Chrysostome Synopse




SYNOPSE OU ABRÉGÉ DE L'ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT DISPOSE SUIVANT UN ORDRE DE MATIÈRES QUI VIENT EN AIDE A LA MÉMOIRE.



1 AVERTISSEMENT.

Quelques critiques ont révoqué en doute que la synopse frit de saint Chrysostome, mais ils n'en ont point donné de raison ; et il y en a beaucoup pour la lui attribuer : 1° Cette synopse, en faisant le dénombrement des livres du Nouveau Testament, ne compte que trois épîtres catholiques, quoiqu'il y en ait sept, qui étaient même reçues comme canoniques par la plus grande partie des Eglises d'Orient et par presque toutes celles d'Occident. Mais l'Église d'Antioche n'en recevait que trois du temps de saint Chrysostome, comme on le voit par une homélie d'un prêtre d'Antioche, prêchée devant l'évêque Flavien, où il est dit en termes exprès que les Pères rejettent la première du canon, la seconde et la troisième épître de saint Jean. Corme, l’Egyptien, dit en termes exprès que les Syriens ne recevaient que trois épures catholiques ; une de saint Jacques, une de saint Pierre et nue de saint Jean. De plus saint Chrysostome ne cite nulle trait les quatre autres épîtres catholiques. — 2° L'apocalypse n'est point mise dans cette synopse au rang des livres canoniques. Or saint Chrysostome ne la cite jamais dans ses ouvrages. — 3° L'auteur de cette synopse, de même que saint Chrysostome dit que la malédiction donnée par Noé à Cham, n'a eu son accomplissement que sur les Gabaonites et nous ne connaissons point d'autres anciens qui aient expliqué ainsi cette prophétie. — 4° On lit dans cette synopse que Thara, père d'Abraham, prit avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son neveu, et vint à Charran ; leçon suivie aussi par saint Chrysostome et qu'on ne trouve point ailleurs. — 5° L'auteur de cette synopse combat souvent les Juifs, qui étaient en grand nombre à Antioche et il marque mérite quelquefois les passages qu'on peut leur opposer. Or saint Chrysostome attaque souvent les Juifs. — 6° Cet auteur met aussi, comme ce Père, le patriarche Job parmi les descendants d'Esaü.

(Extrait de Dom REMY CEILLIER.)

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DISSERTATION PRÉLIMINAIRE

Pourquoi la première partie des Ecritures est appelée l'Ancien Testament ; le but de l'un et de l'autre Testament est unique. Division de l'Ancien Testament en Histoire, Préceptes et Prophéties. — Origine de la race juive. — Deux espèces de prophéties, la prophétie d'action et la prophétie par les paroles.

Le Nouveau Testament est ainsi appelé à cause de sa date et de la nature des événements qu'il raconte ; parce que tout a été renouvelé, et premièrement l'Homme pour qui toutes choses ont été faites. Que personne ne dise : le ciel est le même, la terre n'a point changé, ni l'homme qui en est le roi. Une loi nouvelle a été donnée, de nouveaux préceptes ont été donnés, en même temps qu'une grâce nouvelle dans le bain salutaire, un nouvel (522) homme, de nouvelles promesses ont paru. Il ne s'agit plus dans ces promesses de la terre ni des choses terrestres, mais du ciel et des choses célestes. Ces mystères sont nouveaux. Ce n'est plus le temps des offrandes matérielles, des brebis, du sang, de la graisse et de la fiente des victimes; nous avons un culte raisonnable et une adoration qui ne peut être séparée de la vertu, des commandements que les anciens ne connaissaient pas, un bois de vie qui nous conduit au ciel et qui nous élève au-dessus de nous-mêmes.

Le but des deux 'testaments est unique et n'est autre que le redressement de l'homme. Et qu'y a-t-il d'étonnant si tel est le but des Ecritures, puisque la création tout entière existe pour l'homme? Le vaste ciel a été fait pour lui, aussi bien que l'étendue des terres et que cette mer dont l'immensité excite notre admiration pour son Auteur et nous-mêmes à la connaissance de Dieu. Toutes ces choses ayant donc été faites pour l’homme, et le but de l'Ancienne et de la Nouvelle Ecriture étant le même, Moïse a jugé nécessaire de raconter les histoires anciennes, mais en s'écartant de la manière des profanes qui écrivent les faits simplement pour narrer, ne songeant qu'à rapporter des combats et des batailles et à tirer quelque gloire de leurs ouvrages. Il n'en est pas ainsi du législateur hébreu qui écrit la vie des hommes illustres dont les actions ont été admirables, afin qu'elle soit pour la postérité un enseignement de la vertu, et qui n'a pas seulement transmis le souvenir de ceux qui ont fait le bien, mais aussi de ceux qui ont péché, afin d'exhorter à imiter les uns et à éviter les traces des autres, plaçant de la sorte sous nos yeux un double encouragement à la vertu et à la vigilance.

