Homélies St Jean-Paul II 524


ORDINATION SACERDOTALE DE TROIS NOUVEAUX PRÊTRES AU STADE «28 SEPTEMBRE»

Conakry (Guinée)
Mardi, 25 février 1992
1. “Le Seigneur... m’a envoyé”[1].

Quand Jésus avait trente ans, il est entré un jour de sabbat dans la synagogue de Nazareth. On lui donna le rouleau du prophète Isaïe, et il commença à lire. Il a lu précisément les paroles que nous lisons aujourd’hui dans cette liturgie d’ordination sacerdotale[2]: «L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a consacré par l’onction; il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le coeur brisé»[3].

Les paroles du prophète Isaïe se sont accomplies. Oui, le Christ était le Messie envoyé par le Père dans la puissance du Saint-Esprit. Il réalisait les paroles du prophète.

Peuple de Dieu en Guinée, l’Évêque de Rome est heureux de te saluer, à Conakry aujourd’hui. Rendons grâce à Dieu, l’Évangile a été annoncé sur cette terre, le Christ a été accueilli, la grande communauté des baptisés s’est encore agrandie.

Je remercie Mgr Robert Sarah, Archevêque de Conakry et Administrateur apostolique de Kankan, qui m’a souhaité la bienvenue en votre nom; je vous félicite d’ouvrir les portes de vos maisons et de vos coeurs pour vous laisser pénétrer par la grâce de Dieu. Je salue Mgr Philippe Kourouma, Évêque de N’zérékoré. Et je suis heureux de la présence de mon Frère Mgr Raymond-Marie Tchidimbo qui a vécu avec vous des années d’épreuve.

525 Je voudrais dire à tous les prêtres que je leur suis particulièrement proche en cette cérémonie d’ordination. Je tiens à évoquer aussi l’oeuvre des missionnaires qui ont fondé l’Église sur votre terre, notamment les Pères du Saint-Esprit à Conakry et les Pères Blancs à N’zérékoré. À cette occasion, nous rendons un hommage fervent à la mémoire du Cardinal Lavigerie, fondateur des Pères Blancs qui célèbrent cette année le centenaire de sa mort.

J’offre mes voeux amicaux aux religieux et aux religieuses, aux sémi naristes, aux catéchistes, ainsi qu’aux fidèles venus de tout le pays.

J’adresse un salut déférent aux personnalités civiles qui ont bien voulu s’associer à cette cérémonie liturgique.

Et je salue tout le peuple de Guinée, en disant mes sentiments cordiaux aux Guinéens appartenant à d’autres traditions religieuses qui ont voulu partager ici la joie de leurs amis catholiques.

En ce jour, chers Frères et Soeurs de Guinée, des fils de votre peuple sont mis à part et envoyés par le Christ lui-même, notre Rédempteur, pour être prêtres dans son Église. Comme prêtres, ils sont appelés à prendre part tout spécialement à la mission salvifique de Jésus crucifié et ressuscité.

2. Le sacerdoce qu’ils reçoivent est un ministère. Il a été institué comme un service pour les hommes que le Christ a sauvés par son sang.

Dans l’Évangile que nous lisons aujourd’hui, les paroles de Jésus sur la coupe peuvent s’appliquer particulièrement au sacrement de l’Ordre. Le Christ pose cette question aux fils de Zébédée, Jacques et Jean: «Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire»? Ils lui disent: «Nous le pouvons»[4].

La coupe à laquelle a bu le Christ, c’était son sacrifice sanglant au Golgotha. Par ce sacrifice, le Christ-Serviteur a accompli la rédemption du monde. Ainsi se sont totalement réalisées les paroles adressées par le Christ à ses disciples: le Fils de l’homme «n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude»[5].

Le prêtre qui célèbre le sacrifice du Corps et du Sang du Christ doit entrer dans le même esprit de service: «Il sera votre esclave, de même que le Fils de l’homme»[6].

Le sacerdoce que vous recevez, chers Fils, est le sacrement du service: servez Dieu, en servant le Peuple de Dieu, vos frères et soeurs parmi lesquels vous avez été appelés[7].

En répondant joyeusement à cet appel, vous prenez un bel engagement: librement et sans réserve, vous offrez votre personne au Seigneur pour son Église. Vous renoncez à fonder une famille et vous vous consacrez entièrement, pour une pleine et pure disponibilité. Vous promettez une humble obéissance à l’Évêque qui vous appelle à l’ordre sacré, et, à travers lui, c’est à l’Église et au Christ que vous vous soumettez pour prendre votre part de la mission commune avec tout le presbyterium. Vous vous engagez à participer fidèlement à la prière de l’Église, pour que votre ministère soit inspiré et rendu fécond par votre intimité avec le Seigneur.

