Homélies St Jean-Paul II 677


HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Bydgoszcz, 7 juin 1999



1. «Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux» (Mt 5,10).

Nous venons d'entendre les paroles prononcées par le Christ lors du discours sur la montagne. A qui se réfèrent-elles? Elles se réfèrent tout d'abord au Christ lui-même. Il est pauvre, Il est doux, Il est un artisan de paix, Il est miséricordieux, et Il est également celui qui est persécuté pour la justice. Cette béatitude soumet de façon particulière à notre regard les événements du Vendredi saint. Le Christ condamné à mort comme un malfaiteur, puis crucifié. Sur le Calvaire, il semblait que Dieu l'avait abandonné et il était en proie aux moqueries des hommes.

L'Evangile annoncé par le Christ, fut alors soumis à une épreuve radicale: «Il est roi d'Israël: qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui!» (Mt 27,42); c'est ce que s'exclamèrent ceux qui furent témoins de l'événement. Le Christ ne descend pas de la croix car il est fidèle à son Evangile. Il subit l'injustice humaine. En effet, ce n'est qu'ainsi qu'il peut accomplir le rachat de l'homme. Il voulait tout d'abord que s'accomplissent à propos de sa propre personne les paroles du discours sur la montagne: «Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux: c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers» (Mt 5,11-12).

Le Christ est le grand prophète. Les prophéties s'accomplissent en Lui, car toutes L'indiquaient. Dans le même temps, s'inaugure en lui la prophétie définitive. Il est celui qui est persécuté pour la justice, pleinement conscient que c'est précisément cette persécution qui ouvre à l'humanité les portes de la vie éternelle. Dorénavant, le Royaume des cieux doit appartenir à ceux qui croiront en Lui.

678 2. Je rends grâce à Dieu, car Bydgoszcz s'est trouvé sur le parcours de mon pèlerinage; il s'agit du plus grand centre urbain de l'archidiocèse de Gniezno. Je vous salue tous, vous qui êtes venus participer à cette célébration eucharistique. Je salue de façon particulière Mgr Henryk, pasteur de l'Eglise de Gniezno, qui a son siège à Bydgoszcz et qui est aussi le pasteur de Bydgoszcz. Je salue également les Evêques auxiliaires. J'exprime ma joie pour la présence des Cardinaux qui ont été conviés ici: de Berlin, de Cologne, de Vienne, le Cardinal Kozlowiecki d'Afrique et également des cardinaux, archevêques et évêques polonais. Je salue cordialement l'Archevêque métropolitain de Lviv. Je salue le clergé, les personnes consacrées et également les pèlerins qui sont venus d'autres parties de la Pologne, ainsi que ceux qui ne peuvent pas être présents à cette Messe, en particulier les malades.

Il y a deux ans, à Gniezno, me fut donnée l'occasion de rendre grâce au Seigneur, unique Dieu dans la Très Sainte Trinité, pour le don de la fidélité de saint Adalbert jusqu'au sacrifice suprême du martyre et pour les fruits bienheureux, produits par cette mort, non seulement pour notre patrie, mais également pour l'Eglise tout entière. A cette occasion, j'ai dit: «Saint Adalbert est toujours avec nous. Il est resté à Gniezno des Piast et dans l'Eglise universelle, enveloppé de la gloire du martyre. Dans la perspective du millénaire, il semble aujourd'hui nous parler avec les paroles de saint Paul: «Menez seulement une vie digne de l'Evangile du Christ, afin que je constate, si je viens chez vous, ou que j'entende dire, si je reste absent, que vous tenez ferme dans un même esprit, luttant de concert et d'un coeur unanime pour la foi de l'Evangile, et nullement effrayés par vos adversaires» (
Ph 1,27-28) [...] Aujourd'hui, mille ans plus tard, nous re- lisons encore ce testament de Paul et d'Adalbert. Nous demandons que leurs paroles s'accomplissent également à no- tre époque. En effet, non seulement la grâce de croire en lui nous a été accordée, mais également de souffrir pour lui, car nous avons soutenu la même lutte dont Adalbert nous a laissé le témoignage (cf. Ph Ph 1,29-30)» (cf. ORLF n. 24, du 17 juin 1997).

