Catéchèses Paul VI 50467

Mercredi 5 avril 1967

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Salutations:


Nous voulons adresser maintenant un salut tout spécial au pèlerinage des Chorales Liturgiques de France, organisé par l'Institut Supérieur de Musique Sacrée de l'Institut Catholique de Paris.

Depuis votre visite d'il y a trois ans, chers Fils et chères Filles, une période intéressante de recherche et d'adaptation s'est poursuivie pour tous ceux qui, comme vous, cultivent la Musique Sacrée. Conformément aux directives conciliaires, le chant en langue vernaculaire a pris sa place à côté du chant en latin, et il n'est pas jusqu'au changement de nom de votre «Institut Grégorien» en celui d'«Institut Supérieur de Musique Sacrée» qui n'exprime à sa façon cette évolution.

Certains ont pu se méprendre sur le sens de ces nouvelles orientations, et montrer plus d'empressement à détruire et à supprimer qu'à conserver et à développer.

Mais, comme Nous le disions l'an dernier en recevant les Abbesses Bénédictines d'Italie, «le Concile n'est pas à considérer comme une sorte de cyclone, une révolution qui bouleverserait idées et usages et permettrait des nouveautés impensables et téméraires. Non, le Concile n'est pas une révolution, c'est un renouveau» (A.A.S. LVIII, p. 1156).

L'intention des Pères conciliaires, en élaborant la Constitution sur la Liturgie, a été clairement manifestée: non pas appauvrir le trésor de musique sacrée de l'Eglise, mais bien l'enrichir; non pas dissocier, mais associer fidélité à la tradition et ouverture au renouveau: unir, en somme, dans un sage équilibre, à l'exemple du scribe de l'Evangile (
Mt 13,52), nova et vetera, l'ancien et le nouveau.

En ce qui concerne notamment le chant traditionnel, la récente Instruction de la Sacrée Congrégation des Rites sur «la Musique dans la sainte Liturgie», qui met en une si vive lumière le rôle et la nécessité des Chorales et Scholae cantorum en ce lendemain de Concile, recommande expressément «l'étude et la pratique du chant grégorien, qui reste, dit-elle, en raison de ses qualités propres, une base de haute valeur pour la culture en musique sacrée» (SC 52).

Nous savons, chers Fils, que vous vous appliquez, dans un esprit de parfaite docilité à l'Eglise, à promouvoir à la fois ce chant traditionnel de l'Eglise - grégorien et polyphonique - et les nouvelles créations musicales en langue française, et Nous vous en félicitons. Puissiez-vous ainsi contribuer à donner de plus en plus aux célébrations liturgiques ce caractère d'élévation et de beauté qui aide tant les âmes à s'approcher de Dieu! C'est le souhait que Nous Nous plaisons à former en vous accueillant ici aujourd'hui, et en vous accordant à tous de grand cœur, à commencer par les méritants organisateurs de votre pèlerinage, une très paternelle Bénédiction Apostolique.


Mercoledì, 21 giugno 1967

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Salutations

Messieurs les Professeurs, chers étudiants,

De tout cœur Nous vous disons: soyez les bienvenus: kalós orísate!

Vous avez voulu prendre Rome comme but de votre voyage annuel, pour y vénérer et admirer les monuments que les premiers chrétiens, nos pères dans la foi, y ont élevés sur une terre souvent sanctifiée par le sang des martyrs. Et vous y venez à un moment où Nous Nous apprêtons à célébrer le dix-neuvième centenaire de la mort de ces deux grands témoins, Saint Pierre et Saint Paul, les deux coryphées des Apôtres. Permettez-Nous de voir en cet événement un des mystérieux desseins de la divine Providence. Ne venez-vous pas en effet de Thessalonique, cette Eglise qui a eu traditionnellement de si étroites relations avec l'Eglise de Rome? Et n'avez-vous pas célébré récemment le onzième centenaire de deux des fils de votre ville, qui furent, eux aussi, en rapports étroits avec Rome et travaillèrent tant à répandre l'Evangile du Christ, les saints frères Cyrille et Méthode?

Mais plus encore, n'êtes-vous pas les fils de cette Eglise si chère au cœur de Saint Paul, les descendants de ceux qu'il félicitait de «l'activité de leur foi, du labeur de leur charité, de la constance de leur espérance» (
1Th 1,3) et de ce que «leur foi en Dieu s'était répandue de tout côté» (ibid. 1Th 1,8)? Saint Paul était fier de la foi des Thessaloniciens. Et voici qu'au moment où Nous allons rendre hommage au suprême témoignage de la foi de Pierre et de Paul par une année centenaire - que Nous voudrions tout entière orientée vers un réveil, un renouvellement, un approfondissement de la foi da,ns tous et dans chacun des chrétiens - voici que Nous avons la joie de vous recevoir dans Notre maison, vous les fils de cette noble et grande cité. Il y a quelques jours, une lettre de Notre frère très aimé et vénéré, le Patriarche Athénagoras, Nous apprenait qu'il enverrait, pour s'associer aux fêtes de ces prochains jours, une délégation du Patriarcat œcuménique. Vous en êtes un peu comme les précurseurs, et du fond du cœur Nous vous redisons ce que Saint Paul écrivait à vos Pères: Y Que la parole de Dieu que vous avez accueillie reste active en vous» (2 Thess. 3, 13). «Gardez fermement les traditions que vous avez apprises» de Paul (2Th 2,15) et n'oubliez pas que sur l'amour fraternel, vos pères «n'avaient pas besoin. qu'on leur écrive car ils avaient personnellement appris de Dieu à s'aimer les uns les autres» (cf. 1Th 4,9).