526 3. Ce ministère vous unit d’une manière particulière au Christ, unique Prêtre de la Nouvelle Alliance, Prêtre éternel. L’imposition des mains vous consacre tout entiers par le don de l’Esprit Saint; par l’onction de vos mains, il vous est donné d’offrir à Dieu le sacrifice eucharistique, au nom du Christ (in persona Christi).

Toute la mission du prêtre a pour centre le Sacrifice eucharistique. En participant, jour après jour, à l’offrande suprême du Sauveur, il offre avec lui l’humanité entière au Père qui l’aime. Prêtres, vous qui avez la charge d’agir au nom du Christ, restez pénétrés de son amour et porteurs de ses dons dans vos rencontres et vos activités multiples. A l’exemple du Seigneur, soyez proches des plus humbles, écoutez et soulagez les souffrances, partagez les joies de vos frères et soeurs. Ainsi vous serez dans le monde les témoins du Verbe de vie.

4. En célébrant le Sacrifice du Christ, vous entrerez dans sa sollicitude pour le salut des âmes qui vous seront confiées, la sollicitude du Bon Pasteur.

C’est pourquoi l’Apôtre Paul vous parle à travers les paroles qu’il adressait à son disciple Timothée: «Devant Dieu et devant le Christ... je te le demande solennellement...: proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire»[8]. Ne te décourage pas quand les hommes «refuseront d’entendre la vérité»[9]. Ne te décourage pas... «garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Évangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère»[10].

Ces paroles de Paul, vous aurez à vous en souvenir souvent. Comme prêtres pour le peuple de Dieu, vous serez les témoins de la vérité et du bien avec persévérance. Serviteurs de la vérité, vous le serez quand vous éclairerez vos fidèles et vos compatriotes qui vous écoutent sur le sens de l’Évangile et l’enseignement de l’Église. Serviteurs du bien, vous le serez chaque fois que vous aiderez vos frères et soeurs à faire la volonté de Dieu dans leur famille, dans leur travail, dans la société.

5. Chers amis qui allez être ordonnés prêtres, votre ministère va être fondé sur l’amour de votre peuple. Tous les membres de l’Église prennent loyalement part à l’histoire de leur nation. Catholiques de Guinée, je sais que vous désirez participer au progrès de votre pays. Vous avez connu avec vos frères de longs temps d’épreuve, vous devez faire face, aujourd’hui encore, à beaucoup de difficultés. Mais, dans tous les domaines, montrez un sens du service infatigable.

Le Seigneur Jésus vous demande d’être des artisans de paix. C’est là un commandement: un disciple du Christ doit tout faire pour la réconciliation, pour la bonne entente et l’unité de ceux qui vivent sur la même terre et partagent le destin d’une même patrie. La paix est le fruit de la justice. La paix dans la société suppose que chacun recherche le bien commun avant de défendre le groupe particulier auquel il appartient.

Pour que le développement du pays progresse, soyez les premiers, avec vos talents, à collaborer dans un travail commun, afin de mieux mettre en valeur les richesses de votre terre et de préserver sa fécondité: elle doit nourrir les générations à venir. Et surtout, ne cédez pas à la tentation égoïste de chercher votre propre intérêt à n’importe quel prix. Un attachement exagéré aux biens matériels ne peut assurer équitablement le bonheur des hommes. Sans justice, les bénéfices de l’économie peuvent ne pas profiter à ceux qui en ont le plus besoin. Sans respect des règles morales, la vie sociale ne peut satisfaire humainement toutes les personnes. Comme le rappelait votre Évêque, seuls les hommes de foi réalisent en vérité les libérations constructives, définitives et solides.
Chers amis, vous savez que l’Église tient à défendre l’homme qui a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et ce qui fait la dignité de l’homme, c’est qu’il est capable de reconnaître les plus hautes valeurs spirituelles au coeur de sa vie quotidienne: la fidélité à la vérité et à la parole donnée, le respect de toute vie, la grandeur de la famille avec la solidité des liens qui unissent les époux et les enfants, le sens d’une solidarité généreuse envers ceux qui sont blessés dans leur corps par la maladie ou que le malheur décourage, l’ouverture à la présence de Dieu profondément bienveillant à l’égard de ses créatures et source de notre espérance. Je crois que votre héritage africain vous dispose spontanément à préserver ces valeurs. La parole de Jésus et son sacrifice offert pour la multitude appellent avec force ses disciples à en faire leurs principes de conduite à toutes les étapes de leur route.

