PieXII 1951 - III


IV

Le dernier caractère de votre apostolat concerne la défense-autant de l'ordre juste des valeurs que de la dignité de la personne humaine.

Aujourd'hui, on a tendance à exalter la valeur de l'acte sexuel lui-même, comme indispensable moyen d'unir les époux mariés :

Les « valeurs de la personne » et la nécessité de les respecter sont un thème qui, depuis vingt années, intéresse toujours plus les écrivains. Dans beaucoup de leurs théories, même l'acte spécifiquement sexuel a sa place marquée pour le faire servir à la personne des époux.

Le sens propre et le plus profond de l'exercice du droit conjugal devrait consister en ceci que l'union des corps est l'expression et la réalisation de l'union personnelle et affective. Articles, chapitres, livres entiers, conférences spécialement même sur la « technique de l'amour », sont consacrés à répandre ces idées, à les commenter par des conseils aux jeunes époux, servant de guide dans le mariage, afin qu'ils ne négligent pas, par sottise ou par une pudeur mal comprise, ou par un scrupule sans fondement, ce que leur offre Dieu qui a créé aussi les inclinations naturelles.

Parfois on en arrive devant cette exaltation de l'acte sexuel, à minimiser outre mesure la procréation :

Si, de ce don réciproque complet des époux, naît une vie nouvelle, celle-ci est un résultat qui reste en dehors ou tout au plus comme à la surface des « valeurs de la personne » ; résultat que l'on ne refuse pas, mais qu'on ne veut considérer comme étant au centre des rapports conjugaux.

Selon ces théories, votre dévouement pour le bien de l'existence encore cachée dans le sein maternel et pour en favoriser l'heureuse naissance, n'aurait plus qu'une importance moindre et passerait en seconde ligne.

Or, cette façon de voir est erronée ; c'est un renversement indu des valeurs :

Or, si cette appréciation relative ne faisait que mettre l'accent sur la valeur de la personne des époux plutôt que celle de

l'enfant, on pourrait, à la rigueur laisser de côté ce problème • mais ici, il s'agit, au contraire, d'une grave inversion de l'ordre des valeurs et des fins placées par le Créateur lui-même. Nous nous trouvons devant la propagation d'un ensemble d'idées et de sentiments directement opposés à la clarté, à la profondeur et au sérieux de la pensée chrétienne.

ii revient aux sages-femmes d'opérer les redressements nécessaires : Et voici qu'ici encore doit intervenir votre apostolat. Il vous arrivera, en effet, de recevoir les confidences de la mère et de l'épouse et d'être interrogée sur les plus secrets désirs et sur les intimités de la vie conjugale. Comment pourriez-vous alors, conscientes de votre mission, faire valoir la vérité et la rectitude de l'ordre dans les appréciations et dans la conduite des époux, si vous n'en aviez vous-mêmes une exacte connaissance et si vous n'étiez munies de la fermeté de caractère nécessaire pour appuyer ce que vous savez être juste et vrai ? $ïj

Il faut se rappeler que la fin première du mariage est la procréation :

Or, la vérité est que le mariage, comme institution naturelle, en vertu de la volonté du Créateur, a pour fin première et intime non le perfectionnement personnel des époux, mais la procréation et l'éducation de la nouvelle vie. Les autres fins, tout en étant également voulues par la nature, ne se trouvent pas au même degré que la première, et encore moins lui sont-elles supérieures, mais elles lui sont essentiellement subordonnées.

Ceci vaut pour tout mariage, même s'il est infécond ; comme de tout oeil on peut dire qu'il est destiné et formé pour voir ; même si en des cas anormaux, par suite de circonstances, intérieures ou extérieures, il se trouve jamais qu'il ne soit en mesure de conduire à la perception visuelle.

Le Pape rappelle à ce sujet les décisions antérieures de l'Eglise :

Précisément, pour couper court à toutes les incertitudes et déviations qui menacent de répandre des erreurs au sujet de la hiérarchie des fins du mariage et de leurs rapports réciproques, Nous avons rédigé Nous-même, il y a quelques années (10 mars 1944), une déclaration sur l'ordre de ces fins, indiquant ce que révèle la structure interne de la disposition naturelle, ce qui est le patrimoine de la tradition chrétienne, ce que les Souverains Pontifes ont enseigné à plusieurs reprises, ce qui ensuite a été dans les formes requises fixé par le Code du Droit canonique21. De plus, peu après, pour redresser les opinions opposées, le Saint-Siège, dans un décret public, a déclaré qu'on ne peut admettre la pensée de plusieurs auteurs récents qui nient que la fin première du mariage soit la procréation et l'éducation de l'enfant ou enseignent que les fins secondaires ne sont pas essentiellement subordonnées à la fin première, mais lui sont équivalentes et en sont indépendantes 22.

