Messages 1976



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Messages 1976
3 février



MESSAGE DU PAPE





A vous tous, Frères et Fils de l’Eglise catholique !



Une fois encore, en ce dimanche consacré à la célébration de la Journée mondiale de prière pour les vocations, Nous sentons le besoin de nous adresser à vous, en esprit de communion affectueuse et confiante, non seulement pour nous associer aux supplications que vous faites monter aujourd’hui vers le Seigneur, mais aussi pour vous faire part des intentions et des pensées qui nous viennent à l’esprit.

Nous vous parlons, en effet, au nom d’une cause qui est essentielle, et donc permanente et déterminante dans la vie de l’Eglise ; Nous vous parlons en reprenant en mains le texte de l’Exhortation apostolique sur l’Evangélisation que Nous vous avons adressée à l’apogée de l’Année Sainte, dans la ferveur du réveil religieux suscité par l’événement jubilaire ; Nous vous parlons sous l’impression toujours fraîche et salutaire des paroles mêmes de la lecture évangélique de ce jour.

J’ai encore d’autres brebis... ; celles-là aussi, il faut que je les conduise ; elles écouteront ma voix (Jn 10,16). Et Nous pouvons nous demander avec Saint Paul : comment écouteront-elles si personne ne parle, si personne ne prêche et n’évangélise (cf. Rm Rm 10,14-15) ? Certes, la voix de Jésus, Verbe de Dieu, Parole vivante du Père, est toujours là ; mais il est nécessaire également — et c’est un des aspects admirables du mystère de l’Eglise — qu’il y ait des hommes et des femmes pour la reprendre et la répéter, pour la transmettre et la répandre de façon à la faire retentir devant chaque génération et sur toute la surface de la terre. Comme pour illustrer les liens étroits entre vocation et évangélisation, Jésus nous a offert en lui-même un incomparable exemple, faisant entendre sa voix parmi les siens et dans sa patrie tout au long de sa vie publique : il cheminait à travers villes et villages, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu (Lc 8,1). Il a donc été le tout premier et le plus grand évangélisateur (cf. Exhort. apost. citée, n. 7). Lorsque ensuite il a quitté ce monde, il a voulu que sa parole et son Evangile restent toujours avec nous : Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point (Mt 24,35) ; il a voulu que sa voix continue à être entendue par l’humanité : Allez par le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création (Mc 16,15). Et pour que cela puisse se réaliser, il a réuni le nouveau peuple de Dieu, qui est entre ses mains l’instrument de la Rédemption de tous les hommes et est envoyé au monde entier comme lumière du monde et sel de la terre (Const. dogm. Lumen Gentium, LG 9). Ainsi l’Eglise tout entière est missionnaire et l’oeuvre de l’évangélisation est le devoir fondamental du peuple de Dieu (Décret Ad Gentes, AGD 35).

C’est donc à nous, c’est à notre génération de croyants qu’il appartient d’écouter la voix du Seigneur et de la faire entendre, d’accueillir sa parole et de la donner, de la vivre et d’en témoigner, d’être évangélisés et d’évangéliser. Il y a là un devoir unique, sous deux aspects inséparables, comme deux actes complémentaires d’une même mission.

Maintenant, Frères et Fils, réfléchissons ensemble. Vous savez qu’il y a dans l’Eglise cette unité de mission, mais que divers sont les offices, les ministères, les services : autrement dit, il y a une variété de vocations. Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun (1Co 12,4-7).

— Dans cette variété d’appels se distingue avant tout, et d’une manière tout à fait particulière, parce qu’elle s’insère au coeur même de la prodigieuse et incessante aventure de l’évangélisation, la mission du prêtre. Etre prêtre ! Par la vertu du sacrement de l’Ordre, les prêtres sont consacrés pour prêcher l’Evangile ; participant de la charge de l’unique Médiateur qui est le Christ, ils annoncent à tous la parole de Dieu ; ils peinent à la parole et à l’enseignement, croyant en ce qu’ils trouvent, par la lecture et la méditation, dans la loi du Seigneur, enseignant ce qu’ils croient, pratiquant ce qu’ils enseignent (cf. Const. dogm. Lumen Gentium, LG 28). Coopérateurs dévoués de l’ordre épiscopal, ils doivent aussi sanctifier et guider leurs frères dans la foi, après l’avoir annoncée.

— Dans cette variété d’appels, les diacres occupent une place distincte. Etre diacre ! Les diacres sont ordonnés pour servir le peuple de Dieu, en communion avec l’Evêque et son presbyterium ; ils servent en particulier dans le ministère de la parole divine, enseignant, exhortant, évangélisant, tout en marchant selon la vérité du Seigneur (ibid., n. 29).