Chers ordinands, comme vous le demande l’Apôtre, ayez le souci d’instruire et d’encourager vos frères à s’inspirer toujours des valeurs qui fondent la dignité et la grandeur de l’homme. Soyez les témoins fidèles de l’infinie générosité de notre Maître et de sa miséricorde. Rayonnez l’Esprit de vérité, d’amour et de paix qui vous est donné.

6. Vous tous qui entourez aujourd’hui les nouveaux prêtres, ne cessez pas de recommander au Bon Pasteur leur ministère.

527 Réjouissez-vous de ce qu’ils ont été pris parmi vous. Priez pour que naissent de nouvelles vocations sacerdotales, si nécessaires à l’Église sur la terre africaine et dans le monde entier.

Que la Mère du Prêtre éternel leur porte un amour particulier. Que le Règne de Dieu grandisse au milieu de vous, comme le grain de sénevé qui, au commencement, est la plus petite de toutes les semences, mais qui grandit ensuite et devient un arbre[11].

L’Esprit du Seigneur est sur vous tous, Frères et Soeurs, pour vous annoncer un temps de grâce accordé par le Dieu vivant.

[1] Is 61, 1.

[2] Cf. Lc 4, 16-22.

[3] Is 61, 1.

[4] Mt 20, 22.

[5] Ibid. 20, 28.

[6] Ibid. 20, 27-28.

[7] Cf. He 5, 1.

[8] 2 Tm 4, 1-2.

528 [9] Ibid. 4, 4.

[10] Ibid. 4, 5.

[11] Cf. Mt 13, 31-32.









1993



VOYAGE APOSTOLIQUE AU BÉNIN, OUGANDA ET KHARTOUM

(3 - 10 février 1993)

ORDINATIONS SACERDOTALES AU STADE DE L’AMITIÉ

Cotonou (Bènin)
Mercredi, 3 février 1993



«L’esprit du Seigneur est sur moi»[1].

1. Nous nous trouvons à Nazareth. Ces paroles du prophète Isaïe ont été prononcées au commencement de l’activité messianique de Jésus de Nazareth. Jésus, Nazaréen de trente ans, les a proclamées; et, après avoir fini la lecture, il ajoute: « Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit »[2].

Voici ces paroles du prophète: « L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le coeur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance »[3].

Jésus de Nazareth redit aujourd’hui les mêmes paroles au milieu de nous, au milieu de vous qui constituez l’Eglise du Dieu vivant en terre africaine, à Cotonou, au Bénin. Vous tous qui avez accueilli le Christ, vous avez aussi reçu l’Esprit Saint.L’expression sacramentelle et le signe de ce don, c’est l’onction faite lors du Baptême, de la Confirmation et aussi du Sacrement des Malades.

2. L’onction est particulièrement significative dans le Sacrement de l’Ordre, lorsque l’ordination sacerdotale et épiscopale est conférée. Il m’est donné aujourd’hui de venir au milieu de vous pour conférer le Sacrement de l’Ordre à des fils de votre terre. C’est un jour de grande joie pour l’Eglise: vos fils, « choisis parmi vous »[4], sont appelés « serviteurs de notre Dieu »[5].

Je me réjouis donc avec vous et, comme le Prophète, je dis à ces jeunes: « Et vous, vous serez appelés: "Les prêtres du Seigneur", on vous nommera: "Les serviteurs de notre Dieu" »[6].

529 En vous, je salue toute l’Eglise au Bénin, l’Eglise qui est le peuple de Dieu et le sacerdoce royal. Vous qui vous présentez aujourd’hui à l’Evêque pour être ordonnés, vous attestez cela en vos personnes: vous êtes le fruit et l’expression du sacerdoce royal du peuple de Dieu que vous êtes appelés à servir.

Que Dieu bénisse vos familles, que Dieu bénisse vos paroisses et votre diocèse de Cotonou! Que Dieu bénisse le Bénin, votre pays natal!

Par le ministère de l’Evêque de Rome, que Dieu bénisse tous les fidèles ici rassemblés, ceux des autres diocèses du Bénin, en particulier de Porto-Novo, d’Abomey et de Lokossa!

