Romains (LIT) 9

CHAPITRE 9

9 1 C'est la vérité que je dis dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience m'en rend témoignage dans l'Esprit Saint :
2
j'ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante.
3
Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ :
4
ils sont en effet Israélites, ils ont l'adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses de Dieu ;
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ils ont les patriarches, et c'est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni pour les siècles. Amen.
6
Cela ne veut pas dire que la parole de Dieu a été mise en échec, car ceux qui sont nés d'Israël ne sont pas tous Israël.
7
Et tous ceux qui sont la descendance d'Abraham ne sont pas pour autant ses enfants, car il est écrit : C'est par Isaac qu'une descendance portera ton nom.
8
Autrement dit, ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés comme descendance.
9
Car telle est la parole de la promesse : À la même époque, je reviendrai, et Sara aura un fils.
10
Et ce n'est pas tout ; il y a aussi Rébecca : elle ne s'était unie qu'à un seul homme, Isaac notre père.
11
Ses enfants n'avaient pas encore été mis au monde, et n'avaient donc fait ni bien ni mal ; or, afin que demeure le projet de Dieu qui relève de son choix
12
et ne dépend pas des œuvres mais de celui qui appelle, il fut dit à cette femme : L'aîné servira le plus jeune,
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comme il est écrit : J'ai aimé Jacob, je n'ai pas aimé Ésaü.
14
Que dire alors ? Y a-t-il de l'injustice en Dieu ? Pas du tout !
15
En effet, il dit à Moïse : À qui je fais miséricorde, je ferai miséricorde ; pour qui j'ai de la tendresse, j'aurai de la tendresse.
16
Il ne s'agit donc pas du vouloir ni de l'effort humain, mais de Dieu qui fait miséricorde.
17
En effet, l'Écriture dit au Pharaon : Si je t'ai suscité, c'est pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit proclamé sur toute la terre.
18
Ainsi donc, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.
19
Alors tu vas me dire : « Pourquoi Dieu adresse-t-il encore des reproches ? Qui, en effet, a pu s'opposer à sa volonté ? »
20
Mais toi, homme, qui es-tu donc, pour entrer en contestation avec Dieu ? L'œuvre dira-t-elle à l'ouvrier : « Pourquoi m'as-tu faite ainsi ? »
21
Le potier n'est-il pas maître de son argile, pour faire avec la même pâte un objet pour un usage honorable et un autre pour un usage méprisable ?
22
Et si Dieu, voulant manifester sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience des objets de colère voués à la perte,
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s'il l'a fait, n'est-ce pas aussi pour faire connaître la richesse de sa gloire en faveur des objets de miséricorde que, d'avance, il a préparés pour la gloire ?
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Ces objets de miséricorde, c'est nous, qu'il a appelés non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les nations,
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comme précisément il le dit dans le livre du prophète d'Osée : Celui qu'on appelait « Pas-mon-peuple », je l'appellerai « Mon-peuple », celle qu'on appelait « Pas-aimée », je l'appellerai « Aimée ».
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Et, là même où Dieu leur avait dit : « Vous n'êtes pas mon peuple », là ils seront appelés « fils du Dieu vivant ».
27
Quant à Isaïe, il s'exclame au sujet d'Israël : Même si le nombre des fils d'Israël est comme le sable de la mer, seul le reste d'Israël sera sauvé,
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car le Seigneur réalisera sa parole jusqu'au bout et promptement sur la terre !
29
Et comme Isaïe l'a dit par avance : Si le Seigneur de l'univers ne nous avait pas laissé une descendance, nous serions devenus comme Sodome, nous serions semblables à Gomorrhe.
30
Que dire alors ? Des païens qui ne cherchaient pas à devenir des justes ont obtenu de le devenir, mais il s'agissait de la justice qui vient de la foi.
31
Israël, au contraire, qui cherchait à observer une Loi permettant de devenir juste, n'y est pas parvenu.
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Pourquoi ? Parce qu'au lieu de compter sur la foi, ils comptaient sur les œuvres. Ils ont buté sur la pierre d'achoppement
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dont il est dit dans l'Écriture : Voici que je pose en Sion une pierre d'achoppement, un roc qui fait trébucher. Celui qui met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte.

