PieXII 1955 - LETTRE DE MONSEIGNEUR DELL'ACQUA SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT A M. CHARLES FLORY PRÉSIDENT DES SEMAINES SOCIALES DE FRANCE


LETTRE DE MONSEIGNEUR DELL'ACQUA SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT POUR LA CINQUIÈME SEMAINE D'ADAPTATION PASTORALE DE GÊNES

(18 juillet 1955) 1

A l'occasion de la cinquième Semaine d'adaptation pastorale qui s'est tenue à Gênes du 13 au 16 septembre, le Saint-Père a donné ses directives par la lettre suivante de Son Exc. Mgr Dell'Acqua, à Son Em. le Cardinal Siri, archevêque de Gênes.

Présent par tous ses voeux au Congrès d'adaptation pastorale qui voit rassemblés un si grand nombre de membres du clergé italien, l'auguste Pontife est heureux d'adresser à ses fils quelques mots paternels, à propos du travail fraternel entrepris pour ce qui constitue le suprême idéal de leur vocation et l'objet de tout leur zèle sacerdotal : apporter Dieu dans un monde qui semble vouloir s'en éloigner dans la mesure même où il découvre mieux sa présence et ses merveilles dans la création, et prêcher le Christ à une société qui parfois ne veut pas l'écouter.

L'apôtre moderne doit unir la prière et l'action.

Tel est l'ardu ministère auquel est liée toute l'activité du prêtre, s'il a clairement conscience de sa mission ; le prêtre ne doit pas gaspiller ses talents et ses énergies dans d'autres idéals, qui ne sont pas la connaissance et l'amour de Dieu, la glorification du Père céleste par la personne et l'oeuvre de son Fils fait homme.

Mais évangéliser un monde qui semble avoir perdu la notion et l'habitude du surnaturel est une vaine entreprise, si les apôtres dépositaires de cette consigne, ne travaillent pas dans le sillon tracé par le divin Maître et fécondé par sa grâce. Si l'activité pastorale requiert l'adaptation nécessaire aux besoins des temps, aux changements qui se sont opérés dans la société, aux nouvelles forces hostiles, aux multiples embûches tendues à la foi et aux moeurs, elle ne peut, cependant, s'éloigner du plan que lui a tracé la divine Sagesse, en associant étroitement l'enseignement de la parole au culte du Seigneur et à l'action proprement dite, c'est-à-dire à la charité multiforme, qui va jusqu'au sacrifice et à l'immolation.

Grâce à cette féconde union de prière et d'action apostolique, les prêtres se conformeront à l'exemple donné par le divin Maître, qui, après les épuisantes fatigues journalières, souvent « passait la nuit à veiller et à prier en présence de Dieu » (Lc 6,12) ; grâce aussi à l'exemple des apôtres, qui étaient « assidus à la prière et à la fraction du pain » et « au ministère de la parole » (Ac 2,42 VI, Ac 4). C'est ainsi que, de même que la règle de la foi doit être la règle de la prière : Lex crederteli legem statuât supplicando, de même, la loi de la prière deviendra à son tour norme et source d'apostolat. Et de même que les vertus théologales soutiennent le vol de l'âme dans son ascension vers Dieu dans le culte liturgique : In fide, spe et caritate continuato desiderio semper oramus3, de même, elles doivent alimenter les oeuvres de l'apostolat. Alors, le ministère pastoral par lequel le prêtre descend de la divinité vers l'humanité à sanctifier et à sauver, s'équilibre parfaitement grâce au culte liturgique, qui monte jusqu'à Dieu pour lui offrir les voeux, les mérites, les satisfactions des hommes 4.

L'apôtre doit bien comprendre les besoins actuels des fidèles.

Et pour que la prédication des élus du sacerdoce — qui doivent à tous le ministère de la parole, étant prêts à justifier leur enseignement — répande tout son contenu évangélique, elle doit être soutenue par une profonde compréhension des besoins actuels du troupeau confié à leurs soins.

2 Encyclique Mediator Del, A. A. S., 39, 1947, p. 541.

3 S. Augustin, Epist. CXXX, ad Probant, 18 ; Encyclique Mediator Dei, loc. cit. * S. Thomas, Sum. Theol., 3, q. 22, a. I.

Et de même que la compassion du Christ se traduisit pratiquement par l'action et par le sacrifice, de même celle du prêtre doit être adaptée à toutes les formes de secours, du corps et de l'esprit, à toutes les oeuvres de bien, à tous les renoncements, à tous les sacrifices suggérés par la charité chrétienne, laquelle ose tout, supporte tout, approfondit tout pour le salut des frères.

Telle est, en quelques traits, l'Action catholique avec l'ensemble de ses divers champs d'action en des matières différentes, convergeant de toutes parts vers un but unique, Dieu connu et aimé par le Christ et dans le Christ : per Ipsum, cum Ipso, et in Ipso, vers le Père, vérité et vie, justice, notre salut et notre justification.

