Homélies St Jean-Paul II 30400

30 avril 2000, Canonisation Marie Faustine Kowalska

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Dimanche 30 avril 2000


1. "Confitemini Domino quoniam bonus, quoniam in saeculum misericordia eius", "Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour!" (
Ps 118,1). C'est ce que chante l'Eglise en l'Octave de Pâques, recueillant presque des lèvres du Christ ces paroles du Psaume; des lèvres du Christ ressuscité, qui dans le Cénacle, apporte la grande annonce de la miséricorde divine et en confie le ministère aux apôtres: "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie [...] Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn 20,21-23).

Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C'est-à-dire qu'il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du coeur, source d'où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l'humanité. De ce coeur, Soeur Faustyna Kowalska, la bienheureuse que dorénavant nous appellerons sainte, verra partir deux faisceaux de lumière qui illuminent le monde. "Les deux rayons, lui expliqua un jour Jésus lui-même, représentent le sang et l'eau" (Journal, Librairie éditrice vaticane, p. 132).


2. Sang et eau! La pensée s'envole vers le témoignage de l'évangéliste Jean, qui, lorsqu'un soldat sur le Calvaire frappa de sa lance le côté du Christ, en vit sortir "du sang et de l'eau" (cf. Jn 19,34). Et si le sang évoque le sacrifice de la croix et le don eucharistique, l'eau, dans la symbolique de Jean, rappelle non seulement le Baptême, mais également le don de l'Esprit Saint (cf. Jn 3,5 Jn 4,14 Jn 7,37-39).

A travers le coeur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes: "Ma Fille, dis que je suis l'Amour et la Miséricorde en personne", demandera Jésus à Soeur Faustyna (Journal, 374). Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l'humanité à travers l'envoi de l'Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour. Et la miséricorde n'est-elle pas le "second nom" de l'amour (cf. Dives in misericordia DM 7), saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon?

Aujourd'hui, ma joie est véritablement grande de proposer à toute l'Eglise, qui est presque un don de Dieu pour notre temps, la vie et le témoignage de Soeur Faustyna Kowalska. La Divine Providence a voulu que la vie de cette humble fille de la Pologne soit totalement liée à l'histoire du vingtième siècle, le siècle que nous venons de quitter. C'est, en effet, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale que le Christ lui a confié son message de miséricorde. Ceux qui se souviennent, qui furent témoins et qui prirent part aux événements de ces années et des atroces souffrances qui en découlèrent pour des millions d'hommes, savent bien combien le message de la miséricorde était nécessaire.

Jésus dit à Soeur Faustyna: "L'humanité n'aura de paix que lorsqu'elle s'asdressera avec confiance à la Divine Miséricorde" (Journal, p. 132). A travers l'oeuvre de la religieuse polonaise, ce message s'est lié à jamais au vingtième siècle, dernier du second millénaire et pont vers le troisième millénaire. Il ne s'agit pas d'un message nouveau, mais on peut le considérer comme un don d'illumination particulière, qui nous aide à revivre plus intensément l'Evangile de Pâques, pour l'offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps.

3. Que nous apporteront les années qui s'ouvrent à nous? Quel sera l'avenir de l'homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu'à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la miséricorde divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Soeur Faustyna, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire.

Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l'humanité d'aujourd'hui accueille elle aussi dans le cénacle de l'histoire le Christ ressuscié, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète: Paix à vous! Il faut que l'humanité se laisse atteindre et imprégner par l'Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C'est l'Esprit qui guérit les blessures du coeur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l'amour du Père et celle de l'unité fraternelle.

4. Il est alors important que nous recevions entièrement le message qui provient de la Parole de Dieu en ce deuxième Dimanche de Pâques, qui dorénavant, dans toute l'Eglise, prendra le nom de "Dimanche de la Miséricorde divine". Dans les diverses lectures, la liturgie semble désigner le chemin de la miséricorde qui, tandis qu'elle reconstruit le rapport de chacun avec Dieu, suscite également parmi les hommes de nouveaux rapports de solidarité fraternelle. Le Christ nous a enseigné que "l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à "faire miséricorde" aux autres: "Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" (Mt 5,7)" (Dives in misericordia DM 14). Il nous a ensuite indiqué les multiples voies de la miséricorde, qui ne pardonne pas seulement les péchés, mais répond également à toutes les nécessités de l'homme. Jésus s'incline sur toute forme de pauvreté humaine, matérielle et spirituelle.

Son message de miséricorde continue de nous atteindre à travers le geste de ses mains tendues vers l'homme qui souffre. C'est ainsi que l'a vu et l'a annoncé aux hommes de tous les continents Soeur Faustyna, qui, cachée dans son couvent de Lagiewniki, à Cracovie, a fait de son existence un chant à la miséricorde: Misericordias Domini in aeternum cantabo.

