Presbyterorum Ordinis 2




Décret sur le ministère et la vie des prêtres *



Préambule

1 À plusieurs reprises déjà, ce saint Concile a rappelé à tous l’excellence de l’ordre des prêtres * dans l’Église 1. Mais comme, dans la rénovation de l’Église du Christ, un rôle de la plus haute importance et de jour en jour plus difficile est assigné à cet ordre, il a semblé utile de traiter plus en détail et plus à fond des prêtres *. Ce qui est dit ici s’applique à tous les prêtres *, spécialement à ceux qui sont au service de la pastorale, les transpositions appropriées devant être faites pour les prêtres * religieux. En effet, par la sainte ordination et la mission reçues des évêques, les prêtres * sont promus au service du Christ Docteur, Prêtre et Roi, et participent à son ministère par lequel l’Église ne cesse de jour en jour d’être édifiée sur terre en Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit Saint. C’est pourquoi, pour soutenir plus efficacement les prêtres dans leur ministère et mieux s’occuper de leur vie dans des situations pastorales et humaines souvent si radicalement transformées, le saint Concile déclare et décide ce qui suit.

[* Dans ce décret, le mot prêtre est suivi d’un astérisque lorsqu’il traduit presbyter, et non sacerdos. ]
1 Concile Vatican II, const. Sacrosanctum Concilium sur la liturgie, 4 déc. 1963, AAS 56 (1964), p. 97 s. (voir plus haut p. 8; const. dogm. Lumen Gentium,
LG 21 nov. 1964, AAS 57 (1965), p. 5 s. (voir p. 6) ; décret Christus Dominus sur la fonction pastorale des évêques dans l’Église, 28 oct. 1965, AAS 58 (1966), p. 6730 (voir p. 210) ; décret Optatam totius sur la formation des prêtres, 28 oct. 1965, AAS 58 (1966), p. 7131 (voir p. 262).


Chapitre I. Le presbytérat dans la mission de l’Église

2 Le Seigneur Jésus « que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde » (Jn 10,36) fait participer tout son Corps mystique à l’onction de l’Esprit dont lui-même a été oint2 ; en lui, en effet, tous les fidèles deviennent un sacerdoce saint et royal, offrent des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus-Christ, et proclament les actes de puissance de Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière 3. Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mission du Corps tout entier, bien au contraire, chacun doit sanctifier Jésus dans son coeur4 et rendre témoignage au sujet de Jésus par l’esprit de prophétie5.

Mais le même Seigneur, pour faire que les chrétiens croissent ensemble pour former un seul corps, dans lequel « tous les membres n’ont pas la même activité » (Rm 12,4), a établi parmi eux certains comme ministres, pour que dans la communauté des chrétiens, ils soient investis du pouvoir sacré, conféré par l’Ordre, d’offrir le Sacrifice et de remettre les péchés 6, et qu’ils accomplissent publiquement, au nom du Christ, la fonction sacerdotale au bénéfice des hommes. C’est ainsi qu’ayant envoyé les apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père7, le Christ, par l’intermédiaire des apôtres, a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques qui sont les successeurs de ceux-ci8 et dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres * à un degré subordonné9, de façon à ce que ceux-ci, établis dans l’ordre du presbytérat, soient les coopérateurs de l’ordre épiscopal dans l'accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ10.

La fonction des prêtres *, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même édifie, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce des prêtres * suppose à la vérité les sacrements de l’initiation chrétienne, mais est cependant conféré au moyen de ce sacrement particulier qui, par l’onction du Saint-Esprit, marque les prêtres * d’un caractère spécial et les configure au Christ Prêtre, de façon à ce qu’ils soient capables d’agir au nom du Christ Tête (in persona Christi Capitis 11).

Comme les prêtres * participent, pour leur part, à la fonction des apôtres, Dieu leur donne sa grâce pour qu’ils soient ministres du Christ Jésus parmi les nations et s’adonnent au service sacré de l’Evangile, afin que les nations deviennent une offrande agréable, sanctifiée dans l’Esprit Saint 12. En effet, par l’annonce apostolique de l’Évangile, le Peuple de Dieu est convoqué et rassemblé de telle sorte que tous ceux qui appartiennent à ce Peuple, étant sanctifiés par l’Esprit-Saint, s’offrent eux-mêmes en « offrande vivante, sainte, agréable à Dieu » (Rm 12,1). Mais par le ministère des prêtres *, le sacrifice spirituel des fidèles se consomme en union avec le sacrifice du Christ, l’unique Médiateur, offert au nom de toute l’Église dans l’Eucharistie par les mains des prêtres *, de manière non sanglante et sacramentelle, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même 13. C’est à cela que tend le ministère des prêtres *, c’est en cela qu’il trouve son accomplissement. En effet, leur service, qui commence par l’annonce de l’Évangile, tire sa force et sa puissance du sacrifice du Christ et vise à ce que « la cité rachetée tout entière, c’est-à-dire l’assemblée et la société des saints, soit offerte à Dieu comme un sacrifice universel par le Grand Prêtre, qui s’est lui-même offert également pour nous dans sa passion, pour faire de nous le Corps d’une si auguste Tête 14 ». Ainsi, la fin que les prêtres * poursuivent dans leur ministère et dans leur vie est de rendre gloire à Dieu le Père dans le Christ. Cette gloire consiste en ce que les hommes accueillent, de façon consciente, libre et avec reconnaissance, l’oeuvre de Dieu accomplie dans le Christ et la manifestent dans toute leur vie. C’est pourquoi les prêtres *, soit qu’ils s’adonnent à la prière et à l’adoration, soit qu’ils proclament la Parole, soit qu’ils offrent le sacrifice eucharistique et administrent les autres sacrements, soit qu’ils exercent d’autres ministères au bénéfice des hommes, contribuent aussi bien à faire croître la gloire de Dieu qu’à faire progresser les hommes dans la vie divine. Tout cela dérive de la Pâque du Christ et se consommera dans le glorieux avènement du Seigneur, quand il remettra lui-même le Royaume à Dieu le Père 15.