— Dans cette variété d’appels, il y a une place privilégiée pour les personnes consacrées par les voeux religieux. Etre une personne consacrée ! Cela signifie offrir sa vie au service de l’Evangile, souvent aux avant-postes de la mission, et proclamer la crédibilité de l’Evangile par des oeuvres de charité de tout genre et par le témoignage de la sainteté chrétienne (cf. Exhort. apost. citée, n. 69). C’est une tâche très noble qui est proposée à tous, hommes et femmes, sans distinction; c’est un champ très vaste qui s’ouvre non seulement au zèle généreux et aux capacités de travail bien connues des religieux, mais également à l’esprit de dévouement à la sensibilité particulière et à l’imagination des religieuses.

— Dans cette variété d’appels, Nous ne pouvons oublier les laïcs, qui sont, justement, appelés à collaborer avec leurs Pasteurs au service de la communauté ecclésiale, exerçant des ministères très diversifiés, selon la grâce et les charismes que le Seigneur voudra bien déposer en eux, coopérant ainsi à la mission évangélisatrice (cf. ibid., n. 73). Nous n’oublions pas non plus ceux qui veulent réaliser leur vocation de prêtres, de diacres de personnes consacrées, de laïcs, dans les conditions particulières et plus ardues de la vie missionnaire, pour annoncer directement l’Evangile du Christ Seigneur.

Alors Fils et Filles très chers, prions ensemble. Nous avons parlé de grâces et de charismes : toute vocation dans l’Eglise est un don de Dieu, et Lui seul possède le trésor et le secret de ses dons.

Il y a tant de chemins qui s’ouvrent devant nous ! Mais nous savons qu’ils resteront déserts si nous ne nous décidons pas à les parcourir. Et nous savons aussi que cette décision ne vient pas seulement du libre choix : il y faut la grâce du Seigneur, qui nous appelle, qui nous éclaire, qui nous encourage. Pour cela, nous devons maintenant prier :

Nous t’en prions, Seigneur : continue à bénir ton Eglise et à l’enrichir du don de tes vocations. Nous t’en prions : fais que beaucoup veuillent bien accueillir ta voix et continuer à réjouir l’Eglise par la générosité et la fidélité de leur réponse. Amen.

Cette invocation, dictée par les exigences accrues de l’annonce évangélique, s’élèvera aujourd’hui dans chacune des communautés ecclésiales répandues à travers le monde : paroisses et diocèses, séminaires et institutions, familles religieuses et groupes de laïcs, réunis ensemble au nom du Christ. Qu’elle soit l’expression exemplaire de l’effort solidaire de tous ceux qui ont conscience d’appartenir à un corps unique ; qu’elle soit un témoignage de communion réciproque dans la foi et dans les oeuvres. Ainsi se renouvellera, dans la maturité du vingtième siècle, la réalité réconfortante de l’Eglise naissante, lorsque tous d’un même coeur étaient assidus à la prière (Ac 1,14), et fréquentaient assidûment le Temple, tandis que, chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés (ibid., 2, 46-47).

Il y a là une invitation, et en même temps un voeu que Nous confirmons de notre Bénédiction Apostolique.



Du Vatican, le 3 février 1976.



PAUL VI Pape






3 mars



MESSAGE DU PAPE POUR LE CARÊME 1976





Chers Fils et Chères Filles,



Alors que nous sommes encore imprégnés de l’esprit et des grâces de l’Année Sainte, voici que s’ouvre le Temps liturgique du Carême ; voici le Temps privilégié de l’approfondissement spirituel où chacun est invité à s’interroger dans la prière et à agir.

Faisons la vérité en nous pour nous préparer à revivre avec l’Eglise les Mystères du Christ souffrant, mort et ressuscité pour elle et pour tous les hommes.

C’est pourquoi, Fils bien-aimés, « nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu » (2Co 6,1) qui est Amour et don de soi, et nous vous redisons la recommandation que nous présentions comme une des conclusions de l’Année Sainte : « ... Aimez vos Frères ! aimez les hommes qui ont besoin de votre amour et de votre service (cf. 1Jn 4,19-21). Ce sera la charité fraternelle et sociale, réanimée, multipliée dans les bonnes oeuvres qui non seulement témoignera de notre fidèle dévouement à l’Année Sainte, mais en démontrera tout autant la fécondité et l’actualité même au cours des années à venir... » (Allocution à l’Audience générale du 17-12-1975, L’Osservatore Romano, édition française du 26-12-1975).

Pour participer à l’instauration de la Justice et pour que l’Evangile d’Amour ait ses témoins, partagez ce que vous possédez avec ceux qui vous entourent : le vrai pauvre découvre toujours plus pauvre que lui. Et participez généreusement à l’entraide entre les Eglises en répondant à l’appel qui vous sera adressé, comme chaque année, par votre Eglise particulière afin de secourir ceux qui, loin de vous, souffrent de la faim et du dénuement.

