Pie XII 1953 - AUX PARTICIPANTS DU PREMIER CONGRES DE GÉNÉTIQUE MÉDICALE


ALLOCUTION A DES AUMÔNIERS DE JEUNESSE CATHOLIQUE

(8 septembre 1953) 1








Nous avons attendu cette rencontre, chers fils, aumôniers diocésains de la jeunesse italienne d'Action Catholique, avec un grand désir, dès que Nous avons appris que vous vous réuniriez à Rome. En effet, Nous avions hâte de vous manifester Notre satisfaction pour tout ce que vous avez accompli dans toute l'Italie en faveur de Nos très chers Aspirants et « Juniors » d'Action Catholique, et Nous voulions profiter de l'occasion pour vous dire aussi une parole d'encouragement affectueux et d'exhortation paternelle.

Pour mettre en commun vos expériences, pour les transformer en système, pour vous appliquer assidûment à l'étude des principes et des méthodes de l'éducation chrétienne, vous avez voulu organiser cette Semaine de pédagogie religieuse, dont Nous bénissons de nouveau les travaux avec toute l'effusion de Notre pensée, en souhaitant qu'il en résulte une impulsion et une méthode pour un enseignement catéchistique ne se limitant pas à faire apprendre par coeur — ce qui souvent se révèle d'une faible efficacité — mais qui aille au-delà, engageant maîtres et disciples, dans tout ce qu'ils sont et dans tout ce qu'ils ont par nature et par grâce.

Soyez donc les bienvenus, chers fils ! Puisse le Saint-Esprit descendre sur chacun de vous, vive flamme qui illumine les esprits et réchauffe les coeurs ! Puissiez-vous travailler et prier cum Maria Matre Jesu de telle sorte que de votre rencontre, comme d'un autre Cénacle, sortent des apôtres actifs et saints, tels que le monde les attend.








DOCUMENTS PONTIFICAUX

Il faut bâtir un monde nouveau.

1. En ces temps de si grandes inquiétudes et si décisifs pour le salut des individus, pour l'ordre dans les nations, et pour la paix entre les peuples, l'Eglise a fait appel et continue à faire appel à tous les hommes de bonne volonté afin qu'ils se considèrent comme mobilisés pour la lutte contre un monde si inhumain, parce que si antichrétien. Nous-même Nous ne cessons de répéter que certaines anciennes structures s'étant écroulées, il est nécessaire d'entreprendre l'oeuvre de la reconstruction d'un monde différent et meilleur sous de nombreux aspects. Or Nous considérons la Jeunesse Catholique comme une des plus belles forces, sur lesquelles on peut compter avec certitude. Plus de 200 000 Aspirants sont, certainement, de précieuses recrues d'une grande armée pleine de promesses, splendide printemps de jeunesses écloses depuis peu et qui sont prêtes à s'ouvrir à la vie.

Il Nous semble presque voir réunies ici toutes les âmes de ces fils si chers, pupille de Nos yeux. En effet, vous les portez, de manière mystérieuse mais réelle, dans votre coeur sacerdotal, et en ce moment, vous êtes comme en train de Nous les présenter pour implorer sur eux la bénédiction de Dieu. Dites-leur que le Pape les aime d'un amour des plus tendres et qu'il compte sur chacun d'eux. Dites-leur que Nous avons besoin de jeunes héros, prêts à tout pour l'amour du Christ et de son Eglise. Nous sommes certain qu'il suffira de Notre part d'un « signe », d'une « parole » pour que l'Autel ait son armée, pacifique mais hardie, prête à la défense, à la conquête, à la construction positive.



Les jeunes sont aujourd'hui entourés de dangers.

2. Mais, précisément, cet amour si tendre pour les jeunes et les espérances que Nous mettons en eux Nous remplissent parfois d'anxiété pour les périls qu'ils rencontrent à peu près partout ; ils sont comme chacun le voit, l'objet de tant d'embûches, de tant d'attaques, dans ce monde qui les étourdit par son tumulte, qui les fatigue par sa perpétuelle agitation, qui les désoriente par son relativisme en ce qui concerne la vérité et l'erreur, le bien et le mal, qui les éblouit par sa polychromie, qui les avilit par sa vulgarité, qui les entraîne par sa luxure.


AUMONIERS DE JEUNESSE CATHOLIQUE

Il n'est point d'âme soucieuse du sort du monde qui ne vive dans l'appréhension pour les jeunes, en même temps qu'il n'est pas difficile de se rendre compte que sur leur chemin, sont aux aguets voleurs et malfaiteurs, prêts à les assaillir, à les dépouiller, à les blesser, puis à disparaître en les laissant à demi-morts sur la route. Dans ce massacre spirituel, perpétré, jour par jour, heure par heure, il n'est fait d'exception pour aucune catégorie, il n'est pas regardé aux dépenses, il n'y a point d'exclusion de moyens ni de coups de la part d'une industrie malfaisante et multiforme du péché.

