Catéchèses Paul VI 19119

19 novembre 1969: LA REFORME LITURGIQUE : « TEMPS NOUVEAUX » DE LA VIE DE L'EGLISE

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Chers Fils et Filles,



Nous voulons attirer votre attention sur l'événement qui va se réaliser dans l'Eglise catholique latine et qui aura son application obligatoire dans les diocèses italiens à partir du 30 novembre, premier dimanche de l'Avent de cette année : l'introduction dans la liturgie du nouveau rite de la messe. Celle-ci sera célébrée sous une forme bien différente de celle que, depuis quatre siècles, c'est-à-dire depuis Pie V, après le Concile de Trente, nous sommes habitués à célébrer.

Le changement a quelque chose de surprenant, d'extraordinaire, si on considère la messe comme une expression traditionnelle et intangible de notre culte, de l'authenticité de notre foi. On Nous demande : pourquoi ce changement, et en quoi consiste-t-il ? Quelles conséquences comporte-t-il pour ceux qui assisteront à la sainte messe ? Les réponses à ces questions, et à d'autres de même genre, provoquées par une nouveauté aussi extraordinaire, vous seront données et amplement répétées dans toutes les Eglises, dans toutes les publications de caractère religieux, dans toutes les écoles où est enseignée la doctrine chrétienne. Nous vous exhortons à y prêter attention, afin de préciser et d'approfondir un peu la merveilleuse et mystérieuse notion de la messe.

Mais, en attendant, par ce bref et simple discours, essayons d'effacer de vos esprits les difficultés spontanées soulevées par ce changement et par les trois questions qu'il a fait surgir dans nos esprits.


Une volonté du Concile


Pourquoi un tel changement ? Réponse : il est dû à une volonté exprimée par le Concile oecuménique qui vient de se dérouler. Le Concile dit : « Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre ainsi que la connexion mutuelle de chacune de ses parties, et que soit facilitée la participation pieuse et active des fidèles. Aussi en gardant fidèlement l'essentiel des rites, on les simplifiera ; on omettra ce qui, au cours des âges, a été doublé ou a été ajouté sans grande utilité ; on rétablira selon l'ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui ont disparu au cours des âges, dans la mesure où cela apparaîtra opportun ou nécessaire » (Sacr. Concilium,
SC 50).

Donc la réforme qui va entrer en vigueur correspond à un mandat autorisé de l'Eglise. C'est un acte d'obéissance ; c'est un acte de cohérence de l'Eglise avec elle-même ; c'est un pas en avant de sa tradition authentique ; c'est une preuve de fidélité et de vitalité à laquelle nous devons tous adhérer avec empressement. Elle n'est pas arbitraire. Elle n'est pas une expérience caduque et facultative. Elle n'est pas l'improvisation d'un amateur. C'est une loi pensée par les spécialistes autorisés de la sainte Liturgie, longtemps discutée et étudiée ; nous devons l'accueillir avec un intérêt joyeux et l'appliquer avec une observance ponctuelle et unanime. Cette réforme met fin aux incertitudes, aux discussions, aux prises de position abusives ; et elle nous ramène à l'uniformité de rites et de sentiment qui est le propre de l'Eglise catholique, héritière et continuatrice de cette première communauté chrétienne qui était toute « un seul coeur et une seule âme » (Ac 4,32). L'harmonie de prière dans l'Eglise est un des signes et une des forces de son unité et de sa catholicité. Le changement qui va se produire ne doit ni briser ni déranger cette harmonie ; il doit la confirmer et la faire résonner dans un esprit nouveau, un souffle de jeunesse.


La réforme ne touche en rien au fondement doctrinal


Autre question : en quoi consiste le changement ? Vous le verrez, il consiste en de nouvelles prescriptions rituelles, qui exigeront, spécialement au début, attention et soin. La dévotion personnelle et le sens communautaire rendront facile et agréable l'observance de ces nouvelles prescriptions. Mais que cela soit clair ; rien n'est changé dans la substance de notre messe traditionnelle. D'aucuns peut-être peuvent être impressionnés par certaines cérémonies particulières, par quelques rubriques d'importance secondaire, comme si cela était ou cachait une altération ou une diminution des vérités acquises pour toujours et sanctionnées avec autorité par la foi catholique, comme si l'équilibre entre la loi de la prière « lex orandi » et la loi de la foi « lex credendi », en était compromise.