Le Saint-Père a ensuite poursuivi en polonais:

5. La canonisation de Soeur Faustyna revêt une éloquence particulière: à travers cet acte, j'entends transmettre aujourd'hui ce message au nouveau millénaire. Je le transmets à tous les hommes afin qu'ils apprennent à connaître toujours mieux le véritable visage de Dieu et le véritable visage de leurs frères.

L'amour de Dieu et l'amour des frères sont en effet indissociables, comme nous l'a rappelé la première Epître de Jean: "Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu à ce que nous aimons Dieu et que nous pratiquons ses commandements" (5, 2). L'Apôtre nous rappelle ici à la vérité de l'amour, nous montrant dans l'observance des commandements la mesure et le critère.
Il n'est pas facile, en effet, d'aimer d'un amour profond, fait de don authentique de soi. Cet amour ne s'apprend qu'à l'école de Dieu, à la chaleur de sa charité. En fixant le regard sur Lui, en nous syntonisant sur son coeur de Père, nous devenons capables de regarder nos frères avec des yeux nouveaux, dans une attitude de gratuité et de partage, de générosité et de pardon. Tout cela est la miséricorde!

Dans la mesure où l'humanité saura apprendre le secret de ce regard miséricordieux, la description idéale de la première lecture se révèle être une perspective réalisable: "La multitude des croyants n'avait qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun" (Ac 4,32). Ici, la miséricorde du coeur est devenue également un style de rapports, un projet de communauté, un partage de biens. Ici ont fleuri les "oeuvres de miséricorde" spirituelles et corporelles. Ici, la miséricorde est devenue une façon concrète d'être le "prochain" des frères les plus indigents.


6. Soeur Faustyna Kowalska a écrit dans son journal: "J'éprouve une douleur atroce, lorsque j'observe les souffrances du prochain. Toutes les souffrances du prochain se répercutent dans mon coeur; je porte dans mon coeur leurs angoisses, de sorte qu'elles m'anéantissent également physiquement. Je voudrais que toutes les douleurs retombent sur moi, pour soulager mon prochain" (Journal, p. 365). Voilà à quel point de partage conduit l'amour lorsqu'il se mesure à l'amour de Dieu!

C'est de cet amour que l'humanité d'aujourd'hui doit s'inspirer pour affronter la crise de sens, les défis des besoins les plus divers, en particulier l'exigence de sauvegarder la dignité de chaque personne humaine. Le message de la divine miséricorde est ainsi, de façon implicite, également un message sur la valeur de chaque homme. Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun, le Père fait don à tous de son Esprit et offre l'accès à son intimité.


7. Ce message réconfortant s'adresse en particulier à celui qui, touché par une épreuve particulièrement dure ou écrasé par le poids des péchés commis, a perdu toute confiance dans la vie et est tenter de céder au désespoir. C'est à lui que se présente le visage doux du Christ, c'est sur lui qu'arrivent ces rayons qui partent de son coeur et qui illuminent, réchauffent, indiquent le chemin et diffusent l'espérance. Combien d'âmes a déjà réconforté l'invocation: "Jésus, j'ai confiance en Toi", que la Providence a suggérée à Soeur Faustyna! Cet acte simple d'abandon à Jésus dissipe les nuages les plus épais et fait pénétrer un rayon de lumière dans la vie de chacun.


8. Misericordia Domini in aeternum cantabo (Ps 88 [89], 2). A la voix de la Très sainte Vierge Marie, la "Mère de la miséricorde", à la voix de cette nouvelle sainte, qui dans la Jérusalem céleste chante la miséricorde avec tous les amis de Dieu, nous unissons nous aussi, Eglise en pèlerinage, notre voix.

Et toi, Faustyna, don de Dieu à notre temps, don de la terre de Pologne à toute l'Eglise, obtiens-nous de percevoir la profondeur de la miséricorde divine, aide-nous à en faire l'expérience vivante et à en témoigner à nos frères. Que ton message de lumière et d'espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité. Aujourd'hui, en tournant le regard avec toi vers le visage du Christ ressuscité, nous faisons nôtre ta prière d'abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance: Jésus, j'ai confiance en Toi!



1er mai 2000, Jubilé des Travailleurs À TOR VERGATA (ROMA)

10500
Lundi 1 mai 2000



1. Bénis, Seigneur, l'oeuvre de nos mains" (Psaume responsorial).

Ces paroles, que nous avons répétées dans le Psaume responsorial, expriment bien le sens de la journée jubilaire d'aujourd'hui. Du vaste et multiforme monde du travail, s'élève aujourd'hui, 1 mai, une invocation commune: Seigneur, bénis et consolide l'oeuvre de nos mains!

