Pie XII 1950 - MESSAGE RADIOPHONIQUE AUX ÉLÈVES DES ÉCOLES CATHOLIQUES DES ÉTATS-UNIS


DISCOURS AUX CURÉS DE ROME ET AUX PRÉDICATEURS DE CARÊME

(2 mars 1950) 1

]7 est de tradition que le Pape, qui est également évêque de Rome, reçoive en audience, au début du Carême, le clergé de son diocèse et lui fasse une exhortation.

Soyez les bienvenus, chers fils, qui, sous l'invisible et compétente conduite de votre et Notre très cher cardinal-vicaire 2, vous êtes réunis ici pour demander et recevoir la Bénédiction de l'évêque de Rome et successeur de Pierre, en vue de revigorer et stimuler votre apostolat en ce temps de Carême.

De particuliers égards sont dus aux curés, zélés collaborateurs dans la vigne du Seigneur, et aux orateurs sacrés du Carême. Les extraordinaires devoirs et charges de l'Année Sainte Nous contraignent — bien malgré Nous — débiteur de tous comme Nous le sommes par amour du Christ, à un « rationnement » de Nos discours. Cependant, parmi ces derniers, il doit y avoir place pour une courte, mais fervente parole, adressée à vous et aux âmes confiées à vos soins.

Le Saint-Père rappelle le sens de l'Année jubilaire :

La ville et le monde sont sous le signe du Grand Jubilé.

Année de grâce :

Ce Jubilé signifie force et grâce pour chacun, pour l'Eglise et pour l'humanité.

1 D'après le texte italien des A. A. S., XXXXII, 1950, p. 302.

2 Le Cardinal Vicaire est Son Em. Francesco Marchetti Selvaggiani.

Année de prière :

Année d'intime recueillement à la lumière des vérités éternelles.

Année de paix intérieure :

Pour beaucoup, année de paix reconquise entre le ciel et la terre, entre Dieu et l'homme.

Année de méditation :

Année de profonde étude religieuse pour tous ceux auxquels les exigences et les attraits du monde ont troublé ou obscurci le regard vers Yunum necessarium : l'unique nécessaire.

Année de charité :

Année de vivifiante manifestation de la Communio Sanctorum (la communion des saints), de la communauté de grâces et d'amour fondée dans le Christ, entre l'Eglise militante, l'Eglise souffrante et l'Eglise triomphante, et formant le trésor inépuisable de l'Eglise offert largement à tous ceux qui s'en approchent, affamés et altérés de justice.

Année d'unité :

Année de renforcement et d'accroissement de l'unité catholique, grâce au contact personnel, sensible et tangible du Chef visible de l'Eglise avec les fidèles qui, incomparablement plus nombreux et plus éloignés géographiquement que dans le passé, accourent de toute part à Rome au siège de Pierre.

C'est pourquoi le rôle des prédicateurs romains revêt cette année une importance particulière :

En une telle année, pouvoir parler du haut des chaires de la Ville Eternelle, afin de rendre les âmes, moyennant les rigueurs de la pénitence de Carême, mûres pour le joyeux alléluia de Pâques et l'effusion de grâces de la Pentecôte, est une mission qui doit remplir tout coeur apostolique de joie indicible, de zèle fervent et d'amour ardent, prêt à tous les sacrifices.

Le prédicateur se réjouira en songeant que sa parole convertit :

Si pour un pécheur converti, suivant la divine parole du Rédempteur, il y a plus d'allégresse au ciel que pour quatre-

3 Cf. Luc, 15, 7.

4 Dans l'Annuaire du Clergé du diocèse de Rome : Clero, Comunita Religiose, Chiese di Roma (Ed. Tipografia Poliglotta Vaticana, 1949), on signale que le diocèse de Rome compte 120 paroisses, administrées par 46 curés-prêtres diocésains et 15P vicaires et 74 curés-religieux et 170 religieux assistants. Au total il y a 440 prêtres chargés du ministère paroissial dans le diocèse de Rome.

vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence 3, comment votre coeur pourrait-il ne pas palpiter de reconnaissance et de bonheur à la pensée que votre parole, éclairée par l'Esprit divin et fécondée par la grâce du Seigneur, pourra devenir pour un grand nombre de vos frères et de vos soeurs un stimulant vers ce retour qui est un des grands buts de l'Année Sainte !

Rome n'est plus actuellement une ville recueillie :

La Rome d'aujourd'hui n'est plus celle d'antan, la Rome de nos pères et de nos grands-parents, laquelle, sans préjudice pour sa position et pour sa mission centrale religieuse et spirituelle, jouissait d'un recueillement et d'une paix qui la distinguaient et l'éloignaient des autres métropoles.