Je salue de tout coeur mes Frères dans l’Episcopat: Monseigneur Isidore de Souza, Archevêque de Cotonou, que je remercie de son allocution d’accueil, Monseigneur Lucien Monsi-Agboka, Président de la Conférence épiscopale du Bénin, et les autres Evêques de ce pays. Et je n’oublie pas les deux anciens Archevêques de Cotonou, le Cardinal Bernardin Gantin, avec qui j’ai tant de liens, et Monseigneur Christophe Adimou dont la sagesse vous a été précieuse au cours d’années difficiles. J’associe avec plaisir à cette salutation les Evêques venus des pays voisins ou de plus loin.

J’adresse un salut cordial aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de Cotonou, du Bénin, des pays voisins, le Togo, le Ghana, le Nigeria.

Aux autorités nationales et régionales qui ont la courtoisie de prendre part à cette célébration liturgique, j’exprime mes voeux déférents. Et je voudrais aussi souhaiter la bienvenue dans cette assemblée à nos frères d’autres confessions chrétiennes et d’autres traditions religieuses qui ont tenu à assister à cette fête de leurs amis catholiques.

3. Chers diacres qui allez recevoir l’ordination sacerdotale, l’Apôtre Paul écrivait à Timothée, auquel il avait imposé les mains, comme aujourd’hui l’Evêque de Rome vous imposera les mains:

«Devant Dieu et devant le Christ Jésus..., je te le demande solennellement,... proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et le souci d’instruire»[7]. Et ensuite: « En toute chose garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Evangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère »[8].

Voilà un programme apostolique qui n’a pas perdu son actualité. Aujourd’hui encore, il trace les lignes directrices de la vocation et du ministère de tous les pasteurs de l’Eglise. Ce sera votre programme, vous qui prenez aujourd’hui votre part de service et de responsabilité en devenant prêtres: soyez des « intendants fidèles » pour proclamer la Parole, pour rassembler et guider le peuple de Dieu, pour célébrer les dons de grâce que sont les sacrements.

4. Prêtres, vous donnez votre vie pour que l’évangélisation progresse sur votre terre. Que l’amour sauveur du Christ vous anime dans tous vos actes, parce qu’on ne peut être un vrai témoin du Christ que si l’on aime ses frères avec générosité et avec désintéressement! La source de cet amour, vous la trouverez dans votre coeur uni au Coeur du Christ, dans l’intimité de la prière. La force et la fidélité de cet amour, vous les puiserez dans l’Eucharistie et le Sacrement de la Réconciliation. Le courage de proclamer la parole, de multiplier les initiatives pastorales, de susciter l’espérance, de travailler pour que l’évangélisation soit toujours nouvelle, ce courage vous sera donné si vous vous laissez saisir par le Christ Jésus, lui qui « ayant aimé les siens..., les aima jusqu’au bout »[9]. Pour tous ces dons qui vous ont été transmis par l’Eglise sur votre terre, je rends grâce à Dieu avec vous.

5. Ce que je dis ici aux ordinands, chers Frères et Soeurs, cela s’adresse aussi à vous tous, à vous qui désirez partager la Bonne Nouvelle avec vos frères et soeurs. Si vous accueillez Jésus le Sauveur à coeur ouvert, il habitera votre maison, et votre famille sera illuminée par son amour. Oui, la famille est le premier foyer de l’évangélisation: l’amour qui vient de Dieu enrichit et purifie l’amour des époux et des parents. Il rend généreux pour accueillir la naissance des enfants, pour assurer leur éducation et pour éveiller en eux la foi. Il est source de confiance et de respect mutuels. Et la grâce de Dieu qui aime tous les hommes permet de sanctifier les grands moments de la vie, la naissance, le mariage et jusqu’aux dernières étapes de notre pèlerinage. L’amour fraternel, enrichi par l’amour de Dieu, invite à reconnaître la dignité de chacun des membres de la famille, même si les épreuves de la vie l’ont affaibli ou isolé. L’amour, dit saint Paul, « n’entretient pas de rancune; il ne se réjouit pas de ce qui est mal »; le disciple de Jésus ne peut consentir à rien de ce qui blesse ou détruit le prochain. Au contraire, poursuit saint Paul, l’amour « trouve sa joie dans ce qui est vrai; il supporte tout, il fait confiance en tout »[10]. N’ayez pas peur de refuser le mal, ayez le courage d’aimer:

530 Mi kpan kon! (Ayez du courage!).

L’Eglise ne peut être vivante et ouverte que si les familles sont les premières à accueillir l’Evangile. L’amour du prochain mûrit dans la cellule familiale, pour se répandre ensuite dans la communauté entière de l’Eglise, unie pour partager les dons de Dieu et avancer sur les chemins de l’« Alliance éternelle », annoncée par le prophète Isaïe[11]. Les chrétiens ont la joie d’être guidés par un message de vérité lumineux, source d’espérance. Et la loi qui règle leur manière de vivre se résume tout entière dans le suprême message d’amour de Jésus à ses amis. La communion entre les fils de l’Eglise, membres du même Corps du Christ, répond au désir du Sauveur: « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres »[12].