Comme Nous aimons à le répéter souvent, et comme l'a bien compris la troisième Conférence panorthodoxe de Rhodes, c'est la voie royale de la charité qui nous mènera à retrouver dans la clarté la pleine communion de foi. Vous le dites dans l'admirable liturgie de Saint Jean Chrysostome, avant la récitation du symbole de foi: «Aimons-nous tous les uns les autres, pour que d'un seul cœur nous puissions confesser le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Trinité consubstantielle et indivisible».

La charité est le milieu nourricier indispensable à la foi et donc au travail théologique, à votre travail au service du Christ. Que votre pèlerinage à ces hauts lieux de la primitive Eglise renouvelle l'activité de votre foi, intensifie le labeur de votre charité et renforce la constance de votre espérance. C'est ce que Nous vous souhaitons au Nom du Seigneur, en vous demandant de transmettre à votre évêque Mgr Pantaleïmon Nos salutations respectueuses et fraternelles dans la charité du Christ Jésus.




Mercredi 28 juin 1967 TEMOIGNAGE INCOMPARABLE

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Salutations


Un mot, chers Fils, Délégués de l'Association des Journalistes Catholiques de Belgique, pour vous remercier de votre visite et de votre don.

L'horaire très chargé de cette semaine ne permet malheureusement pas, vous le devinez, de donner à cette audience toute l'ampleur que Nous voudrions - et qu'elle mériterait -. Mais Nous ne saurions oublier que la reconnaissance est un devoir, un devoir très doux, et dont Nous avons un plaisir tout particulier à Nous acquitter vis-à-vis de vous.

Nous oserions presque dire que nous sommes de vieux amis, tant la tradition des «Etrennes pontificales» a été fidèlement maintenue et développée par vous au cours de ces années, au temps de Nos prédécesseurs immédiats et sous Notre propre pontificat. N'avez-vous pas pendant plus de quinze ans, cher Monsieur Bogaerts, conduit à Rome la délégation de l'Association des Journalistes Catholiques de Belgique, dont vous étiez le Président? Nous saluons avec plaisir votre successeur, Monsieur Désirant, animé, Nous le savons, des mêmes sentiments de déférence et de générosité qui distinguent les Journalistes Catholiques de Belgique et qui valent au Saint-Siège de recueillir de leurs mains chaque année des offrandes dont le montant ne cesse de croître.

Soyez félicités, chers Fils et amis, de cette charité, et du zèle que vous employez à la promouvoir parmi vos collègues. Si l'expression que vous donnez à vos sentiments généreux s'inscrit sur une courbe montante, sachez aussi que les nécessités du Saint-Siège ne cessent de grandir et qu'il a de plus en plus besoin du concours de tous les bons fils de l'Eglise pour faire face aux appels qu'il reçoit de toutes parts.

Vous porterez donc à tous les membres de votre association Nos remerciements et Nos vœux, avec Nos encouragements à servir toujours mieux l'Eglise et la Belgique dans leur belle vocation de publicistes chrétiens. A tous, à commencer par vous-mêmes et vos familles, Nous accordons de grand cœur la Bénédiction Apostolique.


Mercoledì, 5 luglio 1967 «ERITIS MIHI TESTES»

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Salutations:

Chers fils et filles du Vietnam,

Nous ne pouvons cacher Notre émotion en vous voyant réunis ici autour de Nous. Car spontanément se lève dans Notre cœur la vision de votre patrie bien-aimée ensanglantée depuis de si longues années déjà par une guerre atroce.

Vous savez, chers fils et filles, de quel amour Nous aimons votre noble Pays et quels efforts Nous avons entrepris pour essayer d'y faire cesser le bruit des armes. Nous continuerons à œuvrer et à prier pour qu'une paix durable, fondée sur la justice, la liberté et le respect des droits inviolables de chaque homme, soit assurée j votre peuple si tragiquement divisé.

C'est ce même but que vous poursuivez en vous rendant en pèlerinage à Notre-Dame de Fatima. Et ce faisant vous vous unissez non seulement à ceux de vos compatriotes qui Nous entourèrent lors de Notre mémorable voyage à la Cova da Iria le 13 mai dernier, et que Nous eûmes la joie d'accueillir ici même quelques jours après, mais encore à tous les Vietnamiens, à tous vos frères dans la foi et à tous les hommes de bonne volonté qui à travers le monde entier supplient la Mère de Dieu, la Reine de la Paix, de nous obtenir de son Fils, le Prince de la Paix, ce don inestimable de la vraie charité, de l'amour fraternel, de la concorde entre les nations, de la justice pour tous les hommes.

