Chrysostome Synopse 126

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LIVRE DE TOBIE

Ce livre porte le nom de Tobie parce qu'il contient l'histoire de ce personnage. Tobie était de la tribu de Nephtali; il fut emmené en captivité et vécut à Ninive, craignant Dieu et exerçant la miséricorde. Tandis qu'il était captif, il ne mangea point le pain des nations, mais il se conserva pur au milieu d'elles. Il fut préfet des vivres de Salmanasar (1), et il déposa dix talents chez Cabélus, dans la Médie. Pour lui, il avait soin d'ensevelir ceux qui mouraient d'entre les Juifs. Calomnié auprès du roi Sennachérib (2), il s'enfuit. De retour, il ensevelit encore un mort et il s'endormit au pied du mur, et, comme il avait coutume, il dormit les yeux ouverts. Or, des oiseaux ayant laissé tomber d'en-haut leur fiente sur ses yeux, il se forma une taie blanche, et il ne voyait plus.

Il y avait à Ecbatane une fille de Raguel, son parent, qui s'appelait Sara. Le démon Asmodée ne permettait à aucun de l'avoir pour épouse, car il avait tué sept hommes qui l'avaient épousée. La jeune fille, fort contristée, pria

1 Dans le grec : Tnemssar.

2 Dans le grec : Achirel.

Dieu, qui lui envoya en aide l'archange Raphaël. Cependant Tobie ayant exhorté son fils à ne jamais prendre une femme étrangère, mais de sa tribu et de sa race, lui remit l'obligation de dix talents et lui ordonna de s'en aller et de les demander. Le jeune homme ne connaissant ni la route ni l'homme sortit pour chercher un compagnon de voyage. La Providence divine lui fit trouver Raphaël, qui se tenait au dehors avec l'apparence d'un homme, et il fit convention du prix avec lui après que Raphaël eût dit qu'il connaissait la route. L'archange fit donc route avec lui, paraissant être un homme et prenant le nom d'Azarias.

Lorsqu'ils arrivèrent au fleuve du 'tigre, le jeune homme voulut y descendre pour se baigner et aussitôt un énorme poisson s'élança sur lui. L'ange lui dit de le saisir, de le couper en morceaux, de mettre à part le foie, le coeur et le fiel pour les conserver. Le jeune homme ayant demandé quelle en était l'utilité, il répondit : Le foie et le coeur mis sur le feu chassent le démon, la bile fait disparaître la taie blanche des yeux. Par le conseil et avec le secours de l'ange, le jeune Tobie prit pour femme (557) Sara, fille de Raguel, le démon étant mis en fuite par la fumée, et l'ange l'ayant enchaîné dans les régions de la haute Egypte.

Tobie demeurant avec sa femme envoya Azarias, toujours regardé comme un homme, dans la Médie, et celui-ci, ayant reçu les dix talents, revint avec sa femme et avec l'ange lui-même vers son père. A son retour, le jeune Tobie oignit avec la bile du poisson les yeux de son père; les écailles tombèrent et il vit aussitôt. Tobie avait cinquante-huit ans lorsqu'il perdit la vue; il en avait soixante-six lorsqu'il la recouvra. Lorsque Tobie vit la lumière, l'ange se manifesta et fit connaître qu'il n'était point un homme, mais qu'il avait été envoyé de Dieu à leur secours et au secours de Sara. Devenu vieux, Tobie ordonna à son fils d'aller en Médie, à cause de la ruine de Ninive, qui devait arriver selon la parole du prophète Jonas, et il mourut à l'âge de cent cinquante-cinq ans. Le jeune Tobie alla donc dans la Médie où il ensevelit les parents de sa femme et où il apprit la catastrophe de Ninive. Il mourut lui-même à l'âge de cent sept ans. Ainsi finit le livre de Tobie.