6. Frères et Soeurs, l’évangélisation nouvelle est la mission de l’Eglise au Bénin, comme dans toute l’Afrique et dans le monde entier. Elle sera le fruit de l’amour qu’il vous est donné de vivre dans vos coeurs, dans vos foyers, dans vos communautés paroissiales, vos mouvements, vos diocèses. Et cet amour doit éclairer votre collaboration avec vos compatriotes pour le bien de votre pays, qui a besoin aujourd’hui de la générosité active de tous les Béninois. Dans la société, le chrétien qui aime son prochain défend les droits de la personne et accomplit son devoir pour le bien commun. Il faut en même temps chercher la justice et pratiquer la solidarité. Vous avez beaucoup de belles tâches à accomplir pour la prospérité de votre nation: affrontez votre avenir avec le courage de l’amour:

Mi kpan kon! (Ayez du courage!).

Hêsi ma di mi ô! (Ne craignez pas!).

L’Evangile de cette Messe nous a fait entendre des paroles de Jésus qui montrent bien l’importance de l’amour fraternel et son sens profond: les pauvres, les malades, les étrangers ou les prisonniers sont ce prochain qu’il faut aider de manière simple et concrète: cela commence par donner à manger et à boire, par vêtir, soigner, visiter. Et, comme ces hommes à qui parle le Seigneur, nous sommes toujours étonnés: Jésus s’identifie avec les « petits qui sont ses frères »[13]. Alors, comment peut-on laisser sur le bord du chemin des frères et des soeurs dans lesquels le Christ est présent? Comment pourrions-nous être des témoins de l’Evangile sans vivre une solidarité ouverte à tout notre prochain? Comment pourrions-nous former un seul Corps sans réunir tous nos frères dans un même amour?

7. «Je t’adjure devant Dieu et devant le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts». L’Evangile de Matthieu nous montre quel est ce jugement. Nous lisons souvent ces paroles et nous les écoutons toujours avec une grande émotion. Elles nous parlent de la Parousie, c’est-à-dire du retour définitif du Rédempteur du monde, qui marquera la fin des temps et la révélation du Royaume de Dieu lui-même.

«Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait»[14].

«Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait»[15].

Jésus-Christ avait d’abord révélé sa mission messianique à Nazareth. «Là où il passait, il faisait le bien»[16]. Il a racheté le monde par le sacrifice de sa Croix, par amour pour le Père et pour tous les hommes. A la fin du monde, il viendra « juger les vivants et les morts »[17]. Nous serons alors jugés sur l’amour, chacun et chacune d’entre nous.

Accomplissons donc les oeuvres de la charité!

531 Vous qui commencez aujourd’hui votre ministère sacerdotal sur cette terre africaine, servez avec amour le Christ et vos frères et soeurs. Mettez-vous au service de tous, comme le Christ. Que votre ordination fasse de vous des artisans de paix et d’unité!

Fifa ni no Kpo Ha mi! (Que la Paix soit avec vous!)

Je vous confie à la Mère du Christ tout spécialement, comme Jésus lui confia son Apôtre au Calvaire.

Que la Bénédiction du Dieu vivant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit descende sur vous et vous garde à jamais!

Do To tamê. Do vi tamê. Dô Yêsinen Tamê. Amen.
(Au nom du Père. Au nom du Fils. Au nom du Saint-Esprit).
* * *


Cari fratelli e sorelle,

Ringraziamo Dio Signore per questo pomeriggio, per questa serata notevole. Ringraziamolo per i nuovi sacerdoti. Ringraziamo tutta l'assemblea. Ringraziamo il Signor Presidente della Repubblica del Benin. Ringraziamo i cori per i canti e la meravigliosa partecipazione.

Preghiamo soprattutto per i nuovi sacerdoti, figli del vostro popolo, come lo è il Cardinal Gantin, figlio nella continuazione della stessa vocazione sacerdotale.