Subordonné à cette fin première, l'acte sexuel garde toute sa valeur pour opérer l'union des époux :

Veut-on peut-être par là nier ou diminuer ce qu'il y a de bon ou de juste dans les valeurs personnelles qui résultent du mariage et de sa réalisation ? Non, certes, puisque, à la procréation d'une nouvelle vie, dans le mariage, le Créateur a destiné des êtres humains faits de chair et de sang, doués d'esprit et de coeur, et ils sont appelés en tant qu'humains et non comme des animaux sans raison, à être les auteurs de leur

21 Code de Droit Canon art. 1013, g 1 : « La fin première du mariage est la procréation et l'éducation des enfants ; la fin secondaire est le soutien mutuel et le remède à la concupiscence. »

22 Décret du Saint-Office du ier avril 1944, A. A. S., 36, p. 103 : « En ces dernières années ont paru plusieurs publications traitant des fins du mariage, de leur rapport entre elles, de leur subordination les unes aux autres. Les auteurs prétendent, ou bien cjue la procréation de l'enfant ne serait pas la fin primaire du mariage, ou bien que les fins secondaires ne seraient pas subordonnées à la fin primaire, mais en seraient indépendantes. Dans ces publications, on assigne au mariage une fin primaire, assez différente suivant les auteurs. Par exemple, pour les uns, c'est le complément de la perfection individuelle des conjoints, résultant de la parfaite communauté de vie et d'action ; pour d'autres, c'est l'amour réciproque des époux et leur union à développer et à perfectionner par le don physique et spirituel, de leur propre personne ; et d'autres choses de ce genre.

Parfois, dans ces mêmes écrits, on se sert des mots employés par les documents ecclésiastiques (par exemple : fin primaire, secondaire), mais en leur attribuant un sens qui n'est pas celui que leur attribuent communément les théologiens.

Cette façon nouvelle de penser et de parler est de nature à favoriser les erreurs et tes équivoques. Dans le dessein de les déjouer, le Saint-Office a examiné la question suivante : « Peut-on admettre la doctrine de certains modernes qui, ou bien nient que la Procréation et l'éducation de l'enfant soient la fin primaire du mariage, ou bien enseignent que les fins secondaires ne sont pas essentiellement subordonnées à la fin primaire, mais sont également principales et indépendantes ? » Ils ont décidé de répondre : « Non » : cette doctrine ne peut être admise. »

descendance. C'est dans ce but que le Seigneur a voulu l'union des époux. En effet, la Sainte Ecriture dit de Dieu qu'il créa l'homme à son image et le créa homme et femme 23 et a voulu — comme il est affirmé à plusieurs reprises dans les Livres Saints — que « l'homme abandonne son père et sa mère et qu'il s'unisse à sa femme et qu'ils forment une seule chair » 24.

La doctrine catholique, en la matière, est donc parfaitement équilibrée :

Tout cela est donc vrai et voulu de Dieu, mais ne doit pas être séparé de la fonction première du mariage, c'est-à-dire du service de la vie nouvelle. Non seulement l'oeuvre commune de la vie extérieure, mais encore tout l'enrichissement personnel, même l'enrichissement intellectuel et spirituel, jusqu'à tout ce qu'il y a de plus spirituel et profond dans l'amour conjugal comme tel, a été mis par la volonté de la nature et du Créateur au service de la descendance.

Par sa nature, la vie conjugale parfaite signifie aussi le don total des parents au profit des enfants, et l'amour conjugal, dans toute sa force et toute sa tendresse, est lui-même un postulat de la plus sincère sollicitude à l'égard des enfants et la garantie de sa réalisation 2\

Il faut de même condamner la fécondation artificielle :

Restreindre la cohabitation des époux et l'acte conjugal à une pure fonction organique pour la transmission des germes serait comme convertir le foyer domestique, sanctuaire de la famille, en un simple laboratoire biologique. Aussi, dans Notre allocution du 29 septembre 1949, au Congrès international des médecins catholiques, Nous avons formellement exclu du mariage la fécondation artificielle. L'acte conjugal, dans sa structure naturelle, est une action personnelle, une coopération simultanée et immédiate des époux, laquelle, du fait de la nature des agents et de la propriété de leur acte, est l'expression du don réciproque, qui, selon la parole de l'Ecriture, réalise l'union « en

23 Gn 1,27.
24 Gn 2,24 Mt 19,5 Ep 5,31.
25 Saint Thomas, III 29,2 ; in. c. ; suppl. q. XLIX, art. 2, ad. I.

une seule chair ». Il y a là beaucoup plus que l'union de deux germes, qui peut s'effectuer artificiellement, c'est-à-dire sans l'intervention naturelle des deux époux 26.

L'acte conjugal, ordonné et voulu par la nature, est une coopération personnelle, à laquelle les époux, en contractant mariage, s'échangent le droit.