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LIVRE DE JUDITH

Ce livre porte le nom de Judith parce que Dieu délivra par elle les enfants d'Israël attaqués et assiégés par Holopherne et frappa Holopherne lui-même. Voici quelle est cette histoire. Nabuchodonosor, roi des Assyriens, lorsqu'il faisait la guerre à Arphaxad, roi des Mèdes, avait demandé du secours à toutes les nations jusqu'à l'Egypte. Personne n'ayant envoyé de secours, mais tous ayant refusé, après qu'il eut vaincu et triomphé d'Arphaxad, il fit la guerre à ceux qui n'avaient point fourni de troupes, et il envoya contre eux Holopherne avec des forces considérables. Celui-ci soumit toutes les autres nations et renversa leurs dieux. Mais les Israélites se fortifièrent, ne voulant point se soumettre à Holopherne, et ils ne furent point effrayés par ses menaces. Le prêtre Joachim écrivit à ceux de Béthulie de couper le chemin à l'armée d'Holopherne, car c'était de ce côté qu'était sa route, et ils le firent. Holopherne prépara ses troupes au combat. Achior, prince des enfants d'Ammon, conseilla à Holopherne de ne point attaquer la nation des hébreux, parce qu'ils avaient Dieu pour protecteur; mais Holopherne l'envoya dans Béthulie, assurant qu'il le mettrait à mort s'il triomphait des Hébreux. Achior demeura donc dans Béthulie, tandis qu'Holopherne l'assiégeait et qu'il avait intercepté les eaux. Le peuple était tourmenté par la soif et les chefs de la cité étaient sur le point de la livrer, lorsque Judith déposant ses vêtements de veuve, car elle avait perdu son mari et passait tous ses jours dans le jeûne, prit les ornements d'une fiancée et, demandant que la ville ne fût point rendue avant cinq jours, elle alla trouver Holopherne qu'elle trompa par sa sagesse. Le troisième jour, elle lui trancha la tête, à l'insu de ses soldats et les habitants de la ville suspendirent cette tête aux murailles, afin de la faire voir aux capitaines d'Holopherne. Les Assyriens prirent la fuite et les Israélites fondant de tous côtés sur eux les taillèrent en pièces. Ainsi délivrés, ils pillèrent le camp et remirent à Judith tout ce qui avait appartenu à Holopherne. Pour elle, elle s'en alla à Jérusalem et offrit tout au Seigneur, puis, revenant dans sa maison, elle garda le même genre de vie et demeura veuve jusqu'à sa mort, personne n'ayant pu la décider à contracter un nouveau mariage. Elle mourut, après avoir été admirable dans sa viduité, à l'âge de cent cinq ans. Ainsi finit ce livre.

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LIVRE DE JOB

Ce livre est appelé du nom de Job, parce qu'il contient l'histoire (le celui-ci, la manière dont il souffrit, étant tenté par le diable, la victoire qu'il remporta en supportant avec piété les plaies qui fondirent sur lui. Il reçut une récompense double et devint plus illustre qu'auparavant. Lorsqu'il endura ses souffrances, il était âgé de soixante-dix ans; il vécut ensuite cent soixante-dix autres années, en sorte que le chiffre des années de sa vie fut de deux cent quarante ans. Job vécut avant Moïse, car il était le cinquième descendant d'Abraham, étant issu d'Esaü. Les amis de Job vinrent pour le consoler à cause des souffrances qu'il endurait, mais ils le firent avec si peu de miséricorde et avec un zèle si amer que leurs discours leur furent imputés à péché. Job pria Dieu pour eux et il leur fut pardonné. Les discours de Job à ses amis sont au nombre de huit, ceux d'Eliphaz à Job au nombre de trois, ceux de Sophar au nombre de deux, ceux de Baldad au nombre de trois. Il y a aussi un discours d'Eliu, fils de Barachel, de Buz. Enfin, le Seigneur parle à Job du milieu du tourbillon et de la nuée. Il répond au Seigneur et lui adresse deux fois la parole, et ainsi se termine ce livre.

Le but de tout ce livre est d'exhorter à la patience. ceux sur qui fondent les calamités, ce qui arrive même à ceux qui donnent les plus grandes marques de leur piété, de telle sorte qu'ils ne soient point scandalisés, mais qu'ils s'écrient: « Le Seigneur a donné, le Seigneur a enlevé; il a été fait ainsi qu'il a plu au Seigneur; que son nom soit béni dans les siècles des siècles (Jb 1,21); » ou cette autre parole : « Je suis sorti nu du sein de ma mère et je retournerai nu dans la terre (), » et qu'ainsi ils apprennent quelle est l’utilité de la patience puisqu'ils en recevront la récompense comme Job. Il s'agit aussi de montrer que Dieu n'est pas l'auteur de nos maux et qu'il ne tente personne, mais que, Dieu le permettant ainsi, les tentations viennent aux hommes par l'intermédiaire du démon pour l'épreuve et la perfection de chacun.

On croit que Salomon a écrit ce livre, à moins que Moïse lui-même n'en soit l'auteur. Nous venons de dire le contenu de ce livre; en voici le résumé selon l'ordre des chapitres. Il est dit au commencement que Job habitait la terre de Hus. Ensuite, l'Écriture rend témoignage à sa vie pure, raconte qu'il eut sept fils et six filles (1) et parle du nombre de ses troupeaux. Ses fils, se réunissant tous les jours, faisaient des festins avec leurs trois soeurs, et Job envoyait pour sanctifier ses fils, offrant pour eux un sacrifice au Seigneur. Dieu, s'adressant à Satan, rend un premier témoignage à Job. Première réponse pleine d'envie de Satan à Dieu, concernant Job. Dieu donne puissance au diable sur tout ce qui appartient à Job, mais non sur Job lui-même. D'abord, Satan fait annoncer à Job que ses chevaux et ses ânes ont été pris, que ses serviteurs ont été battus. Un deuxième envoyé vient dire à Job : Vos troupeaux ont été consumés par le feu du ciel et les pasteurs avec eux. Un troisième envoyé annonce à Job qu'on a emmené ses chameaux et que ses serviteurs ont été tailles en pièces. Un quatrième lui annonce que la maison a été renversée et que tous ses enfants sont morts. Au milieu de toutes ces calamités, Job ne pécha point devant le Seigneur. Deuxième témoignage de Dieu parlant a Satan et faisant l'éloge de Job. Deuxième réponse pleine d'envie faite par Satan au Seigneur concernant Job. Le Seigneur livre Job, en faisant la réserve de sa vie. Le diable s'en allant le frappe depuis les pieds jusqu'à la tète et, assis sur son fumier, Job ramasse le pus de ses plaies. Sa femme lui dit de maudire le Seigneur et de mourir; il la réprimande. Trois amis de Job, Eliphaz, roi des Thémadites, Baldad, roi des Sauchées, Sophar, roi des Ménées, apprirent tout ce qui lui était arrivé. Ils partirent chacun de leur contrée pour lui faire visite, et l'ayant considéré, ils déchirèrent leurs vêtements à la vue d'un si grand malheur. Job le premier ouvrit la bouche et il maudit le jour et la nuit dans lesquels il fut mis au monde. Là est cette parole :