A la Rome d'aujourd'hui, avec près de deux millions d'habitants, dont beaucoup, surtout dans les faubourgs, vivent dans de misérables conditions, il est resté bien peu de ce recueillement et de cette paix. Semer le bon grain du Christ, en pleine rafale, au milieu des agitations et de la dissipation des foules, dans une terre desséchée par tant de soucis purement temporels et encombrée par les épines des passions, des convoitises et des rivalités, est un bien dur travail qui, sans être infécond en consolations et en joies, réserve au laborieux semeur des désillusions et des amertumes i.

Le prêtre doit, dans de telles circonstances, se retremper dans sa vocation :

Pour sortir de cet état de fait, des besoins qu'il crée, des misères qu'il occasionne, il n'y a qu'une seule voie : se réfugier dans la joie de sa propre vocation, joie qui jaillit de la foi profonde, s'alimente constamment d'elle et, jour par jour, heure par heure, fait connaître et apprécier au prêtre la grandeur et la félicité de sa mission, spécialement lorsque le lourd poids de ses devoirs commence à l'oppresser. Aussi, peut-il dire avec l'Apôtre des nations : Quasi tristes, semper autem gaudentes ; sicut egentes, multos autem locupletantes5. (Nous passons pour tristes et cependant toujours joyeux ; pour pauvres et cependant nous en enrichissons un grand nombre.)

Semper autem gaudentes : avec ces paroles de Saint Paul aux lèvres et dans vos coeurs, gravissez les chaires de la Ville Eternelle dans la joie de l'Année Sainte. Cette joie, nourrie de motifs surnaturels, ainsi que le travail apostolique inspiré et enflammé par elle, remporteront sur le sol romain et dans les coeurs romains des victoires, dont vous et Nous pourrons être saintement fiers devant Dieu et aux yeux de la chrétienté.

Le prédicateur romain a pour le moment la tâche particulièrement ardue, car la Ville Eternelle est transformée en une arène où s'affrontent vrais et faux docteurs :

Avoir charge d'âmes et parler du haut des chaires des grandes villes signifie — aujourd'hui plus que jamais — se trouver à l'avant-garde de la milice du Christ. Cela signifie aussi être parmi ceux sur lesquels, plus que sur les autres, pèse le pondus diei et aestus : le poids du jour et de la chaleur ; parmi ceux aussi auxquels leur esprit surnaturel, leur expérience éprouvée, leur fidélité et leur dévouement absolus ont fait confier, plus qu'à d'autres, le sort de l'Eglise et du troupeau du Christ. Et quant à votre zèle, à votre vigilance, à votre prédication, est confié le patrimoine spirituel d'une ville qui s'appelle Rome, alors vous savez ce que veut dire, pour vous également et pour vos auditeurs, l'avertissement prophétique du premier évêque de la ville : Fuerunt pseudo prophétie in populo, sicut et in vobis erunt, magistri mendaces, qui introducent sectas perditionis ". (Comme il y a de faux prophètes parmi le peuple, il y aura parmi vous de faux docteurs qui introduiront des sectes pernicieuses.)

Sur le sol romain a lieu, aux yeux du monde entier, une formidable rencontre entre les défenseurs et les négateurs de la foi chrétienne. Ce sol qui a vu déjà la lutte entre le vieux césarisme et le jeune christianisme est redevenu, aujourd'hui, l'arène spirituelle où sont mis en jeu non seulement les biens les

5 II. Cor., 6, 10. « II. Pierre, 2, 1.

plus précieux de la vie chrétienne, mais aussi les fondements de la dignité humaine elle-même 7.

Il faut donc que le prédicateur soit animé du même zèle que celui qui animait Pierre :

Lors donc que vous vous trouvez en chaire, devant vos auditeurs romains, parlez-leur dans l'esprit du premier Pape, emplissez-vous et pénétrez-vous de l'infatigable zèle pour le bien des âmes qui, contre les prévisions humaines, fit triompher sa mission. Faites que ceux qui vous écoutent, sentent et expérimentent que l'esprit et le zèle de Pierre comptent aujourd'hui aussi parmi les ministres du sanctuaire et les prédicateurs de l'Evangile une phalange compacte d'adeptes prêts à tout ; et soyez persuadés que le peuple de Notre diocèse romain y répondra avec la même fidélité et que beaucoup de ceux qui étaient tombés victimes des séductions des faux prophètes, trouveront le chemin du retour.

Le prédicateur devra affronter un monde où domine la haine, pour tenter d'y semer l'amour :

Le monde d'aujourd'hui, déshabitué du véritable amour, devenu esclave de la haine et des discordes, est une terrible preuve de la vérité d'un dicton ciceronien : Ut magnas utilitates adipisci-mur, conspiratione hominum atque consensu, sic nulla tam detestabilis pestis est quoe non homini ab homini nascatur8. (Mais si nous retirons de grands avantages de la coopération des hommes et de l'accord de leurs volontés, il n'est pas non plus de maux si affreux dont l'homme ne soit la source pour son semblable.)