Mais il n'en est pas ainsi. Absolument pas. Avant tout, le rite et la rubrique qui y est liée ne sont pas de soi une définition dogmatique : ils sont susceptibles de recevoir une qualification théologique de valeur diverse, selon le contexte liturgique auquel ils se réfèrent ; ce sont des gestes et des termes qui se réfèrent à une action religieuse vécue et vivante d'un mystère ineffable de présence divine, qui ne se réalise pas toujours sous une seule forme, que seule la critique théologique peut analyser et exprimer par des formules doctrinales logiquement satisfaisantes. Et la nouvelle messe est et reste, mais avec une insistance plus grande sur l'un ou l'autre de ses aspects, celle de toujours. L'unité entre la Cène du Seigneur, le Sacrifice de la croix, la nouvelle représentation de l'une et de l'autre dans la messe est inviolablement affirmée et célébrée dans le nouvel ordo comme dans l'ancien. La messe est et demeure la mémoire de la dernière Cène du Christ, au cours de laquelle le Seigneur, transformant le pain et le vin en son Corps et en son sang, institua le Sacrifice de la nouvelle alliance et voulut que, par la vertu de son sacerdoce, conféré aux apôtres, il fût renouvelé dans sa substance, mais offert de manière diverse, c'est-à-dire non sanglant et sacramentel, en souvenir perpétuel de Lui, jusqu'à son dernier avènement (cf. de la taille, Mysterium Fidei, Elucid. IX).


Une meilleure participation


Et si dans le nouveau rite vous trouvez en plus grande lumière le rapport entre la liturgie de la Parole et la liturgie proprement eucharistique, la seconde constituant comme la réponse réalisatrice de la première (cf. Bouyer), ou si vous observez combien est exigée dans la célébration du sacrifice eucharistique la participation de l'assemblée des fidèles qui, à la messe, sont et se sentent pleinement « Eglise », ou bien si vous voyez illustrées d'autres caractéristiques merveilleuses de la messe, ne croyez pas que c'est l'altération de l'essence authentique et traditionnelle ; sachez plutôt apprécier comment l'Eglise, par ce nouveau langage qu'elle répand, désire donner une plus grande efficacité à son message évangélique, et veut d'une manière directe et pastorale le rendre plus proche de chacun de ses fils et de tout l'ensemble du Peuple de Dieu.

Et Nous répondrons ainsi à la troisième question que Nous Nous sommes posée : quelles conséquences produira la nouveauté dont Nous parlons ? Les conséquences prévues, ou mieux encore désirées, sont la participation plus intelligente, plus pratique plus agréable, plus sanctifiante, des fidèles au mystère liturgique, c'est-à-dire à l'écoute de la Parole de Dieu, vivante et agissante dans les siècles et dans l'histoire de nos âmes, participation aussi à la réalité mystique du sacrifice sacramentel et propitiatoire du Christ.

Ne disons donc pas « nouvelle messe », mais plutôt « temps nouveau » de la vie de l'Eglise. Avec Notre Bénédiction Apostolique.


* * *

C’est avec une grande joie que Nous vous accueillons ici, chères Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, actuellement réunies à Rome, autour du Révérend Père James W. Richardson, pour adapter vos Constitutions aux conditions nouvelles de notre temps, fidèles au Seigneur Jésus, à l’Eglise et à l’initiative audacieuse de vos chers fondateurs, saint Vincent et sainte Louise. S’il est vrai que toute l’Eglise doit mettre en oeuvre la charité répandue dans nos coeurs par l’Esprit Saint, vous êtes, à un titre particulier, Filles de cette charité évangélique qui estime n’avoir jamais assez fait tant qu’elle n’a pas atteint le plus éloigné, soulagé, le plus pauvre, comme membre de Jésus-Christ. Aujourd’hui, que d’hôpitaux, d’hospices, de foyers, d’écoles, de visites aux pauvres et aux malades ont été pris en charge par vos soins, sur tous les continents. De grand coeur, Nous prions pour que les travaux de votre Chapitre, à l’écoute des appels de l’Esprit d’amour, vous permettent de répondre d’une manière toujours plus attentive aux besoins les plus criants des hommes d’aujourd’hui, dont la misère et la solitude sont encore bien grandes. Votre exemple humble et généreux demeurera ainsi un stimulant pour tout le peuple de Dieu, et un témoignage caractéristique de l’Eglise.



26 novembre 1969: LE NOUVEAU RITE DE LA MESSE : RAISON ET INCIDENCES D'UNE REFORME

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Chers Fils et Filles,



Aujourd'hui encore Nous voulons vous inviter à réfléchir sur l'innovation que constitue le nouveau rite de la messe, qui sera instauré dans nos célébrations du saint sacrifice à partir du premier dimanche de l'Avent. Un nouveau rite de la messe : voilà un changement qui se fait à partir d'une tradition séculaire vénérable et touche donc notre patrimoine religieux qui semblait devoir jouir d'une permanence intangible et devoir porter sur nos lèvres la prière de nos ancêtres et de nos saints, nous donner le réconfort d'une fidélité à notre passé spirituel que nous actualisions pour le transmettre alors aux générations futures. Nous comprenons mieux dans ces circonstances la valeur de la tradition historique et de la communion des saints. Ce changement touche le déroulement du cérémonial de la messe; et nous nous rendrons compte, peut-être avec une certaine gêne, que ce qui se passe à l'autel ne se déroule plus avec ces paroles et ces gestes auxquels nous étions tellement habitués que nous n'y faisions plus attention. Ce changement touche aussi les fidèles et voudrait intéresser chacun des participants en les détachant ainsi de leurs dévotions personnelles habituelles ou de leur assoupissement habituel.