1. Le texte grec dit six filles, mais la Vulgate dit trois.

A la phrase suivante, le texte grec ne parle plus en effet que de trois.

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129 « Comme le serviteur craint son maître, ainsi la lumière a été donnée à ceux qui vivent dans l'amertume, qui désirent le trépas et ne l'obtiennent pas (Jb 3,19) Car la mort est un repos pour l'homme. » Eliphaz, le premier, répondant à Job, dit : « Cherche dans ta mémoire quel est l'innocent qui a péri, quels sont ceux qui gardent la vérité et qui ont été perdus sans ressource. La férocité du dragon s'est éteinte; le fourmilion a péri parce qu'il n'avait point de nourriture; les jeunes lionceaux se sont séparés fun de l'autre. Il n'y a point de créature vivante qui soit pure devant le Seigneur, ni d'homme qui puisse être justifié par ses oeuvres.» (Jb 4,7 Jb 4,11 Jb 4,17) « Les insensés, » dit-il, « prennent racine, mais leur nourriture est aussitôt dévorée, car ce qu'ils ont recueilli devient la nourriture du juste (5, 3.) L'homme, » dit-il, « est né pour le travail, mais les petits des vautours gagnent les régions élevées de l'air. Dieu confond la sagesse des sages, et il dissipe les projets des habiles. Mais le Seigneur arrache du danger l’innocent et la septième tribulation ne l'atteint pas, » c'est-à-dire : aucune tribulation ne l'atteint. « Examine-toi donc pour savoir en quoi tu as péché. » (Jb 7,13 Jb 7,19)

Première réponse de Job à Eliphaz : « Si quelqu'un pesait pareillement dans la balance la colère qui me frappe et mes douleurs, le poids de ma souffrance surpassera celui du sable de la mer. » (6,2, 3.) Et plus loin : « L'âne sauvage ne crie pas en vain, mais seulement lorsqu'il cherche sa nourriture. Le boeuf ne fait pas entendre ses mugissements lorsque le foin est dans la crèche. Ma force n'est pas celle des pierres, mes chairs ne sont pas de l'airain. » (Jb 5,12) Et encore : « La vie de l'homme sur la terre est un combat ; elle ressemble au travail quotidien du mercenaire. » Et encore: « Si j'ai péché, que puis-je faire? » Et encore: « Vous qui connaissez l'esprit de l'homme pourquoi m'avez-vous établi votre contradicteur? » (7,1, 20.)

Après Eliphaz, Baldad, le Sauchéot, s'adresse à Job : « Jusqu'à quand parleras-tu ? Un esprit abondant en paroles est sur les lèvres. Est-ce que Dieu sera injuste lorsqu'il juge ? ou Celui qui a fait toutes choses ne rendra-t-il pas la justice ? »(8 2, 3.) Et encore ! « De même que le papyrus ne pousse point sans l'eau, et que l'herbe des prés est flétrie sans arrosage, en sorte qu'elle tient encore à la racine et ne sera point moissonnée, parce que avant d'être coupée elle est desséchée, ainsi sera la fin dernière de tous ceux qui oublient Dieu. » (2,13.)

Première réplique de Job à Baldad : « Je sais en vérité qu'il en est ainsi ; car, comment l'homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (9,2.) Et encore : « Lui seul a étendu le ciel et il marche sur la mer comme sur un sol affermi; ses mains ont fait la pléiade et l'étoile du soir. (8,9.) Qui résistera au jugement de Dieu? Si je suis juste, ma bouche peut-être sera impie, et, si je n'ai point commis de faute, je ne m'en retournerai pas innocent. » (19,20.) Et de nouveau : « Ma vie est plus rapide que la marche d'un coureur. Reste-t-il un vestige de la marche du navire ou du vol de l'aigle qui cherche sa proie? » (25, 26.) Souvenez-vous que vous m'avez fait de terre et que de nouveau je retournerai en terre. Vous avez répandu comme le lait ma substance, et le reste. Je serais comme si je n'eusse point été. Pourquoi du sein de ma mère n'ai-je pas été porté dans la tombe ? » (10, 9, 10, 19.)

