Sagesse (LIT) 1



LIVRE DE LA SAGESSE

CHAPITRE 1

1 1 AIMEZ LA JUSTICE, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple,
2
car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l'épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui.
3
Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent.
4
Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché.
5
L'Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l'hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l'injustice, il la confond.
6
La Sagesse est un esprit ami des hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche.
7
L'esprit du Seigneur remplit l'univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix.
8
C'est pourquoi nul n'est à l'abri lorsqu'il tient des propos injustes : la Justice qui confond les coupables ne l'épargnera pas.
9
Sur les intentions de l'impie, il y aura une enquête, le bruit de ses paroles parviendra jusqu'au Seigneur qui le confondra pour ses forfaits.
10
Une oreille attentive écoute tout ; même le murmure des récriminations ne reste pas caché.
11
Gardez-vous donc d'une récrimination inutile, et plutôt que de dire du mal, retenez votre langue, car un propos tenu en cachette ne restera pas sans effet : la bouche qui calomnie détruit l'âme.
12
Ne courez pas après la mort en dévoyant votre vie, n'attirez pas la catastrophe par les œuvres de vos mains.
13
Dieu n'a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants.
14
Il les a tous créés pour qu'ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n'y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre,
15
car la justice est immortelle.
16
Pourtant, les impies ont invité la Mort, du geste et de la voix ; la tenant pour amie, pour elle ils se consument ; ils ont fait un pacte avec elle : ils méritent bien de lui appartenir.

CHAPITRE 2

2 1 Ils ne sont pas dans la vérité lorsqu'ils raisonnent ainsi en eux-mêmes : « Notre existence est brève et triste, rien ne peut guérir l'homme au terme de sa vie, on n'a jamais vu personne revenir du séjour des morts.
2
Nous sommes nés par hasard, et après, nous serons comme si nous n'avions pas existé ; le souffle de nos narines, c'est de la fumée, et la pensée, une étincelle qui jaillit au battement de notre cœur :
3
si elle s'éteint, le corps s'en ira en cendres, et l'esprit se dissipera comme l'air léger.
4
Avec le temps, notre nom tombera dans l'oubli, et nul ne saura plus ce que nous avons fait. Notre vie passera comme un nuage, sans laisser de traces ; elle se dissipera comme la brume chassée par les rayons du soleil, écrasée par sa chaleur.
5
Nos jours passent comme une ombre, l'heure de notre fin ne peut être reculée : elle est scellée, et nul ne revient.
6
Alors allons-y ! Jouissons des biens qui sont là ; vite, profitons des créatures, tant que nous sommes jeunes :
7
enivrons-nous de bons vins et de parfums, ne laissons pas échapper la fleur du printemps,
8
couronnons-nous de roses en boutons, avant qu'elles ne soient fanées !
9
Qu'aucun de nous ne manque à nos orgies, laissons partout des signes de réjouissance, car c'est là notre part et c'est là notre lot !
10
Écrasons le pauvre et sa justice, soyons sans ménagement pour la veuve, et sans égard pour le vieillard aux cheveux blancs.
11
Que notre force soit la norme de la justice, car ce qui est faible s'avère inutile.
12
Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'infidélités à notre éducation.
13
Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur.
14
Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;
15
car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange.
16
Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d'avoir Dieu pour père.
17
Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira.
18
Si le juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et l'arrachera aux mains de ses adversaires.
19
Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.
20
Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu'un interviendra pour lui. »
21
C'est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s'égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles.
22
Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n'espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n'estiment pas qu'une âme irréprochable puisse être glorifiée.
23
Or, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité.
24
C'est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l'expérience, ceux qui prennent parti pour lui.