Se préparer au changement


Nous devons nous préparer à ces nombreux changements d'habitudes, changements qui d'ailleurs sont le fait de toute nouveauté. Et nous pouvons noter que les personnes pieuses seront celles qui seront le plus dérangées ; parce qu'ayant leur manière respectable d'écouter la messe elles se sentiront distraites de leurs pensées habituelles et obligées à suivre les autres. Les prêtres eux-mêmes éprouveront peut-être une certaine gêne à cet égard.

Que faire en ce moment historique particulier ?

Avant tout: se préparer. Ce n'est pas une petite chose que cette nouveauté. Nous ne devons pas nous laisser surprendre par l'aspect, et peut-être par le dérangement, de ces formes extérieures. C'est en personnes intelligentes, en fidèles conscients que nous devons bien nous informer des nouveautés dont il est question. Ceci n'est pas difficile, grâce à tant de bonnes initiatives de l'Eglise et des maisons d'édition. Comme Nous l'avons déjà dit, il serait bon que nous nous rendions compte des motifs pour lesquels ce grand changement a été introduit : l'obéissance au Concile, qui devient, maintenant obéissance aux évêques, chargés d'en interpréter et d'en appliquer les prescriptions. Et ce premier motif n'est pas simplement d'ordre canonique, c'est-à-dire relatif à un ordre extérieur; il se relie au charisme de l'action liturgique, c'est-à-dire au pouvoir et à l'efficacité de la prière ecclésiale qui a dans l'évêque sa voix la plus autorisée, et donc dans le prêtre qui l'aide dans le ministère et qui, comme lui, agit « in persona Christi » (cf. S. ignace, Ad Eph. IV) : c'est la volonté du Christ, c'est le souffle de l'Esprit, qui appelle l'Eglise à cette mutation. Nous devons vous prévenir de ce moment prophétique, qui passe dans le Corps mystique du Christ, qui est justement l'Eglise, et qui la secoue, la réveille et l'oblige à renouveler l'art mystérieux de sa prière, avec une intention qui constitue, comme on l'a dit, l'autre motif de la réforme : associer de manière plus rapprochée et plus efficace l'assemblée des fidèles, eux aussi revêtus du « sacerdoce royal », c'est-à-dire l'associer à la possibilité de la conversation surnaturelle avec Dieu, au rite officiel, soit de la Parole de Dieu, soit du sacrifice eucharistique, qui composent la messe.


D'abord comprendre...


On remarquera que la plus grande nouveauté est celle de la langue. Ce n'est plus le latin qui sera la langue principale de la messe, mais la langue parlée. Pour celui qui connaît la beauté, la puissance d'expression sacrée du latin, il est certain que sa substitution par une langue vivante sera un grand sacrifice : nous perdons le langage des siècles chrétiens, nous devenons comme des intrus et des novices dans l'expression littéraire du langage sacré, nous perdons une grande part de ce fait artistique et spirituel, étonnant et incomparable, qu'est le chant grégorien. Nous avons, c'est certain, raison de nous attrister; par quoi allons-nous remplacer cette langue angélique ? C'est un sacrifice d'un prix inestimable. Pour quelle raison le faisons-nous ? Qu'est-ce qui vaut davantage que ces très hautes valeurs de notre Eglise ?

La réponse peut paraître banale et prosaïque, mais elle est valable, parce que humaine, parce que apostolique. L'intelligence de la prière vaut plus que les vêtements anciens de soie dont elle est royalement habillée ; la participation du peuple, de ce peuple moderne, imprégnée de paroles claires, intelligibles, traduites dans son langage de tous les jours vaut bien davantage. Si le latin éloignait de nous les enfants, les jeunes, les ouvriers et les employés, s'il était un écran obscur plutôt qu'un cristal transparent, nous, pêcheurs d'âmes, ferions-nous un bon calcul en lui conservant l'exclusivité dans notre prière et notre religion ? Que disait saint Paul ? Qu'on relise le chapitre XIV de la 1ère lettre aux Corinthiens : « Dans l'assemblée, j'aime mieux dire cinq mots intelligibles pour instruire aussi les autres, que dix mille dans une langue inconnue » (
1Co 14,19). Et saint Augustin semblait commenter : « Bien que tous soient instruits, qu'on n'ait pas peur des professeurs » (PL 38, 228, Serm. 37 ; cf. aussi Serm. 299, p. 1371). Mais du reste le nouveau rite de la messe établit que les fidèles « sachent chanter ensemble en latin au moins les éléments de l'ordinaire de la messe, et spécialement le Credo et le Notre Père » (n. 19). Rappelons-nous bien ceci pour notre enseignement et notre réconfort ; ce n'est pas pour autant que le latin disparaîtra dans notre Eglise ; il demeurera la noble langue des actes officiels du Saint-Siège ; il restera comme instrument des études ecclésiastiques et comme clef pour l'accès au patrimoine de notre culture religieuse, historique et humaniste ; et si possible dans une splendeur renouvelée.


