Pie XII 1954 - RADIOMESSAGE AUX MALADES


LETTRE A L'ÉPISCOPAT ALLEMAND

(15 février 1954) 1


1 D'après le texte allemand de la Herder Korrespondenz de juin 1954 ; traduction française de la Documentation Catholique, t. LI, c. 1231.


Tous les ans les catholiques d'Allemagne, par la plume de leurs évêques envoient au Pape leurs voeux de Noël et de Nouvel An. C'est en réponse à ces voeux que Pie XII écrit :

Vous Nous avez, chers fils et Vénérables Frères, envoyé à nouveau en votre nom et en celui de votre clergé et de vos fidèles, vos voeux sincères à l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An. C'est ainsi que Nous reçûmes de l'épiscopat allemand l'expression fidèle de son dévouement religieux au représentant du Christ et de son union intime avec Lui. Vos catholiques partagent ce sentiment. Le peuple est très attaché au Pape, lisons-Nous dans une lettre ; et dans une autre : le diocèse entier désire porter avec le Pape son fardeau. Ces deux réflexions Nous ont grandement consolé et elles Nous ont rappelé la profonde affection que Nous voyons exprimée, lors des audiences générales, dans les yeux des pèlerins de langue allemande et dans leurs acclamations.

Nous répondons de tout coeur au salut de vous tous. Chaque jour Nous pensons à vos soucis au Mémento de la sainte messe. Nous ne cessons pas d'espérer que la Providence divine soutiendra les efforts de bonne entente déployés en ce moment sur le sol allemand et qui tiennent le monde en haleine, et qu'ils amèneront à un résultat qui favorisera une paix générale et le bien de votre pays.

Pie XII fait allusion aux nombreux mariages mixtes.

Nous ne Nous lasserons pas d'espérer que la connaissance de Jésus-Christ et de la seule Eglise véritable, dans laquelle il continue à vivre, s'accroîtra dans votre peuple ; que les enfants de l'Eglise convaincus de leur foi et fiers de leur Mère, seront prêts à lutter pour l'une et pour l'autre ; que les enfants de l'Eglise qui ont conclu des mariages mixtes ou qui sont sur le point d'en conclure, non seulement ne se laisseront pas éloigner d'elle, mais que, par leur fermeté et par leurs prières, ils rapprocheront de l'Eglise ceux qui en sont séparés ou les lui gagneront entièrement. Les besoins indicibles de l'Eglise dans les régions éloignées qui s'étendent jusqu'en Asie orientale (c'est un avertissement adressé à tous d'être conscients de la gravité de cette heure), de même que la forte vague portant les hommes vers l'Eglise, qui existe dans de grands pays, pouvant être comparés au point de vue religieux à l'Allemagne, Nous incitent, chers fils et Vénérables Frères, à vous exprimer cet espoir.



bilan de l'activité catholique.

Nous vous remercions ensuite de la joie que vos communications concernant le développement extérieur et intérieur de la vie de l'Eglise Nous ont procurée : la création d'églises, de jardins d'enfants, de Foyers des jeunes et particulièrement de logements familiaux, continue à Nous réjouir. L'archevêché de Paderborn espère reconstruire au cours de cette année les dernières de ses 387 églises détruites. Hildesheim a pu célébrer de nouveau la Fête-Dieu dans sa cathédrale reconstruite. Nous approuvons tout particulièrement que les diocèses de l'Ouest se soient empressés de venir généreusement en aide à ceux de la zone orientale et qu'ils désirent dans l'avenir faire encore davantage dans ce sens. Les congrès diocésains dans le Nord et dans le Sud ont renforcé la vie religieuse. Nous avons entendu parler des progrès de l'Action Catholique, d'un cours annuel de formation sociale pour les ouvriers, et de cours pour les assistants et assistantes laïques qui veulent s'adonner à l'apostolat. Le travail parmi la jeunesse rurale porte ses fruits, comme le Congrès religieux d'Altôtting l'a particulièrement montré. L'intégration religieuse et économique des expulsés progresse favorablement dans son ensemble. Un évêque de la Diaspora, dont le diocèse a été mis en son temps, par l'affluence des expulsés de l'Est, en face de problèmes presque insolubles, a communiqué qu'actuellement l'assistance à la messe et les communions se sont accrues presque chaque année depuis la fin de la guerre et que le nombre de ceux qui s'éloignent de l'Eglise est près d'être compensé par ceux qui reviennent à elle. Egalement, le centenaire du bienheureux évêque Bernard d'Hildesheim fut une fête réconfortante ; de même les fêtes de Spire en l'honneur du grand saint Bernard de Clairvaux et les autres manifestations de ce genre prouvent que de puissantes forces religieuses agissent pour unir le peuple dans la commune foi catholique. Quand on pense à ce qui est accompli dans le domaine des oeuvres de charité chrétienne — une louange spéciale fut exprimée dans vos lettres pour l'unification de l'assistance aux femmes, jeunes filles et jeunes gens — et combien de fidélité héroïque l'Eglise trouve parmi vos croyants, on voudrait alors donner raison au Vénérable Frère qui écrit que « même un pessimiste » devrait être aujourd'hui rempli de grandes espérances.