Notre labeur - dans les maisons, dans les champs, dans les industries, dans les bureaux - pourrait n'être qu'une fatigue épuisante, en définitive vide de sens (cf. Qo
Qo 1,3). Nous demandons au Seigneur qu'il soit plutôt la réalisation de son dessein, de sorte que notre travail retrouve sa signification originelle.

Et quelle est la signification originelle du travail? Nous l'avons entendue dans la première Lecture, tirée du Livre de la Genèse. A l'homme créé à son image et ressemblance, Dieu donne le commandement: "Emplissez la terre et soumettez-la" (Gn 1,28). L'Apôtre Paul fait écho à ces paroles, lorsqu'il écrit aux chrétiens de Thessalonique: "Et puis, quand nous étions près de vous, nous vous donnions cette règle: si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus" et il exhorte à "travailler dans le calme et à manger le pain qu'ils auront eux-mêmes gagné" (2Th 3,10 2Th 3,12).

Dans le dessein de Dieu, le travail apparaît donc comme un droit-devoir. Nécessaire pour rendre les biens de la terre utiles à la vie de chaque homme et de la société, il contribue à orienter l'activité humaine vers Dieu dans l'accomplissement de son commandement de "soumettre la terre". A ce propos, une autre exhortation de l'Apôtre retentit dans notre esprit: "Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu" (1Co 10,31).


2. L'Année jubilaire, alors qu'elle conduit notre regard vers le mystère de l'Incarnation, nous invite à réfléchir avec une intensité particulière sur la vie cachée de Jésus à Nazareth. Ce fut là qu'il passa la majeure partie de son existence terrestre. A travers son activité silencieuse dans l'atelier de Joseph, Jésus offrit la plus haute démonstration de la dignité du travail. L'Evangile d'aujourd'hui rapporte comment les habitants de Nazareth, ses concitoyens, l'accueillirent avec émerveillement en se demandant réciproquement: "D'où lui viennent cette sagesse et ses miracles? Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier?" (Mt 13,54-55).

Le Fils de Dieu n'a pas dédaigné la qualification de charpentier, et il n'a pas voulu se dispenser de la condition normale de chaque homme. "Sa vie [du Christ] n'en a pas moins une éloquence sans équivoque: il appartient au "monde travail"; il apprécie et il respecte le travail de l'homme; on peut même dire davantage: il regarde avec amour ce travail ainsi que ses diverses expressions, voyant en chacune une manière particulière de manifester la ressemblance de l'homme avec Dieu Créateur et Père" (Laborem exercens LE 26).

De l'Evangile du Christ découle l'en-seignement des Apôtres et de l'Eglise; il en découle une véritable spiritualité chrétienne du travail, qui a trouvé une expression éminente dans la Constitution Gaudium et spes du Concile oecuménique Vatican II (nn. GS 33 GS 39 et GS 63-72). Après des siècles de ferventes tensions sociales et idéologiques, le monde contemporain, toujours plus interdépendant, a besoin de cet "évangile du travail", afin que l'activité humaine puisse promouvoir le développement authentique des personnes et de l'humanité tout entière.

3. Très chers frères et soeurs, à vous qui représentez aujourd'hui tout le monde du travail rassemblé pour la célébration jubilaire, que dit le Jubilé? Que dit le Jubilé à la société qui possède dans le travail, outre une structure portante, un terrain d'essai de ses choix de valeur et de civilisation?

Dès ses origines hébraïques, le Jubilé concernait directement la réalité du travail, le Peuple de Dieu étant un peuple d'hommes libres, que le Seigneur avait racheté de la condition d'esclave (cf. Lv 25). Dans le mystère pascal, le Christ mène également à bien cette institution de la loi antique, en lui conférant son plein sens spirituel, mais en complétant sa valeur sociale dans le grand dessein du Royaume, qui comme un "levain", permet le développement de la société tout entière sur la voie du vrai progrès.

L'Année jubilaire invite donc à une redécouverte du sens et de la valeur du travail. En outre, elle invite à affronter les déséquilibres économiques et sociaux existant dans le monde du travail, en rétablissant la juste hiérarchie des valeurs, en mettant à la première place la dignité de l'homme et de la femme, leur liberté, leur responsabilité et leur participation. Elle pousse également à assainir les situations d'injustice, en sauvegardant les cultures propres à chaque peuple et les divers modèles de développement.