N'allons pas croire que le rôle du législateur ne peut lui permettre de mêler le récit des événements passés et la rédaction des lois. La narration de la vie des hommes qui ont vécu saintement n'a pas moins de force que la loi elle-même. C'est pourquoi dans l'Ancien Testament se trouve une partie historique, l'Octateuque ou les huit premiers livres. La Genèse rapporte la création et la vie des hommes qui furent agréables à Dieu. L'Exode nous montre la sortie d'Egypte accompagnée de miracles, le séjour dans le désert et la loi donnée. Le Lévitique nous instruit sur les sacrifices et les cérémonies sacrées : la tribu de Lévi ayant obtenu le sacerdoce par le sort, c'est à cause de cette tribu que le livre a été ainsi appelé. Ensuite, le livre des Nombres après la sortie de l'Egypte Dieu ordonna de compter les Hébreux., et il se trouva six cent mille hommes sortis Abraham. Le Deutéronome suit les Nombres, Moïse ayant promulgué pour la seconde fois la loi. Le livre de Jésus, fils de Navé, vient après; ce fut Jésus qui fut le conducteur du peuple après Moïse, qui l'introduisit dans la terre de promission et qui partagea la contrée entre les douze tribus en recourant au sort. Ensuite, les Juges; le fils de Navé étant mort, le gouvernement passa aux mains de l'aristocratie et le pouvoir appartenait aux tribus. Ensuite, Ruth, livre court, qui renferme l'histoire d'une femme étrangère mariée à l'un des descendants d'Abraham. Ensuite, les quatre livres des Rois contenant tout ce qui est arrivé à Saül, David, Salomon, Elie et Elisée, et enfin jusqu'à la captivité de Babylone. Après les Lois, Esdras. Lorsque les Juifs eurent été emmenés à Babylone à cause de leurs péchés et qu'ils eurent passé soixante-dix années dans la servitude, Dieu eut pitié d'eux, et il disposa Cyrus, alors roi des Perses, le même dont Xénophon a raconté l'éducation, à renvoyer les captifs. Une fois mis en liberté, ils revinrent sous la conduite d'Esdras, de Néhémie et de Zorobabel. Esdras a écrit le récit de tout ce qui concerne ce retour, la réédification du temple et le rétablissement de la ville. Cent années se passèrent, et la cité fut envahie de nouveau par les Macédoniens. Antiochus Epiphane survint; ils souffrirent pendant trois ans et demi les maux de l'invasion et furent encore délivrés de ces calamités. Enfin, un temps peu considérable s'étant écoulé, le Christ vint et le Vieux Testament fut terminé.

Pour faire connaître l'origine de la race juive, il est indispensable d'entrer dans quelques détails que voici. Après Adam, vécut Seth, son fils, ensuite Enoch; puis un grand nombre d'autres formant plusieurs générations. Et après cela, vécut Noé, sous lequel, les hommes étant corrompus par l'iniquité, arriva le déluge. Après le déluge, Noé sortit de l'arche, seul avec ses trois enfants, et il remplit la terre de sa race, plusieurs générations s'étant succédé. Lorsqu'ils furent devenus nombreux, les hommes résolurent d'élever une tour qui monterait jusqu'au ciel ; mais Dieu connut leurs pensées, il confondit leur langage, et au. lieu d'une seule langue, il y en eut plusieurs. Il devint nécessaire, dès qu'ils ne s'entendirent plus les uns les autres, de ne plus habiter ensemble, et ce fut pour cette cause qu'ils se dispersèrent par toute la terre. On assure que, dans cette confusion des id tomes, Réber, (ancêtre des Juifs, qui n'avait point voulu prendre part à l'entreprise coupable des autres, fut le seul qui conserva sa propre langue, à litre de récompense de ses bonnes dispositions. L'un de ses descendants fut Abraham, qui donna le jour à Isaac, et de celui-ci naquit Jacob, qui lui-même engendra les douze patriarches : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Nephtali, Gad, Dan, Aser, Joseph et Benjamin. Onze de ces patriarches donnèrent leur nom à art nombre pareil de tribus, car chacun engendra une tribu, et leurs descendants prenaient le nom de chacun d'eux. Cependant, Joseph ne fut point le père d'une seule, mais de deux tribus, car Jacob ne voulut point que Joseph donnât son nom à une tribu seulement. Qu'arriva-t-il donc? Ce fut que Joseph devint doublement patriarche, parce que les noms de ses deux fils, Ephraïm et Manassé, furent ceux de deux tribus qui reconnaissaient Joseph pour ancêtre. D'où il résulte qu'au lieu de onze tribus, il y en eut treize, onze issues des autres fils de Jacob, et deux des fils de Joseph. La tribu de Lévi fut mise à part et chargée du sacerdoce; il ne fut pas nécessaire de lui rien assigner en partage, et le nombre de douze ne fut pas changé. Les douze tribus vaquaient à toutes les affaires; la seule tribu de Lévi s'occupait des seules choses saintes dont elle avait la charge. Moïse appartenait à cette dernière tribu. Les douze patriarches étant donc allés en Egypte, la promesse faite à Abraham : « Je multiplierai tes descendants comme les étoiles du ciel, ». s'accomplit et ils furent les pères des six cent mille hommes qui formèrent le peuple des Juifs, ainsi nommés à cause de la tribu royale de Juda qui fournit les souverains de la nation.

