Pie XII 1950 - MESSAGE AU CONGRÈS CATHOLIQUE DE PASSAU (16 août 1950)


LETTRE A SON EXC. MGR IWANNIS YOUANNA SANDOM ARCHEVÊQUE JACOBITE DU LIBAN (26 août 1950)

1 D'après le texte français de la Croix du 3 janvier 1951.

Au VIe siècle, un schisme divisa les chrétiens de Syrie ; Jacques Baradaï créa une Eglise dissidente, groupant deux millions d'adhérents ; ceux-ci s'appelèrent les Jacobites ; tandis que deux millions de chrétiens également, demeuraient fidèles, et prenaient le nom de Melchites.
Les persécutions musulmanes décimèrent ces deux groupes. L'Eglise jacobite ne compte actuellement plus que 80.000 adhérents. Plusieurs conversions de Jacobites au catholicisme ayant eu lieu depuis le XVIIIe siècle, en 1873 l'Eglise jacobite catholique fut reconnue comme pouvant user de son rite et de sa discipline propre. Le Cardinal Tappouni est actuellement le chef de cette Eglise jacobite catholique, qui groupe 45.000 fidèles.
Un archevêque de l'Eglise jacobite dissidente, Mgr Iwannis Youanna Sandom, vient de se convertir au catholicisme. A cette occasion, Pie XII lui fit parvenir la lettre suivante :

C'est avec une joie toute paternelle que Nous avons pris connaissance de la lettre que vous Nous avez adressée pour Nous faire part de votre entrée dans la sainte Eglise catholique et Nous assurer de votre entière soumission à celui qui, bien qu'indigne, occupe sur la terre la charge sublime de Vicaire de Jésus-Christ. Il Nous semble voir dans votre geste une réalisation partielle du voeu si ardent du Sauveur, qu'il n'y ait plus qu'un seul bercail et un seul pasteur ! Et ce nouveau pas vers la réunion des frères séparés d'Orient à l'Eglise-mère Nous fait tressaillir d'une sainte allégresse. La paix que vous ressentez vous-même au fond de l'âme, cher Fils, est le premier fruit de cette vérité retrouvée et comme le signe tangible de la bénédiction du Seigneur. Nous vous accordons la Nôtre de tout coeur, comme vous Nous la demandez, et en vous recevant dans la communion du Saint-Siège et de la seule Eglise véritable du Christ, Nous demandons au Maître divin de ramener à son bercail, à votre suite, un grand nombre de brebis égarées et de vous continuer à vous-même l'abondance de ses divines consolations.

ALLOCUTION AUX PÈLERINS DE SICILE

(30 août 1950)1


Au cours de l'audience générale du jo août 1950, le Saint-Père s'adressa à un pèlerinage particulièrement nombreux, venant de Palerme, Catane et Messine et de dix-neuf diocèses de Sicile :

Notre salut s'adresse aujourd'hui tout d'abord au grand pèlerinage régional de la Sicile, terre de la plus antique civilisation, riche en événements historiques mémorables, non seulement féconde en biens de la nature, mais également mère et inspiratrice de hautes intelligences et d'esprits de choix, et dont la population, bonne et expansive comme le doux climat de cette île enchanteresse, a su être, au cours des siècles, à la fois forte comme ses rochers, et ardente dans la défense de ses justes libertés, comme le feu de ses volcans. Mais ce pèlerinage, honoré de la présence de tant d'illustres personnages et de si hautes autorités ecclésiastiques, politiques et civiles, tout en étant un acte de profonde piété en cette Année jubilaire, est également un hommage de dévotion envers le Siège Apostolique qui, principalement depuis l'époque de Grégoire-le-Grand et ensuite de Léon IX, a toujours eu un souci particulier du soin spirituel et du bien-être de ce cher peuple pour lequel nous implorons aujourd'hui de grand coeur la plus grande abondance des faveurs divines. Nous sommes sûr que dans l'application de la doctrine sociale de l'Eglise, il saura encore donner un nouvel et magnifique exemple de justice et de paix.

1 D'après le texte italien de VOsservatore Romano du ier septembre 1950.

2 Cf. Lettre au Congrès de Pax Romana, 6 août 1950, p. 284.


ALLOCUTION AUX PÈLERINS DE PAX ROMANA

(30 août 1950)1

Après avoir tenu à Amsterdam son Congrès, du ig au 27 aoûts, Pax Romana envoya un certain nombre de ses membres en pèlerinage à Rome.

Ceux-ci furent reçus lors de l'audience générale du mercredi 30 août 1950, en la Basilique de Saint-Pierre :

Nous sommes également heureux de saluer ici les si dignes et nombreux représentants de Pax Romana, à qui vont Nos félicitations, Nos souhaits et Notre bénédiction spéciale. Ce mouvement réunit des intellectuels de tout âge, des étudiants universitaires aux hommes de réputation mondiale, et dans tous les domaines d'activité scientifique, professionnelle et d'assistance, comme récemment encore au Congrès mondial d'Amsterdam, auquel Nous avons fait parvenir Nos paroles d'encouragement et d'exhortation. Il a donné un lumineux exemple d'union et de fraternité, tous ses membres étant désireux d'assurer et de développer la présence des catholiques dans la pensée contemporaine, au service de la vérité et de l'Eglise. Que leur oeuvre apporte toujours les fruits les plus abondants d'un apostolat auquel l'ardeur de leur foi et de leur vie intérieure confère un élément d'efficacité qui ne peut être remplacé ni égalé.