... pour mieux vivre la prière


Et finalement, à bien y regarder, on verra que le dessein fondamental de la messe reste traditionnel, non seulement dans sa signification théologique mais aussi dans sa signification spirituelle ; celle-ci, dans la mesure où le rite se déroule comme il se doit, manifestera une plus grande richesse, mise en évidence par la plus grande simplicité des cérémonies, par la variété et l'abondance des textes scripturaires, par l'action combinée de divers ministres, par les silences qui marquent le rite à des moments d'intensités diverses, et surtout par l'exigence de deux conditions indispensables : la participation intérieure de chaque assistant, et la communication spirituelle dans la charité communautaire. Ces conditions doivent faire de la messe, plus que jamais, une école d'approfondissement spirituel et un entraînement tranquille mais soutenu aux mystères chrétiens. Le rapport de l'âme avec le Christ et avec ses frères parvient à une intensité nouvelle et vitale. Le Christ, victime et prêtre, renouvelle et offre, à travers le ministère de l'Eglise, son sacrifice rédempteur, par le rite symbolique de sa dernière Cène qui nous laisse, sous les apparences du pain et du vin, son corps et son sang comme nourriture personnelle et spirituelle et pour notre fusion dans l'unité de son amour rédempteur et de sa vie immortelle.

Mais il reste encore une difficulté pratique, que l'excellence du rite sacré ne rend pas négligeable. Mais comment ferons-nous pour célébrer ce rite nouveau, quand nous n'avons pas encore de missel complet, et qu'encore tant d'incertitudes entourent son application ? Il sera bon, pour terminer, que Nous vous lisions quelques indications à ce sujet qui Nous viennent de la S. Congrégation pour le Culte Divin. Les voici :

« Pour le caractère obligatoire du rite :

1° - Pour le texte latin : les prêtres qui célèbrent en latin, en privé, ou aussi en public dans les cas prévus par la législation peuvent employer, jusqu'au 28 novembre 1971, ou le missel romain ou le rite nouveau.

S'ils emploient le missel romain, ils peuvent cependant se servir de trois nouvelles anaphores ou du canon romain avec les modifications prévues dans le dernier texte (omission de saints, des conclusions, etc.). Ils peuvent en outre dire en langue vivante les lectures et la prière des fidèles.

S'ils emploient le nouveau rite ils doivent suivre les textes officiels avec les permissions pour la langue vivante indiquées ci-dessus.

2° - Pour le texte en langue vivante : En Italie, tous ceux qui célèbrent avec le Peuple, à partir du 30 novembre prochain, doivent employer le « Rite de la messe » publié par la Conférence Episcopale Italienne ou d'autres conférences nationales.

Les lectures des jours de fêtes seront tirées ou du Lectionnaire édité par le Centre d'action liturgique ou du Missel Romain utilisé jusqu'à présent.

Les jours ordinaires, on continuera à employer le Lectionnaire férial, publié il y a trois ans.

Pour celui qui célèbre en privé, il n'y a pas de problème, car il doit célébrer en latin. Si, par indult particulier, il célèbre en langue vivante, il doit prendre les textes comme dans la célébration avec le peuple ; pour le rite, il doit suivre le nouvel Ordo, tel qu'il a été publié par la Conférence Episcopale Italienne.

De toute façon et toujours, rappelons-nous « que la messe est un mystère à vivre dans l'anéantissement de l'Amour. Sa réalité divine dépasse toute parole... C'est l'action par excellence, l'acte même de notre rédemption dans le mémorial qui la rend présente » (Zundel). Avec Notre Bénédiction Apostolique.


* * *

Nous voulons spécialement saluer un groupe de missionnaires de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie de Scheut. Malgré l’urgente des taches, chers Fils et chères Filles, vous avez voulu vous ménager ici, à Rome, une halte prolongée de prière, d’étude et de réflexion, pour mieux définir votre place et votre action dans l’actuel renouveau de l’Eglise.

Si, à l’exemple de l’apôtre Saint Paul, pour annoncer l’Evangile vous avez à coeur de vous faire tout à tous, la méditation de la vie et de l’enseignement du Sauveur vous permettra de renouveler à sa source l’authenticité de votre témoignage et le rendra ainsi accessible aux hommes.