En ce moment, je ne peux qu'exprimer ma solidarité à tous ceux qui souffrent du chômage, d'un salaire insuffisant, du manque de moyens matériels. J'ai présentes à l'esprit les populations victimes d'une pauvreté qui en blesse la dignité, les empêchant de partager les biens de la terre et les obligeant à se nourrir de ce qui tombe de la table des riches (cf. Incarnationis mysterium, n. 12). S'engager afin que ces situations soient résolues est une oeuvre de justice et de paix.

Jamais les nouvelles réalités, qui touchent avec force le processus de production, tel que la globalisation de la finance, de l'économie, des commerces et du travail, ne doivent violer la dignité et la centralité de la personne humaine, ni la liberté et la démocratie des peuples. La solidarité, la participation et la possibilité de gouverner ces changements radicaux constituent certainement, si ce n'est la solution, du moins la garantie éthique nécessaire afin que les personnes et les peuples ne deviennent pas des instruments, mais les acteurs de leur avenir. Tout cela peut être réalisé et, puisqu'on peut le faire, devient un devoir.

C'est sur ces thèmes que réfléchit le Conseil pontifical "Justice et Paix", qui suit de près les développements de la situation économique et sociale dans le monde pour en étudier les conséquences sur l'être humain. Le fruit de cette réflexion sera un Compendio de la doctrine sociale de l'Eglise, actuellement en cours d'élaboration.


4. Très chers travailleurs, que la figure de Joseph de Nazareth illumine notre rencontre, son envergure spirituelle et morale étant d'autant plus élévée que celle-ci est humble et discrète. En lui se réalise la promesse du Psaume: "Heureux tous ceux qui craignent Yahvé et marchent dans ses voies! Du labeur de tes mains tu te nourriras, heur et bonheur pour toi... Voilà de quels biens sera béni l'homme qui craint Yahvé" (Ps 127,1-2). Le Gardien du Rédempteur enseigna à Jésus le métier de charpentier, mais il lui donna surtout un excellent exemple de ce que l'Ecriture appelle la "crainte de Dieu", principe même de la sagesse, qui con-siste à se soumettre religieusement à Lui, et dans le désir intime de rechercher et d'accomplir toujours sa volonté. Très chers amis, telle est la véritable source de la bénédiction pour chaque homme, pour chaque famille et pour chaque pays.

Je confie à saint Joseph, travailleur et homme juste, et à sa très sainte Epouse, Marie, votre Jubilé, ainsi que vous tous et vos familles.

"Bénis, Seigneur, l'oeuvre de nos mains"

Bénis, Seigneur des siècles et des millénaires, le travail quotidien, avec lequel l'homme et la femme se procurent le pain, pour eux et leurs proches. Nous offrons également à tes mains paternelles le labeur et les sacrifices liés au travail, en union avec ton Fils Jésus-Christ, qui a racheté le travail humain du joug du péché et l'a restitué à sa dignité originelle.
A Toi, louange et gloire aujourd'hui et à jamais. Amen.



801 7 mai 2000, Commémoration OEcuménique des Témoins de la Foi du XXème siècle


TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES, 7 MAI 2000

1. “Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit” (Jn 12,24). Par ces paroles, prononcées à la veille de sa passion, Jésus annonce sa glorification à travers la mort. Cette affirmation exigeante vient de résonner dans l’acclamation à l’Évangile. Elle résonne à nouveau avec force en nos coeurs, en ce lieu suggestif où nous faisons ce soir mémoire des “témoins de la foi du vingtième siècle”.

Le grain de blé qui, en mourant, a donné des fruits de vie immortelle, c’est le Christ. Les disciples du Roi crucifié ont marché sur ses traces, et ils sont devenus, au cours des siècles, des foules immenses “de toute nation, race, peuple et langue”: apôtres et confesseurs de la foi, vierges et martyrs, hérauts audacieux de l’Évangile et serviteurs silencieux du Royaume.

Chers Frères et Soeurs, tous ici rassemblés par la foi au Christ Jésus! Je suis particulièrement heureux de vous donner aujourd’hui un fraternel baiser de paix, alors que nous commémorons ensemble les témoins de la foi du vingtième siècle. Je salue chaleureusement les représentants du Patriarcat oecuménique et des autres Églises soeurs orthodoxes, ainsi que ceux des antiques Églises d’Orient. Je remercie également pour leur présence fraternelle les représentants de la Communion anglicane, des Communions chrétiennes mondiales d’Occident et des organisations oecuméniques.

Nous ressentons tous une intense émotion en nous trouvant ce soir, réunis ensemble près du Colisée, pour cette impressionnante célébration jubilaire. Les monuments et les ruines de la Rome antique parlent à l’humanité des souffrances et des persécutions subies avec un courage héroïque par nos pères dans la foi, les chrétiens des premières générations. Ces antiques vestiges nous rappellent combien sont vraies les paroles que Tertullien écrivait: “Sanguis martyrum semen christianorum - le sang des martyrs est semence de chrétiens” (Apol., 50, 13: CCL, 1, 171).