CHAPITRE 10

10 1 Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils obtiennent le salut.
2
Car je peux en témoigner : ils ont du zèle pour Dieu, mais un zèle que n'éclaire pas la pleine connaissance.
3
En ne reconnaissant pas la justice qui vient de Dieu, et en cherchant à instaurer leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu.
4
Car l'aboutissement de la Loi, c'est le Christ, afin que soit donnée la justice à toute personne qui croit.
5
Au sujet de la justice qui vient de la Loi, Moïse écrit : L'homme qui mettra les commandements en pratique y trouvera la vie.
6
Mais la justice qui vient de la foi parle ainsi : Ne dis pas dans ton cœur : « Qui montera aux cieux ? » – c'est-à-dire pour en faire descendre le Christ.
7
Ou bien : « Qui descendra au fond de l'abîme ? » – c'est-à-dire pour faire remonter le Christ d'entre les morts.
8
Mais que dit cette justice ? Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole, c'est le message de la foi que nous proclamons.
9
En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé.
10
Car c'est avec le cœur que l'on croit pour devenir juste, c'est avec la bouche que l'on affirme sa foi pour parvenir au salut.
11
En effet, l'Écriture dit : Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte.
12
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l'invoquent.
13
En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
14
Or, comment l'invoquer, si on n'a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l'a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ?
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Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : Comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles!
16
Et pourtant, tous n'ont pas obéi à la Bonne Nouvelle. Isaïe demande en effet : Qui a cru, Seigneur, en nous entendant parler ?
17
Or la foi naît de ce que l'on entend ; et ce que l'on entend, c'est la parole du Christ.
18
Alors, je pose la question : n'aurait-on pas entendu ? Mais si, bien sûr ! Un psaume le dit : Sur toute la terre se répand leur message, et leurs paroles, jusqu'aux limites du monde.
19
Je pose encore la question : Israël n'aurait-il pas compris ? Moïse, le premier, dit : Je vais vous rendre jaloux par une nation qui n'en est pas une, par une nation stupide je vais vous exaspérer.
20
Et Isaïe a l'audace de dire : Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient rien.
21
Et à propos d'Israël, il dit : Tout le jour, j'ai tendu les mains vers un peuple qui refuse de croire et qui conteste.