Ainsi, l'Ancien Testament renferme une partie historique, celle dont nous avons déjà parlé, et une partie contenant des préceptes les Proverbes, la Sagesse de Sirach, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, de même qu'une partie prophétique, je veux dire les livres des seize prophètes, de Ruth et de David. Cette division des matières contenues dans les saintes Ecritures n'empêche pas que l'une ne soit mêlée à l'autre : dans les livres historiques, on rencontrera la prophétie, par exemple, et les prophètes écrivant souvent des récits qui appartiennent à l'histoire; et d'autre part, dans la prophétie et dans l'histoire, nous voyons aussi des préceptes et des exhortations. Toutes ces choses, comme je l'ai dit, ont un but unique, le redressement et l'amélioration de ceux qui entendent les Ecritures, de telle sorte que tantôt la narration, tantôt les préceptes et les conseils, tantôt les prophéties, nous enseignent ce que nous devons faire.

Le propre de la prophétie est d'annoncer les événements à venir, soit heureux, soit funestes, afin de ramener les uns dans la bonne voie, et d'écarter les autres par la crainte du sentierde l'iniquité. Il y a aussi une autre classe de prophéties, savoir celles qui ont pour objet le Christ, et qui décrivent minutieusement son avènement dans le monde, ce qu'il devait faire à partir de sa venue, la conception, la naissance, l'élévation en croix, les miracles, le choix des disciples, le Testament Nouveau, la fin de la nationalité juive, la ruine du paganisme, le triomphe de l'Église, et toute la série des événements qui devaient s'accomplir. Tout avait été prédit avec clarté par les prophètes, longtemps d'avance, soit d'une manière figurative, soit par des paroles expresses.

101 Car, il y a deux sortes de prophéties, l'une qui annonce l'avenir par des paroles, l'autre par des actions. Le Prophète emploie les paroles., lorsque, voulant signifier le supplice de la croix, il dit: « Il a été conduit comme la brebis qui va être immolée; il ressemble à l'agneau qui demeure sans voix devant celui qui le tond. » (Is 53,7) Telle est la prophétie par le moyen du langage. Mais nous voyons la prophétie par action lorsqu'Abraham nous est montré offrant son fils, et immolant le bélier. Ce sont alors ces événements qui nous font voir par avance l'image de la croix et de l'immolation pour le salut du monde. L'Ancien Testament renferme un grand nombre de ces types et de ces prophéties par actions.

La prophétie n'a pas seulement pour objet d'annoncer l'avenir, mais aussi de faire connaître le passé, et c'est ce qui est vrai surtout dans les récits de Moïse. Quand il parle du ciel et de la terre, il raconte des choses passées et (524) ensevelies dans l'obscurité des temps ; il les énonce à l'aide de la prophétie. S'il appartient à la prophétie de dévoiler les choses qui ne sont pas encore arrivées ou qui demeurent encore cachées, il ne faut pas une moindre grâce pour manifester ce qui est accompli, mais caché par le temps.

La prophétie découvre aussi le présent lorsqu'un fait se passe; mais n'est pas connu ; nous en voyons un exemple dans l'histoire d'Ananie et de Saphire. Là, ce n'est point le passé qui est révélé, ce n'est point l'avenir, mais un fait actuel, inconnu toutefois. Pierre découvre l'événement par la prophétie et le manifeste devant tout le monde.

Ce sont là les divers genres de prophéties que renferme l'Ancien Testament. Mais ce qui avait été dit par énigme dans l'Ancien se trouve expliqué dans le Nouveau; la prophétie est vérifiée par le témoignage des faits, je veux dire par l'établissement de cette vie nouvelle qui est celle du ciel, par la révélation de ces biens futurs qui sont ineffables, « que l'oeil de l'homme n'a point vus, que l'oreille n'a point entendus, que le coeur de l'homme n'a point goûtés. » (1Co 2,9) Le Nouveau Testament a reçu l'homme sortant du joug de l'Ancien, et il l'a conduit doucement et avec mesure de la voie d'iniquité à la participation de la vie des anges. L'oeuvre de l'Ancien Testament était de former l'homme, le Nouveau fait de l'homme un ange. Le péché avait fait perdre à la créature raisonnable la dignité d'homme, l'avait réduit au rang des animaux et rendu semblable aux bêtes sauvages; la loi a chassé l'iniquité et la grâce a surajouté cette vertu angélique.

