B. Paolo VI Omelie 26265

Vendredi 26 février 1965: MESSE POUR LES MISSIONNAIRES MORTS AU CONGO

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Chers Fils, Membres du Sacré Collège, de la Hiérarchie, des Instituts Missionnaires, et vous tous qui êtes venus prier avec Nous ce soir dans cette basilique, soyez les bienvenus! Hier, sur le tombeau du Prince des Apôtres, au cours d’une émouvante cérémonie, Nous imposions la barrette aux nouveaux Cardinaux, dont l’entrée dans le Sacré Collège constitue un éclatant témoignage de l’universalité de l’Eglise.

Aujourd’hui, cette même pensée de l’universalité de l’Eglise Nous invite à tourner Nos regards vers les pays de mission, et c’est sur le tombeau de l’Apôtre Saint Paul, le Docteur des Nations (
1Tm 2,7), que Nous sommes venu faire à Dieu l’hommage de Notre sollicitude pour les âmes innombrables auxquelles l’Eglise envoie, depuis des siècles, les meilleurs et les plus courageux de ses fils.

Cet hommage, Nous avons voulu lui donner une expression concrète et vivante, en baptisant de Nos mains, en confirmant et en admettant au banquet eucharistique un groupe de néophytes venus d’une des nations d’Afrique les plus éprouvées en ces derniers temps.

C’est donc à vous d’abord que Nous Nous adressons, chers Fils, avec les expressions enthousiastes d’un grand Africain, Saint Augustin, qui appelait ceux qui venaient de renaître comme vous de l’eau et de l’Esprit Saint «nouvelle semence de sainteté, enfants de la grâce, jeune phalange, fleuron de notre honneur, fruit de notre labeur, ma joie et ma couronne: novella germina sanctitatis, germen pium, examen novellum, flos nostri honoris et fructus laboris, gaudium et corona mea» (S. Aug. Sermo 1 in octava Paschae, 157 de Tempore). Quelle source de fierté pour vous d’avoir été admis à l’honneur d’entrer dans l’Eglise au centre de la catholicité! C’est à vous que le Pape confie sa sollicitude et ses espoirs pour le Congo. Il vous dit, comme le Christ au miraculé de l’Évangile: «Retourne chez toi, et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi» (Lc 8,39). Retournez dans votre Patrie, y répandre la «bonne odeur du Christ» (2Co 2,15) parmi vos frères. Dites-leur ce que vos yeux ont vu à Rome. Dites-leur surtout combien l’immense continent africain est présent à l’esprit et au coeur du Pape, et combien d’espoirs Il place dans tant de jeunes et ferventes chrétientés.

Le geste que Nous allons accomplir veut être comme une reconnaissance symbolique des admirables moissons que l’Eglise a fait mûrir dans les territoires de mission, et qui ont resplendi d’un éclat singulier lors de la récente Canonisation des Martyrs de l’Uganda. Vous ne serez pas étonnés que. Nous ayons voulu vous y associer, chers Fils et chères Filles des Congrégations missionnaires, afin de mieux attester la gratitude que l’Église professe hautement envers ceux et celles qui, partout dans le monde, aujourd’hui comme hier, sont les précieux et irremplaçables artisans de la tâche ardue et sublime à laquelle vous avez consacré votre vie. Mais une raison spéciale Nous a poussé à vous demander d’unir en ce jour votre prière à la Nôtre. Les derniers mois ont enregistré, dans plusieurs des territoires dont Nous parlions, bien des événements douloureux. L’occasion ne Nous a pas manqué de les déplorer publiquement; mais Nous avons estimé nécessaire qu’une ample et solennelle cérémonie religieuse rendît manifestes aux yeux de tous le deuil et la prière de l’Eglise.

Nous sommes donc venu aujourd’hui parmi vous avant tout afin d’offrir le saint sacrifice pour tous ceux qui ont été victimes de la violence en diverses régions, et particulièrement au Congo, au cours des mois écoulés. Car la violence s’est déchaînée, hélas! et le sang a coulé. Sang de très nombreux fils de la terre africaine, massacrés au cours de luttes fratricides, souvent en violation des lois les plus élémentaires de l’humanité; sang aussi d’hommes et de femmes originaires d’autres pays, catholiques et non catholiques, et parmi eux bon nombre de pacifiques missionnaires, venus sur le continent africain pour y apporter, avec l’Evangile du Christ, l’amour fraternel et la véritable paix. Les uns ont été brutalement expulsés des territoires où ils exerçaient leur ministère au service des âmes. D’autres ont été arrêtés, incarcérés et pris comme otages contre tout droit humain. Devenus l’objet de la haine la plus injustifiable et d’une cruauté qu’on voulait croire à jamais bannie des annales de l’humanité après les horreurs de la dernière guerre mondiale, ces hommes et ces femmes, et parmi eux un évêque, l’Evêque de Wamba, ont été outragés, torturés et finalement massacrés de la façon la plus inhumaine.

La fonction de représentant du Prince de la Paix (cfr. Is. Is 9,6), que Nous exerçons malgré Notre indignité, Nous fait un devoir, vous le comprenez, de stigmatiser de tels crimes et de les porter devant la conscience du monde. Car c’est la conscience du monde, et non seulement l’Église Catholique, comme chacun le voit, qui est blessée par ces atteintes aux règles les plus élémentaires de l’humanité.