Celui qui, en qualité d'apôtre de l'Evangile, de messager des vérités éternelles et de la bonne nouvelle, se trouve en face du monde, ne peut ni ne doit agir qu'au nom de l'amour. Ces mots de saint Paul : Aes sonans aut cymbalum tinniens9 (airain sonnant ou cymbale retentissante), ne s'appliquent plus rigoureu

7 Le Pape fait allusion à la propagande communiste et athée qui s'exerce avec impétuosité à Rome.

8 Cicer., De Officiis, 1. II, No 5. » I. Cor.. XIII, 1.

sèment à nul autre qu'au prédicateur dont la parole manque de l'onction de la charité. Il peut y avoir des prédicateurs qui n'ont pas le don de l'éloquence. Un apostolat sans amour est une contradiction dans les termes. C'est pourquoi, ayez constamment sous les yeux la sentence d'un grand Romain et d'un grand Pape : Qui charitatem erga alterum non habet, pr dedicationis officium suscipere nulla tenus debet10. (Celui qui n'a pas la charité envers le prochain ne doit en aucune façon se charger du ministère de la prédication.)

Pie XII présente en exemple au clergé de Rome un de ses membres récemment béatifié, Vincent Palloti11 :

Chers fils, ce fut pour Nous une profonde joie de pouvoir commencer la splendide série des béatifications et canonisations de cette grande Année Jubilaire par la glorification d'une de ces héroïques figures sacerdotales que la Providence a coutume d'envoyer et de donner de temps à autre au centre de la chrétienté. Le jour de sa béatification et durant le triduum qui suivit, la Rome catholique a montré ce que sont pour elle ceux qui, à des moments difficiles et troublés, savent se faire ses animateurs, ses conseillers et ses guides. L'humble, le simple Vincent Palloti, tout dévoué à la cause des pauvres, dont l'apostolat de vérité et d'amour à Rome avait pu paraître tombé dans un oubli passager, a remporté maintenant dans sa ville natale et parmi ses concitoyens, un triomphe de reconnaissance qui honore non moins le cceur des Romains que celui auquel s'adressait cette gratitude. Le jour où ses restes mortels furent portés à travers les rues de la ville, qui avait été jadis témoin de son zèle, Rome rendit à son  fils,  modeste  mais  grand,  un  témoignage  de  respect,

10 S. Gregorii M., Homil. 17 in Evang. No I, Migne P. L., t. LXXVI, col. 1139.

11 Vincent Palloti a été béatifié le 22 janvier 1950.

Né en 1795, il fut ordonné prêtre en 1818 et exerça son ministère à Rome, témoignant d'un zèle extraordinaire. En 1835, il créa la Société de l'Apostolat catholique, en vue de grouper des laïcs désireux de diffuser la foi catholique ; cette Société fut, dit Pie XII, une authentique Action Catholique avant la lettre. Il fonda également un Institut religieux dit Société des Missions. Il mourut le 22 janvier 1850.

Par un décret, de 1931, Pie XI déclarait Vincent Palloti vénérable (cf. Lettre apostolique du 22 janvier 1950 déclarant Vincent Palloti bienheureux, A. A. S., XXXXII, 1950, p. 176. On trouvera dans les A. A. S., XXXXI, 1949, p. 653, la déclaration de la Sacrée Congrégation des Rites du 27 novembre 1949 concernant les deux miracles retenus en vue de sa canonisation).

d'admiration, qui laisse dans l'ombre tous les honneurs terrestres.

Puisse l'exemple de cet apôtre de Rome, dont la prédication, ramenée toujours à l'unique nécessaire, eut pour effet de faire rechercher spécialement son confessionnal, devenu un foyer de grâces extraordinaires, être pour vous une lumière et un réconfort dans l'exercice de votre ministère ! Puisse l'esprit de Vincent Palloti se renouveler en chacun de vous et communiquer à votre apostolat de Carême, par l'effet de la grâce divine, l'irrésistible fluide d'amour dont l'humanité anxieuse, incertaine, errante et souffrante d'aujourd'hui, a tant besoin.

Dans cette attente confiante, Nous implorons pour vous tous la lumière et la toute-puissante assistance de Dieu, en vous donnant de tout coeur, en gage des célestes faveurs les plus précieuses, Notre paternelle Bénédiction apostolique.