2 Cf. Mt 3, 16 ; Lc 4, 18 ; Ac 4, 27 ; 10, 38.
3 Cf. 1 P 2, 5, 9.
4 Cf 1 P 3, 15.
5 Cf. Ap 19, 10 ; Concile Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 35, AAS 57 (1965), p. 40-41 (voir plus haut p. 122-124).
6 Concile de Trente, Sess. 23, chap. I et can. I, D. 957 et 961 (1764 et 1771).
7 Cf. Jn 20, 21 ; Conc. Vat. III, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 18, AAS 57 (1965), p. 21-22 (voir plus haut p. 94.)
8 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 28, AAS 57 (1965), p. 33-36 (voir plus haut p. 112).
9 Cf. ibid.
10 Cf. "Pontifical romain, Préface consécratoire des prêtres [trad. P. Jounel, Les Ordinations, Paris-Tournai, 1963, p. 105]. Ces paroles se trouvent déjà dans le Sacramentaire de Vérone (éd. L. C. Môhlberg, Rome, 1956, p. 122) ; également dans le Missel des Francs (éd. L. C. Môhlberg, Rome, 1957, p. 9), dans le Livre des Sacrements de l'Église romaine (éd. L. C. Môhlberg, Rome, 1960, p. 25) et dans le Pontifical romano-germanique (éd. Vogel-Elze, Cité du Vatican, 1963, t. 1P 34).
11 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 10, AAS 57 (1965), p. 14-15 (voir plus haut, p. 80-82) (LG 10).
12 Cf. Rm 15, 16 (texte grec).
13 Cf. 1Co 11,26.
14 Augustin, Cité de Dieu, 10, 6, PL 41, 284 ; BA 34.
15 Cf. 1 Co 15, 24.



3 Les prêtres *, pris parmi les hommes et établis pour les hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés 16, vivent avec les autres hommes comme avec des frères. C’est ainsi également que le Seigneur Jésus, Fils de Dieu, homme envoyé aux hommes par le Père, a habité parmi nous et a voulu devenir en tout semblable à ses frères, à l’exception toutefois du péché 17. Déjà, les saints apôtres l’ont imité et saint Paul, docteur des nations, « mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Rm 1,1), atteste qu’il s’est fait tout à tous pour les sauver tous ls. Les prêtres * du Nouveau Testament, en vertu de leur vocation et de leur ordination, sont, d’une certaine manière, mis à part au sein du Peuple de Dieu, non pas pour être séparés de ce peuple ou de quelque homme que ce soit, mais pour être totalement consacrés à l’oeuvre pour laquelle le Seigneur les a choisis 18 19. Ils ne pourraient être ministres du Christ s’ils n’étaient témoins et dispensateurs d’une vie autre que la vie terrestre, mais ils ne seraient pas non plus en état de servir les hommes s’ils restaient étrangers à l’existence et aux conditions de vie de ceux-ci20. Leur ministère même exige, à un titre particulier, qu’ils ne se modèlent pas sur le monde qui est le nôtre21 ; en même temps cependant, il requiert qu’ils vivent dans ce monde parmi les hommes et que, comme de bons pasteurs, ils connaissent leurs brebis et cherchent à amener également celles qui ne sont pas de ce bercail à écouter elles aussi la voix du Christ pour qu’il y ait un seul troupeau et un seul pasteur22. Pour y arriver, un grand rôle est joué par des vertus*qui sont appréciées à juste titre dans la société humaine, comme la bonté, la sincérité, la force d’âme, la persévérance, le souci constant de la justice, la politesse et d’autres vertus que l’apôtre Paul recommande par ces paroles : « Tout ce qu’il y a de vrai, d’honorable, tout ce qui est juste, pur, digne d’être aimé, tout ce qui est vertueux et digne d’éloges, faites-en l’objet de vos pensées 23 » (Ph 4,8).

