Chrysostome Synopse 117

117 Le peuple vient à Roboam, fils de Salomon, demandant un joug plus léger que celui de Salomon. Conseillé par les jeunes gens élevés avec lui; Roboam menace d'aggraver encore le fardeau ; alors les dix tribus se séparèrent et choisirent Jéroboam pour régner sur elles. Roboam voulait faire la guerre; mais Dieu l'en empêcha. Le fils de Jéroboam devient malade, et il envoie sa femme vers le prophète Allias pour l'interroger sur cette maladie ; il dit que l'enfant mourrait et il mourut. Jéroboam élève deux veaux d'or, l'un à Béthel et l'autre à Dan, afin que le peuple n'aille plus à Jérusalem; tandis qu'il sacrifiait, l'homme de Dieu se présente et prophétise touchant le roi Josias. La main du roi se dessèche et l'autel est brisé, mais le prophète prie Dieu et le roi est guéri. Il invite le prophète à manger avec lui; celui-ci refusait, selon le commandement de Dieu, mais ensuite il transgresse cet ordre et il est tué par un lion. Jéroboam persévéra dans son impiété et Roboam adora les idoles pendant toutes les années de son règne. Sésac vint et s'empara de ses trésors.

Après Roboam régna Abias, son fils, et après celui-ci Asa, fils d'Abias. Après Jéroboam régna Adab, son fils: Basa le mit à mort et il régna, et il fit la guerre à Asa qui fut vainqueur en recourant à l'alliance d'Ader le Syrien. Basa était un roi méchant ; Dieu le menace de grands maux. Après lui règne Ela, son fils, que tue Zambri, l'un des généraux, qui règne à son tour, et détruit la maison de Basa. Après que Zambri fut mort, lui-même ayant mis le feu à sa demeure, Ambri régna. Lorsqu'il fut mort, Achab, son fils, fut roi. Josaphat, fils d'Asa, règne aussi. Le prophète Elle menace Achab de la sécheresse qui dure trois ans et six mois. Pendant ce temps, un corbeau nourrit le prophète. En cet endroit, est l'histoire de la veuve de Sarepta, de la mesure d'huile et de la mesure de farine, de la mort de l'enfant et de sa résurrection. Elle est envoyé vers Achab; il offre une victime et fait tomber du ciel le feu qui la dévore. Il fait saisir les prêtres de Baal qui sont égorgés. Il annonce la pluie à Achab. Elle monte sur le Carmel, il offre un sacrifice, il prie et la pluie tombe.

Jézabel, femme d'Achab, menace de mort le prophète qui s'avance dans le désert où il s'endort. Réveillé par un ange, il trouve un pain de froment cuitsous la cendre; il le mange et il est fortifié. Avec cette seule nourriture, il marelle pendant quarante jours jusqu'à la montagne d'Horeb. Alors, il dit cette parole: Seigneur, ils ont renversé vos autels. Elisée, laissant ses bceufs, suit Elle. Ici est l'histoire de la vigne de Naboth, des menaces contre Jézabel et Achab, et du repentir d'Achab. Le Syrien Aderfait invasion en Israël, avec trente-deux rois. Achab en triomphe; Ader recommence la guerre; il éprouve un grand désastre. Lorsqu'il se vit dans un si grand danger, il se couvrit de vêtements misérables, et alla trouver Achab, se disant son esclave et attendant de lui son salut. Achab le fit monter sur son char et le renvoya dans son pays comblé d'honneurs. Le prophète se présenta; il fit des reproches au roi et le menaça de mort.

Achab consulte pour savoir s'il doit faire la guerre aux Syriens, et par le conseil de Josaphat, roi de Juda, on fait venir le prophète Michée qui, étant interrogé, prédit des calamités si la guerre est faite ; Achab s'irrite. Le faux prophète Sédécias frappe Michée, Achab ordonne de conserver Michée jusqu'à la fin de la guerre comme un prophète menteur. Il se met en marche pour combattre et il dit à (549) Josaphat : Changeons de vêtements et d'insignes ; je prendrai les tiens et je te donnerai les miens. Ceci étant fait, les soldats qui avaient reçu l'ordre de leur roi de négliger tous les autres et de s'attacher dans le combat au seul roi d'Israël, voyant Josaphat, roi de Juda, et pensant qu'il était le roi d'Israël, car le vêtement les avait trompés, ils l'entouraient et voulaient à le tuer. Mais il s'écria et repoussa le danger. Cependant, un archer frappa Achab et son sang coula. Ils le lavèrent dans la fontaine et les femmes de mauvaise vie se lavèrent dans son sang et les chiens le léchèrent. Ochosias, fils d'Achab, régna après lui. Josaphat, qui avait été son ami, ne fut pas châtié, parce que ses bonnes oeuvres arrêtèrent le châtiment (1).