CHAPITRE 3

3 1 Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n'a de prise sur eux.
2
Aux yeux de l'insensé, ils ont paru mourir ; + leur départ est compris comme un malheur,
3
et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix.
4
Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l'espérance de l'immortalité les comblait.
5
Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l'épreuve et trouvés dignes de lui.
6
Comme l'or au creuset, il les a éprouvés ; comme une offrande parfaite, il les accueille.
7
Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l'étincelle qui court sur la paille, ils avancent.
8
Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles.
9
Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l'amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus.
10
Mais les impies subiront une peine à la mesure de leurs pensées, car ils ont méprisé le juste et abandonné le Seigneur.
11
Misérables, ceux qui tiennent pour rien la sagesse et sa discipline de vie : vide est leur espérance, vaines leurs fatigues, inutiles leurs œuvres,
12
folles leurs femmes, méchants leurs enfants, et leur descendance, maudite !
13
Heureuse la femme stérile, si elle est sans souillure et n'a pas connu d'union coupable ; elle aura son fruit lorsque les âmes seront visitées.
14
Heureux aussi l'eunuque dont la main n'a pas fait de mal, et qui n'a pas nourri de ressentiment contre le Seigneur : une faveur spéciale lui sera accordée pour sa fidélité, et, dans le temple du Seigneur, il aura une part très douce à son cœur.
15
Les efforts vertueux produisent un fruit de renommée ; ce qui s'enracine dans la sagesse ne peut manquer son but.
16
Mais les fruits de l'infidélité ne parviendront pas à maturité, la descendance d'une union illégitime disparaîtra.
17
Même s'ils vivent longtemps, ils seront comptés pour rien, et pour finir, on méprisera leur vieillesse ;
18
s'ils meurent tôt, ils n'auront ni espérance ni consolation au jour du verdict :
19
pénible est la destinée d'une génération injuste !

CHAPITRE 4

4 1 Mieux vaut ne pas avoir d'enfant et posséder la vertu : elle laisse un souvenir immortel, puisqu'elle est connue de Dieu comme des hommes.
2
Présente, on l'imite, absente, on la regrette ; et dans l'éternité, elle triomphe, portant sa couronne : elle a vaincu dans des luttes aux prix incorruptibles.
3
Mais la nombreuse progéniture des impies n'aboutira à rien ; issue de boutures bâtardes, elle ne prendra pas racine en profondeur et n'aura aucun fondement solide.
4
Même si pour un temps elle déploie des branches, elle est prête à tomber, et le vent l'ébranlera, une bourrasque la déracinera.
5
Les rameaux, encore tendres, seront brisés, et leur fruit sera perdu : trop vert pour être mangé, il ne sera bon à rien.
6
Les enfants nés de sommeils coupables sont des témoins à charge : lors de l'enquête, chacun dénonce la perversité des parents.
7
Au contraire, même s'il meurt avant l'âge, le juste trouvera le repos.
8
La dignité du vieillard ne tient pas au grand âge, elle ne se mesure pas au nombre des années.
9
Pour l'homme, la sagesse tient lieu de cheveux blancs, une vie sans tache vaut une longue vieillesse.
10
Il a su plaire à Dieu, et Dieu l'a aimé ; il vivait au milieu des pécheurs : il en fut retiré.
11
Il a été enlevé, de peur que le mal ne corrompe sa conscience, pour que le mensonge n'égare pas son âme.
12
Car la fascination du mal fait perdre de vue le bien, le tourbillon de la convoitise trouble un esprit sans malice.
13
Arrivé au but en peu de temps, il a parcouru tous les âges de la vie.
14
Parce qu'il plaisait au Seigneur, celui-ci, sans attendre, l'a retiré d'un monde mauvais. Les gens voient cela sans comprendre ; il ne leur vient pas à l'esprit
15
que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu'il intervient pour ceux qui lui sont fidèles.
16
Le juste qui meurt est condamnation des impies vivants ; et la jeunesse rapidement parvenue au but condamne la longue vieillesse de l'homme injuste.
17
Ils verront donc la mort du sage sans comprendre ce que le Seigneur a décidé à son égard, ni dans quel but il l'a mis en sûreté.
18
Ils verront et n'en tiendront aucun compte ; ces gens-là, le Seigneur s'en moquera !
19
Après cette vie, ils ne seront plus qu'un infâme cadavre, un objet de dérision parmi les morts, pour toujours ; il les fera tomber, muets, la tête la première, il les ébranlera jusqu'aux profondeurs ; jusqu'à la fin, ils resteront en friche, ils seront dans la douleur, et leur souvenir périra.
20
Les impies viendront, tout tremblants, quand on fera le compte de leurs péchés, et leurs crimes se dresseront contre eux pour les accuser.

