Discours 1975 40


AUX PARTICIPANTS AU SYMPOSIUM DES CONFÉRENCES

ÉPISCOPALES DE L’AFRIQUE ET DE MADAGASCAR

Vendredi 26 septembre 1975


Vénérables Frères,

Notre joie est grande de vous accueillir, vous qui venez ensemble de presque toutes les régions de l’Afrique et de Madagascar pour les travaux de la quatrième Assemblée de vos Conférences Episcopales, appelées aussi Symposium. Aujourd’hui en effet, et pour la première fois, Nous vous adressons la parole en cette Cité, alors que Nous nous souvenons avoir rencontré et salué, à Kampala en 1969, plusieurs Cardinaux et Evêques de ces mêmes régions. Ce fût pour nous une source de joie, comparable à celle d’aujourd’hui. Nous ne pouvons d’abord que louer et approuver votre Assemblée, parce que pendant cette Année Sainte, grande période de renouveau et de réconciliation, vous vous êtes très volontiers dirigés vers Rome et avez décidé de traiter ici des problèmes de très grande importance. Pour le choix si opportun du lieu de votre rencontre, Nous devons remercier chacun d’entre vous, dans le vivant souvenir de l’hospitalité généreuse et débordante de charité fraternelle que vous Nous aviez alors réservée en terre d’Afrique.

En vérité, il Nous plaît de rappeler que notre voyage, sans parler des autres conjonctures favorables, se déroula à l’époque même de l’institution de votre Symposium. C’est pourquoi il est permis d’affirmer que cette réunion, dite en abréviation le SCEAM, s’est épanouie comme un fruit merveilleux à partir du travail en commun de tant de Pasteurs. Et notre présence révéla publiquement et parfaitement les liens assurément très étroits de communion et de coresponsabilité entre le Pontife Romain et les Evêques de toute l’Afrique. C’est pourquoi il Nous est agréable de commencer notre présente allocution en nous reportant à cet événement. En effet, Nous avions alors proposé des règles d’action et des conseils concernant votre charge pastorale (Cfr. AAS 61, 1969, PP 573-578), mais Nous tenons à les rappeler encore afin de revenir au grand problème de l’Evangélisation auquel vous consacrez ces journées de réflexion et de recherche. En effet, dans un esprit de renouvellement intérieur puisé aux sources de la Foi, auprès des tombeaux des Saints Apôtres qui fondèrent l’Eglise dans leur sang, proclamant et renouvelant votre parfaite communion avec le Siège Apostolique, et représentant l’Episcopat de toute l’Afrique et de Madagascar, vous vous efforcez de repenser et d’apprécier avec exactitude les besoins que la charge de l’Evangélisation fait apparaître sur ce vaste continent africain, confié à vos soins, besoins auxquels il faudra répondre très attentivement, pour éviter qu’une si grande oeuvre ne soit vaine.

La note dominante qui, tel un leit-motiv, doit marquer cette Assemblée est la Foi. Et Nous entendons la Foi dans toutes ses dimensions: la Foi dont l’Evêque doit vivre et témoigner; la Foi qu’il a mission d’éveiller, d’enseigner et de fortifier sans cesse dans son peuple, en la lui transmettant avec grand soin dans sa plénitude doctrinale et morale; la Foi qui, par son dynamisme intérieur, soude les chrétiens en communautés vivantes et en fait des apôtres de l’Evangile.

Tout ceci, que l’Eglise a rappelé avec force au deuxième Concile du Vatican (Cfr. Christus Dominus CD 12-14) nous semble affirmé ouvertement par votre présence ici et par votre colloque: à savoir que vous voulez être toujours plus conscients de la priorité qu’il faut attribuer à l’annonce de la foi et des graves devoirs qui en découlent. Malgré les multiples et difficiles problèmes qui sollicitent votre attention de Pasteurs de l’Afrique, - situations de sous-développement, disparités des classes sociales, analphabétisation, manque de ressources en personnel et en moyens matériels, etc. - toujours cependant la Foi doit demeurer le principe et le fil conducteur de votre action ainsi que le motif suprême de toute activité sociale de l’Eglise. Seule en effet la foi peut qualifier la nature, et nous dirions même la spécificité, de la mission de salut de l’Eglise, qui ne peut être ramenée purement et simplement à l’ordre temporel.

41 Certes, c’est une lourde responsabilité que vous avez reçue, vous, les membres de l’Episcopat africain, qui constituez pour la plupart la première génération de Pasteurs issus de vos peuples et de qui dépend pour une grande part la voie sur laquelle vont s’engager les générations futures.

