Catéchèses Paul VI 20374

20 mars 1974: LA PÉNITENCE, MOMENT ESSENTIEL DE RENOUVELLEMENT ET DE RÉCONCILIATION

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Chers Fils et Filles,



Nous allons encore parler de la pénitence, voie du salut, un thème de circonstance, tant parce que nous sommes en Carême, que parce que ce sujet a un rapport avec l’Année Sainte dont l’intention de renouvellement et de réconciliation ne saurait être satisfaite sans la pénitence et, enfin, parce que la nouvelle liturgie relative à cette discipline lui confère une actualité particulière.

Par désir de concision et de simplicité, nous allons fixer notre attention sur deux points fondamentaux vers lesquels semble converger la topographie doctrinale du thème lui-même ; deux points qui en synthétisent diversement la matière immense et complexe, en parfaite et correspondante opposition l’un à l’autre, presque en symétrique équilibre, deux points que la mentalité irréligieuse moderne tente, hélas !, d’évincer du champ de ses réflexions ; mais que notre spiritualité ne peut absolument pas négliger, si nous sommes et si nous nous sentons chrétiens.

Ces deux points sont à la base du message évangélique, du kerigma chrétien, c’est-à-dire de notre catéchisme et qui nous semblent contenir en eux la synthèse dramatique de notre salut. Quels sont-ils ? Saint Augustin nous en fournit, une fois encore, la formule qui est, non pas seulement verbale, mais réelle, humaine et théologique et qui se condense en deux formidables paroles : misère et miséricorde (cf. En. In Ps. 32, PL 36, 287 ; et De Civ. Dei, PL 41, 636 ; etc.). En disant misère, nous entendons parler du péché, tragédie humaine qui se déroule dans l’histoire du mal, abîme obscur qui entraîne à une ruine terrifiante. Le péché : nous en avons déjà parlé ; et sa troublante présence se retrouve régulièrement dans nos discours religieux et humains ; le moment est venu de mettre sous la loupe — afin d’en avoir une vision plus nette — cette notion qui tient lieu de charnière inférieure et négative à toute la conception chrétienne de l’existence humaine ; et ceci est d’autant plus opportun que les idéologies théoriques et pratiques du monde contemporain tentent d’évincer du discours moderne le nom et la réalité du péché. Là où il n’y a pas de religion, le péché n’a aucun sens. Il consiste en effet dans la violation du rapport ordonné qui relie l’homme à Dieu. Ici encore reste valable la définition que Saint Augustin donne du péché et que les maîtres de la pensée chrétienne ont reprise après lui ; le péché est un acte, un fait, une parole et même simplement un désir malsain, contraires à la loi éternelle de Dieu, c’est-à-dire à cette divine raison qui exige l’ordre essentiel réclamé par la nature des choses (cf. st augustin, Contra Faustum, 22, 27 ; PL 42, 418 ; et St. TH. ,
I-II 71,6). Nous ne parlons pas ici du péché originel qui constitue un chapitre fondamental de notre théologie et de l’anthropologie catholique ; mais le seul souvenir de ce triste et fatal héritage nous dit comment, dans notre conception de la vie, nous ne pouvons faire abstraction d’un inextinguible besoin de salut et de l’impossibilité de l’obtenir par nos seules forces : il ne nous servirait à rien d’être né, si la fortune de renaître ne nous était pas donnée (cf. l’Exultet de la nuit pascale). Nous parlons de ce qu’on appelle le péché actuel, c’est-à-dire de celui qui met en jeu notre liberté, notre responsabilité et qui, si souvent, trouve un encouragement dans les circonstances ambiantes, peu favorables à la rectitude de notre comportement. Or, il est de fait que précisément parce que nous sommes intelligents, libres et responsables, nos actions ont une répercussion qui transcende le cercle de notre expérience personnelle ; qu’on le veuille ou non, nous assumons une responsabilité positive ou négative selon que nos actions respectent ou rejettent les impératifs de la volonté divine dans laquelle nous sommes immergés comme des poissons dans l’eau. L’immanence de la loi morale dramatise notre existence, avec cette conséquence que l’infraction à ladite loi, tout en comportant objectivement une intolérable offense à Dieu, devient subjectivement mortelle pour celui qui la commet, c’est-à-dire qu’elle se traduit en une auto-lésion, en une souillure que les opinions naturalistes, dans leur tentative de réduire le péché à la dimension d’un simple fait dû à l’ignorance ou à la faiblesse ou à un instinct incoercible, n’arriveraient jamais à effacer.

« La conséquence du péché est la mort » affirmait Saint Paul (Rm 6,23).

Voilà la vérité ; voilà le sort de l’homme qui s’est écarté sciemment et volontairement de la source unique et suprême de la vie : Dieu.