Je désire relire ce message à la lumière de la béatitude évangélique qui concerne ceux qui sont disposés à être «persécutés» pour la justice. Ces confesseurs du Christ n'ont jamais manqué en terre polonaise. Ils n'ont jamais manqué non plus dans la ville située sur le fleuve Brda. Au cours des dernières décennies de ce siècle, Bydgoszcz a été caractérisée par le signe particulier de la «persécution pour la justice». C'est en effet ici, au cours des premiers jours de la Seconde Guerre mondiale, que les nazis effectuèrent les premières exécutions publiques des défenseurs de la ville. Le Vieux Marché de Bydgoszcz en est le symbole. Un autre lieu tragique est celui qu'on a appelé la «Vallée de la Mort», à Fordon. Comment ne pas rappeler en cette occasion Mgr Michal Kozal qui, avant de devenir Evêque auxiliaire de Wloclawek, était un pasteur zélé à Bydgoszcz. Il mourut en martyre à Dachau, en témoignant d'une fidélité inébranlable au Christ. De nombreuses personnes liées à cette ville et à cette terre ont subi une mort semblable dans les camps de concentration. Seul Dieu connaît avec préci- sion les lieux de leur supplice et de leur souffrance. Quoi qu'il en soit, ma génération se souvient de ce qu'on a appelé le dimanche de Bydgoszcz, en 1939.

Le Primat du Millénaire, le serviteur de Dieu, le Cardinal Stefan Wyszynski, savait lire avec une grande perspicacité la teneur de ces événements. En 1973, ayant obtenu des autorités communistes de l'époque, après de nombreuses tentatives, le permis de construire à Bydgoszcz la première église après la Seconde Guerre mondiale, il lui conféra un titre particulier: celui des «Saints frères martyrs polonais». Le Primat du millénaire voulait ainsi exprimer la conviction que la terre de Bydgoszcz, éprouvée par la «persécution pour la justice», est un lieu adéquat pour un tel temple. Il rappelle la mémoire de tous les Polonais anonymes qui, au cours de l'histoire plurimillénaire du christianisme polonais, donnèrent leur vie pour l'Evangile du Christ et pour leur patrie, à commencer par saint Adalbert. Le fait que dom Jerzy Popieluszko partit précisément de ce temple pour son dernier voyage, est également significatif. Les paroles prononcées au cours de la récitation du rosaire, s'inscrivent dans cette histoire: «Car c'est par sa faveur qu'il vous a été donné de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui» (Ph 1,29).

3. «Heureux les persécutés pour la justice».

A qui ces paroles se réfèrent-elles encore? A de nombreux, de très nom- breux hommes à qui, au cours de l'histoire de l'humanité, il fut donné de souffrir la persécution pour la justice. Nous savons que les trois premiers siècles après le Christ furent marqués par des persécutions parfois terribles, en particulier sous certains empereurs romains, de Néron à Dioclétien. Bien qu'elles aient cessé à partir de l'époque de l'Edit de Milan, elles se renouvelèrent toutefois à diverses époques de l'histoire, en de nombreux lieux de la terre.

Notre siècle a également écrit un long martyrologe. Moi-même, au cours des vingt ans de mon pontificat, j'ai élevé à la gloire des autels de nombreux groupes de martyrs: japonais, français, viêtnamiens, espagnols, mexicains. Et comme ils furent nombreux, au cours de la période de la Seconde Guerre mondiale et sous le système totalitaire communiste! Ils souffraient et donnaient leur vie dans les camps d'extermination d'Hitler, ou bien soviétiques. Dans quelques jours, à Varsovie, on doit procéder à la béatification de 108 martyrs qui donnèrent leur vie pour la foi dans les camps de concentration. Le moment est à présent venu de rappeler toutes ces victimes et de leur rendre l'hommage qui leur est dû. Il s'agit de «martyrs souvent inconnus, ils sont comme des iesoldats inconnuslo de la grande cause de Dieu» - ai-je écrit dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente (n. 37). Et il est juste que l'on parle d'eux en terre polonaise, car elle vécut l'expérience d'une participation particulière à ce martyrologe contemporain. Il est juste que l'on en parle à Bydgoszcz! Tous donnèrent un témoignage de fidélité au Christ, malgré des souffrances dont la cruauté est terrifiante! Leur sang se répandit sur notre terre et la féconda pour sa croissance et pour la moisson. Il conti- nue à produire le centuple dans notre nation, qui persévère fidèlement aux côtés du Christ et de l'Evangile. Nous persévérons, sans cesser d'être unis à eux. Nous rendons grâce à Dieu, car ils furent victorieux de leurs épreuves: «Dieu [...] comme l'or au creuset les a éprouvés, comme un parfait holocauste, il les a agréés» (Sg 3,6). Ils constituent pour nous un modèle à suivre. Nous devrons puiser à leur sang les forces pour le sacrifice de notre vie, que nous devons offrir chaque jour à Dieu. Ils représentent un exemple pour nous, afin que, comme eux, nous donnions un courageux témoignage de fidélité à la Croix du Christ.

4. «Heureux êtes-vous quand on vous insultera; qu'on vous persécutera, [...] à cause de moi» (Mt 5,11).