C’est bien pour cela que, depuis des années et plus particulièrement pendant ce Symposium, vous vous posez de graves interrogations tandis que nous-mêmes nous vous encourageons vivement et avec sympathie dans cette entreprise. Comment rendre accessibles et persuasives pour les peuples d’Afrique et de Madagascar la Parole de Dieu, la doctrine de l’Eglise, les exigences de la Foi? L’Eglise qui est en Afrique n’est-elle pas tributaire d’une forme de christianisme importée qui la rend comme étrangère à ses propres populations? N’y a-t-il pas à chercher des voies nouvelles et plus adaptées, dans le domaine théologique comme dans le domaine pastoral, pour intégrer en les perfectionnant les valeurs culturelles traditionnelles de vos peuples, avec prudence cependant et avec sagesse?

Ces graves interrogations, nous les avons comprises, nous les avons bien saisies, et nous y avons déjà répondu en partie lors du Symposium tenu à Kampala.

Tout d’abord, il ne doit y avoir sur ce point aucune hésitation ni aucune crainte. Le fait même que la foi implantée dans ces pays ait pu en quelques décades faire surgir un épiscopat autochtone, éveiller de nombreuses vocations sacerdotales, susciter des communautés de fidèles fervents et généreux, donner naissance à des vocations admirables de catéchistes et porter même jusqu’au témoignage du martyre d’humbles chrétiens, tout cela n’est-il pas la marque d’un christianisme authentique?

La voie n’en reste pas moins ouverte à l’approfondissement de la recherche en ce domaine, pourvu que soient sauvegardées toutes les garanties essentielles touchant à la nature même de la foi chrétienne notamment:

a) lorsqu’il est question de la foi chrétienne, il faut s’en tenir au «patrimoine identique, essentiel, constitutionnel de la même doctrine du Christ, professée par la tradition authentique et autorisée de l’unique et véritable Eglise» (Allocution au Symposium de Kampala: AAS 61, 1969, p. 577);

b) il importe de se livrer à une investigation approfondie des traditions culturelles des diverses populations, et des données philosophiques qui les sous-tendent, pour y déceler les éléments qui ne sont pas en contradiction avec la religion chrétienne et les apports susceptibles d’enrichir la réflexion théologique;

c) il ne saurait y avoir de liberté - ou d’autonomie, comme on dit - de recherche théologique qui se situe en dehors de la «communia Ecclesiae» (Cfr. Lettre à Monseigneur Edouard Massaux, Recteur de l’Université catholique de Louvain, 13 septembre 1975: L’Osservatore Romano, 22-23 settembre 1975).

Il faut donc veiller à ce que cette préoccupation d’élaborer la théologie d’une manière adaptée à la mentalité africaine ne détourne pas ou ne ralentisse pas l’immense effort déjà entrepris pour former des communautés chrétiennes vivantes. Cet effort aboutira si, maintenant, les laïcs africains, conscients d’eux-mêmes et des exigences de la religion chrétienne, sont formés à donner le témoignage personnel et communautaire de cohérence entre la Foi et la vie.

L’Eglise en Afrique et à Madagascar ne saurait se cacher qu’elle connaît en certaines régions l’épreuve de l’affrontement à des idéologies qui menacent la fidélité de ses fils; c’est pourquoi il importe que la foi s’intériorise et se personnalise.

Enfin, Nous sommes certain, vénérables Frères, qu’après avoir renforcé au cours de ce Symposium votre volonté de communion dans l’action, vous ferez ensemble tous vos efforts non seulement pour maintenir le magnifique travail d’évangélisation du continent africain, mais aussi pour le développer, comme vous l’avez décidé l’année dernière à la clôture du Synode des évêques. De tout coeur Nous vous bénissons, ainsi que les autorités civiles de vos pays, le clergé et les fidèles de vos Eglises, en vous souhaitant toutes sortes de biens, de prospérité et de bonheur.



AUX MEMBRES DU CONGRÈS INTERNATIONAL


D’ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE


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Samedi 27 septembre 1975




C’est pour Nous une grande joie de recevoir ce matin les membres du neuvième Congrès international d’Archéologie chrétienne, à l’issue d’une semaine de travaux dont le seul programme nous a permis d’entrevoir la richesse d’érudition. Nous remercions d’abord les membres du Comité organisateur d’avoir voulu célébrer à Rome même, au cours de l’Année Sainte, le cinquantième anniversaire de la fondation de l’Institut pontifical d’Archéologie chrétienne, et nous vous remercions également, Messeigneurs, Mesdames et Messieurs, pour votre présence aujourd’hui.

Sans doute, la multitude des pèlerins qui séjournent à Rome ne nous permet pas de vous donner tout le temps que nous aurions désiré vous accorder pour célébrer aussi solennellement qu’il le mérite un tel événement. Mais ne trouvez-vous pas la meilleure des récompenses dans la joie que vous éprouvez en voyant de telles foules profiter ici, souvent sans le savoir, du labeur patient et obscur de ceux qui s’efforcent de mettre en lumière, chaque jour un peu mieux, les origines et la signification de cette Eglise de Rome, source encore aujourd’hui de renouvellement et de vie spirituelle?