Mais il existe une autre vérité : un sort différent est réservé à l’homme grâce à l’avènement d’un dessein de Dieu, gratuit, tout-puissant et ineffable : la miséricorde. La miséricorde divine vient au secours de la misère de l’homme.

Et vous savez avec quelle générosité : « où abonde le délit, surabonde la grâce » (Rm 5,20). Et, sachez-le, avec un amour imprévisible : Le Christ, le Verbe de Dieu fait homme, a voulu assumer lui-même la mission rédemptrice : « Lui qui ignorait le péché, s’est fait péché pour nous afin que nous devenions en Lui justice de Dieu » (cf. 2Co 5,21). C’est-à-dire qu’il s’est offert en victime expiatoire à notre place, méritant pour nous une reviviscence de la grâce, c’est-à-dire une participation surnaturelle à la vie de Dieu. Jamais, nous ne parviendrons à explorer suffisamment ce plan rédempteur dans lequel se révèlent l’infinité de Dieu, l’amour incomparable du Christ pour nous, la fortune sans limites offerte à notre destin éternel.

Entrer dans ce plan signifie pour nous, faire pénitence c’est-à-dire connaître, accepter, revivre cette économie de salut. Existe-t-il quelque chose de plus grand, de plus nécessaire et, au fond, de plus beau et de plus facile et de plus heureux ?

Avec notre Bénédiction Apostolique.



Mercoledì, 27 marzo 1974

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Chers Fils et chères Filles de langue française,

Sans pouvoir vous parler plus longuement, Nous vous saluons cordialement. Nous souhaitons que ce séjour romain fortifie votre sens chrétien et votre amour de l’Eglise. A vous-memes, et à tous ceux qui vous sont chers, Nous donnons la Bénédiction Apostolique.

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Chers fils de l’Alsace,

Vous êtes presque huit cents dans tette rencontre de famille!

Et nous savons qui vous etes: des jeunes lycéens, accompagnés de leurs aumoniers, de leurs parents et de leurs professeurs. Nous vous félicitons d’avoir pris ensemble le chemin de Rome pour vivre un temps fort de votre appartenance joyeuse et attive à l’Eglise du Christ.

Si l’ambiance contemporaine est trop souvent imprégnée d’intolérance et d’agressivité, vous refusez d’eri etre complices! C’est pourquoi vous avez choisi camme thème de votre pèlerinage: «L’Eglise, lieu de réconciliation». Les chrétiens ont en effet besoin de reprendre souvent conscicnce qu’ils sont disciples du Christ «doux et humble de coeur». Nous souhaitons vivement que vous emportiez dans les communautés humaines et spirituelles auxquelles vous appartenez tette flamme fragile et merveilleuse de la charité évangélique dont l’Apôtre Paul rappelait le primat à la communauté chrétienne de Corinthe, sans tesse tentée par les coteries et les divisions (
1Co 13,1-8). C’est dans ces sentiments que nous vous accordons de tout coeur notre Bénédiction Apostolique.



3 avril 1974: LE SACREMENT DE LA RÉCONCILIATION DANS LE NOUVEL « ORDO » LITURGIQUE

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Chers Fils et Filles,



Nous ne pouvons pas rester indifférents — et encore moins montrer de la méfiance — lorsque l’Eglise nous invite à renouveler notre mentalité et notre pratique religieuse à propos du sacrement de la pénitence que nous nous habituerons désormais a mieux qualifier comme sacrement de la réconciliation.

Réconciliation avec Dieu, bien entendu ; on le sait, et cependant cela reste un motif constant d’émerveillement infini et de joie ; réconciliation avec l’Eglise : le sacrement de la réconciliation nous y replace comme membres sains et vivants, alors que nous étions malades ou morts ; et c’est ici que commence une réflexion nouvelle que la publication du nouvel Ordo paenitentiae, récemment promulgué pour satisfaire au renouvellement liturgique voulu par le Concile, offre à notre conscience ecclésiale : chacun de nos manquements personnels se reflète sur notre relation essentielle et vitale avec Dieu, et de la même manière se reflète sur notre relation avec la communauté, elle aussi, par analogie, nécessaire et vitale et qui nous unit au corps mystique du Christ, c’est-à-dire à l’Eglise sainte et vivante dont nous sommes les membres ; et ici, non plus, comme toujours dans notre monde religieux, l’émerveillement et la joie, caractéristiques vibrations de la vie, ne font défaut ! Etre partie sainte et vivante de l’Eglise de Dieu, de l’humanité rachetée ! Frères et Fils ! Nous ferons bien de porter notre attention tout particulièrement sur ce thème de la pénitence sacramentelle renouvelée dans son esprit et dans son rite. Il y est question, exactement, de notre suprême intérêt, de notre salut.