1 Le texte grec qui manque de clarté est ici corrigé d'après la note au bas de la colonne 351.

118

QUATRIÈME (Deuxième) LIVRE DES ROIS

Ochosias étant tombé malade envoya demander à Baal s'il guérirait. Elie rencontra les envoyés et leur commanda d'aller dire qu'il ne se rétablirait pas. Ochosias, apprenant que c'est Elie qui a parlé ainsi, envoie un chef de cinquante hommes, puis un autre. L'un et l'autre ayant été consumés par le feu du ciel, avec les cinquante hommes, Elie reçoit l'ordre de suivre le troisième, et se rendant près du roi, il lui dit qu'il mourra. Après lui, règne son frère Joram, car il n'avait point de fils. En cet endroit, est l'enlèvement d'Elfe dans le ciel. Les enfants des prophètes ayant vu Elisée qui traverse à pied sec le Jourdain, disent l'esprit d'Elfe s'est reposé sur lui. Mais ils voulaient envoyer à la recherche d'Elie et il les en empêcha. Puis il consentit à leur désir, mais ils ne le trouvèrent point. Elisée rend saines les eaux de Jéricho. Il passe à Béthel et maudit les enfants qui le raillaient : des ours les dévorent.

Le roi de Moab refusait de payer le tribut accoutumé. Joram, roi d'Israël, marche contre lui, prenant pour alliés Josaphat, roi de Juda, et le roi d'Edom. Ils ne trouvèrent point d'eau dans le désert et ils couraient risque de périr. D'après l'avis d'Ochosias, ils allèrent trouver Elisée. Celui-ci se montre irrité contre le roi d'Israël, et il ne consent de la voir qu'en faveur du roi de Juda. Non-seulement il leur promet une grande abondance d'eau, mais la victoire sur les Moabites, ce qui est vérifié par l'événement. Le roi des Moabites fut réduit à une telle extrémité qu'il tua son fils sur les remparts.

En cet endroit, il est parlé de la femme dont l'huile fut multipliée et de la Sunamite à qui Elisée, ayant prié, obtint un fils et le ressuscita quand il fut mort. Une famine survient Elisée enlève l'amertume qui était dans les mets préparés pour les enfants des prophètes et il nourrit cent hommes, au nom du Seigneur, avec vingt pains d'orge. Naaman, général du roi de Syrie, est atteint de la lèpre ; il vient demander sa guérison au roi d'Israël qui est troublé et déchire ses vêtements. Elisée le fait venir et lui ordonne de se laver sept fois dans le fleuve du Jourdain. Naaman néglige d'abord cet ordre et n'espère point sa guérison. Ensuite exhorté par ses serviteurs, il se lave, il est guéri et il offre des présents à Elisée qui les refuse. Lorsqu'il est parti, Giézi, serviteur d'Elisée, court après lui, comme envoyé par Elisée, et reçoit de Naaman deux talents d'argent et deux vêtements. Revenu près de son maître, il essayait de les cacher. Elisée lui fit des reproches et, en punition, il fut frappé de la lèpre. Les enfants des prophètes vont couper du bois pour bâtir; l'un d'eux laisse tomber le fer de sa cognée; Elisée jette un morceau de bois qu'il casse et le fer reparaît au-dessus de l'eau.

Le roi de Syrie fait la guerre à Israël, selon la prédiction d'Etisée. Le Syrien envoie une troupe de soldats contre Elisée. Le prophète prie; ceux qui venaient contre lui sont frappés de cécité; il les conduit au milieu de leurs ennemis et il arrête le roi qui voulait les tuer. Il ordonne qu'après les avoir fait manger, on (550) les renvoie. La famine devient si grande que la tête d'un âne fut vendue cinquante sicles (1), et la quatrième partie d'un cube de fiente de pigeon cinq sicles. Une femme se présente devant le roi, accusant une autre femme parce qu'ayant mangé avec elle sou fils, elle refusait de livrer le sien, comme elle l'avait promis. Le roi déchira ses vêtements et envoya vers Elisée pour lui couper la tête. Le prophète dit au messager que le lendemain la famine aurait cessé. Il n'ajoute pas foi, et le prophète lui prédit sa mort. Or, quatre lépreux, poussés au désespoir par la famine, prennent la résolution de passer à l'ennemi et vont au camp, d'où ils trouvent les hommes absents, tandis que les tentes regorgent de richesses. Ils pillent ce qu'ils peuvent emporter et vont donner la nouvelle au roi qui, d'abord, craint qu'il ne s'agisse d'une ruse. Il dépêche des cavaliers qui confirment la nouvelle; il livre le camp au pillage du peuple et la famine cesse. Celui qui n'avait pas ajouté foi à la parole d'Elisée meurt, foulé aux pieds par la multitude. Elisée avait prédit à la femme dont il ressuscita le fils sept années de famine et l'avait exhortée à habiter dans une région étrangère. Après qu'elle eut quitté le pays étranger et que la famine eut cessé, elle revint et se présenta devant le roi, demandant à rentrer dans la possession de ses biens.