Le Seigneur sait bien Notre tristesse devant ce spectacle de mort : quand dimanche dernier, Nous lisions à la Messe le saint Evangile et considérions la plainte désolée de la \euve de Naïm, Nous aurions voulu supplier Jésus de revenir dans le monde pour essuyer les larmes de l'Eglise. Il y a sur nos routes comme un cortège macabre d'âmes mortes ou mourantes. Et le pire, est que même si Jésus s'approchait d'elles, pour opérer le miracle de la résurrection, un bon nombre d'entre elles tourneraient le regard ailleurs et préféreraient la mort à la vie.

Comme les temps pressent et que l'ennemi aux formes multiples devient chaque jour plus insidieux et envahissant, il faut au plus tôt commencer une vaste action de salut et de rachat, à laquelle Nous désirons que coopèrent toutes les forces catholiques avec un zèle intelligent et tenace.

mnt tout les jeunes doivent être éclairés.

3. C'est donc une grande entreprise à accomplir : expulser l'ennemi qui aurait déjà pénétré au sein de vos associations, lui barrer le passage là où il tente d'entrer et finalement descendre en lice pour le salut de tous les jeunes. Pour cette entreprise, Nous adressons une solennelle exhortation à tous Nos très chers fils Aspirants et « Juniors » ; Nous sommes certain que si les cinq cent mille jeunes étaient présents ici, Nous n'aurions pas même eu le temps de formuler cette invitation entièrement, parce que déjà aurait retenti comme un tonnerre le oui de l'adhésion prompte et joyeuse. Mais afin que le résultat de la grande entreprise ne soit pas compromis par des ambiguïtés ou par des hésitations dangereuses, Nous désirons que les jeunes d'Action Catholique aient en premier lieu une intelligence claire.

C'est-à-dire que des idées précises et des convictions profondes sont nécessaires, parce qu'elles suscitent l'enthousiasme,

DOCUMENTS PONTIFICAUX

la force de résistance, la générosité, tandis que l'on arrive à peu ou à rien avec les jeunes distraits, paresseux ou superficiels. Que l'on prenne garde de ne pas se contenter — comme Nous y faisions allusion au début — de formules apprises par coeur sans en comprendre le sens ! Aussi indiquons-Nous de nouveau la nécessité urgente d'un enseignement catéchistique précis, complet, qui ne néglige nullement l'aide de la mémoire et du sentiment, mais s'appuie ensuite sur la raison et explique, par exemple, que l'acte de foi sincère et conscient est l'acte humain le plus rationnel et le plus raisonnable. Donnez aux jeunes une vision la plus organique possible de la doctrine catholique. Faites qu'ils voient dans Jésus la satisfaction du vif besoin qui est en eux de plénitude, d'harmonie, de lumière dans leurs idées.



Us doivent avoir une volonté bien trempée.

Mais aucune étude, aucune application même sérieuse ne peut rendre quelqu'un infaillible et encore moins les jeunes, qui, par leur inexpérience, sont exposés plus que les adultes au danger de se tromper. Aussi est-il nécessaire qu'un esprit riche en idées claires soit accompagné chez le jeune catholique d'une volonté docile. Cela ne signifie pas — comme certains pourraient le croire — que le jeune doive devenir veule, paresseux, incapable de décisions personnelles et par conséquent, pratiquement à peu près inutile pour l'Eglise qui le veut en revanche plein d'esprit, toujours vivace et actif. Mais, d'autre part, il doit avoir une volonté assez forte pour embrasser, en la faisant sienne, la volonté de celui qu'il reconnaît comme son supérieur.



Les jeunes doivent être soumis à leurs aumôniers.

Or, qui peut et doit veiller sur les jeunes catholiques et les soutenir ? Evidemment l'aumônier, qui, s'il sait manoeuvrer le gouvernail avec fermeté et avec tact, verra difficilement son Association aller à la dérive, d'autant plus que les dirigeants laïques sont eux-mêmes désireux et heureux d'être opportunément éclairés et guidés. Il faut spécialement recommander que rien ne soit donné à imprimer sur le plan paroissial, diocésain et national sans que l'aumônier ne l'ait tout d'abord examiné. Si les jeunes ont des idées claires, des convictions profondes, une volonté forte et docile, vous pourrez d'autant plus efficace-


AUMONIERS DE JEUNESSE CATHOLIQUE

ment leur désigner les grandes tâches qui les attendent dans la vie.

Il faut favoriser l'éveil des vocations sacerdotales.

Certains d'entre eux, un jour, pourront être des prêtres comme vous, des ministres de Dieu, des médiateurs entre Dieu et les hommes. Parlez-leur avec persuasion et avec chaleur des grandeurs du sacerdoce. Dites que jamais comme aujourd'hui, la moisson n'a été aussi abondante. Mais les ouvriers sont peu nombreux et, par conséquent, dans l'impossibilité d'accourir partout où leur présence est ardemment réclamée.