Il ne s’agit plus seulement, en effet, du cas de religieux ou de religieuses persécutés pour leur foi. Il s’agit d’otages qui sont tués, de prisonniers qui sont passés par les armes sans jugement; il s’agit d’une brutale violation du droit à la vie, qui Nous oblige à rappeler solennellement le grand précepte gravé au coeur de tout homme et inscrit aux premières pages de la Bible: Tu ne tueras pas.

N’est-il pas douloureux de constater qu’en une période de l’histoire où l’ensemble du genre humain est plus sensible que jamais aux droits de l’homme, en un temps où ces droits ont été proclamés par les plus hautes autorités et codifiés dans une charte d’une portée universelle, le plus fondamental, le plus élémentaire de ces droits, le droit à la vie, soit ainsi publiquement ignoré, méprisé, foulé aux pieds?

N’est-il pas humiliant pour notre génération qu’il faille rappeler que le meurtre direct d’un innocent est un crime, un crime qui offense Dieu, qui offense le prochain, qui offense la société?

Déjà le droit romain avait stigmatisé comme injustes les représailles exercées en temps de guerre contre des citoyens privés. Quoi de plus injuste, en effet, et de plus déraisonnable que la prise unilatérale d’otages, qui punit sur de tierces personnes, innocentes et étrangères au conflit, des délits imputés à l’une des parties en cause? Les Pouvoirs publics eux-mêmes le reconnaissent, puisqu’une Convention internationale prohibe de façon générale la prise d’otages en tous lieux et en tous temps. Mais quoi qu’il en soit de l’observance de cette règle, que la personne de l’otage, au moins, soit pour tous sacrée et inviolable! Par quelle aberration pourrait-on tenter d’en justifier le meurtre? Et le prisonnier? N’est-il pas - comme le blessé - hors de combat et dès lors protégé par les lois communes du droit des gens?

Faudra-t-il donc dire que les fils d’un peuple jeune et plein de promesses, arrivé au seuil de l’indépendance, ont marqué l’entrée de leur Pays dans la vie internationale par le sang injustement versé?

Nous savons que ces déplorables excès ne sont le fait que d’une minorité d’hommes et de jeunes gens, exaspérés peut-être par certaines situations politiques et sociales. Nous voudrions Nous adresser à ces hommes, leur dire avec toute la conviction que Nous inspire Notre amour pour eux: ne souillez pas vos mains par des crimes qui resteront dans les siècles futurs comme une tache sur l’histoire de l’Afrique! Montrez, au contraire, que cette indépendance dont vous êtes justement fiers, vous étiez dignes d’y accéder, capables d’en porter le poids et l’honneur, dans le respect des droits sacrés de la personne humaine et des lois de la vie en société. Car Nous avons confiance dans la bonté foncière de votre peuple, lorsqu’il ne se laisse pas entraîner par de mauvais bergers, confiance dans sa vocation chrétienne, attestée par tant de réponses généreuses à l’appel du Seigneur: Nous pensons à vos prêtres, à vos religieux et religieuses, à vos si zélés catéchistes, qui donnent le meilleur d’eux-mêmes à l’évangélisation de leurs frères. Ne sont-il pas tous la vivante illustration des vertus de leur race, l’exemple des hauteurs auxquelles elles peuvent atteindre au service d’un grand et bel idéal?

Et c’est pourquoi Nous voulons croire que Notre supplication ne sera pas vaine, et que les énergies qui s’égarent aujourd’hui dans une folie de meurtre et de destruction sauront s’employer bientôt à nouveau dans des tâches constructives.

O Congo! Écoute Notre voix, car c’est la voix d’un père, qui n’a sur les lèvres que des paroles de pardon et de paix, la voix d’un ami, que n’inspire aucun intérêt personnel, aucune visée d’ordre temporel, et qui n’a en vue que le véritable bien de chaque nation et de toute la grande famille humaine.

A tous Nos fils d’Afrique, qui ont noblement, au fond de leurs coeurs ou publiquement, désapprouvé et condamné les excès que Nous venons de déplorer, Nous voudrions adresser un appel à réfléchir sur la grave leçon qui se dégage de ces tragiques événements. Le sang appelle le sang. Un désordre engendre un autre désordre. Il n’est qu’une voie qui conduise à la paix et à la prospérité, c’est celle du respect de la loi naturelle, du droit d’autrui, et avant tout du droit à la vie.