L'acte conjugal n'acquiert sa pleine valeur que quand il est accompli pleinement :

Par conséquent, lorsque cette prestation dans sa forme naturelle est, dès le début et d'une manière durable impossible, l'objet du contrat matrimonial se trouve atteint d'un vice essentiel. Et voici ce que Nous disions alors : « Qu'on n'oublie pas ceci : seule la procréation d'une nouvelle vie, selon la volonté et la disposition du Créateur, comporte à un degré étonnant de perfection, la réalisation des fins poursuivies.

Elle est en même temps conforme à la nature corporelle et spirituelle et à la dignité des époux, au développement normal et heureux de l'enfant

Pie XII insiste encore en indiquant la hiérarchie des valeurs :

Dites donc à la fiancée et à la jeune épouse qui viendraient vous parler des valeurs de la vie conjugale, que ces valeurs personnelles soit dans la sphère des corps ou des sens, soit dans celle de l'esprit, sont réellement authentiques, mais que le Créateur les a placées dans l'échelle des valeurs non pas au premier plan, mais au second.

2« Discours au IVe Congrès international des Médecins catholiques, 29 septembre 1949 fcf. Documents Pontificaux 1949, p. 407) : « Qu'on ne l'oublie pas : seule la procréation d'une nouvelle vie selon la volonté et le plan du Créateur porte en elle, à un degré étonnant de perfection, la réalisation des buts poursuivis. Elle est à la fois conforme à la nature corporelle et spirituelle et à la dignité des époux, au développement normal et heureux de l'enfant. »

On trouvera des enseignements parallèles du Pape Pie XII dans : Discours à l'Union italienne de Saint-Luc, 12 novembre 1944 ; Discours aux délégués du Congrès international de chirurgie, 20 mai 1948 (cf. Documents Pontificaux 1948, p. 196) ; Discours aux participants à la Semaine d'Etudes sur les problèmes biologiques du cancer (cf. Documents Pontificaux 1949, p. 211).

27 A. A. S., XXXXI, 1949, p. 560.

Toutefois, ceux qui renoncent à cette « perfection de l'acte conjugal » pour des motifs élevés ne sont pas pour autant des « amoindris » ; au contraire, ils peuvent atteindre pour l'amour de Dieu, une perfection plus grande encore.

Ajoutez une autre considération qui risque de tomber dans l'oubli : toutes ces valeurs secondaires de la sphère et de l'activité génératrice rentrent dans la zone du rôle spécifique des époux, qui est d'être les auteurs et les éducateurs de la-nouvelle existence. Haute et noble fonction ! laquelle n'appartient cependant pas à l'essence d'un être humain complet, comme si cette fonction naturelle de la génération n'étant pas réalisée, il se produisait de quelque façon ou en quelque degré une diminution de la personne humaine. Renoncer à cette réalisation — spécialement si cela se fait pour les plus nobles motifs — ce n'est pas mutiler les valeurs personnelles et spirituelles. De cette libre renonciation faite pour l'amour du règne de Dieu,, le Seigneur a dit : « Tous ne comprennent pas cette doctrine, mais seulement ceux à qui cela est donné 28 ».

C'est pourquoi, il ne faut pas exagérer en exaltant la grandeur du mariage.

Exalter, outre mesure, comme on le fait souvent de nos jours, la fonction génératrice, même dans la forme juste et morale de la vie conjugale, est donc non seulement une erreur et une aberration : elle comporte aussi le danger d'une déviation intellectuelle et affective, capable d'arrêter et d'étouffer des sentiments bons et élevés, spécialement dans la jeunesse, encore dépourvue d'expérience et ignorante des désillusions de la vie. Car enfin quel homme normal, sain de corps et d'esprit, accepterait-il d'appartenir à la catégorie des déficients de caractère et d'esprit ?

Puisse votre apostolat, là où vous exercez votre profession, éclairer les esprits et inculquer ce juste ordre des valeurs, afin que les hommes y conforment leurs jugements et leur conduite !

La jouissance annexée à la pratique de l'acte conjugal est bonne :

Cependant Notre exposé de l'exercice de votre apostolat professionnel serait incomplet si Nous n'ajoutions encore un

28 Matth., 19, II.

mot rapide au sujet de la dignité humaine dans l'usage de l'instinct de la génération.

Le Créateur lui-même, qui, dans sa bonté et sa sagesse, a voulu, pour la conservation et la propagation du genre humain, se servir du concours de l'homme et de la femme, en les unissant dans le mariage, a établi aussi que dans cette fonction les époux éprouvassent un plaisir et une volupté du corps et de l'esprit. Donc les époux ne font rien de mal en recherchant ce plaisir et en jouissant, ils acceptent ce que le Créateur leur a destiné.

Toutefois il faut ici user de tempérance :

Néanmoins, là encore les époux doivent savoir se maintenir dans les limites d'une juste modération. Comme dans le goût des aliments et des boissons, ainsi dans le plaisir sexuel, ils ne doivent pas s'abandonner sans frein à la poussée des sens.