Nul doute que la Vierge Immaculée, dont vous êtes les fils à un titre particulier, ne soit toujours la reine de vos coeurs et de votre apostolat, elle saura vous initier à tette parfaite docilité à l’Esprit qui l’a si étroitement associée au rachat du monde.

C’est en invoquant sa puissante intercession que Nous vous donnons de grand coeur Notre paternelle Bénédiction Apostolique.



3 décembre 1969: LES SYMPTOMES DE CRISE DOIVENT FORTIFIER LA FOI DANS L'EGLISE

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Chers Fils et Filles,



Nous voudrions lire un moment dans vos coeurs. Nous vous supposons tous bons et fidèles, désireux de considérer l'Eglise authentique, l'Eglise qui est jeune et vivante, qui est belle, qui se présente sous l'aspect d'une mariée, l'épouse du Christ, « sans tache ni ride, sainte et immaculée » (cf.
Ep 5,27), comme dit saint Paul, et comme le Concile nous l'a fait entendre. Au contraire, il nous semble voir dans vos coeurs un étonnement douloureux : où est l'Eglise que nous aimons, que nous désirons ? Celle d'hier était peut-être meilleure que celle d'aujourd'hui ? Celle de demain, que sera-t-elle ? Un sentiment de confusion semble se répandre aussi parmi les meilleurs fils de l'Eglise, parfois même parmi les plus sages et les plus autorisés. On parle tant d'authenticité : mais où pouvons-nous la découvrir alors que tant de caractères, dont certains sont essentiels, se trouvent mis en question ? On parle tant d'unité : et beaucoup cherchent à cheminer pour leur compte; d'apostolat : où sont-ils les apôtres généreux et enthousiastes, tandis que les vocations diminuent et que dans le laïcat catholique lui-même la cohésion et l'esprit de conquête s'affaiblissent ? On parle tant de charité, et on respire dans quelques milieux même ecclésiaux un air de critique et d'amertume, qui ne peut-être le souffle de la Pentecôte. Et que dire de la marée hostile à la religion, à l'Eglise, qui monte autour de nous ? Un sentiment d'incertitude parcourt, comme un frisson de fièvre, le corps ecclésial ; est-il possible qu'il paralyse dans l'Eglise catholique son charisme caractéristique celui de la sécurité et de la force ?


Manipulation des faits


Chers Fils ! Ce serait un discours bien long que mériterait un thème comme celui-ci, sur le diagnostic spirituel, moral et psychologique du peuple catholique en cette heure violente et agitée pour le monde entier ! Comme en d'autres occasions, et comme il est de notre habitude dans ce bref entretien hebdomadaire, Nous faisons seulement allusion à ce sujet, à seule fin que vous sachiez que le Pape y pense et que vous aussi vous devez y penser. Nous vous dirons avant tout qu'il ne faut pas se laisser trop impressionner et qu'il faut encore moins avoir peur. Même si des phénomènes inquiétants prennent un caractère de gravité, il faut aussi remarquer qu'ils naissent souvent au sein de minorités numériquement faibles, et que le plus souvent aussi ils n'émanent d'aucune source autorisée. Les moyens modernes de diffusion envahissent aujourd'hui avec une facilité énorme et un grand retentissement l'opinion publique, attribuant aux faits les plus minimes des effets disproportionnés. Il reste encore une immense majorité de personnes droites, bonnes et fidèles auxquelles Nous pouvons faire crédit ; c'est en elles que Nous plaçons notre confiance, les invitant par notre exhortation à rester fermes et à devenir plus conscientes et agissantes. Le Peuple chrétien doit s'immuniser et s'affermir lui-même ; silencieusement, mais sûrement. La diffusion de la parole vraie et saine — prédication sacrée, école fondée sur les principes chrétiens, presse catholique ou relative au magistère de l'Eglise — peut être l'antidote opportun contre le tourbillon des trop nombreuses voix bruyantes qui remplissent aujourd'hui les courants de l'opinion publique.



Quand le fait devient loi


Celle-ci tend aussi aujourd'hui à se manifester au moyen d'une méthode que nous pourrions dire nouvelle, celle de l'enquête sociologique. C'est à la mode : elle se présente avec la rigueur de la méthode qui apparaît tout à fait positive et scientifique, et avec l'autorité du nombre ; si bien que le résultat d'une enquête tend à devenir décisif, non seulement dans l'observation d'un fait collectif, mais aussi dans l'indication d'une norme à adapter au résultat. Le fait devient loi. Quand bien même il s'agirait d'un fait négatif, l'enquête tend également à le justifier comme normatif, sans tenir compte que l'objet d'une enquête est, en général, partiel et presque isolé du contexte social et moral où il est inséré, sans tenir compte qu'il concerne souvent l'aspect uniquement subjectif, c'est-à-dire celui de l'intérêt privé et psychologique, du fait observé et non celui de l'intérêt général et d'une loi à appliquer. L'enquête peut alors engendrer une incertitude morale, socialement très dangereuse. L'enquête sociologique sera toujours utile en tant qu'analyse d'une situation particulière ; mais pour nous, disciples du royaume de Dieu, elle devra soumettre ses résultats à des critères différents et supérieurs, comme ceux des exigences doctrinales de la Foi et de la conduite pastorale sur le chemin de l'Evangile.