Alors, purifiés et généreux, vous serez prêts à entrer dans une vie Pascale, une vie dans l’esprit du Seigneur Ressuscité.

C’est dans cette espérance, chers Fils et chères Filles du monde entier, que nous vous bénissons au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit.








11 avril



MESSAGE DU PAPE POUR LA DIXIÈME JOURNÉE MONDIALE DES MOYENS DE COMMUNICATION SOCIALE





Fils très chers de l’Eglise Catholique et Vous tous,

Hommes de bonne volonté !



La célébration annuelle de la « Journée des Communications sociales » constitue non seulement la réalisation d’un souhait exprimé par le Concile Vatican II (cf. Décr. Inter Mirifica, IM 18), mais elle est aussi une heureuse occasion pour rappeler à nous même, au Peuple de Dieu et à tous les membres de la famille humaine les possibilités extraordinaires et les graves responsabilités attachées à l’usage des mass-media toujours plus perfectionnés et toujours plus répandus.

Pour la dixième fois, nous intervenons en cette circonstance afin d’aider à la réflexion amorcée dans les Communautés ecclésiales sur le thème choisi, et afin d’encourager le service qui, à cet égard, peut être rendu par tous ceux qui disposent de ces puissants instruments.

Au terme de l’Année Sainte qui, pour les chrétiens, et même pour tous les hommes, a été une invitation à la réconciliation et au renouvellement intérieur, nous avons voulu accomplir, en quelque sorte, une recherche en sens inverse, c’est-à-dire une recherche en direction des valeurs humaines primordiales, qui définissent le thème particulier de cette année : « Les communications sociales face aux droits et devoirs fondamentaux de l’homme ». Notre appel s’adresse — nous semble-t-il — à ce qui est actuel et moderne, au nom de ce qui est permanent et ancien. Pour autant que la chose nous est possible, nous voudrions engager la presse et la radio, la télévision et le cinéma, et tous les autres instruments de communication, inventés par la technique et la science, pour la transmission des idées, dans une collaboration à une entreprise authentiquement bonne et donc méritoire.

Certes il s’agit de moyens, mais ceux-ci n’ont pas uniquement une fonction d’instruments ; s’ils servent à établir des contacts et à transmettre des messages, ils se prêtent encore, non seulement à la détente et à la distraction, mais ils sont aussi et surtout des instruments éducatifs et, comme tels, susceptibles d’être élevés à une plus haute fonction de caractère didactique et formatif. Qui ne sait, par exemple, que dans tant de Pays ils prennent en charge l’enseignement scolaire, avec une efficacité éprouvée, soit dans un rôle de substitution soit dans un rôle de complémentarité, contribuant ainsi à l’alphabétisation et à l’instruction des anciennes et nouvelles générations ? C’est parce qu’elle reconnaît à ces moyens une telle capacité, que l’Eglise propose pour eux un objectif plus élevé et assigne à ceux qui les utilisent une fonction encore plus noble et urgente: celle de servir la cause des droits et des devoirs primordiaux de l’homme.

Nous observons, en effet, que dans l’une ou l’autre partie du monde se renouvellent des situations où l’homme doit être protégé pour obtenir et exercer des droits qui pourtant lui sont naturels et, tandis que nombre de ces cas douloureux sont portés à la connaissance de l’opinion publique, d’autres, non moins douloureux, sont passés sous silence ou reçoivent même une justification.

De quels droits s’agit-il ? Est-il nécessaire de les rappeler encore ? Voyons-les rapidement : le droit à la vie, à l’étude, au travail, avant tout le droit à la naissance, à la procréation responsable ; et ensuite le droit à la paix, à la liberté, à la justice sociale ; et encore le droit de participer aux décisions qui ont une incidence sur la vie de chaque homme et sur la vie des peuples, comme le droit de professer et de témoigner individuellement et collectivement sa propre religion, sans discrimination ou sanction.

A chacun de ces droits correspondent des devoirs aussi nombreux et aussi importants, et nous les affirmons avec une égale vigueur et une même détermination car, toute séparation des droits, des devoirs correspondants serait cause de déséquilibre et aurait des répercussions négatives pour la vie sociale. Pour cette raison il convient de rappeler que la réciprocité entre droits et devoirs est essentielle : les seconds découlent des premiers et vice-versa. C’est dans cette perspective d’équilibre que les moyens de communication sociale se retrouvent pleinement pour refléter la réalité humaine dans l’information ou dans les spectacles, contribuant ainsi au progrès de la civilisation.

