité. Il agit dans le coeur des chrétiens et les rend conscients du don et de la mission qui leur a été confiée par le Seigneur ressuscité. L'Esprit a poussé les apôtres à parcourir toutes les voies du monde alors connu pour proclamer l'Evangile. De cette façon, le message évangélique est arrivé et s'est diffusé également ici, en Roumanie, grâce au témoignage héroïque de confesseurs de la foi et de martyrs, d'hier et de notre siècle.

Vraiment, en considérant l'histoire de l'Eglise sur la terre roumaine, nous pouvons répéter, le coeur plein de reconnaissance: «Grandes sont les oeuvres du Seigneur!».

2. «Grandes sont les oeuvres du Seigneur!». L'exlamation du Psalmiste s'élève spontanément de mon coeur au cours de cette visite, qui m'offre l'occasion de voir de mes yeux les prodiges que Dieu a opérés parmi vous au cours des siècles et en particulier au cours de ces années.

Jusqu'à récemment, il était impensable que l'Evêque de Rome puisse rendre visite à ses frères et soeurs dans la foi demeurant en Roumanie. Aujourd'hui, après un long hiver de souffrances et de persécutions, nous pouvons enfin nous échanger le baiser de la paix et louer ensemble le Seigneur. Je vous salue tous avec affection, très chers frères et soeurs. Je salue avec respect et cordialité Sa Béatitude, qui à travers un geste de charité que j'apprécie, a voulu prier avec nous au cours de cette célébration eucharistique. Sa présence et sa fraternité me touchent profondément. Je lui exprime ma reconnaissance, tandis que je rends grâce pour tout à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Je vous salue avec une joie renouvelée, vous, très chers et vénérés Frères dans l'épiscopat, en adressant une pensée particulière au Pasteur de cet archidiocèse, Mgr Ioan Robu, que je remercie de tout coeur pour les paroles qu'il m'a adressées au début de la Messe et à l'Archevêque métropolitain de Fagaras et Alba Julia, Mgr Lucian Muresan, Président de la Conférence épiscopale. J'embrasse spirituellement tous les catholiques de rite latin et byzantin-roumain, également chers à mon coeur. Je salue les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs qui se consacrent à l'apostolat. Je salue les jeunes et les familles, ainsi que tous ceux qui sont éprouvés par la souffrance physique et spirituelle.

De cette capitale, je voudrais embrasser la Roumanie tout entière et dans toutes ses composantes: je transmets à chacun, proche ou éloigné, l'assurance de mon affection et de ma prière. C'est pour moi une grande joie spirituelle de me trouver sur la terre roumaine et avec vous de rendre grâce à Dieu pour les oeuvres merveilleuses qu'Il accomplit et que la Liturgie du temps pascal nous invite à rappeler avec joie et gratitude.

661 3. Tandis que ce siècle touche à sa fin et que l'on entrevoit déjà l'aube du troisième millénaire, le regard se tourne vers les années passées, pour reconnaître en elle les signes de la divine miséricorde, qui accompagnent toujours les pas de ceux qui ont confiance en Dieu.

Comment ne pas rappeler le Concile oecuménique Vatican II, qui a inauguré une nouvelle ère dans l'histoire de l'Eglise, en lui imprimant un élan renouvelé? Grâce à la Constitution Lumen gentium, l'Eglise a acquis une conscience renouvelée d'être un peuple de Dieu en chemin vers l'accomplisse- ment du Royaume. Nous ressentons le mystère de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique, et nous ressentons la valeur de sa mission de façon particulière ici, en terre roumaine, où vivent côte à côte des chrétiens appartenant à la tradition orientale et occidentale. Ils vivent projetés vers l'unité, soucieux de répondre au commandement du Christ, et pour cela désireux de dialoguer, de se comprendre réciproquement et de s'aider mutuellement. Ce désir de coopération fraternelle, soutenu par la prière et animé par l'estime et le respect réciproque, doit être toujours plus favorisé et promu parce que seule la paix édifie, tandis que la discorde détruit.