Les livres du Nouveau Testament sont: les quatorze Epîtres de Paul, les quatre Evangiles, deux qui furent écrits par des disciples de Jésus-Christ, Jean et Matthieu, et les deux autres par Luc et par Marc, celui-ci disciple de Pierre et celui-là de Paul. Les premiers avaient vu le Christ de leurs propres yeux et ils avaient vécu avec lui ; les derniers ont transmis ce qu'ils avaient eux-mêmes appris. A quoi il faut joindre le livre des Actes, qui est aussi de Luc, et les trois Epîtres Catholiques.

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ABRÉGÉ DE LA GENÈSE

Création du monde et formation de l'homme. Adam reçoit un commandement ; la femme est formée d'une de ses côtes; le serpent la trompe; elle-même trompe l'homme, et, maudite avec lui, est chassée du Paradis avec lui. Le serpent est maudit ; il rampera sur le ventre. Caïn tue son frère parce que celui-ci est préféré, il reçoit le châtiment ; ensuite il engendre des enfants. Eve donne le jour à Seth. Liste des descendants d'Adam et de Seth jusqu'à Noé, et reproches qu'encourent les hommes pour leurs mariages criminels, eu même temps que pour leurs iniquités. Les fils de Dieu, tel est le nom de ceux qui tirent leur origine de Seth (Gn 6,2), car voici ce qui est écrit : « J'ai dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut. » (Ps 81,6) Les filles des hommes sont celles qui descendent de Caïn. Dieu annonce à Noé la ruine du genre humain par le déluge, et lui ordonne de construire l'arche, longue de trois cents coudées, large de cinquante et haute de trente coudées. Lorsqu'il est entré dans l'arche, le déluge survient, pendant quarante jours et quarante nuits. L'eau demeure sur la terre pendant cent cinquante jours, et les sommets des montagnes apparaissent le premier jour. du dixième mois. Après quarante jours, Noé envoie le cor. eau (lui ne revient pas, et sept jours après il envoie la colombe qui revient portant un rameau d'olivier. Dieu ordonne à Noé de quitter l'arche; lorsqu'il est sorti, il offre à Dieu un sacrifice et il est béni avec ses enfants. Il reçoit de Dieu la promesse que les hommes ne périront plus par un déluge. Ensuite, il bénit Seni et Japhet; mais il maudit Chanaan, parce que Chain, dont il était le fils,, avait révélé la nudité de son père. Cette malédiction fut accomplie sur les Gabaonites, et, à vrai dire, elle eut l'apparence d'une (525) malédiction, mais en réalité ce fut une prophétie. Liste des descendants de Noé jusqu'à Phaleg, à qui ce nom fut donné parce que la terre fut divisée air temps où il vécut. Alors fut construite la tour dans le lieu qui fut appelé Babylone, c'est-à-dire confusion, parce que dans cet endroit eut lieu la confusion, des langues. Héber, père de Phaleg, ne consentit point, diton, à construire la tour avec les autres et pour cela, sa langue ne fut point changée; mais il garda son idiome intact, et lui imposa même son nom. On l'appelait Héber, sa langue fut l'hébraïque, et ainsi est-il prouvé que l'idiome hébreu est la plus ancienne des langues. Cette langue était celle dont tous se servaient avant la confusion.

Héber fut l'ancêtre d'Abraham. Généalogie des descendants de Seth jusqu'à Abraham. Tharé, père d'Abraham, prend avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son petit-fils, et vient au pays de Charran, ayant résolu d'habiter la terre de Chanaan. Tharé mort, Abraham reçoit de Dieu l'ordre de quitter le pays de Charran et il s'en va à Sichem, dans le pays de Chanaan. Dieu lui promet de donner cette terre à sa race. Abraham élève à Dieu un autel et fixe sa tente vers la mer. Une famine étant survenue, il se rend en Egypte, ordonnant à sa femme de dire qu'elle est sa soeur. Mais Pharaon l'enlève et, repris par Dieu, la rend à Abraham. Les conducteurs des troupeaux d'Abraham et de Loth se disputent, et ils cessent d'habiter l'un avec l'autre. Lotte séjourne dans là terre de Sodome et Abraham près du chêne de Mambré, où Dieu lui renouvelle ses promesses, affirmant qu'il multipliera sa race et lui donnera cette contrée pour héritage. Or, cinq rois de la terre de Sodome s'étant révoltés contre Chodorlahomor, à qui ils obéissaient auparavant, celui-ci prit avec lui trois autres rois et leur fit la guerre; il les mit en fuite et emmena des prisonniers parmi lesquels était Loth. Cependant, Abraham l'ayant su, il poursuivit le vainqueur avec trois cent dix-huit des serviteurs nos dans sa maison et reprit le fils de sou frère avec les chevaux et les femmes. Il est béni par Melchisédech qui s'avance à sa rencontre avec le pain et le vin, et il lui donne la dîme. C'est pourquoi Paul a dit, dans l'épître aux Hebreux que « Lévi qui reçoit la dîme a payé lui-même la dîme. » (He 7,9) Il n'acquiesce point à la demande du roi de Sodome, qui le priait de garder les chevaux pour sa part, « afin que vous ne puissiez dire, » dit-il : « J'ai enrichi Abraham. » (Gn 14,23)