Après Eliphaz, Baldad avait pris la parole; après Baldad, le Ménéen, vient à son tour suivant l'ordre dans lequel chacun espère l'emporter par ses discours sur Job. « Celui qui a parlé beaucoup écoutera aussi. » Et ensuite : « Ton visage brillera comme l'onde limpide. Dépouille-toi de les souillures et tu ne craindras point, et tu oublieras tes souffrances comme le flot qui s'est évanoui. Ta prière sera pareille à l'étoile du matin. » (11, 2, 15, 17.)

Première réponse de Job à Sophar : « Vous êtes donc les seuls hommes et la sagesse mourra avec vous? J'ai cependant un coeur comme le vôtre. » (12,2, 3.) Et ensuite: « Qui ignore que tout a été fait par la main du Seigneur, lui qui a dans sa main l'âme de tous les êtres vivants et l'esprit de tous les hommes. S'il relient les eaux, tout se dessèche, » dit-il, « et s'il les envoie, elles ravagent la terre. » (Jb. 19,10, 15.) Et de nouveau: « Qui sera pur de. toute souillure ? Personne de ceux qui auront vécu même un jour sur la terre. » Et encore : « L'arbre n'est pas sans espérance. Lorsqu'on l'a (560) coupé, il peut reverdir, et le rejeton ne manquera point. L'homme s'en va lorsqu'il est mort, et le mortel qui tombe n'est plus. » (14, 4, 5, 7, 10.)

Tout recommence une seconde fois. Eliphaz s'adresse à Job: « Le sage donnera-t-il pour réponse des paroles qu'emporte le vent? Je te convaincrai par ta bouche et non par mes a paroles. Quel est celui qui est homme et demeure irréprochable? Quel est celui qui est juste, étant né de la femme? » (15, 2, 6, 14.)

Seconde réponse de Job à Eliphaz : « J'ai entendu souvent ces paroles; toutes vos consolations sont mauvaises. Mon témoin est dans le ciel et Celui qui voit ma conscience demeure dans les lieux élevés. Qu'il y ait un juge entre l'homme et Dieu. » (16,2, 20, 22.) Et aussi : « Mon jour a été changé en une nuit profonde. J'attends que le tombeau soit ma demeure. J'ai appelé le trépas mon père; j'ai appelé la poussière ma mère et ma soeur.» (17,12, 14.)

Baldad, le second, reprend et s'adresse à Job: « Jusques à quand parleras-tu? Si tu meurs, l'espace qui s'étend sous le ciel sera-t-il inhabitable ? » (18,2, 4.)

Job répond, pour la seconde fois, à Baldad « Jusques à quand affligerez-vous mon âme et me poursuivrez-vous de vos discours ? Vous parlez contre moi sans éprouver de honte. » (19,2, 3.) Et ensuite: « Il m'a dépouillé de ma gloire et il a ôté la couronne de ma tête; il a déraciné mes espérances comme un arbre que l'on arrache. » Et encore : « Mes frères se sont éloignés de moi ; ils ont reconnu des étrangers plutôt que moi ; mes amis n'ont pas eu de pitié pour moi; j'ai appelé mon serviteur, et il ne m'a point écouté; j'ai adressé mes prières à ma femme et elle n'y a point eu d'égard ; j'ai invoqué les fils de mes concubines et ils m'ont repoussé. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous qui êtes mes amis. Pourquoi me persécutez-vous, comme Dieu lui-même? Qui me donnera que nies paroles soient écrites ? Toutes ces choses ont été accomplies en moi par le Seigneur. Mon oeil le voit et non un autre. Nous trouverons en lui la racine de nos discours. Prenez garde à l'abri derrière lequel vous vous retranchez (1). » (19,9 et suiv.)

Sophar de nouveau s'adresse à Job: « Je ne

130 1. Saint Chrysostome, qui résume rapidement, semble attribuer à Job une parole que celui-ci met dans la bouche de ses adversaires Quare dicitis: Radicem verbi inveniamus contra eum ?

pensais pas que tu voulusses répliquer ainsi. La joie des impies tombe en ruines ; l’allégresse des pervers périra. Lorsqu'il paraît affermi, l'impie est près de sa fin. » Et encore : « Ses os sont remplis des vices de sa jeunesse. Si sa malice devient douce dans la bouche, il la cachera sous sa langue. Comme le fiel de l'aspic, qui remplit son ventre, ainsi les richesses amassées injustement seront vomies par celui qui les possède. En vain et inutilement il travaille, amassant des richesses dont il ne jouira pas. » Et encore « Il a renversé la maison d'un grand nombre de ceux qui ne pouvaient résister. Que l'arc d'airain le blesse; que le trait lancé traverse sa bouche (1). Les astres parcourront la place de ses tentes. Car tel est le partage de l'homme impie devant le Seigneur. » (20, 2 et suiv.).