Le Saint-Père formule ici une règle de conduite :

La juste règle est donc celle-ci : l'usage de la fonction génératrice naturelle n'est moralement permis que dans le mariage, dans le service et selon l'ordre des fins du mariage lui-même. Et ce n'est qu'en observant cette règle que le désir et la jouissance de ce plaisir et de cette satisfaction sont licites. Car la jouissance est soumise à la loi de l'action à laquelle elle est attachée, et non vice versa, l'action à la loi de la jouissance. Et cette loi, si raisonnable, regarde non seulement la substance mais encore les circonstances de l'action, de telle façon que tout en sauvegardant la substance de l'action, on peut pécher dans la façon de l'accomplir.

Il y a lieu d'insister aujourd'hui à propos de cette règle car on a tendance à l'oublier et certains voudraient la voir atténuée :

La transgression de cette règle est aussi ancienne que le péché originel. Cependant, à notre époque, on court le danger de perdre de vue ce principe fondamental. Actuellement, en effet, on s'habitue à soutenir par la parole et par les écrits, (même de la part de certains catholiques), l'autonomie nécessaire, la fin propre et la valeur propre de la sexualité et de son exercice, indépendamment du but de la procréation d'une nouvelle vie. On voudrait soumettre à un nouvel examen et à une nouvelle loi l'ordre même établi par Dieu. On ne voudrait admettre d'autre frein dans la façon de satisfaire l'instinct, que l'observance de l'essence de l'acte instinctif. Ainsi, à l'obligation morale de la domination des passions, on substituerait la faculté d'obéir aveuglément et sans frein aux caprices et aux impulsions de la nature.

Cette erreur ne pourra que tourner, tôt ou tard, au détriment de la morale, de la conscience et de la dignité humaine.

La soif du plaisir tend à obnubiler les exigences de la loi divine :

Si la nature avait eu en vue exclusivement, ou du moins en premier lieu un don et une possession réciproque des époux dans la joie et l'amour, et si elle avait réglé cet acte uniquement dans le but de porter leur expérience personnelle au degré le plus élevé de la félicité, et non dans le but de les stimuler au service de la vie, le Créateur aurait adopté un autre plan dans la formation et la constitution de l'acte naturel.

Or, cet acte est, au contraire, tout entier subordonné et ordonné à cette grande loi de la génération et éducation de l'enfant, generatio et educatio prolis, c'est-à-dire à l'accomplissement de la fin première du mariage comme origine et source de la vie.

Hélas ! des vagues incessantes d'hédonisme envahissent le monde et menacent de submerger dans la marée croissante des pensées, des désirs et des actes, toute la vie conjugale, non sans créer de sérieux dangers et un grave dommage à la fonction première des époux.

Il faut dénoncer les excès de la recherche du plaisir pour lui-même :

Cet hédonisme antichrétien, trop souvent on ne rougit pas de le dresser en doctrine, en inculquant le désir de rendre toujours plus intense la jouissance dans la préparation et la réalisation de l'union conjugale ; comme si, dans les rapports conjugaux, toute la loi morale se réduisait à l'accomplissement régulier de cet acte, et comme si tout le reste, de quelque façon qu'il fût accompli, demeurait justifié par l'effusion de l'amour mutuel, sanctifié par le sacrement du mariage, digne de louanges et de récompense devant Dieu et la conscience. De la dignité de l'homme et de la dignité du chrétien qui mettent un frein aux excès de la sensualité, il n'en est pas question.

Il est faux de centrer toute la vie conjugale sur les plaisirs inférieurs :

Eh bien ! non. La gravité et la sainteté de la loi morale chrétienne n'admettent pas une satisfaction effrénée de l'instinct sexuel ni cette tendance exclusive au plaisir et à la jouissance ; elles ne permettent pas à l'homme raisonnable de se laisser dominer à ce point, ni en ce qui regarde la substance, ni en ce qui concerne les circonstances de l'acte. On voudrait alléguer de la part de certains que la félicité dans le mariage est en fonction directe de la jouissance réciproque dans les rapports conjugaux.

Non, le bonheur dans le mariage est, au contraire, en raison directe du respect mutuel entre les époux, même dans leurs relations intimes, non pas comme s'ils jugeaient immoral et repoussaient ce qu'offre la nature et ce qu'a donné le Créateur, mais parce que ce respect et l'estime mutuelle qu'il engendre est un des éléments les plus solides d'un amour pur, et à cause de cela même, d'autant plus tendre.

La sage-femme est appelée ici à remettre les choses en place :

Dans votre activité professionnelle, opposez-vous, autant qu'il vous est possible, à l'invasion de cet hédonisme raffiné, vide de valeurs spirituelles et, par suite, indigne d'époux chrétiens.

Faites voir comment la nature a donné, c'est vrai, le désir instinctif de la jouissance et l'approuve dans les noces légitimes, mais non comme pour elle-même, mais bien, en somme, pour le service de la vie.