LETTRE DE LA S. CONGRÉGATION DES SÉMINAIRES A L'EPISCOPAT DU BRÉSIL

(7 mars 1950) 1

En la fête de saint Thomas d'Aquin, S. Eminence le Cardinal Pizzardo, préfet de la Sacrée Congrégation des Séminaires et des Etudes universitaires, envoya à l'Episcopat du Brésil la lettre suivante :

Cette Sacrée Congrégation, qui suit attentivement, comme c'est son devoir, la marche des Séminaires, où croissent tant de jeunes lévites, espérance pleine de promesses pour l'Eglise, est bien informée des progrès obtenus dans cette noble terre du Brésil, en vue d'obtenir une très bonne formation du Clergé, et s'en réjouit avec les Excellentissimes Evêques. Le premier Congrès National des vocations sacerdotales tenu récemment dans le Siège primatial de Salvador, dans l'Etat de Bahia, les efforts que l'on fait pour augmenter le nombre des vocations sacerdotales, jusqu'à présent bien inférieur à ce qu'il faudrait pour satisfaire aux besoins d'une grande nation catholique, le nombre croissant de jeunes gens choisis qui sont envoyés à Rome, afin d'achever dans le Collège Pontifical Pio Brésilien, leur propre formation intellectuelle et morale en vue du sacerdoce : tous ces fruits du zèle des Excellentissimes Evêques et de leurs dévoués collaborateurs, nous apportent beaucoup de consolation et sont des dons précieux du Père Céleste. A Lui, gloire et reconnaissance.

Nous savons aussi, particulièrement, avec quel soin on s'occupe dans les Grands Séminaires, de perfectionner les études et de les adapter aux nécessités de notre temps. Et, de fait, il faut que le prêtre soit à même de présenter la doctrine exacte, sûre et traditionnelle sous la forme qui pourra le mieux éclairer les intelligences et gagner les coeurs.

A cause de cela, on doit d'abord perfectionner toujours l'art d'écrire et de parler, dont les principes furent appris pendant les études classiques. Il faut ensuite connaître les erreurs modernes, considérant et réfutant clairement et solidement les principes qui sont la source de plusieurs systèmes d'aujourd'hui et de demain. Et, finalement, il est nécessaire de prêter une attention particulière à ces problèmes, tant spéculatifs que pratiques, qui sont à l'ordre du jour et dont les prêtres doivent savoir la solution conforme à la Révélation et à la droite raison. Labia sacerdotis custodient scientiam : Les lèvres du prêtre gardent la science. Ne permettons pas qu'on nous arrache des mains la direction intellectuelle des hommes, lorsqu'il s'agit des grands problèmes qui intéressent l'intégrité de la foi et le salut éternel des âmes.

L'accord, cependant, ce ces deux fins, c'est-à-dire enseigner une doctrine solide, traditionnelle, lumineuse, et en même temps la présenter d'une manière adéquate aux temps actuels, ne laisse pas de rencontrer des difficultés particulières ; tellement que, bien des fois, le juste équilibre n'est pas observé et l'on tombe, soit dans un enseignement exact, mais incomplet et enfermé dans des formes archaïques qui le rendent difficilement utilisable dans les luttes d'aujourd'hui, soit dans des nouveautés qui plaisent bien, d'une certaine manière, à la jeunesse, mais qui corrompent la doctrine et empêchent la vraie formation de l'intelligence.

A cause de cela, cette S. Congrégation juge de son devoir de rappeler à totis ceux qui sont responsables de la bonne marche des Séminaires opportune, importune : opportunément et inopportunément, les normes dictées par la sagesse des siècles et par les expériences de tous les jours, pour l'obtention d'une culture solide et actuelle en même temps, semblable à celle du père de famille qui donne à ses enfants nova et vetera : des choses anciennes et des choses nouvelles.

Et encore, étant donné que le péril plus urgent d'aujourd'hui n'est pas celui d'un attachement trop rigide et exclusif à la tradition, mais plutôt un attrait exagéré et imprudent pour toutes les nouveautés qui paraissent, il nous semble utile d'attirer l'attention des Excellentissimes Evêques sur ce grave danger qui rendrait vains les meilleurs efforts et, ce qui est pire, produirait des effets totalement opposés à ceux que l'on tâche d'obtenir avec tant de sacrifices pour les personnes et tant de dépenses en ressources matérielles.

*   *   *

Lorsque le Pape Léon XIII, de glorieuse mémoire, voulut restituer la solidité et la profondeur qui conviennent à l'enseignement ecclésiastique, pour lors incertain et superficiel, en plusieurs lieux, il demanda et imposa avec l'Encyclique Aeterni Patris, le retour à la philosophie de Saint Thomas d'Aquin, par laquelle la raison atteint peut-être les plus hauts sommets qui puissent lui être accessibles, et la foi trouve dans la raison les plus nombreux et puissants auxiliaires 2. Il exhortait ainsi : Vos Omnes, Venerabiles Fratres, quam enixe hortamur ut ad catolicaz fidei tutelam et decus, ad societatis bonum, ad scientiarum omnium incrementum auream sancti Thomx sapientiam resti-tuatis. Et il ajoutait : Ceterum, doctrinam Thomx Aquinatis studeant magistri, a Vobis inteligenter lecti, in discipulorum animos insinuare ; eiusque prx ceteris soliditatem atque excellentiam in perspicuo ponant3. En fait, obéissant aux normes du grand Pontife, la philosophie et la théologie catholique commencèrent à refleurir, à produire des oeuvres de grande valeur, et conquirent l'estime des Universités de l'Etat, qui insérèrent parfois l'étude de Saint Thomas dans leurs programmes. Tous les successeurs de Léon XIII ont recommandé la doctrine de l'Aqui-nate. Le Saint-Père Pie XII, dans la première année de son pontificat, réunissant dans la cour de Saint-Damase les milliers d'étudiants ecclésiastiques qui résident à Rome, leur disait : Quapropter, dilectissimi filii, animum afferte plenum amoris et studii erga Sanctum Thomam : totis viribus incumbite ut lucu-lentam eius doctrinam intellectu perspiciatis : quidquid ad eam manifesto pertinet et tuta ratione ut prsecipuum in ea habetur, libenter amplectimini4.