Réaffirmant l’importance de ces principes, nous ne sommes pas stimulé seulement par des motifs humanitaires : notre foi nous fournit des raisons encore plus valables. Dans le mystère du Verbe incarné nous reconnaissons le fondement de l’éminent respect et de la valeur de l’homme, alors que dans tout l’Evangile nous trouvons la proclamation la plus autorisée de ses droits et devoirs. Car le Verbe s’est fait chair et Il a établi sa demeure parmi, nous (Jn 1,14), et Il nous a laissé, en commandement nouveau, celui de l’amour réciproque, selon le modèle de son propre amour (cf Jn 15,12) ; l’Eglise sait et doit rappeler à tous que toute atteinte aux droits de l’homme et toute omission des devoirs correspondants sont, à titre égal, une violation de cette loi suprême. En tout être humain qui souffre parce que ses droits sont foulés aux pieds ou parce qu’il n’a pas été formé au sens de ses propres devoirs, se retrouve la passion du Christ qui se prolonge à travers les temps. Un professionnel chrétien des communications sociales ne peut ignorer cette prospective qui découle de sa propre foi.

Certes la préoccupation de l’Eglise pour le respect des droits humains et pour la pratique des devoirs qui en découlent n’est pas nouvelle : nous en donnons un fréquent témoignage dans notre enseignement, comme l’ont fait du reste nos Prédécesseurs. Mais dans le présent message il nous plaît de rappeler les devoirs spécifiques que les moyens de communication sociale ont par rapport aux droits et devoirs fondamentaux de l’homme. Parmi ceux-ci — et la civilisation moderne l’a indubitablement mis en grande évidence — il en est un qui relève presque totalement des moyens de communication : le droit à une information loyale et complète. Nous dirons même que la connaissance exacte de la part des hommes de leurs propres droits et devoirs, dépend en grande partie de l’action d’information et de formation des moyens de communication sociale. Il est donc facile de se rendre compte des responsabilités qui incombent à tous ceux qui travaillent dans ce domaine complexe.

Nous avons à coeur de signaler, à ce sujet un phénomène qui désormais se renouvelle avec une fréquence lourde de menaces en différentes parties du monde : les droits fondamentaux de l’homme sont refusés non seulement par un exercice arbitraire de la violence, mais sous forme de réponse donnée à des désirs provoqués artificiellement dans l’opinion publique au point de présenter comme une revendication de droits ce qui, en réalité, n’en est qu’une flagrante oppression.

Nous ne voulons pas affirmer que les moyens de communication sociale peuvent parfois devenir les uniques responsables de semblables distorsions. Mais on ne peut cependant pas nier qu’ils peuvent avoir une notable influence dans la manipulation des idées, des éléments, des valeurs et des interprétations, dans la façon d’atténuer la capacité critique de vastes couches de la population, en exerçant une espèce d’oppression — pour ainsi dire — culturelle, en proposant ou suscitant seulement les aspirations auxquelles on a l’intention de répondre.

Nous pensons que là où cela se produit, une grave atteinte est portée aux valeurs les plus sacrées de la personne humaine, qui est une créature libre, formée à l’image de Dieu. Aucun message transmis ne peut se désintéresser de la personne de l’homme, ou lui imposer une façon de penser et de vivre en opposition avec la dignité qui lui est propre ou la dissuader de développer les tendances positives qu’elle porte en elle-même, ou lui interdire d’affirmer ses droits authentiques et d’accomplir simultanément ses devoirs. Avant de dominer les éléments, l’homme est tenu — et c’est une de ses aspirations profondes — à se dominer lui-même et à agir avec responsabilité. Cette exigence spirituelle devra être respectée et, plus encore, aidée par l’usage loyal des moyens de communication sociale.

Au nom de ce service de l’homme qui est partie essentielle de la mission que le Christ nous a confiée, nous adressons notre paternelle exhortation afin que ces moyens se mettent vraiment au service de tous les droits et devoirs fondamentaux de l’homme et en assurent la défense :

Aux Autorités publiques nous demandons de favoriser la communication sociale de la culture ; nous demandons le respect des faits et des opinions ; nous demandons la recherche exacte de la vérité qui révèle à l’homme ce qu’il est réellement devant ses frères et devant Dieu ; nous demandons qu’une telle recherche se traduise par une attitude de déférente et clairvoyante attention en vers les valeurs suprêmes de la personne.

— A ceux qui travaillent dans le secteur des mass-media, nous demandons la cohérence entre leur pensée et leur vie, quand ils présentent les nouvelles et en donnent l’interprétation ; qu’ils expriment sans équivoque de quel idéal de vie ils s’inspirent, et qu’ils ne se laissent pas conditionner par des desseins de « manipulation » à l’égard des usagers, mais qu’ils préfèrent toujours l’amour et le service des hommes plutôt que la faveur de la popularité et des avantages économiques.