Bannissez de votre esprit ce culte du plaisir et faites de votre mieux pour empêcher la diffusion d'une littérature qui se croit obligée de décrire en tous ses détails les intimités de la vie conjugale, sous le prétexte d'instruire, de diriger, de rassurer.

Le Pape indique que les conseils à donner en ces matières doivent s'inspirer de la vraie morale :

Pour tranquilliser les consciences timorées des époux, il suffit en général, du bon sens, de l'instinct naturel et d'une courte instruction sur les claires et simples maximes de la loi morale chrétienne. Si, en quelques circonstances spéciales, une

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fiancée ou une jeune épouse avaient besoin de plus amples renseignements sur quelque point particulier, il vous appartiendrait de leur donner délicatement une explication conforme à la loi naturelle et à la saine conscience chrétienne.

Cet enseignement n'a rien à faire avec le manichéisme et avec le jansénisme, comme certains veulent le faire croire pour se justifier. Il est seulement une défense de l'honneur du mariage chrétien et de la dignité personnelle des époux.

Se dévouer à une telle fin est, surtout de nos jours, un devoir urgent de votre mission providentielle.

Pie XII souhaite en concluant que les sages-femmes exerceront cet apostolat éminemment bienfaisant :

Nous arrivons maintenant à la conclusion de ce que Nous voulions vous exposer.

Votre profession vous ouvre un vaste champ d'apostolat aux multiples aspects, apostolat moins de parole que d'action et de direction ; apostolat que vous ne pouvez exercer utilement que si vous êtes bien conscientes du but de votre mission et des moyens pour l'atteindre, et si vous êtes douées d'une volonté ferme et résolue, appuyée sur une profonde conviction religieuse, inspirée et renforcée par la foi et la charité chrétienne.

En invoquant sur vous l'aide de la lumière divine et du secours divin, Nous vous accordons de tout coeur, comme gage et présage de plus abondantes grâces célestes, Notre Bénédiction apostolique.


ALLOCUTION AUX PÈLERINS VENUS A ROME A L'OCCASION DE LA BÉATIFICATION DE MÈRE THÉRÈSE COUDERC

(5 novembre 1951)1

Le 4 novembre 1951, le Saint-Père béatifiait la Mère Thérèse Couderc fondatrice de l'Institut des Religieuses de Notre-Dame du Cénacle 2. Le lendemain, Il disait aux pèlerins venus à Rome :

Il est impossible, très chères filles, de lire la vie, d'étudier la physionomie de votre bienheureuse Mère sans que se présente une fois de plus à l'esprit cette parole de Dieu : « Mes pensées ne sont pas les vôtres et vos voies ne sont pas les miennes » 3. Sans doute, c'est sa manière ordinaire d'accomplir ses grandes oeuvres : choisir des instruments disproportionnés à la tâche qu'il leur assigne : Infirma mundi elegit Deus, ut confundat fortia 4 ; ou bien les conduire à la fin qu'il se propose par les voies douloureuses et incompréhensibles de la nuit, de l'humiliation, des insuccès. Nous en avons de nombreux exemples dans l'histoire des saints, des bienheureux, des grands fondateurs, soit anciens, soit récents. C'est tout le long de la vie de Marie-Victoire-Thérèse Couderc que les pensées de Dieu déconcertent

1 D'après le texte français des A. A. S., XXXXIV, p. 28.

2 Marie-Victoire Couderc est née en 1805 à Sablières dans le Massif Central. A 21 ans, elle devient religieuse dans le petit village d'Aps, en Ardèche, où l'abbé Terme est curé. Bientôt ce petit groupe devait se muer à La Louvesc, en Institut du Cénacle voué aux oeuvres. L'Institut devait prendre une grande extension. La Mère Couderc mourut le 11 février 1900, au Cénacle de Faray-le-Monial. L'Institut des Soeurs de Notre-Dame de la Retraite du Cénacle compte actuellement 1.000 membres ; et la Maison-mère se trouve à Paris, 58, avenue de Breteuil.

3 Is 65,8.
4 1Co 1,27.
5 Cf. 1Co 1,29.

les pensées humaines, que les voies de Dieu s'écartant des grand-routes et des chemins battus, semblent se frayer le passage à travers les fourrés les plus inextricables.