C’est en tout cas pour nous la preuve que le but que vous fixait notre illustre prédécesseur le pape Pie XI en fondant, il y a cinquante ans, l’Institut pontifical d’Archéologie sacrée a été atteint, et nous voulons adresser l’expression de notre gratitude à tous ceux qui en ont été et en sont actuellement les artisans.

Votre Congrès a pris pour thème de ses travaux les monuments chrétiens antérieurs à Constantin. Son programme s’étend donc des recherches sur les monuments architectoniques qui nous révèlent entre autres les premiers lieux de culte, jusqu’aux cimetières primitifs de la chrétienté romaine. Entre ces deux pôles majeurs, vos investigations portent aussi bien sur les rites, les inscriptions, que sur tous les autres témoignages qui nous restent de cette époque, des manifestations très humbles mais révélatrices de l’artisanat, à la naissance d’un art dont les catacombes nous ont laissé ces expressions saisissantes qu’une de vos expositions vise à mieux faire connaître. Nous ne doutons pas que l’étude approfondie et coordonnée des divers monuments, architecturaux, épigraphiques ou littéraires, qui nous sont parvenus, ne contribue à compléter et à nuancer notre connaissance de cette époque à la fois si ancienne et si proche. Nous sommes heureux de rendre témoignage à l’importance de ces recherches; elles permettent pour leur part d’accomplir de manière sérieuse et équilibrée ce retour aux sources qui est une des exigences de notre temps.

Peu à peu se précise notre connaissance de l’antiquité chrétienne: elle nous permet d’apprécier toujours mieux l’enracinement humain et chrétien de l’Eglise des premiers siècles, particulièrement de l’Eglise romaine, et d’ouvrir ainsi à tous l’accès aux sources si riches de sa spiritualité. A ce travail austère, vous consacrez le meilleur de vous-mêmes. Nous vous en félicitons. Sans doute le temps est-il passé des vastes fresques historiques qui, tout en s’appuyant sur une grande érudition, laissaient une large place à l’intuition personnelle; mais peut-être faut-il souhaiter que d’authentiques savants continuent aussi de nos jours à prendre le temps nécessaire pour présenter au grand public chrétien les synthèses renouvelées qu’il attend.

Avez-vous besoin de nos encouragements? Nous savons que la joie de connaître, pour reprendre une expression célèbre, vous possède et que la joie de voir vos efforts peu à peu couronnés de succès porte en elle-même sa propre récompense. Au nom des foules de pèlerins que vous avez vues se presser dans les catacombes et dans les lieux sanctifiés par les premiers chrétiens et les premiers martyrs, nous voulons vous remercier. Nous recommandons au Seigneur vos travaux, vos personnes et tous ceux qui vous sont chers, et nous vous donnons de grand coeur notre Bénédiction Apostolique.



AUX SOEURS DE CHARLES DE FOUCAULD


Samedi 27 septembre 1975




Chères Petites Soeurs,

Votre visite Nous est une joie très douce! Merci à toutes et à chacune de vous! Et d’abord Nous félicitons vivement les trente-trois Petites Soeurs qui viennent de sceller leur Alliance définitive avec le Seigneur Jésus; et Nous remercions aussi leurs familles, ici présentes, d’avoir compris et favorisé la grâce incomparable de la vie religieuse. Nous saluons enfin les très nombreuses Petites Soeurs qui participent à la Session de formation spirituelle, animée par le cher Père Voillaume.

Petites Soeurs de Jésus, vous savez notre estime et notre affection! Plus que jamais, Nous vous encourageons à témoigner de Jésus-Christ! C’est Lui que tant et tant d’hommes de tous pays et de toutes conditions cherchent, bien souvent dans la nuit et le froid de l’ignorance ou de l’indifférence religieuses, de l’échec et de la pauvreté, de la souffrance et de la révolte. Oh oui, soyez la lumière, l’espérance, l’amour, la joie dont le monde a tant besoin! Et pour conserver la fraîcheur et la vigueur de votre témoignage évangélique, demeurez bien fidèles aux longues heures d’adoration silencieuse. Et sachez que Nous sommes toujours avec vous et que Nous vous bénissons de grand coeur!



AU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE LIBANAISE PRÈS LE SAINT-SIÈGE*


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Jeudi 2 octobre 1975




Monsieur l’Ambassadeur,

Nous remercions votre excellence pour les paroles pleines de noblesse qu’Elle vient de nous adresser, et nous sommes heureux de lui souhaiter la bienvenue en ce jour où Elle présente les Lettres qui l’accréditent comme Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Libanaise près le Saint-Siège.