Dieu ayant dit à Abraham : « Ta récompense sera grande (Gn 15,1), » celui-ci se plaint de n'avoir point d'enfants. Dieu lui parle une seconde fois; il lui apprend que celui qui sortira de lui possédera son héritage, et que sa race sera comme les astres du firmament. C'est en cet endroit qu'il est dit : « Abraham crut à la parole de Dieu et sa foi lui fut imputée à justice. » (Gn 15,10) Il divise la chair des victimes et il apprend que sa race sera réduite en esclavage et qu'ensuite elle sera délivrée après qu'elle aura été humiliée pendant quatre cents ans. Sara, qui était stérile, donne Agar à Abraham afin qu'il ait des enfants d'elle. Celle-ci ayant conçu s'enorgueillit devant sa maîtresse et Abraham la livra à Sara pour châtier son insolence. Agar, maltraitée par Sara, s'enfuit de sa demeure : un ange lui ordonne de retourner près de sa maîtresse, lui promet que sa race sera nombreuse et, avant que l'enfant ne soit né, lui donne un nom, l'appelant Ismaël. Agar met au monde Ismaël, et Abraham âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans change de nom : il cesse d'être appelé Abram et s'appelle Abraham. Dieu lui ordonne de se circoncire et avec lui toute sa maison. Sara change aussi de nom et est appelée Sarra. La naissance d'Isaac est promise à Abraham. Le Fils de Dieu lui apparaît avec deux anges et lui dit : « Je reviendrai vers toi dans ce temps et à cette heure, et Sara ta femme aura un fils. » (Gn 18,10)

Abraham prie pour les habitants de Sodome. Deux anges vont trouver Loth. Les habitants de Sodome les poursuivent et sont frappés d'aveuglement. Les anges, emmenant Loth, sortent de la maison, et lui-même se réfugie à Ségor avec ses filles, tandis que sa femme est changée en une statue de sel parce qu'elle s'est retournée pour regarder derrière elle. Pendant que Sodome était en feu, Loth se retira vers la montagne, et ses deux tilles conçurent de lui ; la plus âgée donna naissance à Moab et la plus jeune à Ammon : elles avaient conçu après avoir enivré leur père, car elles pensaient que toute la race des hommes avait péri.

Cependant, Abraham alla habiter le pays de Gérare, et le roi de cette contrée, Abimélech, enleva Sarra. Le roi ayant entendu les (526) menaces de Dieu se justifie en disant qu'il pensait que cette femme était soeur d'Abraham et qu'elle-même l'avait dit. Il la renvoie avec des présents. Elle met au monde Isaac. Elle chasse de sa demeure l'esclave et son fils Ismaël. Abimélech conclut avec Abraham une alliance, ils jurent de ne plus se nuire l'un à l'autre; Abimélech reçoit sept jeunes brebis en témoignage devant le puits du jurement, afin que tous voient que ce puits appartient à Abraham. Celui-ci offre son fils en holocauste, d'après l'ordre qu'il en a reçu ; le bélier est immolé au lieu d'Isaac. Ce sont là les types qui devaient avoir leur réalité dans l'incarnation de Jésus-Christ, victime immolée pour nous.

Sarra meurt. Abraham achète un tombeau de Héphron le Héthéen et ensevelit sa femme. Puis, il envoie son serviteur afin qu'il amène pour son fils Isaac une femme de la Mésopotamie, lui recommandant de ne pas le conduire dans ce pays si la femme refusait de venir avec lui. Lorsque le serviteur arriva dans la cité habitée par Nachor, il demanda à Dieu de lui faire reconnaître par un signe la jeune fille qu'il venait chercher, et ce signe était qu'elle lui donnerait de l'eau à boire pour lui et pour ses chameaux. Rébecca, fille de Bathuel, qui lui-même était fils de Nachor, se présenta. Or, Nachor était le frère d'Abraham. La jeune fille donna à boire au serviteur et aux chameaux; elle dit de qui elle était fille, et elle conduisit l'homme et elle lui donna l'hospitalité. Celui-ci dit pourquoi il était venu et demanda la jeune fille ; mais ses parents lui laissèrent le soin de répondre. Elle consentit; le serviteur l'emmena et elle fut la femme d'Isaac.

Sarra étant morte, Abraham prit pour épouse Cétura, et les enfants qu'il en eut furent élevés à part. Il leur fit des présents; mais il laissa Isaac pour héritier de ses biens, et il mourut. En cet endroit, sont indiqués les noms des fils d'Ismaël, qui habita depuis Evilat jusqu'à Sur.

