PieXII 1955 - PROPRIETAIRES EXPLOITANTS D'ITALIE


LETTRE POUR LE CENTENAIRE DE L'ASSOCIATION « KOLPING »

(19 mai 1955) 1

Le Souverain Pontife a envoyé la lettre suivante à Son Excellence Monseigneur Simeon Konrad Landersdorfer, évêque de Passau, à l'occasion du centenaire de Y Association ouvrière catholique « Kolping ».

A la Pentecôte prochaine aura lieu dans votre ville épiscopale, à l'occasion du centenaire de la « Kolpingsf amilie » et de la consécration de son nouveau foyer, une rencontre de « compagnons » et de « maîtres » venus des pays européens de langue allemande. Vous Nous avez transmis l'hommage de confiance et d'attachement de votre « Kolpingsfamilie » et son désir de recevoir Notre bénédiction à l'occasion de la fête de l'oeuvre « Kolping » qui sera célébrée à la Pentecôte. Nous prêtons à cette demande une oreille d'autant plus attentive que vous mentionnez avec grand éloge, dans votre lettre, la contribution apportée par les fils d'Adolf Kolping2 au redressement spirituel du peuple allemand après son effondrement, et que vous Nous y confirmez oe que Nous apprenons par ailleurs.

Ce centenaire invite à faire retour en arrière, à examiner les forces qui sont à la source de l'oeuvre que vous fêtez et auxquelles elle est redevable de sa durée. Et, de fait, ce n'est que par un retour en arrière, par un examen sans cesse renouvelé du but que le fondateur a assigné à son oeuvre, que l'on en peut garantir la vitalité et la prospérité.

1 D'après le texte allemand des A. A. S., XXXXVII, 1955, p. 452 ; traduction française de l'Osservatore Romano, du 17 juin 1955.

2 Adolf Kolping, 1813-1865, a fondé en Allemagne des groupements destinés à la formation morale et humaine de jeunes apprentis ; le succès de son oeuvre a fait qu'il existe maintenant des expressions portant son nom qui sont presque passées dans la langue, et partant difficilement traduisibles ; ainsi : « Kolpingsfamilie » (Famille-Kolping) qui désigne avec « Kolpingswerk » l'ensemble de l'oeuvre.

Deux idées directrices apparaissent comme fondement de l'oeuvre de Kolping : a) la première c'est que religion et vie forment un tout.

Or, le vénérable fondateur des « Associations de Compagnons » a fait reposer son oeuvre sur deux idées directrices dont il a assigné la réalisation comme but.

Selon la première, religion et vie forment un tout. Contre tout ce qui les sépare l'une de l'autre Kolping a élevé un refus sans équivoque. Il allait de soi, pour lui, que la foi chrétienne devait inonder toute l'existence. Partout où l'incurie sociale laissa des gens à l'abandon, l'Eglise fut, par mission, la première à les prendre en charge. Au nom du Christ, de par la responsabilité qui lui incombait, comme prêtre, devant le Christ, et par amour du Christ, Kolping a rassemblé de partout dans le « Foyer de Compagnons » (Gesellenheim) les apprentis laissés à la merci de leur destin, afin d'y reprendre en mains l'éducation chrétienne de la maison paternelle, qui était seulement interrompue, afin même d'y suppléer en tout là où elle avait failli à sa tâche. Le but à atteindre, c'était toujours aussi bien l'homme capable de donner ses preuves dans la vie et la profession, que le catholique convaincu et parvenu à maturité. Ce but n'a connu ni altération, ni atténuation. L'oeuvre créée par Kolping se maintiendra tant que ses continuateurs auront devant les yeux ce but : tant que religion et vie formeront en elle un tout, conformément à l'idée dont son fondateur est parti pour la faire naître.

b) La seconde c'est que la famille chrétienne et le milieu chrétien sont les assises de toute vie sociale.

La seconde idée directrice qui a inspiré Adolf Kolping voulait que la famille fût la cellule première et le type même de toute vie sociale. Contre une conception de la société qui ne voit dans les hommes qui composent la collectivité que des producteurs et des consommateurs, contre une opinion selon laquelle consommer et produire suffisent à rendre compte exhaustivement de la société, et qui par conséquent dévitalise et désintègre toute vie sociale, Kolping élève résolument à nouveau son refus. Pour lui, la famille chrétienne, la situation et le métier conformes aux exigences de la morale, les bons camarades et le bon voisinage sont les assises de la vie sociale. La famille d'abord : constitution et loi, en effet, peuvent être aussi parfaites que l'on voudra, elles ne servent pourtant de rien si la famille est atteinte et faillit à sa tâche — combien de fois Adolf Kolping n'a-t-il pas exprimé cette pensée ! L'oeuvre qu'il a créée, 1'« Association des Compagnons », devait être elle-même, pour les grandes choses comme les petites, dans l'ensemble comme dans le détail, une famille, et préparer les jeunes gens à fonder des foyers et à devenir des pères de familles authentiquement chrétiennes. Cette double référence à la famille était essentielle à l'institution qu'il a créée, et doit lui rester essentielle, sous peine de ne plus correspondre à ce que Adolf Kolping a voulu lorsqu'il l'a fait naître.