Nous agréons avec satisfaction les sentiments dont Son Excellence le Président de la République vous a chargé d’être l’interprète auprès de nous, et nous vous remettons en retour le soin de lui faire connaître les voeux chaleureux que nous formons pour sa personne ainsi que pour l’heureux accomplissement de ses hautes fonctions au service de votre cher pays.

Vous avez rappelé, Monsieur l’ambassadeur, les liens séculaires qui unissent le Liban et l’Eglise, à travers une histoire qui remonte jusqu’à l’apôtre saint Paul, dont vous avez évoqué le souvenir avec émotion. Votre sol tient à honneur de conserver fidèlement les vestiges d’un passé si riche de souvenirs communs. Ne justifierait-il pas, à lui seul, l’intérêt particulier que nous éprouvons pour le Liban?

Vous savez cependant que notre affectueuse sollicitude a d’abord pour objet les personnes qui demeurent sur cette terre, et qui s’efforcent d’être dignes de leur glorieux héritage culturel et spirituel. Elles sont en train de vivre, hélas, des événements très graves.

Nous suivons ceux-ci avec anxiété, souffrant avec les malheureuses victimes, priant pour que soit trouvée rapidement une solution juste et agréée par chacune des parties concernées. Il faut que la paix revienne et qu’elle soit en même temps fondée sur des bases très solides. Le Saint-Siège ne ménage jamais ses efforts lorsqu’existe une situation de conflit. N’est-ce pas la mission de l’Eglise de contribuer à la paix? N’est-ce pas notre rôle de Pasteur de rappeler sans cesse les biens fondamentaux pour l’homme, et de collaborer à l’instauration, dans le monde, d’un climat qui permette de les atteindre et d’en jouir? Mais n’est-ce pas également le rôle de tous ceux qui exercent une responsabilité à l’égard de la communauté humaine, d’être des artisans de réconciliation?

Sachant que vous apportez dans votre nouvelle charge la riche expérience déjà acquise dans vos diverses fonctions passées, nous sommes certain que votre action sera fructueuse et bienfaisante, et nous nous en réjouissons. C’est donc dans cet esprit que nous désirons vous exprimer les voeux cordiaux et fervents que nous formons pour Votre Personne, Monsieur l’Ambassadeur, pour ceux qui vous sont chers, et pour toutes les populations libanaises, car elles nous sont particulièrement proches en ces jours.

*AAS 67 (1975), p.578-579.

Insegnamenti di Paolo VI, vol. XIII, p.1079-1080.

L’Attività della Santa Sede 1975, p.320.

44 L'Osservatore Romano, 3.10.1975, p.1.

L'Osservatore Romano, n.41 p.8.

La Documentation catholique n.1684 p.858.




5 octobre



UNE FÊTE DE COMMUNION ECCLÉSIALE AVEC TOUS LES MALADES DU MONDE





Nous voici parmi vous, bien-aimés fils que le Seigneur a voulu privilégier — oui, ceci est une certitude pour nous, chrétiens — en vous donnant une preuve d’amour, avec la maladie et la souffrance, en communion intime avec le mystère de sa Croix.

Le premier motif de notre rencontre est précisément ceci : vous répéter ce que vous savez déjà, parce que vous l’avez appris à l’école de la foi chrétienne et, peut-être, plus encore sous l’inspiration du Saint-Esprit qui vit dans vos coeurs : pour celui qui croit en Jésus-Christ, les peines et les douleurs de la vie présente sont des signes de grâce et non de disgrâce ; elles sont la preuve de l’infinie bienveillance de Dieu qui développe ce dessein d’amour, selon lequel, comme l’a dit Jésus « le sarment qui porte le fruit, mon Père l’émonde, pour qu’il en porte encore plus » (Jn 15,2).

Cela ne signifie évidemment pas une invitation irrationnelle à accepter passivement la maladie et à renoncer aux soins pour guérir. Nous ne pourrons jamais remercier assez le Seigneur d’avoir pourvu la nature d’énergies capables de rendre santé et vigueur aux organismes malades et concédé aux hommes la faculté de découvrir certains secrets à utiliser pour soulager leurs frères souffrants. Et nous n’exalterons jamais assez les mérites des savants, des chimistes, des chercheurs, de ceux qui, tout au long des siècles, ont trouvé et appliqué, avec un succès croissant, d’opportuns remèdes aux infirmités humaines. C’est pourquoi nous voulons saluer les médecins, leurs assistants et le personnel sanitaire ici présents a vos côtés, chers malades, et les remercier publiquement pour leur oeuvre si noble, inspirée par la charité chrétienne. Nous adressons un éloge tout spécial aux Prêtres, aux Religieux et Religieuses qui, dans un esprit éminemment chrétien consacrent toute leur vie au service de ceux qui souffrent ; et nos applaudissements vont également aux personnes et aux institutions spécialisées dans l’assistance sanitaire. Etendant, ensuite, nos salutations à tous les médecins, assistants, infirmiers et infirmières de chaque Centre sanitaire du monde entier, nous dirons plus encore : nous voyons resplendir en vous un reflet de la figure de Jésus-Thaumaturge qui, bien souvent, a défini son ministère comme une oeuvre de guérison des malades (Mt 9,12) et de consolation des affligés (Mt 11,28) ; de Jésus qui guérissait les malades qui lui étaient présentés (Mt 4,23 Mt 21,14 Lc 9,11), poussé par la tendre charité qui habitait son coeur, mais aussi par la plénitude même de sa mission salvifique qui s’adressait à tout l’homme, corps et âme.