Deuxième réponse de Job à Sophar : «Ecoutez, écoutez mes paroles, et que ma consolation ne vienne pas de vous. Car, est-ce donc avec l'homme que je dois lutter par mes dis« cours ? Pourquoi les impies vivent-ils et vieillissent-ils dans la richesse et dans la prospérité ? La femme qui enfante parmi eux échappe au péril. » Là est cette parole: « L'impie dit au Seigneur: Retirez-vous de moi, je ne veux pas connaître vos voies. Quel est le Tout-Puissant pour que nous le servions? Est-ce que ce n'est pas le Seigneur qui donne la science et l'intelligence? Lui« même juge les oeuvres, et c'est pourquoi je sais que vous insistez contre moi avec au« dace. » Et aussi : « Où est la demeure des princes? Au jour de la perdition, le méchant disparaît, et après lui tout homme qui marche dans sa voie. » (21, 2 et suiv.)

Pour la troisième fois, Eliphaz insiste : « N'est-ce pas le Seigneur qui donne la science et l'intelligence ? Qu'importe-t-il à Dieu que tu sois irréprochable dans tes oeuvres? » En cet endroit, Eliphaz dit à Job: « Tu as renvoyé les veuves sans les assister, tu as opprimé les orphelins, et tu as dit: Le Tout-Puissant le sait-il? Les impies disent : Que nous fera le Seigneur et quel châtiment le Tout-Puissant enverra-t-il sur nous ? » Là est cette parole: « Le Seigneur te purifiera comme l'argent éprouvé par le feu. Regarde le ciel en te réjouissant. Lorsque tu auras prié, il

1 Dans la traduction latine : traverse son corps, en lisant: somatos et non stomatos

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t'exaucera et tu garderas la pureté de tes mains. » (22,2 et suiv.)

Troisième réponse de Job à Eliphaz : « Mes mains ont fait l'aumône, et sa main s'est appesantie sur ma douleur. Les ténèbres m'ont environné de toutes parts. » (23,2, 17.) Les impies n'ont point connu de bornes; ils ont contraint un grand nombre à dormir dépouilles de leurs vêtements. Pour eux, les plantes sortiront desséchées de la terre, car ils se sont emparés des biens de l'orphelin. » (24, 2 et suiv.)

Baldad insiste pour la troisième fois : « Celui qui a fait toutes choses. réside au plus haut des cieux. Que nul ne pense qu'il y a des délais pour les brigands de la mer. Comment l'homme sera-t-il juste devant le Seigneur, puisque l'homme n'est que poussière et le fils de l'homme un vermisseau?» (26,2 et suiv.).

Troisième réponse de Job à Baldad : « A qui viendras-tu en aide ou qui suivras-tu? N'est-ce pas Celui qui est le plus puissant? L'enfer n'a point de voiles devant lui. Il a suspendu la terre dans le vide ; il a enchaîné l'eau dans les nuages. D'un mot il a mis à mort le dragon rebelle. » (26,2 et suiv.)

Sophar renonce à rien ajouter pour la troisième fois et les deux autres gardent le silence, n'ayant rien à dire, puisque Job soutient qu'il est juste, et celui-ci commence un nouveau discours sur le même sujet, ses amis l'écoutant et en tirant profit. « Le Seigneur est vivant, dit-il, lui qui m'a jugé, et c'est le Tout-Puissant qui a rempli mon âme d'amertume. Tant qu'un souffle de vie restera en moi et que l'Esprit divin sera dans mes narines, mes lèvres ne proféreront rien d'injuste. Je vous apprendrai ce qui repose entre les mains du Seigneur. Vous-mêmes savez que vous ajoutez les choses vaines aux,choses vaines. Le parcage de l'homme impie sera celui-ci devant le Seigneur : ses fils, quelque nombreux qu'ils soient, seront réservés au glaive et nul n'aura compassion de leurs veuves. (27,2 et suiv.) Si l'impie ramasse l'argent comme la terre, sait-il quel est le lieu où il se forme? quel est l'endroit où l'or est distillé ? Le fer vient de la terre et l'airain est taillé comme la pierre. Mon oeil, dit-il, a vu tout ce qui est précieux. Mais où se trouve la sagesse? L'abîme dit : elle n'est pas en moi ; et la mer répond : elle n'est pas avec moi. Appelle la sagesse au-dessus de toutes les choses les plus chères. La topaze de l'Ethiopie ne peut lui être comparée ; l'or le plus pur ne peut lui être assimilé. Le Seigneur lui-même dirige ses voies. Il voit tout ce qui est sous le ciel, il connaît les choses qui sont sur la terre, le séjour des vents et la mesure des eaux. Il dit à l'homme : voici que le culte de Dieu est la sagesse. » (27,16; 28,2 et suiv.)