Le roi de Syrie envoie demander à Elisée s'il échappera à la maladie dont il était atteint. Elisée répond à l'envoyé qu'il n'échappera point, et il prophétise la défaite des Israélites. Après la mort du roi, Hazaël régna à sa place. Joram, roi de Juda, étant mort, Ochosias, son fils, lui succéda. Elisée envoie l'un des enfants des prophètes avec ordre de donner l'onction à Jéhu; celui-ci devenu roi met à mort Joram et le jette dans la vigne de Naboth, qu'avait usurpée le père de Joram. Il mit aussi à mort Ochosias et entra dans la cité d'Israël. Jézabel, parée, regardait du haut d'une tour; le roi dit aux eunuques de la précipiter en bas et elle mourut. Jéhu tua les soixante-dix fils d'Achab, les frères d'Ochosias et les prêtres de Baal, et il brisa l'idole de Baal. Alors Hazaël tailla en pièces les enfants d'Israël. Jéhu meurt; Joachaz, son fils, règne. Histoire de Joas, roi de Juda, de Joiada, le grand prêtre, et de Gotholia. Israël est livré à ses ennemis et, de nouveau, Dieu a pitié de ce peuple. Lorsque

119 1 Dans la Vulgate : 80 pièces d'argent et non 50. (4R, 6,26.)

Joachaz mourut, Joas, son fils, régna sur Israël, et allant trouver Elisée, il versait des larmes. Le prophète lui ordonna de prendre cinq flèches et de les lancer contre le sol. Quand il en eut envoyé trois, il cessa et le prophète dit : tu vaincras trois fois la Syrie, mais si tu avais lancé les cinq traits tu l'aurais accablée d'une ruine complète. Ensuite, Elisée fut enseveli, et un mort que l'on jeta sur sa tombe revint à la vie.

Hazaël étant mort, le fils d'Ader régna à sa place. Joas battit trois fois les Syriens et il mourut, et Jéroboam, son fils, fut roi. Après la mort de Joas, roi de Juda, Amasias, son fils, régna; il vainquit Edom et combattit Joas, roi d'Israël. Celui-ci le vainquit et entra dans Jérusalem. Jéroboam étant mort., Zacharie, son fils gouverna Israël. Amasias, roi deJuda, mourut, et Azarias, appelé aussi Ozias, régna. Sous ce règne, Osée commença à prophétiser. Sallum met à mort Zacharie et gouverne Israël ; il a pour allié le roi des Assyriens, à qui il donne mille talents. Après sa mort, Manahem règne à sa place. Après Ozias, Joattlan, son fils, régna sur Juda, et après celui-ci Achaz, son fils. Sous ce règne, Rasin, le Syrien, et Phacée, fils de Romélie, s'avancèrent, et Achaz envoya vers Téglathphalasar, roi des Assyriens, pour lui demander son alliance. Il vint, en effet, prit Damas, et mit à mort Rasin. Salmanasar, roi d'Assyrie, combattit Osée, fils d'Ela, et le fit son tributaire. Lorsque l'Assyrien apprit qu'il songeait à faire défection et envoyait des ambassadeurs au roi d'Éthiopie, il l'assiégea, le mit dans les fers, et, s'emparant de Samarie et des autres villes, il en transporta les habitants dans l'Assyrie.

En cet endroit sont les reproches adressés à Israël et à Juda. Ceux qui avaient été amenés de Babylone et habitaient dans Samarie étaient dévorés par des lions, parce qu'ils ne craignaient point Dieu. Un prêtre leur est envoyé qui les instruit de la loi de Dieu, et ils craignaient Dieu et adoraient les idoles. Histoire d'Ezéchias et des Assyriens, qui est aussi rapportée par Isaïe. Histoire de Manassé, de son impiété et de sa mort. Après sa mort, son fils Amon règne ; après celui-ci, Josias, son fils, de qui le prophète avait parlé par avance à Jéroboam, le serviteur de Salomon, lorsque la main du roi fut desséchée. Il purifie Jérusalem, et renverse tous les lieux-hauts, détruit les sépulcres des prêtres des idoles et brise les idoles. (551) C'est de lui qu'il est dit qu'il n'y eut point auparavant de roi semblable à lui, qui se convertit au Seigneur de tout son coeur et de toute son âme. Sous ce règne Jérémie commença à prophétiser. Ce temps fut aussi celui de Holda, la prophétesse.