Rébecca était stérile et Isaac adressait à Dieu des prières, afin qu'elle pût concevoir, et elle conçut. Lorsqu'elle eut conçu dans son sein, Dieu lui dit: « Deux nations sont dans ton sein; a un peuple dominera l'autre (Gn 25,23), » voulant annoncer ce qui devait arriver aux Juifs et aux Chrétiens. Elle mit au monde les enfants, qui grandirent, et Esaü vendit à Jacob ses droits d'aînesse pour un plat de lentilles. Une famine survint; mais lorsque Isaac songeait à se rendre en Egypte il en fut empêché par Dieu qui loi ordonna de demeurer dans le lieu où il était, promettant d'être avec lui, de bénir sa race et de la multiplier. Abimélech, roi de Gérare, sachant que Rébecca était femme d'Isaac (car il avait pensé d'abord qu'elle était sa soeur), menaça de mort quiconque lui ferait outrage. Isaac ensemença un champ et le grain rendit cent pour un. Lorsqu'il eut acquis de grandes richesses par suite de la bénédiction de Dieu, les Philistins lui portèrent envie et Abimélech le contraignit de s'éloigner. Il ne résista point, mais il s'en alla et creusa des puits ; cependant des querelles étaient faites pour ces puits. Isaac ne tenta pas de riposter; il creusa d'autres puits jusqu'au temps où ils cessèrent de se quereller. Dieu le bénissait., et Isaac accueillit avec bonté Abimélech qui vint à lui; il fui donna un repas, ne se souvenant plus des injures qu'on lui avait faites.

Esaü prit peur femmes deux chananéennes qui, toujours, étaient en querelle avec Rébecca. Mais Isaac était devenu vieux. Il commanda à son fils Esaü d'aller chasser et de lui préparer à manger, afin qu'il le bénit. Jacob conseillé par sa mère, devança Esaü. Ayant fait cuire deux chevreaux, Rébecca se servit de leurs peaux pour déguiser Jacob, puis elle lui mit entre les mains la nourriture préparée par elle et l'envoya. Jacob s'approcha de son père et reçut ses bénédictions. Esaü revint; il apprit ce qui s'était passé; il se lamentait et poussait des gémissements, demandant lui aussi des bénédictions. Sa persévérance ne fut pas déçue; il n'obtint pas tout ce qu'il espérait, il obtint néanmoins. Ayant reçu une moindre bénédiction, au lieu de la plus grande, il s'irritait contre son frère, et gardait du ressentiment en attendant la mort de son père pour assouvir alors en toute sûreté sa vengeance. La mère de Jacob l'en avertit et lui conseilla de chercher son salut dans la fuite. Elle dit à Isaac que la vie lui deviendra insupportable si Jacob prend aussi une femme parmi les Chananéens et dispose le père à l'envoyer en Mésopotamie vers Laban, son frère, afin qu'il prenne une de ses filles pour épouse. Lorsqu'il est parti, Esaü prend pour femme une fille d'Ismaël, qui lui-même était fils d'Abraham et d'Agar.

Jacob voit l'échelle mystérieuse, il érige un monument et promet a Dieu de lui consacrer (527) la dîme de ses biens s'il revient sain et sauf. Il parvient en Mésopotamie, il voit Rachel et l'embrasse ; celle-ci de retour l'annonce à Laban son père, qui vient, reconnaît Jacob et l'introduit chez lui. Jacob le sert; voulant avoir une de ses filles pour récompense, il lui donne la plus âgée. Laban propose à Jacob indigné de cette supercherie sept autres années de services s'il veut obtenir la plus jeune, ce que Jacob accepte et il épouse la plus jeune. La première, Lia, avait des yeux malades; la plus jeune était belle, on l'appelait Rachel. L'une et l'autre sont des types ou des figures : la plus âgée représente la synagogue des Juifs et la plus jeune l'Eglise de Jésus-Christ.

103 Lia conçut et elle enfanta Ruben, Siméon, Lévi, Juda. Rachel qui n'avait point d'enfants, donna comme épouse du second rang à Jacob son esclave Bala et celle-ci mit au monde Dan et Nephtali. Lia lui donna pareillement Zelpha, qui était son esclave, et celle-ci enfanta Gad et Aser. Ensuite Lia donna le jour à Issachar et Zabulon. Rachel à son tour devint mère de Joseph. Quand Jacob eut résolu de rentrer dans son pays, Laban lui accorda la récompense que Jacob lui-même avait déterminée, tous les agneaux de couleur brune et toutes les chèvres de couleur blanche. Les uns et les autres étaient en grand nombre, car Jacob posait des baguettes dans les lieux où les brebis devaient boire et celles-ci mettaient bas des petits, les uns blancs, les autres variés et tachetés de couleur sombre. Le tout était l'oeuvre de Dieu, ainsi que le dit Jacob. Les fils de Laban lui portaient envie, c'est pourquoi, ayant pris en secret ses épouses et tout ce qu'il possédait, il s'en alla. Laban le poursuivit, mais avant qu'il eût pu le rejoindre, Dieu lui fit entendre des menaces qui devaient s'accomplir s'il maltraitait Jacob. Ayant atteint Jacob, Laban l'accusait et lui demandait pour quelle cause il était parti en secret. Jacob répondit que c'était à cause de l'envie qu'on lui portait et parce qu'il craignait que Laban ne voulût retenir ses filles. Mais celui-ci cherchait ses dieux que Rachel avait pris, il ne les trouva point et il adressait à Jacob de violents reproches. Enfin, après qu'ils eurent mangé et bu, ils élevèrent un amas de pierres qu'ils appelèrent le monument du témoignage et ils s'en allèrent chacun de son côté.