CHAPITRE 5

5 1 Alors le juste se tiendra debout, plein d'assurance, en présence de ceux qui l'ont opprimé, de ceux qui méprisaient sa peine.
2
À sa vue, ils seront pris d'une peur épouvantable, sidérés de le voir sauvé contre toute attente ;
3
saisis par le remords, ils se diront entre eux, la gorge serrée, incapables de reprendre souffle :
4
« Le voilà, celui que nous tournions jadis en ridicule ! Nous en faisions la cible de nos sarcasmes, fous que nous étions ! Nous trouvions absurde sa manière de vivre et infâme sa mort !
5
Pourquoi est-il compté parmi les fils de Dieu ? Pourquoi partage-t-il le sort des saints ?
6
En fait, nous nous sommes égarés loin du chemin de la vérité, la lumière de la justice ne nous a pas éclairés et le soleil ne s'est pas levé sur nous.
7
Nous nous sommes soûlés d'injustice, sur les sentiers de perdition, nous avons traversé des déserts impraticables, mais le chemin du Seigneur, nous ne l'avons pas connu.
8
À quoi nous a servi l'orgueil, et que nous ont rapporté la richesse et la prétention ?
9
Tout cela a passé comme une ombre, comme une rumeur fugace.
10
Comme le navire traverse une mer agitée sans qu'on puisse retrouver la trace de son passage, ni le sillage de sa coque sur les vagues…
11
Comme l'oiseau vole à travers l'espace sans qu'on trouve aucune empreinte de son parcours : du battement de ses ailes, il fouette l'air léger, le fend avec violence dans le sifflement de son vol et le traverse sans qu'on trouve signe de ce passage…
12
Comme la flèche lancée vers la cible déchire l'air aussitôt refermé, si bien qu'on ignore quelle fut sa trajectoire…
13
Ainsi de nous : à peine nés, nous avons disparu, nous n'avons pu montrer aucun signe de vertu et, dans notre malice, nous nous sommes consumés. »
14
L'espoir de l'impie est comme un brin de paille emporté par le vent, comme l'écume légère chassée par l'ouragan ; il se dissipe comme fumée au vent, il passe son chemin comme le souvenir de l'hôte d'un jour.
15
Les justes, eux, vivent pour toujours, le Seigneur détient leur récompense, le Très-Haut prend soin d'eux.
16
Aussi recevront-ils de la main du Seigneur le royaume de splendeur et le diadème de beauté, car de sa droite il les protégera, et son bras les couvrira.
17
Il prendra pour armure son ardeur jalouse, il armera la création pour réprimer ses ennemis.
18
Il revêtira la justice comme cuirasse et mettra comme casque le jugement sans appel ;
19
il prendra comme bouclier l'invincible sainteté ;
20
en guise d'épée, il affûtera sa colère implacable, et l'univers, à ses côtés, combattra les insensés.
21
Flèches bien ajustées, les éclairs partiront, comme tirés depuis l'arc bien tendu des nuages, et frapperont leur cible ;
22
d'une catapulte jailliront des grêlons pleins de fureur, l'eau de la mer se déchaînera contre ces gens-là, et les fleuves les submergeront implacablement.
23
Un souffle puissant se lèvera contre eux et, tel un ouragan, les dispersera ; l'injustice transformera la terre entière en désert, et la dépravation renversera les trônes des puissants.