Nous savons, en effet que, précisément en vertu de là Rédemption, tous les défauts inhérents à la nature humaine ou dérivant des plaies du péché, jusqu’à présent laissés à l’homme comme occasion pour se livrer à des pratiques d’ascétisme et de se conformer au Christ Crucifié (cf. St. Thomas, Summa Th. III, 69, 3) seront un jour effacés, lorsque Dieu essuiera toute larme des yeux : il n’y aura plus de mort, de pleur, de cri et de peine... (Ap 21,4), et le corps ressuscitera, transfiguré et rayonnant, dans sa nouvelle unité avec l’âme vivifiée dans la gloire de Dieu (cf. Rm Rm 8,11 1Co 15,42 et ss. ).



« Nous comptons sur votre prière »





Mais il nous plaît maintenant de nous adresser à vous, chers Malades et à vous aussi, vous qui les assistez, et de vous parler d’un sujet particulier qui concerne directement la célébration d’aujourd’hui. Le Sacrement de l’Onction des Malades que nous administrons aujourd’hui à quelques-uns d’entre vous, a été institué et transmis comme signe efficace de l’amour, rédempteur du Christ qui veut guérir l’homme principalement dans son esprit sans, toutefois, négliger son corps. En conférant ce sacrement, l’Eglise ne prétend certes pas de se substituer à la médecine; elle est aussi très loin des conceptions ou des pratiques pseudo-religieuses qui aient une affinité avec n’importe quelle forme de superstition. L’Église — vous le savez — agit sur un autre plan : celui, surnaturel, des sacrements qui sont les signes de l’intervention du Christ, Sauveur et Médecin divin, dans notre vie et dans nos besoins physiques et spirituels. Toutefois, le Sacrement de l’Onction revêt également une signification profondément humaine qui peut se résumer en ces paroles de Saint Paul : « Prenez part aux besoins des saints... pleurez avec qui pleure... essayez de faire le bien... » (Rm 12 Rm 13 et ss.). Et comment, devant vous, ne pas faire nôtre, aujourd’hui, l’autre grande parole de l’Apôtre : « Qui est malade, sans que je le sois moi-même ? » (2Co 11,29). Et comment oublier le témoignage spécifique que l’Apôtre Saint Jacques nous a transmis au sujet de ce sacrement ? « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytes de l’Eglise et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés ils lui seront remis. » (Jc 5,14-15).

Evidemment, dans ce sacrement également, l’Eglise considère principalement l’âme, la rémission des péchés et le développement de la grâce divine ; mais, pour autant que cela dépende d’elle, elle désire et entend apporter le soulagement et, si possible même, la guérison du malade.

Nous basant sur la parole du Seigneur, transmise par les Apôtres et animé de leurs propres sentiments de charité, nous avons récemment procédé à la réforme du rite de l’Onction des malades, afin que soit mieux mise en lumière sa finalité intégrale et que l’administration en soit facilitée et étendue — entre de justes limites — même à des cas qui ne sont pas des maladies mortelles.

45 Et voici, qu’aujourd’hui, en tant qu’humble représentant du Christ Sauveur, nous administrons un sacrement que nous recommandons une fois de plus à nos Frères et Fils — aux Evêques et aux Prêtres — auxquels sont confiés les soins pastoraux de cette partie d’élite de l’Eglise que forment précisément les malades.