Le Christ ne promet pas une vie facile à ceux qui le suivent. Il annonce plutôt que, en vivant l'Evangile, ils devront devenir un signe de contradiction. S'il fut lui-même persécuté, cela sera également le cas de ses disciples: «Méfiez-vous des hommes: - annonce- t-il - ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues» (Mt 10,17).

Chers frères et soeurs! Chaque chrétien, uni au Christ par la grâce du saint Baptême, est devenu membre de l'Eglise et «désormais n'appartient plus à lui-même» (cf. 1Co 6,19), mais à celui qui est mort et ressuscité pour nous. A partir de ce moment, il entre dans un lien communautaire particulier avec le Christ et avec son Eglise. Il a donc l'obligation de professer aux hommes la foi reçue de Dieu à travers l'Eglise. En tant que chrétiens, nous sommes donc appelés à témoigner du Christ. Cela exige parfois un grand sacrifice de la part de l'homme, un sacrifice qui doit être offert chaque jour et, parfois également, toute la vie. Cette ferme persévérance aux côtés du Christ et de son Evangile, cette disponibilité à affronter «les souffrances pour la justice» représentent souvent des actes d'héroïsme et peuvent prendre la forme d'un martyre authentique, qui s'accomplit chaque jour et à chaque instant dans la vie de l'homme, goutte à goutte, jusqu'à l'exclamation finale: «Tout est accompli».

Un croyant «souffre pour la justice» lorsqu'en échange de sa fidélité à Dieu il fait l'expérience des humiliations, qu'il est outragé, moqué dans son propre milieu, incompris, même des personnes qui lui sont les plus chères. Lorsqu'il s'expose à être contredit, il risque l'impopularité et d'autres conséquences désagréables. Toutefois, il est toujours prêt à chaque sacrifice, car «il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes» (Ac 5,29). A côté du martyre public, qui s'accomplit de façon visible, à la vue de nombreuses personnes, com- bien de fois s'accomplit le martyre caché dans le secret du coeur humain, le martyre du corps et le martyre de l'esprit. Le martyre de notre vocation et de notre mission. Le martyre de la lutte contre soi et du dépassement de soi. Dans la Bulle d'indiction du grand Jubilé de l'An 2000, Incarnationis mysterium, j'ai écrit entre autres: «Le croyant qui prend au sérieux sa vocation chrétienne, pour laquelle le martyre est une possibilité déjà annoncée dans la Révélation, ne peut exclure cette perspective de l'horizon de sa vie» (n. 13).

679 Le martyre est toujours pour l'homme une épreuve profonde et radicale. L'épreuve suprême de l'être humain, l'épreuve de la dignité de l'homme face à Dieu lui-même. Oui, il s'agit d'une grande épreuve pour l'homme, qui se déroule devant les yeux de Dieu lui-même, mais également devant ceux du monde qui a oublié Dieu. Dans cette épreuve, l'homme remporte la victoire lorsqu'il se laisse soutenir par la force de la grâce et en devient un témoin éloquent.

Une mère qui décide de s'offrir en sacrifice pour sauver la vie de son propre enfant ne se trouve-t-elle pas devant une épreuve semblable? Comme ces mères héroïques furent et sont nombreuses dans notre société! Nous les remercions pour leur exemple d'amour, qui ne recule pas devant le sacrifice suprême.

Un croyant qui défend le droit à la liberté religieuse et à la liberté de conscience ne se trouve-t-il pas devant une épreuve de ce genre? Je pense ici à tous ces frères et soeurs qui, au cours des persécutions à l'égard de l'Eglise, témoignaient de leur fidélité à Dieu. Il suffit de rappeler l'histoire récente de la Pologne et les difficultés et les persécu- tions auxquelles était soumise l'Eglise en Pologne et les croyants en Dieu. Ce fut une grande épreuve pour les consciences humaines, un authentique martyre de la foi, qui exigeait d'être confessée devant les hommes. Ce fut un temps d'épreuve souvent très douloureux. C'est pourquoi, je considère comme un devoir particulier de notre génération dans l'Eglise, que de recueillir tous les témoignages qui parlent de ceux qui ont donné leur vie pour le Christ. Notre siècle possède son martyrologe particulier, qui n'a pas encore été écrit dans son entier. Il faut approfondir ce martyrologe, il faut le révéler, ainsi que l'écrire, de la même façon que l'Eglise des premiers siècles a écrit son martyrologe. Ce témoignage des martyrs des premiers siècles est aujourd'hui notre force. Je demande à tous les épiscopats de prêter à cette cause l'attention qui lui est due. Notre XX e siècle possède un martyrologe important dans de nombreux pays, dans de nombreuses régions de la terre. Alors que nous entrons dans le troisième millénaire, nous devons accomplir notre devoir à l'égard de ceux qui ont donné un grand témoignage au Christ au cours de notre siècle. Les paroles du Livre de la Sagesse: «Dieu [...] comme l'or au creuset, les a éprouvés, comme un parfait holocauste, il les a agréés» (3, 6), sont pleinement valables pour de nombreuses personnes. Aujourd'hui, nous voulons leur rendre hommage, car ils ne craignirent pas d'affronter cette épreuve et ils nous ont montré la route à parcourir vers le nouveau millénaire. Ils sont pour nous un appel puissant. A travers leur vie, ils démontrent que le monde a besoin de ce genre de «fous de Dieu», qui passent sur terre, comme le Christ, comme Adalbert, Stanislas ou Maximilien Maria Kolbe et de nombreux autres. Il y a besoin de personnes qui aient le courage d'aimer et ne reculent devant aucun sacrifice, dans l'espérance que celui-ci portera un jour des fruits abondants.