CHAPITRE 6

6 1 Écoutez donc, ô rois, et comprenez ; instruisez-vous, juges de toute la terre.
2
Soyez attentifs, vous qui dominez les foules, qui vous vantez de la multitude de vos peuples.
3
Car la domination vous a été donnée par le Seigneur, et le pouvoir, par le Très-Haut, lui qui examinera votre conduite et scrutera vos intentions.
4
En effet, vous êtes les ministres de sa royauté ; si donc vous n'avez pas rendu la justice avec droiture, ni observé la Loi, ni vécu selon les intentions de Dieu,
5
il fondra sur vous, terrifiant et rapide, car un jugement implacable s'exerce sur les grands ;
6
au petit, par pitié, on pardonne, mais les puissants seront jugés avec puissance.
7
Le Maître de l'univers ne reculera devant personne, la grandeur ne lui en impose pas ; car les petits comme les grands, c'est lui qui les a faits : il prend soin de tous pareillement.
8
Les puissants seront soumis à une enquête rigoureuse.
9
C'est donc pour vous, souverains, que je parle, afin que vous appreniez la sagesse et que vous évitiez la chute,
10
car ceux qui observent saintement les lois saintes seront reconnus saints, et ceux qui s'en instruisent y trouveront leur défense.
11
Recherchez mes paroles, désirez-les ; elles feront votre éducation.
12
La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l'aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent.
13
Elle devance leurs désirs en se faisant connaître la première.
14
Celui qui la cherche dès l'aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte.
15
Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d'elle sera bientôt délivré du souci.
16
Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d'elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant ; dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre.
17
Le commencement de la Sagesse, c'est le désir vrai d'être instruit ; le souci de l'instruction, c'est l'amour ;
18
l'amour, c'est de garder ses lois ; observer les lois, c'est l'assurance de l'incorruptibilité,
19
et l'incorruptibilité rend proche de Dieu.
20
Ainsi le désir de la Sagesse élève à la royauté.
21
Si donc vous, souverains des peuples, vous prenez plaisir aux trônes et aux sceptres, rendez hommage à la Sagesse afin de régner pour toujours.
22
Mais qu'est-ce que la Sagesse et comment est-elle née ? Je vais l'exposer ; loin de vous en cacher les mystères, je suivrai ses traces depuis le principe de son origine et je mettrai en lumière ce que l'on connaît d'elle ; je n'écarterai pas mon chemin de la vérité,
23
et ne marcherai jamais avec l'esprit de jalousie, car cela n'a rien de commun avec la sagesse.
24
Au contraire, une multitude de sages est salut pour le monde, et un roi qui gouverne avec discernement, c'est le bien-être du peuple.
25
Aussi laissez-vous instruire par mes paroles : vous en tirerez profit.

CHAPITRE 7

7 1 Moi aussi, je suis un mortel, pareil à tous, descendant du premier homme façonné à partir de la terre ; au ventre d'une mère, j'ai été sculpté dans la chair,
2
jusqu'au dixième mois, j'ai pris consistance dans le sang, à partir de la semence virile et du plaisir, compagnon du sommeil.
3
Moi aussi, en naissant, j'ai aspiré l'air commun, je suis tombé sur la même terre où tous ont à souffrir ; et mon premier cri, comme pour tous, ce fut des pleurs.
4
J'ai été élevé dans les langes, avec sollicitude.
5
En fait, aucun roi n'a connu d'autre début dans l'existence :
6
pour tout être humain, il n'y a qu'une façon d'entrer dans la vie, et une seule d'en sortir.
7
Aussi j'ai prié, et le discernement m'a été donné. J'ai supplié, et l'esprit de la Sagesse est venu en moi.
8
Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ;
9
je ne l'ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable, et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue.
10
Plus que la santé et la beauté, je l'ai aimée ; je l'ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s'éteint pas.
11
Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable.
12
Je me suis réjoui de tous ces biens, les sachant gouvernés par la Sagesse ; j'ignorais pourtant qu'elle en était aussi la mère.
13
Ce que j'ai appris sans calcul, je le partage sans réserve, je ne veux rien dissimuler de ses richesses :
14
la Sagesse est pour les hommes un trésor inépuisable, ceux qui l'acquièrent gagnent l'amitié de Dieu, car les bienfaits de l'éducation les recommandent auprès de lui.
15
Que Dieu m'accorde de parler comme je comprends, et de concevoir une pensée à la mesure de ses dons, puisque lui-même guide la Sagesse et dirige les sages ;
16
car nous sommes dans sa main : nous-mêmes, nos paroles, toute notre intelligence et notre savoir-faire.
17
C'est lui qui m'a donné une connaissance exacte du réel, pour que je comprenne la structure de l'univers et l'activité des éléments,
18
le commencement, la fin et le milieu des temps, l'alternance des solstices et le changement des saisons,
19
le cycle des années et la position des astres,
20
la nature des animaux et l'instinct des bêtes sauvages, l'impulsion des esprits et les raisonnements de l'homme, la variété des plantes et les vertus des racines.
21
Toute la réalité, cachée ou apparente, je l'ai connue, car la Sagesse, artisan de l'univers, m'a instruit.
22
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; perçant, net, clair et intact ; ami du bien, vif,
23
irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.
24
La Sagesse, en effet, se meut d'un mouvement qui surpasse tous les autres ; elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté.
25
Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, l'émanation toute pure de la gloire du Souverain de l'univers ; aussi rien de souillé ne peut l'atteindre.
26
Elle est le rayonnement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l'activité de Dieu, l'image de sa bonté.
27
Comme elle est unique, elle peut tout ; et sans sortir d'elle-même, elle renouvelle l'univers. D'âge en âge, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu.
28
Car Dieu n'aime que celui qui vit avec la Sagesse.
29
Elle est plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure,
30
car le jour s'efface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien.