.'oeuvre de Kolping est toujours d'actualité.

L'« Association des Compagnons » n'a rien perdu de son actualité ; elle est aujourd'hui presque aussi actuelle qu'il y a cent ans. Que la notion de « compagnons » et celle de « maître » aient subi des modifications certaines, c'est donc secondaire. Ce qui importe, c'est tout autre chose : puissent les fils d'Adolf Kolping avoir toujours vive conscience du fait qu'ils ne forment pas n'importe quelle association de but profane, mais qu'ils sont bien plutôt placés en face d'une tâche hautement religieuse et sociale. L'idée que l'accomplissement de cette tâche est maintenant beaucoup plus difficile encore qu'il y a cent ans ne doit être pour eux — tant les directeurs spirituels que la grande famille des Compagnons — qu'un stimulant qui les incite à s'engager tout entiers, avec le meilleur d'eux-mêmes, à poursuivre le but fixé. S'ils sont hommes de prière, comme l'était leur père Adolf Kolping, ils réussiront aujourd'hui aussi, avec la grâce de Dieu.

Afin que l'aide et la grâce de Dieu soient votre partage en plénitude, Nous vous accordons en gage, à tous, et de tout Notre coeur bienveillant, la Bénédiction apostolique.


DISCOURS A DES CONSTRUCTEURS DE MATÉRIEL AÉRONAUTIQUE

(2X mai 1955) 1

Recevant en audience, samedi 21 mai 1955, les membres de /'« Association internationale des constructeurs de matériel aéronautique », Sa Sainteté Pie XII a prononcé l'allocution suivante :

Il Nous est agréable, Messieurs, de vous accueillir ici à l'occasion de l'Assemblée générale que tient à Rome l'Association internationale des constructeurs de matériel aéronautique. Votre groupement et les buts qu'il se propose Nous paraissent bien significatifs du mouvement qui pousse les nations à resserrer de toutes manières les liens qui les unissent. Cette tendance se marque spécialement sur le plan économique, par des accords conclus entre les industries similaires en vue de mieux organiser la production et d'utiliser de façon plus rationnelle les ressources propres de chacune.

Votre Association est jeune encore, puisqu'elle fut créée en 1950 ; mais, si elle n'a pas encore atteint son plein développement, elle s'étend déjà à la majeure partie de l'Europe occidentale ; elle possède une structure solide et surtout le grand avantage de pouvoir compter sur le dévouement et la compétence de collaborateurs éminents. Rien d'étonnant donc si elle est en voie d'atteindre un des objectifs visés en premier lieu et de réalisation délicate : celui d'une soufflerie européenne transso-nique et supersonique, actuellement indispensable aux constructeurs pour les essais aérodynamiques, et qui entrera bientôt en service aux Pays-Bas. Vous avez aussi dirigé vos travaux vers l'unification des normes en usage dans la fabrication du matériel


MATERIEL AERONAUTIQUE

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aéronautique : tâche considérable, qui suppose des enquêtes étendues et complexes, pour lesquelles vous avez jugé bon de créer un secrétariat permanent. On voit aisément combien l'adoption généralisée de normes internationales peut faciliter les échanges de matériel et entraîner d'importantes simplifications. A côté de ces deux points essentiels, il faudrait encore en mentionner beaucoup d'autres, sur lesquels vous avez déjà obtenu et vous proposez d'obtenir, par le moyen de la collaboration internationale, des améliorations notables, qu'il s'agisse d'expériences industrielles, de questions économiques ou d'études scientifiques et techniques.

Nous vous souhaitons de mener à bonne fin ces travaux. L'évolution de l'industrie aéronautique au cours de ce demi-siècle réalise de façon éclatante un des rêves les plus anciens et les plus chers de l'humanité : celui de voler, de se libérer de la pesanteur qui tient l'être matériel rivé à la terre, pour acquérir une liberté et une rapidité de mouvements incroyables, pour se transporter, comme en se jouant, par-dessus tous les obstacles, qui rendent si pénibles et si lents les déplacements au sol. Faut-il que ce désir soit ardent pour lancer sans cesse ingénieurs et pilotes dans de nouvelles expérimentations toujours plus audacieuses, vers de nouvelles performances de vitesse, d'altitude, ou de distance ! On dirait parfois qu'il n'existe en ce domaine aucune limite qu'on ne puisse espérer franchir un jour. N'y a-t-il pas là un signe révélateur d'une aspiration bien plus profonde que celle de battre un record, de prouver l'excellence de tel ou tel matériel ? Dans cette conquête acharnée de l'espace, comme aussi dans l'effort patient d'organisation qui met à la disposition de tous les voies ouvertes par les pionniers, se manifeste en quelque sorte l'élan qui incite l'homme à se dépasser lui-même, à se grandir moralement, à trouver en son âme des ressources toujours neuves de générosité et d'héroïsme.