5. «Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux» (
Mt 5,12). Voilà l'Evangile des huit béatitudes. Tous ces hommes - proches ou éloignés, d'autres pays ou nos compatriotes, des siècles passés ou de notre époque - étant tous persécutés pour la justice, s'unirent au Christ. Alors que nous célébrons l'Eucharistie, qui rend présent le sacrifice de la croix qui s'est accompli sur le Calvaire, nous voulons lui associer tous ceux qui, comme Lui, furent persécutés pour la justice. Le Royaume des cieux leur appartient. Ils ont déjà reçu leur récompense de Dieu. Dans la prière, nous embrassons également ceux qui continuent à être soumis à l'épreuve. Le Christ leur dit: «Soyez dans la joie et l'allégresse», car vous prenez part non seulement à ma souffrance, mais également à ma gloire et à ma résurrection.

Vraiment, «soyez dans la joie et l'allégresse», vous tous qui êtes prêts à souffrir pour la justice, car votre récompense dans les cieux est grande! Amen.



MESSE DE BÉATIFICATION DE DOM STEFAN WINCENTY FRELICHOWSKI

HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN-PAUL II

7 juin 1999, Torun (Pologne)

1. «Coeur de Jésus, notre paix et réconciliation, aie pitié de nous»

Nous nous inclinons avec foi devant le grand mystère de l'amour du Divin Coeur et nous voulons lui rendre honneur et gloire. Ave Jésus, ave Divin Coeur du Fils de l'homme, qui a tant aimé les hommes.

Je rends grâce à Dieu, car il m'est aujourd'hui donné de visiter le jeune diocèse de Torun et de louer, avec vous, le Très Saint Coeur du Sauveur. Je remercie avec joie la Divine Providence pour le don d'un nouveau bienheureux, le prêtre et martyr Stefan Wincenty Frelichowski, témoin héroïque de l'amour dont un pasteur est capable. Je salue toutes les personnes présentes à cette célébration du mois de juin. Je salue de façon particulière Mgr Andrzej, pasteur de l'Eglise de Torun, l'Evêque auxiliaire Jan, le clergé, les personnes consacrées et tout le Peuple de Dieu sur cette terre. Je salue Torun, ville chère à mon coeur, et la belle Poméranie sur la Vistule. Je suis heureux d'avoir pu me rendre dans votre ville, rendue célèbre par Nicolas Copernic. Torun est également connue grâce aux efforts entrepris au cours de l'histoire en faveur de la paix. Ce fut précisément en ce lieu que l'on réussit par deux fois à conclure des traités de paix, qui dans l'histoire reçurent le nom de Paix de Torun. C'est également dans cette ville qu'eut lieu la rencontre des représentants des catholiques, des luthériens et des calvinistes de toute l'Europe, qui reçut le nom de Colloquium Charitativum, c'est-à-dire «Colloque fraternel». Les paroles suivantes du Psalmiste acquièrent ici une éloquence particulière: «Pour l'amour de mes frères, de mes amis, laisse-moi dire: paix sur toi! Pour l'amour de la maison de Yahvé notre Dieu, je prie pour ton bonheur!» (Ps 121 [122], 8-9).