Et il s’agit de marcher sur la ligne de crête de ces deux grands abîmes (nous en avons déjà parlé) que sont, d’une part, celui du péché — au sujet duquel la mentalité moderne nous rend aveugles, nous fait perdre la vertigineuse vision de sa terrifiante et mortelle profondeur — ; d’autre part, disions-nous, celui de l’Amour, de la bonté, de la miséricorde, de la grâce, de la résurrection que, dans Son plan de la rédemption et, donc, de l’action sacramentelle de l’Eglise, Dieu offre à notre liberté. Premier tableau.

Le second. Notre liberté qui devrait, impétueusement, mais plus généralement de manière graduelle, être orientée vers l’océan du salut, s’appelle en cette phase, répétons-le, conversion, c’est-à-dire choix, orientation, retournement de notre psychologie encastrée dans ses habitudes désordonnées, proie facile de son propre instinct, de ses propres passions égoïstes et basses, vers le Bien, vers la vraie vie, vers le Dieu qui, comme le bon Pasteur évangélique, se met à notre recherche. Ceci — on le sait bien — est le moment subjectivement décisif de la metanoia, de la pénitence ; c’est le moment du repentir, de la contrition dont le propre est de donner au regret conscient des manquements personnels ses motifs les plus vrais et les plus forts : celui de l’offense faite à Dieu et celui de la déchirure provoquée dans la communion ecclésiale, outre cet autre sujet de remords qu’est la manière indigne dont on a profané sa propre personnalité faite à la ressemblance divine.

Troisième tableau : celui de la scène rituelle. Celui du « Comment faire pratiquement ? ». Ici la réforme liturgique a eu de notables développements. Elle a prévu trois formes possibles de réconciliation. Donnons-en un bref aperçu. La première forme est la forme individuelle, toujours en usage, mais avec une exigence accentuée de dispositions personnelles et de référence à cette Parole de Dieu d’où vient à nous le bienheureux message de la bonté divine et vers laquelle retourne notre âme, d’abord convertie, et puis justifiée. Il s’agit de la forme habituelle, mais enrichie de conscience, de gravité, de disponibilité jointes à la confession, à la dégustation, si l’on peut dire ainsi, de l’Amour divin et de la joie ineffable de se savoir ressuscites à la vie divine. Nous ne pourrons jamais faire suffisamment l’apologie du sacrement de la réconciliation qui, pour nous pécheurs, est un baptême renouvelé de renaissance surnaturelle.

La seconde forme est celle de la préparation collective, suivie de la confession et de l’absolution individuelles. Elle associe la double valeur de l’acte communautaire et de l’acte individuel. C’est la forme la meilleure pour notre Peuple, quand elle est réalisable ; mais elle suppose normalement la présence de nombreux ministres du sacrement, ce qui n’est pas toujours facile. Mais nous formons des voeux, principalement en faveur de groupes homogènes : jeunes gens, travailleurs, malades, pèlerins, etc., pour que cette forme soit de plus en plus habituellement pratiquée, car elle permet une préparation meilleure et un déroulement mieux ordonné.

Puis il y a la troisième forme, la réconciliation collective et l’absolution unique, générale ; toutefois cette forme a un caractère d’exception, de nécessité, réservé à des cas autorisés par les Evêques et elle maintient l’obligation de l’accusation individuelle ultérieure des péchés graves, c’est-à-dire des péchés mortels, dès que les circonstances le permettent.

Tout cela vous l’avez déjà entendu — et vous l’entendrez encore. Vous entendrez aussi rectifier certaines informations inexactes répandues au sujet du nouveau rite du sacrement de la pénitence, par exemple celle de l’abolition du confessionnal : en tant que cloison protectrice entre le ministre et le pénitent, destinée à garantir le caractère confidentiel de la conversation qui leur est imposée, et qui leur est réservée, le confessionnel doit être maintenu. On peut rappeler par exemple ce qu’a écrit Guitton au sujet d’un prêtre remarquable, maître spirituel, très fin penseur, l’Abbé Guillaume Pouget, Lazariste, chez qui, rue de Sèvres 85 à Paris, défilait une foule nombreuse de personnes de toutes origines, souvent haut-placées et de grand renom ; ces gens allaient le trouver dans sa chambre et souvent, à la fin, se confessaient, parce que ce prêtre était aveugle (cf. J. guitton, Portrait de M. Pouget, Gallimard 1941 ; Dialogues avec M. Pouget, Grasset 1954).