ALLOCUTION AUX ÉTUDIANTS DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE PARIS

(ier septembre 1950) 1

Recevant en son palais de Castel-Gandolfo un groupe d'étudiants de l'Ecole Normale Supérieure de Paris, Pie XII leur adressa la parole.

Le Pape souligne d'abord l'influence exercée par les anciens élèves de cette Ecole :

Votre groupe, chers Normaliens, petit par le nombre, compte à Nos yeux parmi les plus importants. Aussi, dans l'impossibilité de vous entretenir plus au long, comme Nous l'aurions souhaité, Nous tenons néanmoins à vous adresser deux mots d'encouragement et d'affection. Votre recrutement, votre formation, votre propre travail personnel, vous destinent à être un jour dans les premiers rangs de ceux qui exercent en France une influence intellectuelle prépondérante. Il suffit de jeter un coup d'ceil sur la liste des hommes sortis de l'Ecole Normale Supérieure, pour se rendre compte que, s'ils occupent dans l'enseignement universitaire, ce qu'on a appelé dans une heureuse formule les postes-clefs, leur prestige et leur autorité morale débordent largement les limites des grandes chaires professorales. Dans le nombre des écrivains, des critiques les plus en vue, des guides de l'orientation philosophique, des diplomates les plus considérés, des hommes politiques conducteurs de l'opinion, partout l'on trouve les noms d'illustres Normaliens.

C'est pourquoi, les jeunes catholiques doivent étudier en orientant leur pensée selon les directives de l'Eglise :

En faut-il davantage pour faire entrevoir les raisons de Notre particulier intérêt ? Vous devez diriger le courant de la pensée ; fort bien, dans quel sens ? N'est-ce pas là une question de gravité capitale ? Bien souvent et trop longtemps — Nous pouvons devant vous, parler avec une entière franchise — ce courant, unique et sans dérivation, demeurait étranger, hostile même, au courant catholique ou tout simplement religieux. En ces temps-là même, bon nombre de vos aînés ont donné l'exemple de la fermeté dans leurs principes, de la fière énergie de leur conduite chrétienne. Il fallait alors du courage, presque de l'héroïsme.

Depuis, le mouvement catholique au sein de l'Ecole, et sans détriment, tant s'en faut, de la fraternelle camaraderie, s'est accentué malgré des éclipses passagères, dues aux circonstances extérieures, et votre présence ici est un signe évident des plus heureuses dispositions. Le plus grand nombre d'entre vous sont ouvertement croyants, pratiquants et zélés, membres du Groupe des « Talas »2. Il en est d'autres qu'amène ici une saine et loyale curiosité ; d'autres encore peut-être qui viennent ici avec le désir et l'espoir d'y trouver « ce qu'on vient chercher à Rome ».

Le Pape prie pour que le Saint-Esprit éclaire les Normaliens :

A vous tous, tant que vous êtes, très chers fils — car à vous tous, Notre coeur aime à donner ce nom — Nos souhaits de lumière et de juvénile ardeur à chercher la Vérité pour la donner à votre tour aux autres. Que l'Esprit-Saint Vous illumine, que la Vierge Immaculée, Siège de la Sagesse, vous éclaire et vous guide, que sur vous descende l'abondance des grâces divines, en gage desquelles Nous vous donnons avec l'affection la plus paternelle Notre Bénédiction apostolique.

2 Dans le langage normalien, on désigne par « Talas » les catholiques, c'est-à-dire « ceux qui vont à la messe ».


ALLOCUTION AUX MEMBRES DU PREMIER CONGRÈS INTERNATIONAL DES PHARMACIENS CATHOLIQUES

(2 septembre 1950) 1

Au cours de l'Année Sainte, le Saint-Père accorda chaque semaine — les mercredi et samedi — dans la Basilique de Saint-Pierre, une audience générale où chaque fois, plusieurs dizaines de milliers de fidèles se pressaient. Le Pape s'adressait en cette occasion, en diverses langues, aux groupes de pèlerins venus gagner leur jubilé à Rome. Ces allocutions improvisées n'ont pas été publiées. Toutefois, quelques-unes font exception. Nous citons ici celle qui fut adressée aux 400 pharmaciens catholiques venus à Rome à l'occasion de leur premier Congrès International. Ils étaient venus d'Italie, de France, de Belgique, d'Angleterre, d'Ecosse, d'Irlande, de Siàsse et de Hollande.

