Thomas sur Jean 33

33 Jn 5,1-9



1 Après cela, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 2 Or il y a Jérusalem la piscine probatique, appelée en hébreu Bethsaïde, qui a cinq portiques. ceux-ci gisait une multitude de malades, d’aveugles, de boiteux, de gens aux membres desséchés, qui attendaient le mouvement de l’eau. Car l’ange du Seigneur descendait de temps en temps dans la piscine, et l’eau s’agitait; le premier qui était descendu dans la piscine après l’agitation de l’eau était guéri, de quel que mal qu’il fût atteint. 5 il y avait là un homme qui souffrait de sa maladie depuis trente-huit ans. 6 sus, l’ayant vu étendu et connaissant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit" Veux-tu être guéri?" Le malade Lui répondit: "Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau a été agitée: pendant que moi j’y vais, un autre descend avant moi. " 8 lui dit: "Lève-toi, prends ton grabat et marche. " 9a Et aussitôt l’homme fut guéri, il prit son grabat, et il marchait.

699. Le Seigneur a parlé plus haut de la régénération spirituelle [n° 423]; Il parle maintenant des bien faits qui sont accordés par Dieu à ceux qui ont été régénérés spirituellement [ch. 5 à 11]. Or ceux qui sont engendrés selon la chair reçoivent trois choses de leurs parents selon la chair: la vie, la nourriture et l’enseignement (ou l’éducation); ceux qui ont été régénérés spi rituellement reçoivent également du Christ ces trois dons: la vie spirituelle, la nourriture spirituelle, l’enseignement spirituel.

Il est donc question ici de ces trois dons: celui de la vie spirituelle [Ch. 5]; celui de la nourriture spirituelle [Ch. 6, n° 838]; celui de l’enseignement spirituel [Ch. 7 à 11].

Pour traiter du don de la vie spirituelle, l’Evangéliste rapporte d’abord un signe visible où se manifeste la puissance qu’a le Christ de donner la vie et de la restaurer — selon la coutume de cet Evangile, qui joint toujours à l’enseignement du Christ quelque action visible se rapportant au sujet de l’enseignement, afin qu’à partir des réalités visibles on connaisse les invisibles. Ensuite, il expose l’occasion qui permet au Christ de donner son enseignement [2, n° 720]. Enfin, l’Evangéliste expose l’enseignement lui-même [Ch. 3, n° 744].

Pour rapporter le signe visible, il décrit d’abord le lieu où le miracle a été accompli [n° 700], puis l’infirmité [n° 709], enfin le rétablissement de la santé [n° 715].


I

£[1-4] APRES CELA, IL Y AVAIT UNE FETE DES JUIFS, ET JESUS MONTA A JERUSALEM.

OR IL Y A A JERUSALEM LA PISCINE PROBATIQUE, APPELEE EN HE BREU BETHSAIDE, QUI A CINQ PORTIQUES. SOUS CEUX-CI GISAIT UNE MULTITUDE DE MALADES, D’AVEUGLES, DE BOITEUX, DE GENS AUX MEM BRES DESSECHES, QUI ATTENDAIENT LE MOUVE MENT DE L’EAU. CAR L’ANGE DU SEIGNEUR DES CENDAIT DE TEMPS EN TEMPS DANS LA PISCINE, ET L’EAU S’AGITAIT; LE PREMIER QUI ETAIT DES CENDU DANS LA PISCINE APRES L’AGITATION DE L’EAU ETAIT GUERI, DE QUELQUE MAL QU’IL FUT ATTEINT.

700. Le lieu du miracle est décrit de deux manières d’abord d’une manière générale [n° 700], puis d’une manière précise [n° 701].

£[1] APRES CELA, IL Y AVAIT UNE FETE DES JUIFS, ET JESUS MONTA A JERUSALEM.

Le lieu pris d’une façon générale est Jérusalem; c’est pourquoi l’Evangéliste dit APRES CELA, c’est-à-dire après le miracle accompli en Galilée, IL Y AVAIT UNE FETE DES JUIFS. Cette fête est la Pentecôte, selon Chrysostome 1, car plus haut (2, 13)l’Evangéliste fait mention de la fête de la Pâque, lorsque le Seigneur était allé à Jérusalem. De nouveau, donc, pour la fête de la Pentecôte suivante, JESUS MONTA A JERUSALEM; car, ainsi qu’on le lit dans l’Exode, il avait été prescrit par le Seigneur que tout individu mâle du peuple juif se présentât dans le Temple en trois occasions de l’année 2 : la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tentes.