16 Cf. He 5, 1.
17 Cf. He 2, 17 ; 4, 15.
18 Cf. 1 Co 9, 19-23 (Vulgate).
19 Cf. Ac 13, 2.
20 « Ce zèle de progrès spirituel et moral trouve un stimulant de plus en plus fort dans les conditions externes dans lesquelles se déroule la vie de l’Église. Celle-ci ne saurait demeurer inactive et indifférente aux changements du monde qui l’environne et qui, de mille manières, influence sa conduite pratique et la soumet à certaines conditions. L’Eglise, on le sait, n’est point séparée de la société humaine, elle vit dans le monde. Les membres de l’Église subissent l’influence du monde ; ils s’imprègnent de sa culture, en acceptent les lois et en adoptent les moeurs. Ce contact intime de l’Église avec la société humaine crée pour l’Église une situation toujours pleine de problèmes pénibles ; aujourd’hui, ceux-ci sont particulièrement aigus [...]. Voici comment l’apôtre des nations exhortait les chrétiens de son temps : « Ne formez pas avec les infidèles d'attelage disparate. Quel rapport, en effet, entre la justice et l'impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? ou quelle association entre le fidèle et l'infidèle ? » (2Co 6,14-15) Les maîtres et éducateurs chrétiens d’aujourd’hui devront toujours rappeler à la jeunesse catholique cette condition privilégiée et le devoir qui en découle de vivre dans le monde sans être du monde, selon le souhait rappelé ci-dessus, que Jésus formait pour ses disciples : « Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jn 17,15-16). Et l’Église fait sien ce même souhait. Mais cette distinction d’avec le monde ne signifie pas séparation. Bien plus, elle n’est pas indifférence ni crainte ni mépris. Quand l’Église se distingue de l’humanité, elle ne s’oppose pas à elle, au contraire, elle s’y unit » (Paul VI, encyclique Ecclesiam suam, 6 août 1964, AAS 56 (1964), p. 627 et 638) [DC 6 sept. 1964, col. 1070 et 1078].
21 Cf. Rm 12, 2.
22 Cf. Jn 10, 14-16.
23 Cf. Polycarpe, Epitre aux Philippiens, VI, 1 : « Les presbytres, eux aussi, doivent être compatissants, miséricordieux envers tous ; qu’ils ramènent les égarés, qu’ils visitent tous les malades, sans négliger la veuve, l’orphelin, le pauvre ; mais « qu'ils pensent toujours à faire le bien devant Dieu et devant les hommes », qu’ils s’abstiennent de toute colère, de toute acception de personne, de tout jugement injuste ; qu’ils se tiennent éloignés de l’amour de l’argent, qu’ils ne croient pas trop vite du mal de quelqu’un et ne soient pas trop raides dans leurs jugements ; sachant que nous sommes tous débiteurs du péché » (éd. F. X. Funk, Patres Apostolici, 1P 303) [trad. P. Th. Camelot, dans Les Écrits des Pères apostoliques, Paris, 1963, p. 211-212 ; SC 10].



Chapitre II. Le ministère des prêtres *


I. Fonctions des prêtres *

4 Le Peuple de Dieu est rassemblé d’abord par la Parole du Dieu vivant1 dont on peut demander à bon droit qu’elle vienne de la bouche des prêtres 2. En effet, comme nul ne peut être sauvé qui n’ait tout d’abord cru 3, les prêtres *, en tant que coopérateurs des évêques, ont comme premier devoir d’annoncer l’Évangile de Dieu à tous les hommes 4, de façon à ce que, en accomplissant l’ordre du Seigneur : « Allez dans le monde entier, annoncez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15 Mc 5), ils constituent le Peuple de Dieu et le fassent grandir. En effet, c’est par la parole de salut qu’est éveillée dans le coeur des non-chrétiens et qu’est nourrie dans le coeur des fidèles la foi, qui est à l’origine de la communauté des fidèles et qui fait croître celle-ci, selon cette parole de l’apôtre : « La foi vient de ce qu’on entend, ce qu’on entend vient par la parole du Christ » (Rm 10,17). Les prêtres * ont donc envers tous les hommes le devoir de partager avec eux la vérité de l’Evangile6 dont ils bénéficient dans le Seigneur. Soit donc qu’ils aient parmi les nations une belle conduite et qu’ils les amènent par là à glorifier Dieu 7, soit qu’ils prêchent ouvertement et annoncent ainsi le mystère du Christ aux incroyants, soit qu’ils transmettent l’enseignement chrétien ou exposent la doctrine de l’Église, soit qu’ils s’efforcent de traiter les questions de leur temps à la lumière du Christ, c’est toujours leur devoir d’enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la Parole de Dieu, et d’inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la sainteté8. Cette prédication des prêtres est souvent très difficile, vu la situation actuelle du monde, et pour toucher de façon appropriée l’esprit des auditeurs, elle ne doit pas se contenter d’exposer la Parole de Dieu de façon générale et abstraite, mais elle doit faire l’application de la vérité permanente de l’Évangile aux circonstances concrètes de la vie.