2. L’expérience des martyrs et des témoins de la foi n’est pas une caractéristique propre aux premiers temps de l’Église, mais elle est la marque de chaque période de son histoire. Au cours du vingtième siècle, peut-être plus encore que dans les débuts du christianisme, très nombreux ont été ceux qui ont témoigné de la foi au milieu de souffrances souvent héroïques. Combien de chrétiens, dans chaque continent, au cours du vingtième siècle, ne sont-ils pas allés jusqu’à payer de leur sang leur attachement au Christ! Ils ont subi des formes de persécution anciennes et nouvelles, ils ont fait l’expérience de la haine et de l’exclusion, de la violence et de l’assassinat. De nombreux pays d’antique tradition chrétienne sont redevenus des terres où il en coûtait de rester fidèle à l’Évangile. Dans notre siècle, “le témoignage rendu au Christ jusqu'au sang est devenu un patrimoine commun aux catholiques, aux orthodoxes, aux anglicans et aux protestants” (Tertio millennio adveniente TMA 37).

La génération à laquelle j’appartiens a connu l’horreur de la guerre, les camps de concentration, la persécution. Dans ma patrie, durant la seconde guerre mondiale, des prêtres et des chrétiens ont été déportés dans les camps d’extermination. Rien qu’à Dachau, trois mille prêtres environ ont été internés. Ils ont uni leur sacrifice à celui des nombreux chrétiens qui provenaient de divers pays d’Europe et dont certains appartenaient à d’autres Églises et Communautés ecclésiales.

Dans ma jeunesse, j’ai été moi-même témoin de beaucoup de souffrances et de beaucoup d’épreuves. “Mon sacerdoce, dès son origine, s'est situé par rapport au grand sacrifice de nombreux hommes et de nombreuses femmes de ma génération” (Ma vocation, don et mystère , pp. PP 51-52). L’expérience de la seconde guerre mondiale et des années qui ont suivi m’a conduit à considérer avec une attention pleine de reconnaissance l’exemple lumineux de ceux qui, du début à la fin du vingtième siècle, ont souffert la persécution, la violence et la mort à cause de leur foi et à cause du comportement que leur inspirait la vérité du Christ.

3. Ils sont si nombreux! Leur mémoire ne doit pas être perdue. Il faut au contraire qu’elle soit conservée par écrit. Le nom d’un grand nombre ne nous est pas connu; d’autres ont eu leur renommée salie par les persécuteurs, qui ont voulu ajouter l’ignominie à la persécution; les noms d’autres encore ont été cachés par leurs bourreaux. Mais les chrétiens gardent le souvenir du plus grand nombre d’entre eux. En sont une preuve les nombreuses réponses à l’invitation à ne pas oublier, qui sont parvenues à la Commission “Nouveaux martyrs” dans le cadre du Comité du grand Jubilé. Celle-ci a travaillé pour enrichir et mettre rapidement à jour la mémoire de l’Église avec le témoignage de toutes les personnes, même inconnues, “qui ont consacré leur vie à la cause de notre Seigneur Jésus Christ” (Ac 15,26). Oui, comme l’écrivait - à la veille de son exécution - le métropolite orthodoxe de Saint-Pétersbourg, Benjamin, qui fut martyrisé en 1922, “les temps ont changé et voici qu’apparaît la possibilité de souffrir pour l’amour du Christ...”. Avec la même conviction, depuis sa cellule de Buchenwald, le Pasteur luthérien Paul Schneider affirmait devant ses bourreaux: “Ainsi le dit le Seigneur, je suis la Résurrection et la Vie!”.

La participation de Représentants d’autres Églises et Communautés ecclésiales confère à notre célébration d’aujourd’hui une valeur et une éloquence tout à fait particulières au cours de ce Jubilé de l’An 2000. Elle montre que l’exemple de ceux qui sont restés héroïquement fidèles à leur foi apporte un témoignage de grand prix pour tous les chrétiens. La persécution a frappé presque toutes les Églises et les Communautés ecclésiales du vingtième siècle, unissant les chrétiens dans les lieux de souffrance et faisant de leur sacrifice commun un signe d’espérance pour les temps à venir.

Ces frères et soeurs dans la foi, que nous évoquons aujourd’hui avec gratitude et vénération, forment comme une grande fresque de l’humanité chrétienne du vingtième siècle. C’est la fresque de l’Évangile des Béatitudes, vécu jusqu’à l’effusion du sang.