Sans doute l'usage qui sera fait de vos appareils ne dépend pas de vous, mais il n'est pas indifférent que, par delà les préoccupations purement techniques et économiques, vous entreteniez des pensées qui soient en harmonie avec la signification la plus noble de votre profession. C'est pourquoi, lorsqu'Elle bénit un avion, l'Eglise demande au Seigneur que cet appareil rende les relations humaines plus aisées et plus rapides, et contribue en même temps à propager au loin la louange et la

Rituale Romanum, Appendix no 26.


PRIÈRE DES JURISTES

(24 mai ngss)1

O Dieu grand et puissant, de qui toutes choses, comme de leur source naturelle, émanent avec suavité et ordre, accueillez-nous avec bienveillance, nous qui sommes prosternés devant Vous, afin que, cultivant et professant la science du droit, nous expérimentions, de manière toute particulière, le besoin de votre aide pour poursuivre toujours la voie droite, où est attribué à chacun ce qui est sien, sans déviations ni erreurs.

Illuminez nos faibles yeux afin que, à tout moment et en toute occasion, nous sachions reconnaître ce qui est juste : donnez à notre intelligence la pénétration nécessaire pour pouvoir distinguer en toutes choses la trace de votre très sainte volonté ; et faites que nous n'ayons jamais de défaillance dans l'application aux règles qui doivent régler l'activité personnelle des hommes, le chemin de la société et l'harmonieux concert des nations.

Que la vertu de votre grâce nous assiste d'une façon toute particulière quand nous avons à prendre des décisions en votre nom et au nom de la société humaine afin que le bien reçoive la récompense promise et le mal son juste châtiment.

Si, comme juristes, nous voulons publiquement reconnaître en vous le principe et la source de tout droit, avant et au-dessus de toute volonté purement humaine et de tout pacte social, comme chrétiens nous professons qu'il existe des relations d'une dépendance intime entre le droit et la morale, entre le droit et la religion, et comme fils de l'Eglise nous admettons et nous acceptons votre suprême magistère et la plénitude de vos droits sacrés. i

D'après le texte italien des A. A. S., XXXXVII, 1955, p. 422-423.

gloire du nom divin. Si vous partagez ce noble idéal, vous aurez moins de peine à porter sereinement les difficultés et les charges de votre activité, et vous en découvrirez chaque jour davantage la signification profonde, au service des hommes et à l'honneur de Dieu.

En gage des faveurs du ciel que Nous implorons sur vous, sur vos familles, vos collaborateurs, Nous vous accordons dé tout coeur Notre Bénédiction apostolique.

Seigneur ! Dans ce siècle tourmenté, qui semble avancer dans les sentiers de l'histoire comme un aveugle, qui ne sait pas où poser son pied pour se sentir en sécurité, et qui aussi soupire après la lumière et la vie, nous recourons à Vous, pleins de confiance nous implorons la force de pouvoir coopérer à l'équilibre, à la tranquillité et à la paix du monde, en travaillant à la diffusion du droit et de la justice : de telle sorte que, partant des règles purement humaines, nous sachions monter et nous élever jusqu'à vous, pour redescendre ensuite avec un désir plus ardent que, finalement, régnent sur la terre votre volonté et votre loi, que Vous régniez Vous-même, ô Seigneur, comme vous triomphez et régnez au plus haut des cieux et régnerez toujours à travers les siècles des siècles. Ainsi soit-il2.

Indulgence partielle de 500 jours aux conditions habituelles.


DISCOURS AUX DIRECTEURS ET EMPLOYÉS DE LA BANQUE DE NAPLES

(29 mai 1.955) 1

Le dimanche 29 mai, fête de Pentecôte, à 11 h, 30, le Souverain Pontife a reçu dans la Salle des Bénédictions un important groupe du personnel de la Banque de Naples (Banco di Napoli).

Le Saint-Père a adressé à l'assistance le discours que voici :

Vous avez désiré chers fils, être reçus en audience spéciale durant votre excursion à Rome et Nous sommes très heureux de vous accueillir et de vous adresser quelques paroles d'encouragement. La Banque de Naples représente, pour les régions méridionales d'Italie, un Institut de crédit de la plus haute importance, riche d'une histoire quatre fois séculaire et qui, au cours de sa longue et féconde activité, après avoir rendu d'innombrables services à la nation, se voit chargé, depuis quelques années, de contribuer par des financements sagement répartis à la réorganisation économique du Midi. Aussi apprécions-Nous particulièrement le travail que chacun de vous accomplit avec une compétence éprouvée pour assurer le parfait fonctionnement du grand organisme économique auquel il appartient.

Le Saint-Père rappelle l'origine pieuse et l'histoire remplie de dures vicissitudes de la Banque de Naples.