CHAPITRE 11

11 1 Je pose donc la question : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Pas du tout ! Moi-même, en effet, je suis Israélite, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin.
2
Dieu n'a pas rejeté son peuple, que, d'avance, il connaissait. Ne savez-vous pas ce que dit l'Écriture dans l'histoire d'Élie lorsqu'il en appelle à Dieu contre Israël ? Il disait :
3
Seigneur, ils ont tué tes prophètes et renversé tes autels ; je suis le seul à être resté, et ils en veulent à ma vie.
4
Mais quelle est la réponse divine ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal.
5
De la même manière, il y a donc aussi dans le temps présent un reste choisi par grâce.
6
Et si c'est par grâce, ce n'est pas par les œuvres ; autrement, la grâce ne serait plus la grâce.
7
Que dire alors ? Ce qu'Israël recherche, il ne l'a pas obtenu ; mais ceux qui ont été choisis l'ont obtenu, tandis que les autres ont été endurcis,
8
comme le dit l'Écriture : Dieu leur a donné un esprit de torpeur, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, jusqu'au jour d'aujourd'hui.
9
Et David ajoute : Que leur table devienne un piège, une trappe, une occasion de chute, une juste rétribution ;
10
que leurs yeux s'obscurcissent pour qu'ils ne voient plus, fais-leur sans cesse courber le dos.
11
Je pose encore une question : ceux d'Israël ont-ils trébuché pour vraiment tomber ? Pas du tout ! Mais leur faute procure aux nations païennes le salut, pour qu'ils en deviennent jaloux.
12
Or, si leur faute a été richesse pour le monde, si leur amoindrissement a été richesse pour les nations, combien plus le sera leur rassemblement !
13
Je vous le dis à vous, qui venez des nations païennes : dans la mesure où je suis moi-même apôtre des nations, j'honore mon ministère,
14
mais dans l'espoir de rendre jaloux mes frères selon la chair, et d'en sauver quelques-uns.
15
Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l'écart, qu'arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
16
Si la partie de la pâte prélevée pour Dieu est sainte, toute la pâte l'est aussi ; si la racine de l'arbre est sainte, les branches le sont aussi.
17
De ces branches, quelques-unes ont été coupées, alors que toi, olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches, et tu as part désormais à la sève que donne la racine de l'olivier.
18
Alors, ne sois pas plein d'orgueil envers les branches ; malgré tout ton orgueil, ce n'est pas toi qui portes la racine, c'est la racine qui te porte.
19
Tu vas me dire : « Des branches ont été coupées pour que moi, je sois greffé ! »
20
Fort bien ! Mais c'est à cause de leur manque de foi qu'elles ont été coupées ; tandis que toi, c'est par la foi que tu tiens bon. Ne fais pas le fanfaron, sois plutôt dans la crainte.
21
Car si Dieu n'a pas épargné les branches d'origine, il ne t'épargnera pas non plus.
22
Observe donc la bonté et la rigueur de Dieu : rigueur pour ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu pour toi, si tu demeures dans cette bonté ; autrement, toi aussi tu seras retranché.
23
Quant à eux, s'ils ne demeurent pas dans leur manque de foi, ils seront greffés car Dieu est capable de leur redonner leur place en les greffant.
24
En effet, toi qui étais par ton origine une branche d'olivier sauvage, tu as été greffé, malgré ton origine, sur un olivier cultivé ; à plus forte raison ceux-ci, qui sont d'origine, seront greffés sur leur propre olivier.
25
Frères, pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l'ignorance de ce mystère : l'endurcissement d'une partie d'Israël s'est produit pour laisser à l'ensemble des nations le temps d'entrer.
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C'est ainsi qu'Israël tout entier sera sauvé, comme dit l'Écriture : De Sion viendra le libérateur, il fera disparaître les impiétés du milieu de Jacob.
27
Telle sera pour eux mon alliance lorsque j'enlèverai leurs péchés.
28
Certes, par rapport à l'Évangile, ils sont des adversaires, et cela, à cause de vous ; mais par rapport au choix de Dieu, ils sont des bien-aimés, et cela, à cause de leurs pères.
29
Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance.
30
Jadis, en effet, vous avez refusé de croire en Dieu, et maintenant, par suite de leur refus de croire, vous avez obtenu miséricorde ;
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de même, maintenant, ce sont eux qui ont refusé de croire, par suite de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c'est pour qu'ils obtiennent miséricorde, eux aussi.
32
Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde.
33
Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
34
Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?
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Qui lui a donné en premier et mériterait de recevoir en retour ?
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Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. À lui la gloire pour l'éternité ! Amen.

CHAPITRE 12

12 1 Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c'est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
2
Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.
3
Par la grâce qui m'a été accordée, je dis à chacun d'entre vous : n'ayez pas de prétentions déraisonnables, mais pensez à être raisonnables, chacun dans la mesure de la mission que Dieu lui a confiée.
4
Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n'ont pas tous la même fonction ;
5
de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part.
6
Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c'est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié ;
7
si c'est le don de servir, que l'on serve ; si l'on est fait pour enseigner, que l'on enseigne ;
8
pour réconforter, que l'on réconforte. Celui qui donne, qu'il soit généreux ; celui qui dirige, qu'il soit empressé ; celui qui pratique la miséricorde, qu'il ait le sourire.
9
Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien.
10
Soyez unis les uns aux autres par l'affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres.
11
Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de l'Esprit, servez le Seigneur,
12
ayez la joie de l'espérance, tenez bon dans l'épreuve, soyez assidus à la prière.
13
Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, pratiquez l'hospitalité avec empressement.
14
Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal.
15
Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent.
16
Soyez bien d'accord les uns avec les autres ; n'ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous fiez pas à votre propre jugement.
17
Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes.
18
Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes.
19
Bien-aimés, ne vous faites pas justice vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu. Car l'Écriture dit : C'est à moi de faire justice, c'est moi qui rendrai à chacun ce qui lui revient, dit le Seigneur.
20
Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire : en agissant ainsi, tu entasseras sur sa tête des charbons ardents.
21
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.