Et quant à vous, chers Missionnaires qui Nous écoutez, que l’exemple de vos frères et de vos soeurs, bien loin de vous assombrir et de vous décourager, soit pour vous le stimulant le plus exaltant. Ils ont été jugés «dignes de souffrir pour le nom de Jésus» (Ac 5,41), et nous pouvons légitimement nourrir la confiance qu’ils sont désormais constitués au Ciel les intercesseurs de vos familles religieuses et les protecteurs de ces champs d’apostolat qu’ils ont baignés de leurs sueurs et de leur sang. C’est donc à leur intercession que Nous vous confions en terminant, à celle de Marie, Mère de l’Église, à celle de Saint Paul, l’incomparable modèle des Missionnaires de tous les temps. Qu’ils gardent et protègent vos personnes, et qu’ils ramènent bientôt à leurs pacifiques travaux ceux d’entre vos frères que la violence de l’ouragan en a pour un temps écartés. Tels sont Nos voeux, telles sont les intentions que Nous confions ce soir à votre prière. Nous vous demandons de l’étendre, cette prière, afin qu’elle soit vraiment catholique, aux dimensions du monde: qu’elle aille dans toutes les terres de Mission, partout où l’on souffre, où l’on aspire à la paix, à la justice, à la liberté.

Et à vous tous qui êtes ici présents, Éminentissimes Cardinaux, Évêques, Prêtres, Religieux et Religieuses, représentants du laïcat à vous tous, chers Fils de Rome et du monde, qui, de près ou de loin, vous êtes associés à cette cérémonie propitiatoire, Nous accordons de grand coeur, en gage des grâces que Nous invoquons sur tous et chacun d’entre vous, une très paternelle Bénédiction Apostolique.

Terminata la Messa, si svolge una commovente manifestazione. Il Santo Padre, al canto della Salve Regina, si reca dinanzi all’altare papale di fronte alla grande navata, preceduto dai neofiti nelle loro candide vesti, a presentarli alla «plebs sancta Dei» della quale sono entrati a far parte.

Cari fedeli della Chiesa di Roma, abbiamo portato davanti a voi questi nuovi figli della Chiesa perché anche voi li conosciate, li abbracciate con la vostra carità e anche perché possiate meglio comprendere quel che il Signore compie ogni giorno nell’umanità mediante il ministero della Chiesa. Questi giovani e queste figliuole che ho ai miei lati, sono diventati fïgli di Dio, membri del Corpo mistico di Cristo, cittadini della Chiesa e vostri fratelli. Salutateli, vogliate loro bene e fate che essi sentano, nel vostro plauso, la comunione di spirito che si è stabilita fra loro e voi. Comprendano, inoltre, quanto è vasto il regno della carità e come tocca a noi, umili ministri ed umili figli del Regno di Dio, lavorare perché esso si stabilisca, si estenda, trionfi in mezzo alla umanità intera.

Gesù ha voluto che fosse affidata a Noi la sorte del suo Regno in questa terra. Dobbiamo realmente e con ogni impegno metterci a disposizione di questo pensiero del Signore e di essere tutti fedeli alla nostra Religione, nel ringraziare Dio del grande beneficio che ci ha largito, e nell’essere convinti che ciascuno di noi deve fare qualche cosa per comunicare agli altri il dono celeste. Ciascuno di noi deve essere missionario, ciascuno di noi deve avere il cuore grande quanto il mondo. Ed ora che vedete in questi nuovi nostri fratelli un segno visibile, poiché sono i rappresentanti di questo disegno divino sull’umanità, confermate i propositi di buona, fedele, esemplare vita cristiana; e consegnate a questi neo-cristiani, che ritorneranno alla loro terra, il messaggio di Roma, che vuol essere messaggio di fedeltà forte, serena, fraterna, saldissima a Nostro Signor Gesù Cristo.

Daremo a vostro nome, figliuoli, una piccola croce da appendere al collo di ciascuno di questi neofiti. Così il ricordo di averla ricevuta dalle Nostre mani, e quasi dal vostro cuore, renderà loro più caro questo simbolo e soprattutto confermerà, nei loro cuori, propositi e sentimenti, che certamente in questo momento hanno formulato.

Daremo loro, inoltre, la corona del Rosario, perché possano sempre conservare sentita e profonda devozione alla Madre della Chiesa, alla Madonna; al patrocinio della quale li affidiamo.




Mercoledì della Ceneri, 3 marzo 1965: INIZIO DELLE SACRE STAZIONI QUARESIMALI

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A premessa della sua Esortazione, il Santo Padre dichiara che alcune circostanze Egli avrebbe in animo di porre in risalto: il saluto agli alti Dignitari e Religiosi che Lo hanno accolto; la cospicua moltitudine di fedeli, solleciti di ben iniziare la pia pratica delle Stazioni Quaresimali; la imponenza della basilica di S. Sabina; l’amenità dei luoghi che Egli ben conosce, anche per aver soggiornato non molto lontano da questo sacro tempio; le memorie storiche quivi raccolte e degne del più attento interesse.

Nondimeno Egli si limiterà solo ad alcuni pensieri inerenti proprio alla pia manifestazione testé compiuta, come inizio delle Visite stazionali della Quaresima nelle chiese di Roma.

LA NECESSARIA «CONVERSIONE» DI OGNUNO

Ascoltiamo una sola voce, quella che, stamane, nella Santa Messa, la Chiesa ha fatto risonare, come uno squillo di tromba, alle nostre anime, e che Ella stessa trae dalla Sacra Scrittura, dal grande e commosso messaggio di Gioele Profeta. È una voce che sentiremo ripetere ed echeggiare lungo i prossimi giorni di preghiera e di penitenza. La ripetiamo e consegniamo alle nostre anime, come se fosse a ognuno di noi rivolta. Eccola: «Convertimini ad me in toto corde vestro»: convertitevi a me con tutto il vostro cuore.