Pie XII rappelle les nombreuses directives qu'il adressa antérieurement aux médecins, aux chirurgiens, aux infirmières, aux donneurs de sang

Maintes fois déjà, Nous avons eu l'occasion de manifester Notre intérêt pour tous ceux qui, à des titres divers, et dans les

1 D'après le texte français de ï'Osservatore Romano des 4 et 5 septembre 1050.

2 Discours à l'Union italienne de Saint-Luc, 12 novembre 1944. Allocution à des médecins spécialistes  des nations alliées, 30 janvier 1945. Discours à l'Association des médecins-dentistes  d'Italie, 25 octobre 1946. Discours aux ophtalmologistes  italiens,   30  septembre  1947.

Discours aux participants à la Semaine d'études sur les problèmes biologiques du cancer, 6 juin 1949 (cf. Documents Pontificaux 1949, p. 211).

Discours aux participants de l'Assemblée mondiale de la Santé, 27 juin 1949 (cf. Documents Pontificaux 1.949, P- 237).

Discours au IVe Congrès international des médecins catholiques, 29 septembre 1949 (cf. Documents Pontificaux 1949, P- 4°7)>

Allocution à des chirurgiens de l'armée britannique, 13 février 1945.

activités les plus variées, consacrent leur vie et leur dévouement au soulagement des souffrances, à la guérison des infirmités, et, dans la mesure du possible, à la défense préventive contre les maladies, par tous les moyens et grâce à tous les progrès de l'hygiène et de la prophylaxie.

Parmi ceux qui sont au service de la santé, il faut souligner le rôle joué par les pharmaciens :

Dans l'ensemble de ce corps sanitaire, vous tenez une place fort importante par les continuelles fatigues qu'elle vous impose, par les lourdes responsabilités dont elle vous charge. Et c'est pourtant la première fois que Nous Nous adressons expressément et particulièrement à vous, chers fils pharmaciens catholiques. Aussi aurions-Nous eu plaisir à vous entretenir un peu plus au long, si les multiples et pressants devoirs de cette Année Sainte ne Nous obligeaient à Nous imposer des limites.

La vie du pharmacien est souvent obscure, car elle se déroule dans le secret de l'officine :

Vos fatigues et vos responsabilités, disions-Nous. Elles ne sont pas toujours ni par tout le monde, connues et appréciées à leur juste mérite. On ne saurait cependant en faire reproche à personne : votre activité s'exerce en grande partie dans le silence de vos laboratoires. Le public n'en est pas témoin, et vous n'avez pas, comme le médecin ou l'infirmier, le réconfort psychologique que donne, si pénible qu'il soit parfois, le contact intime, permanent, avec les patients.

Souvent, le public estime — à tort — que cette profession est avant tout commerciale :

Pour achever de voiler aux yeux des profanes l'intensité et la valeur de votre travail, le développement extraordinaire qu'a pris la thérapeutique, par les spécialités, donne l'impression,

Discours aux délégués du Congrès international de chirurgie, 20 mai 1048 (cf. Documents Pontificaux 2948, p. 196).

Allocution aux infirmières, 6 septembre 1950, (cf. p. 365).

Allocution aux donneurs de sang, 9 septembre 1948 (cf. Documents Pontificaux 2948, P- 308).

bien injustifiée, que la partie commerciale tient, sinon l'unique, du moins la première place dans vos occupations.

Cependant, la part de la science et de l'art demeure importante dans l'exercice de la pharmacie :

Il faut pourtant reconnaître que bon nombre d'entre vous ont contribué notablement à la découverte et au perfectionnement de ces mêmes spécialités. Mais le domaine propre de votre profession déborde de ce champ restreint. Malgré tout, les manipulations pour l'exécution des ordonnances médicales n'ont pas cédé tout le terrain aux spécialités, précisément dans les cures les plus délicates, et, dans bien des cas aussi, dans celui, par exemple, de graves opérations chirurgicales, les préparations destinées à l'asepsie, à l'antisepsie, à la narcose, à l'anesthésie requièrent de vous le plus grand soin.

D'ailleurs, la responsabilité du pharmacien demeure entière, dans la délivrance des médicaments :

Il suffit de songer un instant aux conséquences de la plus petite erreur, non seulement sur la substance, mais sur la qualité, le dosage, la durée de validité, pour entrevoir la responsabilité qui vous incombe. Qui donc oserait la prendre sur ses épaules, sans s'y être préparé par l'étude et par la pratique des sciences physiques, chimiques, botaniques, biologiques, dont peu de gens supposent l'ampleur et la difficulté ? Une chose rend encore cette responsabilité plus pesante, c'est que votre attention ne peut se relâcher, pour ainsi dire, un instant, c'est qu'elle doit s'exercer, au delà de vos propres actions, sur celles de tous vos collaborateurs, aides, préparateurs, « élèves », parce que, si le pharmacien peut et doit se faire assister, il n'a le droit de se reposer sur personne.