— A ceux qui sont les bénéficiaires des moyens de communication, nous demandons de se former à un sens critique attentif, grâce auquel ils sachent accueillir, encourager, soutenir moralement et matériellement les personnes, les organes porteurs de l’information, les films qui défendent les droits de l’homme et le forment à ses devoirs ; et qu’ils sachent, en même temps, se défendre contre les agressions ou les séductions en opposition à la vérité objective et la dignité humaine. Nous leur demandons d’évaluer avec droiture ce qu’ils reçoivent et de se rendre capables d’intervenir sur les moyens de l’information, par d’opportunes initiatives particulières ou collectives. Par la force de leur choix, les lecteurs, les spectateurs, les auditeurs auront toujours le mot décisif sur l’avenir des instruments de communication ; il y a là une responsabilité que trop souvent ils ignorent.

De son côté l’Eglise ne revendique, dans ce domaine, aucun privilège, mais elle réaffirme son droit-devoir d’être présente — avec sa longue et universelle tradition historique, culturelle et, surtout, religieuse et éducative — dans le secteur des moyens de communication sociale à gestion publique ou privée et, si cela est nécessaire, avec la possibilité d’utiliser ses propres moyens, en raison non, seulement de son devoir primordial de communauté évangélisatrice, mais aussi de son devoir d’affirmation des droits humains, qui la rendent — comme par le passé — promotrice du développement intégral de l’homme. Et en effet, son premier devoir de prêcher l’Evangile à toutes les créatures (Mc 16,15), avec la mission annexe d’être artisan de civilisation, lui impose d’assumer son propre rôle, avec le concours de toutes les formes modernes possibles de communion entre les hommes.

Avec le souhait que les moyens de communication sociale offrent leur apport positif à la promotion des droits et à la connaissance des devoirs de l’homme, nous accordons de tout coeur notre Bénédiction Apostolique à tous ceux qui prêteront leur collaboration pour atteindre un but si élevé, si difficile, mais également si fascinant pour le meilleur avenir de la famille humaine en route désormais vers l’an 2000.



Du Vatican, le 11 avril de l’année 1976, treizième de notre Pontificat.



paulus PP. VI






14 avril



MESSAGE DE PAUL VI POUR LA JOURNÉE MISSIONNAIRE



(24 octobre 1976)



Vénérables Frères et très chers Fils !



Dans le cadre des principales célébrations de l’Eglise prévues pour cette année, une place particulièrement importante pour sa profonde signification pastorale revient assurément à la Journée Missionnaire Mondiale, qui fut instaurée voilà cinquante ans par notre Prédécesseur Pie XI le 14 avril 1926 et aura lieu, comme toujours, le dernier Dimanche d’Octobre.

Accueillie dès le début avec un intérêt et une ferveur extraordinaires par tout l’Episcopat, secondé généreusement en cela par le clergé, les religieux et les fidèles, cette Journée a procuré à l’Eglise des fruits consolants et abondants non seulement en ce qui concerne l’apostolat missionnaire direct, mais aussi pour ce qui est de la conservation et de l’accroissement de la foi tant au sein des Eglises anciennes que dans celles de fondation récente.

Suivant les intentions de son Promoteur, la Journée annuelle vise surtout à la formation de la conscience missionnaire de tout le Peuple de Dieu, tant des individus que des communautés ; au soin des vocations missionnaires ; à l’augmentation progressive de la coopération, spirituelle et matérielle ; à l’activité missionnaire dans toute sa dimension ecclésiale.

Nous-même, depuis notre élévation au Suprême Pontificat et à l’exemple de nos Prédécesseurs, avons cherché par notre autorité, nos exhortations et nos conseils à donner le plus d’efficacité possible à cet événement, convaincu de remplir là un devoir sacré. En cette année jubilaire, nous désirons avancer notre exhortation habituelle pour la célébration du Dimanche des Missions au jour même de son institution, qui tombe précisément le 14 avril.

Universalisme missionnaire du Peuple de Dieu





Dans le Message qu’en 1972 nous avons adressé au Cardinal Alexandre Renard, Archevêque de Lyon, à l’occasion du Congrès missionnaire célébré dans cette ville, nous rappelions déjà la nécessité de donner toujours plus d’importance à la célébration de cette grande Journée. Ces journées sérieusement préparées, disions-nous, permettent aux chrétiens de porter un regard neuf sur les missions... et d’envisager l’évangélisation locale et l’évangélisation lointaine comme intégrées dans une même pastorale missionnaire dont la source unique est le Christ (AAS 64, 1972, p. 732).