Nous ne voudrions pas prendre congé de vous, sans vous exhorter également à demeurer inébranlablement fermes dans la foi, attachés à l'héritage que vous ont légué vos ancêtres, fidèles à toutes les valeurs humaines et chrétiennes qui font la grandeur et la noblesse de la communauté catholique du Vietnam.

Et maintenant, chers fils et filles, permettez-Nous de vous b6nir avec toute l'affection de Notre cœur de Père. Cette Bénédiction Apostolique Nous désirons l'étendre aux membres de vols familles, à vos amis, à tous ceux qui vous sont chers, au peuple vietnamien tout entier si proche à Notre coeur, pour la prospérité et le bien-être duquel Nous ne cesserons de prier le Tout-Puissant et de travailler de toutes Nos forces.


Mercredi 12 juillet 1967: LES RAPPORTS AVEC LE MONDE CONTEMPORAIN

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Salutations:


Nous adressons maintenant un salut particulièrement cordial au premier pèlerinage national de la République du Congo de Brazzaville. Nous ne connaissons pas personnellement votre Pays, chers Fils, mais Nous avons traversé d'autres régions du «Continent noir», et Nous avons pu y voir et admirer de très édifiants spectacles de foi et de ferveur religieuse. Nous connaissons ainsi, dans une certaine mesure, les ressources spirituelles et les vertus de l'âme africaine, et Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de leur rendre aujourd'hui hommage en vos personnes.

En cette «année de la foi», que Nous venons d'ouvrir solennellement il y a quelques jours, Nous avons plaisir, chers Fils, à penser que c'est votre foi, précisément, qui vous a fait entreprendre ce long voyage et qui vous a amenés jusqu'au tombeau des Apôtres et jusqu'aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ. Notre souhait pour vous, ce sera que vos âmes croyantes se remplissent de joie au cours de ce pèlerinage et s'en retournent ensuite vers le Congo plus attachées encore que par le passé au Christ et à l'Eglise. C'est la grâce que Nous vous souhaitons à tous, en vous accordant Notre plus paternelle Bénédiction Apostolique, et en vous chargeant de la porter à vos prêtres, à vos familles et à tous vos frères chrétiens du Congo.



Mercredi, 30 août 1967

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... Salutations:

Chers Fils,

C'est la troisième fois qu'il Nous est donné d'accueillir à brève distance des pèlerins vietnamiens de Notre Dame de Fatima. Nous le faisons de grand cœur et avec joie.

Vous avez bien compris quel était le sens de Notre démarche à Fatima: prier la Vierge, Reine de la paix, pour qu'elle intercède auprès de son Fils, et que le Prince de la paix nous donne ce bien précieux, si nécessaire aux hommes, et qu'ils ne parviennent pas à obtenir par leurs seuls efforts.

Vous appartenez à un pays déchiré par la guerre. Depuis des années, elle accumule sur votre patrie bien-aimée des ruines de toute sorte, morales aussi bien que matérielles. Notre cœur de père est déchiré devant ce tragique spectacle, et c'est pour Nous une douleur lancinante de voir des frères combattre des frères. Dieu Nous est témoin que Nous n'avons rien épargné, et n'épargnerons aucun effort pour appeler les uns et les autres à la raison et amener les responsables - quels qu'ils soient - à comprendre enfin, selon les paroles de Notre prédécesseur Pie XII, que si tout est inexorablement perdu par la guerre, tout peut être encore sauvé par la paix, une paix dans la justice et la liberté, «construite jour après jour, dans la poursuite d'un ordre voulu de Dieu, qui comporte une justice plus parfaite entre les hommes» (Populorum progressio).

Chers fils, Nos pensées affectueuses vous accompagnent tout au long de votre pèlerinage de paix. De retour dans votre pays meurtri et déchiré, mais toujours vaillant et plein d'espérance, ne manquez pas de dire à tous vos concitoyens que le Pape les aime, qu'Il souffre avec eux, et qu'Il prie pour eux le Dieu Tout-Puissant de mettre un terme à leurs épreuves et de faire refleurir, avec la paix, l'amitié dans les cœurs. De tout cœur Nous le demandons au Seigneur, en vous dormant pour vous-mêmes et tous ceux qui vous sont chers Notre paternelle et affectueuse Bénédiction Apostolique.


Mercredi 18 octobre 1967

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Salutations:

Nous adressons un salut spécial et particulièrement cordial à Nos chers Fils de Hollande, les lecteurs du périodique Katholieke Illustratie, venus à Rome pour tette audience, à l'occasion du centenaire de la fondation de leur belle revue.