Ceci nous amène à nous demander si les maux dont souffre aujourd'hui l'Eglise, ne sont pas dus surtout à la contestation, tacite ou manifeste, de son autorité : c'est-à-dire à une crise de la confiance, de l'unité, de l'harmonie, du contexte de vérité et de charité selon lesquels le Christ a conçu et institué l'Eglise, et selon lesquels la tradition l'a développée et nous l'a transmise.


Pierre toujours vivant


Nous voudrions alors que votre visite, pieuse et confiante, au tombeau de l'Apôtre, sur lequel le Seigneur a fondé son Eglise, soit récompensée par la vision, idéale et céleste de l'Eglise, de l'Eglise une et sainte, catholique et apostolique, et aussi par la vision terrestre de l'Eglise réelle, humaine et toujours imparfaite, mais tendue, aujourd'hui spécialement, dans un effort admirable, douloureux et joyeux à la fois, pour s'adapter à la pensée du Christ en rayonnant Sa parole et Sa lumière et en faisant siens tous les dons, tous les besoins, toutes les douleurs du monde présent. Pierre ne change pas ; que cela vous donne le réconfort dont vos coeurs ont maintenant besoin, la sécurité. Et Pierre est toujours vivant, vivant de ce Christ qui de sa venue à Bethléem à sa venue au dernier jour dans les siècles, se présente toujours semblable et grandissant comme un arbre vivant, petite semence d'abord, qui donne, chaque saison, une nouvelle floraison. C'est un ancien maître (celui qui nous a donné la formule doctrinale de la tradition ecclésiastique authentique : « dans l'Eglise catholique il faut avoir grand soin de conserver ce qui partout, toujours et par tous a été cru »), c'est S. Vincent de Lerin, Père de l'Eglise, moine érudit du V° siècle, qui nous offre aussi la formule de l'accroissement doctrinal du christianisme. « ... La doctrine de la religion chrétienne — dit-il — doit se consolider avec les années, se développer avec les temps, s'élever avec l'âge... hoc idem floreat et maturescat..., proficiat et perficitur » (Commonitorium : PL 50, 668). C'est la formule qui n'admet pas les changements substantiels, mais explique les développements vitaux de la doctrine et de la règle ecclésiastique ; c'est la formule que Newman fera sienne et qui le conduira à l'Eglise de Rome. Nous pourrons la méditer nous aussi pour comprendre certaines nouveautés importantes dans l'Eglise d'aujourd'hui, qui excluent toute fissure de son orthodoxie intacte et en expliquent la vitalité éternelle et florissante. Avec Notre Bénédiction Apostolique.





10 décembre 1969: ACTUALITE DU CONCILE VATICAN I

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Chers Fils et Filles,



Nous avons commémoré, le jour de l'Immaculée Conception, le centenaire de l'ouverture du premier Concile du Vatican, que Pie IX, après quelques années de réflexion et de préparation, avait convoqué officiellement par la Bulle « Aeternis Patris » du 29 juin 1868. Ce Concile eut une histoire assez brève parce que, après Sedan et l'annexion de Rome à l'Italie (9 octobre 1870), Pie IX le suspendit et le prorogea « sine die » (20 octobre 1870). En raison des discussions qui en ont caractérisé le déroulement, ce rut, comme vous le savez, une histoire fort mouvementée et fort importante, pour deux raisons. D'abord le fait de sa convocation : depuis trois siècles, après le Concile de Trente (1545-1563), il n'y avait plus eu de concile oecuménique ; ensuite et surtout à cause de la doctrine qui fut, à Vatican I, traitée et définie dogmatiquement, c'est-à-dire par un acte solennel et extraordinaire du magistère ecclésiastique, et déclarée ainsi vérité de foi de l'Eglise. Cet événement mérite-t-il d'être rappelé ? Certainement, comme fait historique. Mais il le mérite encore plus à cause de son actualité, c'est-à-dire en raison de l'importance que le premier Concile du Vatican conserve aujourd'hui non seulement par sa connexion avec le deuxième Concile du Vatican, comme chacun le sait, mais aussi à cause des enseignements proclamés et qui ont encore de nos jours une importance agissante. C'est l'actualité du premier Concile du Vatican que Nous voudrions vous rappeler aujourd'hui, sans aucune prétention académique.


Que faut-il entendre par l'actualité d'un dogme ?