Les soucis du recrutement sacerdotal.

Mais cela ne signifie pas qu'il ne subsiste pas de lourds soucis. Nous entendons certains d'entre vous parler des demandes provenant des évêques allemands qui « s'entassent comme des montagnes ». C'est très souvent que Nous rencontrons dans vos lettres des plaintes au sujet du manque de prêtres et de la diminution des vocations religieuses. Et par vocations religieuses, on entend aussi les vocations féminines ! Mais il est certain que chez vous le manque de prêtres est loin d'atteindre les proportions alarmantes que l'on constate dans des régions très étendues du continent occidental. Il est évident cependant qu'il peut donner à réfléchir aussi chez vous, car, abstraction faite des autres raisons, ce problème, chez vous comme dans de nombreux autres pays, est lié à la diminution des naissances, c'est-à-dire à une circonstance qui ne pourrait être changée que difficilement et à la suite d'une longue évolution. Pourtant, parmi vos diocèses, certains connaissent de nouveau une efflorescence de vocations sacerdotales.

Le concordat et l'école.

Il reste encore les soucis de l'école catholique. Il est vrai que Nous avons appris avec une grande satisfaction que dans le Land de Rhénanie-Palatinat, les articles de la Constitution concernant l'école et un décret correspondant donnent aux parents catholiques le droit de mettre leurs enfants dans une école de leur religion, non seulement en théorie et dans l'attente d'une prochaine loi sur l'école, mais immédiatement et effectivement. Nous savons de même que le tribunal administratif du Land, par une décision dans un différend sur un point de la Constitution, a confirmé et renforcé ce droit, de sorte que la législation scolaire se trouve en accord avec l'article 23 du Concordat, dont l'application se déduit de l'article 123, § 1 et 2 de la Constitution, et « dont le caractère obligatoire », selon les termes même de ce jugement « a été reconnu par le gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat par une déclaration expresse du premier ministre au représentant du Vatican ». Pourtant, Nous lisons en même temps, que, dans un autre Land, tous les efforts en faveur des écoles catholiques dans les endroits où selon la loi en vigueur et selon le Concordat elles pouvaient être exigées, furent vains au cours de l'année passée ; et Nous apprenons, tandis que Nous écrivons ces lignes, que le projet d'une nouvelle loi scolaire dans le Land dont il s'agit est entièrement en opposition avec l'article 23 du Concordat.


Nécessité de la formation d'enseignants catholiques.

Nous estimons que Nous devons profiter de cette occasion pour vous renouveler Notre exhortation à défendre énergique-ment la formation des enseignants catholiques et à n'accepter de bon gré aucune brèche qui pourrait y être faite. Réclamez-vous nettement des règles de la véritable démocratie qui se trouvent dans les questions de l'école (de même que du mariage civil) tout à fait de votre côté : ces règles exigent qu'on ait de la considération pour les convictions et la volonté des éducateurs. Or, les parents qui choisissent l'école catholique s'attendent avant tout à y trouver un enseignant qui serait un catholique convaincu. Mais il ne peut l'être que s'il possède une éducation et une formation exclusivement catholiques. Il n'est pas nécessaire de vous le dire, car vous avez sur ce point une riche expérience. Mais Nous pouvons vous le confirmer par ce que l'on constate partout et sur tous les continents.



Soms le signe de l'Année Mariale.

Les lettres que vous Nous avez adressées sont centrées sur l'Année Mariale qui a commencé le 8 décembre 1953. Nous lisons également dans vos rapports, au sujet des fêtes ayant eu lieu à l'occasion de son ouverture dans les villes et dans les lieux où Nous avons séjourné jadis et dont Nous évoquons avec joie le souvenir, que la proclamation de l'Année Mariale à l'occasion du centenaire de la définition de l'Immaculée Conception répondait parfaitement à l'attente et aux sentiments du peuple. Nous voudrions à cette occasion que le sens de cette année jubilaire ne s'exprime pas tellement par des manifestations extérieures ; ce qui a été avant tout envisagé c'était, bien plus, que la vénération de la Mère de Dieu stimule la prière et la vie vertueuse et que les grands soucis de l'Eglise et de son apostolat en reçoivent une aide puissante. Puissent vos prêtres, inspirés par un amour profond pour Marie, venant du coeur, guider le peuple croyant, ou tout au moins l'égaler, mais en aucun cas lui être inférieur.



is tâches.

Si Nous Nous permettons de vous donner un conseil, chers fils et Vénérables Frères, Nous vous recommanderons alors, après avoir lu vos lettres, un triple but à poursuivre dans vos diocèses, au cours de l'Année Mariale : le salut des familles chrétiennes ; un nombre suffisant de bonnes vocations sacerdotales et religieuses ; les soucis de l'Eglise dans les pays gouvernés par les communistes. Un évêque écrit que dans son grand diocèse on consacre le chapelet quotidien à l'Eglise du silence dans l'Est. En effet, à l'intérieur de la zone bolchéviste-communiste, l'utilisation presque surhumainement raffinée des moyens techniques et légaux dont dispose le pouvoir arbitraire du gouvernement quand il désire détruire l'Eglise, fait que les persécutions dont elle est l'objet sont les plus dangereuses qui aient jamais été connues. C'est pourquoi les catholiques de ces régions fondent de grandes espérances sur l'aide qui leur vient, en cette année de grâce consacrée à la Mère de Dieu, de leurs frères et soeurs du monde libre.