Merci, chers Fils et Filles, de votre démarche, qui témoigne si éloquemment de votre attachement à l'Eglise et au Saint-Siège.

A la célébration des cent ans de votre méritant hebdomadaire, vous associerez la pensée d'un autre solennel anniversaire, que toute l'Eglise est invitée à fêter avec Nous tette année: celui du martyre que Saint Pierre et Saint Paul subirent ici à Rome il y a dix-neuf cents ans.

Priez sur leurs tombes, chers Fils, et renouvelez-y la ferveur de votre foi et vos résolutions de vie pleinement chrétienne, et que d'abondantes grâces descendent sur vous et sur vos familles par la Bénédiction Apostolique que de tout cœur Nous vous accordons.


Mercredi 25 octobre 1967

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Salutations:


Et d'abord à vous, chers fils et filles du Vietnam, qui êtes venus participer au Congrès de la Fédération mondiale des Congrégations mariales, après avoir visité les plus importants sanctuaires de la Vierge en Europe. De tout coeur Nous vous bénissons, ainsi que tous ceux que vous représentez ici. Au-delà de vos personnes Nous étendons cette Bénédiction à votre chère patrie, si proche de Notre cœur et pour laquelle Nous continuons à oeuvrer et à prier afin que le Seigneur lui accorde la paix si ardemment désirée.

C'est ensuite à vous, chers fils et filles de Hollande, que Nous Nous adressons. Vous formez, Nous a-t-on dit, le dernier groupe de pèlerins organisé par la revue hebdomadaire Katholieke Illustratie. Nous connaissons votre attachement à l'Eglise de Rome et au Successeur de Pierre. Aussi Nous vous encourageons volontiers à être fidèles à l'héritage qui vous a été transmis et à aimer chaque jour davantage cette Eglise, votre Mère et votre éducatrice.

Et maintenant c'est aux pèlerins du diocèse de Tarbes et de Lourdes, entourant leur évêque, que Nous voudrions souhaiter la bienvenue ici, dans la maison du Père commun. Vous savez ce que Lourdes représente pour Nous et pour tout catholique. Veuillez être, chers fils et filles, Notre interprète aux pieds de la Vierge de Massabielle et lui recommander les grands intentions actuelles de la sainte Eglise: la paix du monde, l'unité des chrétiens, la mise en œuvre de l'aggiornamento décrété par le Concile.

En dernier lieu, un paternel salut à vous, chers directeurs de pèlerinages de France et d'autres pays, venus à Rome, sur l'invitation de votre Association nationale, consacrer plusieurs journées de travail et d'études sur le thème: Pèlerinage et Peuple de Dieu. De tout cœur Nous vous encourageons dans vos efforts pour mieux vous connaître, mettre en commun vos expériences et le résultat de vos recherches.

Vous tous, chers fils et filles, faites partie du Peuple de Dieu en marche vers la cité future où Marie, Mère de Jésus et notre Mère, signe de notre espérance, nous attend et nous appelle. C'est au nom de son Fils, qui Nous a choisi pour être son humble Vicaire sur terre, que Nous vous accordons à tous et à chacun, en témoignage de Notre bienveillance et comme gage des meilleures grâces, une large et affectueuse Bénédiction Apostolique.



27 décembre 1967: DROITS ET DEVOIRS DU PEUPLE DE DIEU DANS L'ENSEIGNEMENT DU CONCILE

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Si nous avons inclus dans ce volume, l'allocution prononcée par le Saint-Père le mercredi 27 décembre, c'est parce qu'elle constitue, en quelque sorte, la préface à une série d'autres discours sur le même thème. De plus, dans ce texte, Paul VI indique la place et l'importance qu'il entend assigner, dans son ministère pastoral, à ces audiences publiques du mercredi.



Chers Fils et Chères Filles,



Vous savez tous que c'est avec un grand plaisir que Nous vous accueillons, que Nous vous saluons et vous bénissons tous. Ces audiences générales, que le Seigneur Nous permet de reprendre, occupent une part toujours plus importante, et presque prépondérante, dans Notre ministère apostolique. Autrefois, aspects occasionnels et complémentaires de l'activité du Pape, elles sont devenues, maintenant, habituelles et constituent une partie essentielle de son service, au centre de l'Eglise de Dieu. Les contacts avec les fidèles du monde entier se font plus fréquents et plus impératifs. Notre travail s'en trouve accru, mais son rayonnement et, s'il plaît à Dieu, sa fécondité augmentent aussi. Nous considérons comme une bénédiction le développement de ces rapports directs avec le peuple de Dieu et Nous Nous proposons d'y répondre avec toute l'intensité de Notre ardeur pastorale. C'est pourquoi, chers visiteurs, Nous vous accueillons et Nous vous saluons avec joie et de tout coeur, en vous assurant de Notre reconnaissance paternelle pour cette visite, désireux enfin que cette brève mais significative rencontre vous laisse satisfaits et vous donne matière à réflexion.