Cette responsabilité n'est pas seulement légale, mais elle s'étend au domaine moral, où le pharmacien ne peut apporter sa collaboration aux actes répréhensibles que parfois la clientèle a l'intention de poser ' :

Votre responsabilité s'étend plus loin : outre son aspect technique, l'effet heureux ou funeste des remèdes, elle revêt un

s II est fait allusion ici, en ordre principal, aux abortifs et moyens anticonceptionnels, ainsi qu'aux stupéfiants et aux médicaments devant servir à des fins immorales.

aspect moral, auquel la déviation et le désarroi actuel des consciences donnent aujourd'hui une gravité plus grande que jamais.

Parfois, vous avez à lutter contre l'importunité, la pression, les exigences de clients, qui recourent à vous en vue de faire de vous les complices de leurs desseins criminels. Or, vous le savez, dès lors qu'un produit par sa nature et dans l'intention du client est indubitablement destiné à une fin coupable, sous n'importe quel prétexte, sous n'importe quelles sollicitations, vous ne pouvez accepter de prendre part à ces attentats contre la vie ou l'intégrité des individus, contre la propagation ou la santé corporelle et mentale de l'humanité.

Les pharmaciens devront même — par leurs organisations — lutter contre ces fléaux et promouvoir des attitudes conformes à la morale chrétienne :

Vous avez, au contraire, fort à coeur d'unir vos efforts en vue de rallier l'opinion à la doctrine et à la morale catholique, qui ne font que promulguer avec l'autorité de la religion la doctrine même de la raison et la morale de la simple honnêteté.

Le Pape bénit les efforts réalisés dans ce sens par les pharmaciens catholiques :

C'est avec confiance que Nous attendons de vous ce zèle à réveiller et éclairer les consciences, et que Nous appelons de tout coeur sur vous-mêmes, sur votre Congrès, sur vos collègues, sur vos familles, les plus précieuses grâces de Dieu, en gage desquelles Nous vous donnons Notre Bénédiction apostolique.


LETTRE DE MONSEIGNEUR MONTINI, SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT, AUX LIGUES DU SACRÉ-COEUR DE BELGIQUE

(2 septembre 1950) 1

Le 23 août 1950, 2.000 membres des Ligues du Sacré-Coeur des provinces flamandes de Belgique étaient reçus en audience par le Souverain Pontife2. A cette occasion, pour la première fois, le Saint-Père salua les pèlerins par une brève allocution en langue flamande 3. Le 2 septembre, Mgr Montini écrivait la lettre suivante au R. P. J. Meeus, S.     secrétaire général des Ligues du Sacré-Coeur :

Le Saint-Père a été touché du don qui lui est venu récemment des ligues du Sacré-Coeur de Belgique, pour les installations de la radio vaticane, et il m'a confié le soin de vous en dire sa vive et paternelle reconnaissance.

Les membres de ces méritantes associations ont voulu par ce geste filial témoigner leur attachement au Saint-Père. Ils ont

î D'après Regnum Christi, bulletin des Ligues du Sacré-Coeur, octobre 1050.

2 Les Ligues du Sacré-Coeur sont des groupements paroissiaux d'hommes et de jeunes gens qui veulent mener une authentique vie chrétienne et s'engagent à offrir quotidiennement leurs journées aux intentions de l'Apostolat de la Prière et à communier une fois-par mois.

Les Ligues comptent environ 400.000 membres dans les provinces flamandes de la. Belgique. Le secrétariat en est fixé à la Korte Schipstraat 16, à Malines.

3 Voici la traduction de ces paroles du Pape : Nous saluons très cordialement tes milliers de membres des Ligues du Sacré-Coeur qui, de l'archidiocèse de Malines et des diocèses de Liège, Gand et Bruges sont venus à Rome. Nous savons quelle collaboration les Ligues du Sacré-Coeur ont apportée pour maintenir, dans leurs paroisses, la vie chrétienne, et Nous vous en sommes très reconnaissants.

Nous formulons le voeu qu'à l'avenir les Ligues du Sacré-Coeur connaissent encore une plus belle efflorescence et c'est à cet effet que Nous accordons aux directeurs et aux membres des Ligues et à leurs familles, de tout coeur, Notre Bénédiction apostolique (d'après-Bondsblad, octobre 1950).

montré, en même temps, qu'ils comprennent l'importance que représente pour le monde catholique tout entier le perfectionnement des installations radiophoniques de la Cité vaticane. C'est, en effet, grâce à des appareils plus modernes et plus puissants que la voix du Souverain Pontife et ses enseignements pourront parvenir jusqu'aux régions les plus lointaines et y apporter la lumière dont tant d'âmes ont besoin, aujourd'hui plus que jamais.

C'est donc avec une particulière bienveillance que Sa Sainteté accueille les dons de ses chers fils des Ligues du Sacré-Coeur de Belgique et leur envoie, aussi bien à ceux d'expression flamande qu'à ceux d'expression française, en gage d'abondantes grâces divines, la Bénédiction apostolique 4.

4 On lira R. P. Camille Leyens S. J., Un Mouvement d'hommes, Secrétariat des Ligues du Sacré-Coeur, rue des Ursulines à Bruxelles. Dans cette brochure, on trouvera le texte du discours de S. S. Pie XI, 26 août 1929, aux délégués des Ligues du Sacré-Coeur.