On ne peut oublier que le « Banco » de Naples fut à ses origines une pieuse institution fondée en faveur de la population pauvre qui lui confiait des objets en gage, pour obtenir les modestes sommes dont elle avait besoin. La générosité de divers gentilshommes napolitains permit à l'OEuvre d'étendre bientôt

ment, les résultats initiaux satisfaisants furent interrompus par la guerre ; mais l'Institut se remit à l'oeuvre en 1947, et, en 1952 se vit confier l'importante charge de procurer le crédit aux régions méridionales continentales pour le compte de la « Caisse pour le Midi ».

Depuis 1944, en même temps que les dispositions de loi en faveur des industries détruites par la guerre dans le Midi, furent tracées les premières lignes de la section de crédit industriel, se ramifiant ensuite en trois branches : la première pour la reconstruction industrielle, la seconde pour l'assistance des moyennes et petites industries, la troisième pour soutenir les entreprises plus vastes visant à favoriser « l'industrialisation du Midi ». Dans l'accomplissement de cette oeuvre, la Banque prit soin non seulement de répartir dans les termes les plus brefs les fonds qu'elle recevait du Trésor, mais plusieurs fois elle les anticipa et accorda des assignations avec des fonds recueillis au moyen du placement d'obligations. Le public répondit à ces demandes de capitaux avec empressement, démontrant ainsi une confiance bien ferme en la réputation de la Banque. D'autre part, l'effort de celle-ci ne demeura pas sans écho ; l'afflux de moyens financiers qu'il apportait suscita l'émulation des particuliers et l'induisit à des investissements d'une valeur sensiblement égale à ceux de la Banque. L'Etablissement bancaire intervint en outre dans le but de prolonger l'aide assurée par la section de crédit industriel et de pourvoir aux besoins de la gestion des entreprises.

Pour bien gérer un Institut si important, il ne suffit pas de disposer de capitaux abondants, il faut chez les administrateurs une grande sagesse, une prudence continuelle et une conscience professionnelle exemplaire.

Ce rapide schéma suffit déjà à démontrer que la Banque de Naples appuie l'effort de réorganisation des régions méridionales. Pour en assurer le succès satisfaisant, il n'est certes pas suffisant de disposer de capitaux abondants ; il importe aussi de savoir les utiliser sagement selon les indications d'une politique de financement saine et clairvoyante, appliquée à ne pas favoriser l'avantage des particuliers au détriment du bien commun. Un institut comme le vôtre est en effet comme l'âme d'une économie renaissante ; il est le gérant qualifié des capitaux qu'il manie.

son activité et de multiplier ses interventions bienfaisantes, si bien qu'en 1584, elle fut déclarée banque publique. A l'imitation de ce « Mont de Piété », d'autres banques furent ouvertes dans la ville de Naples ; la prospérité économique du pays et la confiance qu'elles avaient su mériter par leur sage administration leur assurèrent un magnifique développement. Mais après avoir été menées pour ainsi dire à la ruine vers la fin du XVIIIe siècle par de malheureuses dispositions du pouvoir public, elles furent remplacées par un institut bancaire qui devait continuer le bienfaisant service des antiques banques, jusqu'en 1863, où la Banque de Naples retrouva, avec son autonomie, sa véritable fonction d'établissement de crédit public, destiné à jouer dans le Midi un rôle essentiel de propulsion économique.

Parmi les caractéristiques qui contribuèrent grandement aux heureux succès des débuts, on doit compter un nouvel et important instrument de circulation monétaire, qui devait par la suite prévaloir à Gênes et à Venise : la « fede di credito ». Si les banques privées des commerçants connaissaient et pratiquaient le compte-courant avec les virements, cette dernière opération n'était réservée qu'aux seuls déposants de la banque ; les banques de Naples utilisèrent en revanche la « traite » libre qui, au moyen du virement, pouvait se transmettre aux non-déposants ; les « polices » qui portaient le motif du paiement et le nom du responsable devenaient des actes contractuels ayant valeur de quittance. A cause de leur commodité et des garanties que fournissaient -le dépôt en banque et l'indication des personnes en cause, elles se substituèrent avantageusement à la monnaie métallique dans la circulation ; des commerçants et des particuliers effectuaient plus volontiers leurs paiements par ce moyen et maintenaient ainsi l'activité des banques napolitaines.