Le Peuple de Dieu et le laïcat dans l'enseignement du Concile


Nous devons encore vous déclarer que la visite de tant de fils si chers suscite en Nous des réflexions sur les aspects nouveaux que le Concile a voulu étudier et mettre en lumière dans ses exposés sur le Peuple de Dieu, dont nous faisons tous partie, nous qui sommes d'Eglise (cf. Lumen Gentium,
LG 32) ; dans ses exposés sur le laïcat aussi, pour illustrer les prérogatives qui doivent lui être reconnues et qui peuvent se ramener à deux points dans lesquels se trouve résumée toute la « théologie du laïcat » : la place des laïcs dans l'Eglise de Dieu, l'activité ecclésiale et apostolique à laquelle ils sont appelés, aujourd'hui spécialement.

Vous le savez sans doute, ces prérogatives ont eu une très large résonance dans les documents conciliaires et Nous ne pouvons pas les oublier, lorsque, comme aujourd'hui, Nous est donné le privilège de Nous entretenir brièvement avec des fils fidèles qui se pressent autour de Nous.

Alors Nous revient en mémoire tout ce que le Concile a dit sur la dignité des chrétiens, sur les dons que le Saint Esprit fait descendre sur eux, sur leur vocation à la perfection ; il Nous semble alors que l'audience se pare d'une lumière surnaturelle et s'imprègne de ferveur spirituelle. Ici, Nous devons vous confier ce que Nous pensons de vous, dans la joie, l'admiration et en remerciant le Seigneur : Nous voyons en chacun de vous un fils de Dieu, un frère du Christ, un être en qui habite l'Esprit-Saint, un être qui est appelé à la sainteté et au salut; nous retrouvons dans cette assemblée une image de l'Eglise, de l'unité et de la charité qui fonde en un unique Corps Mystique du Christ, tous ceux qui peuvent à bon droit s'honorer de porter le nom de chrétien.

Ainsi, dans cette audience, ce n'est plus Nous qui Nous présentons à vous, mais c'est vous qui Nous donnez à méditer sur la fraternité et la paternité qui Nous unissent à vous et que vous rendez présentes à Notre esprit en venant Nous rendre visite.


Chacun a un rôle à jouer dans l'Eglise


Parmi toutes les pensées que votre présence évoque en Nous, il en est une qui prévaut: celle de votre rôle dans l'Eglise de Dieu. Dans les audiences passées, le thème le plus fréquent était celui de la dévotion au Pape, motif principal de la visite qui Lui était faite et de la réponse qu'il donnait à cet acte filial. Maintenant, un autre thème s'ajoute au premier : celui du rôle, c'est-à-dire de l'activité, de la mission, du service que Nos visiteurs exercent dans la communauté ecclésiale. C'est là une constatation évidente lorsque Nous Nous trouvons devant ceux qui, par leur habit et leur profession, manifestent avec évidence leur rôle dans l'Eglise : Nous voulons parler spécialement de vous, prêtres et religieux, qui vous présentez déjà comme membres actifs dans l'Eglise. Mais cela vaut aussi, après le Concile, pour tous les visiteurs, auxquels nous posons secrètement cette question : « Que faites-vous dans l'Eglise et pour l'Eglise ? Que faites-vous pour la mission de l'Eglise, pour le règne de Dieu, pour votre salut et celui de vos frères dans la société où vous vous trouvez ? Etes-vous actifs ? Etes-vous apôtres ?

Il nous faut, en effet, rappeler le grand principe réaffirmé par le Concile et déjà énoncé par Notre grand prédécesseur Pie XI : « La vocation chrétienne est par nature également vocation à l'apostolat » (Apost. Actuos., AA 2). « Dans le Corps du Christ qui est l'Eglise, poursuit le Concile, tout le corps opère sa croissance selon le rôle de chaque partie » (cf. Ep 4,16).

C'est là un grand principe dont l'application devrait assurer le renouveau et l'expansion de l'Eglise. Très belle vérité mais redoutable, spécialement pour vous, laïcs, qui avez l'honneur de voir réaffirmer à votre égard ce principe constitutionnel de l'Eglise : personne n'est inutile, personne ne peut rester passif, inerte et insensible dans la vie de l'Eglise ; tous et chacun doivent faire quelque chose pour elle, dans la double perspective qui a présidé à son institution: le salut des âmes (outre la gloire de Dieu qui est son tout premier but) et le bien, temporel également, de la société, toujours selon les principes chrétiens.


Un droit mais un devoir


Il s'agit, en même temps, d'un droit et d'un devoir : tout laïc catholique, tout fils fidèle de l'Eglise peut et doit être un élément actif dans l'Eglise. Réfléchissez-y bien. Ce principe de l'apostolat des laïcs, de tous les laïcs fidèles à l'Eglise, peut avoir d'importantes conséquences dans chaque âme, dans les communautés paroissiales, dans la société, dans le monde. Chez beaucoup de gens, même parmi ceux « qui vont à l'Eglise », reste ancrée cette mentalité qu'ils n'ont aucune espèce de responsabilité envers cette Eglise dont ils se réclament. « Cela ne me regarde pas », disent beaucoup ; je ne veux pas d'ennuis ni d'obligations ; je veux rester libre de mes actes et garder mes idées. Souhaitons qu'il n'en soit pas ainsi.