Au sujet de ce thème, il y a encore deux choses extrêmement simples que nous aimerions recommander parce que nous les considérons comme très importantes. La première recommandation intéresse tout le monde : il faut donner et restituer, s’il y a lieu, au sacrement de la Pénitence la fonction capitale qu’il assume dans la vie chrétienne ; en pratique, il n’y a pas de rédemption de la fragilité humaine, peut-on dire, il n’y a pas de vocation authentique à suivre le Christ, pas de perfection spirituelle qui ne dérivent de la fréquentation sévère et sage de ce sacrement: sacrement de l’humilité et de la joie. L’autre recommandation, qui s’adresse aux Prêtres est celle de l’estime, de la pratique, de la patience et de l’art du soin pastoral, propres à ce ministère. Il ne s’agit pas de donner à son propre sacerdoce une orientation « intégraliste » comme on dit, ignorante des problèmes communautaires et sociaux ; il s’agit d’être fidèle à sa propre vocation de ministre de la grâce et de spécialiste en médecine des âmes, autant et plus que les modernes psychologues et psychanalistes. Deux recommandations extrêmement vives et pressantes, avec notre Bénédiction Apostolique. (Cf. R. guardini, La conscience, Morcelliana, Brescia ; Valeur et actualité du Sacrement de la Pénitence, Pianazzi et Triacca, Pas Verlag 1974).





10 avril 1974: LE DEVOIR DE RÉCONCILIATION

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Chers Fils et Filles,



Ils sont deux, comme vous le savez, les buts vers lesquels vous oriente l’Année Sainte : le renouvellement chrétien et la réconciliation.

Ce second thème peut se rapporter à des objectifs divers, mais les deux principaux en sont : Dieu et les hommes ; il peut avoir des développement extrêmement différents, le premier, religieux, qui se réfère à la réconciliation avec Dieu, thème capital de notre foi et de notre vie religieuse, spirituelle et morale ; le second, social, qui rétablit des rapports pacifiques, normaux et fraternels avec les hommes, notre prochain. C’est sur ce thème que nous fixons maintenant notre attention : la réconciliation entre les membres de l’humanité, considérée dans ses dimensions universelles comme dans ses dimensions particulières et, avant tout, privées. Comme vous le voyez, le thème comprend un immense et complexe réseau d’applications. Il concerne la paix, sujet inépuisable d’étude et d’action ; il regarde les rapports de concorde, de collaboration, de respect, de solidarité auxquels aujourd’hui la conscience civile accorde — à juste titre — une si grande attention et dont l’Eglise fait l’objet de spéciales et intenses exhortations, mettant en valeur et affirmant les principes de la paix et de la coexistence humaine, éduquant les consciences à ce sens d’universalité, c’est-à-dire de catholicité qui est le propre de sa constitution religieuse et qui, dans le cadre naturel et civil, se manifeste de plus en plus comme une exigence, non seulement idéale, mais aussi concrète et qui tend à extirper de l’humanité les causes des guerres, des discordes, des rivalités et à faire du genre humain une véritable famille, grande et ordonnée.

Le problème de la réconciliation, considéré dans son actualité historique et politique, continue à présenter des aspects assez graves et, bien que tout ce qui est en notre pouvoir ait été tenté, nous ne sommes devant eux, le plus souvent, que des spectateurs désolés, humainement incapables de porter remède à leur caractère dramatique, motif pour lequel nous sommes d’autant plus engagés dans la prière pour obtenir leur rapide et pacifique solution. Nous avons sans cesse à l’esprit la situation au Moyen-Orient où dans les environs de la ville marquée par le destin comme signe de la paix, Jérusalem, qui pour nous est la figure de la Cité Céleste (cf.
Ga 4,26) beata pacis visio (Hymne de la Dédicace) et tout autour de la Terre-Sainte, sainte pour tant de raisons bibliques, évangéliques en particulier, perdure encore un état de contestation et où il s’impose donc d’urgence, non seulement d’établir un statut approprié, avec garantie internationale, pour la Ville Sainte de Jérusalem, et d’instaurer une tutelle juridique convenable des Lieux-Saints, mais aussi de donner une solution juste et équitable aux problèmes des populations réfugiées.

Tout récemment, et précisément il y a peu de jours, nous avons invité l’Eglise à raviver, dans un esprit de prière et de charité, l’intérêt commun pour les besoins de la Terre-Sainte.

Et que dire aussi de la réconciliation, depuis si longtemps espérée, — c’est-à-dire de la paix toujours reportée — au Viêt-Nam et dans les pays voisins ? Que dire enfin de l’inquiète Irlande du Nord où nous avons toujours espéré que la commune profession de foi pourrait empêcher tout au moins la tragique et trop fréquente effusion de sang ?

Ailleurs aussi ! Ils ne sont pas rares les pays où l’on aspire à une sûre réconciliation intérieure et extérieure. Nous encourageons les efforts sincères de tous ceux qui, disposant de l’autorité, ou ayant à leur disposition les moyens de communication sociale, ou étant simplement des civils, font oeuvre de concorde loyale dans le monde.

Mais il y a tant d’autres domaines dans lesquels la réconciliation peut développer son action: l’oecuménisme, d’abord. Notre espérance ne se lasse pas d’attendre avec confiance, bien que nous soyons conscient du fait que la réconciliation en ce domaine ne peut pas mûrir au détriment des exigences de la doctrine de la foi ; conscient aussi que cette réconciliation exige une période d’humilité et de prière, dont Dieu seul peut établir la durée. Et ceci accroît notre tension spirituelle que l’Année Sainte rendra certainement encore plus intense, plus confiante.