A présent et durant ces dernières années, la Banque de Naples est devenue dans le Midi, le principal organe de crédit et occupe une place de premier ordre dans l'effort considérable accompli pour la solution de la question méridionale. A côté des sections du crédit agricole et foncier, la Banque créa, en 1938, 1'« Institut pour le développement économique de l'Italie méridionale » chargé de fournir du crédit à moyen terme aux industries et aux services d'utilité publique dans l'Italie méridionale et en Sardaigne. Ces premières tentatives se proposaient d'inciter l'entreprise privée à s'employer plus efficacement à susciter un renouveau de vie dans l'économie engourdie. Malheureuse


ALLOCUTION A L ASSOCIATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE LATINE

(3 juin 1955) 1

Le vendredi 3 juin, le Souverain Pontife a reçu en audience le groupe des journalistes français participant au Congrès international de l'Association de la Presse latine, qui tenait son congrès à Rome sous la présidence de M. Edouard Bonnefous, ministre des P.T.T. Il leur adressa le discours suivant :

Il Nous est très agréable de vous recevoir, Messieurs, à l'occasion du Congrès de l'Association de la Presse latine, qui vous réunit à Rome ces jours-ci. Vous savez l'estime profonde que Nous avons toujours entretenue à l'égard de la culture française et des oeuvres admirables que sa littérature a produites. Vous avez hérité de cette tradition illustre et c'est à vous qu'il appartient maintenant de faire rayonner son influence et de promouvoir, dans votre pays et à l'étranger, les qualités auxquelles elle reste particulièrement attachée.

A l'heure présente, l'écrivain et le journaliste exercent une influence prépondérante sur l'opinion. Ils s'emparent des faits religieux, politiques, économiques, des événements, graves ou insignifiants, des succès littéraires ou des modes philosophiques et les présentent au public en les appuyant d'un commentaire qui les illustre, les colore d'émotivité, leur communique en somme tout le relief qui en fera l'intérêt. Bien rares parmi les lecteurs ceux qui sont à même de critiquer pertinemment le texte qu'ils ont sous les yeux. Cette transformation que le chroniqueur, l'auteur d'un reportage, d'une enquête, d'une étude critique fait

et Nous savons qu'il s'efforce de conserver entre les divers secteurs où il intervient, un équilibre qui sera un facteur de progrès. Il faut éviter que le chemin précipité dans une direction ait pour conséquence une stagnation nuisible dans d'autres secteurs, ou que certaines industries soient avantagées pour des motifs non justifiés par une véritable et réelle nécessité.

Nous sommes très heureux à la pensée que vous vous employez avec zèle et dévouement à assurer le parfait fonctionnement de l'Etablissement et de ses diverses sections. Chacun des collaborateurs est en quelque sorte co-responsable de tout le succès. L'intégrité, au-dessus de tout soupçon, qui doit caractériser l'exercice de votre profession, n'est pas une vertu facile ; dans le climat de matérialisme de la société contemporaine, il faut à ceux qui manipulent de l'argent une haute conscience de leurs responsabilités, un esprit de droiture profondément enraciné, pour se garder des tentations qui peuvent venir aussi bien de vous-mêmes que de l'extérieur. Mais vous trouverez une aide et un soutien dans la conscience réconfortante de l'importance sociale de vos fonctions et des nombreux avantages qui en résultent pour la communauté nationale. Nous osons croire que, parfois, aux heures où le travail se fait plus lourd, vous pensez à la parabole dans laquelle le divin Rédempteur illustre la récompense du bon administrateur : comme il s'est montré fidèle en peu, son maître se prépare à lui confier de plus grandes responsabilités (Matth. XXV, 21).

La gérance des biens matériels doit élever les âmes vers les biens éternels.

Que le Saint-Esprit, invoqué par l'Eglise plus spécialement en ce temps liturgique, daigne infuser dans vos esprits le désir et le goût des véritables biens, c'est-à-dire de ceux que ni les années ni la mauvaise volonté des hommes ne parviennent à détruire, et qu'il vous accorde la récompense de votre travail diligent. Que Dieu veuille assurer également le fruit de votre oeuvre avec la renaissance temporelle et encore plus spirituelle des régions du Midi qui Nous sont si chères. Avec cette confiance et en gage des plus abondantes grâces célestes, Nous donnons de tout coeur à vous, à vos familles et à vos activités Notre paternelle Bénédiction apostolique.

subir au fait brut, personne ne la lui reprochera : on attend de lui au contraire qu'il interprète son sujet avec toute la richesse de son esprit et de sa sensibilité, qu'il en fasse ressortir les aspects qui l'ont personnellement frappé. Mais voici l'écueil ! l'exposition partiale, la déformation tendancieuse ou nettement malveillante, peut-être même le scepticisme ou la moquerie ; pire encore, l'erreur consciente qui affiche un faux air d'objectivité.

Aussi nul d'entre vous, Messieurs, ne s'étonnera-t-il de Nous voir une fois de plus exalter devant vous le culte de la vérité et le souci de rapporter exactement les faits, sans céder à la tentation d'en grossir la portée, mais en observant aussi les critères impérieux du respect des personnes et de la décence morale. Il vous appartient, Messieurs, de regarder ;la société contemporaine dans toutes ses activités, et de choisir ce qui vous semble digne d'intérêt. Pourquoi oublie-t-on si souvent le mérite d'une obscure fidélité au devoir quotidien, du respect scrupuleux de l'honnêteté et de la réputation d'autrui, du dévouement onéreux au service d'un idéal de justice et de charité ? Travaillez avec une conscience droite et loyale, avec le souci de découvrir et de publier ce qui sert la vérité, ce qui contribue à promouvoir les valeurs humaines véritables et universelles.