Fils très chers, gardez comme souvenir de cette audience la requête que vous présente le Pape, avec, en main, les documents du Concile : Aimez l'Eglise, soyez avec elle, faites quelque chose pour elle, soyez des chrétiens authentiques, heureux et fiers d'être associés, par l'Eglise, à la mission de salut du Christ dans le monde.

Que Notre Bénédiction rende ces pensées fécondes en vous.






3 janvier 1968 : EXIGENCES DE L'APOSTOLAT DU « LAÏCAT QUALIFIE »

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Le 3 janvier, dans la Salle des Bénédictions, le Saint-Père recevait les délégués de l'Action Catholique Universitaire Italienne, réunis pour leur 30e Congrès National. Ce congrès avait pris pour thème de ses travaux « le sens chrétien de la paix », et c'est à ce thème que Paul VI fait allusion dans la première partie de son discours. Il enchaîne ensuite sur le problème du laïcat dans l'Eglise, déjà amorcé la semaine précédente.



Chers Fils et Chères Filles,


Cette audience générale est spécialement marquée par la présence des « Universitaires Catholiques » qui tiennent actuellement leur XXX° Congrès National. Nous sommes heureux d'accueillir un groupe, remarquable par le nombre et la qualité, représentant d'un mouvement qui Nous est très cher. Nous en avons suivi le développement depuis les origines ; Nous avons observé son activité persévérante et cohérente avec une cordiale sympathie, mêlée d'admiration, en considérant notamment la fidélité aux principes qui le définissent et la cohésion singulière de ses membres, ceci en dépit de sa composition naturellement changeante ; enfin Nous avons apprécié son ouverture toujours attentive aux questions essentielles de la culture, dans le flot rapide et parfois tourbillonnant de la pensée moderne.

Nous saluons tous les dirigeants et tous les membres du mouvement, en particulier son président, M. le Professeur Gabrio Lombardi, l'aumônier, Mgr Emile Guano, et son adjoint, Mgr Clément Ciattaglia, ainsi que tous ceux qui partagent avec eux la responsabilité du Mouvement.

Nous aurions plaisir à intervenir dans les exposés et les discussions qui se déroulent au sein de votre congrès, car Nous avons déjà, ces jours-ci, traité du thème qui vous occupe : « Le sens chrétien de la paix ». Mais Nous préférons laisser la parole aux maîtres que vous avez choisis, la Nôtre vous étant déjà connue. Nous Nous réservons de faire Notre profit de vos réflexions dont Nous prévoyons qu'elles seront utiles et sages : Nous en voulons pour preuve autant les éléments de votre programme que le nom des orateurs qui seront amenés à les traiter. Pour toutes ces raisons, Nous vous disons Notre satisfaction et Notre reconnaissance.


Le laïcat mis en valeur par le Concile


Mais votre visite fait surgir en Nous un autre ordre de pensées, entièrement différent, qui ne vous est pas d'ailleurs étranger, et dont l'examen ne sera ni difficile, ni inutile, pour tous ceux qui sont présents, ici. Notre propos n'a aucun caractère de nouveauté ; il n'est pas davantage de circonstance, mais demeure très important. Le récent Concile et le Congrès pour l'Apostolat des Laïcs, plus récent encore, lui confèrent une grande actualité.

Nous vous dirons simplement que l'activité du laïcat qualifié au sein de l'Eglise — et qui est profitable aussi bien à l'Eglise qu'à la société temporelle — Nous intéresse profondément. Nous sommes persuadés qu'il est du devoir de Notre ministère apostolique d'y réfléchir et d'en parler souvent.

Si l'Eglise, dans les discussions et les documents conciliaires, a tellement parlé de la définition et de la fonction du laïcat dans le peuple de Dieu, c'est-à-dire dans l'Eglise, cela signifie que nous sommes tous appelés à porter une attention particulière à ce problème. Dans son enseignement sur les laïcs, l'Eglise du Concile n'a pas seulement exposé une doctrine qui mérite d'être mieux mise en relief, elle n'a pas seulement fait la synthèse des idées et des faits relatifs au laïcat qui, depuis un siècle, ont intéressé la vie de l'Eglise, en leur donnant des conclusions positives et autorisées, mais elle a montré qu'elle mettait sa confiance précisément dans l'apostolat des « fidèles laïcs », pour le renouvellement de la conscience et pour l'efficacité de sa mission en notre temps ; et elle déclare explicitement: « Les circonstances actuelles réclament d'eux un apostolat toujours plus intense et plus étendu » (Ap. Act.
AA 1). Chacun connaît bien cette exigence aujourd'hui, mais elle n'est pas encore suffisamment entrée dans les convictions pratiques de nombreux chrétiens.