Parlare di conversione, specialmente ad un’assemblea come quella che ora è davanti al Papa, di persone consacrate al Signore, di anime buone e pie, di spiriti già rivolti a Dio, sembra parola inadeguata e impropria. Grazie al Cielo, siamo già convertiti al Signore. Invece la Chiesa indirizza anche a noi il salutifero invito: ed esso è tanto più efficace appunto perché già lo abbiamo ascoltato e abbiamo cercato di assecondarlo.

Dobbiamo dunque convertirci al Signore. Qui sarebbe necessaria un’analisi previa. Che cosa vuol dire questa parola «conversione», alla quale la nostra mentalità moderna è così poco disposta, fino quasi a cancellarla dal dizionario stesso della vita spirituale? Qual è il vero significato di tale richiamo?

A cominciare da quello etimologico, molto semplice, convertirsi vuol dire cambiare strada, scegliere una direzione, un indirizzo. Ebbene, la Quaresima chiama tutti a rivolgersi a Dio; a tracciare fra noi e il Signore una linea retta, quella completa attenzione che molte volte è distratta dalle cose profane, con le faccende quotidiane, negli affanni della vita. Occorre, invece, che risplenda su tutta questa esperienza così complessa, talvolta confusa e tal altra non del tutto limpida, lo splendore del raggio di immediatezza che ci indica Iddio. E non si tratta solo di muoverci verso di Lui materialmente, fisicamente: sarebbe già gran cosa, perché ciò implica la pratica degli esercizi che a Dio si portano. C’è assai di più. Sappiamo tutti che la parola «conversione» indica un senso di mutamento, di rivolgimento, di metanoia: cioè il rinnovarsi. Ora - ed è ciò che più conta - tale rivolgimento non tocca tanto le cose esteriori, le abitudini, le vicende a cui è legata la nostra esistenza, bensì, invece, la cosa tanto nostra, e tanto poco nostra: il cuore.

C’è non poco da cambiare dentro di noi: è necessario rimodellare la nostra mentalità; avere il coraggio di entrare fin nel segreto della nostra coscienza, dei nostri pensieri, e là operare un cambiamento. Questo, inoltre, deve essere così vivo e sincero da produrre - e siamo ancora al contenuto della parola «conversione» - una novità. Qui sta l’esigenza prima del grande esercizio ascetico e penitenziale della Quaresima. E allora ci chiediamo: che cosa fare per ottenere un tale risultato e come comportarci? La risposta è ovvia: entrare in se stessi, riflettere sulla propria persona, acquisire una nozione chiara di quel che siamo, vogliamo e facciamo; e, a un certo momento, - qui la fase drammatica, ma risolutiva - conterere, rompere qualche cosa di noi, spezzare questo o quell’elemento che magari ci è molto caro ed a cui siamo abituati, sì da non rinunziarvi facilmente. Il termine «conversione» entra in queste profondità e dimostra queste esigenze.


FAR FIORIRE NUOVA PRIMAVERA DI GRAZIA

E non è tutto. Stabilito il rinnovamento, è d’uopo incominciare di nuovo, far sorgere in noi un po’ di primavera, di rifioritura; una manifestazione anche esteriore del fenomeno verificatosi all’interno del nostro essere. Si diceva poc’anzi che ricordare queste nozioni a chi già conosce le vie del Signore, ha ormai vissuto le ore decisive ed ha orientato nella maniera giusta la sua vita, sembrerebbe cosa superflua, convenzionale quasi retorica.

Così non è: perché tutti abbiamo sempre bisogno di convertirci. C’è un bel paragone, addotto da esperto maestro di spirito. Esso si riferisce al navigante il quale deve, di continuo, rettificare la guida del timone, e perciò guardare che la direzione sia sempre quella esatta indicata dalla bussola. Per sua natura, la nostra vita è incline a deviare. Siamo volubili, fragili; i nostri stati d’animo sono contraddittorii, successivi, complicati, e soggetti agli stimoli esteriori, al punto che la nostra rettitudine interiore ne risulta compromessa. È perciò logico, indispensabile ad ogni stagione ed anno, ad ogni Quaresima, riportarci al buon cammino primitivo se già fu determinato; trovare la direzione giusta se non fosse ancora allineata perpendicolarmente verso il Signore. A così alta finalità mirano i doni e i carismi che la santa Quaresima ci offre.

Come si fa a convertirsi? Il primo passo - tutti lo sappiamo - consiste nell’ascoltare, sentire il richiamo e orientare la nostra mente là donde parte la voce. Questa voce è la parola di Dio, che deve squillare sempre nuova, e quale eco personale che il Signore suscita nelle nostre anime. Oh, come piacerebbe sostare in conversazione con ciascuna delle persone qui presenti e chiedere se hanno questa capacità di udito, se ascoltano la parola divina, a cominciare da quella che arriva dal di fuori con la sacra predicazione, che ora, nella Quaresima e nella riforma liturgica, diviene tanto organizzata, premurosa, sollecita, urgente. Abbiamo tutti questa indispensabile ricettività? O non forse imitiamo anche noi tanti superficiali, allorché mormorano: sono cose già note, già sentite, non sono per me . . . e così via?