De même il faut les préparer au mariage.

D'autres jeunes — l'immense majorité — sont appelés par Dieu à être ses coopérateurs dans la procréation de nouvelles vies. Faites-leur connaître la beauté de l'amour chrétien ; et pour les préparer à la formation d'une famille, honnête et heureuse, faites-leur apprécier les joies d'une pureté sans tache.



Tous doivent être enflammés par la charité.

Enfin, il est un but vers lequel tous les jeunes doivent tendre, quelle que soit leur vocation spécifique. L'heure présente est vraiment l'heure de l'Evangile, depuis qu'ont fait faillite ou sont sur le point de le faire des systèmes et doctrines qui avaient voulu se passer de Dieu. Partout, il faut des jeunes d'une foi intègre, prêts à renoncer à la médiocrité, à sortir de l'équivoque, s'ils y étaient jamais tombés ; des jeunes qui désirent la vie divine et la désirent de façon abondante ; des jeunes qui, en étudiant et travaillant, en parlant, priant et souffrant, aient dans le coeur — comme une flamme qui les brûle — l'amour passionné de Jésus, l'amour des âmes.




ENSEIGNEMENT COMMERCIAL



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ALLOCUTION A LA SOCIÉTÉ INTERNATIONALE POUR L'ENSEIGNEMENT COMMERCIAL

(g septembre 1953) 1






Nous vous souhaitons la bienvenue chez Nous et, de tout coeur, Nous saluons en vous les représentants d'une profession honorable, celle du commerçant.

Les relations entre l'Eglise et le commerçant sont assurément aussi vieilles que l'Eglise elle-même. Les routes, sur lesquelles les premiers messagers de l'Evangile, les Apôtres, partirent à la conquête du monde, celles que parcourut S. Paul dans les voyages que l'on retrace si volontiers d'après les Actes des Apôtres, n'étaient pas seulement les routes des légions et des fonctionnaires romains, mais aussi celles du marchand et du commerce mondial. Les choses en sont restées comme aux origines de l'Eglise ; ainsi en était-il au XIIIe siècle sur les routes qui traversaient l'empire gigantesque de Gengis Khan et de ses fils ; de même au XVIe, quand François-Xavier, le hardi missionnaire, s'aventurait avec le commerçant audacieux sur les voies maritimes de l'Asie orientale jusqu'aux côtes du Japon et aux portes de la Chine ; ainsi de nos jours encore sur le continent noir : le pionnier du commerce mondial et le pionnier de la foi catholique se sont toujours rencontrés sur les mêmes chemins. Leurs mobiles pouvaient être très différents, mais l'esprit d'universalité, la conviction de l'égalité et de l'unité des hommes sont communs à l'Eglise et au marchand. L'histoire du commerce, surtout des foires, en fournit un précieux témoignage.

Ce qui a mis l'Eglise en relation étroite avec la classe des commerçants, ce fut son souci permanent de la haute valeur morale de cette profession. Vous penserez peut-être, en entendant ces mots, à l'histoire de la législation contre l'usure, et vous le pouvez, certes. Quelles que soient les critiques adressées à la position de l'Eglise, un point ne peut être passé sous silence : il s'agissait ici d'assurer une véritable activité commerciale, afin de procurer le mieux possible aux hommes les biens et les services matériels. Qu'une prestation réelle réponde au gain du marchand, voilà le souci de l'Eglise et de ses moralistes, et non, comme on l'a affirmé à tort, une aversion en quelque sorte innée envers le commerce.

Cette préoccupation n'est-elle pas opportune de nos jours encore ? La profession de négociant et l'estime qu'on lui porte ne dépendent-elles pas du fait que Nous pourrions formuler ainsi : il rend un vrai service à un vrai client ? Un service véritable donc, à un vrai client, c'est-à-dire à un client possédant un pouvoir d'achat réel, qu'il engage pour des besoins réels. Les tentations contre ce principe de morale professionnelle sont aujourd'hui particulièrement fortes : pouvoir d'achat falsifié, besoins fomentés artificiellement, marchés devenus démesurés, étalons monétaires instables, désordre dans les relations entre l'Etat, la politique et l'économie, font que l'attrait de la spéculation malsaine menace les fondements solides du commerce. Le service véritable au client véritable en souffre ; et la profession du commerçant n'est pas la dernière à subir le préjudice : elle est atteinte dans ses bases morales et perd l'estime des gens.

Puisse donc la pensée d'un vrai service à rendre à de vrais clients pénétrer vos efforts de formation. Votre profession exige certes aujourd'hui plus que jamais des connaissances économiques, techniques, linguistiques, et de nombreuses qualités : sens de l'organisation, zèle, énergie et courage pour oser. Mais plus importante encore est l'exigence fondamentale : une haute conception, appuyée sur les principes moraux, de la profession de négociant et de sa fonction dans l'économie nationale. Aussi la formation commerciale ne peut être, aujourd'hui moins que jamais, un apprentissage technique unilatéral ; elle doit tenir le regard ouvert sur l'ensemble des valeurs humaines et se proposer avant tout comme but d'amener à maturité des caractères doués de solidité morale.