Ainsi le ministère de la parole s’exerce sous bien des formes, selon les divers besoins des auditeurs et les charismes des prédicateurs. Dans les régions ou les groupes non chrétiens, les hommes sont amenés à la foi et aux sacrements du salut par l’annonce de l’Évangile9 ; mais dans la communauté chrétienne elle-même, surtout pour ceux qui semblent avoir une intelligence ou une foi réduites au sujet de ce qu’ils pratiquent, la proclamation de la Parole est nécessaire pour le ministère sacramentel lui-même, puisque les sacrements sont sacrements de la foi, et que celle-ci naît de la Parole et est nourrie par elle 10 ; cela vaut principalement pour la liturgie de la Parole dans la célébration de la messe, dans laquelle sont inséparablement unies l’annonce de la mort et de la résurrection du Seigneur, la réponse du peuple qui l’écoute, et l’oblation même par laquelle le Christ a confirmé en son Sang la Nouvelle Alliance, oblation à laquelle les fidèles participent par la prière et la réception du sacrement  11.

1 Cf. 1 P 1, 23 ; Ac 6 7 ; 12, 24. Les apôtres « ont prêché la Parole de vérité et ils ont engendré les Églises » Augustin, In Ps, 44, 23, PL 36, 508.
2 Cf. Ml 2, 7 ; 1 Tm 4, 11-13 ; 2 Tm 4, 5 ; Tt 1, 9.
3 Cf. Mc 16, 16.
4 Cf. 2 Co 11,7. Ce qui est dit des évêques vaut aussi des prêtres en tant qu’ils sont coopérateurs des évêques. Cf. Statuta Ecclesiae Antiqua, c. 3 (éd. Ch. Munier, Paris, 1960, p. 79) ; décret de Gratien, C. 6, D. 88 (éd. Friedberg, I, 307) ; Concile de Trente, Sess. 5, déc. 2, n. 9 (Conc. OEc. Decreta, éd. Herder, Rome, 1963, p. 645) ; Sess. 24, déc. De Reform, c. 4 (p. 739) ; Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 25, AAS 57 (1965), p. 29-31 (voir plus haut p. 106).
5 Cf. Constitutions apostoliques II, 26, 7 : « [Que les prêtres] soient docteurs de la science de Dieu, puisque le Seigneur lui-même nous l’a commandé en disant : Allez, enseignez, etc. », éd. F. X. Funk, Didascalia et Constitutiones Apostolorum I, Paderborn, 1905, p. 105. - Sacramentaire léonien et autres sacramentaires jusqu’au Pontifical romain, Préface consécratoire des prêtres : « Dans cette même providence, Seigneur, tu as associé aux apôtres de ton Fils, comme adjoints, des docteurs de la foi ; et par la voix de ces prédicateurs d’une dignité secondaire, ils ont rempli l’univers » [trad. Jounel, Les Ordinations, Paris-Tournai, 1963, p. 104-105] ; SC 30. - Liber Ordinum de la liturgie mozarabe, Préface de l’ordination des prêtres : « Docteur du peuple, chef des sujets de l’Église, qu’il maintienne dans l’ordre de la foi catholique et qu’il annonce à tous le véritable salut » (éd. M. Férotin, Paris, 1904, Col 55).
6 Cf. Ga 2, 5.
7 Cf. 1 P 2, 12.
8 Cf. le rite d’ordination des prêtres de la liturgie jacobite d’Alexandrie : « Rassemble ton peuple autour de la parole d'enseignement, comme une mère qui caresse ses nourrissons » (H. Denzinger, Ritus Orientalium, t. II, Würzburg, 1863, p. 14).
9 Cf. Mt 28, 19 ; Mc 16, 16 ; Tertullien, De baptismo, 142 ; CCh 1, p. 28 ; SC 35 ; Athanase, Discours contre les Ariens, 2, 42 () ; Jérôme, Sur Mt, 28, 19 (PL 26, 218 BC) ; SC 259 : « Ils enseignent d’abord toutes les nations, puis ils plongent dans l’eau ceux qu’ils ont enseignés. Car il n’est pas possible que le corps reçoive le sacrement du baptême si l’âme n’a pas d’abord reçu la vérité de la foi » ; Thomas, In Iam Decretalem : « Quand il les a envoyés prêcher, notre Sauveur a donné trois commandements à ses disciples. Premièrement, d’enseigner la foi ; deuxièmement, de donner les sacrements à ceux qui croiraient. » éd. Marietti, Opuscula Theologica, Turin-Rome 1954, 1138.
10 Cf. Conc. Vat. II, const. Sacrosanctum Concilium sur la liturgie, 4 déc. 1963, n. 35, 2, AAS 56 (1964), p. 109 (voir p. 22).
11 Cf. ibid., n. 33, 35, 48, 52, p. 108-109, 113, 114 (voir p. 22-24 ; 28 ; 30).