Des anges de Dieu apparaissent à Jacob. Jacob envoie vers Esaü pour lui annoncer son retour. Les envoyés reviennent et rapportent qu'Esaü s'avance avec quatre cents hommes. Saisi de crainte, Jacob prie Dieu de le délivrer du danger qu'il court et il fait porter des dons à Esaü. Il traverse le torrent, il est béni par l'ange, il change de nom. Il voit venir Esaü et partage sa troupe, il met d'abord les esclaves avec leurs enfants, ensuite Lia avec ses enfants, puis Rachel la dernière, avec Joseph. Pour lui, il marchait en avant. Esaü lui fit bon accueil, reçut ses présents et demanda à faire route avec lui, mais Jacob refusa cette offre et il se rendit à Salèm, ville des Sichémites, où-Sichem, le fils du roi Emmor, enflammé d'amour pour Dina fille de Jacob et lui ayant fait violence demandait à la prendre pour femme. Siméon et Lévi répondirent que ce mariage pourrait avoir lieu si lui et son peuple se faisaient circoncire. Lorsqu'ils furent circoncis, tandis qu'ils étaient encore dans les douleurs de la circoncision, Sin)éon et Lévi les mirent à mort. Jacob craignit ensuite que les Chananéens du voisinage ne vinssent à fondre sur lui, il se retira à Béthel, par l'ordre de Dieu. La nourrice de Rébecca mourut. Dieu bénit Jacob qui partit de Béthel pour aller habiter à la tour de Gader. Rachel eut un accouchement malheureux, elle mourut et fut inhumée sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire à Bethléem. L'enfant nouveau-né était Benjamin. Ruben eut commerce avec Bala, la concubine de son père. Isaac mourut, ses fils Esaü et Jacob l'ensevelirent. Les descendants d'Esaü sont indiqués, et parmi eux Job, qui est appelé Jobab en cet endroit.

Les frères de Joseph lui portaient envie à cause de ses songes et parce que son père l'aimait davantage. L'ayant saisi lorsqu'il était seul, ils voulurent le tuer. Ruben leur conseilla de le jeter dans une citerne, car il avait résolu de le sauver du trépas. On l'y jeta, puis on le vendit aux Madianites d'après le conseil de Juda. Ils montrèrent à leur père sa tunique trempée dans le sang, et lui, pensant qu'il avait été la proie d'une bête farouche, le pleurait amèrement. Les enfants de Juda furent Her, Onan et Sela. Herétant mort, Onan, son frère, prit avec lui Thamar femme de celui-ci, mais il ne voulait pas susciter d'enfant à son frère. Il mourut lui-même et Juda ne voulait pas donner Thamar pour femme à Sela, son troisième fils. Thamar s'étant parée s'assit le long du chemin comme une courtisane. Pensant (528) qu'elle était vraiment une courtisane, car elle s'était caché le visage, Juda eut commerce avec elle et lui remit pour arrhes un collier, un anneau et son bâton. Quand il apprit dans la suite que Thamar était enceinte, Juda, qui était son beau-père, ordonna de la faire mourir sur un bûcher. Celle-ci envoya quelqu'un qui dit qu'elle avait conçu par l'eeuvre de l'homme à qui était cet anneau, et Juda s'écria : « Thamar a agi avec plus de justice que moi. » (
Gn 38,26) Lorsqu'elle mit au monde, Zara passa d'abord la main et la retira, puis Pharès vit le jour et Zara ensuite. Or, voici l'explication allégorique de ce fait. Les premiers hommes justes qui vécurent avant la loi passèrent la main, c'est-à-dire qu'ils montrèrent une vie ornée de vertus et digne des anges. Ensuite, ce fut le régime de la loi. Puis, de nouveau, la vie première des anciens justes reparut, portée par le Christ à un degré de perfection plus grande.