2 Leonis XIII, Acta, vol. I, Romae i83i, p. 27. Traduction : Nous vous exhortons Vénérables Frères, de la manière la plus pressante, et cela pour la défense et l'honneur de la foi catholique, pour le bien de la société, pour l'avancement de toutes les sciences, à remettre en vigueur et à propager le plus possible la précieuse doctrine de saint Thomas... Du reste aue des maîtres, désignés par Votre choix éclairé, s'appliquent à faire pénétrer dans l'esprit de leurs disciples la doctrine de saint Thomas d'Aquin et qu'ils aient soin de faire ressortir combien celle-ci l'emporte sur toutes les autres en solidité et en excellence (Actes de Léon XIII, t. 1 p. 73, Ed. Bonne Presse, Paris).
3 Ibid., pp. 282-283.
4 A. A. S., 31, 193g, p. 246 ss. Traduction : Dès lors, mes chers Fils, apportez dans vos études une âme pleine d'un amour ardent pour saint Thomas ; faites tout ce que vous pouvez pour en pénétrer, par votre intelligence, la riche doctrine ; embrassez volontiers tout ce qui en fait manifestement partie et en constitue les éléments certains et principaux (Actes de Pie XII, t. 1 p. 147, Ed. Bonne Presse, Paris).


Le même Code de Droit Canon ordonne : Philosophiae traditionalis ac theologis studia et alumnorum in his disciplinis institutionem professores omnino pertractent ad Angelici Doctoris rationem, doctrinam et principia, eaque sancte teneant5.

5 CIS 1366 § 2. Traduction : Que les professeurs enseignent à leurs élèves la philosophie traditionnelle et la théologie, selon les principes et la doctrine du Docteur Angélique et qu'ils considèrent ceux-ci comme sacrés.

On ne peut donc douter de la pensée et de la volonté de la Sainte Eglise, et, sans doute, parmi ceux qui doivent spécialement témoigner leur propre soumission à l'Eglise, se trouvent précisément les clercs qui se forment pour son service et les professeurs auxquels elle confie l'éducation des séminaristes.

Par conséquent, on ne doit pas changer la méthode de l'enseignement — nous voulons dire la méthode scolastique — qui est antique, oui, mais non périmée. Définir avec exactitude et précision ; diviser les questions ; démontrer avec ordre, clarté et solidité ; citer les autorités avec fidélité et sobriété, réfuter les adversaires sans ambages : voici les idées de l'exposition scolastique, qui doivent être celles de tout enseignement sérieux et éducatif. Quant aux principes et à la doctrine, ce serait une grande témérité d'abandonner les raisons que le génie des Pères et des Saints Docteurs employa pour éclairer et défendre la foi, et que le génie de Saint Thomas recueillit et présenta avec le maximum de vigueur possible.

Si le professeur doit approfondir la doctrine traditionnelle et s'enthousiasmer pour elle, les disciples doivent aussi la savourer, sans avoir besoin d'aller boire à des sources empoisonnées. Si, par contre, un professeur, sous prétexte de philosophie modernisée ou de théologie « vivante », s'évertue à enseigner avec des sentences oratoires ou des expressions bizarres les nouveautés à la mode du jour, il déformera les intelligences et compromettra l'avenir de l'Eglise dans tous les champs d'influences auprès de ses élèves.

C'est certainement au « snobisme » des nouveautés que l'on doit de voir pulluler des erreurs cachées sous une apparence de vérité et, très fréquemment, présentées avec une terminologie prétentieuse et obscure, qui veut se faire apologétique sans parler des miracles ni réfuter les erreurs, montrant uniquement la vie intime de l'Eglise ; qui exalte la grandeur de l'homme, laissant dans l'ombre le péché originel et ses conséquences ; qui contemple la gloire de la Résurrection du Rédempteur sans méditer sur sa Passion ; qui exalte la toute-puissance de la grâce, sans parler de la nécessité d'une coopération nécessaire de la part de l'homme.