CHAPITRE 8

8 1 Elle déploie sa vigueur d'un bout du monde à l'autre, elle gouverne l'univers avec bonté.
2
C'est elle que j'ai aimée et recherchée depuis ma jeunesse, j'ai cherché à la prendre pour épouse, je suis devenu l'amant de sa beauté.
3
Elle manifeste la gloire de sa propre naissance puisqu'elle partage la vie de Dieu, et que le maître de l'univers lui a donné son amour.
4
Elle est initiée aux mystères de la science de Dieu, c'est elle qui décide de ses œuvres.
5
Si la richesse est un bien désirable en cette vie, qu'y a-t-il de plus riche que la Sagesse, elle qui met en œuvre toutes choses ?
6
Si l'intelligence humaine peut accomplir une œuvre, qui, plus que la Sagesse, est l'artisan de l'univers ?
7
Veut-on devenir juste ? Les labeurs de la Sagesse produisent les vertus : elle enseigne la tempérance et la prudence, la justice et la force d'âme, et rien n'est plus utile aux hommes dans l'existence.
8
Désire-t-on encore profiter de sa grande expérience ? Elle connaît le passé et conçoit l'avenir, elle sait le sens caché des paroles et la solution des énigmes ; les signes et les prodiges, elle les prévoit, ainsi que les temps et les moments favorables.
9
J'ai donc résolu d'amener la Sagesse à partager ma vie, car je savais qu'elle serait ma conseillère pour bien agir, mon réconfort dans les soucis et la tristesse.
10
Grâce à elle, j'aurai la gloire auprès des foules, et l'honneur auprès des anciens, malgré ma jeunesse.
11
Au tribunal, on reconnaîtra ma perspicacité ; devant moi les puissants seront dans l'admiration.
12
Si je me tais, ils attendront ; si je parle, ils prêteront l'oreille ; si je prolonge mon discours, ils se garderont de m'interrompre.
13
Grâce à la Sagesse, j'aurai l'immortalité, je laisserai à la postérité un souvenir éternel.
14
Je dirigerai des peuples, et des nations me seront soumises.
15
S'ils entendent parler de moi, des souverains redoutables prendront peur. Je montrerai ma valeur dans l'assemblée du peuple, et ma bravoure à la guerre.
16
Quand j'entrerai chez moi, je me reposerai près d'elle, car sa compagnie est sans amertume ; partager sa vie ne cause pas de peine, seulement plaisir et joie.
17
J'ai raisonné ainsi en moi-même, j'ai pesé dans mon cœur les réflexions que voici : l'immortalité se trouve dans l'union avec la Sagesse ;
18
il y a dans sa tendresse une jouissance supérieure, dans les travaux de ses mains, une richesse inépuisable, dans sa fréquentation assidue, le discernement ; et l'on trouve la célébrité en partageant ce qu'elle enseigne ; aussi, je la courtisais et cherchais comment la prendre pour épouse.
19
Certes, j'étais un enfant d'une heureuse nature, et j'avais reçu une âme bonne,
20
ou plutôt, étant bon, j'étais venu dans un corps sans souillure ;
21
mais je savais que je ne pourrais jamais obtenir la sagesse si Dieu ne me la donnait, et il me fallait déjà du discernement pour savoir de qui viendrait ce bienfait. Je me tournai donc vers le Seigneur et lui fis cette prière, en disant de tout mon cœur :