Nous vous recommandons, chers fils et Vénérables Frères, ainsi que votre clergé et les fidèles qui vous sont confiés, à l'amour divin du Coeur du Rédempteur et Nous vous accordons en gage de cet amour, avec Notre bienveillance paternelle, Notre Bénédiction apostolique.












ALLOCUTION AUX CURÉS ET PRÉDICATEURS DE CARÊME DE ROME

(28 février 1954)1






Le Saint-Père étant souffrant depuis quelques jours, il ne put, suivant la tradition usuelle, prononcer son allocution aux curés et prédicateurs de Carême de Rome ; aussi le texte suivant fut-il distribué aux intéressés :

C'eût été pour Nous une très grande joie de vous admettre aujourd'hui en Notre présence — comme tant d'autres fois dans le passé — vous qui êtes certainement parmi les fils les plus proches de Notre coeur et en quelque sorte les plus chers ; Nous aurions voulu vous souhaiter de vive voix la bienvenue chers Curés de Rome, avec l'affection que vous connaissez, et saluer, en les bénissant eux aussi les prédicateurs qui durant le Carême répandront dans les églises de Rome la semence de la parole divine.

Mais puisque cette douce rencontre entre l'Evêque et ses infatigables collaborateurs n'est pas possible actuellement, Nous désirons que Notre parole vous arrive au moins par écrit. Elle est d'abord un remerciement paternel pour tout ce que vous faites afin que Notre ville de Rome resplendisse toujours plus comme un phare de lumière chrétienne. Nous savons avec quel zèle éclairé, avec quelle ténacité et quel esprit d'abnégation vous veillez à la préservation de la foi et des moeurs chez les fidèles, à leur perfection spirituelle ainsi qu'à la reconquête des enfants prodigues qui abandonnèrent la maison du Père et vivent maintenant dans la misère et la faim.

Pie XII se réjouit de ce qu'un réveil religieux se dessine à Rome en particulier dans la paroisse Sainte-Françoise Cabrini :

Nous savons également que l'on constate dans beaucoup de paroisses un réveil manifeste, et que certaines vivent déjà, par la grâce de Dieu, dans une atmosphère de mobilisation véritable et générale. Et comme les exemples encouragent ceux qui hésitent et entraînent ceux qui doutent, Nous aimons aujourd'hui encore, comme Nous l'avons déjà fait dans d'autres occasions, signaler en particulier une paroisse qui Nous semble s'acheminer résolument vers sa transformation en communauté chrétienne efficace et active, et devient comme une grande famille où les hommes, fils de Dieu, vivent entre eux comme des frères. N'y a-t-on pas, en effet, affronté et résolu le problème de la misère de telle manière que tous les pauvres y sont fraternellement secourus dans leurs besoins. Nous avons appris que dans cette paroisse, aucun malade pauvre ne demeure sans visite médicale, et qu'à cette fin, même des médecins éminents prêtent leur concours, heureux d'aider Jésus dans la personne de leurs frères malades. La douleur qui sous toutes ses formes frappe à chaque porte sans distinction d'âge ou de fortune, trouve des âmes promptes à accourir, pour qu'à personne ne manque le réconfort et l'aide convenable.

D'ailleurs, le problème de l'enseignement religieux aux enfants est réglé lui aussi, car, sur 1800, 200 seulement y échappent encore, et on espère qu'eux aussi ne tarderont pas à y venir ; au cercle d'hommes les seuls inscrits sont environ 600.

La vie de la grâce refleurit aussi avec force. Une campagne est en cours pour qu'on récite le Rosaire chaque soir dans toutes les familles, et les inscriptions à l'Apostolat de la Prière dépassent le millier. Il n'y a pas encore d'église, mais dans trois chapelles, on distribue tous les jours plusieurs centaines de communions, tandis qu'aux jours de fête plus de deux mille fidèles s'approchent de la Table eucharistique.

Une activité si fervente s'est déployée en un temps relativement court, et la paroisse Sainte-Françoise Cabrini doit sa renaissance chrétienne à l'ardeur avec laquelle les prêtres et les fidèles se sont mis au travail, en appliquant la méthode pratique et organique suggérée par « l'Aide Fraternelle Chrétienne ».

Mais de bonnes nouvelles parviennent aussi d'autres paroisses de la Ville et Nous voyons également entre elles une sainte rivalité.