En ces jours de fêtes, le Seigneur monta à Jérusalem pour deux raisons pour ne pas paraître aller contre la Loi, comme Il l’avait dit Lui-même: Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir 3; et pour attirer à Dieu par ses miracles et son enseignement la multitude du peuple qui venait pour la fête 4, selon ce que disent les psaumes: Au milieu de la multitude je Le louerai 5; et J’ai annoncé ta justice dans une grande assemblée. Aussi le Christ dit-Il Lui-même: J’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le Temple, où tous les Juifs s’assemblent 7.
1. In loannem hom., 36, ch. 1, PG 59, col. 203.
2. Cf. Ex 23, 17: "Trois fois dans l’année, tous tes mâles paraîtront en présence du Seigneur ton Dieu.
3. Mt 5, 17.
4. Voir SAINT JEAN CHRYSOSTOME, loc. cit.
5. Ps 108, 30.
6. Ps 39, 10.
7. Jean 18, 20.





OR IL Y A A JERUSALEM LA PISCINE PROBATIQUE, APPELEE EN HEBREU BETHSAIDE, QUI A CINQ PORTIQUES.

701. Le lieu précis du miracle fut la piscine probatique, qui est décrite sous quatre aspects: son nom [n° 702], la disposition des lieux [n° 704], ceux qui l’habitent [n° 7051 et sa vertu particulière

702. Le nom de cette piscine est PISCINE PROBATIQUE, du grec probaton qui signifie" brebis". On l’appelle" probatique", c’est-à-dire" pour les troupeaux de brebis ou de bestiaux", parce que les prêtres y lavaient les cadavres des bêtes, surtout ceux des brebis, qui étaient le plus souvent offertes en sacrifice 8— d’où l’appellation hébraïque "Bethsaïde", c’est-à-dire" mai son des brebis" 9.Cette piscine était en effet proche du Temple, et alimentée par les eaux de pluie.

703. Au sens mystique, selon Chrysostome 10, cette piscine préfigurait le baptême: voulant donner diverses préfigurations de la grâce baptismale, le Seigneur donna d’abord une eau purifiant les souillures du corps contractées au contact des choses considérées par la Loi comme impures; c’est de cette eau que parle le livre des Nombres 11. Ensuite, Il donna à cette piscine une vertu particulière, qui représente de manière plus expressive que l’autre eau la vertu du baptême, parce que non seulement elle guérissait des impuretés de la chair, mais encore elle délivrait des infirmités du corps. En effet, les préfigurations exprimaient d’autant mieux la vérité qu’elles en étaient plus proches.

La vertu de cette eau était donc le signe de la vertu du baptême; car de même que cette eau, du fait qu’elle lavait les corps, avait la vertu de guérir l’infirmité — non certes par sa propre nature, mais grâce à un ange —, ainsi l’eau du baptême a la vertu de guérir l’âme et de la laver des péchés. Il nous a aimés et nous a lavés de nos péchés 12. D’où l’on voit que la Passion du Christ a été préfigurée par les sacrifices de l’ancienne Loi Nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés; car nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi, nous marchions dans une vie nouvelle 13.

Selon Augustin, d’autre part, l’eau renfermée dans cette piscine signifiait l’état du peuple juif Eaux abondantes, les peuples nombreux 14. Car les nations n’avaient pas été enfermées dans les limites de la Loi divine, mais chaque peuple marchait selon la vanité de son coeur 15. Le peuple juif, au contraire, était enfermé sous le culte du Dieu unique Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en vue de la foi qui devait être révélée 16. C’est pourquoi ce peuple était représenté par l’eau renfermée dans la piscine; celle-ci est appelée" probatique" parce que les Juifs étaient d’une manière spéciale les brebis de Dieu: Nous sommes le peuple de son pâturage et les brebis de sa main 17.
8. Cf. ALCUIN, Comrn. in S. bannis Evang., 3, ch. 9, PL 100, col. 803 D -804 A. Voir également BÈDE, In S. bannis Evang. expos., ch. 5, PL 92, col. 690 D-691 A.
9. Sur l’étymologie de" Bethsaïde", voir Fr. WUTZ, Onomastica sacra, p. 411.
10. In loannem hom., 36, ch 1, col. 203-204.
11. Cf. Nomb ch. 19.
12. Ap 1, 5.
13. Ro 6, 3-4.
14. Aquae multae, populi multi. L’édition Marietti renvoie à Ap 17, 15, mais en fait cette citation ne figure pas telle quelle dans l’Ecriture (ni dans la Vulgate, ni dans la Vetus latina); elle s’inspire sans doute d’Ap 17, 15, d’Isaïe 17, 12-13, etc. Saint Thomas se réfère directement à un passage de saint Augustin dont l’expression aquae multae, populi multi est comme un résumé. Voir Tract. in b. XVII, 2, BA 72, pp. 75. 77: "Cette piscine et cette eau me paraissent avoir symbolisé le peuple juif. Que les eaux en effet soient un symbole des peuples, l’Apocalypse de Jean nous l’indique clairement comme on lui montrait des eaux abondantes et qu’il demandait ce que c’était, il lui fut répondu que c’était les peuples [Ap 17, 15]. "
15. Cf. Eph 4, 17: "les nations marchent dans la vanité de leurs pensées... "
16. Ga 3, 23.
17. Ps 94, 7.