CHAPITRE 9

9 1 « Dieu de mes pères et Seigneur de miséricorde, par ta parole tu fis l'univers,
2
Tu formas l'homme par ta Sagesse pour qu'il soit maître de tes créatures,
3
qu'il gouverne le monde avec justice et sainteté, qu'il rende, avec droiture, ses jugements.
4
Donne-moi la Sagesse, assise auprès de toi ; ne me retranche pas du nombre de tes enfants :
5
je suis ton serviteur, le fils de ta servante, + un homme frêle et qui dure peu, trop faible pour comprendre les préceptes et les lois.
6
Le plus accompli des enfants des hommes, s'il lui manque la Sagesse que tu donnes, sera compté pour rien.
7

8
tu m'as ordonné de bâtir un temple sur ta montagne sainte, un autel dans la ville où tu demeures, imitation de la demeure sainte que tu fondas dès l'origine. ]
9
Or la Sagesse est avec toi, elle qui sait tes œuvres ; elle était là quand tu fis l'univers ; elle connaît ce qui plaît à tes yeux, ce qui est conforme à tes décrets.
10
Des cieux très saints, daigne l'envoyer, fais-la descendre du trône de ta gloire. Qu'elle travaille à mes côtés et m'apprenne ce qui te plaît.
11
Car elle sait tout, comprend tout, guidera mes actes avec prudence, me gardera par sa gloire.
12
Alors mes œuvres te seront agréables, je jugerai ton peuple avec justice, et serai digne du trône de mon père.
13
Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
14
Les réflexions des mortels sont incertaines, et nos pensées, instables ;
15
car un corps périssable appesantit notre âme, et cette enveloppe d'argile alourdit notre esprit aux mille pensées.
16
Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à notre portée ; ce qui est dans les cieux, qui donc l'a découvert ?
17
Et qui aurait connu ta volonté, si tu n'avais pas donné la Sagesse et envoyé d'en haut ton Esprit Saint ?
18
C'est ainsi que les sentiers des habitants de la terre sont devenus droits ; c'est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés. »

CHAPITRE 10

10 1 La Sagesse elle-même a veillé sur celui qui fut façonné le premier, créé seul, le père du monde ; puis elle l'arracha à sa propre faute,
2
et lui donna la force de dominer toute chose.
3
Or un homme injuste, pris de colère, se détourna d'elle et périt de cette rage fratricide ;
4
à cause de lui, la terre fut submergée par le déluge, mais la Sagesse, de nouveau, la sauva en pilotant le juste sur un simple morceau de bois.
5
Lorsque les nations, unanimes dans le mal, furent confondues, c'est elle qui reconnut le juste, le garda irréprochable devant Dieu, et assez fort pour surmonter sa tendresse envers son enfant.
6
Alors que les impies périssaient, la Sagesse délivra un homme juste, qui fuyait le feu s'abattant sur les Cinq-Villes.
7
En témoignage de leur perversité reste une terre aride et fumante, des plantes dont les fruits ne mûrissent plus, et, en mémoire d'une âme qui ne voulut pas croire, se dresse une colonne de sel.
8
Car ceux qui dédaignent la Sagesse non seulement se privent de la connaissance du vrai bien, mais laissent encore aux vivants un souvenir de leur folie, pour que leur égarement ne passe pas inaperçu.
9
Quant à ceux qui servent la Sagesse, elle les délivre de leurs épreuves.
10
Elle guida elle-même sur des sentiers droits un homme juste qui fuyait la colère de son frère : elle lui fit voir en songe le royaume de Dieu et lui donna la connaissance de réalités saintes ; elle récompensa ses efforts et multiplia le fruit de ses labeurs ;
11
elle l'assista contre la cupidité de ceux qui l'exploitaient, et le rendit riche.
12
La Sagesse l'a protégé de ses ennemis et l'a préservé de tous les pièges, elle lui a donné la victoire dans un combat redoutable ; elle lui a fait comprendre ainsi que la piété est plus puissante que tout.
13
Quand le juste eut été vendu, la Sagesse ne l'a pas abandonné : mais elle l'a arraché au péché,
14
elle est descendue avec lui au fond de sa prison, dans les chaînes elle ne l'a pas quitté, jusqu'au jour où elle lui donna le sceptre royal et le pouvoir sur ceux qui l'avaient opprimé. Elle a convaincu de mensonge ses accusateurs et lui a donné une gloire éternelle.
15
La Sagesse a délivré d'une nation d'oppresseurs le peuple saint, la race irréprochable.
16
Elle entra dans l'âme d'un serviteur du Seigneur et, par des prodiges et des signes, s'est opposée à des rois redoutables.
17
La Sagesse a récompensé les saints de leurs peines, les a conduits sur un chemin de merveilles. Le jour, elle fut pour eux un abri, et la nuit, une clarté d'étoiles.
18
Elle leur fit traverser la mer Rouge et franchir les eaux profondes.
19
Elle noya leurs ennemis, et les vomit du fond de l'abîme.
20
Alors les justes ont dépouillé les impies : ils ont clamé, Seigneur, ton saint nom, et chanté, d'un seul cœur, ta main qui les défend.
21
La Sagesse a ouvert la bouche des muets et délié la langue des tout-petits.