Voilà ce que Nous croyions devoir vous dire et ce que Nous vous souhaitons de tout coeur. Daigne le Dieu Tout-Puissant vous bénir tous personnellement et toute votre profession.




ALLOCUTION A L'INSTITUT INTERNATIONAL DE STATISTIQUE

(10 septembre 1953) 1



La vingt-huitième session de cet Institut ayant eu lieu à Rome, le Pape reçut en audience les participants et leur parla en ces termes.

Vous n'ignorez pas, Messieurs, combien Nous accueillons toujours avec plaisir les participants de grands Congrès scientifiques qui, après avoir achevé leurs travaux, viennent Nous rendre visite.

Voici deux ans, Nous recevions le personnel et les dirigeants de l'Institut Central italien de Statistique, qui célébrait alors le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation 2. A présent, ce sont des spécialistes venus de toutes les parties du monde pour participer à la vingt-huitième Session de l'Institut International de Statistique, que nous voyons groupés autour de Nous. Aussi saisissons-Nous volontiers cette occasion pour vous dire l'intérêt que Nous portons à vos activités.

1 D'après le texte français de l'Osservatore Romano du 12 septembre 1953.

2 Cf. Documents Pontificaux 1951, p. i72.




Il n'est pas besoin d'une longue réflexion pour apercevoir la signification de votre Congrès, auquel les personnalités les plus hautes de la nation ont accordé leur patronage. Il suffit de parcourir la liste des participants et celle, extrêmement variée, des sujets proposés à vos discussions pour juger de l'ampleur de vos débats et de leur importance. Sans doute l'intention des organisateurs est-elle de contribuer à l'avancement des recherches sur les différents thèmes qu'ils inscrivent au programme. Chaque auteur tient en effet à apporter pour la matière qui le concerne une contribution nouvelle et intéressante, et les auditeurs trouvent dans le rapprochement des points de vue et des méthodes une stimulation énergique de l'intérêt.

Mais il y a plus encore. Les rencontres de ce genre ménagent entre les spécialistes des différentes nations des contacts occasionnels souvent très féconds. Après avoir écouté les conférences, on échange des idées, on parle de ses travaux, et à l'occasion des thèmes proposés on évoque encore bien d'autres aspects de la recherche théorique ou d'autres possibilités d'application pratique.

Une branche comme la vôtre aux modalités si diverses, aux ramifications innombrables, tire donc de ces réunions un profit bien plus tangible que beaucoup d'autres disciplines. Nous souhaiterions y contribuer pour Notre part, en vous proposant quelques considérations, par lesquelles Nous voudrions souligner certains aspects de la portée humaine, sociale et morale de vos activités et vous inciter par là à vous y adonner avec plus de zèle encore et de désintéressement.

Les sages de l'antiquité s'étonnaient déjà, à juste titre, de la puissance inventive de l'esprit humain. Plus encore de nos jours, on admire le perfectionnement et l'adaptation incessante des méthodes utilisées par l'homme pour connaître le monde où il se meut. Or l'acte de connaissance consiste essentiellement à ramener à l'unité de l'esprit la multiplicité du réel, à découvrir dans la complexité d'un donné les éléments permanents qui l'expliquent et rendent compte de son ordonnance, à exprimer ensuite en formules synthétiques les lois qui gouvernent les faits. Le domaine des sciences naturelles, où règne le déterminisme de la matière, offre un champ approprié à cette activité de l'intelligence et se prête plus aisément à l'élaboration de règles précises.

Mais voici que de nos jours, sans cesser pour autant d'étudier la nature, on se tourne de plus en plus vers les sciences de l'homme et, en particulier, vers celles qui prennent pour objet la société humaine. Ici, étant donné l'intervention de causes personnelles et libres, un grand nombre de faits échappent aux prises de l'analyse mathématique classique et semblent défier toute tentative d'explication rationnelle et systématique. Que l'on songe, par exemple, aux questions de démographie : mouvements de populations, mariages, natalité et décès. Par ailleurs, le développement des organismes de protection sociale et des




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institutions culturelles présuppose une analyse aussi précise que possible des groupes sociaux auxquels ces institutions s'adressent, et de leurs comportements.

La statistique vient ici apporter son concours : grâce à ses méthodes propres et sans cesse perfectionnées, elle aborde les faits sociaux les plus divers, discerne leurs composantes, établit leur importance respective, leur dépendance réciproque. Dès la fin du siècle dernier, des esprits pénétrants soupçonnèrent les développements futurs de cette technique et se rendirent compte que son efficacité dépendait en bonne partie de l'étendue et de l'uniformité de son application : dès 1885 était fondé l'Institut International de Statistique, qui peut se glorifier d'être l'une des plus anciennes organisations scientifiques internationales. A ton-ceux qui étudient les faits économiques et sociaux, elle a procuré et continue à procurer un outil indispensable et dont le champ d'action va chaque jour croissant. Ne fut-il pas mis en oeuvre avec bonheur ces dernières années pour l'étude des problèmes de la foi et de la pratique religieuse ? Pour ce qui regarde l'Eglise catholique, elle possède en certains pays un Centre propre de Statistique ecclésiastique.