704. La piscine est décrite maintenant sous un autre aspect: celui de la disposition des lieux: elle avait CINQ PORTIQUES à son pourtour, afin que les nombreux prêtres puissent s’y tenir facilement sans se gêner, pour laver les cadavres des bêtes.

Au sens mystique, ces cinq portiques, selon Chrysostome, signifient les cinq plaies du Christ 18, dont il est dit plus loin: Mets ton doigt ici et vois mes mains; avance ta main et mets-la dans mon côté 19 Selon Augustin, d’autre part, ce sont les cinq livres de Moïse 20.


£[3] SOUS CEUX-CI GISAIT UNE MULTITUDE DE MALA DES, D’AVEUGLES, DE BOITEUX, DE GENS AUX MEMBRES DESSECHES, QUI ATTENDAIENT LE MOUVEMENT DE L’EAU.

705. La piscine est décrite ici du point de vue de ceux qui l’habitent: sous ses portiques gisait UNE MULTITUDE. Au sens littéral, il y a multitude du fait du rassemblement de tous les infirmes à cause de la vertu de l’eau: celle-ci ne guérissait pas toujours, ni de manière continue, ni plusieurs à la fois; il était donc inévitable qu’un grand nombre restât là en attente.

Au sens mystique, selon Augustin 21, cela signifie que la Loi ne pouvait pas guérir les péchés: Il est impossible que les péchés soient effacés par le sang de taureaux et de boucs 22. Elle les montrait seulement: La Loi donne seulement la connaissance du péché 23.
18. Nous n’avons trouvé cette interprétation ni chez saint Jean Chrysostome, ni chez saint Augustin. Elle ne se trouve pas non plus chez Bède, ni chez Alcuin, ni chez Raban Maur.
19. Jean 20, 27.
20. Tract. in la. XVII, 2, p. 77.
21. Lac. cit.
22. He 10, 4.
23. Ro 3, 20.


706. Sous ces portiques gisaient donc des malades aux infirmités diverses et incurables. Ces malades sont décrits de quatre manières. D’abord par leur position ils gisaient prostrés, c’est-à-dire collant par leurs péchés aux choses de la terre; celui qui gît colle en effet à la terre par tout lui-même. — Il en eut pitié, parce qu’ils étaient accablés et prostrés comme des brebis sans berger 24. Les justes, eux, ne gisent pas, mais ils se tiennent dressés vers les réalités célestes. Eux, les pécheurs, se sont trouvés liés et sont tombés; alors que nous, les justes, nous nous sommes relevés et nous nous sommes dressés 25.

Ensuite par leur nombre, qui est grand: Les pervers se corrigent difficilement et le nombre des insensés est infini 26. Large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et ils sont nombreux ceux qui s’y engagent 27.

Les infirmes sont enfin décrits par leurs dispositions ou leur état. L’Evangéliste indique ici quatre maux que l’homme encourt par le péché. D’abord, parce qu’il est assujetti aux passions coupables qui dominent sur lui, l’homme est affaibli comme par une maladie; l’Evangéliste parle donc de MALADES. C’est la raison pour la quelle Cicéron 28 dit que les passions de l’âme, comme celles de la colère, de la concupiscence, etc., sont comme des maladies de l’âme. Aussi le psalmiste disait-il : Aie pitié de moi, Seigneur, parce que je suis malade 29.

Le second de ces maux est l’aveuglement de la raison dû à l’emprise des passions et à leur victoire dans l’homme consentant. C’est pourquoi l’Evangéliste parle d’AVEUGLES, c’est-à-dire d’hommes aveuglés par leurs péchés 30 — Leur malice les a aveuglés. Le feu, celui de la colère et de la concupiscence, est tombé sur eux et ils n’ont pas vu le soleil.