2. «Coeur de Jésus, notre paix et réconciliation» Voici le Coeur du Rédempteur, signe lisible de son amour invincible et source intarissable d'une paix véritable. En Lui «habite corporellement toute la plénitude de la divinité» (Col 2,9). La paix apportée sur la terre par le Christ, provient précisément de cette Plénitude et de cet Amour. C'est un don de Dieu qui aime, qui a aimé l'homme dans le coeur de son Fils unique. «Il est notre paix» (cf. Ep 2,14), s'exclame saint Paul. Oui, Jésus est la paix, il est notre réconciliation. C'est Lui qui a fait disparaître l'inimitié, née après le péché de l'homme et qui a réconcilié tous les hommes avec le Père, à travers sa mort sur la Croix. Sur le Golgotha, le Coeur de Jésus fut transpercé par une lance en signe de don total de soi, de cet amour oblatif et salvifique avec lequel «il nous aima jusqu'à la fin» (cf. Jn 13,1), jetant les bases de l'amitié de Dieu avec les hommes. Voilà pourquoi la paix du Christ est différente de celle imaginée par le monde. Au Cénacle, avant sa mort, s'adressant aux Apôtres, le Christ dit clairement: «Je vous laisse la paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne» (Jn 14,27). Alors que les hommes entendaient la paix au niveau temporel et extérieur tout d'abord, le Christ dit qu'elle naît de l'ordre surnaturel, qu'elle est le résultat de l'union avec Dieu dans l'amour. L'Eglise vit sans cesse de l'Evangile de la paix. Elle l'annonce à tous les peuples et à toutes les nations. Elle indique inlassablement les voies de la paix et de la réconciliation. Elle introduit la paix en abattant les murs des préjugés et de l'hostilité entre les hommes. Elle le fait tout d'abord au moyen du Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation: en apportant la grâce de la miséricorde divine et du pardon, elle arrive aux racines mêmes des angoisses humaines, elle guérit les consciences blessées par le péché, de façon à ce que l'homme éprouve le réconfort intérieur et devienne porteur de paix. L'Eglise partage également la paix dont elle fait elle-même l'expérience chaque jour dans l'Eucharistie. L'Eucharistie est le sommet de notre paix. En elle s'accomplit le sacrifice de la réconciliation avec Dieu et avec les frères; en elle retentit la Parole de Dieu qui annonce la paix; en elle s'élève incessamment la prière: «Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde, prends pitié de nous». Dans l'Eucharistie nous recevons le don du Christ lui-même, qui s'offre et devient notre paix. Alors, avec une clarté particulière, nous ressentons le fait que cette paix ne peut pas être donnée par le monde, car il ne la connaît pas (cf. Jn 14,27). Nous louons aujourd'hui la paix de notre Seigneur Jésus-Christ; la paix qu'il a accordée à tous ceux qui Le rencontrèrent au cours de sa vie terrestre. La paix avc laquelle il salua joyeusement les disciples après sa résurrection.

3. «Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu» (Mt 5,9).

680 C'est ce que nous dit le Christ dans le discours de la montagne. Du plus profond de son coeur qui aime, il exprime le désir de notre bonheur. Le Christ sait que le bonheur suprême est l'union avec Dieu qui fait de l'homme un fils de Dieu. Parmi les diverses voies qui conduisent à la plénitude du bonheur, il indique également celle qui passe à travers l'action en faveur de la paix et son partage avec les autres. Les hommes de paix sont dignes du nom de fils de Dieu. Jésus qualifie d'«heureuses» les personnes de ce genre.

«Heureux les artisans de paix». La dignité de cette qualification revient à juste titre à Dom Stefan Wincenty Frelichowski, élevé aujourd'hui à la gloire des autels. En effet, toute sa vie est comme un miroir dans lequel se reflète la splendeur de cette philosophie du Christ, selon laquelle le bonheur véritable n'atteint que celui qui, en union avec Dieu, devient un homme de paix, est un artisan de paix et apporte la paix aux autres. Ce prêtre de Torun, qui exerça son service pastoral pendant moins de huit ans, a donné un témoignage tangible du don de soi à Dieu et aux hommes. En vivant de Dieu, dès les premières années du sacerdoce, avec la richesse de son charisme sacerdotal il se rendait partout où il était nécessaire d'apporter la grâce du salut. Il apprenait les secrets de l'âme humaine et adaptait les méthodes de la pastorale aux nécessités de chaque homme qu'il rencontrait. Il avait puisé cette capacité à l'école du scoutisme, où il avait acquis une sensibilité particulière aux besoins des autres et il la développa constamment dans l'esprit de la parabole du Bon Pasteur qui cherche les brebis égarées et qui est disposé à donner sa propre vie pour les sauver (cf.
Jn 10,1-21). En tant que prêtre, il avait toujours conscience d'être le témoin d'une grande Cause, et dans le même temps il servait les hommes avec une profonde humilité. Grâce à la bonté, à la douceur et à la patience, il rallia de nombreuses personnes au Christ, au cours des circonstances tragiques de la guerre et de l'occupation.