Le grand progrès des sciences naturelles, qui devrait servir uniquement à exalter la sagesse du Créateur et améliorer la condition des hommes, est, au contraire, pour quelques-uns, l'occasion de produire des théories hardies, sans fondements solides, qui sont mises en avant par les intelligences inexpérimentées et imprudentes. On parle, en particulier, de l'origine de l'homme, le faisant provenir, sans plus, de l'animal, sans tenir compte des exigences plus certaines de la philosophie et de la théologie, exigences rappelées pourtant par le Saint-Père, dans le discours qu'il prononça il y a peu d'années, devant l'Académie Pontificale des Sciences6 ; on met en doute la descendance de tous les hommes d'Adam et d'Eve, faisant naître aussi des doutes sur l'élévation surnaturelle de l'homme, sur le péché originel et sa transmission ; ou bien, tombant dans l'extrême opposé, on propage un certain surnaturalisme qui méprise tous les dons dont le Seigneur doua notre nature : l'éthique rationnelle, la philosophie proprement dite et le droit naturel lui-même que le Souverain Pontife affirma de nouveau, récemment, en recevant les membres de la Rote Romaine 1. D'autres, favorisant les diverses formes du relativisme, s'expriment de façon à mettre en danger l'immutabilité du dogme. Qui ne voit l'urgence de protéger contre de semblables tendances les jeunes clercs, encore incapables de discerner par eux-mêmes les erreurs cachées sous des apparences d'un pur zèle et sous le voile d'une forme brillante 8.

6 A. A. S., 28, 1941, p. 506.
7 Cf. Discours au Tribunal de la Rote, 13 novembre 1949 (Documents Pontificaux 1949, 480).
8 On lira sur le même sujet : Encyclique Humani Generis, 12 août 1950, p. 295.

Semblables dangers existent dans le champ de la vie spirituelle. Dans son Encyclique Mediator Dei 9, pleine de tant de doctrine, le Saint-Père Pie XII a signalé et désapprouvé certains abus que quelques-uns étaient en train d'introduire, sous prétexte d'une Liturgie plus pure. Ainsi, on parlait contre l'adoration du Saint Sacrement, qui, disait-on, se conservait seulement pour le viatique que l'on porte aux malades ; on parlait contre l'action de grâces prolongée pendant quelque temps après la Communion et la Sainte Messe ; on parlait contre la Bénédiction du Saint Sacrement, tenue pour une innovation irrationnelle. Quelques-uns allaient plus loin, réprouvant la représentation de Jésus Crucifié, pour être moins conforme à leurs conceptions sur la vie mystique ; d'autres n'admettaient que la prière liturgique et méprisaient la méditation particulière, les Exercices Spirituels, les examens de conscience. Toutes ces erreurs, opposées à la tradition plus saine et plus constamment approuvée par le Saint-Siège, ne semblent pas entièrement disparues, même après l'Encyclique, bien qu'ils aient été atteints ouvertement et explicitement par ce document. Souvenons-nous seulement de ce passage dans lequel Pie XII énumère quelques exercices de piété que l'Eglise recommande non seulement au clergé et aux religieux, mais aussi à tout le peuple catholique : Haec autem sunt, ut praecipua tantum attingamus, spiritualium rerum meditatio, diligens sui ipsius recognitio ac censura, sacri secessus aeternis commentandis rebus instituti, piae ad Eucharistica tabernacula salutationes ac peculiares illae preces supplicationesque in honorem Beatae Virginis Mariae habitae, in quibus, ut omnes norunt, Mariale excellit Rosarium 10.

Il est naturel que, sans tarder, les idées erronées manifestent leur dangereuse influence dans l'activité pastorale. L'esprit de nouveauté ne laissera jamais de critiquer rien de ce qui, même avec des avantages évidents, a été pratiqué jusqu'à aujourd'hui. On profite de n'importe quel abus, ou de quelque exagération dans les coutumes traditionnelles ou dans les méthodes d'apostolat, pour ridiculiser et traiter hostilement le tout, pris dans son ensemble.

9 Encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947.
10 A. A. S., 39, 1947, p. 584. Traduction : Ce sont, pour ne parler que des principaux, la méditation des choses spirituelles, l'examen de conscience attentif, permettant de se mieux connaître, les retraites fermées, instituées pour réfléchir plus profondément sur les vérités éternelles, les ferventes visites au Saint Sacrement et ces spéciales prières ou supplications en l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie, entre lesquelles excelle, comme chacun sait, le Rosaire.

Parmi les plus graves erreurs des temps modernes, on doit énumérer le laïcisme, qui vise à exclure l'Eglise et ses plus hauts représentants de la direction de la vie publique et sociale, la réservant uniquement aux laïcs. Conçu par les ennemis de l'Eglise, le laïcisme diffusa aussi son esprit parmi les catholiques, lesquels voient avec répugnance l'intervention de la Hiérarchie Ecclésiastique dans la vie concrète des peuples et relégueraient, de très bon coeur, l'activité des prêtres aux églises et aux sacristies. Ils désireraient aussi que l'enseignement évan-gélique se fît par voie de maximes génériques, sans jamais descendre aux applications spécifiques pratiques de la vérité chrétienne sur les problèmes vivants de la famille, de l'école, de la justice sociale, de la paix internationale et de la propre liberté personnelle de l'homme.