CHAPITRE 11

11 1 La Sagesse a mené à bien leur entreprise par la main d'un saint prophète :
2
ils ont traversé un désert inhabitable et planté leurs tentes en des lieux jamais foulés ;
3
ils ont résisté aux assaillants, repoussé les ennemis.
4
Quand ils souffrirent de la soif, ils t'invoquèrent, et l'eau leur fut donnée d'un roc escarpé : un remède à leur soif jaillit du rocher.
5
Ce qui avait servi à châtier leurs ennemis, cela même fut pour eux un bienfait dans leur détresse :
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tandis qu'un fleuve au cours immuable était troublé d'un sang boueux
7
en punition du décret infanticide, tu donnas aux tiens, contre tout espoir, une eau abondante ;
8
tu leur montrais par cette expérience de la soif comment tu avais châtié leurs adversaires.
9
Au cours de cette épreuve en effet, bien que corrigés avec miséricorde, ils comprirent quelles tortures étaient infligées aux impies, jugés avec colère.
10
Les tiens, tu les as mis à l'épreuve comme un père donne un avertissement, mais les impies, tu les as mis au supplice, comme un roi inflexible lorsqu'il condamne.
11
Après le départ des tiens, ils n'étaient pas moins affligés qu'avant.
12
Une tristesse redoublée les saisit, un gémissement au souvenir des événements passés.
13
Lorsqu'ils apprirent que l'instrument même de leur châtiment était source de bienfait pour les autres, ils reconnurent le Seigneur.
14
Au terme de ces événements, après avoir souffert une soif bien différente de celle des justes, ils admirèrent celui qu'ils avaient, tout-petit, exposé à la mort, rejeté, et, plus tard, congédié en se moquant.
15
Pour prix des projets insensés que formait leur injustice – car ils s'égaraient jusqu'à vénérer de stupides reptiles et de misérables bêtes –, tu leur envoyas en punition une multitude d'animaux stupides,
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afin qu'ils comprennent que l'on est châtié par où l'on pèche.
17
Certes, elle n'était pas embarrassée, ta main toute-puissante, elle qui a créé le monde à partir d'une matière informe : elle aurait pu envoyer contre eux une bande d'ours ou de lions féroces,
18
ou des monstres inconnus et pleins de rage, créés tout exprès, exhalant un souffle de feu, répandant une fumée pestilentielle, ou lançant de leurs yeux de terribles éclairs.
19
Non seulement leurs ravages auraient pu les anéantir, mais leur vision déjà les aurait fait périr d'effroi.
20
D'ailleurs, il aurait suffi d'un souffle pour qu'ils soient renversés, chassés par la Justice, dispersés en tous sens par le souffle de ta puissance. Mais toi, Seigneur, tu as tout réglé avec mesure, nombre et poids.
21
Car ta grande puissance est toujours à ton service, et qui peut résister à la force de ton bras ?
22
Le monde entier est devant toi comme un rien sur la balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend sur la terre.
23
Pourtant, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu'ils se convertissent.
24
Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n'as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l'aurais pas créé.
25
Comment aurait-il subsisté, si tu ne l'avais pas voulu ? Comment serait-il resté vivant, si tu ne l'avais pas appelé ?
26
En fait, tu épargnes tous les êtres, parce qu'ils sont à toi, Maître qui aimes les vivants,