La première partie de votre programme est consacrée à l'étude des applications de la statistique aux problèmes de la productivité dans l'industrie. Après les destructions de la seconde guerre mondiale et ses ravages économiques, cette question préoccupe, peut-on dire, tous les pays. Nous espérons avec vous que les progrès de vos recherches entraîneront de très heureuses conséquences dans les conditions d'existence des peuples. L'effort des chefs d'entreprise et des travailleurs en sera valorisé, leur apport dans la production mieux défini, et seront augmentés les avantages pour les uns comme pour les autres. Ce résultat à lui seul laisse entrevoir quelles répercussions sociales vos travaux peuvent susciter.

Mais au fur et à mesure que la statistique prouve son utilité et s'impose dans les domaines les plus divers, se révèlent les difficultés de son utilisation correcte et les écueils auxquels s'exposent ceux qui la manient au hasard. Et d'abord combien il est délicat de fixer exactement le fait précis qui servira de base aux recherches, d'isoler les différents facteurs dont on veut examiner le rôle causal ! C'est ici que l'on éprouve les qualités professionnelles du statisticien et le besoin de méthodes précises. Vous avez donc raison de vous appliquer à leur amélioration, de stimuler les organismes qui se chargent de les faire connaître, d'en promouvoir l'étude et l'enseignement. Mais comme la signification des résultats dépend en bonne part de l'extension de la recherche, il importe que les équipes de statisticiens réalisent entre elles une vraie collaboration et adoptent des procédés identiques. Il n'est déjà pas facile d'assurer la cohésion interne des résultats obtenus pour un seul chercheur ; à plus forte raison donc quand il s'agit de travaux poursuivis sur des chemins divergents.

En outre, il apparaît aisément que l'application de la statistique à l'examen des questions économiques et sociales implique autre chose qu'une certaine habileté mathématique ; elle requiert aussi de la connaissance de l'homme, de sa nature spirituelle et de ses réflexes psychologiques. En effet, si l'intervention du statisticien se justifie déjà lorsque le hasard ou des éléments impondérables rendent ardue l'explication d'un phénomène par ses causes, elle est tout particulièrement indiquée lorsque l'indétermination qu'il faut lever dépend du facteur humain, c'est-à-dire d'un faisceau d'idées, d'affections, d'émotions différentes suivant les individus et même en évolution constante chez le même sujet. Après avoir recueilli les données, il est donc essentiel de savoir les interpréter correctement, de restituer leur véritable valeur à des chiffres par eux-mêmes inexpressifs. Il faut par un effort de pensée les replacer dans le contexte vivant, d'où ils sortent et dont ils ne traduisent qu'un seul aspect. Cette nécessité s'impose à la statistique, parce que, comme Nous venons de le dire, dans les faits sociaux, la libre décision de l'homme et ses sentiments ont une grande part. Qu'on songe, par exemple, aux fluctuations de valeur d'une marchandise sous l'influence d'un optimisme collectif ou d'une psychose d'angoisse provoquée par les événements internationaux.

Lorsque le statisticien s'efforce d'exprimer en quantités mathématiques un ensemble de phénomènes où il entre une part de liberté, sa grande tentation sera de méconnaître cette liberté et d'attribuer aux faits sociaux un déterminisme intégral qu'ils n'ont point, mais que présupposent ses calculs en vertu de leur principe méthodologique. Il y a là un danger réel sur lequel Nous voulons attirer votre attention. La « loi du grand nombre » ne prouve rien contre la liberté du vouloir des individus.

Si la statistique demande une certaine connaissance préalable de la psychologie humaine, elle apporte aussi à l'étude de cette

même psychologie des éléments précieux. Dans leur sécheresse et leur dépouillement, les chiffres revêtent parfois une rare éloquence. Ils rendent tangibles des situations susceptibles d'échapper même à un bon observateur. De grandes misères humaines apparaissent parfois brusquement avec tout le relief de leurs données lamentables, que seule leur répartition sur un territoire étendu ne permettrait pas d'envisager dans leurs véritables dimensions. En même temps que par des sondages successifs la statistique fait saillir certains traits de la vie sociale, elle nous révèle mieux le visage de l'individu. Certaines tendances à peine ébauchées, de légères déficiences morales, ou même des besoins matériels et spirituels, se manifestent plus aisément dans une enquête à grande échelle.