Face au drame de la guerre, il écrivait, dans un certain sens, une succession de chapitres du service à la paix. Le Fort VII, Stutthof, Grenzdorf, Oranienbourg-Sachsenhausen, et enfin Dachau, sont les stations progressives de sa voie douloureuse, sur laquelle il de- meura toujours le même: courageux dans l'accomplissement du ministère sacerdotal. Il allait en particulier chez ceux qui en avaient le plus grand besoin, auprès de ceux qui mouraient en masse du typhus, dont il fut à la fin lui-même la victime. Il donna sa vie sacerdotale à Dieu et aux hommes, apportant la paix aux victimes de la guerre. Il partageait généreusement la paix avec les autres, car son âme puisait sa force à la paix du Christ. Et ce fut une force si grande, que même la mort par le martyre ne réussit pas à l'anéantir.

4. Chers frères et soeurs, sans le renouveau intérieur et sans l'engagement à vaincre le mal et le péché dans son coeur, et en particulier sans l'amour, l'homme ne conquerra pas la paix intérieure. Elle n'est en mesure de survivre que lorsqu'elle est enracinée dans les valeurs les plus élevées, lorsqu'elle est fondée sur des normes morales et qu'elle est ouverte à Dieu. En revanche, elle ne peut pas résister si elle a été édifiée sur le terrain mouvant de l'indifférence religieuse et d'un sec pragmatisme. La paix intérieure naît, dans le coeur de l'homme et dans la vie de la société, de l'ordre moral, de l'ordre éthique, de l'observance des commandements de Dieu.

Nous partageons avec d'autres cette paix de Dieu, comme le faisait le bienheureux prêtre et martyre Wincenty Frelichowski. Nous deviendrons ainsi un germe de paix dans le monde, dans la société, dans le milieu où nous vivons et travaillons. J'adresse cet appel à tous sans aucune exception, et de façon particulière à vous, chers prêtres. Soyez les témoins de l'amour miséricordieux de Dieu. Annoncez avec joie l'Evangile du Christ, en dispensant le pardon de Dieu dans le Sacrement de la réconciliation. A travers votre service cherchez à rapprocher chacun du Christ, dispensateur de la paix. J'adresse ces paroles également à vous, chers parents, qui êtes les premiers éducateurs de vos enfants. Soyez pour eux l'image de l'amour et du pardon divin, en cherchant de toutes vos forces à construire une famille unie et solidaire. Famille, c'est précisément à toi qu'a été confiée une mission d'une importance primordiale: tu dois participer à la construction de la paix, du bien qui est indispensable au développement et au respect de la vie humaine.

A vous, éducateurs qui êtes appelés à inculquer à la jeune génération les valeurs authentiques de la vie, je demande d'enseigner aux enfants et aux jeunes la tolérance, la compréhension et le respect pour chaque homme; éduquez les jeunes générations dans un climat de paix véritable. C'est leur droit. C'est votre devoir.

Vous, les jeunes, qui portez dans votre coeur de grandes aspirations, apprenez à vivre dans la concorde et dans le respect réciproque, en vous aidant les uns les autres solidairement. Soutenez dans vos coeurs l'aspiration au bien et le désir de la paix (cf. Message pour la Journée mondiale de la paix, 1.1.1997, n. 8).

La société et les nations ont besoin d'hommes de paix, d'authentiques semeurs de la concorde et du respect réciproque. Des hommes dont le coeur est comblé par la paix et qui l'apportent aux autres; qui l'apportent dans les maisons, dans les bureaux et dans les institutions, sur les lieux de travail et dans le monde entier. L'histoire et notre époque démontrent que le monde ne peut pas donner la paix. Le monde est souvent impuissant. C'est pourquoi, il faut lui indiquer Jésus-Christ, qui, à travers sa mort sur la croix, a laissé sa paix aux hommes, nous garantissant sa présence pour les siècles des siècles (cf. Jn 14,7-31). Que de sang innocent a été versé au XX e siècle en Europe et dans le monde entier, car certains systèmes politiques et sociaux ont abandonné les principes du Christ qui garantissent une paix juste. Que de sang innocent verse-t-on devant nos yeux. Les événements tragiques du Kosovo l'ont démontré et le démontrent de façon très douloureuse. Nous sommes les témoins de la façon dont les gens invoquent et désirent la paix.