5 Dieu, qui seul est Saint et Sanctificateur, a voulu prendre en quelque sorte comme associés et aides des hommes qui soient humblement au service de l’oeuvre de sanctification. Ainsi, par le ministère de l’évêque, des prêtres * sont consacrés par Dieu afin que, participant d’une façon spéciale au sacerdoce du Christ, ils agissent dans la célébration des mystères sacrés en qualité de ministres de Celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour nous dans la liturgie sa fonction sacerdotale 12. Par le baptême, ils font entrer les hommes dans, le Peuple de Dieu ; par le sacrement de pénitence, ils réconcilient les pécheurs avec Dieu et avec l’Église ; par l’onction des malades, ils soulagent ceux qui souffrent ; et surtout, par la célébration de la messe, ils offrent sacramentellement le sacrifice du Christ. Chaque fois qu’ils célèbrent un sacrement, selon ce qu’atteste déjà, aux premiers temps de l’Église, saint Ignace martyr 13, les prêtres * sont, de diverses manières, hiérarchiquement en union avec l’évêque et le rendent ainsi en quelque sorte présent dans chacune des communautés chrétiennes 14. Quant aux autres sacrements et à tous les ministères ecclésiaux et aux oeuvres d’apostolat, ils sont étroitement liés à l’Eucharistie et ordonnés à elle 15. La très sainte Eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Église 16, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa Chair, vivifiée et vivifiante par l’Esprit Saint, procure la vie aux hommes, et les invite et les conduit à s’offrir eux-mêmes, à offrir leurs travaux et toutes les choses créées, en union avec lui. Pour cette raison, l’Eucharistie apparaît comme la source et le sommet de toute l’évangélisation, du moment que les catéchumènes sont admis progressivement à participer à l’Eucharistie et que, de leur côté, les fidèles, déjà marqués par le baptême et la confirmation, sont insérés pleinement dans le Corps du Christ par la réception de l’Eucharistie.

L’assemblée eucharistique est donc le centre de la communauté des fidèles à laquelle préside le prêtre *. Les prêtres * apprennent donc aux fidèles à offrir la victime divine à Dieu le Père dans le sacrifice de la messe et à faire avec elle l’offrande de leur vie ; dans l’esprit du Christ Pasteur, ils les éduquent à soumettre leurs péchés à l’Église avec un coeur contrit dans le sacrement de pénitence, de façon à ce qu’ils se convertissent toujours plus au Seigneur, en se souvenant de ses paroles : « Faites pénitence, car le Royaume des cieux est tout proche » (
Mt 4,17). Ils leur apprennent également à participer aux célébrations de la sainte liturgie de manière à parvenir à une prière sincère ; ils les guident, suivant les grâces et les besoins de chacun, pour les amener à pratiquer la prière dans un esprit toujours plus parfait marquant toute leur vie, et ils encouragent tous à remplir leurs devoirs d’état et invitent les plus avancés à mettre en pratique les conseils évangéliques d’une manière adaptée à chacun. Ainsi, ils instruisent les fidèles de façon à ce qu’ils puissent célébrer le Seigneur dans leur coeur par des hymnes et des chants spirituels, en rendant grâces en tout temps pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ17. La louange et l’action de grâces qu’ils présentent dans la célébration de l’Eucharistie, les prêtres * les étendent aux différentes heures de la journée en s’acquittant de l’office divin, au cours duquel ils prient Dieu au nom de l’Église pour tout le peuple qui leur est confié, bien plus, pour le monde entier.

Quant à la maison de prière où la très sainte Eucharistie est célébrée et conservée, où les chrétiens se rassemblent, où la présence du Fils de Dieu, notre Sauveur, offert pour nous sur l’autel du sacrifice, est honorée pour le soutien et le réconfort des fidèles, elle doit être belle, et bien adaptée à la prière et aux célébrations sacrées 18. Les pasteurs et les chrétiens sont invités à s’y réunir pour répondre avec gratitude au don de Celui qui, par son humanité, ne cesse de répandre la vie divine dans les membres de son Corps 19. Les prêtres * doivent prendre soin de cultiver comme il se doit la science et la pratique liturgiques, pour que, par leur ministère liturgique, les communautés chrétiennes, qui leur sont confiées, louent de façon toujours plus parfaite Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

12 Cf. ibid., n. 7, p. 100-101 ; Pie XII, encycl. Mystici Corporis, 29 juin 1943, AAS 35 (1943), p. 230.
13 Ignace d’Antioche, Épitre aux Smyrniotes, 8, 1-2, éd. Funk, p. 282, 6-15 [trad. P. Th. Camelot, dans Les Ecrits des Pères apostoliques, Paris, 1963, p. 191-192] ; SC 10 ; Constitutions apostoliques VIII, 12, 3, éd. F. X. Funk, p. 496 ; VIII, 29, 2, p. 532 (SC 336).
14 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 28, AAS 57 (1965), p. 33-36 (voir plus haut p. 114).
15 « L’Eucharistie est comme la consommation de la vie spirituelle et la fin de tous les sacrements » Thomas, Somme théol. III, q. 73, a. 3, c. ; cf. Somme théol. III, q. 65, a. 3.
16 Cf. Thomas, Somme théol. III, q. 65, a. 3, ad 1 ; q. 79, a. 1, c. et ad 1.
17 Cf. Ep 5, 19-20.
18 Cf. Jérôme, Lettres 114, 2 : « Les calices sacrés, les saints voiles et tout le reste qui se rapporte au culte de la Passion du Seigneur [...] associés qu’ils sont au Corps et au Sang du Seigneur, doivent être vénérés avec la même révérence que son Corps et son Sang » (PL 22, 934) [trad. J. Labourt, t. VI, Paris, 1958, p. 44-45]. Voir Conc. Vat. II, const. Sacrosanctum Concilium sur la liturgie, 4 déc. 1963, n. 122-127, AAS 56 (1964), p. 130-132 (voir plus haut p. 50-52).
19 « Qu’au cours de la journée, les fidèles ne négligent point de rendre visite au Sacrement, qui doit être conservé dans l’église en un endroit très digne, avec le plus d’honneur possible, selon les lois liturgiques. Car la visite est, envers le Christ notre Seigneur présent en ce lieu, une marque de gratitude, un gage d’amour et un hommage de l’adoration qui lui est due » (Paul VI, encycl. Mysterium Fidei, MF 3 sept. 1965, AAS 57 [1965], p. 771).