Ensuite, l’homme malade et aveugle devient instable dans ses oeuvres, et il est comme boiteux; c’est pourquoi l’Ecriture dit que ce que fait l’impie est instable 32, et le Philosophe, que les hommes mauvais sont remplis de remords 33. Aussi l’Evangéliste parle-t-il de BOITEUX — Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés? 34

Enfin, l’homme qui est ainsi malade, aveugle dans son intelligence, boiteux dans ce qu’il réalise, devient DESSECHE dans sa capacité d’aimer, car en lui est des séchée toute cette moelle de la piété 35 que David demandait dans le psaume: "Que de moelle et de graisse mon âme soit rassasiée 36. C’est pourquoi l’Evangéliste parle de GENS AUX MEMBRES DESSECHES — Ma force s’est desséché comme un tesson 37.

Certains cependant sont à ce point affectés par la maladie du péché qu’ils n’attendent pas le bouillonne ment de l’eau, mais se reposent dans leurs péchés : Alors qu’ils vivent dans une grande lutte à cause de l’ignorance, ils appellent paix des maux si nombreux et si grands 38. C’est d’eux encore qu’il est dit: Ils sont joyeux alors qu’ils ont fait le mal, et ils exultent dans les choses les plus mauvaises 39. La raison en est qu’ils n’ont pas horreur du péché, et ne pèchent pas par ignorance ou par faiblesse, mais par une malice résolue. Toutefois, ceux dont parle l’Evangéliste, ne péchant pas par malice, ne se reposaient pas dans leurs péchés, mais attendaient par leur désir le mouvement de l’eau; c’est pourquoi il dit qu’ils ATTENDAIENT LE MOUVEMENT DE L’EAU. — Pendant tous les jours où maintenant je combats, j’attends que mon changement survienne 40. C’est ainsi que ceux de l’Ancien Testament attendaient le Christ Ton salut, Seigneur, je l’attendrai 41.
24. Mt 9, 36.
25. Ps 19, 9.
26. Qo 1, 15.
27. Mt 7, 13.
28. Cf. Tusculanes, III, § 4, 7 et 10, pp. 4, 6 et 7; IV, § 10, p. 58. Notons que Cicéron, suivant l’usage de la langue latine, plus précise, préfère traduire le terme grec pathè (passions) par perturbationes (troubles, affections) plutôt que par morbj ou aegritudines, ou aegrotationes (maladies), qui en serait la traduction littérale.
29. Ps 6, 3.
30. Sg 2,21.
31. Ps 57, 9.
32. Prov 11, 18.
33. ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, IX, 4, 1166 b 24; cf. 1166 b, 7. 8 et 18-23 les hommes mauvais sont tiraillés entre leur concupiscence et leur désir rationnel (volonté), et sont remplis de remords. Voir aussi le commentaire qu’en donne saint Thomas: "(...) peu après s’être réjoui, l’homme mauvais s’attriste de cela même dont il s’est réjoui et voudrait n’avoir pas éprouvé une telle joie. En effet, les hommes mauvais sont remplis de remords parce que dès que cesse le mouvement de malice ou de passion qui leur a fait faire le mal, ils connaissent par leur raison qu’ils ont mal agi et en souffrent" (In decem libros Ethicorum Aristo telis ad Nicomachum expositio, IX, leç. 4, n° 1818). Voir également Somme théol., I-II, q. 78, a. 2, obj. 3.
34. 1 Rs 18, 21.
35. Voir BÈDE, In S. bannis Evang. expos., ch. 5, col. 691 A.
36. Ps 62, 6.
37 Ps 21, 16.
38. Sg 14,22.
39. Prov 2, 14.
40. Jb 14, 14.
41. Gn 49, 18.
42. Ce paragraphe développe, en le précisant, le commentaire de samt Jean Chrysostome voir In loannem hom., 36, ch. 1, col. 204.



CAR L’ANGE DU SEIGNEUR DESCENDAIT DE TEMPS EN TEMPS DANS LA PISCINE,

ET L’EAU S’AGITAIT; LE PREMIER QUI ETAIT DESCENDU DANS LA PIS CINE APRES L’AGITATION DE L’EAU ETAIT GUERI, DE QUELQUE MAL QU’IL FUT ATTEINT.

707. La piscine est décrite ici par la vertu qui lui est attachée 42: grâce à un ange qui y descend, elle guérit de toute infirmité corporelle.