Il y a toutefois un second motif qui nous a incité à cette affectueuse présence, dans l’exercice d’un ministère sacramentel si précieux. Nous voulons vous dire qu’il n’est rien qui, autant que la souffrance et, par conséquent la maladie, vécues chrétiennement (nous préférons dire : vécues, et non : supportées), insère le fidèle dans le cadre de la spiritualité que l’Année Sainte offre au monde. Rien ne les fait mieux participer à ce grand mouvement de renouvellement et de réconciliation que des millions de pèlerins ont désormais accompli, l’ayant considéré comme fondamental pour leur vie de chrétiens appelés à faire partie du royaume de Dieu. Rien ne les rend mieux aptes à recevoir les ineffables dons de grâce, de pardon et de purification qui sont tout autant des fruits du Jubilé. C’est pourquoi, déjà dans la Bulle Apostolorum Limina, par laquelle nous avons décrété l’Anne Sainte, nous avons rendu possible aux malades — comme à tous les fidèles empêchés pour raison grave de participer au pèlerinage romain — d’obtenir le don de l’indulgence s’ils s’unissent spirituellement aux pèlerins en offrant à Dieu leurs prières et leurs souffrances.

Nous savons que de très nombreux malades se sont unis à leurs frères venus se grouper près des Tombes des Apôtres, accomplissant ainsi un pèlerinage spirituel, en grande partie invisible, qui constitue sans aucun doute, un fil d’or dans la chaîne de grâce de ce prévoyant événement ecclésial. Comme nous l’avons déjà dit dans notre récent Message à tous les malades du monde « nous croyons que leur réponse généreuse constitue un des éléments essentiels du Jubilé actuel, car, de même que toute souffrance s’inscrit dans le mystère de la Croix du Christ, son acceptation cerne encore mieux, dans sa signification la plus profonde, l’esprit de pénitence qui est le propre de chaque Jubilé ».

Mais vous, chers Fils ici présents, vous ne vous êtes pas limités au pèlerinage visible. Vous avez voulu vous trouver avec nous en cette journée du « Jubilé des malades », tout près de la Porte Sainte qui signifié l’accès au Temple de la divine miséricorde, afin de mieux réaliser et manifester l’universelle association au mystère de la Rédemption qui a lieu pendant l’Année Sainte, et pour demander les grâces de la consolation et, Dieu le veuille ! de la guérison ou, tout au moins, de l’adoucissement de vos souffrances; pour demander aussi et surtout les grâces de la sanctification dans la maladie et du progrès dans la communion avec le Christ et avec son Corps Mystique. Et voilà un fait qui nous comble de joie et nous encourage dans le ministère apostolique, même au milieu des tribulations de l’époque actuelle.

Permettez-nous de vous dire que votre présence ici nous donne la certitude presque expérimentale que les forces du bien, consacrées par l’immolation avec le Christ Crucifié, agissent dans le monde pour le conduire au salut. Qu’il nous soit aussi permis d’ajouter que nous comptons sur vous, sur vos prières, sur l’offrande et la valeur de vos souffrances sur cette fervente célébration elle-même, pour espérer que dans l’intime contexte de l’humanité se produise cet assainissement intérieur qui veut dire sérénité et paix de l’âme, et sans lequel seraient inutiles la santé physique, le bien-être et toute autre satisfaction terrestre. Et s’il vous arrivait parfois de ressentir toute la faiblesse humaine qui accompagne la maladie, et, peut-être, la mélancolie de la solitude, l’insuffisance de l’assistance, ou d’autres tourments et humiliations, veuillez vous rappeler alors l’expérience merveilleuse de Saint Paul qui, affligé de « son épine dans la chair », entendit le Seigneur lui dire : « Ma grâce te suffit ; car ma puissance se déploie dans la faiblesse » (
2Co 11,8-9). Aussi pouvait-il affirmer de lui-même : « Oui, je me complais dans mes faiblesses, car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (ibid. 10). C’est cela que nous vous souhaitons de tout coeur, chers Malades, que la force du Christ soit toujours avec vous !

Nous désirons vous confier une dernière pensée parmi tant d’autres que vous nous inspirez avec l’exemple de votre foi.

Si un homme n’est jamais dans une tour d’ivoire; si nous sommes tous unis dans la solidarité naturelle qui dérive de notre appartenance commune au genre humain, à sa vocation et à son histoire ; si « toute âme qui s’élève, élève tout le monde », comme l’a dit, une âme d’élite, Elisabeth Leseur ; si, par-dessus tout, nous, disciples du Christ et membres de son Corps Mystique, sommes unis, par le lien de la charité, aux énergies qui opèrent le salut et aux mérites mêmes qui dérivent du Chef et, pour ainsi dire revivent en nous : pensez alors à ce qui arrive quand se réalise la communion dans l’offrande des souffrances ! Alors le malade peut répéter avec l’Apôtre : « Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Eglise » (Col 1,24). Oui, toute l’Eglise — et avec elle le genre humain tout entier — tire grand profit de vos douleurs transformées par le mystère de la Croix et devenues de ce fait comme un levain dans la communion des Saints.