Grazie al cardinal Gantin per il suo lavoro nella Curia Romana accanto al Papa. Grazie a voi tutti per la vostra fedeltà, per il vostro attaccamento a Cristo e alla sua Chiesa. E che Dio vi benedica sempre e dovunque.
* * *


532 Au terme de cette célébration, je voudrais adresser un très amical salut aux Togolais présents parmi nous, ainsi qu’aux délégations venues du Ghana, du Nigéria ou d’autres pays proches, pour s’unir à l’Eglise du Bénin.

Je tiens à dire toute ma sympathie et mon affection aux Evêques, aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et aux autres fidèles du Togo, et, par l’intermédiaire de ceux qui se trouvent ici, à tous les Togolais. A Rome déjà, je pensais souvent à votre pays. En ce moment, vous connaissez de grandes difficultés, l’instabilité politique et économique, l’insécurité et la violence. Et cela amène des milliers de Togolais à s’éloigner de leur pays. Dans ce temps d’épreuve, je continue à prier pour que Dieu donne la paix à votre peuple. La violence et le mépris des aspirations légitimes des citoyens n’ont jamais conduit au progrès civique et social. On peut même dire qu’ils traduisent souvent un comportement irresponsable. Seules les valeurs qui cimentent l’ordre démocratique et la consolidation de l’Etat de droit permettent de préparer un avenir meilleur.

Fils et Filles de l’Eglise au Togo, en cette année du centenaire de l’évangélisation de votre terre, je prie pour que vous demeuriez fermes dans la foi, pour que vous soyez le levain dans la pâte, et pour qu’avec vous et grâce à vous, tous les Togolais puissent faire l’apprentissage de la liberté dans la solidarité. Ce sont ces intentions que je confie à Dieu par l’intercession maternelle de Notre-Dame.
Que Dieu vous bénisse, ainsi que tous les peuples d’Afrique!

[1] Is. 61, 1.

[2] Luc. 4, 21.

[3] Is. 61, 1.

[4] Cfr. Hebr. 5, 1.

[5] Cfr. Is. 61, 6.

[6] Ibid.

[7] 2 Tim. 4, 1-2.

533 [8] Ibid. 4, 5.

[9] Io. 13, 1.

[10] 1 Cor. 13, 6-7.

[11] Cfr. Is. 61, 8.

[12] Io. 13, 35.

[13] Cfr. Matth. 25, 40.

[14] Ibid.

[15] Ibid. 25, 45.

[16] Act. 10, 38.

[17] 2 Tim 4, 1.





Messe au Stade de la ville de Parakou (Bénin)


Parakou (Bénin)
534 Jeudi, 4 février 1993
« Que leur unité soit parfaite; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé »[1].


1. Par ces paroles, le Christ a prié son père, à une heure grave de sa vie terrestre, avant d’être livré en sacrifice pour le genre humain. Dans sa prière sacerdotale, il a instamment demandé que l’unité de ses disciples avec lui et avec le Père amène les hommes à croire, et à comprendre qu’ils sont aimés de Dieu.

Chers Frères et Soeurs, je suis très heureux, au deuxième jour de ma visite au Bénin, d’être arrivé jusque chez vous. Je vous dis toute ma joie de vous rencontrer sur votre propre sol et de célébrer avec vous la messe de l’unité dans cette ville de Parakou, au Nord-Bénin.

Je salue de tout mon coeur votre Evêque, Monseigneur Nestor Assogba, et je le remercie vivement des paroles de bienvenue qu’il m’a adressées. Je salue mon proche collaborateur béninois à Rome, le Cardinal Bernardin Gantin, ainsi que les Cardinaux et les Evêques ici présents. J’adresse mes salutations amicales aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles des diocèses de Parakou et de Natitingou. Et je dis ma sympathie amicale aux fidèles du Togo venus de Sokodé, avec l’Administrateur diocésain, et de Dapango.

Aux Autorités qui ont tenu à participer à cette cérémonie liturgique, je présente mes salutations déférentes et je les remercie de leur présence.

Je salue aussi cordialement les personnes qui appartiennent à d’autres familles spirituelles et qui nous font l’amitié de prendre part à cette fête des catholiques de la région.
Frères et Soeurs, le magnifique rassemblement que vous constituez en ce moment autour de l’autel est une image de l’unité que notre Seigneur Jésus Christ souhaite établir entre les hommes. L’Evangile ne nous dit-il pas qu’il a versé son sang sur la Croix « afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés »[2]? Ouvrons donc nos coeurs au message que Dieu nous envoie au cours de cette célébration eucharistique afin de mieux bâtir ensemble une famille unie sous le regard de Dieu! Il est des projets dont la réalisation ne semble pas à portée d’homme: l’unité est de ceux-là, mais le prophète Ezéchiel nous donne l’extraordinaire assurance que dans la main puissante de Dieu ce qui est séparé peut être uni: « Ils ne seront qu’un dans ma main »[3].