La vertu de cette piscine diffère de celle du baptême sous un aspect, et lui est semblable sous un autre. La similitude porte sur deux points. En premier lieu. de part et d’autre la vertu est cachée: la vertu de l’eau de cette piscine, en effet, ne venait pas de sa nature — autrement elle aurait toujours guéri — mais d’une vertu cachée, à savoir d’un ange : L’ANGE DU SEIGNEUR DESCENDAIT DE TEMPS EN TEMPS DANS LA PISCINE. De même, l’eau du baptême n’a pas la vertu de purifier les âmes du seul fait qu’elle est de l’eau, mais elle la tient de la vertu cachée de l’Esprit Saint: Personne, à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit Saint, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu 43. En second lieu, ces deux eaux sont semblables par leur effet: car, comme l’eau du baptême, cette eau guérit LE PREMIER QUI ETAIT DESCENDU DANS LA PISCINE ETAIT GUERI. Si Dieu conféra à l’eau de cette piscine la vertu de guérir les corps, c’est pour que les hommes, en s’y lavant, se disposent, par le salut du corps, à chercher le salut spirituel.

Quant à la différence, elle porte sur trois points. Elle porte d’abord sur la source de la vertu qui guérissait: l’eau de la piscine donnait la guérison par la vertu d’un ange; tandis que celle du baptême la donne par la vertu incréée, non seulement de l’Esprit Saint, mais aussi de toute la Trinité. C’est pourquoi toute la Trinité fut présente quand le Seigneur fut baptisé: le Père dans la voix, le Fils dans la personne du Christ, l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe 44. C’est aussi pour quoi, dans notre baptême, est invoquée la Trinité.

La différence porte en second lieu sur l’efficacité l’eau de la piscine n’a pas eu la vertu de guérir de façon continue, mais DE TEMPS EN TEMPS, c’est-à-dire à des moments déterminés; tandis que l’eau du baptême a d’une manière continue la vertu de purifier: En ce jour-là, il y aura une source ouverte à la maison de David et aux habitants de Jérusalem pour laver le pécheur et celle qui est souillée 45.

Enfin, la différence porte sur le nombre des personnes à guérir: quand l’eau de cette piscine était mise en mouvement, un seul était guéri; mais quand c’est l’eau du baptême, tous le sont. Cela n’est pas étonnant puis que la vertu de la première eau, étant créée, est limitée et a un effet limité, alors que dans la seconde la vertu est infinie, pour purifier, si elles existaient, une infinité d’âmes: Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés de toutes vos souillures, et de toutes vos idoles je vous purifierai 46.
43. Jean 3, 5.
44. Mt 3, 16-17; Mc 1, 9-11; Luc 3, 21-22.
45. Zach 13, 1.


708. Par l’ANGE il faut entendre, selon Augustin 47, le Christ, d’après cette autre version d’Isaïe: On l’appellera l’ange du grand conseil 48. De même que cet ange DESCENDAIT DE TEMPS EN TEMPS DANS LA PISCINE, ainsi le Christ, Lui aussi, au temps fixé par le Père, descendit dans le monde: Son temps est près de venir et ses jours ne seront pas différés 49. Lorsque vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils 50. De même, aussi, qu’on ne percevait pas l’ange, si ce n’est par le mouvement de l’eau, ainsi le Christ n’était pas connu selon sa divinité. Car s’ils L’avaient connu, jamais ils n’auraient crucifié le Seigneur de la gloire 51. Isaïe dit en effet Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu d’Israël Sauveur 52. Si on voyait l’eau agitée, mais non celui qui l’agitait, c’est que, voyant la faiblesse du Christ, on ne reconnaissait pas sa divinité. Et comme celui qui descendait dans la piscine était guéri, ainsi celui qui croit avec humilité à la Passion du Seigneur est guéri: ceux qui ont péché sont justifiés gratuitement par la grâce de Dieu, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus que Dieu a établi victime de propitiation par la foi en son sang 53.

D’autre part, un seul était guéri, parce que personne ne peut être guéri si ce n’est dans l’unité de l’Eglise: Il y a un seul Seigneur, une’ seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous 54. Malheur donc à ceux qui haïssent l’unité et créent pour eux des partis parmi les hommes.
46. Ez 36, 25.
47. Ce paragraphe reprend, en l’explicitant, le commentaire de saint Augustin: voir Tract. in b. XVII, 3, pp. 79-81.
48. Isaïe 9, 6. Cette alia littera que cite saint Thomas est celle de la Vetus latina ou plus exactement (car la Vetus latina donne magni consilii nuntius) une version que l’on trouve chez de nombreux Pères de l'Eglise, notamment Tertullien, saint Ambroise, etc.: voir SABATIER, Latinae versiones antiquae, II, p. 535. Elle se trouve également dans la liturgie de No
49. Isaïe 14, 1.
50. Ga 4, 4.
51. 1 Corinthiens 2, 8.
52. Isaïe 45, 15.