802 4. “Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux!” (Mt 5,11-12). Ces paroles du Christ s’appliquent si bien aux innombrables témoins de la foi du siècle qui s’achève: ils ont été persécutés, insultés, mais ils n’ont jamais plié devant les forces du mal!

Là où la haine semblait contaminer toute la vie sans possibilité d’échapper à sa logique, ils ont montré que “l’amour est plus fort que la mort”. Dans les terribles systèmes d’oppression, qui défiguraient l’homme, dans les lieux de souffrance, au milieu de privations très dures, au long de marches épuisantes, exposés au froid, à la faim, aux tortures, accablés de toutes sortes de souffrances, s’est élevée leur ferme adhésion au Christ mort et ressuscité. Nous écouterons tout à l’heure quelques-uns de leurs témoignages saisissants.

Beaucoup ont refusé de se plier au culte des idoles du vingtième siècle et ont été sacrifiés par le communisme, par le nazisme, par l’idolâtrie de l’État ou de la race. Beaucoup d’autres sont tombés, au cours de guerres ethniques ou tribales, parce qu’ils avaient refusé une logique étrangère à l’Évangile du Christ. Certains sont morts parce que, suivant le modèle du Bon Pasteur, ils ont voulu rester avec leurs fidèles, en dépit des menaces. Dans chaque continent, tout au long de ce siècle, se sont levées des personnes qui ont préféré être tuées plutôt que de faillir à leur mission. Des religieux et des religieuses ont vécu leur consécration jusqu’à l’effusion du sang. Des croyants, hommes et femmes, sont morts en offrant leur vie par amour pour leurs frères, particulièrement pour les plus pauvres et les plus faibles. Bien des femmes ont perdu la vie pour défendre leur dignité et leur pureté.

5. “Celui qui aime sa vie la perd; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle” (Jn 12,25). Nous venons d’entendre ces paroles du Christ. Il s’agit là d’une vérité que le monde contemporain refuse souvent et méprise, car il fait de l’amour de soi le critère suprême de l’existence. Mais les témoins de la foi, qui, ce soir aussi, nous parlent par l’exemple de leur vie, n’ont considéré ni leur propre avantage, ni leur bien-être, ni même leur survivance comme des valeurs supérieures à la fidélité à l’Évangile. Malgré leur faiblesse, ils ont opposé une résistance vigoureuse au mal. Dans leur fragilité a resplendi la force de la foi et de la grâce du Seigneur.

Chers Frères et Soeurs, l’héritage précieux que ces témoins courageux nous ont laissé est un patrimoine commun à toutes les Églises et à toutes les Communautés ecclésiales. C’est un héritage qui nous parle d’une voix plus forte que celle des fauteurs de division. L’oecuménisme le plus convaincant est celui des martyrs et des témoins de la foi; il indique aux chrétiens du vingt et unième siècle la voie de l’unité. C’est l’héritage de la Croix vécu à la lumière de Pâques, héritage qui enrichit et soutient les chrétiens à mesure qu’ils avancent dans le nouveau millénaire.

Si nous sommes fiers de cet héritage, ce n’est pas dans un esprit partisan et encore moins dans un désir de revanche vis-à-vis des persécuteurs, mais c’est pour que soit exaltée l’extraordinaire puissance de Dieu, qui a continué d’agir en tout temps et en tout lieu. Nous le faisons en pardonnant à notre tour, comme l’ont fait tant de témoins qui priaient pour leurs persécuteurs pendant qu’on les assassinait.

6. Dans le siècle et dans le millénaire qui s’avance, puisse la mémoire de ces frères et de ces soeurs rester vivante! Mieux encore, puisse-t-elle grandir! Qu’elle soit transmise de génération en génération, afin d’être semence féconde d’un profond renouveau chrétien! Qu’elle soit gardée comme un trésor d’une insigne valeur pour les chrétiens du nouveau millénaire et qu’elle soit levain pour parvenir à la pleine communion de tous les disciples du Christ !

J’exprime ce voeu, le coeur rempli d’une profonde émotion. Et je prie le Seigneur pour que la nuée de témoins qui nous entourent nous aide, nous tous croyants, à exprimer notre amour pour le Christ avec un courage égal au leur; par Celui qui demeure vivant dans son Église, aujourd’hui comme hier, demain et toujours!



9 mai 2000, Jubilé national de l'Eglise roumaine

Mardi 9 mai 2000


1. "La lumière est venue dans le monde" (Jn 3,19).

803 Le grand Jubilé a été organisé précisément pour célébrer cette venue: l'entrée du Verbe éternel, "Dieu de Dieu, Lumière de la Lumière", dans notre histoire il y a deux mille ans. En naissant de la Vierge Marie dans notre chair mortelle, Il a révélé au monde l'amour du Père: "Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3,16).