Voilà le souhait cordial que Nous formulons à votre égard. Qu'il s'accomplisse par la faveur du Maître divin de toute vérité et de toute justice ! Nous le Lui demandons avec instance et vous en accordons volontiers pour gage Notre Bénédiction apostolique.


DISCOURS A L'UNION CHRÉTIENNE DES CHEFS D'ENTREPRISE

(5 juin 1955) 1

Le matin du 5 juin, le Souverain Pontife a reçu en audience dans la salle des Bénédictions environ quatre cents participants au septième Congrès national de l'UCW (Union Chrétienne des Chefs d'Entreprise), tenu à Naples, sous la présidence du cardinal Joseph Siri, archevêque de Gênes.

Le Saint-Père leur a adressé le discours suivant :

Vous avez tenu à Naples, chers fils, votre septième Congrès national sur le thème « Le chef d'entreprise et l'avenir du Midi » et, maintenant, vous avez voulu Nous informer de vos travaux et Nous demander de les bénir. Nous accueillons volontiers votre requête, persuadé comme Nous le sommes de la valeur de vos délibérations et désireux que les féconds échanges de vues qui ont caractérisé votre Congrès vous inspirent la ferme volonté de passer aux conclusions pratiques.

Le Saint-Père rappelle que le sort pénible des populations du Sud de l'Italie préoccupe très justement les autorités publiques du pays.

Depuis quelques années le sort des régions méridionales en Italie a vivement occupé l'attention des autorités publiques du pays. Cette partie si vaste et importante du territoire national est passée par tous les degrés d'un appauvrissement continu. Ses généreuses populations, riches des biens de l'esprit et du coeur, impatientes d'exercer leur activité sur un terrain qui corresponde à leur énergie, furent maintenues dans une condition économique souvent déplorable, au milieu de la misère et du chômage devenus des réalités quotidiennes. L'injustice latente de cet état de choses a pesé, peut-on dire, sur toute la nation ; aussi tous ceux qui perçoivent toute l'importance des réalités sociales et prévoient les conséquences, peut-être lointaines mais souvent fatales, de leur déséquilibre, se sont profondément félicités des entreprises publiques et privées, qui, avec un vif élan et une louable résolution, s'emploient maintenant à mettre fin à une telle condition. L'ampleur du mal et des remèdes à y apporter était telle que l'intervention des pouvoirs publics, interprètes de la volonté commune de la nation, y était absolument nécessaire. Mais afin que ces efforts obtiennent l'heureux succès espéré, ils réclament la collaboration de tous les citoyens qui ont à leur disposition une grande puissance économique et en premier lieu, les chefs d'entreprise.

Pour remédier à cette douloureuse situation, le concours de tous les hommes influents s'impose et, en premier lieu, celui des chefs d'entreprise.

Vous avez bien compris, chers fils, qu'un travail si indispensable et d'une telle portée sociale et morale est un grave devoir à accomplir pour les chefs d'entreprise catholiques, et Nous vous louons d'avoir inscrit dans le programme de votre Congrès l'étude de la mission du chef d'entreprise dans la réorganisation économique du Midi de l'Italie.

Un des points essentiels de la doctrine sociale chrétienne a toujours été l'affirmation de l'importance primordiale de l'entreprise privée par rapport à celle subsidiaire de l'Etat. Non point pour nier l'utilité et la nécessité, dans certains cas, de l'intervention des pouvoirs publics, mais pour souligner cette réalité : la personne humaine étant la fin de l'économie en est de même l'agent le plus important. Aujourd'hui plus que jamais, cette thèse fait l'objet d'un large débat, qui se déroule encore plus dans les faits que dans les paroles. Or votre Congrès se proposait d'examiner les moyens pour renouveler au point de vue économique un groupe social considérable. Sans aucun doute tout n'y est pas à créer ; une grande oeuvre a déjà été accomplie. Mais, en de nombreux lieux, le principal effort reste à faire, en commençant par la base : moyens de communications, habitations, travaux d'irrigation et d'aménagement du sol, développement de l'équipement agricole, amélioration des industries existantes et création de nouvelles entreprises, formation technique de la main-d'oeuvre et des cadres, formation surtout d'une élite de travailleurs qui soient, entre autres, les artisans du progrès social et culturel. Et l'on évoque naturellement les paroles de l'Evangile : « Qui de vous en effet, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? » (Lc 14,28). En effet, il s'agit non seulement d'investir des capitaux, de courir peut-être de grands risques financiers, mais spécialement de mettre en application une pensée sociale, une conception de l'économie, de ses lois, de son but, de ses limites. Il s'agit de diriger tout un mouvement de progrès dans une orientation bien définie. Tels sont les motifs qui justifient vos réflexions et vos recherches, auxquelles Nous donnons bien volontiers Notre appui et Notre encouragement.