MESSAGE AUX CATHOLIQUES DES ÉTATS-UNIS A L'OCCASION DE LA JOURNÉE MISSIONNAIRE

(2 septembre 1950)1 K

Tous les ans, Vavant-dernier dimanche d'octobre, est déclaré « Journée missionnaire universelle », c'est-à-dire qu'on demande à tous les catholiques de prier ce jour spécialement pour les missions et de s'intéresser au mouvement missionnaire. A l'occasion de cette journée du 27 octobre 1950, le Pape envoya le message suivant au Directeur national de l'OEuvre Pontificale de la Propagation de la Toi aux Etats-Unis 2.

Nous sommes persuadé que cette Année Sainte aura enraciné dans le coeur des fidèles le sens de leur obligation de travailler dur et avec persévérance afin d'édifier et de développer le Corps mystique du Christ, dont ils sont membres. Nous avons l'intention de provoquer plus intensément la diffusion de l'heureux message de salut, de sorte que cette année jubilaire puisse vraiment être marquée par un grand retour pour les multitudes innombrables peuplant les terres de mission, qui viendront pour voir Jésus vivant dans l'Eglise qu'il a fondée et qui est l'Unique Troupeau, la maison de prière, de réconciliation et de paix pour toutes les nations.

Animé de cette assurance, Nous exhortons les fidèles à consacrer le prochain dimanche missionnaire à la contemplation priante de la grandeur du problème missionnaire dans l'Eglise, de sorte qu'à la lumière de la prière, ils puissent distinguer l'ampleur de la part personnelle de collaboration qu'ils peuvent apporter à la solution de ce problème. Avant tout, Nous souhai

1 D'après le texte anglais de VOsservatore Romano du 8 octobre 1950.

2 Le directeur national de l'OEuvre pontificale de la Propagation de la Foi aux Etats-Unis est depuis le ier novembre 1950 Mgr Fulton Sheen, professeur à l'Université catholique de Washington.

tons voir s'accroître le nombre de membres de l'OEuvre de la Propagation de la Foi3 et des autres Associations pontificales d'Aide aux Missions, car c'est grâce à celles-ci que les fidèles peuvent apporter l'assistance la plus efficace au travail missionnaire en général4.

Le zèle splendide et la générosité magnanime avec lesquels la Hiérarchie, le clergé, les religieux et les laïcs des Etats-Unis ont développé l'action de ces Associations, Nous permet d'espérer que le prochain dimanche missionnaire produira des fruits dignes de l'Année Sainte. Dans cet espoir, et en témoignage de Notre paternel intérêt, Nous accordons cordialement Notre particulière Bénédiction apostolique aux directeurs diocésains, aux coopérateurs, aux membres, aux bienfaiteurs et à tous ceux qui apportent leur contribution au progrès de l'OEuvre Pontificale de la Propagation de la Foi lors de la pieuse célébration du dimanche missionnaire 5.

3 L'OEuvre de la Propagation de la Foi doit l'existence à Pauline Jaricot qui, dès 1822 à Lyon, récolta de l'argent pour les missions. Rapidement, l'oeuvre s'étendit, elle fut approuvée par Grégoire XVI et par un Motu Proprio du 3 mai 1922 (cf. Actes de Pie XI, t. 1 P 47, Ed. Bonne Presse, Paris). Le siège de l'oeuvre est à Rome. Le but de cette oeuvre est précisé par les statuts qui proclament : « L'Oeuvre de la Propagation de la Foi, principale organisation de secours aux missions, est une et véritablement catholique : elle réunit tous les fidèles de tous pays pour collaborer par leurs prières à l'évangélisation du monde et seconder de leurs ressources les travaux des missionnaires, et elle distribue aux missions les offrandes reçues. »

4 Les autres oeuvres pontificales d'aide aux missions sont :

L'Oeuvre de la Sainte-Enfance fondée par Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, destinée à recueillir les enfants abandonnés et pourvoir au baptême des enfants païens ;

l'Oeuvre de Saint-Pierre Apôtre, créée en 1889 par Mgr Le Roy à Paris, pour aider les vocations sacerdotales indigènes. Cette oeuvre fut officiellement approuvée par Benoît XV dans son Encyclique Maximum Illud du 30 novembre 1919 (cf. Actes Benoit XV, t. II, p. 81, Ed. Bonne Presse, Paris).

En 1950, cette oeuvre entretenait 81 grands séminaires et 3.778 élèves, 171 petits séminaires et 10.134 élèves.

5 Les recettes des oeuvres missionnaires se montent pour 1949 à : Propagation de la Foi, 350 millions de francs belges ; Oeuvre de Saint-Pierre Apôtre, 45 millions de francs belges ;  Sainte-Enfance, 88 millions  de francs belges.