Nous désirons vivement qu’en 1976 la célébration de cette Journée ait un relief spécial, moyennant une catéchèse approfondie et étendue sur l’universalisme missionnaire de l’Eglise. Ce thème très important constitue l’un des principaux sujets doctrinaux de tout le Concile Vatican II, comme aussi du récent Synode des Evêques et de Notre Exhortation Apostolique Evangelii nuntiandi née de lui.

C’est précisément la diffusion parmi le Peuple de Dieu de la doctrine sur l’universalisme missionnaire qui fut la première et la plus importante finalité assignée à cette Journée, définie dès ses débuts dans un document public du Saint-Siège nommé « La Grande Journée de la Catholicité » (cf. Lettre du Card. Van Rossum, Préfet de Propaganda Fide, aux Evêques d’Italie, 1926). Ce même universalisme a constitué également le thème fondamental de toutes nos Exhortations pastorales adressées au peuple chrétien, à l’occasion de la Journée missionnaire d’Octobre.

L’universalisme missionnaire affleure continuellement dans l’Evangile. Ce qui n’a rien d’étonnant, puisque l’Evangile est le résumé des actes et des paroles du Fils de Dieu, envoyé par le Père dans le monde pour réaliser ses desseins de salut universel. Aussi est-ce impossible que tout ce que le Christ a fait, toutes les paroles qu’il a prononcées ne soient pas en relation directe avec sa mission de Rédempteur de tous les hommes.

Dans toutes les pages de l’Evangile, nous rencontrons des perspectives toujours nouvelles, lumineuses et profondes, touchant l’universelle mission de salut du Christ, transmise à l’Eglise qu’il a fondée. Nous ne devons pas oublier que cette mission doit constituer un centre doctrinal et dynamique de toute la pastorale ecclésiale malgré la diversité des temps ainsi que des circonstances historiques et ambiantes. Cela veut dire que cette loi, de caractère permanent et universel, devra être appliquée concrètement par l’Eglise aux hommes de chaque génération.

Nous devons néanmoins reconnaître à ce propos que, à près de deux mille ans de la fondation de l’Eglise, la situation religieuse actuelle de l’humanité ne paraît pas correspondre à l’efficacité de cette action apostolique, tendant à appliquer le mandat reçu. De son temps déjà, Saint Paul se demandait pourquoi tant d’hommes ne croyaient pas en Jésus-Christ ; mais, au lieu d’en attribuer la responsabilité à l’obstination des païens ou à leurs fausses croyances, il mettait en cause le peu d’engagement apostolique des chrétiens : « Et comment croire en Lui (le Christ) sans en avoir entendu parler ? Et comment en entendre parler sans prédicateur ? Et comment prêcher sans être d’abord envoyé ? Ainsi la foi naît de l’écoute et l’écoute de la parole du Christ » (Rm 10,14 ss.).

Ceci est l’un des grands mystères dont le contenu est réservé au Seigneur. Nous ayant appelés à faire partie du peuple de Dieu et ayant voulu nous faire les destinataires de son plan universel de salut, Il nous a fait un honneur inestimable, mais en même temps nous a investis d’une terrible responsabilité. En faisant de l’Eglise un sacrement de salut, Il l’a certes dotée de tous les moyens nécessaires pour le plein accomplissement de sa mission transcendante ; mais dans ses insondables desseins Il a décidé que ces moyens de salut, efficaces parce que divins, dépendraient en quelque sorte pour leur application de notre zèle plus ou moins, grand, c’est-à-dire qu’ils seraient conditionnés par notre volonté plus ou moins généreuse, par notre fragile correspondance et, à la limite, par nos péchés eux-mêmes.

Nous pourrions aussi répondre que la situation religieuse du monde moderne serait différente si tous les chrétiens avaient maintenu vivace en leur coeur l’amour du Christ et de leurs frères et s’étaient plus engagés à diffuser l’Evangile dans le monde entier pour être fidèles à la consigne du Christ. Oui, nous pouvons trouver, dans les pages de l’histoire, des peuples qui se sont volontairement fermés à l’Evangile ou qui ont persécuté violemment l’Eglise déjà implantée chez eux ; mais nombreuses sont aussi les pages — se référant à tous les temps — qui attestent des omissions et des égoïsmes par quoi a été retardée ou gravement compromise l’oeuvre de l’évangélisation.

Dans notre Exhortation déjà citée Evangelii nuntiandi, nous avons indiqué en particulier la division entre les chrétiens, qui — ce sont les paroles du Concile Vatican II — nuit à la cause très sacrée de la prédication de l’Evangile à toute créature et pour beaucoup ferme l’accès à la foi (Décret Ad Gentes, AGD 6).