Ou tendent-elles donc ces voies ? A susciter un apostolat spirituel et puissamment efficace dans tous les rangs de la société féminine, des plus grandes dames, aux plus humbles ouvrières et servantes. Or, de qui se sert-Il pour une telle fin ? D'un curé missionnaire de campagne, homme d'héroïque et incontestable vertu, entreprenant, mais dont l'audace étonne parfois et déroute souvent la sagesse des sages de ce monde5. Et le dessein de cet apôtre ? Former un groupement de religieuses pour l'enseignement des petites paysannes. A peine conçu, ce dessein, contre toutes les prévisions de son auteur, se divise et s'unifie tour à tour ; il se modifie radicalement, et se transforme au point d'être méconnaissable : d'école rurale, il devient auberge de bonne et chrétienne tenue pour les foules bruyantes des pèlerins de saint François Régis ; puis, tout à coup, sans transition, le caravansérail se change en un cénacle recueilli pour offrir à des âmes d'élite le bienfait d'une vie cloîtrée temporaire. A la tête de sa fondation le bon Père Terme met successivement des supérieures les plus disparates, les moins indiquées, croirait-on, jusqu'à ce qu'il confie toute l'oeuvre à peine ébauchée à celle qui devait être votre mère et briller aujourd'hui dans la gloire des bienheureux.

La tâche de la communauté est maintenant bien fixée, bien tracée ; mais quel ministère redoutable pour des femmes sans expérience, surtout pour une jeune supérieure que rien n'a préparée, du moins selon le jugement des hommes ! Connaître — et connaître à fond autant qu'il est possible — le minuscule mais immense livre des Exercices de saint Ignace pour les « donner » en privé, donc sagement adaptés mais sans altération, à ces femmes de toutes conditions et dont elles n'ont jamais partagé la vie ! Quand on y pense, il y avait de quoi terroriser la Mère Thérèse. C'est la volonté de Dieu, elle ne se trouble pas.

D'ailleurs, la Providence, au moment de retirer à la communauté naissante le Père qu'elle lui avait donné, pourvoyait à sa conduite en la confiant à deux religieux également estimés pour leur savoir, pour leur vertu, pour leur prudence. C'est le premier pas dans la lumière. Pourtant, la nuit, la profonde nuit

est toute proche. Ces deux hommes, étrangement aveuglés, dirait-on, en réalité poussés à leur insu par la main divine dans « les voies qui ne sont pas les nôtres », relèguent à l'écart et de la façon la plus humiliante, celle qui était vraiment la fondatrice, l'âme du nouvel institut dans son ministère si délicat. Elle l'est et elle continue de l'être, contre toutes les apparences, durant les trente longues années où, tenue délibérément dans l'obscurité, elle réalise comme peu l'ont réalisé, le mot de l'Imitation de Jésus-Christ : ama nesciri et pro nihilo reputari6. Une fois ou l'autre, il est vrai, son intervention sauve de la ruine la Congrégation et son oeuvre ; elle en assure la consolidation et le progrès ; mais ce n'est qu'une éclaircie de peu de jours, de peu d'heures même, après quoi, elle rentre dans l'ombre, sans qu'on semble s'être aperçu du rôle qu'elle a joué, du service qu'elle a rendu. Quand enfin, on commence à lui faire justice, à la traiter selon son mérite, c'est Dieu qui se charge alors de l'éprouver, de la mettre dans les ténèbres, de bien autres ténèbres, celles de l'âme, où II la tiendra jusqu'à ce que, tout à la fin, paraisse l'aube annonciatrice de l'aurore et de la lumière éternelle.

Depuis qu'elle est entrée, triomphante, dans cette lumière du ciel, les armées ont passé ; mais sur la terre aussi, l'aube a paru bien vite, l'aurore a monté radieuse ; aujourd'hui, c'est le plein jour de la gloire ; Dieu a posé son regard sur l'humble petitesse de sa servante et toutes les générations, désormais l'appelleront bienheureuse, parce que, du nouveau cénacle, où, dans le silence et le recueillement, elles ont prié avec elle, en union avec Marie, la Mère de Jésus, des âmes, par milliers, sauvées, sanctifiées, élevées, jusqu'à l'héroïsme de la vertu et du zèle, se sont élancées dans toutes les directions du monde, dans toutes les oeuvres du bien, parmi tous les milieux, portant partout avec elles, la vérité, la bonté, le réconfort, la grâce et la joie du Christ.

Ah ! si « les voies de Dieu ne sont pas les nôtres », comme elles sont plus belles, plus hautes, plus sûres ! elles sont, dans leur diversité, l'unique « voie royale de la Croix ». C'est par celle-ci, par la « connaissance intime, l'amour tendre et fort, en suivant fidèlement le Maître », que les Exercices de saint Ignace conduisent les âmes, dans le détachement, l'humilité, le

• L. I, ch. z.

sacrifice, vers les hauts sommets de la perfection et de la sainteté.

C'est par cette voie, très chères filles, que votre Institut, depuis sa naissance a passé, portant en abondance les plus beaux fruits dont les Pasteurs du troupeau de Jésus rendent témoignage ; c'est par cette voie que vous marcherez vous-mêmes et que vous continuerez de guider les âmes, non pas in persuasibilibus humanae sapientia verbis... sed in virtute Dei1. Voilà ce que Nous demandons de tout coeur aux saints apôtres, à la Reine des apôtres et du Cénacle, au seul vrai Maître et Seigneur Jésus-Christ, pour vous, pour toutes celles qui « à votre parole, croiront en Lui » 8. Avec cette pensée confiante, Nous vous donnons, à vous et à tous ceux et celles qui, ici présents ou loin et en esprit, s'unissent à vous, pour remercier Dieu, et glorifier votre bienheureuse Mère, dans toute l'effusion, de Notre coeur la Bénédiction apostolique.