II

OR IL Y AVAIT LA UN HOMME QUI SOUFFRAIT DE SA MALADIE DEPUIS TRENTE-HUiT ANS. JESUS, L’AYANT VU ETENDU ET CONNAISSANT QU’IL ETAIT DANS CET ETAT DEPUIS LONGTEMPS DEJA, LUI DIT: "VEUX-TU ETRE GUERI?" LE MALADE LUI REPONDIT: "SEIGNEUR, JE N’AI PERSONNE POUR ME JETER DANS LA PISCINE QUAND L’EAU A ETE AGITEE: PENDANT QUE MOI J’Y VAIS, UN AUTRE DESCEND AVANT MOI. "

709. L’Evangéliste décrit maintenant l’infirmité qui va être guérie. Il commence par montrer la longue durée de cette infirmité [n° 710]; il en donne ensuite la cause [n° 712].

[5] OR IL Y AVAIT LA UN HOMME QUI SOUFFRAIT DE SA MALADiE DEPUiS TRENTE-HUIT ANS.

710. L’infirmité durait donc depuis longtemps; c’est une manière assez belle de nous faire comprendre que l’homme, qui ne pouvait être guéri par la piscine, devait cependant être guéri par le Christ; car ceux que la Loi ne pouvait guérir, le Christ les a guéris parfaitement Ce qui était impossible à la Loi, que la chair rendait impuissante, Dieu l’a fait: en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et pour le péché, Il a condamné le péché dans la chair, afin que la justification de la Loi s’accomplît en nous qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’esprit 55.Renouvelle les signes et produis d’autres merveilles 56.

711. Le nombre TRENTE-HUIT s’accorde bien avec l’infirmité, car il convient davantage à la maladie qu’à la santé. Le nombre quarante en effet, selon Augustin 57, sert à désigner la perfection de la justice, qui consiste dans l’observation de la Loi. Celle-ci fut donnée en dix commandements, et devait être prêchée dans les quatre parties du monde, ou encore accomplie par les quatre Evangiles: La fin de la Loi, c’est le Christ 58. Puisque dix multipliés par quatre font quarante, la justice parfaite est donc bien indiquée par le nombre quarante. En soustrayant deux à quarante, on obtient trente-huit. Or le nombre deux représente les deux préceptes de la charité, par lesquels est accomplie toute justice parfaite. Voilà pourquoi cet homme était malade: il avait quarante ans moins deux, c’est-à-dire une justice imparfaite, puisqu’il est dit: A ces deux commandements toute la Loi est suspendue, ainsi que les prophètes 59.
55. Ro 8, 3-4.
56. Sir 36, 6.
57. Ce paragraphe résume le commentaire de saint Augustin voir op. cit., XVII, 4 et 6, pp. Si et 87-91.
58. Ro 10, 4.
59. Mt 22, 40.
53. Ro 3, 24-25.
54. Eph 4, 5-6.





£[6] JESUS, L’AYANT VU ETENDU ET CONNAISSANT QU’IL ETAIT DANS CET ETAT DEPUIS LONGTEMPS DEJA, LUI DIT: "VEUX-TU ETRE GUERI?"

712. L’Evangéliste donne ensuite la cause de la longue durée de l’infirmité. Pour cela, il rapporte d’abord l’interrogation du Seigneur [n° 713], puis la réponse du malade [n° 714].

713. Jésus LE VIT ETENDU non seulement avec les yeux du corps, mais aussi avec ceux de sa miséricorde, de la manière dont David demandait à être regardé: Regarde-moi, Seigneur, et aie pitié de moi 60. Et Il connut QU’IL ETAIT DEPUIS LONGTEMPS DEJA DANS CET ETAT d’infirmité, ce qui est contraire au coeur du Christ comme à celui de l’infirme, car une maladie trop longue accable le médecin 61. Il LUI DIT: "VEUX-TU ETRE GUERI?", non par ignorance — il était en effet assez évident que le malade voulait être guéri —, mais pour réveiller son désir et pour qu’il montrât sa patience, lui qui, sans se lasser, avait attendu durant tant d’années d’être délivré de sa maladie, et afin que par là il fût reconnu plus digne d’être guéri 62. Agissez virilement et que votre coeur s’affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur 63.

Si le Seigneur réveille le désir de l’infirme, c’est par ce qu’on garde plus fermement ce qu’on reçoit avec désir, et qu’on l’obtient plus facilement: Frappez, par le désir, et l’on vous ouvriras 64.