LETTRE DE MONSEIGNEUR MONTINI SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT AU R. P. VINCENT INSOLERA PRÉSIDENT DU CONGRÈS DES CONGRÉGATIONS MARIALES

(2 septembre 1950)1

En septembre 1950 se tenaient à Rome un pèlerinage et un Congrès international des congréganistes. C'est pourquoi Pie XII adressa à ceux-ci la lettre suivante :

C'est avec une vive satisfaction que le Saint-Père a appris qu'une troupe serrée de représentants des Congrégations mariales de toutes les parties du monde se réunira du 8 au 11 septembre à Rome pour y gagner les indulgences du Saint Jubilé et renouveler à la lumière toujours vive de la Constitution apostolique Bis seeculari2, le joyeux engagement qui fait d'eux de dévots hérauts de la Reine céleste.

Dans l'incessante alternance des foules qui, dans le désir de profiter des grâces spéciales dont l'Eglise est la généreuse dispensatrice au cours de cette Année Sainte, accourent en pèlerinage au centre de la catholicité, ne pouvaient certes manquer les Congrégations mariales. Celles-ci, depuis leurs origines, ont poursuivi sous la conduite de maîtres et' de directeurs éminents, à la fois une dévotion ardente à la Madone et ce profond sentiment d'amour de l'Eglise et d'attachement à la Chaire de Saint-Pierre, par lequel toujours elles se sont fait remarquer.

1 D'après le texte italien de YOsservatore

2 On trouvera le texte de la Constitution 1948 dans Documents Pontificaux 1948, p. 336.

Romano du 9 septembre 1950. apostolique Bis saeculari du 27 septembre

D'ailleurs, elle n'est pas privée de signification la circonstance providentielle qui fait coïncider une telle réunion avec la fervente veille d'un événement historique qui, dès qu'il fut annoncé, a soulevé une exultation universelle : la définition attendue de l'Assomption de la Très Sainte Vierge au ciel3.

L'Auguste Pontife se réjouit de retirer de cette heureuse coïncidence un motif particulier de joyeux auspices : que le séjour à Rome de vous, ses chers fils, soit fécond en fruits précieux pour vos âmes et pour les progrès toujours florissants de vos bienfaisantes activités.

Les pieuses pratiques d'acquisition du saint jubilé et la vue de tant de vénérables souvenirs religieux dont la Ville est parsemée, diront aux jeunes congressistes que seules les valeurs spirituelles et surnaturelles sont vraies et impérissables ; le souvenir de leurs ancêtres, dont beaucoup furent l'illustre honneur de l'Eglise par la solidité de leur doctrine et la sainteté de leur vie, ravivera en eux les résolutions de fidélité aux enseignements et aux exemples de vertus chrétiennes aussi hautes et aussi nobles ; ensuite l'étude des directives pontificales contenues dans la Constitution apostolique mentionnée, guidera leur zèle, où s'en remarque aujourd'hui le besoin, de la manière la plus urgente.

C'est avec de tels sentiments paternels que Sa Sainteté encourage les travaux de la Réunion internationale des Congrégations mariales et qu'il accorde à tous les présents la Bénédiction apostolique qu'ils ont demandée 4.

3 Cf. p. 480 et seq., les documents concernant la Définition du dogme de l'Assomption.

4 Au cours de son pontificat, Pie XII a rédigé de nombreux documents concernant les Congrégations mariales, citons :

4 septembre 1940, Allocution à l'Action Catholique italienne ; 27 janvier 1942, Lettre du Cardinal Leme ; 21 janvier 1945, Allocution aux membres des Congrégations mariales de Rome ; ier juillet 1945, Allocution aux membres des Congrégations mariales féminines de Rome ; 26 août 1946, Lettre au R. P. Ilundain ; 7 décembre 1947, Radiomessage au Congrès des Congrégations mariales de Barcelone ; 24 janvier 1948, Lettre au R. P. Daniel Lord S. J. (cf. Documents Pontificaux 1948, p. 41) ; 27 mars 1948, Allocution à la Conférence Olivaint (cf. id., p. 137) ; 27 septembre 1948, Constitution Bis saeculari (cf. id., p. 336) ; 15 avril 195o, Lettre au R. P. J.-B. Janssens sur les Congrégations mariales (cf. p. 116).

A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la fondation de la Jeunesse Ouvrière chrétienne (J.O.C.), un Congrès international eut lieu à Bruxelles 2. Pie XII tint à s'associer à cette manifestation qui réunissait quelque 80.000 congressistes comportant des délégations de plus de quarante pays.

Le Pape salue d'abord en néerlandais les congressistes d'origine flamande : jocistes et anciens jocistes :

Nous savons que votis êtes très nombreux à ce Congrès jubilaire ! Et c'est pourquoi Nous voulons d'abord vous saluer dans votre propre langue, vous remercier et vous bénir ! Nous vous bénissons, vous, jocistes, et vous tous, pères et mères avec vos nombreux enfants, vous prêtres et religieux, vous tous qui constituez déjà les fruits les plus beaux du mouvement jociste.