Responsabilité missionnaire de tout le Peuple de Dieu





Tous les membres de l’Eglise indistinctement doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’oeuvre de l’évangélisation (Décret Ad Gentes, AGD 36). L’esprit missionnaire et l’esprit catholique ne font qu’un, ainsi l’a affirmé l’importante Encyclique Fidei Donum de Pie XII (AAS 49, 1957 p. 237). « La catholicité, continue-t-elle, est la note principale de l’Eglise, au point qu’un chrétien n’est pas vraiment attaché et dévoué à l’Eglise s’il n’est pas également attaché et dévoué à son universalité, désirant qu’elle s’implante et qu’elle fleurisse en tous lieux de la terre » (ibidem). Ces deux conditions essentielles pour l’esprit vraiment catholique sont bien dignes d’être rappelées en prévision de la prochaine Journée d’Octobre.

Dans notre Lettre Apostolique Graves et increscentes sur l’Union Pontificale Missionnaire, nous avons rappelé à tous les prêtres, religieux et religieuses du monde que c’est un devoir précis et grave d’aider le peuple de Dieu à acquérir une conscience droite et complète de l’Eglise en tant que corps vivant formé de membres divers unis entre eux... ; à apprendre à penser et à agir comme parcelles, comme fils et frères de cette communauté ecclésiale... ; à prendre pleinement conscience du mystère de l’Eglise et qu’ainsi se crée un esprit missionnaire dynamique (AAS 58, 1966, PP 753-754). En effet : Rien de ce qui appartient à l’Eglise n’est ou ne doit être étranger au chrétien ; car de même que la foi de chacun est la foi de l’Eglise universelle et sa vie surnaturelle la vie propre de toute l’Eglise, ainsi les consolations et les peines de l’Eglise seront ses peines et ses consolations ; de la même façon, les préoccupations et les perspectives universelles de l’Eglise doivent être celles des chrétiens dans leur vie quotidienne (Encycl. Fidei Donum, p. 238).

Une telle responsabilité missionnaire de dimension universelle est, d’autre part, en parfait accord avec les exigences missionnaires universelles émanant d’une des notes principales de l’Eglise, qui est la catholicité ; du Baptême et de la Confirmation ; de la liturgie et, notamment de la célébration eucharistique ; de la très grave responsabilité missionnaire du Pape et des Evêques ; de l’enseignement pontifical large, répété et ne touchant le devoir de coopérer à l’activité missionnaire de l’Eglise ; enfin des documents du Concile Vatican II.

Primauté de la coopération missionnaire universelle





Cette coopération de caractère universel n’est pas seulement un devoir de tout le peuple de Dieu, mais un devoir prioritaire comparé à toute autre forme de coopération particulière, devoir qui embrasse, outre chaque membre du Corps Mystique, toutes les communautés et institutions ecclésiales. Il correspond par analogie à l’exigence primordiale et inéluctable de chaque cellule d’un organisme vivant : celle de contribuer au maintien, au développement et au perfectionnement de tout l’être. C’est seulement dans cette coopération à la plénitude de l’ensemble que chaque membre trouvera la garantie de son salut, de sa croissance et de sa perfection.

Le Décret Ad Gentes, quand il parle de l’aide missionnaire, apportée par une Eglise particulière à une autre, l’approuve et la recommande ; mais il ajoute un important avertissement : Il sera très utile, pourvu qu’on ne laisse pas de côté l’oeuvre missionnaire universelle, de rester en contact avec les missionnaires sortis de la communauté elle-même, ou avec une paroisse ou un diocèse de mission, afin que devienne visible la communion entre les communautés et que cela tourne à l’édification mutuelle (N. 37 ; cf. Exhort. Apost. Evangelii nuntiandi, N. 61-64).

La Journée Missionnaire expression d’une évangélisation permanente





Beaucoup de chrétiens croient qu’il est suffisant, pour satisfaire à leur devoir missionnaire, de faire des prières et des aumônes le Dimanche des Missions. Cela montre qu’on ne comprend pas bien le vrai sens de cette Journée, car il s’agit d’un devoir né de la nature même de l’Eglise et ... s’imposant constamment à notre conscience — comme s’impose à nous chaque jour l’obligation de l’amour fraternel — même si un seul jour de l’année est consacré de façon spéciale à cette fin.

Dans le Motu Proprio Ecclesiae Sanctae, où sont fixées les règles d’application de certains décrets conciliaires à la pratique pastorale, nous avons déjà inclus cette note importante relative à la Journée en question : Pour intensifier l’esprit missionnaire dans le peuple chrétien, on doit recommander prières et sacrifices quotidiens, de manière à ce que la célébration de la Journée Missionnaire annuelle soit une manifestation spontanée de cet esprit (III, 3).