Le Pharaon Néchao met à mort Josias, et Joachaz, son fils, règne à sa place. Pharaon ayant aussi renversé celui-ci et l'ayant conduit en Egypte, où il meurt, établit roi le fils de Josias, Eliacim ou. Joachim, et il rend le pays tributaire. Le premier Joachim, vaincu par Nabuchodonosor, fut précipité des remparts. C'est de lui que Jérémie a dit : « Son cadavre » sera exposé à la chaleur du jour et au froid « de la nuit. » Et aussi: « Il sera enseveli dans la sépulture de l'âne. » (Jr. 36,30, et 22,19.) Car après que son corps fut corrompu, il fut enseveli. Eliacim, ou Joachim, fils de Josias étant mort, Joachim son fils et neveu de Josias, régna. Ce Joachim était aussi appelé Jéchonias. Le roi d'Égypte ne sortit point de sa terre. Mais Nabuchodonosor venant et assiégeant la ville, Joachim ou Jéchonias alla au-devant de lui avec sa mère, et Nabuchodonosor l'emmena à Babylone, établissant roi dans Jérusalem un fils de Josias, le frère de son père. Celui-ci était Mathanias ou Sédécias, qui prévariqua contre le roi de Babylone. Nabuchodonosor vint, assiégea Jérusalem qu'il prit et livra aux flammes; il priva de la vue et enchaîna Sédécias qu'il emmena à Babylone, donnant à Godolias l'autorité sur tous ceux qui étaient restés dans Jérusalem. Quand Godolias eut été mis à mort par Ismaël, ceux qui étaient ainsi demeurés sous sa domination passèrent en Egypte. Cependant, à Babylone, le roi Evilinérodac accordait les plus grands honneurs à Joachim.

Le royaume de Samarie, ainsi qu'il a été dit déjà, avait cessé au temps d'Osée, fils d'Ela, celui qui avait assassiné Phacée, fils de Romélie. Le royaume de Jérusalem prit fin au temps de Sédécias, qui fut conduit à Babylone, à qui fou creva les yeux, et qui passa vingt-sept ans dans la prison, mais qu'ensuite le roi combla d'honneurs, lui donnant un trône au-dessus de tous les autres rois qui étaient là, le faisant manger et boire auprès de lui tous les jours de sa vie. Ici finit le livre des Rois, c'est-à-dire au temps où la ville est prise et le peuple emmené en captivité.

Il nous reste à reprendre les noms des rois d'Israël et de Juda pour indiquer ce qu'ils ont fait, leur fin, le nombre d'années pendant lequel ils ont régné, reprenant, ainsi qu'il suit, ce qui est dans ces quatre livres.

Après la mort de Saül, qui avait régné quarante ans, David régna aussi quarante ans sur Israël et sur Juda, savoir: à Hébron sept ans sur tout Israël et sur Juda trente-trois ans. Il accomplit le bien avec un coeur parfait. Sous ce règne vécurent les prophètes Nathan et Gad. Salomon, fils de David, régna lui-même sur tout le peuple pendant quarante années; et il fit le mal. Sois lui vécurent aussi les prophètes Nathan et Gad. Roboam, son fils, régna dix-sept ans et fit le mal. Pendant qu'il régnait, eut lieu le schisme, et les deux tribus de Juda et de Benjamin demeurèrent attachées à lui et à Jérusalem. Les dix tribus s'attachèrent à Samarie. Sous le règne de ce prince vécurent les prophètes Ahias le Silonite et Addon ; Abias, son fils, régna trois ans. Son coeur n'était point semblable à celui de David ; mais il marcha dans la voie de l'iniquité comme son père. Sous ce règne vécut encore le prophète Addon. Asa, fils de celui-ci, gouverna quarante ans et fit le bien ; mais les lieux hauts subsistaient. Sous lui vivaient les prophètes Azarias, fils d'Oded, et Anam. Josaphat, fils d'Asa, régna vingt -cinq ans et fit le bien ; mais il laissa subsister les lieux hauts, et à la fin de son règne il mérita d'être repris, parce qu'il avait fait amitié avec Ochozias, roi d'Israël, et que tous deux conduisaient en commun la plupart de leurs entreprises. Sous lui vécurent les prophètes Elie, Elisée, Michée, Jéhu, fils d'Aneni, Oziel, fils de Zacharie, Filadad, fils d'Adia et de Marissa. Joram, fils de Josaphat, régna huit ans et fit le mal ; il eux pour femme la fille d'Achab. Sous ce règne vécurent aussi Elie et Elisée. Ochozias, fils de Joram, régna un an et fit le mal. Après lui, Gotholia (1), sa mère, gouverna sept ans. Joas, fils d'Ochozias, régna quarante ans; il fit mourir Zacharie, après avoir fait le bien dans la plénitude de son coeur, tant que vécut le prudent Joiadas et qu'il lui donna ses conseils. Les serviteurs de Joas le mirent à mort dans sa maison de Mello. Sous lui prophétisa Zacharie, fils de Joiadas.