La première préoccupation d'un chef d'entreprise chrétien doit être la personne humaine du travailleur.

La première pensée d'un chef d'entreprise chrétien, quand il s'apprête à résoudre un tel problème, doit être d'aller au-delà des éléments immédiats. Ce n'est qu'à cette condition qu'il restera fidèle au principe que Nous venons de rappeler, c'est-à-dire aux préceptes de la sociologie chrétienne au sujet de la valeur transcendante de la personne humaine.

Bien que circonscrits dans le cadre géographique du Midi de l'Italie, les travaux et les efforts des chefs d'entreprise du congrès de Naples intéressent toute la nation et même d'autres pays.

Les questions qui occupent votre esprit, en ce qui concerne l'avenir du Midi, se trouvent avant tout circonscrites dans un cadre géographique : une région déterminée de l'Italie. Mais qui ne voit jusqu'à quel point la nation entière y est intéressée ? On peut même dire que l'économie d'autres pays en dépend également de quelque manière. C'est là une raison pour ceux-ci d'apporter leur aide à cette oeuvre de réorganisation. Une telle collaboration, hautement désirable, vous invite à considérer le problème sous un aspect moins strictement national et à donner à vos interventions une dimension plus vaste et plus significative.

Les chefs d'entreprise chrétiens doivent rechercher non pas leur intérêt particulier mais le bien et la promotion sociale de toute la population.

Il faut en outre porter l'attention sur l'évolution sociale, que les progrès économiques produiront dans le Midi. Il est facile d'imaginer l'embarras et les difficultés de ceux qui, durant des dizaines d'années ont dû se résigner à une douloureuse passivité et qui, maintenant, sont induits à modifier leur genre de vie, à s'intéresser aux nouvelles entreprises, à prendre activement entre leurs mains leur propre sort. Mais on ne peut pour cela s'arrêter à mi-chemin, substituer à une antique forme de tutelle un nouveau type d'assujetissement qui, en libérant l'homme d'une servitude économique, lui imposerait en compensation une dépendance sociale encore moins supportable. Or c'est ce qui se produirait si les chefs d'entreprise, travaillant à la transformation du Midi, en subordonnaient le développement à leurs intérêts personnels. Dès le début, il importe de bien se convaincre que la fin à laquelle visent les particuliers et l'Etat est ordonnée, comme telle, à la véritable promotion d'une population et, par conséquent, à la conquête de sa légitime autonomie, économique, sociale et culturelle. Aussi doit-on, dès le commencement, pleinement admettre les droits des autres, leurs justes exigences, leurs profondes aspirations, et vouloir les satisfaire convenablement. Cette attitude engage celui qui prête son concours à un grand effort de désintéressement, condition de la signification vraiment catholique de son intervention. De la sorte, vous avez l'occasion de pratiquer la justice et la charité de manière excellente, car vous leur donnez leur dimension sociale, où elles deviennent au plus haut degré une preuve d'esprit chrétien inscrite dans les faits. Par cela même, vous rendez aussi un service considérable à des populations particulièrement ouvertes aux valeurs spirituelles, à l'autonomie de la personne, aux richesses morales de la vie familiale, à l'utilité des liens sociaux plus larges qui unissent les collectivités en cité, en région, en nation.

Ceffe recherche exige une sérieuse formation morale et religieuse du chef.

Qu'une telle mission réclame du chef d'entreprise chrétien une sérieuse préparation, qui pourrait en douter ? Du reste, vous avez vous-mêmes touché cette question dans vos discussions. En conséquence, Nous Nous bornerons ici à souligner la nécessité pour lui, s'il veut réellement être à la hauteur de sa charge, de vivre intensément la doctrine qu'il professe oralement. Cela signifie qu'il doit, avec le coeur et l'esprit, en pénétrer les exigences intimes et se soumettre à ses généreuses inspirations. L'enseignement de l'Eglise, qui donne une claire formule des principes catholiques, risque de ne pas être bien compris ni appliqué, s'il ne trouve pas dans le dirigeant responsable, au lieu d'une acceptation résignée et passive, la plénitude d'une intense vie intérieure, alimentée aux sources sacramentelles de la grâce. Il Nous semble qu'une pensée sociale chrétienne doit être profondément organique ; loin de se construire uniquement en partant d'énoncés abstraits, elle doit répondre, avec une constante fidélité, aux intentions de la divine Providence, telles qu'elles se manifestent dans la vie de tout chrétien et dans celle de la communauté universelle à laquelle il appartient.

L'acte créateur de Dieu, qui a lancé les mondes dans l'espace, ne cesse jamais de susciter la vie avec une abondance et une variété stupéfiantes. Chez l'individu comme dans la société, l'aspiration vers le mieux et la perfection naturelle et surnaturelle exige une progression continue et souvent même un pénible détachement. Pour suivre cette marche ascendante, pour l'orienter et y entraîner les autres, un dur travail s'impose. Nous voyons avec joie qu'il ne vous effraie pas et que vous êtes prêts à assumer toutes les responsabilités qui dérivent de votre fonction dans la société chrétienne.