Au nom de cette grande inspiration oecuménique, je m'adresse à tous les croyants dans le Christ qui vivent en Roumanie. Je me trouve parmi vous inspiré par le seul désir de l'authentique unité et par la volonté d'accomplir le ministère pétrinien que le Seigneur m'a confié parmi les frères et soeurs dans la foi. Je rends grâce à Dieu, car il m'est donné d'accomplir ce ministère. Je souhaite vivement et je prie afin que l'on puisse parvenir le plus tôt possible à la pleine commu- nion fraternelle entre tous les croyants dans le Christ en Occident et en Orient. Pour cette unité, vivifiée dans l'amour, le divin Maître a prié au Cénacle, la veille de sa passion et de sa mort.

4. Cette unité des chrétiens est avant tout une oeuvre de l'Esprit Saint qu'il faut invoquer incessamment. Le jour de la Pentecôte, les Apôtres, qui jusqu'à ce moment étaient maladroits et craintifs, devinrent plein de courage et de zèle apostolique. Ils ne craignirent pas d'annoncer le Christ crucifié et ressuscité; ils n'eurent pas peur de témoigner à travers les paroles et à travers leur vie de leur fidélité à l'Evangile, même lorsque cela signifiait endurer des persécutions et même la mort. En effet, un grand nombre d'entre eux payèrent par le martyre leur fidélité. C'est ainsi que l'Eglise, guidée par l'Esprit, s'est diffusée dans chaque région du monde.

Si parfois des incompréhensions et, hélas, des fractures douloureuses sont survenues au sein de l'unique et seul Corps mystique du Christ, la conscience de ce qui unit tous les chrétiens et de l'appel commun à l'unité est demeurée toutefois plus forte que n'importe quelle division. Au terme du second millénaire, les sentiers qui s'étaient séparés commencent à se rapprocher et nous assistons à l'intensification du mouvement oecuménique visant à atteindre la pleine unité des croyants. Les signes de ce chemin incessant vers l'unité sont présents également sur votre terre de Roumanie, pays qui dans la culture, dans la langue et dans l'histoire, porte profondément les traces de la tradition latine et de la tradition orientale. Mon souhait le plus vif est que la prière de Jésus au Cénacle: «Père, que tous soient un» (cf.
Jn 17,21) demeure toujours sur vos lèvres et ne cesse jamais de battre dans vos coeurs.

5. «Celui qui m'aime sera aimé de mon Père et je l'aimerai et me manifesterai à lui» (Jn 14,21).

Ces paroles de Jésus, confiées aux disciples à la veille de sa passion, retentissent pour nous aujourd'hui comme une invitation pressante à poursuivre ce chemin de fidélité et d'amour. Aimer le Christ! Telle est la fin ultime de notre existence: l'aimer dans les situations concrètes de la vie, afin que se manifeste au monde l'amour du Père, l'aimer de toutes nos forces, afin que se réalise son projet de salut et que les croyants parviennent en Lui à la pleine communion. Que cet ardent désir ne s'éteigne jamais dans le coeur!

Très chers catholiques de Roumanie, je sais combien vous avez souffert au cours des années de dur régime communiste; je sais également avec quel courage vous avez persévéré dans votre fidélité au Christ et à son Evangile. A présent, au seuil désormais du troisième Millénaire, n'ayez pas peur: ouvrez les portes au Christ Sauveur. Il vous aime et est proche de vous; Il vous appelle à un engagement renouvelé d'évangélisation. La foi est le don de Dieu et un patrimoine d'une incomparable valeur qu'il faut préserver et diffuser. Dans la sauvegarde et la promotion des valeurs communes, soyez toujours ouverts à une collaboration réelle avec tous les groupes ethniques, sociaux et religieux, qui composent votre pays. Que chacune de vos décisions soit toujours animée par l'espérance et par l'amour.

Que Marie, Mère du Rédempteur, vous accompagne et vous protège, afin que vous puissiez écrire de nouvelles pages de sainteté et de généreux témoignage chrétien dans l'histoire de la Roumanie.

Amen!




Homélies St Jean-Paul II 654