Les trois amis de Job continuant de se taire; il ajoute : « Qui me donnera de revoir le temps de mes premiers jours, dans lesquels le Seigneur était mon gardien, lorsque son flambeau brillait sur ma tête, lorsque je m'avançais le matin dans la cité et que mon siège était disposé sur la place publique. J'ai sauvé le pauvre de la main des puissants. La bénédiction de ceux qui périssaient est venue sur moi. J'étais l'oeil de l'aveugle, le pied du boiteux, le protecteur de ceux qui avaient besoin d'aide. J'ai brisé la mâchoire des hommes injustes, et j'ai enlevé leurs rapines qu'ils retenaient avec les dents. Comme la terre aride reçoit la pluie, ainsi ils écoutaient mes discours. J'étais comme un roi au milieu de ses guerriers. (20, 2 et suiv.) Les fils des insensés, ceux dont le nom est sans honneur ont fait de moi un amusement et un objet de dérision. Ils ne m'ont pas épargné et m'ont craché à la face. Ils m'ont traité comme la fange; ma portion a été la poussière et la cendre. Vous m'avez frappé, Seigneur, d'une main puissante ; je suis devenu le frère des dragons (1), l'égal des oiseaux de nuit. (30, 8 et suiv.) Si mon coeur a suivi la femme d'un autre, que ma femme aussi plaise à mon prochain. Car, c'est une ardeur indomptable qui porte l'homme à souiller la femme du prochain. Si j'ai méprisé celui qui périssait dans sa nudité, si je ne l'ai point couvert, si ses épaules n'ont point été réchauffées par la toison de mes troupeaux, que mon épaule soit séparée de l'os auquel elle est attachée. Si je me suis réjoui de la ruine de mes ennemis et si mon tueur a dit : c'est bien, que mon oreille entende la malédiction qui retombe sur moi. Si je n'ai pas rendu à mon débiteur son obligation sans en rien retenir, si la terre gémit contre moi, qu'elle me rende au lieu du blé l'ortie.» (31, 9 et suiv.)

131 1. Seirenon dans le grec. La Vulgate dit : frater draconum. (30, 29.)

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Eliu, fils de Barachiel, fils de Buz, s'irrita contre Job parce qu'il se disait juste devant le Seigneur. C'est pourquoi, le fils de Barachiel, le Buzite, dit: « Je suis le moins avancé en âge, et c'est pourquoi j'ai craint de déployer devant vous ma science. » (32,2, 6. ) Eliu se levant avec impudence parle ainsi contre Job, tandis que les trois autres se taisent: « Je parlerai de nouveau, car les paroles se pressent sur mes lèvres. » (
Jb 17) Eliu dit à Job: « C'est l'Esprit de Dieu qui m'a fait, c'est le souffle du Tout-Puissant qui m'enseigne. Si tu le «peux, réponds-moi. Que Dieu détourne l'homme de l'iniquité. Il épargne son âme en le gardant de la mort et l'empêchant de tomber durant la guerre. Il le reprend en lui envoyant la maladie qui l'étend sur sa couche. Il renouvelle son corps comme l'enduit appliqué sur la muraille et il remplit ses os de leur moelle. C'est pourquoi, l'homme s'accusera lui-même en disant qu'ai-je fait ? il ne m'a pas puni selon la grandeur de mes péchés. » Eliu dit encore à Job: « Ouvre l'oreille, Job, et écoute-moi; demeure en silence et je parlerai. Si tu as des paroles à ajouter, réponds-moi, car je veux que tu sois juge de la justice de mes discours. » (33,4 et suiv. ) Poursuivant encore, Eliu dit pour la troisième fois: « Sages, écoutez-moi: il est bon que ceux qui ont la science ouvrent l'oreille, car l'oreille juge les discours. » Eliu dit encore : « Quel homme est semblable à Job, qui avale la dérision comme l'eau, qui n'a point péché, qui n'a point agi sans piété? Que ce ne suit pas moi qui renverse la justice devant le Tout-Puissant. Mais il rend à chacun des hommes selon a ses oeuvres. Celui-là est impie qui dit au roi: « Tu as agi avec iniquité ; et: il n'a pas redouté ma face lorsqu'il était en ma présence. Car, Dieu voit tout; il comprend ce qui n'a point de vestige, les choses merveilleuses et relevées, celles dont le nombre ne peut être compté. L'homme prudent entend mes paroles ; mais Job n'a point parlé avec sagesse. » (34, 2 et suiv.) Continuant une quatrième fois, Eliu parle contre Job: « Pourquoi as-tu jugé de la sorte dans tes jugements? qui es-tu pour dire : Je suis juste devant le Seigneur? » (35, 2. ) Pour la cinquième fois, Eliu insiste dans ses discours et ni Job, ni ses amis ne l'accusent comme injuste. Il est manifeste par là que les trois amis ont changé de sentiment. Il dit à Job : « Supporte encore un instant mes discours, afin que je t’instruise ; car j'ai encore quelque chose à dire. » (36,2.) Et Eliu s'exprime ainsi : « Ouvre tes oreilles pour mes paroles, ô Job. Reconnais la puissance du Seigneur. As-tu près de toi un scribe ou un livre? Les nuages dorés viennent-ils de l'aquilon ? » (37,14 et suiv. )