Ciascuno invece deve ripetere a se stesso ed agli altri: ascoltiamo la voce che ci giunge dal Cielo.

Il Signore ha sempre qualche cosa di nuovo, di profondo, di esigente, e di tremendo da dire alle nostre anime. Guai se restassimo sordi od insensibili!


LA VOCE E I COLLOQUI DI DIO

Ed ecco che la voce esteriore diventa interiore. È necessario essere così spirituali da saper cogliere le ispirazioni, cioè quei movimenti dello Spirito che non mancano in alcun’anima, specie se battezzata, e formata alla Grazia, alla vita e alla scuola cristiana. Le voci interiori vibrano nel nostro cuore. Dio parla con «gemiti inenarrabili» dichiara San Paolo. Ha una sua arte di colloquiare con le anime che sovente noi, così rumorosi, dissipati, poco interiori, non riusciamo a cogliere, poiché se sapessimo captare tale discorso interiore, forse diventeremmo come incantati, e astratti dalle cose esterne, per sentire la dolcezza e la poesia del cuore che, senza alcuna nostra arte, e anzi con nostra sorpresa, di tanto in tanto ci parla di Dio dimorante in noi.

La seconda considerazione è d’ordine anche più pratico. Il Signore chiede sempre un sacrificio, esige qualche cosa di positivo; non si contenta di velleità, di parole convenzionali ed abituali. Vuole proprio qualche cosa di mio. Ad ogni stagione domanda una risposta nuova. In questo colloquio di infinito amore Egli ha un dono da fare, una novità da creare, una rigenerazione a cui concedersi. Allora deve vibrare il nostro slancio in prontezza e devozione: Che cosa vuoi che io faccia, o Signore, per essere davvero fedele? Quid me vis facere? La «conversione» dei Santi a tale proposito è caratteristica, a cominciare da quella di San Paolo: Dimmi, o Dio, quello che devo fare. E può sorprendere, a questo punto, particolarmente in chi ha celebrato tante volte la Quaresima eppure si trova ancora mediocre nelle vie della perfezione, quasi un atto di avvilimento: con me non c’è nulla da fare; sono così; non vado più avanti; non ci riesco. Torna, invece, la Quaresima con le sue energie spirituali, con la sua capacità di scuotere le anime, donando fiducia. La grazia di Dio può modificare tutto, in noi, pur se fossimo la materia meno adatta per essere modellata dalle sue mani e dalla sua bontà. Questa è potente quanto la sua misericordia, e quindi vittoriosa, sino a compiere prodigi in anime povere ed umili.

E questo progresso quanto tempo dura? Per tutta la vita. In ogni momento, quasi ad ogni respiro si deve lavorare per convertire, dirigere, rinnovare se stessi.


DIVENTEREMO TEMPLI DELLA VITA DIVINA

Un illustre antico scrittore della Chiesa Greca, Clemente Alessandrino, è stato forse uno dei primi a notare questa progressività nella vita spirituale. Egli dichiara: Bisogna passare dalla incredulità alla fede: e quanti sono battezzati, aderendo alla vita cristiana, hanno già operato questa prima conversione. Ma poi occorre convertirsi alla gnosi cristiana, cioè alla profondità operante della fede, sia nel pensiero sia nella pratica; bisogna passare da uno stadio di mediocrità a quello di perfezione, dall’inerzia all’attività, da un grado ad un altro superiore. E del resto S. Paolo già ci aveva esortato: «Crescamus in illo per omnia»: dobbiamo continuamente crescere; . . . «donec formetur Christus in nobis»: sino a quando Cristo sarà formato dentro di noi.

Se tutta la vita nostra non sarà che l’ascendere, passo a passo, in questo sforzo di perfezione, e di ricongiungimento con Dio, la nostra giornata terrena sarà buona, avremo risposto alla nostra vocazione, saremo stati capaci di ricevere le grazie di Dio attuando in noi la verità di Gesù Cristo: Chi ascolta la mia parola e la pratica, quegli mi ama; e chi mi ama avrà la nostra visita: del Padre, del Figlio e dello Spirito Santo.

Diventeremo, adunque, templi della vita divina dentro di noi. È l’augurio che la Benedizione Apostolica in questo momento intende di avvalorare.




I Domenica di Quaresima, 7 marzo 1965: SANTA MESSA NELLA CHIESA DI OGNISSANTI

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Che cosa stiamo facendo? Questo è il momento delle riflessioni, e si inserisce nel sacro Rito per suscitare i pensieri che lo devono accompagnare. Noi stiamo attuando una realtà, la quale, già di per sé, si presenta solenne ed ha due aspetti: l’uno straordinario; l’altro consueto e ordinario.

Straordinaria è l’odierna nuova maniera di pregare, di celebrare la Santa Messa. Si inaugura, oggi, la nuova forma della Liturgia in tutte le parrocchie e chiese del mondo, per tutte le Messe seguite dal popolo. È un grande avvenimento, che si dovrà ricordare come principio di rigogliosa vita spirituale, come un impegno nuovo nel corrispondere al grande dialogo tra Dio e l’uomo.