Ce Concile est actuel, pourquoi ? Pour ses doctrines. Il faut rappeler que les dogmes de l'Eglise peuvent être actuels sous un double aspect. Le premier est relatif à leur contenu de vérité révélée, dans la mesure où ils sont des définitions autorisées d'un enseignement divin contenu dans la S. Ecriture, ou transmis jusqu'à nous, à partir de la prédication apostolique, par la voie de la Tradition (cf. Dei Verbum,
DV 8 et DV 9) ; les dogmes sont la foi pensée, vécue, célébrée par l'Eglise en tant que Peuple de Dieu animé par l'Esprit Saint et instruit par un témoignage autorisé et qualifié, celui du Pape. Sous cet aspect, les dogmes de l'Eglise sont toujours actuels, c'est-à-dire ils sont toujours vrais, de cette vérité divine et surnaturelle à laquelle ils se réfèrent. La vérité divine ne change pas, c'est pourquoi les dogmes de la foi sont toujours actuels, sont toujours vrais.

Les dogmes peuvent encore être actuels sous un autre aspect, contingent, relatif au temps et aux conditions historiques qui en ont provoqué la définition, qui ont prêté à la définition même leur langage et en ont justifié l'opportunité. Cet aspect peut s'effacer avec le changement des conditions historiques et culturelles, auxquelles les dogmes, au moment précis de leur formulation, apportaient la splendeur de la vérité et les solutions canoniques de l'autorité. C'est pourquoi ils peuvent être classés selon le développement historique qui les a portés à la conscience subjective de l'Eglise, et qui les appelle chronologiquement anciens ou modernes, selon le moment où ils ont été insérés dans la vie temporelle de l'Eglise.


Vatican I à la lumière de Vatican II


Il Nous semble que les enseignements du premier Concile du Vatican conservent non seulement l'actualité éternelle de leur vérité objective, mais conservent tout autant l'actualité contingente de leur opportunité relative à notre temps. On pourrait penser que le deuxième Concile du Vatican a relégué dans le passé, dans les archives de l'érudition ecclésiastique, Vatican I ; et que ce Concile de Pie IX n'a plus rien à apprendre, en matière d'actualité subjective ou d'opportunité contingente, à notre sensibilité spirituelle et à notre maturité culturelle. Il n'en est pas ainsi, au contraire.

Il n'en est pas ainsi parce que, comme on l'a expliqué, les deux Conciles du Vatican, le premier et le deuxième, sont complémentaires. Le premier devait être complété ; il fut brusquement interrompu; et il se place logiquement et historiquement à la base du second qui se rattache au premier. Les faits le démontrent clairement. Donc, si Vatican II est actuel, et il l'est, le premier doit l'être également, même si l'un diffère beaucoup de l'autre pour bien des motifs.

L'actualité du Concile Vatican I n'a pas décliné, pour une autre raison plus importante : les vérités affirmées par ce Concile sont très présentes dans les esprits de nos contemporains, elles sont combattues, discutées, mises en oeuvre, professées en pleine conscience, de nos jours


Définition sur la Foi


Quelles sont ces vérités héritées de Vatican I ? Nous allons les schématiser, en raison de la simplicité de ce discours familier : ces vérités regardent trois domaines de la connaissance religieuse. La première vérité concerne la foi, la « problématique » de la foi, C'est un thème très vaste, très délicat, très actuel. Nous pouvons dire : un thème décisif non moins pour les hommes du vingtième siècle que pour ceux du dix-neuvième. C'est le thème traité et défini dans la constitution qui, suivant la coutume pour les documents pontificaux, tire son nom de ses premières paroles : « Dei Filius », votée à l'unanimité par les 667 membres du Concile Vatican I, présents à la troisième session publique le 24 avril 1870 ; dans la Basilique de S. Pierre (cf. aubert, Le Pontificat de Pie IX, p. 337 ; DTC XV-II, 2555 ss.). Comme l'a rappelé le cardinal Parente dans son discours commémoratif, dans cette constitution « est confirmée la doctrine traditionnelle sur Dieu Un et Trine, sur la création libre ex nihilo, sur la Providence qui oeuvre dans le monde. On y réaffirme la valeur surnaturelle de la révélation comme Parole de Dieu contenue dans la Bible et dans la Tradition. On défend le caractère rationnel et surnaturel de la foi, comme adhésion raisonnable à Dieu et à sa parole sous l'impulsion de la grâce. Finalement on définit la supériorité de la révélation et de la foi sur la raison et ses capacités, déclarant cependant qu'aucune contradiction ne peut apparaître entre des vérités de foi et des vérités rationnelles, car Dieu est la source de l'une et de l'autre... La Constitution « Dei Filius » définit que la raison, avec ses seules forces, peut atteindre la connaissance certaine du Créateur à travers les créatures. L'Eglise défend ainsi, au siècle du rationalisme, la valeur de la raison ».