Putiphar le maître d'hôtel de Pharaon, acheta Joseph et lui confia le soin de toutes les choses qui étaient dan: sa maison. Joseph ne consentit point au désir de sa maîtresse qu voulait le faire pécher. Elle le calomnie, il est jeté dans la prison. Là aussi, il est élevé au-dessus des autres : il explique les songes du panetier et de l'échanson. Il arriva selon sa parole; l'un fut mis à mort, l'autre rétabli dans sa première charge. Pharaon voit en songe les vaches et les épis, qui présageaient l'abondance et la famine. Joseph est tiré de prison pour interpréter le songe, parce due l'échanson l'avait signalé au roi. Il donna l'interprétation et aussi les conseils qui pourraient apporter un remède à la famine. Il est établi le premier après Pharaon ; il recueille une grande abondance de blé pendant les sept années d'abondance, et, quand la famine survient, il vend du blé à ceux qui en veulent. Ses frères viennent pour en acheter. Il ne voit point avec eux Benjamin et craint qu'ils ne l'aient tué. Il les accuse d’être des espions, et dit qu'il n'est pas d'autre moyen de se justifier de cette accusation que d'amener en Egypte Benjamin, leur plus jeune frère, et de le lui faire voir. Il prend Siméon comme otage et le retient prisonnier; il renvoie les autres et leur donne du blé et de l'argent. Mais lorsqu'ils virent l'argent, en ouvrant les sacs, ils furent troubles par ce fait inattendu. Ils demandèrent Benjamin à leur père, lui racontant tout ce qui était arrivé. Jacob refusait de laisser partir l'enfant. La famine continuait de sévir. Juda insista pour prendre Benjamin, promettant de le ramener sain et sauf, et Jacob donna le double d'argent, recommandant encore d'emporter d'autres dons.

Lorsqu'ils arrivèrent auprès de Joseph, ils furent accueillis par lui avec bienveillance; il les interrogea au sujet de leur père et leur fit un grand festin. Quand ils repartirent, Joseph ordonna de mettre une coupe d'or dans le sac de Benjamin, à l'insu de tous. La coupe étant mise, ils s'en allèrent, emportant le tout: mais Joseph dit à l'intendant de sa maison de poursuivre ces hommes, et celui-ci les ayant atteints leur reprochait de récompenser les bienfaits par de mauvaises actions. Ils furent troubles et dirent que celui d'entre eux qui serait trouvé coupable du larcin, serait digne de, mort, et que les autres demeureraient esclaves. Or, la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Alors, Juda se présenta devant Joseph, lui parla longuement de leur père, de Joseph et de Benjamin, offrant d'être esclave à la place de ce dernier, et il excita tellement la pitié de Joseph que tout fut découvert. Ayant congédié tout le monde afin qu'il pût verser des larmes en toute liberté, Joseph se fit connaître à ses frères et les renvoya vers leur père avec des dons considérables et des chariots. Pharaon avait donné son consentement à tout ceci.

Quand Jacob apprit tout ce qui concernait Joseph, il fut comblé de joie et, par l'ordre de Dieu, il se rendit. en Egypte. Joseph revit son père et l'annonça à Pharaon qui leur assigna Ramesès pour demeure. Cependant tout l'argent de la contrée était épuisé. Les habitants payèrent le blé avec leurs troupeaux, puis, quand ils n'en eurent plus et que la famine continuait, ils se livrèrent eux-mêmes avec leurs terres. Devenus esclaves de pharaon, ils ensemençaient la terre et lui portaient le cinquième de la récolte, conservant pour eux quatre autres parts. Sur le point de mourir, Jacob fit promettre à Joseph, par serment, qu'il ne l'ensevelirait point en Egypte, mais dans le tombeau de ses pères. Ephraïm et Manassé, fils de Joseph, furent mis par lui, non au rang de ses petits-fils, mais au rang de ses propres fils. La vue de Jacob s'était affaiblie. Il avait embrassé les fils de Joseph et il allait les bénir. Joseph avait placé Ephraïm à gauche (529) de Jacob et Manassé à droite. Mais Jacob plaça sa main droite sur le plus jeune, qui était à sa gauche, et la main gauche sur celui qui était à sa droite, et il les bénit. Joseph pensant qu'il agissait par ignorance et voulant y remédier, Jacob ne le souffrit point et dit qu'il avait agi en connaissance de cause; non par ignorance. Il donna à Joseph la ville de Sichem, qui n'entra point en partage, et qui avait été prise par Siméon et Lévi. Il bénit tous ses enfants et prophétisa touchant la venue du Christ. « Le prince ne sortira point de Juda, dit-il, le chef du peuple ne sortira point de sa race avant que vienne Celui qui est attendu. » (Gn 49,10)

Après la mort de Jacob, Joseph le pleura et, emportant ses ossements, il l'ensevelit dans la grotte d'Abraham. Ses frères se dirent alors entre eux : «Peut-être il se souviendra de l'injure que nous lui avons faite et nous rendra le mal commis à son égard (Gn 50,15), » et ils l'imploraient en disant : « Voici que nous sommes vos esclaves. » (Gn 50,18) Joseph se mit à pleurer et leur répondit : « Ne craignez point, car c'est Dieu qui a tout fait. Vous avez formé des projets criminels, mais Dieu m'a favorisé de ses biens. Je vous nourrirai, vous et vos familles. » (Gn 19,21) Joseph vécut cent ans, et il vit les enfants d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération. Il parla. de la sorte à ses frères : « Dieu vous visitera et il vous introduira dans la terre de promission qu'il a promis avec serment de donner à nos pères. Vous porterez alors avec vous mes ossements. » (Gn 50,24) Et étant mort, à l'âge de cent ans, il fut enseveli en Egypte.

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ABRÉGÉ DU LIVRE DE L'EXODE


Chrysostome Synopse