Qu’on pense également à la nécessité et aux difficultés d’autres réconciliations. Dans les conflits sociaux, dans les luttes tribales et ainsi de suite : l’entente entre les hommes est toujours précaire et difficile.

Mais pensons à nous : à nos discordes privées. Avons-nous des ennemis, des adversaires, des personnes hostiles avec lesquels nos relations humaines peuvent être réglées selon l’esprit de l’Evangile ? Relisons-en la page sévère : « Si donc tu es à offrir ton présent à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse-là ton présent au pied de l’autel, et va d’abord te réconcilier avec lui : alors seulement tu reviendras avec ton présent » (Mt 5,23-24).

Religion et charité doivent aller d’accord : voilà un beau rappel, un bon propos pour l’Année Sainte. A tous, notre Bénédiction Apostolique.

***


Nous sommes heureux de saluer aussi les nombreux étudiants et professeurs venus, de diverses nations, participer à la rencontre universitaire internationale qui se tient actuellement à Rome.

Est-il besoin de vous redire combien votre responsabilité est grande? Il est nécessaire que ceux qui consacrent leur vie au savoir réaffirment et approfondissent les valeurs permanentes qui seules peuvent fonder véritablement la pensée et l’action. Pour vous guider dans vos efforts, ayez confiance dans l’Eglise de Jésus-Christ. Nous en voyons un témoignage dans votre présence ici et Nous espérons que tette Semaine Sainte, vécue avec ferveur près du tombeau des Apôtres, premiers témoins de la Résurrection, vous aidera à approfondir votre foi. Dans tette certitude, Nous vous donnons de grand cceur, à vous et à vos familles, notre affectueuse Bénédiction Apostolique.




17 avril 1974: DANS LE BAPTÊME LE PRINCIPE D’AMOUR ET D’ESPÉRANCE QUI UNIT LA COMMUNAUTÉ

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Chers Fils et Filles,



Il serait bon que, tous, nous prolongions spirituellement notre célébration pascale par le souvenir de notre baptême.

La relation entre le mystère pascal, que le Christ a célébré avec sa passion, sa mort et sa résurrection, et le sacrement de notre baptême nous est enseignée de manière extrêmement claire par Saint Paul dans un passage célèbre de son Epître aux Romains : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, nous avons été baptisés en sa mort ? Par le baptême, en effet, nous avons été ensevelis à la ressemblance de sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire de son Père, nous recevions nous aussi une nouvelle vie. Si nous lui avons été greffés par une mort semblable à la sienne, à plus forte raison le serons-nous par une résurrection pareille. Sachons-le bien, notre vieil homme a été crucifié avec Lui, pour que fût détruit notre corps de péché et que nous ne fussions plus les esclaves du péché. Si donc nous sommes morts avec le Christ, croyons bien que nous vivrons avec lui, certains que le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus : la mort n’a plus d’empire sur lui. Mort, il est mort au péché une fois pour toutes; vivant, c’est pour Dieu qu’il vit. Pareillement, vous aussi, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu dans le Christ Jésus » (
Rm 6,3-11).

Ceci est une source de doctrines : sur le salut apporté à l’humanité par le Christ, et sur la manière dont ce salut est apporté, c’est-à-dire au moyen du mystère pascal ; sur l’anthropologie enseignée par le christianisme, c’est-à-dire sur le péché originel ; sur l’action sacramentelle rédemptrice, dérivée du mystère pascal lui-même ; sur les effets du baptême, comme la purification du péché et le retour du baptisé à la grâce divine, ce qui signifie le retour à une participation mystérieuse mais réelle de notre vie naturelle à la vie divine, surnaturelle avec les conséquences qui dérivent d’un fait aussi extraordinaire, spécialement pour notre destin eschatologique (c’est-à-dire au-delà de la mort temporelle) pour l’éternité, mais, dès à présent, pour notre communion vitale avec le Christ, notre Chef, dont nous devenons membres du corps mystique, l’Eglise, avec l’engagement de notre part — moyennant l’assistance divine et le soutien de l’Eglise elle-même — d’être « des hommes nouveaux » (cf. Ep 4,24), dans l’esprit (cf. Rm 12,2), dans les moeurs, dans le style de vie, et spécialement dans la charité fraternelle (1Jn 3,13).

Cette, doctrine au sujet de notre baptême devrait nous être plus familière ; elle devrait constituer le substrat de notre vie spirituelle et morale qui aurait à se modeler mystiquement et moralement sur celle du Christ : nous devons, d’une certaine manière, être crucifiés avec Lui (2Tm 2,12), ensevelis avec Lui (Col 2,12), pour nous revêtir du Christ (Ga 3,27) et, ensuite, être avec Lui vivants et ressuscites (Ep 2,5 Col 2,13), avec Lui héritiers et glorifiés (Rm 8,17).