«IL SIGNORE SIA CON VOI!»

Norma fondamentale è, d’ora in avanti, quella di pregare comprendendo le singole frasi e parole, di completarle con i nostri sentimenti personali, e di uniformare questi all’anima della comunità, che fa coro con noi.

V’è, poi, un’altra circostanza che rende singolare l’odierna solennità: la presenza del Papa, che, di per sé, autorizza a porre in risalto tutto quanto può divenire utile alla nostra vita cristiana.

Del resto, anche a voler considerare il secondo aspetto, cioè quello che è consueto in queste adunanze, tutto - lo sappiamo - presenta un carattere prezioso e degno della nostra riflessione.

E dapprima: che cosa è il Rito che stiamo celebrando? È un incontro di chi offre il Divin Sacrificio con il popolo che vi assiste. Tale incontro deve essere, perciò, pieno e cordiale. Non è pertanto fuori luogo che il celebrante - in questo caso il Papa - rivolga .molte volte agli astanti il saluto caratteristico: Il Signore sia con voi!

Ecco: il Papa ripete il grande augurio non solo rivolgendosi con affettuoso gesto ai presenti, ma esprimendo il proposito di raggiungere l’intera popolazione cristiana di questa Città, della santa Diocesi di Pietro e Paolo, la Diocesi di Roma. Perciò, con tutto il cuore, con tutta la forza che Iddio pone nella sua voce, nel suo ministero, il Santo Padre esclama verso il popolo romano: Che Dio sia con te!

Nel contempo Egli spera che ognuno risponda di buon grado: E con lo spirito tuo! In tal modo si inizia questo stupendo e fervido dialogo tra chi ha responsabilità di ufficio quale Ministro di Dio e il popolo cristiano; tra il Sacerdote e il singolo fedele, che riceve queste grazie; le commenta, se ne arricchisce e le porge, a sua volta, a tutta la comunità.



TUTTI CHIAMATI ALLA REDENZIONE E ALLA SALVEZZA

Come è ovvio, però, i diretti partecipanti all’Azione Liturgica ricevono il saluto in maniera speciale. Sia dunque il Signore - spiega il Santo Padre - con la diletta comunità di sacerdoti, chierici, studenti, che abitano nell’attigua casa di Don Orione; con il Parroco che ha la responsabilità pastorale di questa parte del gregge diocesano; con tutti i fedeli affidati alle sue sollecitudini. Sia il Signore con le comunità religiose poco prima salutate; con i carissimi infermi i quali, per indovinato pensiero, sono al primo posto nella adunanza e tanto impetrano mercé le loro preghiere e sofferenze offerte a vantaggio di tutti gli altri; con i fanciulli del piccolo clero, che adornano l’altare e rappresentano tutti i loro coetanei, speranze della famiglia, della Chiesa e della società; sia con le varie Associazioni, maschili e femminili di Azione Cattolica e di carattere religioso; e giunga infine l’augurio benedicente in ogni casa, apportandovi la grazia e la pace del Signore!

Né l’auspicio si limita alle persone: esso si estende pure alle attività temporali: allo studio, al lavoro, alla fatica, alle professioni, affinché anche l’insieme della vita materiale, il procurarsi il pane quotidiano, ricevano un saldo elemento di pace, d’armonia, di prosperità.

E quelli lontani? C’è qualcuno - chiede con paterna preoccupazione il Santo Padre - che manca qui all’appello? Ebbene - Egli soggiunge - io avrei il diritto di chiamare uno ad uno i cristiani di questa parrocchia, e di chiedere loro se sono fedeli. Dovrei ricordare, a ciascuno di essi, il carattere che portano impresso nella loro anima per conoscere, amare e servire Cristo. E se qualcuno fosse o dimentico o inerte, accolga oggi da me l’invito più cordiale e paterno: Tu che non comprendi le cose della Chiesa, tu che non sai più pregare, che ti credi lontano, che ti consideri forse escluso dalla grande Famiglia e guardato male, sappi invece che la Chiesa ti cerca, ti chiama, ti sollecita, ti aspetta. Perché? Ma perché anche in te splende il diritto dei figli di Dio; hai quindi il dovere di rispondere al grande appello della tua salvezza, Tutti infatti abbiamo per vocazione suprema la sorte di condividere la grande storia della nostra Redenzione.


CRISTO PRESENTE NELLA PREGHIERA E CON LA PAROLA

Secondo pensiero. Oltre che per l’incontro, pur così indicativo e promettente, noi siamo qui per celebrare il grande Rito sacrificale, eucaristico: la Santa Messa; il che vuol dire la presenza di Cristo in mezzo a noi. Ora il Papa, prima ancora di accennare a questa presenza sacramentale e reale, desidera riproporre ai diletti ascoltatori un’altra grande verità. Per il semplice fatto che noi ci troviamo insieme, congregati nel nome di Cristo, uniti per pensare a Lui e pregarlo, noi già possediamo la sua presenza. Gesù medesimo l’ha assicurato: tutte le volte che sia pure due o tre individui converranno nel mio nome - ecco il mistero della presenza mistica di Cristo - Io sarò in mezzo a loro. Noi quindi possiamo renderci conto di questa aleggiante e misteriosa presenza di Gesù tra noi, oggi, appunto concentrandoci su tale realtà, e proprio perché il suo Nome ci raccoglie, a 1965 anni dalla sua nascita; perché in Lui crediamo; e tra poco celebreremo i suoi Misteri sacramentali.