Si vous contribuez largement à l'étude de la société actuelle dont l'évolution rapide appelle un incessant travail de mise au point et de prospection, les grands problèmes internationaux profiteront aussi de l'application de vos méthodes. En particulier on voit maintenant des peuples entiers accéder subitement à la culture, réclamer avec instance une amélioration importante de leurs conditions de vie matérielle et intellectuelle. Les organismes qui se préoccupent de les aider ont besoin de renseignements, qui leur permettent d'envisager les données exactes de la question. Ici encore la statistique intervient pour orienter les efforts, et par là aussi vous accomplissez une oeuvre, dont Nous Nous plaisons à souligner la portée.

Il est un point sur lequel Nous voudrions encore insister, parce qu'il conditionne, peut-on dire, tout le reste de vos travaux, puisque la statistique entend fournir des renseignements aussi exacts que possible, dans les limites de ses méthodes propres, on attend de celui qui la pratique, outre la compétence professionnelle, dont Nous parlions tantôt, une loyauté et une sincérité au-dessus de tout soupçon. Il ne sert à rien de perfectionner ses méthodes, si elles ne doivent en fin de compte servir qu'à tromper plus efficacement le public. Or la tentation est grande, lorsqu'on désire appuyer une thèse, d'infléchir les résultats dans tel ou tel sens, de dissimuler la vérité, ou même de falsifier à des fins de lucre ou de propagande des résultats gênants ou accusateurs. Vous vous garderez bien de céder à cette tentation et d'avilir ainsi votre profession. A l'amour de la vérité, qui est l'âme du labeur scientifique, vous unirez la droiture de conscience, qui rejette toute compromission, et qui — pour le dire encore une fois - distingue nettement les données statistiques et les conséquences que l'on en déduit.

La multitude des applications possibles de la statistique, le rôle qu'elle est appelée à jouer dans le plan international justifient votre souci de la promouvoir efficacement. Conscients des services que vous pouvez rendre, poursuivez avec courage votre tâche souvent ardue. Puisse votre Institut étendre davantage son champ d'action et son rayonnement scientifique pour le plus grand profit de vos pays respectifs et des peuples en voie d'évolution, qu'il aidera à progresser. Nous vous le souhaitons de tout coeur en même temps que Nous appelons sur vous, sur vos familles, et vos collaborateurs les faveurs et la protection de la divine Providence.


ALLOCUTION AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS DE MICROBIOLOGIE

(13 septembre 1953) 1






Le sixième Congrès International de Microbiologie se tenant à Rome, Pape reçut en audience les Congressistes et leur dit :

En ce mois de septembre si propice aux Congrès scientifiques, Vous avez voulu, vous aussi, Messieurs, tenir à Rome votre sixième Congrès International de Microbiologie, organisé en actions et « symposia » d'une manière aussi vaste que soigneuse, et venir, à cette occasion, Nous rendre visite. Nous sommes particulièrement sensible à votre démarche, car, vous le savez, Nous ne ménageons pas Notre estime aux hommes de science et, en général, à tous ceux qui consacrent leurs forces aux idéals qui ennoblissent l'humanité.



Le Pape signale que les microbes sont souvent meurtriers.

Si l'on résume habituellement l'histoire de l'homme en une succession de guerres qui tuent sans pitié et souvent hélas ! sans raison, il est d'autres batailles non moins meurtrières, plus ardues à mener et plus sournoises, celles qui se livrent contre des ennemis invisibles, les infiniment petits, les microbes. Un ennemi d'apparence bien inoffensive cependant, dont les dimensions varient de quelques millièmes à quelques millionièmes de millimètre, mais doté du pouvoir de se multiplier avec une rapidité prodigieuse et d'élaborer de redoutables toxines, qui empoisonnent et souvent détruisent l'organisme qui s'est laissé envahir.

Les épidémies d'autrefois étaient catastrophiques.

Saura-t-on jamais ce qu'était aux époques antérieures la terreur des malheureux, sur qui s'abattaient les épidémies ; des villes, des pays se dépeuplaient en quelques semaines, faute d'un remède capable d'arrêter le mal en neutralisant sa cause. L'un de ces fléaux, le typhus exanthématique, dont les victimes sont comptées par millions, semblait si intimement lié au sort de l'humanité qu'on lui a donné le nom d'« historique ». Déjà dans l'antiquité, l'historien de la guerre du Péloponèse, Thucydide, a tracé de la « peste d'Athènes » une description fameuse et tragique dans sa précision. Mais il a suffi pour tracer la voie à des mesures prophylactiques efficaces que Charles Nicolle découvre quel insecte transmettait le microbe responsable. Depuis lors la pratique systématique de la désinfection a supprimé l'une des conséquences les plus meurtrières qu'entraînaient presque inévitablement les guerres du moyen âge et des temps modernes.

Aujourd'hui, on lutte efficacement contre les épidémies.