Amasias, fils de Joas, régna dix-neuf ans et fit le bien au commencement de son règne; mais il ne renouvela point les temps de David.

1. Athalie.

552

120 Car le peuple sacrifiait dans les lieux hauts, et il ne lit pas disparaître les bois sacrés. Sous lui prophétisèrent des prophètes dont le nom n'a point été écrit. Dans la suite, Amasias ayant vaincu les habitants de Séir, il s'enorgueillit, il adora les idoles de Seir et il fut livré aux mains de ses ennemis qui le battirent. Azarias, appelé aussi Ozias, régna cinquante ans et, dans le commencement, il fit le bien, comme son père; mais il n'abolit pas les hauts lieux. Enflé par la prospérité, il voulut sacrifier dans le temple même, ce qui était permis aux prêtres seuls. C'est pourquoi, il fut frappé de la lèpre, après qu'il eut entendu ces paroles : « Il ne t'est pas permis, Ozias, de sacrifier au Seigneur, mais aux prêtres seuls. » (.) Sous son règne vécut le prophète Isaïe.

Les noms des rois qui régnèrent à Samarie, leur fin, leurs actions remarquables, le nombre des années de leur règne sont ainsi qu'il suit. Jéroboam, fils de Nabath, régna vingt-quatre ans. Celui-ci revenant de l'Egypte lorsque le royaume était divisé fut le premier qui régna dans Samarie ; il fit le mal comme personne autre ne le fit. En effet, craignant que le royaume ne lui fût enlevé, il fit deux veaux d'or et trompa le peuple en disant: « Ceux-ci sont vos dieux qui vous ont ramenés de l'Egypte. » (
1R 12,28) Il institua des fêtes et un sacerdoce et « il fit pécher Israël. » (2R 14,8) Car tous les rois qui vinrent après lui l'imitèrent. Sous ce règne vécut Ahias le Silonite, qui prononça des malédictions contre lui devant l'autel.

Joathan régna seize ans, et il fit le bien comme son père; mais il ne détruisit pas les hauts lieux. Isaïe vécut aussi sous ce règne. Achaz, fils du précédent, régna seize ans et fit le mal. Sous lui vécurent les prophètes Isaïe et Oded. Ezéchias régna vingt-neuf ans, et il fit le bien parfaitement, comme David. Il détruisit le serpent d'airain que Moïse avait fait élever. Sous ce règne, Sennachérib et Rapsacés, qui avaient blasphémé, sont frappés, et, dans une seule nuit, l'ange extermine cent quatre-vingt-cinq mille Assyriens. Ezéchias, sur le point de mourir, reçoit une prolongation de quinze années de vie. Manassès, son fils, régna cinquante-cinq ans, et il fit le mal. Tout ce qu'Ezéchias avait détruit, il le rétablit, et il devint pour Juda un autre Jéroboam, de sorte que Jérusalem fut traitée à cause de lui comme Samarie. C'est de lui qu'il a été dit « qu'il fit pécher Juda. » (4R, 21, 16.) C'est pourquoi il fut emmené captif à Babylone; mais Dieu le ramena de la captivité dans Jérusalem après sa conversion, ainsi qu'il est écrit dans les Paralipomènes, et il recouvra la royauté. Il mourut repentant et enseignant au peuple à servir Dieu. Il ne fut pas enseveli dans la ville, mais dans son jardin, dans le jardin d'Oza. Amos, son fils, régna deux ans, et il fit le mal, comme Manassès, son père; ses serviteurs le tuèrent, et il fut enseveli dans le jardin d'Oza, dans lequel son père avait été inhumé avant lui.