Mais si tous visent en plein accord à cette fin et si tous apportent leur contribution de travail, les fruits qu'il sera possible de recueillir d'une telle activité laissent souvent perplexes et découragés : ni Dieu, ni son Christ ne sont toujours réellement sentis, comme il le faudrait, par les âmes.

A l'heure où la tâche est urgente et où toutes les énergies sont mobilisées dans les domaines de l'Action catholique, le Vicaire de Jésus-Christ veut rappeler à tous, mais tout spécialement aux prêtres, que l'on n'atteindra les âmes qu'à la condition d'être rempli de la grâce céleste : « Partout où passent les saints, disait le Curé d'Ars, ils laissent quelque chose de Dieu. » Partout où passe un prêtre, conscient de sa vocation et de ses responsabilités, Dieu fait sentir sa présence, l'âme se retrouve elle-même, et, comme assoiffée d'éternel, elle accueille des ferments de vie spirituelle.

La sanctification personnelle du prêtre est indispensable.

On comprend donc quelles doivent être les bases de cette semaine d'adaptation pastorale qui réunit, sous la conduite de guides si expérimentés, les porteurs de Dieu et de son Christ aux fidèles : la condition essentielle, c'est la sanctification personnelle de l'apôtre, le souci sérieux et constant de sa vie intérieure, l'union de l'âme sacerdotale avec le Seigneur par une vie de prière et de sacrifice. Cette vie, quand elle est intensément vécue, opère des miracles dans le domaine du travail apostolique ; par elle-même, elle trouve les voies de l'adaptation quotidienne, pour être à la hauteur des besoins de tous et de chacun ; par elle, toute oeuvre est féconde, et, grâce à son intrin


ALLOCUTION A UN GROUPE DE MÉTALLURGISTES BELGES

(20 juillet 2955) 1

Le 20 juillet, Sa Sainteté Pie XII a reçu en audience un groupe de cent trente personnes, en majeure partie ouvriers, appartenant à la Société métallurgique « Cockerill-Ougrée » de Liège. Elle leur a adressé l'allocution suivante :

Lorsque Nous voyons venir à Nous ceux de Nos fils qui appartiennent au monde du travail, Notre coeur ressent une joie très vive et Nous sommes profondément heureux de Nous entretenir avec eux en un colloque direct et familier, d'accueillir leurs soucis, leurs inquiétudes et leurs espoirs et de leur donner en retour une parole d'affection et d'encouragement. Après avoir reçu tout récemment un grand nombre de travailleurs italiens, voici que votre groupe évoque à Nos yeux l'image de la Belgique laborieuse et du pays de Liège, en particulier, où se dressent les masses imposantes des usines métallurgiques qui vous emploient. A travers vous, Notre salut s'adresse à tous vos compagnons de labeur, qui peut-être auraient désiré vous accompagner et auxquels, à votre retour, vous vous empresserez, Nous en sommes sûr, de transmettre l'assurance de Notre affection paternelle.

Les vénérables monuments de Rome sont un admirable témoignage de la pérennité de l'Eglise.

Sans doute, s'en trouve-t-il beaucoup parmi vous qui, pour la première fois, entrent en contact avec le centre du monde catholique. Mais en regardant tant de monuments antiques et modernes, vous pensez assurément à tout ce qu'ils représentent

sèque vertu divine, elle reste, quels que soient les insuccès, une source de zèle effectif et de paix profonde.

Animé de ces sentiments, l'auguste Pontife appelle sur la cinquième Semaine d'adaptation pastorale la pleine effusion des faveurs divines et envoie, de tout coeur, aux maîtres et à chaque participant de la session sa Bénédiction apostolique.

pour votre foi : c'est ici que les Apôtres saint Pierre et saint Paul ont donné leur sang pour prouver la vérité du message qu'ils prêchaient ; c'est ici qu'après eux bien d'autres martyrs impavides ont rendu le même témoignage à Jésus-Christ. Sur les ruines de la civilisation païenne, se dressent maintenant des basiliques chrétiennes qui attestent comment, au fil des siècles, la même croyance s'est maintenue intacte, fidèlement gardée par les successeurs de Pierre, héritiers après lui des pouvoirs divins. Voilà ce que Rome vous montre : la permanence indéfectible à travers les âges de l'Eglise fondée par le Christ, dépositaire de la vérité révélée et des promesses du salut.

L'idéal d'un monde ouvrier meilleur ne peut être atteint sans tenir compte de la destinée surnaturelle de l'homme.

Cette leçon admirable, que Rome illustre à vos yeux, vous ne l'oublierez plus jamais ; ce que vous emporterez chez vous, ce n'est pas seulement le souvenir de la grandeur et de la magnificence des monuments, mais la conviction que la foi, d'où ils sont nés, demeure toujours vivante, pure et forte. Vous êtes persuadés que le monde ouvrier doit jouer le rôle qui lui revient dans l'élaboration d'une civilisation plus humaine, plus juste, plus fraternelle. Mais d'aucuns voudraient atteindre ce but en faisant fi des trésors les plus précieux de l'âme humaine, sa religion, sa croyance en Dieu Créateur et Sauveur, sa vocation à une destinée surnaturelle. Comment pourraient-ils assurer le bonheur et la paix de la société, alors qu'ils en tarissent les sources ? Leurs promesses, pour alléchantes qu'elles soient, ne pourraient aboutir qu'à la plus amère désillusion.