CHAPITRE 13

13 1 Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n'y a d'autorité qu'en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu ;
2
si bien qu'en se dressant contre l'autorité, on est contre l'ordre des choses établi par Dieu, et en prenant cette position, on attire sur soi le jugement.
3
En effet, ceux qui dirigent ne sont pas à craindre quand on agit bien, mais quand on agit mal. Si tu ne veux pas avoir à craindre l'autorité, fais ce qui est bien, et tu recevras d'elle des éloges.
4
Car elle est au service de Dieu pour t'inciter au bien ; mais si tu fais le mal, alors, vis dans la crainte. En effet, ce n'est pas pour rien que l'autorité détient le glaive. Car elle est au service de Dieu : en faisant justice, elle montre la colère de Dieu envers celui qui fait le mal.
5
C'est donc une nécessité d'être soumis, non seulement pour éviter la colère, mais encore pour obéir à la conscience.
6
C'est pour cette raison aussi que vous payez des impôts : ceux qui les perçoivent sont des ministres de Dieu quand ils s'appliquent à cette tâche.
7
Rendez à chacun ce qui lui est dû : à celui-ci l'impôt, à un autre la taxe, à celui-ci le respect, à un autre l'honneur.
8
N'ayez de dette envers personne, sauf celle de l'amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi.
9
La Loi dit : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
10
L'amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c'est l'amour.
11
Vous le savez : c'est le moment, l'heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu'à l'époque où nous sommes devenus croyants.
12
La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière.
13
Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie,
14
mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ ; ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour en satisfaire les convoitises.

CHAPITRE 14

14 1 Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans critiquer ses raisonnements.
2
L'un, à cause de sa foi, s'autorise à manger de tout ; l'autre, étant faible, ne mange que des légumes.
3
Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l'a accueilli, lui aussi.
4
Toi, qui es-tu pour juger le serviteur d'un autre ? Qu'il tienne debout ou qu'il tombe, cela regarde son maître à lui. Mais il sera debout, car son maître, le Seigneur, a le pouvoir de le faire tenir debout.
5
L'un juge qu'il faut faire des différences entre les jours, l'autre juge qu'ils se valent tous : que chacun reste pleinement convaincu de son point de vue.
6
Celui qui se préoccupe des jours le fait pour le Seigneur. De même, celui qui mange de tout le fait pour le Seigneur, car il rend grâce à Dieu ; mais celui qui ne mange pas de tout le fait aussi pour le Seigneur et il rend grâce à Dieu.
7
En effet, aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même :
8
si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur.
9
Car, si le Christ a connu la mort, puis la vie, c'est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants.
10
Alors toi, pourquoi juger ton frère ? Toi, pourquoi mépriser ton frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu.
11
Car il est écrit : Aussi vrai que je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue proclamera la louange de Dieu.
12
Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.
13
Dès lors, cessons de nous juger les uns les autres ; mais jugez plutôt qu'il ne faut rien mettre devant un frère qui le fasse achopper ou trébucher.
14
Je le sais, et j'en suis persuadé dans le Seigneur Jésus : aucune chose n'est impure en elle-même, mais si quelqu'un la considère comme impure, pour celui-là elle est impure.
15
Car si ton frère a de la peine à cause de ce que tu manges, ta conduite n'est plus conforme à l'amour. Ne va pas faire périr, à cause de ce que tu manges, celui pour qui le Christ est mort.
16
Cela dit, ce qui est bien pour vous ne doit pas être occasion de dénigrement.
17
En effet, le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint.
18
Celui qui sert le Christ de cette manière-là plaît à Dieu, et il est approuvé par les hommes.
19
Recherchons donc ce qui contribue à la paix, et ce qui construit les relations mutuelles.
20
Ne va pas détruire l'œuvre de Dieu pour une question de nourriture. Toutes les choses sont pures, mais c'est un mal de manger quelque chose si cela peut faire tomber un autre.
21
Ce qui est bien, c'est de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, bref, de ne rien prendre qui fasse tomber ton frère.
22
La conviction que te donne la foi, garde-la en toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par le choix qu'il fait.
23
Mais si quelqu'un mange malgré ses doutes, celui-là est condamné, car il n'agit pas par conviction de foi. Or tout ce qui ne vient pas de la foi est péché.