2. Nous avons entendu saint Paul parler des clans qui faisaient obstacle à l’unité des chrétiens de Corinthe. Selon l’Apôtre, les membres de la communauté sont divisés, car ils n’ont pas compris la vraie sagesse du Christ, qui leur a été donnée: «En lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu»[4].

En effet, le premier pas vers l’unité est l’accueil du message du Christ avec la nécessaire conversion du coeur que cela entraîne. C’est pourquoi, je me réjouis que les populations du Nord-Bénin connaissent de plus en plus le Seigneur Jésus, «le Chemin, la Vérité et la Vie»[5] et qu’elles ouvrent leur coeur à la Bonne Nouvelle.

Chers Frères et Soeurs, je vous encourage à avancer dans ce sens, à développer toutes les énergies de votre baptême, sous la conduite de vos pasteurs. Dans le prolongement de la fête de la présentation du Seigneur, que nous avons célébrée avant-hier, je vous souhaite d’accueillir toujours davantage le Christ comme la vraie lumière des nations, comme le messager qui nous révèle l’Alliance éternelle d’amour établie entre Dieu et son peuple. A l’exemple de Syméon et d’Anne, continuez à aller vous aussi à la rencontre du Seigneur, pour rayonner ensuite tout autour de vous la lumière de Dieu.

535 Dans la suprême prière que Jésus fait à son Père pour les siens, il déclare: « La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ »[6] et, plus loin, il ajoute: « Je leur ai fait don de ta parole »[7]. A nous maintenant d’accueillir cette parole, source de vie et source de joie: « Je parle ainsi, en ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés »[8].

3. Aux jeunes qui m’écoutent et veulent donner un sens à leur vie, je dis: écoutez les paroles de Jésus. Vous trouverez dans l’Evangile des règles de vie pour épanouir votre personnalité en vous appuyant sur des convictions solides et éclairantes: la conviction que Jésus fixe son regard sur vous et vous aime; la conviction que vous avez reçu de Dieu des talents à faire fructifier et que vous avez votre rôle à jouer dans l’édification de l’Eglise au Bénin et dans le développement de la société béninoise.

En méditant les gestes et les paroles du Christ, vous apprendrez à grandir dans la foi, c’est-à-dire à éclairer votre pensée par la pensée du Christ; vous y apprendrez à grandir dans l’espérance, c’est-à-dire à accorder votre volonté avec la volonté du Christ et à rechercher ce qu’il a préparé pour vous; vous y apprendrez à grandir dans la charité, c’est-à-dire à aimer comme le Christ aime, d’un amour qui jaillit de l’amour répandu dans votre coeur au baptême par l’Esprit Saint, d’un amour intériorisé.

Chers jeunes, je souhaite qu’en vous mettant à l’écoute du Christ vous appreniez à devenir des hommes et des femmes responsables. En effet, ne peut-on pas dire que le milieu social africain tend parfois à dissoudre les responsabilités individuelles dans une mentalité de groupe? Pour plus de progrès, il faut que se développe une vraie conscience personnelle. Pour que naisse le sens du devoir, il faut que chacun, individuellement, soit en mesure de répondre de ses actes et sache clairement ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

A l’exemple du Christ, qui a voulu être reconnu comme le fils du charpentier, aimez l’effort et le travail. Luttez contre le parasitisme dont la société africaine est souvent victime aujourd’hui. Prenez-vous en charge résolument avec confiance et audace.

Enfin, n’ayez pas peur. Sachez que, grâce à votre foi chrétienne, vous appartenez à un peuple victorieux: « Qui donc est vainqueur du monde? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? »[9]. La peur est un sentiment qui paralyse, qui réduit la capacité d’initiative et qui empêche de devenir responsable. Pour dominer cette peur, il faut que s’instaure un climat de liberté où chacun puisse s’épanouir et exprimer toute sa créativité. Eh bien, précisément, le Christ est venu pour nous libérer. Encore une fois, ouvrez vos coeurs à son message afin de devenir des hommes libres!

4. Dieu veut le salut de tous les hommes. Mystérieusement mais réellement, il est présent auprès de tous. L’humanité forme une seule famille, car tous les êtres humains ont été créés par Dieu à sa propre image. Tous ont une destinée commune, puisqu’ils sont appelés à trouver en Dieu la plénitude de la vie. Il y a donc entre les hommes, malgré les différences de croyance, un mystère d’unité, dont les chrétiens sont bien conscients.