6 Exerçant, pour la part d’autorité qui est la leur, la charge du Christ Tête et Pasteur, les prêtres *, au nom de l’évêque, rassemblent la famille de Dieu qui, en tant que communauté fraternelle, aspire à l’unité, et la conduisent par le Christ dans l’Esprit à Dieu le Père20. Pour exercer ce ministère, il leur est conféré, tout comme pour les autres fonctions du prêtre *, un pouvoir spirituel qui, à la vérité, leur est donné pour l’édification21. Dans cette oeuvre d’édification de l’Église, les prêtres * doivent se comporter envers tous avec la plus grande humanité, à l’exemple du Seigneur. Mais ce n’est pas selon ce qui plaît aux hommes 22, mais selon les exigences de la doctrine et de la vie chrétiennes qu’ils doivent agir à leur égard, en les instruisant et même en les avertissant comme des enfants très chers 23 selon les paroles de l’Apôtre : « Insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte avec beaucoup de patience et avec le souci d’instruire » (2Tm 4,2) 24.

C’est pourquoi, en qualité d’éducateurs de la foi, les prêtres ont le devoir de veiller, soit par eux-mêmes soit par d’autres, à ce que chaque fidèle soit amené dans le Saint-Esprit à l’épanouissement de sa propre vocation selon l’Évangile, à une charité sincère et active, et à la liberté par laquelle le Christ nous a libérés 25. Peu d’utilité auront les cérémonies, même très belles, ou des associations, même florissantes, si elles ne visent pas à éduquer les hommes et à leur faire atteindre la maturité chrétienne 26. Pour promouvoir celle-ci, les prêtres * aideront les fidèles à savoir reconnaître dans les événements eux-mêmes, importants ou peu importants, quelle est l’exigence d’une situation, quelle est la volonté de Dieu. Les chrétiens seront aussi formés à ne pas vivre pour eux seuls, mais à mettre au service les uns des autres, selon les exigences de la loi nouvelle de charité, la grâce que chacun a reçue27, de façon à ce que tous remplissent chrétiennement leurs devoirs dans la communauté des hommes.

Bien que les prêtres * aient des devoirs envers tous, ils considèrent cependant comme leur ayant été confiés à un titre particulier les pauvres et les petits, avec lesquels le Seigneur lui-même s’est montré étroitement lié28 et dont l’évangélisation est présentée comme un signe de l’oeuvre messianique 29. Les prêtres * suivront également avec une attention particulière les jeunes, et aussi les époux et les parents, dont il est souhaitable qu’ils se réunissent en groupes amicaux pour s’aider mutuellement à se comporter plus facilement et plus pleinement de façon chrétienne dans une vie souvent ardue. Les prêtres * se souviendront que tous les religieux, hommes et femmes, qui sont une partie éminente de la maison du Seigneur, sont dignes d’une sollicitude spéciale en ce qui concerne leur progrès spirituel pour le bien de toute l’Église. Enfin, ils auront un très grand souci des malades et des mourants, les visitant et les réconfortant dans le Seigneur30.

Mais la fonction de pasteur ne se limite pas à la sollicitude pour les fidèles pris individuellement, elle implique aussi comme tâche propre de former une communauté authentiquement chrétienne. Or, pour se développer comme il convient, l’esprit communautaire doit embrasser non seulement l’Église locale mais encore l’Église universelle. La communauté locale ne doit pas se préoccuper seulement de ses fidèles, mais pénétrée du zèle missionnaire, elle doit préparer pour tous les hommes la voie qui mène au Christ. Cependant elle considérera comme lui ayant été confiés à un titre spécial les catéchumènes et les néophytes qui doivent être formés progressivement à la connaissance et à la pratique de la vie chrétienne.

Cependant aucune communauté chrétienne ne s’édifie si elle n’a pas sa racine et son centre dans la célébration de la très sainte Eucharistie, à partir de laquelle doit commencer toute formation à l’esprit communautaire 3I. Pour que cette célébration soit sincère et acquière sa plénitude, elle doit conduire aussi bien aux diverses oeuvres de charité et à l’aide mutuelle, qu’à l’action missionnaire et aux différentes formes du témoignage chrétien.