Nous pensons que tout spécialement la confluence spirituelle aujourd’hui de tous les malades du monde catholique, dont vous êtes en quelque sorte les délégués, établit en ce moment un contact direct avec les mérites et avec les satisfactions offertes au Père par le Christ Rédempteur, de telle sorte que l’Eglise ne peut qu’en tirer un avantage spirituel immédiat, c’est-à-dire une effusion de vie nouvelle, d’unité et d’accroissement intérieur. A présent, donc, vous êtes en train d’aider, vous êtes en train de construire l’Eglise. Quelle ouverture sur le mystère de la douleur ! La fête que nous célébrons en ce moment est une fête de communion ecclésiale avec tous les malades du monde catholique !

C’est pourquoi, tant à vous, ici présents, qu’à vous malades physiquement loin, mais unis à nous dans l’onde mystérieuse de la Communion des Saints, à vous tous qui, de manière exemplaire, êtes associés au ministère de l’Eglise pour la rédemption du monde nous disons : Merci !, et nous vous le disons également au nom de nos Frères dans l’Episcopat et dans le Sacerdoce.

Oui, l’Eglise vous est reconnaissante, parce qu’elle reçoit de nombreux fruits de vos souffrances unies à celles du Christ.

Nous devons, avant de terminer, ajouter quelques mots pour les Pèlerins ici présents, qui se qualifient de manière spéciale comme « Dévots du Saint Rosaire », la belle et célèbre prière que l’Eglise Catholique, fidèle à une tradition qui remonte à Saint Dominique et qui, par la suite, a toujours joui de la faveur de nos vénérables Prédécesseurs et a toujours été cultivée par la piété des fidèles les plus fervents.

46 Nous leur exprimons notre satisfaction et nos encouragements, faisant nôtre l’exhortation si souvent répétée de notre très vénérable Prédécesseur Léon XIII qui écrivait, précisément à propos du Saint Rosaire : « Nous considérons comme très opportun, dans les circonstances présentes, de promouvoir de solennelles prières afin que la Vierge auguste, invoquée dans le Saint Rosaire, nous obtienne de Jésus-Christ, son Fils, une aide à la mesure de nos besoins » (Supr. Apostolatus, 1er sept. 1883) ; et nous nous permettons de rappeler notre propre exhortation, adressée l’an dernier (2 février 1974, n. 42) à toute l’Eglise : « au sujet du renouvellement de ce pieux exercice — la synthèse de tout l’Evangile — (Pie XII, AAS 38, 1946, p. 419) a été appelé la Couronne de la Bienheureuse Vierge Marie, le Rosaire ». Puisse la pratique de cet exercice religieux, pieux et privilégié, alimenter la foi et la piété dans chaque âme désireuse de communiquer avec le Christ, moyennant cette filiale et simple conversation avec Sa Mère, avec la Mère de l’Eglise ; qu’il puisse rallumer la sainte coutume de la prière collective, spécialement dans les familles chrétiennes et dans les Communautés religieuses, ainsi que dans les Associations catholiques, les Cliniques etc. Que la Vierge vous protège tous, Fils et Filles « persévérants dans la prière avec Marie, Mère de Jésus » (Ac 1,14).

Avec notre Bénédiction Apostolique.








AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL

DE MISSIOLOGIE

11 octobre



UN NOUVEL ÉLAN MISSIONNAIRE DANS LE RESPECT DES CULTURES LOCALES





Chers Frères et chers Fils qui participez au Congrès international de missiologie, soyez les bienvenus ! Votre rassemblement prend un relief tout particulier : à Rome même, au coeur de l’Année Sainte qui permet à des fidèles de tous les peuples de se réunir et de prier ensemble dans la même foi et chacun dans sa langue, dix ans après le décret Ad Gentes. Ce décret soulignait la nécessité d’une « nouvelle réflexion théologique », pour que la vie chrétienne soit « ajustée au génie et au caractère de chaque culture » (n. 22). N’est-ce pas ce que vous essayez de faire cette semaine, dans les nombreuses sessions minutieusement préparées, avec des maîtres renommés en matière de théologie, d’histoire et de pastorale, que nous sommes heureux de saluer ici ?

Votre programme « évangélisation et culture » veut embrasser les problèmes fondamentaux que pose aujourd’hui l’oeuvre missionnaire de l’Eglise. Puissent cette réflexion et ces confrontations apporter aux missionnaires une aide précieuse pour le discernement pastoral et un stimulant pour une évangélisation mieux adaptée ! Nous ne pouvons reprendre ce matin tous les thèmes étudiés, mais nous voulons avant tout vous manifester notre satisfaction, notre encouragement, notre confiance. Et notre message vous invite à un surcroît de foi, de réalisme, d’espérance, d’audace apostolique.