Il Nous plaît cependant de rappeler que ce principe, que ce canon de la vie moderne de l'Eglise, était déjà une chose acquise — en Italie comme dans d'autres pays — en quelque sorte un programme qu'il s'agissait non de discuter, mais d'appliquer. Et Nous pouvons dire, chers Universitaires catholiques, que ce fut votre mérite, comme celui d'autres mouvements et organisations catholiques, d'avoir été des précurseurs ; avant la lettre, vous avez réalisé un voeu du Concile. Cette heureuse coïncidence entre votre modeste mais sincère formule de présence et d'action dans la communauté ecclésiale d'une part, et la formule très vaste, mais substantiellement identique, proposée par le Concile d'autre part, doit vous inciter non à la vanité, mais à une détermination ferme et renouvelée de poursuivre votre travail avec humilité et ténacité, selon ses diverses manifestations et dans toutes ses exigences : exigence d'intériorité et de sérieux dans votre profession de foi ; exigence de passion pour l'étude, la recherche scientifique, la mise à jour progressive de votre culture, la rigueur intellectuelle et morale de votre profession — passion qui ne s'éteint pas en obtenant un diplôme, mais reste toujours vivante ; exigence de témoignage et de diffusion de la pensée catholique : être capables d'attirer aux conceptions chrétiennes de la vie les collègues avec qui vous exercez vos activités profanes et les milieux dans lesquels vous placent ces activités.



Témoigner suivant son génie propre


Ce sont là des idées qui nous sont habituelles, spécialement à vous qui les méditez souvent et les mettez résolument en pratique. De toutes les pensées qui Nous viennent à l'esprit, à ce propos, Nous n'en retiendrons qu'une, à Notre avis importante, pour votre apostolat ; elle a également sa source dans l'enseignement du Concile et peut s'appliquer, sous des formes semblables, à d'autres domaines de la vie catholique. Voici cette idée : vous vous trouvez dans les meilleures conditions pour exercer l'apostolat sous ses deux formes fondamentales, la forme individuelle et la forme collective. Chacun de vous peut — et en un certain sens doit — être imprégné du désir de répandre la conception chrétienne de la vie, comme Nous le disions tout à l'heure, par l'exemple, les conseils, l'action. Chacun a sa façon personnelle et originale de professer sa foi et sa conception du monde. Chacun peut être apôtre selon son génie et ses possibilités et il l'est effectivement s'il possède cette volonté consciente et active de répandre la conception chrétienne de la vie, caractéristique de l'apostolat.

Et puis, ensemble, collectivement, vous pouvez agir — et vous agissez — d'abord par la résonance que votre union ne peut manquer d'avoir sur l'opinion publique, et en cultivant cette forme élémentaire mais très féconde de richesse spirituelle qu'est l'amitié. Soyez unis, soyez amis entre vous, et déjà vous serez apôtres. Soyez vraiment amis dans la foi, dans la pensée et dans l'action, mais fidèles, à l'école d'Igino Righetti et de tous ceux qui, comme lui, nous ont réconfortés, réjouis et portés au bien par leur amitié.

Tel est le voeu que Nous vous adressons, amis et fils très chers, et Nous l'affermissons par Notre Bénédiction Apostolique.






10 janvier 1968 : SENS ET VALEUR DU « TEMOIGNAGE »

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Chers Fils et Chères Filles,



Nous voudrions donner à cette audience générale un contenu doctrinal qui, même s'il est familier et modeste, soit digne d'être retenu et médité ; dans cette brève exhortation Nous voudrions développer une pensée qui se présente à Notre esprit, celle de la promotion donnée par le Concile à chaque membre de l'Eglise, à chaque fidèle. De cette promotion découlent la dignité et la mission du chrétien en tant que tel, et donc également du simple laïc. Cette admirable doctrine mérite d'être comprise et méditée, car elle conduit à la source du mystère de l'Eglise, fait réfléchir sur la nature et la vocation du peuple de Dieu; elle doit alimenter la conscience profonde de tout fidèle et peut donner également au laïc, c'est-à-dire au simple chrétien qui n'a pas de pouvoir dans l'Eglise et n'est pas dans l'état religieux, un sens vivant de sa plénitude spirituelle et de ses tâches apostoliques à l'égard de la communauté ecclésiale (cf. Premier Synode de Rome n. 208 et s., Lumen Gentium chap. IV
LG 30-38).

Nous voudrions que ces enseignements vous deviennent familiers à chacun. Tout fidèle — et Nous disons maintenant tout laïc — devrait prendre conscience de ce qui le définit, dans la perspective du plan divin de salut et dans le rôle qu'il y doit jouer (cf. Rahner, XX° siècle, p. 125 et s.). Qu'il Nous suffise, dans cet entretien familier, d'attirer votre attention sur un mot très employé, de nos jours, dans le vocabulaire spirituel : le mot « témoignage ». C'est un mot très beau, très riche de sens, apparenté au mot plus grave et plus spécifique d'« apostolat », dont le témoignage semble être une forme subalterne mais très étendue, allant de la simple profession chrétienne, silencieuse et passive, à ce sommet suprême que constitue le martyre, lequel signifie précisément témoignage. Ce qui nous indique déjà que le mot témoignage, si usité aujourd'hui, renferme et exprime de nombreux aspects de l'esprit chrétien. Nous ferons de quelques aspects de ce mot le sujet de notre discours, pour qu'ils soient aussi le sujet de vos réflexions à venir.