Dieu se manifeste ; il juge Job et l'instruisant du mystère du Christ, il dit : « Quel est celui qui obscurcit mes conseils et qui renferme ses paroles dans son coeur? » Dialogue du Seigneur : « J'ai donné des portes à la mer pour la renfermer; je lui ai dit : tu viendras jusqu'ici et tu n'iras pas plus loin, mais tes flots se briseront sur eux-mêmes. » Discours du Seigneur: « As-tu pris la fange pour en former l'animal? Les portes de la mort s'ouvrent-elles devant toi par la craint ? Les portiers de l'enfer ont-ils tremblé en te voyant? » Et encore : « As-tu visité les trésors où s'amasse la neige? as-tu contemplé les trésors de la grêle? d'où vient le givre? « comment est préparé le cours de la pluie qui tombe avec force? » Et encore : « Quel est le père de la pluie? quel est le sein d'où la glace est sortie? qui a enfanté le brouillard dans le ciel et les gouttes de rosée sur la terre? appelleras-tu la nuée par tes paroles et t'obéira-t-elle en répondant par le bruit des grandes eaux? est-ce que si tu commandes à la foudre, elle s'élancera? qui a donné à la femme la science qui organise le corps? qui a préparé au corbeau sa proie ? car ses petits ont volé en croassant devant le Seigneur et cherchant leur nourriture. » (38,2 et s.) Et encore : « L'autruche a des ailes; elle laissera ses veufs dans la terre; Dieu n'a pas mis en elle la sagesse et cependant l'oiseau se rira du cavalier. » Et encore: « Est-ce par ta science que l'épervier se tient au haut des airs, tandis que le vautour s'assied et demeure sur son nid? » ( 39,13 et s.)

Le Seigneur parla de nouveau à Job : « Est-ce toi qui jugeras les jugements du Tout-Puissant? Celui qui argumente contre Dieu ne répondra-t-il point? » Job dit au Seigneur : « J'ai argumenté contre le Seigneur, je suis jugé et instruit par les paroles que je viens d'entendre. » (Jb 32) Le Seigneur parla ensuite, une seconde fois, se manifestant au milieu de la nuée : « Ceins tes reins comme (563 un guerrier; je t'interrogerai et tu me répondras. » Discours du Seigneur : « Je confesserai que ton bras est puissant pour donner le salut. Voici que les autres animaux sauvages viennent se nourrir devant toi de l'herbe des champs comme les boeufs. Mais la force de Behemoth (1) est dans l'ombilic, il élève sa queue comme un cyprès, ses côtes sont d'airain, son épine dorsale est du fer fondu; il dort à l'ombre de toute espèce d'arbres. Tu conduiras Léviathan (2) avec un hameçon; tu placeras une muselière autour de ses narines,lorsque tous les navigateurs se réunissant ne pourraient emporter seulement la peau de sa queue. (150,2 et s.) Car il regarde le fer comme une paille, l'airain comme un bois pourri; un arc d'airain ne le blessera point. » (41, 18-19.)

1. Le texte ne nomme pas Behemoth, bien que rapportant les paroles de la Vulgate qui le concernent.

2. Le texte dit leonta et non Léviathan, mais en se reportant à la Vulgate on peut rétablir ce mot dans la traduction.
Job cesse alors de parler, après qu'il s'est écrié: «Je sais que vous pouvez tout et que rien ne vous est impossible. Qui donc pourrait vous cacher ce qu'il pense? Je me suis estimé comme cendre et poussière. » (42,2, 3, 6.) Le Seigneur reprend Eliphaz, le Thémanite, parce qu'il a péché, et avec lui ses deux amis, parce qu'il n'a point parlé selon la vérité devant le Seigneur comme son serviteur Job. Alors, s'accomplit la purification des trois amis, par le ministère de Job, prêtre de Dieu. Il est dit comment le Seigneur glorifia Job, et, à la prière de celui-ci, intercédant pour ses amis, leur remit leur faute. Lorsque tous ceux qui étaient de la race de Job apprirent ces choses, ils vinrent le trouver; ils mangèrent et burent avec lui et, pleins d'admiration pour sa personne, ils lui donnèrent chacun un agneau et quatre drachmes d'or. Il est écrit qu'il ressuscitera avec ceux que ressuscitera le Seigneur. Dans ces choses est toute la substance et la force du livre de Job.


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LA SAGESSE DE SALOMON

Ce livre est appelé la Sagesse de Salomon, parce que Salomon, dit-on, écrivit aussi ce livre. Il contient l'enseignement de la justice et apprend à discerner les hommes méchants de ceux que le zèle du bien anime; il prophétise touchant le Christ. Il apprend qu'il est besoin d'un long travail et d'un vif désir pour obtenir la sagesse. Il décrit certaines parties de la nature; il s'élève contre les idoles, contre ceux qui les font, contre ceux qui mettent en elles leur espérance et qui les adorent. Hymne et actions de grâces pour toutes les choses admirables survenues aux Israélites en présence de leurs ennemis et qui furent l'aeuvre de Dieu. Tel est le contenu de tout ce livre; mais la récapitulation selon l'ordre des chapitres est celle-ci

Au commencement, exhortation du juste à la piété et blâme infligé à l'impie blasphémateur. « N'imitez pas les antéchrists, car ils sont fils de la mort.» Ainsi, les impies en sont venus au point de crucifier le Dieu de gloire, en mettant au-dessus de lui le siècle présent. Ils ont poursuivi de même et mis à mort les Apôtres. Il arrivera que plusieurs mépriseront la loi de Dieu et que d'autres la pratiqueront.