CHAPITRE 15

15 1 Nous les forts, nous devons porter la fragilité des faibles, et non pas faire ce qui nous plaît.
2
Que chacun de nous fasse ce qui plaît à son prochain, en vue du bien, dans un but constructif.
3
Car le Christ n'a pas fait ce qui lui plaisait, mais, de lui, il est écrit : Sur moi sont retombées les insultes de ceux qui t'insultent.
4
Or, tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints l'a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l'espérance.
5
Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d'être d'accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus.
6
Ainsi, d'un même cœur, d'une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
7
Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.
8
Car je vous le déclare : le Christ s'est fait le serviteur des Juifs, en raison de la fidélité de Dieu, pour réaliser les promesses faites à nos pères ;
9
quant aux nations, c'est en raison de sa miséricorde qu'elles rendent gloire à Dieu, comme le dit l'Écriture : C'est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations, je chanterai ton nom.
10
Il est dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple !
11
Et encore : Louez le Seigneur, toutes les nations ; que tous les peuples chantent sa louange.
12
À son tour, Isaïe déclare : Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour commander aux nations ; en lui les nations mettront leur espérance.
13
Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez d'espérance par la puissance de l'Esprit Saint.
14
Moi-même, je suis convaincu, mes frères, que vous êtes pleins de bonnes qualités, remplis de toute connaissance de Dieu, et capables aussi de vous reprendre les uns les autres.
15
Mais je vous ai écrit avec un peu d'audace, comme pour raviver votre mémoire sur certains points, et c'est en raison de la grâce que Dieu m'a donnée.
16
Cette grâce, c'est d'être ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d'annoncer l'Évangile de Dieu, afin que l'offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l'Esprit Saint.
17
Je mets donc ma fierté dans le Christ Jésus, pour ce qui est du service de Dieu.
18
Car je n'oserais rien dire s'il ne s'agissait de ce que le Christ a mis en œuvre par moi afin d'amener les nations païennes à l'obéissance de la foi, par la parole et l'action,
19
la puissance des signes et des prodiges, la puissance de l'Esprit de Dieu. Ainsi, depuis Jérusalem en rayonnant jusqu'à la Dalmatie, j'ai mené à bien l'annonce de l'Évangile du Christ.
20
Je l'ai fait en mettant mon honneur à n'évangéliser que là où le nom du Christ n'avait pas encore été prononcé, car je ne voulais pas bâtir sur les fondations posées par un autre,
21
mais j'ai agi selon cette parole de l'Écriture : Ceux à qui on ne l'avait pas annoncé verront ; ceux qui n'en avaient pas entendu parler comprendront.
22
C'est précisément ce qui m'a empêché tant de fois d'aller chez vous.
23
Mais maintenant je n'ai plus de champ d'action dans les régions où je suis, et j'ai depuis des années le désir d'aller chez vous
24
quand je me rendrai en Espagne. En effet, j'espère bien que je vous verrai en passant, et que je recevrai de vous l'aide nécessaire pour me rendre là-bas quand j'aurai d'abord un peu profité de cette rencontre avec vous.
25
Maintenant, je m'en vais à Jérusalem pour le service des fidèles.
26
Car la Macédoine et la Grèce ont décidé un partage fraternel en faveur des pauvres de la communauté de Jérusalem.
27
Elles ont pris cette décision en effet, car elles ont une dette envers eux : puisque les nations ont reçu une part des biens spirituels des fidèles de Jérusalem, elles leur sont à leur tour redevables d'une aide matérielle.
28
Quand donc j'aurai accompli ce service, après leur avoir remis en bonne et due forme le fruit de ce partage, je m'en irai en Espagne en passant par chez vous.
29
Et je le sais bien : quand je me rendrai chez vous, c'est avec la pleine bénédiction du Christ que je viendrai.
30
Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus Christ et par l'amour de l'Esprit, à soutenir mon combat en priant Dieu pour moi,
31
afin que j'échappe à ceux qui, en Judée, refusent de croire, et que mon service à Jérusalem soit bien accepté par les fidèles.
32
Alors je pourrai, par la volonté de Dieu, arriver chez vous dans la joie et prendre du repos au milieu de vous.
33
Que le Dieu de la paix soit avec vous tous. Amen.