Josias, fils du précédent, régna trente-un ans. Le peuple le fit roi lorsqu'il n'avait que huit ans. Il fit le bien et il marcha dans la voie de David, ne s'écartant ni à droite ni à gauche. Il abattit tous les bois sacrés et enleva toutes les idoles. Lorsqu'il eut atteint l'âge de seize ans, il demanda le livre de la loi, et voyant qu'elle avait été transgressée il ordonna d'en faire la lecture; il fit célébrer la Pâque et il ordonna de la célébrer, comme il est écrit. Le Pharaon Néchao le mit à mort, sur les rives de l'Euphrate, à la suite d'une contestation qu'ils eurent entre eux. Sous lui vécurent les prophètes Sophonias et Jérémie, et la prophétesse Holda, femme de Sellum. Son fils Joachas régna trois mois et fit le mal : Pharaon l'emmena captif. Sous lui vécut aussi Jérémie. Eliacim, autre fils de Josias, appelé aussi Joachien après que son nom eut été changé, régna onze ans et fit le mal. Joachim ou Jéctionias, son fils, régna trois mois et fit le mal ; il fut emmené captif à Babylone. Nathan fut le fils de celui-ci. Nabuchodonosor le fit roi et changea son nom en celui de Sédécias. Il régna douze ans et fit le mal. Jérémie vécut également sous ce règne. Le royaume de Juda subsista jusqu'à lui et fut renversé comme celui de Samarie. Car la ville fut prise et tous les habitants furent emmenés captifs à Babylone avec leurs richesses. En tout, il y eut vingt-un rois, sans compter Gotholia (Athalie).

Nabath (1), fils de Jéroboam, régna douze ans et fit le mal, et personne de cette race ne régna ensuite. Zambri, qui était d'une race différente, régna douze ans. Baaza régna vingt-quatre ans et fit le mal. Pendant ce règne vivaient les prophètes Elie, Elisée, Michée, et celui qui prophétisa devant Achab sur la Syrie et le fils

1 Nadab.

(553)

d'Ader (1), et celui qui, blessé parce que lui-même l'avait ordonné (3R, 20, 35), réprimanda Achab, et en outre beaucoup d'enfants des prophètes. Ochozias, fils d'Achab, régna deux ans et il fit le mal. Sous lui vécurent aussi Elie et Elisée, car Elie frappa par le feu du ciel, au nom du Seigneur, les chefs de cinquante hommes envoyés par lui. Joram, fils d'Achab, régna douze ans et fit le mal, et personne de cette race ne régna ensuite. Sous ce règne, Elie fut enlevé au ciel ; Elisée vécut jusqu'à Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Sous le même roi vivaient les enfants des prophètes.

Jéhu, fils de Namsi, qui appartenait à une autre race, régna vingt-deux ans. Il fit périr toute la race d'Achab et tous les prophètes de Baal immoles par embûche, et il renversa sa statue. Parce qu'il avait fait le bien dans toutes ces choses, il lui fut annoncé que ses enfants seraient assis sur son trône jusqu'à la quatrième génération. Joachaz, son fils, régna dix-sept ans et fit le mal. Il fit la guerre contre Jérusalem dont il enleva l'or et les richesses. Jéroboam, fils de celui-ci, régna quarante et un ans et fit le mal. Zacharie, fils du précédent, régna six mois et fit le mal. La race de Jéhu dura jusqu'à lui, c'est-à-dire jusqu'à la quatrième génération.

Sellum, fils de Jabès, d'une autre race, régna trente jours et fit le mal. Manahem, fils de Gadi, d'une autre race, régna vingt ans et fit le mal. Isaïe et Osée prophétisèrent sous ce règne. Phacée, fils de Romélie, d'une autre race, régna vingt ans; il tua Phacéia et fit le mal. Sous lui vécurent aussi les prophètes Isaïe et Osée. Osée, fils d'Ela, d'une autre race, régna neuf ans. Il tua Phacée et fit le mal, mais non comme ses prédécesseurs. Il fut le dernier roi de Samarie. Avec lui cessa la royauté et périt l'empire de Samarie, qui fut ensuite habitée par les Assyriens. De ceux-ci sont sortis les hérétiques Samaritains, appelés Sadducéens. Ainsi finit le résumé du livre des Rois.

1 Vulgate, Bénadad (fils d'Ader).

121

PREMIER LIVRE DES PARALIPOMÈNES

Les Paralipomènes sont ainsi appelés parce que beaucoup de choses laissées de côté dans les quatre livres des Rois sont contenues dans ces livres. Dans ce premier livre est décrite la généalogie de toutes les tribus, depuis Adam jusqu'aux rois, par tribus, par familles, par maisons. II est dit quels furent ceux des lévites que David établit pour chanter devant Dieu avec la flûte et la cithare, quels autres il consacra aux oeuvres du temple, car il fut le premier qui commença à jeter les fondements du temple. Divers détails sur les rois et leurs générations sont donnés, d'où il résulte que le total des années des rois qui régnèrent à Jérusalem depuis David est de quatre cent soixante-quatorze. Tous ces rois furent de la race de David, et il y en eut neuf qui firent le bien; ceux qui firent le mal sont au nombre de douze, Gotholia ! non comprise. Toutes les années de ceux qui régnèrent à Samarie s'élevèrent au nombre de deux cent soixante-neuf et trente jours; douze rois fuirent donnés par huit races différentes : tous firent le mal, en imitant le péché de Jéroboam.