A présent, peste, typhus, choléra, variole ne sont presque plus, dans les pays d'Occident, du moins, que des noms sur lesquels plane encore un sentiment d'effroi, le souvenir de catastrophes lointaines et celui des héros qui n'ont pas hésité à exposer et à donner leur vie pour venir au secours des infortunés. Aujourd'hui, on connaît les agents de ces maladies, on sait comment les empêcher de nuire, et surtout comment prévenir leur invasion. De vastes laboratoires, dotés d'équipements modernes, fabriquent en abondance vaccins et serums qui fourniront à l'organisme le moyen de lutter efficacement contre l'infection. Au XIXe siècle déjà, mais surtout ces dernières années, on a remporté aussi des succès spectaculaires. Que de vies sauvées par l'emploi des antibiotiques, en particulier pendant la dernière guerre !

La microbiologie se glorifie donc avec raison d'avoir rendu des services éminents aux hommes, services tellement connus et appréciés qu'il n'est pas besoin de Nous y étendre plus longtemps.

Mais la science des microbes continue à passionner les savants.

Mais à cette utilité pratique, elle joint encore un intérêt scientifique des plus vifs. Pour le simple motif d'abord que

l'homme se passionne aisément pour tout ce qui concerne le mystère de la vie, et les microbes sont, en bien comme en mal, intimement liés à la nôtre. Et puis, au fur et à mesure que l'on étudie les êtres les plus élémentaires, on découvre avec stupeur que, sous leur simplicité apparente, ils renferment encore une prodigieuse complexité et posent des problèmes, dont la difficulté stimule le chercheur et aiguise sa curiosité.



Pie XII résume les grandes étapes de la microbiologie.

Histoire captivante que celle de votre science ! L'existence des microbes est affirmée au XVIe siècle par quelques précurseurs et prouvée au XVIIe par le naturaliste Van Leeuwenhoek, qui pour la première fois utilise à cette fin le microscope. Mais ce n'est que depuis un peu plus de cent ans que l'on connaît leur rôle dans la genèse et la transmission des maladies infectieuses. En 1835, en effet, après vingt-cinq ans de recherches patientes sur une maladie du ver à soie, et grâce à l'application d'une méthode expérimentale rigoureuse, Augustin Bassi da Lodi démontrait clairement les propriétés pathogènes d'une cryptogame parasite. Depuis lors, une avance rapide jalonnée de découvertes célèbres et de noms illustres, comme ceux de Pasteur et de Koch, a permis à la microbiologie de se constituer en un corps de science imposant. Pourtant quelles recherches délicates et compliquées ! Il s'agit d'observer et de décrire les formes de la vie les plus ténues et les plus fugaces des êtres extrêmement rudimentaires parfois, dont les diverses fonctions s'exercent par des organes à peine différenciés. Après un siècle de travail, on est arrivé à une connaissance suffisante des micro-organismes et de leurs caractéristiques morphologiques et fonctionnelles. Cependant, malgré les progrès des instruments d'optique, malgré le microscope électronique, dont les grossissements vont jusqu'à cinquante mille fois et permettent de photographier les virus les plus petits, que de points encore obscurs, que d'inconnu encore au sujet de la structure des microbes, de leur composition chimique, de leurs variations, de la manière dont elles exercent leur pouvoir pathogène !



Cette science met en contact le savant avec des êtres perfectionnés.

On doit s'émerveiller cependant devant l'ingéniosité des moyens d'investigation : le choix et la composition des terrains de culture, les méthodes d'isolement, les techniques de coloration, l'expérimentation sur l'animal. Pour chacun de ces micro-organismes, il a fallu employer des procédés adéquats, observer leur comportement, l'évolution des souches, car ces êtres vivants se modifient, acquièrent de nouvelles propriétés, développent devant les attaques dont ils sont l'objet, de nouveaux moyens de défense : on connaît bien les cas de résistance aux sulfamides et aux antibiotiques. Les ressources propres à la vie apparaissent ici de façon encore plus frappante que chez des êtres supérieurs. Ne faut-il pas souligner la propriété de certaines espèces bactériennes qui, pour assurer leur reproduction, forment des spores revêtues d'une épaisse membrane et se rendent par là capables de résister aux agents externes physiques et chimiques, à la dessication, à la lumière solaire, aux températures élevées.

Récemment, on a découvert les virus filtrants.

L'une des plus intéressantes conquêtes de la microbiologie, où se sont déployées toutes les ressources de cette science, est certainement la découverte et l'étude des virus filtrables. Les maladies qu'ils provoquent ont pu être combattues avant que l'on connaisse leur nature exacte. Jenner et Pasteur ignoraient que la variole et la rage fussent différentes fondamentalement d'autres maladies infectieuses. Mais depuis le début du siècle, des recherches sur la filtrabilité de ces germes ont permis de déterminer leur taille et, grâce à l'emploi de techniques variées, comme la centrifugation, la polarisation rotatoire, la diffraction aux rayons X, d'acquérir des données plus précises sur leur forme. En 1935, on découvrait, non sans étonnement, un virus sous forme de produit chimique pur et cristallisable ; ainsi surgissait la question difficile de la nature des virus. Après que certaines théories eurent tenté de les assimiler à des molécules géantes de nucléo-protéine, le microscope électronique permit enfin de les voir et d'observer chez les plus gros d'entre eux certains détails de structure qui firent évoluer les théories vers des positions plus nuancées. S'agit-il d'êtres possédant une vie rudimentaire, réduite à l'extrême et dotés de la seule fonction de reproduction ? Ont-ils une origine indépendante, ou sont-ils des formes filtrables dérivées d'organismes cellulaires ? Questions dont l'étude est sans doute réservée aux spécialistes, mais dont l'intérêt scientifique n'échappe pas aux esprits cultivés, et qui même, occasionnellement intéressent le grand public.