Du reste, par la charité, la prière, l’exemple et les oeuvres de pénitence, la communauté ecclésiale exerce une véritable maternité à l’égard des âmes à conduire au Christ. Elle constitue un instrument efficace pour montrer ou préparer à ceux qui ne croient pas encore une voie menant au Christ et à son Église, pour stimuler et nourrir les fidèles et leur donner des forces pour le combat spirituel.

En construisant une communauté chrétienne, les prêtres * ne sont jamais au service d’une idéologie ou d’une faction humaines, mais, en tant que hérauts de l’Évangile et pasteurs de l’Église, ils s’adonnent à leur travail pour obtenir la croissance spirituelle du Corps du Christ.

20 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 28, AAS57 (1965), p. 33-36 (voir plus haut p. 114).
21 Cf. 2Co 10, 8 ; 13, 10.
22 Cf Ga 1, 10.
23 Cf 1 Co 4, 14.
24 Cf Didascalie II, 34, 2-3 ; II, 46, 6 ; II, 47, 1 (SC 329) ; Constitutions apostoliques II, 47, 1, éd. F. X. Funk, Didascalia et Constitutiones, I, p. 116, 142, et 143.
25 Cf Ga 4, 3 ; 5, 1, 13.
26 Cf Jérôme, Lettres, 58, 7 : « De quoi servirait-il que des murailles rutilent de pierres précieuses, si le Christ, en la personne d’un pauvre, meurt de faim ? » (PL 22, 584).
27 Cf 1 P 4, 10.
28 Cf Mt 25, 34-45.
29 Cf Lc 4, 18.
30 On peut nommer encore d’autres catégories, par ex. les émigrants, les nomades, etc. À ce sujet, cf. décret Christus Dominus sur la fonction pastorale des évêques dans l’Église, 28 oct. 1965 (voir p. 224).
31 Cf. Didascalie II, 59, 1-3 : « Dans ton enseignement, invite et exhorte le peuple à venir à l’assemblée, à ne pas la déserter, mais à se rassembler toujours ; s’abstenir, c’est diminuer l’Église et enlever un membre au Corps du Christ [...] Vous êtes membres du Christ, ne vous dispersez pas loin de l’Église, en refusant de vous réunir ; le Christ est votre Tête, selon sa promesse toujours présente, qui vous rassemble. Ne vous négligez pas vous-mêmes, ne rendez pas le Sauveur étranger à ses propres membres, ne divisez pas son Corps, ne le dispersez pas [...] » (éd. F. X. Funk, 1P 170) ; Paul VI, allocution aux participants de la 13e semaine d’aggiornamento pastoral du clergé italien, Orvieto, 6 sept. 1963, AAS 55 (1963), p. 750 s. [DC, 6 oct. 1963, col. 1265 s].


II. Relations des prêtres\i * \Iavec les autres

7 Tous les prêtres *, en union avec les évêques, participent au seul et même sacerdoce et ministère du Christ, à tel point que l’unité de consécration et de mission requiert leur communion hiérarchique avec l’ordre des évêques32, qu’ils manifestent au mieux dans la concélébration liturgique, qui a lieu quelquefois, tout comme ils proclament qu’ils célèbrent l’Eucharistie en union avec les évêques 33. Par conséquent, en raison du don de l’Esprit Saint que les prêtres * ont reçu lors de leur ordination sacrée, les évêques ont ceux-ci comme auxiliaires et conseillers indispensables dans leur ministère et dans leur fonction de docteurs, de sanctificateurs et de pasteurs du Peuple de Dieu 34. C’est ce que proclament avec force, déjà depuis les premiers temps de l’Eglise, les documents liturgiques, qui demandent solennellement à Dieu de répandre sur celui qui est ordonné prêtre * « l’esprit de grâce et de conseil, afin qu’il assiste et gouverne le peuple avec un coeur pur 35 », de même qu’au désert l’esprit de Moïse fut communiqué à soixante-dix hommes prudents 36, « avec l’aide desquels il put facilement gouverner les multitudes innombrables du peuple 37 ». À cause de cette communion dans le même sacerdoce et ministère, les évêques considéreront les prêtres * comme frères et amis 38, et auront à coeur leur bien matériel, mais surtout spirituel, selon leurs possibilités. En effet, c’est avant tout à eux qu’incombe la lourde responsabilité de la sainteté de leurs prêtres 39 : ils apporteront donc leurs soins les plus attentifs à la formation permanente de leur presbyterium40. Qu’ils les écoutent volontiers, bien plus, qu’ils les consultent et qu’ils discutent avec eux de ce qui a trait aux exigences du travail pastoral et au bien du diocèse. Pour que cela devienne effectif, on constituera, de la manière la mieux adaptée aux circonstances et aux besoins actuels 41, et selon des formes et des normes à déterminer par le droit, un conseil ou sénat de prêtres représentants du presbyterium42, qui, par ses conseils, puisse aider efficacement l’évêque pour le gouvernement du diocèse.