Dieu n'épargnera pas la multitude de ceux qui sont impies envers le Christ. Mais Dieu . veille sur un seul juste qui a mis sa confiance dans le Christ, même lorsqu'il meurt jeune

« Ce n'est pas le long espace du temps qui fait une vieillesse vénérable. » (4, 8.) L'impie méprise la mort de celui qui croit dans le Christ, mais celui-ci est discerné par le Christ lui-même. Les impies seront livrés à une ruine ignominieuse et ceux-là sont réservés à un jugement sévère et à la condamnation, qui auront persécuté les serviteurs du Christ, car ils verront la gloire du Christ et de ses disciples, tandis qu'eux-mêmes seront livrés au supplice.

La richesse amène à sa suite l'orgueil. Quelle est la colère de Dieu contre ceux qui se (564) sont montrés impies envers le Christ. Exhortation aux princes d'Israël pour qu'ils croient au Christ, ou plutôt exhortation aux chefs de l'Eglise catholique sur la manière de gouverner après qu'il aura quitté le monde. Quelle est la Sagesse, c'est-à-dire le Fils de Dieu. Comment le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous. Car, dit-il, j'ai souffert les mêmes choses que vous, étant homme et soumis à la loi par l'ordre de Dieu. Concernant le Christ : c'est par la sagesse de Dieu que j'ai la connaissance de toutes choses; « nous sommes entre ses mains, nous et nos discours. » (8,16.) Quelle est la sagesse et comment elle est venue parmi les hommes; « elle est unique et elle peut tout, elle demeure en elle-même et elle renouvelle toutes choses. » (Jb 27)

J'ai aimé la sagesse dès ma jeunesse, dit-il, et j'ai reçu d'elle tous les biens de la chair et de l'esprit. Ayant connu la grandeur de la sagesse, j'ai prié le Seigneur de me donner son Esprit-Saint qui me la ferait connaître. Et il m'a été envoyé de sorte qu'il m'est venu en aide dans mes oeuvres. Car, « les pensées des mortels sont sans force. » (9,14.)

Quelles sont les oeuvres de la sagesse. Comment elle a gardé le premier homme; de quels maux Dieu délivre ceux qui croient en lui et quels grands biens il leur accorde, ainsi qu'il arriva à Noé, Abraham, Lot, Jacob, Joseph, aux Israélites qu'il délivra des mains des Egyptiens par la main de Moïse et qu'il rassasia de l'eau sortie du rocher. Comment il envoya les guêpes à sept nations et ensuite, usant de longanimité, il leur donna le temps du repentir, enseignant par là à son peuple à se montrer miséricordieux. Contre les adorateurs des éléments, des grenouilles, des moucherons, des rats, des sauterelles, des guêpes, des serpents. Contre les adorateurs des idoles d'or ou d'argent, de bois ou de pierre. Que par le bois le salut sera accordé à ceux qui croient. De ceux qui fabriquent les idoles ou qui en font la représentation. De tous les maux qui résultent de l'idolâtrie. Des mauvaises religions et combien de maux en découlent. De la céramique et des idoles de terre cuite. De toutes les idoles qu'adorent les nations, les animaux ennemis de l'homme, les serpents, les chats et autres semblables. Que Dieu accorda un bienfait au peuple d'Israël, envoyant des cailles au lieu des grenouilles. Que contre la morsure des serpents le salut fut donné au peuple par le serpent d'airain suspendu à la croix; mais les ennemis d'Israël furent mis à mort par les serpents et parles rats. Que Dieu nourrit son peuple de la nourriture des anges, accommodée au goût de chacun et renfermant toutes les saveurs. Qu'il envoya la grêle et le tonnerre pour détruire les richesses des Egyptiens. Qu'il envoya aux Egyptiens les ténèbres palpables et les maux qui les accompagnaient, mais qu'il envoya à ses saints la lumière en Egypte et la comme de feu dans le désert. En punition de la mort des enfants hébreux, il envoya la mort aux premiers-nés des Egyptiens et il engloutit l'armée dans les ondes, et tandis que les premiers-nés étaient frappés de mort, le salut était accordé à Israël par le sang de l'agneau. Pour les justes menacés de mort dans le désert, Aaron fléchit le Seigneur en priant et offrant de l'encens; pour la mort des Egyptiens submergés dans la mer Rouge, la colère de Dieu fut sans miséricorde, et le passage du peuple s'accomplit d'une manière admirable: Que les Egyptiens soutinrent ces maux à cause de leur inhumanité envers des étrangers, de même que les habitants de Sodome. Que tous les éléments sont soumis à la volonté divine du Christ, prêts à obéir à son commandement, comme les cordes de la cithare obéissent aux doigts de celui qui tient l'instrument. Dans ces choses est toute la substance du livre de la Sagesse de Salomon, qui mérite le nom de Panarétique.


Chrysostome Synopse 126