Cristo è qui: la parrocchia attua la sua presenza in mezzo ai fedeli, e in tal modo lo stesso popolo cristiano diventa, si può dire, sacramento, segno sacro, cioè, della presenza del Signore. E non è tutto. Stiamo godendo di un’altra presenza del Signore: la sua parola; il suo Vangelo. C’è una coincidenza tra la vita di Gesù e la sua parola, poiché Egli è il Verbo, è la Parola. Quando noi ripetiamo le sue parole, rendiamo, in certo qual modo, Gesù presente con noi. Fra un maestro e ciò che insegna esiste una certa distanza; tra Gesù e la sua parola v’è coincidenza. Mentre noi vogliamo che il Signore sia con noi, la sua parola già ce lo porta. In. tal modo - pur esso misterioso, ma quasi più vicino alla nostra capacità di apprendere - questa sua presenza vive nelle nostre anime, la sua voce echeggia nei nostri cuori, il suo pensiero si fa nostro, il suo insegnamento circola nel nostro essere. Riassumendo: noi entriamo in comunione con Cristo se ascoltiamo bene la parola di Dio.

Ci troviamo, così, ben preparati al grande e misterioso Rito della Cena sacrificale: la Santa Messa.

Si è soliti, a questo punto, commentare la parola del Signore. È evidente che desideriamo acquisirla, introdurla dalle orecchie al cuore, ascoltarla interiormente, fissarla in noi, farne come una provvista di energie per l’intelletto e il cuore, osservarla sempre nella pratica, viverla.

Se, in questo momento, il Papa chiedesse ai fanciulli del piccolo clero che cosa hanno poco fa ascoltato nella lettura del Santo Vangelo, essi subito risponderebbero: abbiamo udito il racconto della tentazione di Gesù. La risposta è precisa.


IL DUELLO FRA IL BENE E IL MALE

Si tratta di una pagina grande, arcana, del Vangelo. Dopo trent’anni di vita nascosta ed operosa in Nazaret, Gesù si accinge ad iniziare la sua predicazione; ma prima si reca nel sud della Giudea, al Giordano, ove vuol ricevere il Battesimo di penitenza dal Precursore, Giovanni Battista. Poi sale sui monti circostanti che costituiscono un paesaggio privo di vegetazione, orrido, senza vita (il Santo Padre lo lungo considerato durante il viaggio in Palestina) e, in una solitudine non certo riposante, bensì di pauroso silenzio, Gesù digiuna per quaranta giorni e quaranta notti.

Ed ecco apparire un personaggio spirituale, ma tremendo e cattivo: è il demonio; ed osa tentare il Salvatore. Non staremo a soffermarci sulle singole tre proposte fatte dal maligno; basterà por mente al semplice quadro che ci raffigura l’urto tra lo spirito del male e il Figlio di Dio fatto Uomo. Il Vangelo ci presenta appunto questo dramma, questo duello tra Gesù e Satana. Gesù è tentato. Anche Egli, cioè, vuoi conoscere il combattimento tra l’anima che intende restare fedele a Dio e l’invasore che la raggira per distoglierla e indurla al male. Qui va ricordato che quanto si riferisce a Gesù tocca pure noi. La vita di Gesù si configura alla nostra: quello che avviene a Lui si riflette in noi.

È stato tentato Gesù? Tanto più possiamo e dobbiamo esserlo noi. Appare logica, anzi, la domanda, giacché noi viviamo in un mondo tutto insidiato e turbato da questa inimicizia nascosta di coloro che San Paolo chiama «rectores tenebrarum harum». Siamo come circondati da qualche cosa di funesto, cattivo, perverso, che eccita le nostre passioni, approfitta delle nostre debolezze, si insinua nelle nostre abitudini, viene dietro ai nostri passi e ci suggerisce il male. La tentazione è, dunque, l’incontro fra la buona coscienza e l’attrattiva del male; e nella forma più insidiosa di tutte. Il male infatti non ci si presenta col suo reale volto che è nemico, orribile e spaventoso. Accade proprio il contrario. La tentazione è la simulazione del bene; è l’inganno per cui il male assume la maschera del bene; è la confusione tra il bene e il male. Questo equivoco, che può essere continuamente davanti a noi, tende a farci ritenere il bene là dove, al contrario, è il male.


MANCHEVOLEZZE RINUNCE EGOISMI DELL'UOMO MODERNO

E qui entriamo non più nella scena evangelica, ma nella nostra vita ed esperienza, nel mondo in cui ci troviamo. È di tutti i momenti ed ore; è di ogni specie questa confusione. È propria, si direbbe, dell’uomo moderno, il quale ha perduto il giusto criterio del bene e del male. Ha perduto il senso del peccato, come spiegano i maestri di vita spirituale.