Je prononce ces paroles sur une terre qui, au cours de son histoire, à fait l'expérience des effets tragiques de l'absence de paix, devenant victime de guerres cruelles et destructrices. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale est toujours vif, les blessures de ce cataclysme de l'histoire auront besoin de beaucoup de temps pour cicatriser complètement. Que de ce lieu, le cri de paix atteigne chacun dans le monde entier. Je désire répéter les paroles que j'ai prononcées cette année dans le Message pascal Urbi et Orbi: «La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité primordiale de tous! Puisse l'aube du troisième millénaire voir se lever une ère nouvelle où le respect pour tout homme et la solidarité fraternelle entre les peuples remporteront, avec l'aide de Dieu, la victoire sur la culture de la haine, de la violence et de la mort» (cf. ORLF n. 14, du 6 avril 1999, n. 6)

5. Nous accueillons avec une grande reconnaissance le témoignage de la vie du bienheureux Wincenty Frelichowski, héros de notre époque, comme un appel adressé à notre génération. Je désire confier de manière particulière le don de cette béatification à l'Eglise de Torun, afin qu'elle conserve et diffuse la mémoire des grandes oeuvres de Dieu, accomplies au cours de la brève vie de ce prêtre. Je confie en particulier ce don aux prêtres de ce diocèse et de toute la Pologne. Dom Frelichowski écrivait déjà au début de son chemin sacerdotal: «Je dois être un prêtre selon le coeur de Jésus». Si cette béatification est une grande action de grâce à Dieu pour son sacerdoce, elle est également une louange à Dieu pour les merveilles de sa grâce, qui s'accomplissent à travers les mains de tous les prêtres, également à travers vos mains. Je désire également m'adresser à toute la famille des scouts polonais, à laquelle le nouveau bienheureux était profondément lié. Qu'il devienne votre patron, maître de noblesse d'âme et intercesseur de paix et de réconciliation.

Dans quelques jours ce sera le centième anniversaire de la consécration de l'humanité au Très Saint Coeur de Jésus. Cet événement eut lieu dans tous les diocèses, par la volonté du Pape Léon XIII, qui publia à cet effet l'Encyclique Annum sacrum. Il y écrivit: «Le Divin Coeur est le symbole et l'image vivante de l'amour infini de Jésus-Christ, qui nous invite à le lui rendre à notre tour par l'amour» (n. 2). Il y a peu, nous avons renouvelé ensemble l'acte de consécration au Très Saint Coeur de Jésus. Nous avons ainsi exprimé l'hommage suprême et également notre foi dans le Christ, Rédempteur de l'homme. Il est «l'Alpha et l'Oméga, le début et la fin» (Ap 21,6), c'est à Lui qu'appartiennent ce monde et son destin.

681 Aujourd'hui, alors que nous adorons son Très Saint Coeur, nous prions avec ferveur pour la paix. Tout d'abord pour la paix dans nos coeurs, mais également pour la paix dans nos familles, dans notre pays et dans le monde entier.

Coeur de Jésus, notre paix et réconciliation, aie pitié de nous!

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Mardi 8 juin 1999, Elk



1. «Zachée, descends vite, car il me faut aujourd'hui demeurer chez toi» (Lc 19,5).

Saint Luc, dans l'Evangile que nous venons d'entendre, nous rapporte la rencontre de Jésus avec un homme très riche appelé Zachée, chef des publicains. Comme il était de petite taille, il monta sur un arbre pour voir le Christ. Il entendit alors les paroles du maître: «Zachée, descends vite, car il me faut aujourd'hui demeurer chez toi». Jésus avait remarqué le geste de Zachée: il interpréta son désir et anticipa l'invitation. D'aucuns furent même stupéfaits du fait que Jésus aille trouver un pécheur. Zachée, heureux de la visite «reçut Jésus plein de joie» (cf. Lc 19,6), c'est-à-dire qu'il ouvrit généreusement la porte de sa maison et de son coeur à la rencontre avec le Sauveur.

2. Chers frères et soeurs, je salue de tout coeur les personnes présentes à cette Messe. Je salue les évêques. Je salue de façon particulière Mgr Wojciech, pasteur du diocèse d'Elk, et l'Evêque auxiliaire Edward, ainsi que le clergé ici présent en grand nombre, les personnes consacrées et le Peuple de Dieu. Je salue cette belle terre et ses habitants. Elle m'est très chère, car je l'ai visitée de nombreuses fois, également pour y prendre du repos, en particulier sur les rives des lacs magnifiques de votre terre. J'avais alors la possibilité d'admirer la richesse de la nature de cette partie de mon pays et de profiter de la paix des lacs et des bois. Vous êtes vous-mêmes les héritiers du riche passé de cette terre, formé au cours des siècles par diverses traditions et cultures. La présence à cette célébration, autour de l'autel de Dieu, d'évêques polonais, mais également d'évêques d'autres pays le souligne. Je les remercie d'être venus à Elk. Je salue également les étudiants des grands séminaires, ainsi que les pèlerins venus des diocèses limitrophes et de l'étranger, en particulier de Biélorussie, de Russie et de Lituanie. Je vous prie d'apporter mon salut à tous ces frères et soeurs, qui aujourd'hui s'unissent à nous spirituellement.