Comme vous le voyez, ce sont toutes des questions encore très actuelles. Elles nous invitent à une réflexion profonde sur les crises religieuses de notre temps, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise ; la question de la foi en est la base et elle se répand d'une part à travers toute l'organisation ecclésiastique et d'autre part à travers toute la mentalité philosophique et spirituelle du monde moderne. Dans la grande tempête la parole du Concile Vatican I est une planche de salut.


Définition sur la primauté et l'infaillibilité


lies deux autres vérités, sanctionnées par ce Concile, concernent la Papauté, à laquelle, suivant l'Evangile, la parole des Pères et des Docteurs, et suivant l'histoire de l'Eglise, sont reconnues deux prérogatives suprêmes, l'une relative au gouvernement de l'Eglise, la primauté pontificale, l'autre relative au magistère de l'Eglise, l'infaillibilité pontificale. La définition de ces deux dogmes se fit par la promulgation de la constitution « Pastor Aeternus » du 18 juillet 1870 votée à l'unanimité des 535 Pères présents — 83 étaient absents, — après de longues discussions, violentes et agitées (cf. U. betti, La Cost. Domm. Pastor Aeternus, Roma 1961). C'est une page dramatique de la vie de l'Eglise, qui n'en est pour autant ni moins claire ni moins définitive. Nous n'avons pas l'intention d'en parler. Nous voulons simplement faire noter que les deux dogmes que Vatican I a fait entrer dans le patrimoine de la foi de l'Eglise revêtent eux aussi une actualité très grande. Celui de la primauté se réfère à l'unité de l'Eglise, à cette unité dont l'évêque de Rome, successeur de saint Pierre, est non seulement le sommet et l'expression, « le centre personnifié de cette unité » comme disait G. A. moehler (Die Einheit in der Kirche, par. 67, Tubingen 1825), mais aussi le « principe et fondement perpétuel et visible de l'unité de la foi et de la communion », comme l'affirme Vatican II (LG 18), faisant sienne la doctrine de Vatican I (cf. Denz. Sch. DS 3050 ss.). La grande question, douloureuse et actuelle, de la réunion de tous les chrétiens dans l'unité voulue par le Christ émerge de cette vérité de Vatican I. Vatican II le dit : «Tous les hommes sont appelés à cette unité catholique du Peuple de Dieu, qui préfigure et promeut la paix universelle... » (LG 13).

L'autre dogme, celui de l'infaillibilité, touche de façon analogique un point décisif de la vie de l'Eglise, de tous les chrétiens et du monde, celui de la Vérité révélée. Aujourd'hui plus que jamais, nous y sommes tous intéressés. Que le Christ veuille nous éclairer à ce propos, en nous montrant comment ce dogme, bien compris dans ses limites précises et dans ses termes consolants, n'est pas un obstacle auquel se heurte la pensée moderne à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise, mais un phare bienfaisant qui l'oriente vers cette conquête à laquelle il ne peut renoncer, celle de la Vérité du salut. O Fils très chers, ne regardez pas l'homme qui vous parle, mais le pauvre et humble Vicaire du Christ qui vous bénit.


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Nous voulons maintenant saluer quelques groupes en particulier.

Tout d’abord, les membres du Chapitre général des Pères Maristes, dont Nous connaissons le bel apostolat réalisé dans l’enseignement, la prédication et le ministère paroissial, et surtout les missions des Iles du Pacifique, qui ont demandé déjà tant de souffrances et de sacrifices. De tout coeur, Nous bénissons vos recherches actuelles en vue d’adapter l’organisation de votre Congrégation et son apostolat aux besoins du temps présent, et Nous les recommandons à la Vierge Marie.

C’est aussi l’intercession de la Très Sainte Vierge que Nous invoquons sur vous, chères Filles de la Présentation de Marie, sur les travaux de votre Chapitre spécial, et sur tous les membres de votre famille religieuse, afin que Marie vous aide à répondre toujours mieux à votre vocation, dans une offrande continuelle de vous-mêmes à Dieu.

Enfin, Nous sommes heureux d’accueillir les membres du Conseil de l’Institut international des classes moyennes. Nous formons les meilleurs voeux pour vos activités, chers Fils, vous qui représentez un élement de modération et d’équilibre au sein d’une société souvent tentée de porter atteinte à la dignité de la personne humaine et au respect d’autrui. Et Nous vous encourageons à poursuivre sans relâche votre travail, orienté plus spécialement cette année vers le problème des classes moyennes dans les pays en voie de développement, afin que vous puissiez contribuer, pour votre part, à faire régner en ce monde plus de fraternité et de joie. De tout coeur Nous vous accordons, à vous et à vos familles, notre Bénédiction Apostolique.





Catéchèses Paul VI 19119