En attendant, pour tout ce que vous faites, pour tout ce que vous ferez, encouragés et soutenus par ceux qui Nous représentent directement dans le diocèse de Rome, pour le réconfort et la joie que vous procurez et procurerez à Notre coeur, Nous voulons vous répéter et vous exprimer Notre paternelle satisfaction.
Toutefois il y a encore lieu d'insister sur le rôle de la paroisse :


Vous attendez toutefois de Nous avant de recevoir Notre Bénédiction, une parole d'encouragement et Nous ne pourrions vous renvoyer parmi vos fidèles sans vous l'avoir adressée en toute simplicité, telle qu'elle jaillit de Notre coeur. Vous savez et vous prêchez au peuple que l'Année Mariale fait espérer chez tous des efforts nouveaux et plus intenses dans le bien ; la Vierge Mère, que les paroisses romaines vénèrent tour à tour avec tant d'édification, dans son plus grand sanctuaire, attend que l'on fasse d'autres progrès dans le chemin de cette renaissance chrétienne intégrale à laquelle Nous vous appelons les premiers, chers curés de Rome, et qui est aujourd'hui sur le point de s'étendre à toute l'Italie grâce au zèle de ses Pasteurs.

Nous avons eu plusieurs fois l'occasion d'expliquer ce que Nous voudrions que fût la Paroisse dans cet esprit de ferveur renouvelée, et Nous ne voudrions pas répéter ici les suggestions et les règles qu'il convient de mettre en pratique graduellement et avec constance. Il y a plutôt un problème dont la solution vous préoccupe déjà certainement, parce qu'elle est plus urgente que jamais et ne pourrait laisser indifférent quiconque a reçu quelque responsabilité dans la vigne du Seigneur.



1. Et tout d'abord, il n'y a de salut qu'en Notre-Seigneur et dans Son unique Eglise :

Il n'y a pas de doute, chers fils, que la parole et l'action de l'Eglise, autrement dit la parole et l'action de Jésus-Christ, doivent pénétrer vraiment partout, pour vivifier toute chose et toute personne. Parce que c'est la volonté de Dieu, Maître absolu du monde, il faut reconnaître à l'Evangile de Jésus le rôle d'informer intégralement la pensée de l'homme et toute son activité théorique et pratique. On ne voit pas d'autre salut pour l'humanité que de reconstruire le monde dans l'esprit de Jésus-

Christ, Lui seul, en effet, est le Sauveur de l'individu, de la famille, de la société entière. Que les hommes responsables se convainquent de cette nécessité absolue ; car, en faisant abstraction de Dieu ou Le niant, ils feront surgir de nouvelles structures encore plus fragiles que les présentes.



2. Or quelle est la situation concrète des paroisses urbaines d'aujourd'hui 1

Avec cette certitude au coeur, jetez maintenant un regard, non plus sur le monde entier, mais sur la condition de certains centres urbains, sans en exclure Notre ville de Rome ; faites-le sans pessimisme, mais aussi en regardant les choses telles qu'elles sont. Réfléchissez avec Nous et demandez-vous pour combien de vos paroissiens, pour combien de familles demeurant sur le territoire de votre paroisse, Jésus est-il une réalité vivante ? Combien Le prient ? Combien se nourrissent de Lui ? Combien vivent de Lui et pour Lui ?

Tous, il est vrai, croient plus ou moins à quelque chose ; un très grand nombre ont été baptisés et ont fait généralement leur première communion ; ils ont célébré leur mariage à l'Eglise ; ils désirent, quand Dieu le voudra, recevoir les derniers sacrements et la sépulture ecclésiastique.

2 Mt 9,37.




Mais, autour d'un groupe de catholiques fervents, plus ou moins nombreux, on ne peut nier l'existence de gens simplement bien disposés, d'indifférents et jusqu'à des gens hostiles. Etant Nous-même pour ce motif dans une angoisse perpétuelle, Nous imaginons facilement votre tourment intime : comment les atteindre tous par votre action apostolique, comment les mettre tous en état de puiser aux sources de la vie. En voyant votre insuffisance en face d'un apostolat toujours plus vaste et plus compliqué, vous-mêmes peut-être murmurez avec tristesse la plainte du Divin Maître : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux » 2. Nous sommes quelques prêtres qui ne connaissent pas de trêve et ne s'accordent pas de repos mais comment pouvons-nous faire ? Comment est-il possible d'être médiateurs entre Dieu et les milliers d'âmes qui nous sont confiées ? Et comment pénétrer dans certaines zones spirituellement plus abandonnées, si notre présence doit y susciter.

ne disons pas l'hostilité, mais l'étonnement de ceux mêmes que nous cherchons ?

Et cependant, même dans ces conditions, vous ne cessez pas d'être les pasteurs de toutes les âmes qui vivent dans votre paroisse. Vous ne pouvez reposer le soir tranquillement si vous n'êtes pas capables de dire avec humilité et sincérité : « Seigneur, j'ai fait tout ce qui dépendait de moi durant cette journée pour sauver les âmes ».