Il faut noter cependant que, de la part des aveugles, le Seigneur exige la foi: Croyez-vous que je puis se faire cela? 65, alors qu’à l’égard de cet infirme Il ne fait rien de tel. C’est parce que ceux-là avaient entendu parler des miracles de Jésus, alors que lui n’en avait pas encore entendu parler. Voilà pourquoi Jésus n’exige pas de lui la foi, si ce n’est après l’accomplissement du miracle 66.
60. Ps 85, 16.
61. Sir 10, 11.
62. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cit., 36, ch. 1, col. 204-205.
63. Ps 30, 25.
64. Mt 7, 7.
65. Mt 9, 28.





LE MALADE LUI REPONDIT: "SEIGNEUR, JE N’AI PERSONNE POUR ME JETER DANS LA PISCINE QUAND L’EAU A ETE AGITEE: PENDANT QUE MOI J’Y VAIS, UN AUTRE DESCEND AVANT MOI. "

714. Cette réponse de l’infirme indique deux choses qui étaient cause de la longue durée de son infirmité la pauvreté et la faiblesse. Parce qu’il était pauvre, il ne pouvait avoir personne pour le jeter dans la piscine; c’est pourquoi il dit: SEIGNEUR, JE N’AI PERSONNE... Peut-être, selon Chrysostome 67, pensait-il que le Christ lui serait utile pour le jeter dans l’eau.

D’autre part, parce qu’il était faible et ne pouvait se déplacer rapidement, il était devancé par un autre

PENDANT QUE MOI J’Y VAIS, UN AUTRE DESCEND AVANT MOI. Aussi pouvait-il dire avec Job: Voici que je ne trouve en moi aucun secours 68. Par là est signifié qu’aucun homme qui fût seulement homme ne pouvait sauver le genre humain, parce que tous ont péché et ont [n° besoin de la grâce de Dieu 69, jusqu’à ce que vînt le Christ, Dieu et homme, par qui ils devaient être sauvés.
66. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cit., 37, ch. 2, col. 209.
67. Loc. cit. ch. 1, col. 207.
68. Jb 6, 13.
69. Ro 3, 23. Et egent gratia Dei, dit saint Thomas. En réalité, le texte de saint Paul porte et egent gloria Dei, "et ils sont privés de la gloire de Dieu". Mais saint Thomas, en divers lieux de ses oeuvres, cite en substituant gratia à gloria. Du reste, en commentant le verset même de saint Paul, il dit: "Tous ont péché (...) et par là sont privés (egent) de la gloire de Dieu, c’est-à-dire ont besoin (egent) de la justification qui aboutit à la gloire de Dieu" (Super Epistolam ad Romanos lectura, III, leç. 3, n° 305); et un peu plus loin il reprend" Tous ont péché et ont besoin de la grâce de Dieu, c’est-à-dire ils sont pécheurs, ceux qui doivent être justifiés par la grâce de Dieu" (III, leç. 4, n 318)




III


JESUS LUI DIT: "LEVE-TOl, PRENDS TON GRABAT ET MARCHE". ET AUSSITOT L’HOMME FUT GUERI, IL PRIT SON GRABAT, ET IL MARCHAIT.

715. L’Evangéliste montre maintenant le rétablisse ment de la santé, ou l’accomplissement du miracle, en rapportant l’ordre du Seigneur [n° 716], puis l’obéissance de l’homme [n° 719].


£[8] JESUS LUI DIT: "LEVE-TOI, PRENDS TON GRABAT ET MARCHE. "

716. Le Seigneur commande à la fois à la nature et à la volonté de l’homme; celles-ci sont en effet toutes deux soumises à son pouvoir. Il commande à la nature en disant LEVE-TOI. Cet ordre, en effet, n’est pas adressé à la volonté de l’infirme, car il n’était pas en son pouvoir de se lever, mais à la nature, que le Seigneur changea par son ordre en lui donnant la capacité de se lever 70.

A la volonté Il commanda deux choses PRENDS TON GRABAT et MARCHE. Au sens littéral, Il donna ces deux ordres pour montrer qu’une santé parfaite avait été rendue à cet homme. Dans tout miracle, en effet, le Seigneur donne à l’oeuvre qu’Il fait la perfection conforme à l’excellence de sa nature — c’est ainsi que, de l’eau, Il fit un vin parfait 71 —, car Les oeuvres de Dieu sont parfaites 72.

Quant à l’homme, deux choses lui faisaient défaut d’une part ses propres forces, car il ne pouvait se tenir debout; c’est pourquoi le Seigneur le trouva ETENDU. D’autre part le secours d’autrui, ce qui lui faisait dire: JE N’AI PERSONNE POUR ME JETER DANS LA PISCINE. Afin donc de faire connaître la perfection de la santé rendue à l’homme, le Christ lui commande, à lui qui ne pouvait se tenir debout, de prendre son grabat; et à lui qui ne pouvait marcher, Il commande de marcher.
70. Voir SAINT AUGUSTIN, op. cit., XVII, 7, p. 93.
71. Cf. n° 362 (vol. I, 2° éd., p. 342).
72. Deut 32, 4.