Poursuivant ensuite en français, Pie XII déclare :

Il y a plus d'un an, Nous vous écrivions Notre joie à la pensée de la coïncidence providentielle de vos fêtes jubilaires

1 D'après le texte français des A. A. S., XXXXII, 1950, p. 639.

2 Dès la fin du XIXe siècle, de nombreux prêtres et hommes d'ceuvres se sont préoccupés des problèmes posés par la jeunesse ouvrière. En 1910, dans un faubourg de Bruxelles, l'abbé Cardyn se penchait à son tour sur les difficultés des jeunes apprentis. En 1919, il créait la Jeunesse syndicaliste. En 1925, le mouvement de la Jeunesse ouvrière chrétienne était officiellement mandaté par l'épiscopat de Belgique pour exercer l'Action Catholique parmi les jeunes travailleurs et les jeunes travailleuses. Depuis lors le mouvement n'a fait que se développer, tant en Belgique qu'à l'étranger.

Le secrétariat de la J. O. C est installé 79, boulevard Poincaré, Bruxelles.


LE MESSAGE AU CONGRÈS DE LA JEUNESSE OUVRIÈRE CHRÉTIENNE DE BRUXELLES

(3 septembre 1950) 1 %

avec l'Année Sainte3. Aujourd'hui, en cette rencontre internationale, qui groupe sur le sol de Belgique — berceau du jocisme — des milliers de délégués venus de tous les continents, Nous voulons vous exprimer de vive voix, les sentiments qui remplissent Notre coeur paternel à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de votre mouvement.

Le Pape dresse le bilan de l'action du jocisme :

Si Nous Nous tournons vers le passé, un réconfortant spectacle s'offre à Nos regards. Tant de prêtres, de religieux et de religieuses issus de vos rangs et donnés à l'Eglise ; des millions de foyers ouvriers chrétiens avec leur couronne d'enfants ; des chefs, formés selon votre esprit à la tête de puissantes organisations ouvrières, et jusque parmi les hommes de gouvernement ; une jeunesse, enfin, prête à renouveler son engagement d'apostolat au service de ses frères et soeurs de travail. Quelle magnifique réponse à l'appel de Notre vénéré prédécesseur et à Notre propre attente ; quelle garantie pour la rechristianisation de la classe ouvrière dans le monde, pour la prospérité de vos patries, pour l'avenir de l'Eglise !

La caractéristique de ce mouvement est de constituer une Action Catholique spécialisée, c'est-à-dire exerçant son influence sur un milieu spécial : le monde ouvrier.

Oui, dans la J.O.C. s'exécute heureusement le mot d'ordre donné depuis longtemps par l'Eglise : celui de l'apostolat de l'ouvrier par l'ouvrier \

3 Lettre à M. le Chanoine J. Cardyn, aumônier général de la Jeunesse ouvrière chrétienne, 21 mars 1949 (cf. Documents Pontificaux 1949, p. 93).

4 Pie XI dans l'Encyclique Quadragesimo Anno (15 mai 1931) avait dit : Des signes pleins de promesse d'une rénovation sociale apparaissent dans les organisations ouvrières, parmi lesquelles Nous apercevons à la grande joie de Notre âme, des phalanges serrées de jeunes travailleurs chrétiens qui se lèvent à l'appel de la grâce divine et nourrissent la noble ambition de reconquérir au Christ l'âme de leurs frères.

Les circonstances nous tracent clairement la voie dans laquelle nous devons nous engager... Pour ramener au Christ les diverses classes d'hommes qui l'ont renié, il faut avant tout, recruter dans leur sein même des auxiliaires de l'Eglise, qui comprennent leur mentalité, leurs aspirations, qui sachent parler à leurs coeurs dans un esprit de fraternelle charité. Les premiers apôtres, les apôtres immédiats des ouvriers seront des ouvriers, les apôtres du monde industriel et commerçant seront des industriels et des commerçants.

Le Souverain Pontife formule ensuite des directives très nettes concernant l'apostolat ouvrier :

Aujourd'hui que votre Congrès offre dans une vue d'ensemble, le beau tableau du passé et la vision d'un avenir plein d'espérance, Nous désirons, le regard fixé à la fois sur votre haut idéal, et sur les conditions actuelles du monde des ouvriers dans ses rapports avec les autres classes du peuple, recommander à vos méditations les deux considérations suivantes :

L'Action Catholique ouvrière doit veiller à promouvoir la culture ouvrière, mais une culture issue de la religion chrétienne :

La pensée qui a suscité votre mouvement et la fin qui le règle sont aujourd'hui, à certains égards, passés dans le courant des idées, même en dehors des sphères catholiques, à savoir qu'il s'agit de l'âme des travailleurs, de son orientation, de son progrès. Et les matérialistes eux-mêmes, qui se flattaient naguère de satisfaire ses aspirations, en préconisant la lutte des classes, en viennent maintenant à vouloir donner à l'ouvrier une valeur culturelle.

De là, le devoir pour la J.O.C. d'une attentive vigilance ; de là également l'occasion très favorable de son succès.

Devoir de vigilance pour ce motif que certains milieux où l'on s'occupe du monde ouvrier, du point de vue de la culture, sont les représentants de la conception d'une vie purement terrestre étrangère à la religion et à l'Eglise. Il en résulte pour vous la nécessité de veiller à maintenir inviolablement la juste ligne de démarcation.