La lumière de l'amour de Dieu est apparue à Bethléem dans la "plénitude du temps" et, après le "duel prodigieux" avec les ténèbres du péché, elle a brillé dans la Pâque de la Résurrection. Le grand Jubilé, inauguré dans la joie de Noël, atteint son sommet dans la gloire de Pâques.

Dans la foi pascale, l'Eglise annonce au monde que dans le Christ l'homme est racheté, rétabli de sa maladie mortelle. Dans cette foi, le Successeur de Pierre a appelé les fidèles à célébrer l'Année jubilaire, afin que dans le nom de Jésus-Christ, crucifié et ressuscité, chaque homme puisse trouver le salut (cf. Ac Ac 4,10). C'est l'annonce apostolique primitive qui retentit, en vertu du même Esprit, de génération en génération, pour atteindre toutes les nations.

[en roumain]
2. L'Evangile du Christ féconde l'histoire des peuples et les appelle à s'ouvrir au mystère du Royaume de Dieu, à travers le service humble mais nécessaire de la sainte Eglise apostolique, réunie autour de l'Evêque de Rome, serviteur des serviteurs de Dieu, et des Evêques en communion avec lui. Frères et soeurs de la chère nation roumaine, c'est dans cet esprit qu'aujourd'hui vous vous rassemblez ici, dans la basilique vaticane, pour célébrer votre Jubilé. Je suis heureux de souhaiter à tous une cordiale bienvenue.

Je salue tout d'abord avec affection les évêques de l'Eglise grecque-catholique et de l'Eglise latine avec une pensée pleine de reconnaissance pour Mgr Lucian Muresan, Archevêque de Fagaras et Alba Julia et Président de la Conférence épiscopale roumaine. Je salue ensuite les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs qui prennent part en grand nombre à ce pèlerinage national. J'étends ma pensée cordiale à tous les frères et soeurs dans la foi qui, de la Roumanie, s'unissent spirituellement à nous pour cette importante célébration qui est presque historique.

[en italien]
3. Trois siècles se sont désormais écoulés depuis le Synode de l'Eglise roumaine de la Transylvanie qui, le 7 mai 1700, à Alba Julia, conclut le chemin vers l'union avec le Siège de Pierre, commencé quelques années auparavant. Cet acte accueillait la volonté des évêques, des prêtres et des fidèles, qui voyaient ainsi l'union avec Rome reconstituée, tout en conservant et en sauvegardant le rite oriental, le calendrier, la langue liturgique des Roumains et leurs usages et traditions. Avec cet acte, et dans ce contexte historique, fut apportée la réponse à l'aspiration à l'unité toujours présente dans le coeur de tant de disciples sincères du Christ.

De tout coeur, nous rendons grâce aujourd'hui à Dieu tout puissant, pour tous les bienfaits accordés au cours de ces trois cents ans de communion et, dans le même temps, nous l'implorons pour un avenir serein et riche de prospérité dans le nom du Seigneur Jésus-Christ.

Pour réaliser ses grandes oeuvres, Dieu se sert d'hommes qu'il choisit avec soin et qu'il donne à son peuple. Comment ne pas rappeler ici les pasteurs méritoires de votre Eglise, les Evêques Athanase Anghel, Innocent Micu-Klein, Pierre Aron, grâce à l'oeuvre desquels l'Union a non seulement résisté aux nombreuses difficultés, mais a produit des fruits de bien pour toute la population? Je me limiterai à rappeler la renaissance de la vie religieuse, le développement des écoles, l'attention aux conditions de vie et aux droits civils des personnes, la contribution valable à la culture nationale et à la science elle-même. Le célèbre écrivain Ion Eliade Radulescu put affirmer que, de Blaj, "s'est levé le soleil des Roumains".


4. L'Eglise grecque-catholique roumaine, suivant fidèlement le Christ son époux, a connu la souffrance et la croix, en particulier au cours du siècle passé, lorsque le cruel régime athée en a décrété la suppression. On avait tenté d'écraser l'homme sur la surface de la terre, de lui faire oublier qu'il existe le ciel et un amour plus grand que toute misère humaine. Grâce à Dieu ce dessein n'a pas réussi à s'imposer définitivement. Le Christ est ressuscité et avec lui toutes les communautés chrétiennes en Roumanie.

804 A l'occasion de mon inoubliable visite dans votre terre, qui a eu lieu l'année dernière précisément à la même époque, j'ai voulu prier à Bucarest sur les tombes des martyrs de la foi, au cimetière catholique de Belu, rendant ainsi hommage à l'immense sacrifice de tant d'évêques, prêtres et fidèles, qui ont accepté le martyre comme confirmation suprême de leur fidélité au Christ et aux Successeurs de Pierre.