717. Ces trois ordres n’en sont pas moins ceux que le Seigneur donne dans la justification. D’abord, l’homme doit se lever en s’écartant du péché: Lève-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts 73. Ensuite, le Seigneur lui ordonne PRENDS TON GRABAT, en satisfaisant pour les péchés commis. Le grabat sur lequel l’homme repose signifie en effet le péché. L’homme prend donc son grabat quand il porte le poids de la pénitence qui lui a été imposée pour son péché — La colère du Seigneur, je la porterai, puisque j’ai péché contre Lui 74. Enfin le Seigneur lui ordonne de marcher en progressant dans le bien — Ils iront de vertu en vertu 75.

718. Selon Augustin 76, deux choses manquaient à ce malade: les deux préceptes de la charité. Aussi, à la volonté qui est rendue parfaite par la charité, le Seigneur donne-t-Il deux ordres: prendre le grabat et marcher. Le premier se rapporte à l’amour du prochain, parce que cet amour est premier dans l’ordre de la réalisation 77; le second à l’amour de Dieu, qui est premier dans l’ordre de ce que nous devons faire.

Le premier ordre, "PRENDS TON GRABAT", revient donc à dire: lorsque tu es malade, ton prochain te soutient, il a compassion de toi et te soulage, comme fait le grabat pour l’infirme. Nous devons, nous qui sommes plus forts, porter les faiblesses de ceux qui n’ont pas cette force, et ne pas chercher ce qui nous plaît 78. Quand donc tu as été guéri, PRENDS TON GRABAT, c’est-à-dire soutiens et supporte ton prochain qui te portait quand tu étais faible: Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ 79.

Quant au second ordre, "MARCHE", il sous-en tend: en t’approchant de Dieu. C’est pourquoi le psalmiste, après avoir dit: Ils iront de vertu en vertu, ajoute: Il sera vu, le Dieu des dieux, dans Sion 80. — Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous saisissent 81.
73. Eph 5, 14.
74. Mic 7, 9.
75. Ps 83, 8.
76. Cf. op. cit., XVII, 8-9, pp. 93-99.
77. Cf. 1 Jean 4, 20" Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?"



ET AUSSITOT L’HOMME FUT GUERI, IL PRIT SON GRABAT, ET IL MARCHAIT.

719. L’Evangéliste rapporte ici à la fois l’obéissance de la nature et celle de la volonté. D’abord celle de la nature: AUSSITOT L’HOMME FUT GUERI. A cela rien d’étonnant, puisque c’est par le Verbe Lui-même que le ciel et la terre ont été faits: Lui-même a dit, et tout a été fait 82. Par la parole du Seigneur, les cieux ont été affermis 83. Ensuite, l’obéissance de la volonté: IL PRIT SON GRABAT, ET IL MARCHAIT. — Tout ce qu’a prescrit le Seigneur, nous le ferons, et nous serons obéissants 84.



Jean 5, 9b-18a: LA REACTION DES JUIFS DEVANT LA GUERISON DE L’INFIRME

34 Jn 5,9-18




9b Or c’était le sabbat ce jour-là. 10 Les Juifs disaient donc à celui qui avait été guéri: "C’est le sabbat, il ne t’est pas permis de porter ton grabat. " 11 Il leur répondit: "Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit: Prends ton grabat et marche. " 12 Ils l’interrogèrent donc: "Qui est cet homme, qui t’a dit" Prends ton grabat et marche?" 1 celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était: Jésus en effet s’était éloigné de la foule assemblée en ce lieu. 14 Après cela, Jésus le trouva dans le Temple et lui dit: "Voilà que tu as été guéri; désormais ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. " s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16 pourquoi les Juifs persécutaient Jésus: parce qu’Il fai sait cela un jour de sabbat. 17 Mais Jésus leur répondit: " Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille. " 18a A cause de cela les Juifs cherchaient encore plus à Le tuer: parce que non seulement Il violait le sabbat, mais encore Il disait que Dieu était son Père, se faisant l’égal de Dieu.

720. Après avoir rapporté [n° 699] un miracle visible manifestant la puissance qu’a le Christ de restaurer la vie spirituelle, l’Evangéliste montre maintenant ce qui fut l’occasion de l’enseignement du Christ: la persécution provoquée contre Lui par les Juifs.


Thomas sur Jean 33