Je salue de tout coeur la communauté lituanienne présente à cette Messe, qui réside sur le territoire du diocèse d'Elk, et également les pèlerins venus de Lituanie. Je salue de façon particulière le Président de la République de Lituanie, M. Valdas Adamkus et toutes les personnes qui l'accompagnent. Je salue les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, et également les étudiants des grands séminaires. Par votre intermédiaire, je désire saluer tous les habitants de la terre lituanienne. Je reviens souvent en pensée et dans mon coeur à la visite que j'ai effectuée dans votre pays en septembre 1993. Tous ensemble, nous avons alors rendu grâce à Dieu et à la Mère de la Miséricorde, dans le sanctuaire de la Porte de l'Aurore, pour la fidélité inébranlable à l'Evangile à une époque difficile pour votre nation. Au cours de l'Eucharistie célébrée sur la Colline des Croix, je vous ai remercié pour «ce grand témoignage donné à Dieu et à l'homme [...] donné à votre histoire et à tous les peuples de l'Europe et de la terre». J'ai dit alors: «Que cette Colline demeure un témoignage à la fin du second millénaire après Jésus-Christ et qu'elle soit comme l'annonce du nouveau millénaire, le troisième millénaire, de la rédemption et du salut qui ne se trouve nulle part ailleurs, mais seulement dans la Croix et dans la Résurrection de notre Rédempteur. [...] Tel est le message que je vous laisse à tous en ce lieu mystique de l'histoire lituanienne. Je souhaite qu'il soit toujours contemplé et vécu» (cf. ORLF n. 38, du 21 septembre 1993).

Chers frères et soeurs lituaniens, six ans après je voudrais encore une fois vous rappeler et vous répéter ces paroles. Aujourd'hui, je confie votre patrie à la Madone de la Porte de l'Aurore et à saint Casimir, Patron de la Lituanie. Sur sa tombe, dans la cathédrale de Vilnius, j'ai prié ardemment pour toute votre nation et j'ai rendu grâce à Dieu pour avoir pu m'y rendre et y accom- plir mon ministère pastoral. J'invoque également l'intercession de sainte Edwige, reine de Pologne, dont l'Eglise célèbre aujourd'hui la mémoire liturgique, et également l'intercession du bienheureux Archevêque Jurgis Matulaitis, inlassable et courageux pasteur de l'Eglise de Vilnius. Que la foi soit toujours la force de votre nation, et que le témoignage de l'amour pour le Christ porte des fruits spirituels. Construisez sur la foi l'avenir de votre patrie, votre vie, votre identité lituanienne et chrétienne pour le bien de l'Eglise, de l'Europe et de l'humanité.

3. «Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres» (Lc 19,8). Je désire revenir à la lecture de l'Evangile de saint Luc: le Christ «la lumière du monde» (cf. Jn 8,12) a apporté sa lumière dans la maison de Zachée, et de façon particulière dans son coeur. Grâce à la proximité de Jésus, de ses paroles et de son enseignement, la transformation du coeur de cet homme commence à s'accomplir. Sur le seuil de sa maison, Zachée déclare déjà: «Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple» (Lc 19,8). A partir de l'exemple de Zachée, nous voyons comment le Christ illumine les ténèbres de la conscience humaine. A sa lumière, les horizons de l'existence s'élargissent: c'est le début de la prise de conscience des autres hommes et de leurs nécessités. Le sens du lien avec l'autre, la conscience de la dimension sociale de l'homme et, en conséquence, le sens de la justice, naissent. «Le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité» enseigne saint Paul (Ep 5,9). L'ouverture vers l'autre homme, vers le prochain, constitue l'un des fruits principaux d'une conversion sincère. L'homme se défait de son attitude égoïste «être pour lui-même» et se tourne vers les autres, ressent le besoin d'«être pour les autres», d'être pour ses frères.

Une telle ouverture du coeur dans la rencontre avec le Christ est le gage du salut, comme le révèle la suite de l'entretien avec Zachée: «Et Jésus lui dit: "Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison [...] car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"» (Lc 19,9-10).

Aujourd'hui aussi, la description que Luc fait de l'événement qui eut lieu à Jéricho, n'a pas perdu de son importance. Il contient l'invitation du Christ, qui «est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification et rédemption» (1Co 1,30). Et comme jadis il se présenta à Zachée, en ce moment aussi le Christ se présente à l'homme de notre siècle. Il semble présenter à chacun en particulier sa proposition: «Il me faut aujourd'hui demeurer chez toi» (Lc 19,5).


Homélies St Jean-Paul II 677