Le thème du Congrès de Naples, tout en ayant pour premier objet les intérêts économiques des chefs d'entreprise, touchait davantage encore leurs devoirs de citoyens et de chrétiens.

Chers fils ! Permettez qu'à la fin de Notre discours Nous vous exprimions de nouveau, à un point de vue particulier, Notre satisfaction pour votre choix comme thème de votre Congrès d'un objet qui certainement touche vos buts et intérêts économiques, mais qui vous concerne encore davantage comme citoyens et comme chrétiens : comme citoyens conscients de devoir collaborer à l'unité et à la prospérité de la nation ; comme chrétiens conscients de votre co-responsabilité dans le développement de la religion et de la culture chrétienne parmi ceux qui sont vos frères et vos soeurs dans le Christ. Ce double devoir prend pour vous une forme concrète dans le « problème du Midi » et vous ne voudrez pas vous soustraire à une telle tâche.

Peut-être les chefs d'entreprise étaient-ils depuis trop longtemps habitués à demeurer dans le cercle étroit de leurs propres soucis et de leurs buts économiques et à ne pas prendre un intérêt actif à la vie commune de la société et de l'Etat. Ce qui, sans doute — et même encore plus que certains déplorables événements — a suscité et largement répandu le bruit que l'économie par ses dirigeants, soit l'obscure puissance qui, des coulisses, dirige tout ce dont dépend le sort des peuples.

Aussi Nous réjouissons-Nous de votre vigoureuse action en public et pour le public. Sans aucun doute, vous êtes du nombre de ceux dont le travail, à l'époque de la technique, n'est pas diminué, mais accru ; toutefois, il tourne à votre avantage d'avoir consacré votre temps aux choses publiques durant les journées du Congrès. Autrement, il est à craindre qu'aujourd'hui, quand de gigantesques organisations ont et font valoir leur poids dans les affaires sociales, les questions de la vie publique soient réglées sans votre concours. En effet, les chefs d'entreprise ont eux aussi le droit d'être écoutés et que leur compétence, particulièrement apte à juger les questions avec sérénité et à peser la gravité des dangers, exerce une juste influence.

Dans ce domaine, Nous pensons spécialement à vous, chers fils, et le thème de votre assemblée Nous donne la garantie que vous êtes des patrons catholiques dans le sens le plus large et le plus noble du mot : des hommes du monde de l'économie, mais en même temps des citoyens et des chrétiens probes.

Avec le voeu fervent que votre Union puisse continuer son oeuvre constructive à l'avantage de la nation et des autres peuples, Nous invoquons sur vous les plus hautes faveurs célestes, dont est le gage la Bénédiction apostolique que Nous vous donnons de tout coeur.

ALLOCUTION A DES PÈLERINS FRANÇAIS A L'OCCASION DU SACRE DE Mgr FONTENELLE

(6 juin 1955) 1

Le Saint-Père a reçu Son Exc. Mgr René Tontenelle, évêque titulaire de Theudalis, le lendemain de sa consécration épiscopale, avec les personnalités et délégations qui avaient assisté à cette cérémonie. Il leur a adressé l'allocution que voici :

La couronne très honorable et bien méritée que vous formez autour de celui que l'Esprit-Saint a revêtu hier de la plénitude du sacerdoce, lui apporte une juste récompense pour tant de services rendus à son pays, à l'Eglise et au Vicaire de Jésus-Christ.

Depuis trente ans qu'il est romain, et depuis que Nous le connaissons et que Nous l'aimons, il s'est appliqué avec ardeur et ténacité à faire partager une dévotion très vive pour tout ce que Rome présente de valeurs chrétiennes, de lumière et de force. Par son fidèle dévouement, et par son talent d'écrivain, il s'est acquis l'estime et la reconnaissance que vous venez aujourd'hui lui témoigner.

La Basilique de Saint-Pierre, au chapitre de laquelle il appartient depuis vingt ans, où il a vu l'heureux aboutissement de plusieurs causes de béatification et de canonisation par lui fermement et patiemment soutenues, aura été aussi le lieu du sacre qui l'a élevé à la haute dignité de l'épiscopat et en a fait Notre collaborateur plus intime. Aussi est-ce au Prince des Apôtres, saint Pierre, que Nous confions les prières et les voeux que Nous formons en ce moment pour lui. Que chacun de vous s'unisse à l'action de grâces du nouvel évêque et reçoive avec lui l'effusion des faveurs spirituelles que Nous implorons de Dieu sur vous tous, du fond de Notre coeur. Nous vous en donnons pour gage Notre paternelle Bénédiction apostolique.


PieXII 1955 - PROPRIETAIRES EXPLOITANTS D'ITALIE