1 Athalie.

122

DEUXIÈME LIVRE DES PARALIPOMÈNES

Dans le deuxième livre des Paralipomènes sont consignées les actions des rois. Ceux qui les ont écrites sont les prophètes qui ont vécu clans les différents temps des rois. Si l'on veut savoir en particulier quels sont ceux qui ont écrit ces choses, il faut remarquer que ce livre renferme les actions des rois d'Israël et de Juda qui ont été omises-. dans les livres des Rois. Or ceux qui écrivirent en entier l'histoire des divers règnes sont les suivants : Samuel et les prophètes Nathan et Gad ont écrit le règne de David; les prophètes Nathan et Allias celui de Salomon; les prophètes Semeas et Addon celui de Jéroboam; le prophète Addon celui d'Abias. Les actions d'Asa sont dans le livre consacré aux rois de Juda; le prophète

Jéhu, fils d'Adam, qui écrivit le livre des rois d'Israël, a écrit le règne de Josaphat. Ce que fit Joas est raconté dans les livres des Rois. Ce que fit Amasias est dit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Le prophète Isaïe a écrit le règne d'Ozias. Les actions de Joathan sont dans le livre des rois de Juda et d'Israël, celles d'Achaz dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Le prophète Isaïe, fils d'Amos, a rapporté le règne d'Ezéchias. Ce qui concerne Manassès est dans le livre des Voyants, ce qui est relatif à Josias dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Ce que fit Joachim est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Telles sont les matières contenues dans les Paralipomènes, et tel en est l'ordre.

123

PREMIER LIVRE D'ESDRAS

Ce livre porte le nom d'Esdras, parce que c'est Esdras, prêtre et lecteur, qui raconte et décrit le retour des fils d'Israël depuis la Perse jusqu'à Jérusalem. Ce retour s'accomplit par le commandement et l'ordre des rois Cyrus et Darius, sous la conduite de Jésu, fils de Josédec, d'Esdras et de Zorobabel, après qu'on eut discuté sur l'énigme pour laquelle était proposée cette récompense que le vainqueur obtiendrait du roi ce qu'il voudrait. L'un dit que le vin est ce qu'il y a de plus fort, l'autre dit que c'était le roi, mais Zorobabel dit que ce qu'il y a de plus fort ce sont les femmes, et au-dessus de tout, la vérité. Lorsqu'il eut ainsi parlé, Zorobabel fut déclaré vainqueur et, interrogé; sur ce qu'il voulait, il demanda que la captivité prit fin et que Jérusalem fût rebâtie. On lui accorda sa demande et la captivité

1 Ce livre, appelé ici le premier, est le troisième qui est rangé parmi les apocryphes.

prit fin : car alors étaient accomplies les soixante-dix années de la colère. Ceux qui revinrent de la captivité, appartenant à la tribu de Juda, à celtes de Benjamin et de Lévi, étaient au nombre de quarante-deux mille, et il y avait trois cent trente chevaux, deux cent quarante-cinq mules, quatre cent trente-cinq chameaux, sept mille trois cent trente-quatre serviteurs et servantes, deux cents chanteurs, six mille sept cent vingt ânes. Ceux qui furent chargés de réédifier étaient Zorobabel, Jésu, fils de Josédec et Néhémie. Esdras, qui était habile dans la loi, apporta le livre de la loi et le lut, et il établit tout ce qui avait rapport au temple et aux lévites. Lui-même expliqua la loi, et il fit renvoyer les femmes étrangères que plusieurs avaient prises durant la captivité. Ils les renvoyèrent et furent purifiés, et l'on célébra la Pâque selon la loi, ainsi qu'il est écrit, en observant les jeûnes. Ainsi finit le premier livre d'Esdras.