CHAPITRE 12

12 1 toi dont le souffle impérissable les anime tous.
2
Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent, pour qu'ils se détournent du mal et croient en toi, Seigneur.
3
Ainsi, ceux qui habitaient autrefois ta Terre sainte ;
4
tu les avais pris en haine pour leurs abominables pratiques, œuvres de sorcellerie et rites sacrilèges :
5
ils tuaient leurs enfants sans aucune pitié, et faisaient des festins de chair humaine, de viscères et de sang. Ces adeptes des mystères,
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ces parents meurtriers d'êtres sans défense, tu avais décidé de les faire périr par la main de nos pères,
7
afin que, sur la Terre qui t'est chère entre toutes, viennent s'établir des enfants de Dieu dignes d'elle.
8
Et pourtant, même ceux-là, tu les as traités avec ménagement parce qu'ils étaient des êtres humains. Tu n'as envoyé contre eux, en avant-coureurs de ton armée, que des frelons, ces insectes dangereux, pour ne pas hâter leur extermination.
9
Tu aurais bien pu livrer ces impies aux mains des justes, dans une bataille rangée, ou les anéantir d'un coup par des fauves redoutables ou une parole tranchante,
10
mais en exerçant ta justice sans hâte, tu leur offrais l'occasion du repentir. Tu n'ignorais pourtant pas que leur nature était viciée, et leur malice, innée, que leur mentalité ne changerait jamais,
11
car c'était une descendance maudite dès l'origine. Ce n'est par crainte de personne que tu leur offrais l'impunité de leurs péchés.
12
Qui donc osera dire : « Qu'as-tu fait ? » Qui contestera ta sentence ? Qui te citera en justice pour avoir détruit des peuples que tu as toi-même créés ? Qui encore viendra s'opposer à toi et prendre la défense d'hommes injustes ?
13
Il n'y a pas d'autre dieu que toi, qui prenne soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
14
Il n'est pas de roi ou de souverain qui puisse te braver pour défendre ceux que tu as châtiés.
15
Parce que tu es juste, tu gouvernes l'univers avec justice ; tu estimes incompatible avec ta puissance de condamner celui qui ne mérite pas d'être puni.
16
Ta force est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te permet d'épargner toute chose.
17
Tu montres ta force si l'on ne croit pas à la plénitude de ta puissance, et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes.
18
Mais toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n'as qu'à vouloir pour exercer ta puissance.
19
Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain ; à tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion.
20
Les ennemis de tes enfants, tu les as punis avec un grand souci d'indulgence alors qu'ils méritaient la mort, tu leur as donné le temps et l'occasion de renoncer au mal.
21
Mais tes fils, avec combien plus de scrupules les as-tu jugés, toi qui avais fait en faveur de leurs pères des serments et des alliances : magnifiques promesses !
22
Ainsi, tu modères le châtiment de nos ennemis, pour nous apprendre à méditer ta bonté lorsque nous jugeons, et à compter sur ta miséricorde lorsque nous sommes jugés.
23
C'est pourquoi ceux qui menaient une vie absurde et injuste, tu les as tourmentés par leurs propres abominations ;
24
ils avaient vraiment dépassé les bornes de l'erreur et de l'égarement, prenant pour divinités les plus vils des animaux immondes, et se laissant abuser comme des tout-petits sans intelligence.
25
Aussi, comme des gamins déraisonnables, tu les as tournés en ridicule pour les punir.
26
Mais ceux qui ne comprennent pas les réprimandes pour enfants font l'expérience d'un jugement vraiment divin.
27
Exaspérés par ces bestioles qui les faisaient souffrir, et se voyant châtiés par celles-là mêmes qu'ils prenaient pour des dieux, ils durent reconnaître pour un Dieu véritable celui dont autrefois ils ne voulaient rien savoir : c'est pourquoi la condamnation suprême s'abattit sur eux.

CHAPITRE 13


Sagesse (LIT) 1