Un préalable au témoignage : la conviction personnelle


Que signifie le mot « témoignage » ? Les juristes nous disent : c'est la déclaration par laquelle on atteste qu'une chose est vraie. Dans ce sens, nous pouvons dire que toute notre science (à l'exception de ce que nous avons vérifié par nous-mêmes) repose sur le témoignage des autres. Il en est ainsi pour la science et l'histoire. Dans le sens qui nous intéresse actuellement, le témoignage est la transmission du message chrétien. Cette transmission s'opère par exemple par la parole, par les actes, par la vie réelle, par le sacrifice accompli en hommage à la vérité considérée comme une valeur que nous possédons, comme une valeur plus précieuse que notre bien-être, plus précieuse parfois que notre vie. C’est une vérité que nous professons avec l'intention de la communiquer aux autres. Cela suppose trois éléments fondamentaux : d'abord une conviction personnelle, laquelle, à son tour requiert une conscience formée et convaincue.

Quel témoignage, en effet, peut donner celui qui ne connaît pas suffisamment le Christ, ou celui qui ne vit pas de sa parole et de sa grâce ? Le témoignage n'est pas une simple affirmation extérieure et conventionnelle ; il n'est pas une routine ; il est une voix qui vient de la conscience, un fruit de la vie intérieure. Sous sa forme la meilleure (promise au disciple fidèle), il est le don d'une inspiration limpide et exigeante, surgie du fond de l'âme (cf. Mt 10,19). Le témoignage est un acte de maturité et de courage, auquel le chrétien devrait être toujours préparé, comme nous l'enseigne saint Pierre : vous devez être « toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » (1P 3,15).



Dieu veut que les hommes soient ses témoins


Le deuxième point fondamental, dans le témoignage du chrétien, est le rôle qu'il joue dans l'économie religieuse chrétienne. Cette économie, c'est-à-dire ce dessein, ce plan qui régit tout le système de nos rapports avec Dieu et avec le Christ, se fonde sur le témoignage. Il s'agit d'un témoignage en chaîne, comme Nous l'avons dit, dans une autre circonstance (cf. Message pour la journée missionnaire) : le Christ est le premier, le grand témoin de Dieu, le Verbe de Dieu, le maître qui demande que l'on ait foi en sa personne, en sa parole, en sa mission. Puis viennent les apôtres, ces témoins qui ont vu et entendu ; rappelez-vous cette parole incisive de saint Jean l'Evangéliste : « Nous avons vu et nous en rendons témoignage » (cf. 1Jn 1,2). Et saint Augustin fait ce commentaire ; « Dieu a voulu avoir les hommes pour témoins » (In ep. ad Parthos, P.L. XXXV, 1979). C'est ce qu'avait dit Jésus, en prenant congé de ses apôtres : « Vous serez mes témoins » (Ac 1,8).

On pourrait multiplier les citations. Toutes aboutissent à la même conclusion : mettre en évidence que notre rapport avec le fait chrétien, avec la vérité révélée, découle de l'adhésion à un témoignage, lequel parvient à nos âmes en même temps qu'un autre témoignage, invisible celui-là, qui ne trouve pas vraiment son expression dans les mots, mais qui n'est pas sans rapports avec ces formes préconstituées que sont les sacrements : il s'agit du témoignage des l'Esprit Saint qui « atteste notre esprit » (Rm 8,16), comme nous dit saint Paul.



Le témoignage, source de foi


Et le troisième enseignement que Nous retiendrons enfin est le but du témoignage. Quelle est sa finalité ? Dans la pratique, à quoi doit-il tendre ? A produire la foi. Le témoin est un agent de la foi. Le Concile le répète sans cesse (cf. Lumen Gentium LG 10,12 Ad Gentes AGD 21, etc.). Le témoignage chrétien sert la vérité que le Christ a laissée au monde et il transmet cet héritage de salut.


Le laïc est un témoin


Et voici la conclusion, chers Fils : « Le laïc, le fidèle chrétien, est par essence un témoin. Son état est celui du témoignage » (Guitton). Il n'est pas un maître qualifié, il n'est pas un ministre sacerdotal. Il est témoin de ce que l'Eglise enseigne, de ce que l'Esprit Saint lui fait accepter et, d'une certaine manière, expérimenter et vivre. Quelle grande mission que d'être témoin du Christ ! Chacun de vous peut et doit l'être. Que Notre Bénédiction Apostolique vous y aide.





Catéchèses Paul VI 50467