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DEUXIÈME LIVRE D'ESDRAS

Dans ce livre sont contenues les mêmes choses que dans le premier, concernant le retour de la captivité, à l'exception de l'énigme proposée. Plusieurs détails sont donnas sur l'eunuque Néhémie qui, lui-même, demanda la reconstruction du temple, et sur la lecture que fit Esdras, tandis que Jésu, Barréas et Sarabia instruisaient le peuple. Esdras, enlisant, dissertait avec la science du Seigneur. Le peuple comprit cette lecture et célébra la Pâque, et le septième mois il observa le jeûne et célébra la fête des Tabernacles, ainsi qu'il est écrit . « Ils n'avaient point fait ainsi depuis les jours de Josué, fils de Navé.» (2Esd. 8,17.) Esdras ayant vu que des femmes du pays d'Azot étaient mariées aux Hébreux, persuada à tous de promettre l'observance de la loi de Dieu. Et il renvoya toutes ces femmes comme illégitimes, et ils jurèrent de garder la loi. Ayant donc été purifiés et sanctifiés, ils se réjouirent et rentrèrent chacun dans leurs maisons. Ceci est aussi raconté concernant Esdras

les livres de la loi ayant péri, à cause de la négligence du peuple et de la longueur de la captivité, Esdras, qui était habile et instruit, et qui, de plus, était lecteur, les conserva, et ensuite les mit au jour et les publia de nouveau, et ainsi ils furent sauvés.

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LIVRE D'ESTHER

Ce livre porte le nom d'Esther parce que Dieu a sauvé, par Esther, les Juifs sur le point de périr jusqu'au dernier, et frappé Aman qui avait médité leur ruine. En effet, Artaxercès, roi des Perses, ayant répudié sa femme, en cherchait une autre dans son empire, qui fût la plus belle et la plus gracieuse, et son choix se fixa sur Esther qui était de nation juive. Elle avait pour parent Mardochée, emmené de son pays dans la captivité au temps du roi Sédécias. Or, le roi ayant élevé à de grands honneurs un homme nommé Aman, il ordonna que tous l'adorassent; mais Mardochée, qu'animait le zèle pour le culte de Dieu, ne voulant point adorer un homme, Aman s'en irrita et, apprenant qu'il était juif, persuada au roi Artaxercès de publier un édit pour mettre à mort, saris distinction, tous les juifs qui vivaient dans son empire, en un même jour du douzième mois. Mardochée l'ayant su, pleura et jeûna, et il envoya vers Esther pour lui demander appui. Esther ayant jeûné et prié Dieu, et s'étant parée des ornements de son sexe, sans être appelée, bien qu'il ne fût pas permis d'aller trouver le roi lorsqu'il ne l'avait pas demandé, elle alla le trouver, sans attendre l'occasion favorable et espérant que la prière qu'elle verrait faire lui en tiendrait lieu ; mais le roi s'étant étonné de cette action étrange, elle tomba à ses pieds par la crainte. Cependant, Dieu changea le coeur du roi et le disposa à la douceur et à la clémence, et s'avançant, il releva sa femme, l'exhortant à ne rien craindre, mais à demander ce qu'elle voudrait. Elle demanda que le roi vînt souper avec Aman une première fois, puis une seconde. Aman, hors de lui par la joie qu'il éprouvait d'avoir été invité par la reine, s'emportant davantage contre Mardochée, et il fit abattre un grand arbre, voulant que Mardochée, y fût pendu le jour suivant.

Cependant, le roi, par une disposition particulière de la Providence, étant demeuré éveillé pendant la nuit et n'ayant pu dormir, ordonna qu'on lui fit lecture de l'histoire de son règne. (556) Dans cette lecture il se rencontra un service qui lui avait été rendu par Mardochée. Car il avait livré au roi deux eunuques qui complotaient contre lui et les avaient convaincus. Le roi, ayant reçu ce bienfait de Mardochée, cherchait à lui accorder une récompense digne du service rendu. Lorsqu'Aman vint de grand matin vers lui, il lui demanda de quels honneurs était digne celui qui avait bien mérité du roi. Aman pensant qu'il était interrogé par le roi pour urne chose qui le concernait lui-même répondit qu'il méritait d'être appelé le second après le roi. Le roi ordonne que Mardochée sera honoré de cette manière et qu'Aman le précédera.

Esther, ayant saisi une occasion, intercéda pour les Juifs. Ensuite le roi se livrant à son chagrin à cause de l'édit injuste contre les Juifs, et s'irritant contre Aman, celui-ci supplie Esther en l'absence du roi; il tombe devant elle et se prosterne à ses genoux. Le roi ayant vu Aman qui touchait les genoux de la reine et pensant qu'il lui faisait outrage, ordonna qu'Aman fût pendu à l'arbre qu'il avait préparé pour Mardochée. Il publia un édit ordonnant que les Juifs demeureraient sains et saufs et que leurs ennemis seraient mis à mort par eux. Le nombre de ceux qui périrent ainsi fut de quinze mille, et il fut établi une fête au quatorzième ou au quinzième jour du mois qu'on appelait Adar. Ce jour est appelé dans la langue des Juifs, Pleura, et dans ce jour ils brûlent Aman et se réjouissent, faisant de cette fête un souvenir de leur salut. Ainsi se termine le livre d'Esther.


Chrysostome Synopse 117