Un vrai chrétien, sans confondre les intérêts spirituels avec les temporels, saura cependant demander, en toutes les questions qui touchent la conscience, ou qui peuvent avoir des rapports avec la fin dernière et surnaturelle de l'homme, les conseils et l'aide de l'Eglise, persuadé que si celle-ci commande de donner à Dieu ce qui est à Dieu, elle enseignera également de donner à César ce qui est à César.

Par là, on voit avec évidence à quel point sont dans l'erreur ceux pour lesquels la propre Action Catholique, qui est par essence soumise à la Hiérarchie, doit se soustraire le plus possible au contrôle de celle-ci.

Une autre erreur, également condamnée par l'Eglise, doit être évitée par le chrétien : c'est le libéralisme. Il nie que l'Eglise, en raison de sa très noble fin et de sa mission divine, ait une suprématie naturelle sur l'Etat. Il admet et encourage la séparation entre ces deux pouvoirs. Il nie à l'Eglise catholique le pouvoir indirect sur les matières mixtes. Il affirme que l'Etat doit se montrer indifférent en matière religieuse, en ce qui concerne les fidèles ; que l'on doit accorder la même liberté à la vérité qu'à l'erreur ; que l'Eglise ne doit pas avoir des privilèges et des faveurs ou des droits plus étendus que ceux qui sont accordés aux autres confessions religieuses, pas même dans les pays catholiques ; que l'Action Catholique n'a pas le droit d'intervenir dans les questions temporelles et civiles, même lorsque celles-ci touchent les intérêts suprêmes de la religion et les finalités propres de l'Eglise. Or, on doit avoir présent, qu'aujourd'hui comme dans le passé, là où les circonstances le conseillent, on pourra user de tolérance envers les fausses religions et les fausses doctrines, mais que là où de telles circonstances n'existent pas, les droits de la vérité doivent être maintenus, et les hommes préservés de l'erreur. Le chrétien qui parle autrement trahit sa foi, renforce l'indifférentisme et prive ses concitoyens du bienfait qui leur offre le culte et l'amour de la vérité.

Pour quelques-uns, ne sont pas suffisantes, sur le terrain social, les directives si humaines, si sagement favorables aux classes ouvrières, que le Saint-Siège, principalement de Léon XIII à Pie XII, a promulguées, mais ils tâchent de s'approcher toujours plus de la gauche, jusqu'à entretenir une vraie sympathie envers le communisme bolchevique, destructeur de la religion et de tout le vrai bien de la personne humaine.

*   *   *

Afin que les chers séminaristes de Vos Excellences soient maintenus éloignés d'un esprit aussi dangereux, il faut une constante et sage vigilance.

Beaucoup, presque tout, dépend de la bonne formation des prêtres qui doivent vivre en contact avec les jeunes lévites et former, soit leur intelligence, soit leur volonté. Dès que quelqu'un d'entre eux, Supérieur, Professeur, Directeur Spirituel, se montre contaminé par l'esprit que nous venons de décrire, il doit être éloigné avec fermeté et sollicitude. Cette mesure semblera parfois entraîner des conséquences nuisibles, en vertu de l'affection que la jeunesse voue souvent à de tels innovateurs ; mais l'expérience montre que, au contraire, les bons résultats ne tardent pas à paraître pour le bien et la joie de tous.

Si nous voulons préserver les jeunes de la séduction des idées moins sûres, le moyen le plus efficace et le plus digne d'eux est de leur apprendre une bonne et saine philosophie, c'est-à-dire la philosophie traditionnelle, selon les principes de Saint Thomas. Une fois éclairés par des principes vrais et clairs en métaphysique et en morale, les clercs verront facilement la faiblesse et l'inconsistance que tant de nouveautés cachent sous les agréments du style et l'abondance d'une érudition mal dirigée. Ils sauront ainsi résister aux systèmes erronés en vogue et seront armés pour affronter les nouvelles erreurs qui surgiront toujours, avec la même fascination et inconsistance que celles d'aujourd'hui.

Il faut donc que la première orientation philosophique des jeunes clercs consiste principalement à leur faire connaître, comprendre et aimer la vraie doctrine. A cause de cela, il n'y aura pas assez de temps pour s'étendre beaucoup sur les systèmes modernes, mais on peut faire connaître suffisamment les principaux de ceux-ci dans leurs principes plus généraux, de manière à ce que les étudiants puissent ensuite les approfondir davantage, si besoin était.