3. Au-delà des armes de la prière il faut utiliser celles de l'apostolat :

Oh ! Nous le savons, chers fils, vous pouvez atteindre chaque âme même la plus éloignée, la plus absente, la plus réfractaire, en priant et vous immolant pour elle. Vous pouvez, en particulier, mobiliser vos enfants, vos malades afin qu'ils fassent descendre sur les âmes qui vous sont confiées des grâces abondantes. Vous pouvez surtout offrir chaque matin pour tous le saint sacrifice de la messe. Nous estimons pleinement — et comment pourrait-il en être autrement — l'apport très efficace de ces armes spirituelles. Mais dans l'économie présente du salut, il reste un angoissant problème : Quomodo credent ei, quem non audierunt ? Quomodo autem audient sine proedicante3?



4. Pour atteindre tous ses paroissiens, le curé doit faire appel à
la collaboration des laïcs.

De là dérive naturellement, chers fils, la nécessité de vous faire aider, de trouver des collaborateurs capables de multiplier vos énergies, vos possibilités, prêts à jouer votre rôle là où vous ne réussissez pas à pénétrer. D'où la grande importance de l'apostolat des laïcs qui, comme vous le savez vous-mêmes par votre propre expérience, peut devenir une puissante force de bien.

Rm 10,14.




Le Seigneur subvient encore aujourd'hui aux nécessités de Son Eglise ; et comme surgissent çà et là près des clochers de nos églises de vrais territoires de mission, il faut remercier Dieu du fait que se multiplient parmi les laïcs, les « appels » à la sainteté et à l'apostolat, si bien qu'il n'est pas difficile à présent de rencontrer des âmes généreuses inscrites dans les associations catholiques, ou restées hors de leurs cadres, mais également prêtes cependant à secourir le prêtre chargé d'âmes.



5. Pie XII précise le rôle des curés vis-à-vis de ces collaborateurs laïques.

Il faudra donc découvrir ces âmes pour s'en servir après les avoir solidement formées.

a) Savoir combien elles sont, où elles sont, ce qu'elles sont capables de faire et quelle est effectivement leur possibilité d'utilisation. Comptez les membres de l'Action Catholique dont Nous désirons vivement que les quatre branches ne manquent dans aucune paroisse ; groupez à côté d'elle les autres types d'associations sans négliger les fidèles qui n'aiment pas à s'organiser mais peuvent cependant rendre de précieux services au curé qui sait les utiliser pour des actions isolées ou pour des oeuvres de soutien.

b) Une fois découvertes et connues les forces auxiliaires, il faudra les former. Et ici, il est nécessaire de remarquer que ce n'est pas du temps perdu que celui qu'on dépense à préparer et instruire ses propres collaborateurs. Ceux qui vous aideront dans l'apostolat ne peuvent être considérés comme un « poids », à moins qu'on ne veuille les comparer au poids des ailes qui ne gênent pas le mouvement, mais le facilitent. Il ne faut naturellement pas négliger leur formation « humaine » d'autant plus qu'un développement complet des qualités naturelles, loin d'être en contraste réel avec l'héroïsme des vertus, rend plus facile et aussi plus efficace l'action apostolique.

Vous aurez un soin particulier de la formation « intellectuelle » de vos collaborateurs, en veillant spécialement à ce qu'ils aient des idées claires grâce à une connaissance vraiment profonde de la religion. Vous savez comme on a besoin aujourd'hui de gens qui sachent parler, même en public, pour éclairer tant d'esprits et pour défendre l'Eglise des attaques qu'il n'est pas rare à notre époque d'entendre partout : sur les marchés, dans les bureaux, dans les usines, sur les chemins.

Mais surtout soignez leur formation spirituelle. Revêtez-les de Jésus ; nourrissez-les de Lui ; faites de Son divin Coeur un modèle dont ils s'inspirent dans leurs pensées, leurs affections, leurs vouloirs, leurs paroles, leurs actions. Faites que leur coeur s'abandonne à Jésus et dans les bras de Sa Mère céleste, Marie.

c) Il faudra ensuite s'en servir. Quelques-uns vous signaleront des besoins particuliers, matériels et spirituels ; d'autres vous ouvriront les portes d'une âme fermée à toute intervention sacerdotale ; d'aucuns porteront en votre nom les secours aux pauvres, d'autres visiteront les malades ou prendront part à une souffrance ou à une joie. Vous avez besoin d'aide dans l'enseignement du catéchisme aux enfants ; il est nécessaire que dans les usines, les écoles, les grands immeubles, il y en ait qui exercent l'apostolat non seulement de la présence, mais aussi de l'action ; qui fassent naître et amènent à travailler sous votre direction et avec votre bénédiction une équipe de laïcs « missionnaires ». Soyez exigeants dans les objectifs à leur indiquer et constants à les y pousser. Ils ne devront pas — c'est bien clair — donner des ordres, mais ils ne pourront non plus être réduits au rang de simples exécutants. Laissez-leur donc un domaine suffisant pour le développement de leur esprit d'entreprise fervent et salutaire ; cela les rendra encore plus joyeux, actifs et prêts à collaborer avec vous.

Voilà, chers fils, ce que Nous avons voulu vous dire sur votre travail apostolique si difficile et ardu à l'heure actuelle.