Fixons maintenant notre pensée sur le point focal de cette doctrine fondamentale pour chaque chrétien, c’est-à-dire sur le contact, sur l’union, sur la communion de vie que le baptême opère en nous en vertu de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ C’est le mystère de la justification et de la sanctification conçu par l’amour de Dieu en vue de notre salut.

La célébration de Pâques n’aura pas été vaine si le réveil en nous de la conscience de notre baptême en est le résultat. C’est là notre voeu, avec notre Bénédiction Apostolique.





24 avril 1974: LE BAPTÊME COMPORTE UN ENGAGEMENT DOCTRINAL SOLENNEL ET FONDAMENTAL

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Chers Fils et Filles,



Votre visite nous trouve plongé encore dans le climat pascal qui doit remplir nos âmes du souvenir revivifiant de notre baptême, participation non seulement rituelle mais sacramentelle au mystère pascal qui est l’oeuvre de notre rédemption, accomplie par le Christ au moyen de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, et qui nous est communiquée dans la foi, moyennant le symbole efficace du baptême lui-même.

Celui-ci n’est donc pas seulement un acte cérémoniel, un fait épisodique, réévocation commémorative du mystère pascal, mais un principe vital, novateur, surnaturel, permanent et profond qui régénère l’être humain et lui imprime une nouvelle forme de vie, et l’associe aux desseins nouveaux du royaume du Christ.

Surgit alors une question élémentaire : ce moment prodigieux de notre existence, dû entièrement à l’oeuvre de Dieu, à sa transcendante et miséricordieuse causalité, implique-t-il quelque condition de la part de l’homme ? Le baptême est-il un fait purement automatique, ou bien exige-t-il de celui qui le reçoit quelque comportement particulier ? Oui, certainement, si bien que pour les enfants, qui sont baptisés et n’ont pas encore la conscience d’eux-mêmes, c’est l’Eglise qui doit y veiller à leur place, spécialement et habituellement à l’intervention des parrains et marraines des baptisés. Ces conditions, quelles sont-elles ?

Ici le propos se ferait long, mais il est certain que vous ne l’ignorez pas ; aussi, nous limiterons-nous à en rappeler le titre qui est celui de « catéchuménat », un mot qui dérive du verbe grec Katecheo, et signifie « donner un enseignement oral », celui précisément dont l’Eglise primitive faisait précéder l’admission au baptême. Le catéchuménat est la première partie de l’initiation chrétienne, dont on parle beaucoup, heureusement ; vous en êtes sûrement au courant ; du reste nous ferions bien de procéder à un aggiornamento de nos connaissances à ce sujet.

Or, quelle est la clé d’entrée au catéchuménat ? C’est la demande bien connue qui, aujourd’hui encore, introduit le grand et habituel rite baptismal : « Que veux-tu, toi qui viens ici, sur le seuil de l’Eglise de Dieu ? » interroge le ministre du baptême au candidat au baptême. Réponse : « Je demande la foi ». Et le ministre : « La foi, que peut-elle te donner ? » ; réponse : « La vie éternelle ». Rien de plus simple, mais rien de plus important que ce dialogue fondamental : la foi est la clé d’entrée ; elle est la condition initiale, indispensable, pour accéder au salut chrétien. Plus que d’une foi formée, il s’agit ici, d’une disposition à la foi complète et déjà instruite des vérités qu’elle introduit dans l’esprit humain et qui devront l’éclairer de plus en plus tout au long de la vie chrétienne. D’ailleurs vous savez aussi que durant le déroulement du catéchuménat, c’est-à-dire durant la préparation au baptême, il est, à un moment donné, demandé au candidat ou à celui qui le représente ou l’accompagne une profession de foi explicite — même si elle est synthétique — et qui consiste en la récitation du Credo, qu’on appelle « Symbole des Apôtres » (c’est ainsi que, le premier, Saint Ambroise, remontant à la tradition romaine, a désigné le CredoPL 16, 1174 ; O. faller, Explanatio Symboli, pp. 9-10, CSEL, 73).

Arrêtons-nous ici sur une observation capitale : le baptême implique un engagement doctrinal précis et résolu. Etre baptisé, c’est-à-dire être chrétien, exige la foi, soit subjective, réponse personnelle pleine et joyeuse à l’Amour divin qui s’est révélé salvifique dans le Christ, source de toute notre vie nouvelle ; soit objective, adhésion à une Parole de Dieu révélée, dégagée, comme essentielle, de vérités déterminées, que le charisme magistral de l’Eglise propose de croire sans réserve et sans interprétations équivoques.