Une bonne philosophie constitue la meilleure préparation pour une bonne théologie. Les élèves doivent bien connaître le sens exact des dogmes, ils doivent savoir les défendre et être capables de les démontrer, comme dit le Concile du Vatican, avec des analogies tirées des choses créées, se gardant du relativisme qui provient de la philosophie de Hegel, qui fut condamnée conjointement avec le modernisme, et qui parle d'une évolution des dogmes, passant d'un sens à un autre totalement différent.

Il ne suffit pas, pourtant, de cultiver droitement l'intelligence des séminaristes, outre que cette culture serait impossible si on ne peut former premièrement la volonté et le coeur. En fait, ce que l'on trouve au fond des écarts que nous avons indiqués est, principalement, l'amour-propre, la vanité et l'orgueil.

On veut paraître, et pour cela, on nie ce qui est vrai, pour admettre ce qui semble être à la mode. Il faut, pourtant, aller jusqu'à la racine, et enseigner aux jeunes ce qui doit les former : l'humilité, l'abnégation de la volonté propre, l'obéissance. Quelques-uns disent que ce sont là des vertus « passives », qui furent efficaces dans le passé, mais qui ne correspondent plus aux exigences de la société moderne. Aujourd'hui, selon eux, on doit exercer des vertus qu'ils appellent « actives » (action, apostolat, organisation). Par conséquent, ils sont favorables aux Ordres et Congrégations actives et méprisent la vie contemplative. Ils ajoutent que tant les prêtres que les simples fidèles doivent jouir d'une plus ample liberté individuelle, soit dans la pensée, soit dans l'action, puisque c'est le Saint-Esprit plus que la Hiérarchie qui agit directement dans la conscience de chacun.

Ces funestes erreurs, dérivées d'influences protestantes, conduiraient à une totale désagrégation l'admirable discipline qui existe depuis des siècles dans l'Eglise du Christ, par la volonté même de son Divin Fondateur.

Une grave responsabilité pèse sur les Supérieurs et les Directeurs Spirituels des jeunes clercs, auxquels ils doivent apprendre à vivre selon l'Evangile. Le prêtre de Notre-Seigneur doit, par amour du Divin Maître et pour l'imiter, renoncer de coeur tant aux honneurs de ce monde qu'aux commodités de la vie. Dans l'étude, dans la prédication, dans tout apostolat, il ne doit pas chercher son profit, mais celui des âmes. Or, le renoncement à soi-même, à ses propres manières de voir, au désir de paraître et d'être admiré, s'acquiert seulement par la prière, par la méditation de la vie de Jésus et des paroles qu'il a prononcées pour toutes les générations, par un exercice patient et contrôlé par de fréquents examens sur soi-même. Sans la victoire, dans ce secteur du combat spirituel, on n'arrive pas à l'humilité chrétienne, qui est nécessaire pour se soumettre en tout à la volonté de Dieu. Avec l'humilité, au contraire, l'obéissance devient facile, elle aussi, et alors disparaît l'esprit de contradiction, de critique en toutes choses, de révolte plus ou moins consciente aux directives des Autorités. Alors, le premier mouvement ne sera plus de désapprouver tout ce qui s'est fait avant nous ou sans nous, et de vouloir tout changer, mais plutôt de reconnaître et d'utiliser, avec un esprit reconnaissant, le bien qui existe déjà, procurant seulement, avec modestie, le perfectionnement en ce qui est à notre portée. Alors apparaissent les signes d'une bonne formation sacerdotale, qui sont les suivantes : une solide piété entretenue par les exercices communs et par les dévotions traditionnelles au Saint Sacrement, à la Sainte Passion, au Sacré-Coeur de Jésus, à la Sainte Vierge, à Saint Joseph, aux saints Patrons de la jeunesse ecclésiastique ; — une conduite régulière et disciplinée ; — une respectueuse affection envers ses Supérieurs, envers son propre Evêque et toute la Hiérarchie ; — et, particulièrement, un intense amour pour le Vicaire du Christ, le Pape régnant, l'aidant par la prière, partageant ses joies et ses peines, et suivant ses directives avec une fervente fidélité.

Voici, Excellentissimes Evêques, une légère synthèse des idées que cette Sacrée Congrégation, zélée pour la bonne marche des Séminaires, présente à Vos Excellences, afin qu'on puisse en faire l'usage que la prudence suggère, selon les nécessités existantes dans vos propres Séminaires.

Réunissons ainsi toutes nos forces, afin de former, pour la glorieuse Eglise du Brésil, cette phalange choisie de prêtres que les besoins actuels exigent.

Avec cette réconfortante vision et à la lumière de l'Année Sainte, nous sommes heureux de saluer très cordialement l'Episcopat Brésilien.


Pie XII 1950 - MESSAGE RADIOPHONIQUE AUX ÉLÈVES DES ÉCOLES CATHOLIQUES DES ÉTATS-UNIS