Les applications de la microbiologie sont nombreuses.

A ce propos, Nous Nous plaisons à mentionner expressément la microbiologie appliquée à l'agriculture, la microbiologie industrielle et des fermentations et la microbiologie marine, elles aussi admirables conquêtes de l'activité humaine pour le progrès scientifique et industriel.



Les microbiologistes doivent être doués de grandes qualités.

Les aspects de la microbiologie, que Nous venons de parcourir rapidement, mettent en relief mieux que de longues considérations les qualités intellectuelles et morales requises de ceux qui s'y consacrent et parmi lesquelles Nous soulignerons volontiers la ténacité. Qui dira le courage et la persévérance du savant appliqué durant des dizaines d'années à une même recherche, se heurtant à d'invisibles obstacles, épuisant ses ressources à l'invention de nouveaux procédés d'investigation plus précis et plus rapides, à l'affût du détail infime qui renferme la clef du problème et semble se jouer de ses ruses les plus raffinées. Tous les grands savants l'ont éprouvé et plus d'un l'a répété avec force : telle ou telle réussite est le fruit de longs efforts systématiques et d'une infinie patience. Si le hasard vient parfois avancer l'heure de la découverte, il n'en est jamais qu'un facteur tout à fait secondaire car il ne suffit pas de voir, il faut encore comprendre la portée du phénomène observé et en tirer tout le parti possible. Aussi, soucieux des développements ultérieurs de votre science, et des services précieux qu'elle peut encore rendre aux hommes, vous ne céderez pas aux tentations de facilité, à la fatigue, au découragement. Il est incontestablement plus aisé d'affirmer sans preuves suffisantes, que d'avouer l'état hypothétique de telle connaissance ou d'organiser à grand-peine une expérience décisive.

Vous saurez aussi accepter la vérité d'où qu'elle vienne, même si elle condamne vos propres hypothèses. La modestie du vrai savant ne manque jamais de susciter l'admiration et garantit plus que beaucoup d'autres facteurs le succès de son travail. Cette soumission au réel le préservera de l'étroitesse d'esprit affligeante chez un homme consacré aux travaux intellectuels, et lui permettra d'accepter les limites de sa spécialité, et par le fait même de les dépasser.

La vision du monde vivant donne une idée de la perfection de Dieu.

Enfin, il n'est pas possible d'étudier attentivement la nature sans découvrir sans cesse dans sa fécondité inépuisable, dans la complexité et la délicatesse des êtres même les plus humbles, dans l'ordonnance totale des différentes espèces végétales et animales et leur relation à l'homme, un reflet, voilé sans doute, mais toujours perceptible de la perfection du Créateur.



Dieu bénira les efforts des savants de bonne volonté.

Dieu, source de tout existence, se dérobe aux sens, mais il faut aller vers Lui par une démarche de l'intelligence et du coeur. Vous avez la joie de scruter de près son oeuvre, mais surtout de devenir les collaborateurs de sa Providence paternelle. A côté de ses fins intellectuelles, en effet, votre science est ordonnée, comme Nous l'avons montré, à la sauvegarde de la vie humaine. Que le souvenir de ces inestimables bienfaits, de tant d'hommes préservés de la maladie ou arrachés à la mort, vous soit un stimulant dans l'austérité de vos occupations quotidiennes. Vous y trouverez le courage inlassable qui va de l'avant malgré les échecs et les désillusions. De grands progrès restent à accomplir, des découvertes nouvelles éclaireront mieux le mode d'action des germes pathogènes et permettront de les combattre avec plus de succès encore, sans parler des applications importantes de ces acquisitions scientifiques dans le monde industriel et agraire. Les conquêtes de l'avenir apporteront, Nous osons l'espérer, des résultats aussi lourds de conséquence que ceux dont vous pouvez vous réjouir à présent.

Daigne l'Auteur de toute vie, vous donner avec l'intelligence profonde de son oeuvre, le désir d'apporter une aide toujours plus appréciée à tant de souffrances humaines. Qu'il bénisse vos personnes, vos familles, vos collaborateurs et tous ceux qui vous sont chers.










Pie XII 1953 - AUX PARTICIPANTS DU PREMIER CONGRES DE GÉNÉTIQUE MÉDICALE