Vous comprenez combien l’engagement doctrinal est, dès le début de l’apprentissage, fondamental et solennel pour celui qui veut s’en tenir à l’authenticité de la foi chrétienne ; et vous savez aussi que la fidélité à un tel engagement ne peut être qualifiée d’intégrisme suranné, qu’elle n’autorise aucune de ces libertés — qu’on appelle pluralistes — d’opinions personnelles et changeantes qui dévient de la substance textuelle de la doctrine que le magistère de l’Eglise, en vertu de sa fonction responsable et de son grave devoir de « garder le dépôt » (cf.
1Tm 6,20), conserve, défend et, logiquement, alimente et développe, se souvenant de l’exhortation de l’Apôtre « que votre charité aille toujours croissant dans la science parfaite... » (Ph 1,9). Sécurité et harmonie voilà ce qu’offre la vérité de la foi dans ses expressions inépuisables ; c’est de sécurité et d’harmonie que l’Eglise a particulièrement besoin aujourd’hui, et non de syncrétisme superficiel et spécieux ou de critique contestataire et subversive et non plus de pluralismes indociles, indisciplinés ; l’Eglise a besoin, comme dit encore l’Apôtre, de ceux qui « vivent la vérité dans la charité » (Ep 4,15).

A vous l’exhortation, à vous le souhait, avec notre Bénédiction Apostolique.





1er mai 1974: LE TRAVAIL DE L’HOMME : PROLONGEMENT DE L’OEUVRE DU CRÉATEUR

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Chers Fils et Filles,



En ce premier mai, notre réflexion s’oriente, pleine d’intérêt, vers le travail, un thème immense, objet d’innombrables études et de controverses sans fin.

Ici, nous nous limiterons à quelques citations que nous tirons simplement du Concile dans un but de clarté et de louange.

Dans notre mémoire et dans notre expérience subsiste certainement la sentence que Dieu prononça pour punir Adam après le premier et fatal péché : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (
Gn 3,19), une sentence qui aggrave et exacerbe le rapport entre l’homme et les choses nécessaires à sa vie ; ce rapport ne sera plus jamais facile et agréable, mais toujours pénible, épuisant ; et cela, nous le savons, même après la merveilleuse invention — qui caractérise l’homme moderne — d’instruments puissants, d’une extraordinaire perfection, qui diminuent, mais finalement ne suppriment pas la fatigue de l’homme qui a dominé la nature pour son propre usage. Le travail serait donc maudit ? Non ! C’est l’homme qui subit le châtiment de l’effort pénible ; non, en soi, le travail entre dans le dessein sage et prévoyant de Dieu pour favoriser l’exercice des facultés humaines et le progrès de l’homme. En effet, comme le dit le Concile : « considérée en soi, l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie correspond au dessein de Dieu... Les hommes sont fondés à voir dans leur travail un prolongement de l’oeuvre du Créateur, un apport personnel à la réalisation du plan divin dans l’histoire » (Gaudium et Spes, GS 34). Que soit donc encouragé et béni le travail, que soit consolé l’homme qui l’accomplit, non sans efforts pénibles et sueurs abondantes !

Une autre citation du Concile nous instruit sur les fins supérieures et transcendantes du travail. Nous nous demandons : le travail trouve-t-il sa propre fin en lui-même ? Il est évident que non. Le travail tend de manière directe au profit économique et celui-ci, à son tour, tend à la satisfaction des besoins humains. Il y en a qui s’en tiennent à cette vision immédiate du travail, qui en font la source de la « libération humaine » transformée en mot d’ordre suprême et magique de tant de mouvements idéologiques, sociaux, économiques et politiques, et même spirituels et religieux. Le travail peut-il donc être considéré comme source de la libération humaine, c’est-à-dire, des aspirations suprêmes de la vie ?

La question, bonne et légitime dans sa racine, en ce sens qu’elle reconnaît dans le travail et dans la prospérité qui peut en dériver un des coefficients indispensables aux besoins et à la dignité de la vie humaine, n’est pas satisfaisante dans sa réponse si celle-ci se limite aux biens temporels qui peuvent découler du travail orienté vers la satisfaction matérialiste et hédoniste des désirs de l’homme. Ecoutons le Concile : « Certains attendent du seul effort de l’homme la libération véritable et plénière du genre humain et ils se persuadent que le règne à venir de l’homme sur la terre comblera tous les voeux de son coeur... Et ainsi, le nombre croît de ceux qui, face à l’évolution présente du monde, se posent les questions les plus fondamentales ou les perçoivent avec une acuité nouvelle. Qu’est-ce que l’homme ? Que signifient la souffrance, le mal, la mort qui subsistent malgré tant de progrès ? ... sous la lumière du Christ... le Concile se propose de s’adresser à tous pour éclairer le mystère de l’homme et pour aider le genre humain à découvrir la solution des problèmes majeurs de notre temps » (Gaudium et Spes, GS 10).