Les O.P.M. expression principale et permanente de la coopération missionnaire de tout le peuple de Dieu





Nous voulons terminer ce Message en présentant une fois encore les Oeuvres Missionnaires comme porteuses de cet universalisme missionnaire, qui oblige — comme nous l’avons déjà dit — tous les membres de l’Eglise, au niveau personnel et collectif.

C’est en effet l’universalisme missionnaire qui les a distinguées depuis le début et qui a poussé le Saint-Siège à les élever à la dignité d’Oeuvres Pontificales, précisément dans le sens d’instrument officiel de l’Eglise pour la coopération missionnaire du peuple de Dieu. Cet universalisme et ce titre ont fourni au Concile Vatican II l’occasion de les déclarer aussi instrument principal des Evêques pour l’action pastorale qu’ils déploient en faveur des missions.

Pourtant, ce n’est pas à cause d’un privilège concédé gracieusement par la hiérarchie ecclésiastique que les Oeuvres Missionnaires doivent passer avant la coopération missionnaire particulière ; c’est un titre qui découle de leur nature même et de leur fin spécifique. Il s’agit d’oeuvres qui sont nées, ont été structurées et se sont développées dans le but précis de coopérer à toute l’activité missionnaire de l’Eglise selon ses multiples nécessités, y pourvoyant sur la base d’un plan lucide tenant compte de la vision d’ensemble des problèmes. A cause de cela elles ont pleinement raison de recevoir l’aide de tout le peuple de Dieu, qu’il s’agisse des individus ou des diverses institutions.

Ce mode de coopération à l’activité missionnaire de l’Eglise embrasse tous ceux qui en font partie, depuis le Pape jusqu’au dernier des fidèles... Chaque Evêque, chaque Prêtre, chaque Fidèle, même s’il s’adonne à quelque activité d’apostolat missionnaire directement ou indirectement dans un secteur particulier, doit aussi collaborer à l’activité générale de l’Eglise, c’est-à-dire aux Oeuvres Pontificales, lesquelles, tout en étant les Oeuvres du Pape, sont aussi celles de tout l’Episcopat et de tout le peuple de Dieu (Message de la Journée Missionnaire Mondiale de 1968).

Ces Oeuvres cherchent avec sollicitude à traduire dans la réalité la devise pleine de sens de l’un des plus efficaces promoteurs de l’universalisme missionnaire au XX° siècle, le Père Paul Manna, devise gravée sur sa tombe : l’Eglise entière pour le monde entier.

La même finalité universelle de ces Oeuvres les pousse, d’autre part, à mettre en action tous les moyens paraissant efficaces pour éduquer le Peuple de Dieu dans un authentique esprit missionnaire universel ; pour promouvoir, dans leur variété multiforme, les vocations missionnaires ; pour développer de manière permanente la charité sous son double aspect, spirituel et matériel, toujours à l’enseigne de la plus entière catholicité (Message pour la Journée Missionnaire Mondiale de 1974).

A l’une de ces Oeuvres précisément, celle de la Propagation de la Foi, revient le mérite d’avoir proposé à S.S. le Pape Pie XI, en 1926, l’heureuse l’initiative d’ordonner la Journée annuelle en faveur de l’activité missionnaire de l’Eglise. C’est elle, encore, qui a reçu la lourde charge de promouvoir et d’organiser, avec le concours des autres Oeuvres Pontificales et sous la direction des Evêques respectifs, cette Journée, comme aussi celle de répartir équitablement entre les Missions les offrandes recueillies à cette occasion de la charité du monde catholique.

Nous désirons vivement qu’en cette année cinquantenaire les Oeuvres Pontificales Missionnaires acquièrent un vigoureux accroissement, tant au sein des Eglises d’antique tradition chrétienne que dans celles de fondation plus récente. Grâce à ces Oeuvres, chaque Evêque obtiendra, facilement et efficacement, que tout son diocèse, avec lequel il ne fait qu’un (Décret Ad Gentes, AGD 38), prenne conscience de sa responsabilité en vue de la coopération à la mission universelle de l’Eglise ; en même temps, elles-mêmes deviendront une sûre garantie pour un profond renouveau de la vie chrétienne.

Dans l’espoir que notre exhortation trouvera une réponse généreuse de tous les Frères et Fils répandus dans le monde, nous leur exprimons dès maintenant notre paternel remerciement et, en gage des faveurs célestes, leur accordons la Bénédiction Apostolique.



Du Vatican, en ce cinquantenaire de l’institution de la Journée Missionnaire Mondiale, 14 avril 1976, 13ème année de notre Pontificat.



paulus PP. VI






18 avril




Messages 1976