Afin que se réalise pleinement le mystère d’unité et que voie le jour la « parfaite harmonie de pensées et de sentiments » dont parle saint Paul, les chrétiens doivent entrer avec tous dans le dialogue de salut que Dieu offre au monde au long des âges et que l’Eglise poursuit, fidèle à l’initiative divine.

Pour vous qui m’écoutez, le dialogue que vous devez rechercher est celui de la vie au quotidien, où chacun s’efforce de cultiver un esprit de bon voisinage en partageant les joies et les peines, les problèmes et les soucis communs. Ce dialogue est fondamental: il requiert une attitude équilibrée, des convictions religieuses profondes et une ouverture à la vérité.

5. Dans cette même ligne de recherche d’unité et de dialogue, je voudrais saluer particulièrement les moines et les moniales du diocèse de Parakou. Par leur vie commune, poursuivie chaque jour avec persévérance dans l’enceinte du monastère et dans la compagnie de frères ou de soeurs venus d’horizons divers, ils offrent un exemple d’unité et de dialogue.

La vie monastique est une grande force spirituelle pour une Eglise particulière. A ceux et à celles qui cherchent à développer pleinement les dons de leur baptême, elle offre les moyens de promouvoir une authentique vie spirituelle et de rayonner l’Evangile en témoignant de l’absolu, de la grandeur et de l’attraction de Dieu. Je sais la vitalité des communautés monastiques de ce diocèse, dont l’une a déjà essaimé au-delà du Bénin, et je les encourage à devenir toujours davantage des écoles où l’on apprenne le service du Seigneur.

536 Dans la perspective de l’Assemblée spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique, j’invite les communautés monastiques à apporter leur contribution, notamment dans le domaine de l’inculturation. En effet, les monastères peuvent être des creusets d’inculturation en ce sens que la vie commune entre personnes d’héritages culturels divers oblige à donner la priorité aux valeurs essentielles et vraies, pour approfondir l’unité de tous.

6. Le Christ, pour signifier l’unité des chrétiens avec lui et pour la faire grandir, a laissé à son Eglise le sacrement de l’Eucharistie: « Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où il était livré, institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang pour perpétuer le sacrifice de la Croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’il vienne, et pour confier à l’Eglise, son Epouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection: sacrement de l’amour, signe de l’unité, lien de la charité, banquet pascal dans lequel le Christ est reçu en nourriture, l’âme est comblée de grâce et le gage de la gloire future nous est donné ». Je viens de vous citer des paroles importantes du Concile Vatican II[10].

L’Eucharistie fait l’Eglise. Elle unit les fidèles au Christ et le Christ unit tous les fidèles en son Corps. Dans le baptême, nous avons été appelés à ne faire qu’un seul corps. Dans l’Eucharistie, l’incorporation au Christ se renouvelle et s’approfondit: « Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au Corps du Christ? puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain »[11].

Frères et Soeurs, je suis particulièrement heureux de célébrer avec vous ce grand mystère de l’Eucharistie, comme je tiens à le faire à chacune de mes visites pastorales. Au moment de la consécration, avec les concélébrants je vais redire les paroles du Christ sur le pain: « Ceci est mon Corps ». Puissions-nous participer à cette messe, comme à toute messe, dans une telle communion avec le Christ et avec nos frères que le Seigneur puisse regarder notre assemblée ecclésiale et dire: « Ceci est mon Corps », car l’Eglise est le Corps mystique du Christ!

7. Demandons ensemble au Christ de bénir les initiatives d’évangélisation dans le diocèse de Parakou et dans tout le Nord-Bénin. Demandons-lui d’assister prêtres, religieux, religieuses, catéchistes et fidèles laïcs afin qu’ils soient des évangélisateurs dynamiques et efficaces. Demandons-lui d’envoyer son Esprit d’unité sur toutes les communautés ecclésiales « pour que le monde croie »[11].

Demandons-lui enfin, par l’intercession de la Vierge Marie, de faire resplendir au coeur de tous les Béninois la « Lumière qui se révèle aux nations » afin que, découvrant toujours plus profondément la personne du Christ et son message, ils sachent que tous sont aimés de Dieu: « Que leur unité soit parfaite; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé »[13].
M ROBISÍBU, BeSe Kà widobu!
(La providence est avec vous!)


Homélies St Jean-Paul II 524