CHAPITRE 16

16 1 Je vous recommande Phébée notre sœur, ministre de l'Église qui est à Cencrées ;
2
accueillez-la dans le Seigneur comme il convient à des fidèles ; aidez-la en toute affaire où elle aurait besoin de vous, car elle a prêté assistance à beaucoup de gens, de même qu'à moi.
3
Saluez de ma part Prisca et Aquilas, mes compagnons de travail en Jésus Christ,
4
eux qui ont risqué leur tête pour me sauver la vie ; je ne suis d'ailleurs pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises des nations le sont aussi.
5
Saluez l'Église qui se rassemble dans leur maison. Saluez mon cher Épénète, qui fut le premier à croire au Christ dans la province d'Asie.
6
Saluez Marie, qui s'est donné beaucoup de peine pour vous.
7
Saluez Andronicos et Junias qui sont de ma parenté. Ils furent mes compagnons de captivité. Ce sont des apôtres bien connus ; ils ont même appartenu au Christ avant moi.
8
Saluez Ampliatus, qui m'est cher dans le Seigneur.
9
Saluez Urbain, notre compagnon de travail dans le Christ, et mon cher Stakys.
10
Saluez Apellès, qui a fait ses preuves dans le Christ. Saluez les gens de chez Aristobule.
11
Saluez Hérodion qui est de ma parenté. Saluez les gens de chez Narcisse, ceux qui croient au Seigneur.
12
Saluez Tryphène et Tryphose, elles qui se donnent de la peine dans le Seigneur. Saluez la chère Persis, qui s'est donné beaucoup de peine dans le Seigneur.
13
Saluez Rufus, choisi par le Seigneur, et sa mère qui est aussi la mienne.
14
Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux.
15
Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les fidèles qui sont avec eux.
16
Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. Toutes les Églises du Christ vous saluent.
17
Je vous exhorte, frères, à faire attention à ceux qui provoquent des divisions et des scandales contrairement à l'enseignement que vous avez reçu : évitez-les !
18
Car les gens de cette espèce ne sont pas au service de notre Seigneur le Christ, mais de leurs propres appétits ; par leurs bonnes paroles et leurs éloges, ils séduisent les cœurs sans malice.
19
Votre obéissance est connue de tous, et je m'en réjouis pour vous ; mais je veux que vous soyez avisés en vue du bien, et sans compromission avec le mal.
20
Alors, sans délai, le Dieu de la paix écrasera Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous.
21
Timothée, mon compagnon de travail, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipatros, qui sont de ma parenté.
22
Moi aussi, Tertius, à qui cette lettre a été dictée, je vous salue dans le Seigneur.
23
Gaïus vous salue, lui qui me donne l'hospitalité, à moi et à toute l'Église. Éraste, le trésorier de la ville, et notre frère Quartus vous saluent.
25
À Celui qui peut vous rendre forts selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ : révélation d'un mystère gardé depuis toujours dans le silence,
26
mystère maintenant manifesté au moyen des écrits prophétiques, selon l'ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l'obéissance de la foi,
27
à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus Christ, à lui la gloire pour les siècles. Amen.



Romains (LIT) 9