LETTRE DE MONSEIGNEUR J.-B. MONTINI PRO-SECRÉTAIRE D'ÉTAT AUX ORGANISATIONS INTERNATIONALES CATHOLIQUES

(4 mars 1954) 1






Depuis 1920, les dirigeants des OEuvres Internationales Catholiques se réunissent annuellement pour se concerter et coordonner leur action. Toutefois, ce n'est que depuis 1.953, 1ue ce Conseil a été approuvé par Rome.

En prévision de la réunion qui devait se tenir à Paris en mars 1954, le Président de la Conférence des Organisations Internationales Catholiques, M. Le Cour Grandmaison a reçu la lettre suivante :

Lorsqu'il y a un an, l'Assemblée Générale de la Conférence des Organisations Internationales Catholiques se réunissait à Rome, l'approbation de ses nouveaux Statuts par le Saint-Siège marquait incontestablement une étape dans l'histoire des relations catholiques internationales, telles qu'elles s'étaient inaugurées à Fribourg au lendemain de la première guerre mondiale. L'Eglise, par cet acte, ne voulait pas seulement faciliter le travail d'un Organisme dont elle appréciait les services ; elle entendait aussi adresser aux catholiques militants un net encouragement à se regrouper sur les divers terrains de leurs activités professionnelles ou apostoliques pour coopérer plus efficacement à la pénétration de la pensée chrétienne dans la vie internationale contemporaine.

Je suis heureux de me faire aujourd'hui l'interprète de la satisfaction du Souverain Pontife pour le travail accompli depuis un an par la Conférence, dans la ligne qui lui fut tracée par le Saint-Siège. Ses activités habituelles sont sans doute, par leur nature même, peu connues du public catholique ; elles n'en sont pas moins efficaces et les organes de la Conférence constituent désormais des rouages utiles de l'apostolat au plan international. La récente création de la « Fondation Pie XII », pour le soutien matériel de cet apostolat n'est-elle pas d'ailleurs le meilleur encouragement donné par le Saint-Siège à votre action ?

En choisissant il y a plusieurs mois déjà, pour thème de la prochaine assemblée parisienne les « Répercussions humaines des techniques modernes », la Conférence allait en quelque sorte au-devant des désirs du Saint-Père, puisque c'est précisément ce grave sujet que Sa Sainteté jugeait bon de proposer à l'attention du monde dans son dernier Radiomessage de Noël '2. Vous aimerez à puiser dans ce document les lumières et les directives opportunes pour vos travaux, ayant grand soin de distinguer clairement, comme le demande le Saint-Père, les valeurs authentiques qu'il faut reconnaître au progrès technique des périls que ferait courir à l'humanité la diffusion d'une conception purement technique de la vie ; celle-ci n'est, en effet, autre chose qu'une forme particulière du matérialisme.

Mais plus encore que l'occasion de confronter vos expériences particulières sur l'une des grandes questions de l'heure, cette Assemblée annuelle est, pour toutes les Organisations membres de la Conférence, une invitation à prendre une plus vive conscience de l'esprit qui doit animer, dans leurs labeurs communs, les chrétiens qui se consacrent à des tâches apostoliques au plan international.

Esprit de service tout d'abord, qui apparaît d'autant plus nécessaire que l'action s'exerce à un plus haut degré de générosité. Cet esprit entretiendra chez tous les membres de la Conférence le souvenir vivant des innombrables catholiques militants qu'ils représentent ou dont ils doivent servir la cause, à l'exemple du Christ venu non ministrari, sed ministrare ; il les entretiendra également vis-à-vis de l'Episcopat dans l'attitude de disponibilité active et déférente qui convient à des fils de l'Eglise appelés par la hiérarchie à de hautes responsabilités.

Esprit de charité et de collaboration, dont les membres de la Conférence ont déjà donné tant de preuves. Sans méconnaître les problèmes particuliers des diverses nations ou des diverses professions, chacun, au sein d'un organisme international, doit être prêt à travailler aux causes communes avec une âme vraiment catholique, c'est-à-dire universelle, prêt à apporter la contribution requise à l'oeuvre d'ensemble avec un dévouement discret et fraternel. Combien le Saint-Père se réjouit de voir se resserrer entre vous et, par vous, entre les multiples organisations de l'apostolat catholique, les liens d'une charité authentique !

Esprit de prière enfin. Il animera vos travaux et vos démarches ; il marquera de son empreinte vos discussions et vos rencontres. N'est-ce pas à vous, qui portez de plus larges responsabilités, que s'applique plus qu'à d'autres la consigne du Souverain Pontife aux militants d'Action Catholique : « Priez, priez, priez : la prière est la clef des trésors de Dieu. C'est l'arme du combat et de la victoire dans toute lutte du bien contre le mal3. »

Et dans les heures graves que nous vivons, votre prière se fera plus instante pour vos frères dans la foi, qui n'ont pas la liberté de participer à votre action, mais sont, au contraire, réduits à un silence qui recouvre tant de muettes souffrances. Vous saurez également agir, par les moyens propres à vos Organisations, pour que la conscience des catholiques soit plus largement alertée, que leur charité active reste toujours en éveil et que leur prière monte sans cesse vers Dieu pour tant de chrétientés durement éprouvées par la persécution.