Cette situation est aussi, disions-Nous, une occasion des plus favorables au succès. Prétendre fournir à l'ouvrier des valeurs spirituelles comme une denrée importée du dehors sera toujours une tâche décevante. Un seul trait d'union joint intérieurement l'ouvrier au monde de l'esprit, c'est son fonds religieux, l'étincelle divine qui sommeille au plus intime de son être : l'éveiller, l'attiser est le seul moyen de le soulever au-dessus du matérialisme vulgaire et de l'utilitarisme. Telle est la tâche que le Seigneur vous confie et dont il vous offre en ce moment l'heureuse opportunité. Profitez-en, ne laissez pas passer stérile la grâce de votre vocation.

2° L'Action Catholique ouvrière doit demeurer solidaire de l'Action Catholique générale :

Il est nécessaire d'intégrer avec sagesse et discernement l'apostolat des ouvriers dans l'économie générale de l'apostolat de l'homme moderne. Et cela Nous amène à vous mettre en garde contre une méprise trop courante, malheureusement, même parmi les catholiques ; c'est-à-dire contre la classification des âmes en catégories. Non, il n'y a pas deux sortes d'hommes, les ouvriers et les non-ouvriers. Penser ainsi, c'est se leurrer sur l'aspect actuel de la question sociale, c'est faire preuve d'une myopie intellectuelle indigne d'un catholique ; c'est se bercer de la fâcheuse illusion que l'Eglise ne gagnera les ouvriers qu'à la condition de se plier à toutes les exigences, fussent-elles les plus irréalisables.

Ce dont tous les hommes ont besoin, c'est de retrouver le chemin du christianisme authentique :

Or, l'Eglise ne peut s'écarter de la droite ligne de la justice et de la charité, de l'ordre naturel et surnaturel. L'Eglise ne peut se dissimuler que ce qui éloigne d'elle une portion notable du monde ouvrier, est cela même qui lui aliène aussi bien des esprits dans les autres classes de l'humanité moderne, et cela, c'est le dépérissement des âmes exsangues, vidées de toute sève spirituelle et religieuse, victimes d'une épidémie qui sévit sur tant d'hommes d'aujourd'hui. Fantômes d'hommes qui, jamais las de fréquenter cinémas et champs de sports, jour et nuit gavés de nouvelles futiles, d'illustrations pimentées, de musique légère, sont intérieurement trop vides pour prendre intérêt à s'occuper d'eux-mêmes. Peut-on dire de ceux-là qu'ils vivent au milieu du monde, mais supérieurs au monde ? Eux que le courant du monde emporte à la dérive, passifs, comme des cadavres au fil de l'eau ? Il se peut que le grand nombre d'entre eux ne soient pas foncièrement hostiles à la religion, mais — et c'est presque pire — ils sont incapables de la comprendre. Quelle différence avec les chrétiens qui, comme tels, et conscients de vivre entre les mains de Dieu, dominent la vie, leur propre vie ! Eux, au contraire, la supportent, et, suivant l'expression du poète, « passent comme un troupeau, les yeux fixés à terre » 5.

* Poésies nouvelles, L'espoir en Dieu, Musset.

La J.O.C. continuera donc :

à transformer l'ouvrier tout entier :

Quant à vous, Jocistes, dès l'origine, vous avez vu dans l'ouvrier un tout vivant et indivisible.

2° à s'intégrer dans l'apostolat de l'Eglise :

Aussi, avons-Nous confiance en votre apostolat spécialisé, mais inséré à sa place dans l'apostolat total de l'Eglise d'aujourd'hui.

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Le Pape se réjouit des succès obtenus et forme des voeux pour l'extension du mouvement :

En un geste de filiale piété dont Nous Nous sommes particulièrement réjoui, vous avez tenu à inaugurer ce Congrès par la consécration du jocisme international et de la jeunesse ouvrière au Coeur Immaculé de Marie. Comment pourrions-Nous douter des fruits de grâces qu'un tel acte de foi et d'amour ne saurait manquer de répandre sur vos personnes, sur votre travail et votre action ?

Nous prions Dieu, par l'intercession de la Très Sainte Vierge, de bénir votre mouvement et sa croissante extension : que, par chacun de ses membres, la Jeunesse ouvrière chrétienne porte à travers les pays son vivant témoignage de la présence du Christ et de l'Eglise dans les milieux ouvriers ; qu'elle y répande son esprit de fraternité chrétienne, entre les jeunes travailleurs, quelle que soit leur race ou leur couleur, qu'elle y crée un esprit de collaboration entre les professions et entre les classes sociales ; qu'elle s'offre à notre monde troublé comme un ferment de charité et de paix !

C'est à toutes ces intentions, chers Jocistes et chers aumôniers, que, de tout coeur, en gage de Nos encouragements et de Notre affection, Nous vous donnons Notre paternelle Bénédiction apostolique.


Pie XII 1950 - MESSAGE AU CONGRÈS CATHOLIQUE DE PASSAU (16 août 1950)