[en roumain]
Aujourd'hui, alors que nous célébrons le Jubilé de l'Union, je désire exprimer encore une fois ma reconnaissance et mon admiration pour leur témoignage. Une pensée reconnaissante s'adresse en particulier, au très cher Cardinal Alexandru Todea qui, malgré la prison et l'isolement, a continué avec courage à accomplir ses devoirs de pasteur et a introduit l'Eglise grecque- catholique dans la nouvelle réalité qui s'est créée lors de l'avènement des libertés démocratiques.

Très chers amis, conservez dans vos coeurs, la mémoire vivante du martyre et transmettez-la aux générations futures, afin qu'elle continue à être une source d'inspiration pour un témoignage chrétien toujours généreux et authentique. Le martyre est tout d'abord une expérience spirituelle profonde: il naît d'un coeur qui aime le Seigneur comme vérité suprême et bien le plus élevé auquel on ne peut pas renoncer. Puisse ce trésor de votre Eglise porter des fruits abondants, également dans la liberté recouvrée.


5. Je désire à présent adresser un salut empreint d'une affection particulière aux fidèles de l'Eglise latine. Eux aussi, après avoir fait longtemps l'expérience de la privation de la liberté, ont pu consolider et agrandir leurs structures pastorales: la vie religieuse a refleuri; la catéchèse a repris avec vigueur; les oeuvres de charité, souvent projetées ensemble et avec l'aide de catholiques d'autres pays, offrent une contribution significative à la renaissance de la nation et ouvrent à une collaboration qui élargit les horizons au nom de la solidarité dans le Christ.

[en italien]
Chers frères et soeurs, poursuivez l'engagement primordial de faire connaître et rencontrer le Seigneur Jésus, afin qu'il guérisse les coeurs blessés, qu'il édifie des consciences droites et soucieuses du bien commun, qu'il oeuvre à des espérances fondées non pas sur l'aspect éphémère de la con-sommation et de la recherche du bien-être matériel à tout prix, mais sur de vraies valeurs qui seules savent donner un avenir sûr et heureux, car fondées sur la Parole qui ne déçoit pas.


6. Très chers fidèles catholiques de la Roumanie, vous pouvez être fiers du rôle important que vous avez joué dans l'histoire de votre nation et que vous devez continuer à jouer avec enthousiasme, en préservant vos riches traditions. Vous contribuez ainsi à promouvoir la croissance de toute la société.

Afin que cela puisse se réaliser de façon plus rapide et incisive, il est toutefois nécessaire de recomposer pleinement l'unité entre les disciples du Christ. L'unité de l'Eglise est un don du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, que nous devons invoquer sans cesse. Elle est également un engagement confié à chacun de nous, une route que nous ne devons jamais nous lasser de parcourir avec persévérance, même si parfois des difficultés risquent de nous décourager.

En gardant le regard tourné vers Jésus, auteur de la foi et celui qui la parfait (cf. He
He 12,2), approfondissez toujours davantage votre engagement pour l'unité et ne cessez jamais de travailler, afin qu'un jour proche, l'unité puisse devenir une réalité réconfortante pour tous.


7. "Celui qui fait la vérité vient à la lumière" (Jn 3,16).

805 Au cours de cette célébration, prions afin que toute la Communauté catholique qui est en Roumanie, grecque-catholique, latine et arménienne, puisse "vivre selon la vérité dans la charité" (Ep 4,14), pour refléter pleinement sur son propre visage la lumière du Christ, et être ainsi à son tour lumière pour les nations auxquelles elle est envoyée.

Evêques, prêtres, personnes consacrées; familles, jeunes et adolescents: croissez en chaque chose vers le Christ, dont tout le corps reçoit la force pour s'édifier lui-même dans la charité (cf. Ep 4,16)!

Dans les livres anciens, votre patrie est appelée "Jardin de la Vierge Marie". Cette belle image fait penser à l'amour attentif avec lequel la Mère de Dieu prend soin de ses enfants. Puisse la Vierge, qui par sa présence et sa prière anima la première communauté chrétienne, guider et soutenir la vie de l'Eglise grecque-catholique comme celle de l'Eglise latine dans toutes leurs composantes, afin que, également grâce à l'Année jubilaire, elles resplendissent sans tache ni flétrissure pour la gloire de Dieu. Amen.



13 mai 2000, Béatifications des Vénérables François et Jacinthe, petits bergers de Fatima



Homélies St Jean-Paul II 30400