Les prêtres *, prenant en considération la plénitude du sacrement de l’ordre dont sont revêtus les évêques, respecteront en eux l’autorité du Christ, Pasteur suprême. Ils seront donc attachés à leur évêque dans une charité et une obéissance sincères43. Cette obéissance sacerdotale, pénétrée d’esprit de coopération, est fondée sur la participation même au ministère épiscopal, qui est conférée aux prêtres * par le sacrement de l’ordre et la mission canonique 44.

L’union des prêtres * avec les évêques est d’autant plus exigée de nos jours que pour diverses raisons, à l’époque actuelle, les initiatives apostoliques doivent nécessairement non seulement revêtir des formes multiples, mais encore dépasser les limites d’une seule paroisse ou d’un seul diocèse. Aucun prêtre * n’est donc en état d’accomplir convenablement sa mission isolément et en quelque sorte individuellement, mais seulement en unissant ses forces à celles des autres prêtres *, sous la conduite de ceux qui président à l’Église.

32 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 28, AAS 47 (1965), p. 35 (voir plus haut p. 112-114).
33 Cf. le texte dit Constitution ecclésiastique des Apôtres XVIII : les prêtres sont symmystai [coparticipants des mystères] et synepimachoi [compagnons de lutte] des évêques (éd. Th. Schermann, Die allgemeine Kirchenord- nung, I, Paderborn, 1914, p. 26 ; A. Harnack, T.u. U., II, 5, p. 13, n. 18 et 19 ; Pseudo-Jérôme, Des sept ordres de l’Église : « dans la bénédiction, ils sont participants des mystères avec les évêques » (éd. A. W. Kalff,, Würzbourg, 1937, p. 45) ; Isidore de Séville, Des fonctions ecclésiastiques II, chap. VII : « Ils sont à la tête de l’Égli se du Christ ; dans la consécration des divins corps et sang, ils sont associés aux évêques, de même que dans l’enseignement du peuple et la fonction de prédication » (PL 83, 787).
34 Cf. Didascalie II, 28, 4 éd. F. X. Funk, p. 108, Constitutions apostoliques, II, 28, 4 ; ibid., II, 34, 3 p. 109 et 117 (
SC 320).
35 Constitutions apostoliques, VIII, 16, 4, éd. F. X. Funk, I, p. 522, 13 (SC 336) ; cf. Abrégé des Const. Apost. VI, ibid., II, p. 80, n. 3-4 ; Testament du Seigneur : « donne-lui l’Esprit de grâce, de conseil et de générosité, l’esprit du presbytérat [...] pour aider et gouverner ton peuple dans l’activité, dans la crainte de Dieu, dans la pureté de coeur » (d’après trad. I. E. Rahmani, Mayence, 1899, p. 69). De même, dans La Tradition apostolique, éd. B. Botte, la Tradition apostolique de saint Hippolyte, Münster-en-W., 1963, p. 20.
36 Cf. Nb 11, 16-25.
37 Pontifical romain, Préface consécratoire des prêtres [trad. Jounel, Tes Ordinations, Paris-Tournai, 1963, p. 104] ; ces paroles se trouvent déjà dans les sacramentaires léonien, gélasien et grégorien. On en trouve de semblables dans les liturgies orientales : cf. Trad. apost. : « Regarde ton serviteur ici présent, et accorde-lui l’esprit de grâce et de conseil, afin qu’il aide les prêtres et gouverne ton peuple avec un coeur pur, comme tu avais regardé le peuple que tu t’étais choisi et avais ordonné à Moïse de choisir les anciens que tu avais remplis de ton esprit que tu avais donné à ton serviteur » (d’après l’ancienne version latine de Vérone, éd. B. Botte, La Tradition apostolique de saint Hippolyte. Essai de reconstruction, Münster-en-W., 1963, p. 20) [trad. B. Botte SC 11, Paris, 1946, p. 38] ; Const. apost. VIII, 16, 4 (éd. Funk 1P 522,16-17 SC 336) ; Abrégé de la Const. Apost., VI (éd. Funk, II, p. 5-7) ; Testament du Seigneur (trad. latine, I. E. Rahmani, Mayence, 1899, p. 69) ; Euchologe de Sérapion XXVII (éd. Funk, Didascalia et Constitutiones, II, p. 190, 1-7) ; Rite d’ordination de la liturgie maronite (trad. latine H. Denzinger, Ritus Orientalium II, Würzbourg, 1863, p. 161). Parmi les Pères, on peut citer : Théodore de Mopsueste, Sur 1 Tm 3, 8 (éd. Swete, II, p. 119-121) ; Théodoret, Questions sur les Nombres, XVIII ( C-380 B).
38 Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. Lumen Gentium, 21 nov. 1964, n. 28, AAS 57 (1965), p. 35 (voir plus haut p. 114).
39 Cf. Jean XXIII, encycl. Sacerdotii Nostri primordia, 1er août 1959, AAS 51 (1959), p. 576 [DC 16 août 1959, col. 1043-44] ; Pie X, exhortation au clergé Haerent animo, 4 août 1908, Pii X, Acta IV (1908), p. 237 s.


Presbyterorum Ordinis 2