1Co 2,4-5. Cf. Jn 17,20.


ALLOCUTION AUX PARTICIPANTS DE L'ASSEMBLÉE INTERNATIONALE DE LA PRESSE SPORTIVE

(io novembre 1951) 1

Ce 10 novembre 1951, le Saint-Père a accordé dans la Salle des Sciences du Palais de Castel-Gandolfo, à un groupe de participants du Congrès International de la Presse Sportive, une audience pendant laquelle il déclara ;

Votre visite, Messieurs, Nous est fort agréable, et Nous vous en remercions. Vous attendez, Nous le savons, quelques mots de Notre part, connaissant par le témoignage que Nous en avons donné en maintes circonstances, l'intérêt que Nous portons au sport 2 et à la presse 3.

Or, voici que vous venez à Nous au double titre du sport et de la presse, ou, plutôt, au titre unique et compréhensif de la presse sportive.

C'est que, en effet, comme journalistes, vous assumez la tâche d'informer et, ce qui est incomparablement plus important, de former l'opinion, mais, dans la sphère de votre spécialité, de la former en tout ce qui concerne le sport. Le bien que Nous en pensons, Nous l'avons dit expressément en Nous adressant à des représentants de toutes les branches si diverses de la

1 D'après le texte français de l'Osservatore Romano du il novembre 1051.

2 Le Saint-Père a traité des problèmes posés par le sport dans : Discours aux formations sportives d'Italie, 20 mai 1945 ; Allocution à la « Central School » de l'armée américaine, 29 juillet 1945 ; Allocution au Club alpin italien, 26 septembre 1948 (Documents Pontificaux 1948, p. 329) ; Allocution aux Cyclistes italiens, 13 octobre 1948 (ibidem, p. 374).

3 Pie XII a parlé aux journalistes : Allocution à des journalistes américains, 21 juillet 1945 ; Allocution à des journalistes suisses, 14 avril 1946 ; Allocution à des journalistes américains, 27 avril 1946 ; Allocution à des journalistes américains, 11 juillet 1946 ; Allocution aux journalistes catholiques, 18 février 1950 (Documents Pontificaux 1950, p. 46).

culture corporelle, marche et course, cyclisme, athlétisme, etc. Nous avons insisté sur ses heureux effets physiques, moraux, intellectuels. Nous n'en avons pas non plus dissimulé les écueils et les dangers.

Pourtant, on ne saurait, de ces avis et de ces conseils, attendre des effets pratiques durables, si, sur tout l'ensemble de la question, ils n'étaient compris, appréciés et appuyés par l'opinion publique.

C'est précisément à l'aiguiller dans la bonne direction que doit tendre votre effort et que se montre la dignité de votre profession.

Vous ne vous considérez pas, en effet, Messieurs, Nous en sommes convaincu, comme de simples « reporters » chargés exclusivement d'annoncer les parties et les matches, d'en marquer les points et d'en proclamer les vainqueurs, de faire, pour ainsi dire, de ce reportage superficiel, un genre littéraire sui generis par le coloris éclatant du style, par la vivacité pittoresque de la narration et de la description, par la variété quelquefois heureuse — pas toujours — souvent audacieuse et même forcée du vocabulaire technique, intelligible aux seuls initiés.

Vous pensez davantage à l'influence que vous pouvez exercer et c'est en cela que vous sentez votre responsabilité engagée.

Les journalistes doivent mettre en valeur les réels avantages du t :

La première condition pour atteindre votre but est d'avoir au fond de vous-mêmes et de manifester publiquement, avec votre conviction persuasive, une sincère estime du sport, d'en mettre en lumière les avantages, les vrais mérites, la vraie valeur et de le faire avec cette sobre discrétion mille fois plus éloquente que les raisonnements ennuyeux ou que les dithyrambes lyriques. Les occasions ne manquent pas d'une brève réflexion en introduction ou en conclusion, mieux encore, d'un simple mot qui saisit au vol un incident fugitif, un geste, une attitude. A qui sait les observer, ces incidents, plus rapides que l'éclair, découvrent un caractère, une intelligence, une âme avec leurs qualités, non seulement techniques, mais spirituelles et morales. Ils suffisent quelquefois à mettre au jour la valeur et les promesses d'avenir d'un adolescent ou d'un jeune homme. Les souligner au passage, c'est provoquer délicatement l'émulation, le désir de cultiver les dons naturels, innés, tant ceux qui sont communs à tous, que ceux

qui sont tout personnels : la loyauté du « fair play », l'endurance, l'attention, des sens et de l'esprit, la fierté, morale autant que sportive, l'esprit d'équipe, mais étendu à toute la société dont on est membre : famille, profession, peuple et patrie, enfin, à la société suprême d'ici-bas : l'Eglise. Manquer à son devoir de famille, de société, de religion, par faiblesse, par amusement, par honte, voilà qui est anti-sportif au premier chef.