Voilà ce que dit le Concile. Nous pouvons conclure par une observation : la philosophie de la vie qui réduirait sa sagesse au seul travail tendu vers la possession du monde matériel extérieur, ne serait pas suffisante, ne serait pas satisfaisante, et à la fin ne pourrait se soustraire à la critique de la pensée, de l’expérience de l’histoire ; ni, dès à présent, à celle de la parole — elle, oui, véritablement libératrice — du Christ : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4).

Le travail, c’est-à-dire l’activité de l’homme, tendu uniquement vers la possession et la maîtrise du bien-être temporel, a besoin d’un complément indispensable, celui, authentique, de l’esprit, celui de la foi, celui du don de la vie surnaturelle. L’antique mot d’ordre de Saint Benoît est toujours valable : ora et labora, prie et travaille ; c’est la formule, toujours actuelle, de la vie chrétienne, celle que nous souhaitons aujourd’hui à tout le monde du travail, avec notre Bénédiction Apostolique.



Aux pèlerins italiens rassemblés en la Basilique Saint-Pierre, le Saint-Père a adressé, ensuite, le discours suivant :



Aujourd’hui, 1er mai, fête du travail entrée dans notre calendrier liturgique, c’est-à-dire celui de la pensée et du culte catholique, nous voudrions adresser un salut à tous les travailleurs.

Nous voudrions faire entendre à tous, avec une humble mais sincère affection, que l’Eglise pense à eux. Elle considère leurs aspirations de justice et de progrès avec sympathie et solidarité.

Elle craint seulement que l’angoisse de leur combat fasse entrer l’esprit de haine, de vengeance, de violence dans leurs coeurs et cache à leurs yeux la vision véritable et totale des biens spirituels qui ne sont pas moins nécessaires à leur vie que les biens économiques et dont est certainement digne leur condition sociale : le Christ était pauvre, le Christ était lui-même un travailleur, le Christ s’est heurté à l’opposition et à l’incompréhension de ses contemporains, le Christ a souffert, Il est mort pour nous délivrer tous de nos péchés, et pour que nous devenions tous frères et héritiers d’une vie immortelle qui transcende les limites de notre vie mortelle actuelle.

L’Eglise maintient et réalise ce que, spécialement depuis un siècle, les Papes ont dit et promis au sujet de la cause juste et rénovatrice de la classe ouvrière.

Aujourd’hui l’Eglise vous salue et vous bénit à vos postes de travail : elle en voit tant des vôtres, engagés dans un labeur extrêmement dur, exténuant; la fatigue physique est votre épreuve et votre honneur.

Elle en voit d’autres parmi vous, liés à des entreprises périlleuses qui exigent un courage acrobatique et une extraordinaire maîtrise de soi, qui méritent les applaudissements de tous. Et d’autres encore, occupés à des tâches monotones et déprimantes ; l’Eglise admire votre bravoure et votre patience.

Et combien n’y en a-t-il pas, parmi vous, qui passent leurs journées dans des usines aveuglantes, assourdissantes, ou qui sont tenus à des travaux nocturnes, à des tours de travail qui empêchent tout rythme paisible de leurs journées : l’Eglise ne vous oublie pas.

Et encore, combien nombreux sont ceux qui ne retirent plus de l’austère et géorgique vie des champs le bien-être nécessaire à une existence civilisée, non inférieure à celle des gens du pays qui ont préféré le travail industriel, rétribué de manière moins risquée : l’Eglise est également très près des laboureurs de la terre et des éleveurs de bétail et de troupeaux.

Et nous tournons nos regards vers ces mille et mille travailleurs qui ont quitté leur foyer et leur patrie pour chercher à l’étranger un travail ingrat et un peu de fortune : Chers exilés, l’Eglise pense aussi aux émigrés.

Nous voyons vos familles vivant encore dans de pauvres logis, souvent sans école voisine pour les enfants, privées du minimum d’assistance sanitaire et sociale dont elles auraient besoin : l’Eglise est toujours une maison pour vos familles chrétiennes et honnêtes.

Nous voyons vos églises presque abandonnées, vos paroisses aux cloches parfois sans voix, et vos fêtes locales à peu près désertes.

Nous vous voyons souvent fascinés par des idées généralement venues de loin, ayant l’attrait de la révolte, mais sans garantie de vérité et de bonheur...

Travailleurs ! Nous vous regardons aujourd’hui sans autre souci que votre justice, votre prospérité, votre fidélité au Christ, notre Sauveur et notre paix.

Et, tout proche de nous, votre collègue et protecteur, Saint Joseph qui enseigna le métier d’artisan à Jésus ; et avec lui, toujours au nom du Christ, nous vous saluons tous et nous vous bénissons.






Catéchèses Paul VI 20374