L’uomo moderno si adatta ad ogni cosa; è capace di farsi l’avvocato delle cose cattive pur di sostenere la libertà del proprio piacimento, e che tutto può e deve manifestarsi, senza alcuna preclusione nei confronti del male; una libertà indiscriminata per ciò che è illecito. Si finisce così per autorizzare tutte le espressioni della vita inferiore; l’istinto prende il sopravvento sulla ragione, l’interesse sul dovere, il vantaggio personale sul benessere comune. L’egoismo diviene perciò sovrano nella vita dell’individuo e di quella sociale. Perché? Perché si è dimenticato, e non si ha più il senso di distinguere: questo è bene, questo è male. Non si conosce più la norma assoluta per tale distinzione, vale a dire la legge di Dio. Chi non tiene più conto della legge del Signore, dei suoi Comandamenti e Precetti e non li sente più riflessi nella propria coscienza, vive in una grande confusione e diventa nemico di se stesso. È innegabile, infatti, che tanti e tanti malanni nostri sono procurati dalle nostre stesse mani, dalla sciocca cattiveria, ostinata nel ricercare non ciò che giova, ma quel ch’è nocivo alla esistenza.



Bisogna dunque rinnovare, rinvigorire la nostra capacità di giudicare, di discernere il bene dal male. In conseguenza, allorché il male - tutto quanto, cioè, è proibito, è contrario alla legge di Dio, al buon costume e al giudizio sano della ragione - si presenta attraente, lusinghiero, seducente, utile, facile, piacevole, noi dobbiamo dimostrare energia e sapienza, sì da dire recisamente e con risolutezza: no. Questo il modo per respingere e superare la tentazione. Del resto, il finale del tratto di Vangelo di questa prima Domenica di Quaresima dà alla vita cristiana proprio un concetto militante. Può un cristiano vero essere debole, pauroso, vile, traditore del proprio nome, della propria coscienza, del proprio dovere? No, affatto. L’autentico cristiano è forte, coraggioso, leale, coerente, eroico, se occorre: il cristiano - lo sappiamo dalla nostra Cresima - è militante, miles Christi: soldato di Cristo.

La vita cristiana è combattimento: noi dobbiamo stare all’erta di continuo; dobbiamo essere sempre in grado di sceverare, distinguere il bene dal male, e decidere: io sto per il bene; per la virtù; per il mio dovere; per le promesse fatte. Cercherò, pertanto, di essere veramente pronto a superare ogni attrattiva che potrebbe ridurmi debole e vile davanti alla presentazione del male camuffato da bene.

È chiaro, allora, che la grande lezione di vita cristiana con cui si inizia la Quaresima esige da noi due espliciti e grandi ricordi. Dobbiamo essere anzitutto saggi, disposti al buon giudizio, alacri, cioè, nel riflettere e nel tenere la lampada della nostra coscienza e del nostro pensiero sempre accesa dinanzi a noi. Non dobbiamo camminare all’oscuro, bensì portando alto questo splendore che Iddio ha deposto nelle nostre anime e che si chiama la nostra coscienza. Non inganniamo noi stessi, non spegniamo la voce della coscienza, non cerchiamo mai di deformare la sua rettitudine di giudizio. Siamo semplici e lineari: « Est, est; non, non». Sì, sì; no, no. Bisogna essere davvero consapevoli di questa necessaria limpidezza di giudizio e di condotta.


SEMPRE NELLA LUCE E SULLA DIFESA IL «MILES CHRISTI»

Il secondo insegnamento è quello di essere forti. E come piace - spiega il Santo Padre -, e quanto è consolante, figliuoli miei, che il santo ministero mi autorizzi, anzi mi comandi di dire a quelli che considero figli e fratelli: dobbiamo essere forti! Se la mia predicazione dovesse dire: è preferibile essere furbi, deboli, possibilisti, accomodanti, inclini al compromesso; e mascherare la nostra viltà con dei complimenti, con delle ipocrisie, come sarebbe brutta la mia parola rivolta a voi, come tradirebbe la vostra dignità umana, cercando di sminuire la bellezza della vostra statura cristiana! Ma, al contrario, la mia voce - anche se la debolezza non conforta, quanto dovrebbe, questa testimonianza al Vangelo del Signore - vi dice: figli miei, se vogliamo essere cristiani, oggi specialmente, dobbiamo essere forti. Giovani che mi ascoltate, voi in modo particolare dovete raccogliere questa chiara voce, questo messaggio del Vangelo: bisogna vivere il Cristianesimo con fortezza, con coscienza militante; è necessario sostenere anche qualche sacrificio, per custodire intatta la propria fede e per mantenere l’impegno assunto con Cristo, con la comunità cristiana, con la Chiesa.

E il Signore, mercé l’insegnamento di questo dramma delle sue tentazioni, indica un luminoso epilogo: la tentazione, la malvagità permanente che insidia i nostri passi e la nostra incolumità, si può si può vincere. Con che cosa? Sempre con la parola di Dio, con la sua grazia, la quale non manca mai a chi la desidera e la cerca.

Figliuoli, non abbiate timore ad essere forti. Avrete Cristo con voi; e avrete il senso della dignità della vita cristiana; avrete esatta la percezione dei suoi destini, che sono ottimi in questo mondo; felici ed eterni nella vita del Cielo.





B. Paolo VI Omelie 26265