Il faut mettre ensuite le sport à sa vraie place :

Et Nous voici arrivé à la seconde condition que vous avez à remplir, si vous voulez exercer correctement et exactement les devoirs de votre profession de journalistes sportifs, condition dont l'accomplissement s'impose à votre responsabilité ; Nous voulons dire : vous employer à faire que le sport, dans la vie privée comme dans la vie publique, prenne la place qui lui revient et s'en tienne à la mesure que lui assignent la dignité de l'ho-me, ses devoirs supérieurs et ld bien commun. Nous résumons ici, dans les quatreprincipes qui suivent, ce que, en d'autres occasions, Nous avons traité en détail.</span6

I. Le sport dmit être at service du développement complet de l'homme :

Pas plus que le soin du corps dans son ensemble, le sport ne doit être une fin en soi ; il ne doit pas dégénérer en culte de la matière. Il est au service de l'homme tout entier ; il doit donc, loin d'entraver son perfectionnement spirituel et moral, le promouvoir, l'aider et le favoriser.

II. Le sport doit favoriser l'ardeur au travail professhonnel :

Quant à l'activitÉ professionnellE, travail de tête ou travail des mains, le sport a pour but de procurer un délassement pour permettre de retourner à la tâche avec une vigueur de volonté renouvelée, avec des ressorts retendus. Ce serait un non-sens, et à la longue, le bien commun en serait victime, si au rebours, le sport venait à prendre la première place dans les occupations personnelles, en sorte que l'exercice de la profession ou du métier finiraft par donner l'impression d'une fâcheuse interruption dans l'affaire principale de la vie.

III. Le sport doit renforcer les liens familiaux : '

Le sport ne devrait pas compromettre l'intimité entre les époux, ni les saintes joies de la famille. Il doit d'autant moins pousser ses exigences que les dures nécessités de l'existence, en dispersant de force, père, mère, fils, filles, pour le travail quotidien, ne font déjà que trop sentir leur poids. La vie de famille est tellement précieuse qu'on ne peut pas refuser de lui assurer cette protection. i

IV. Le sport doit respecter l'exercice des devoirs religieux :

Le même principe vaut, à plus forte raison et avec une encore plus grande importance, lorsqu'il s'agit de devoirs religieux. Dans la journée du dimanche, à Dieu la première place.

Du reste, l'Eglise comprend parfaitement le besoin, pour l'homme de la ville, de sortir le dimanche ; aussi sourit-elle de plaisir à la vue de la famille, parents et enfants, prenant ensemble, alors, leur récréation et leur joie dans la grande nature du bon Dieu et elle ménage volontiers en temps et lieu l'opportunité souhaitée pour le service divin. Elle ne défend pas le sport dominical et même elle le considère avec bienveillance, à condition qu'il ait égard à ce que le dimanche reste le jour du Seigneur et le jour du délassement corporel et spirituel.

Telles sont les directives que Nous désirons vous présenter, et Nous vous demandons d'en tenir compte à l'occasion. Elles ne vous paraîtront pas trop sévères, si vous gardez présents à l'esprit le devoir sacré du culte divin, l'inestimable valeur morale et sociale de la famille saine et le bien de la jeunesse.

Pie XII propose aux sportifs l'exemple de saint Paul :

Comme Nous le disions jadis, dans une de Nos allocutions, sur le sport (Pentecôte, 1945), vous avez, sur ce terrain un devancier, un modèle, Nous pourrions dire un « patron », le glorieux saint Paul lui-même qui, rappelant en quelques passages de ses Lettres les règles et l'esprit du sport, s'élève de là à sa signification plus haute et spirituelle. « Ne le saviez-vous donc pas ? — écrit-il aux chrétiens de Corinthe. — Dans les jeux du stade, tous prennent part à la course, un seul remporte le prix. Courez ainsi pour le remporter. Les athlètes se soumettent à un régime fort rigoureux, et cela en vue d'une couronne vite fanée ;

nous autres en vue d'une couronne impérissable. Quant à moi, je cours de mon mieux, mais pas à l'aventure ; je frappe, mais pas des coups en l'air ; je maîtrise sévèrement mon corps pour ne pas risquer, après avoir prêché aux autres, d'être moi-même réprouvé » 4. Nous vous laissons sur ces mots, Messieurs, priant le grand Apôtre des gentils de vous obtenir de Dieu l'art de promouvoir la magnifique jonction du sport, qui est, selon l'adage classique, de faire des corps sains et vigoureux, l'enveloppe de belles et fortes âmes.

« I. Cor., 9, 25.


PieXII 1951 - III