Sa Sainteté confie Elle-Même au Seigneur ces intentions et les travaux de votre Assemblée. Elle fut par ailleurs, très sensible aux marques de filial attachement qui, depuis le début de Sa maladie, Lui sont venues des dirigeants des diverses Organisations Internationales Catholiques, et Elle saisit cette occasion pour les remercier à nouveau par votre intermédiaire, accordant à tous de grand coeur la Bénédiction apostolique.







Cf. Documents Pontificaux 1953, p- 644.



3 Cf. Allocution aux membres de l'Action Catholique, le 4 septembre 1940,. A- A, S., 32, 1940, p. 368.












INSTRUCTION DE LA SACRÉE CONGRÉGATION CONSISTORIALE POUR LES AUMÔNIERS DE NAVIRES

(19 mars 1954) 1






La Sacrée Congrégation Consistoriale a donné le 19 mars 1954, sous la signature de S. Em. le Cardinal A.-J. Piazza, secrétaire, les règles suivantes pour les aumôniers de navires :



I 1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXVI, 1054, p. 415.

2 A. A. S., XXXXIV, 1952, p. 649. Cf. Documents Pontificaux 1952, p. 337.






1. Sont considérés comme chargés légitimement de la fonction d'Aumônier ou de Chef des Aumôniers de navires, les prêtres qui ont été approuvés et nommés selon l'observance exacte des règles prescrites par la Constitution Apostolique Exsul Fami-lia2 (titre deux, art. 5) après obtention du Rescrit Spécial de la Sacrée Congrégation Consistoriale.

2. Le Délégué aux oeuvres d'immigrés qui a la direction des Aumôniers soit séculiers soit réguliers et de leurs Directeurs, les gouverne tous et veille sur tous, donne donc mission aux Chapelains pour les bateaux et les aide par tous moyens, principalement par l'intermédiaire du Directeur.

3. Les Prêtres-Aumôniers de navires et leurs Directeurs auront à coeur d'observer religieusement toutes les prescriptions de la Constitution Apostolique précitée, au sujet des Aumôniers de navires et de leurs Directeurs (1. c, c. III).

4. Pour que la Très Sainte Eucharistie puisse être conservée dans l'oratoire érigé légitimement (ib. art. 30) sur le navire.

un induit apostolique de la Sacrée Congrégation Consistoriale est nécessaire.

La demande doit en être faite par le Directeur des Aumôniers de navires et doit être accompagnée du témoignage de l'Ordinaire du lieu compétent pour l'érection et la bénédiction de l'oratoire du navire, au sujet de l'observance des règles liturgiques.

5. Dans la célébration de la Sainte Messe et la récitation de l'Office divin, les prêtres qui vivent sur le navire peuvent user pendant toute la durée du voyage par mer du calendrier de l'Eglise universelle.

6. Au Canon de la Messe, pendant la durée du voyage maritime, on dit le nom du Pape, sans faire mention d'aucun Evêque.

7. Pour la tenue des registres de baptêmes, confirmations et défunts (ib. art. 25 § 3), et l'envoi d'une copie authentique à la Curie (romaine), la Sacrée Congrégation Consistoriale a établi :

i° qu'un exemplaire authentique du registre des baptêmes, confirmations et décès doit être envoyé par les Aumôniers des passagers inscrits, à la Curie du diocèse où est établi l'office du Directeur ;

2° que c'est au Directeur seul d'envoyer à la Curie (romaine) des copies établies par ses soins ;

3° que le même Directeur doit envoyer chaque année, au début de l'année suivante, à la Sacrée Congrégation Consistoriale et à l'Ordinaire du diocèse mentionné ci-dessus (du bureau directorial) un rapport sur le nombre de ceux qui ont été confirmés en vertu du pouvoir dont il est question n. 8, i°, et sur la manière dont ils se sont acquittés de cette fonction comme ministres extraordinaires ;

4° qu'en application stricte des règles des sacrés canons à ce sujet, le curé du domicile de ceux qui sont inscrits dans les registres doit être informé au plus tôt par le Directeur des actes inscrits dans les registres.

5° que le Directeur des Aumôniers usera de son sceau et possédera ses archives où seront conservés, pour toute nécessité ou utilité, les registres mentionnés, avec les lettres de la Sacrée Congrégation Consistoriale et des Evêques et autres documents ;

70 - 19 -


6° que le Directeur seul aura à donner les lettres testimoniales à ceux qu'elles concernent ;



II

8. Les pouvoirs ou privilèges ci-dessous sont accordés pour la durée de leur fonction aux Aumôniers de navires et à leurs Directeurs.

1° Le pouvoir d'administrer, suivant la prescription du Décret de la Sacrée Congrégation des Sacrements Spiritus Sancti munera3, le sacrement de Confirmation à tout fidèle qui vivant sur le navire se trouve, par maladie grave, en danger de mort.