Oui, il importe d’abord de tenir ferme aux principes de la foi qui régissent la mission de l’Eglise. Autrement nous risquerions de perdre notre identité de chrétiens dans le dédale des cultures en cherchant à y adapter le message évangélique. Pour ne citer que les axes fondamentaux il faut sans cesse avoir devant les yeux le dessein de Dieu, c’est-à-dire l’alliance des fils en Jésus-Christ, par l’Esprit Saint ; considérer le Christ, source de salut pour tous; l’Eglise, sacrement universel de salut ; la charité, signe par excellence des disciples du Christ. Cette révélation, qui est avant tout celle de l’amour de Dieu pour tous les hommes, s’est faite à travers l’histoire et la culture du peuple juif, et a trouvé son achèvement par le Verbe qui s’est incarné au sein de ce peuple : ce donné primitif, consigné dans les Ecritures, demeure intangible, comme la voie voulue par la Providence. Et de même les dogmes que l’Eglise a exprimés à partir de cette Révélation. Ce noyau de la foi transcende toutes les cultures.

Et cependant la réponse de la foi à l’offre de Dieu est toujours celle d’un sujet particulier, inséré dans une culture donnée ; elle s’exprime dans une humanité concrète. Voilà pourquoi il nous faut regarder et accueillir avec réalisme toutes les situations humaines, tous les contextes culturels, qui constituent le terrain providentiel de l’évangélisation. Il s’agit d’abord de transmettre le message de la foi dans un langage adapté à chaque culture ; certes, ce message dépasse toujours ce qui est monté au coeur de l’homme (cf. 1Co 2,9) ; il peut même y rencontrer des pierres d’achoppement et demande toujours une conversion ; mais il ne s’enracine et ne produit des fruits qu’en prenant appui sur les pierres d’attente des civilisations ; toutes ces valeurs auxquelles le Christ est venu donner un sens. Le décret Ad Gentes le proclamait en des termes que nous aimons reprendre, et que vous n’avez pas manqué d’approfondir: les jeunes Eglises « empruntent aux coutumes et aux traditions de leurs peuples, à leur sagesse, à leur science, à leurs arts, à leurs disciplines tout ce qui peut contribuer à confesser la gloire du Créateur, mettre en lumière la grâce du Sauveur et ordonner comme il faut la vie chrétienne » (n. 22).

Dès lors, notre troisième mot-clef est la confiance : confiance que, parmi les hommes de tout milieu culturel, l’Esprit Saint est déjà à l’oeuvre, de façon mystérieuse, et que l’Eglise peut y naître et s’y épanouir, grâce au témoignage des chrétiens, afin que de nouveaux groupes sociaux enrichissent de leur vitalité propre le corps mystique du Christ. C’est selon la même espérance qu’il nous faut aussi chercher la volonté de Dieu et les chances de salut face aux immenses groupes humains des religions non chrétiennes, et même face aux masses sécularisées qui nous apparaissent plus près de l’athéisme que de la foi.

C’est vous dire enfin l’audace évangélique qui doit tous nous animer, évêques, prêtres, religieux, catéchistes, laïcs, tous appelés à la mission. Certes, plus on est aux avant-postes de l’Eglise, plus il faut être soucieux de l’identité de la foi, de la communion dans l’Eglise, de la Tradition. Et notre mission à nous, successeur de Pierre, nous fait un devoir d’y veiller particulièrement. Mais nous souhaitons que, forts de cette fidélité et de cette unité, tous nos Frères et Fils aillent de l’avant pour promouvoir une sage acculturation de la foi, de la liturgie, de l’organisation ecclésiale, de l’action catholique, sous la responsabilité des Pasteurs des Eglises locales, en liaison avec le Saint-Siège. En un mot, il nous faut unir la rigueur dans la foi et l’audace apostolique de Saint Paul. L’apôtre des gentils n’hésitait pas à dire « Malheur à moi si je ne prêchais pas l’Evangile » (1Co 9,16), et « Si quelqu’un vous annonce un Evangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème » (1 Ga 1, 9) ; mais il avouait aussi « je me suis fait juif avec les juifs... sans-loi avec les sans-loi... je me suis fait tout à tous » (1Co 9,20-22) ! Oui, l’Evangile est capable de produire des fruits nouveaux, dans toutes les cultures, et ici, spécialement en cette Année Sainte, nous avons de nombreuses occasions de le constater avec admiration, et de rendre grâce à Dieu.

Que l’Esprit Saint vous éclaire et vous fortifie, qu’il permette à vos travaux de contribuer à un nouvel élan missionnaire. L’Eglise a besoin d’une prospective sage et hardie en ce domaine, et l’humanité attend, sans le savoir ou sans le reconnaître, que le levain du Christ fasse lever sa propre pâte. Notre Bénédiction Apostolique vous accompagne.





AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE


SUR L’APOSTOLAT DES LAÏCS


Samedi 11 octobre 1975





Discours 1975 40