2° Le pouvoir d'administrer le sacrement de Confirmation, pendant la durée du voyage par mer, à tout enfant ou adulte, surtout ayant communié pour la première fois sur le navire même, pourvu que ne soit présent aucun Evêque en communion avec le Siège Apostolique et qu'il soit à prévoir que le confir-mand ne puisse recevoir ce Sacrement qu'avec grande difficulté dans la région où il immigre soit à cause de son âge, soit par ignorance de la langue ou pour des circonstances de lieux, étant observées les autres conditions de droit à remplir et surtout, quant au rite, l'Instruction insérée dans l'appendice du Rituel Romain pour un simple prêtre administrant le sacrement de Confirmation par Délégation du Siège Apostolique. (Voir même note 3).

3° Le privilège de l'autel portatif, pourvu que la Messe soit célébrée pour l'utilité des fidèles vivant sur le navire, en observant d'ailleurs religieusement les règles édictées à ce sujet par la Constitution Apostolique Exsul Familia et surtout le titre deux, art. 28.

4° Le pouvoir de célébrer le Sacrifice de la Messe sur les navires manquant cependant d'un oratoire régulièrement érigé, la nuit de Noël, pourvu que la célébration de la Messe soit précédée de prières publiques pendant au moins une demi-heure et que la Messe ne commence pas avant minuit et demi, tout danger d'irrévérence étant toujours écarté et les autres prescriptions de droit étant observées.

5° Le pouvoir de célébrer la Messe sur les navires même privés d'un oratoire régulièrement érigé la nuit entre le 31 décembre et le ier janvier suivant, chaque année, avec la faculté de commencer la Messe à minuit juste, pourvu que les prières publiques durent environ deux heures, temps de la célébration de la Messe compris, tout péril d'irrévérence étant toujours écarté et les autres prescriptions de droit observées.

6° Le privilège de célébrer une Messe le Jeudi de la Semaine Sainte.

7° Le pouvoir de célébrer deux ou trois fois les dimanches et fêtes de précepte 4 et aussi les jours fériés pour l'utilité des fidèles qui séjournent sur le navire, chaque fois que la nécessité se fait sentir de veiller par la célébration de la Messe à leur bien spirituel.

8° Pour la célébration de la Messe l'après-midi ou le soir, on s'en tiendra au Décret de la Sacrée Congrégation du Saint-Office du 31 mai 1953 6.

9° Le pouvoir d'absoudre pendant la durée du voyage par mer, tous pénitents de la censure encourue selon le can. CIS 2350 § 1 du C. J. C. par ceux qui procurent l'avortement, les prescriptions de droit étant observées.

4 Selon le can. CIS 1639, sont fériés les jours de fête de précepte et les trois derniers jours de la Semaine Sainte ; le can. CIS 1247 énumère les jours de fête de précepte pour l'Eglise universelle : tous les dimanches, Noël, Circoncision, Epiphanie, Ascension et Saint Sacrement, Immaculée Conception et Assomption, S. Joseph, SS. Pierre et Paul, Toussaint.

5 A. A. S., XXXXV, 1953, p. 426 ; cf. Documents Pontificaux 1953, p. 259.



10° Le pouvoir d'absoudre, pendant la durée du voyage par mer — en observant les règles de droit et les autres qui sont habituellement imposées par la S. Pénitencerie dans ces circonstances et dans les cas où selon les normes statuées par le Code de Droit Canon can. 2314, 2,6 l'Ordinaire lui-même peut absoudre — tous pénitents séjournant sur le navire à n'importe quel titre, des censures et peines qui les lient pour apostasie, hérésie ou schisme — excepté cependant les hérétiques qui sèment à dessein l'hérésie parmi les fidèles, aussi bien si personne n'entend ou ne fait attention que si les hérésies sont déployées devant d'autres — et de recevoir juridiquement leur abjuration.

11° Le pouvoir de bénir les ornements sacerdotaux, nappes et linges de revêtement de l'autel, corporaux, tabernacles ou vases pour conserver la Très Sainte Eucharistie et les autres objets qui servent au culte divin.

12° Le pouvoir de bénir, toutefois selon les rites prescrits par l'Eglise, avec toutes les indulgences que le Saint-Siège a coutume d'accorder, les rosaires, croix, petites statues et médailles ; d'attacher de plus au chapelet les indulgences dites de sainte Brigitte et des Pères Croisiers.




III

9. Les gens de mer peuvent satisfaire au précepte de la communion pascale pendant toute l'année.

10. Les fidèles qui vivent sur les navires, pourvu qu'ils se soient confessés et aient communié, peuvent gagner l'indulgence plénière du 2 août chaque fois qu'ils visiteront pieusement l'Oratoire érigé régulièrement sur le bateau où la Très Sainte
Eucharistie est gardée par induit apostolique, y récitant dévotement à chaque visite six Pater, Ave et Gloria aux intentions du Souverain Pontife.

11. Les mêmes fidèles, aux mêmes conditions, peuvent gagner l'Indulgence plénière à appliquer aux défunts le 2 novembre chaque fois qu'ils visiteront pieusement le dit Oratoire et y réciteront dévotement, à chaque visite, six Pater, Ave et Gloria aux intentions du Souverain Pontife.










Pie XII 1954 - RADIOMESSAGE AUX MALADES