Vous savez mieux maintenant chers fils, que l'enseignement de l'Eglise catholique remonte jusqu'aux apôtres. Des millions et des millions de chrétiens sont venus ici avant vous, s'agenouiller sur la tombe de Pierre et reconnaître en lui le roc immuable, sur lequel le Christ a bâti son oeuvre. Comme eux, vous confesserez avec enthousiasme que le Christ, dont la voix vous parvient maintenant, fidèlement transmise par la tradition romaine, a les promesses de la vie éternelle, celles qui ne passent ni ne déçoivent.

Voilà ce que vous direz à vos compagnons de travail, quand ils vous avoueront leurs craintes et leurs angoisses, quand vous-mêmes devrez porter la charge bien lourde du travail quotidien, des responsabilités familiales et sociales, de toutes les souffrances inévitables de cette vie. Plus que n'importe qui, vous voulez assurer l'équilibre harmonieux des relations entre les divers groupes de la société. Mais vous refusez les solutions fausses ou incomplètes, celles qui couvrent le mal d'une illusion fugace et restent impuissantes à l'aborder de front dans toute son ampleur, à le combattre jusque dans son dernier refuge, le coeur de l'homme avec ses tendances égoïstes et orgueilleuses. Seule la charité chrétienne, appuyée sur la vérité et la force de Dieu même, peut entreprendre cette tâche avec chance de succès.

La présence de milliers de pèlerins de toutes les nations témoigne de l'unité de l'Eglise.

Que votre voyage à Rome affermisse en vous la conscience de la solidité et de la pérennité de votre croyance ; de son universalité aussi, car vous avez sans doute côtoyé en cette ville nombre de pèlerins venus d'autres pays, et même d'autres continents : quelles que soient leur condition sociale, leur nationalité, leur race, ils croient comme vous en un même Dieu et Seigneur Jésus-Christ, ils obéissent filialement à la même Eglise, qu'ils appellent leur Mère et en qui ils trouvent appui et consolation dans leurs difficultés.

Que la divine Providence rende fructueux les efforts que vous déployez pour améliorer votre condition économique, et surtout pour faire rayonner, dans votre milieu familial et professionnel, la paix et la joie de l'âme désintéressée, fidèle à ses devoirs et généreuse envers autrui.

En gage des faveurs célestes que Nous implorons sur vous-mêmes, sur vos familles et tous ceux qui vous sont chers, Nous vous accordons Notre paternelle Bénédiction apostolique.


LETTRE AU CARDINAL LÉGER POUR LE NOMMER LÉGAT PONTIFICAL AUX FÊTES DE L'ORATOIRE SAINT JOSEPH A MONTRÉAL

(21 juillet 1955) 1

De grandes fêtes se sont déroulées récemment à l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal. Le Souverain Pontife, par la lettre suivante, nomma Légat pontifical le cardinal Léger, archevêque de Montréal.

L'an passé, répondant volontiers à vos prières, Nous portions un décret d'érection au titre et à la dignité de Basilique Mineure, en faveur de cet illustre temple dédié à saint Joseph, et qui se trouve dans la si noble ville de Montréal. Et voici qu'aujourd'hui, cinquante ans après la fondation de cette église, dans le but de promouvoir le culte envers le père nourricier de notre Sauveur, les évêques canadiens ont formé le projet d'y réunir une assemblée de toutes les nations et d'y célébrer pendant neuf jours des cérémonies en l'honneur du patron de l'Eglise universelle.

Mais afin de donner à ces célébrations une conclusion plus solennelle, le recteur de cette basilique confiée aux religieux de Sainte-Croix, Nous a humblement prié de décider que, en Notre nom et par Notre autorité, un diadème d'or vienne couronner la très célèbre statue de saint Joseph, religieusement conservée dans ce temple et si pieusement honorée par de nombreux groupes de pèlerins canadiens.

C'est pourquoi Nous vous choisissons, vous, cher fils, qui occupez avec tant d'éclat l'illustre siège de Montréal et qui resplendissez de la pourpre romaine, et Nous vous déclarons Notre


ORATOIRE SAINT-JOSEPH MONTREAL

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Légat, avec mission d'imposer, comme pour ainsi dire de Nos mains, une couronne d'or à cette illustre statue de l'époux de la Vierge Marie, vénérée à l'Oratoire de Saint-Joseph. Nous avons confiance que par la suite, la piété et le culte des fidèles envers saint Joseph, ainsi que les fruits du salut ne cesseront pas d'augmenter de jour en jour.

Nous vous donnons également pouvoir, au jour fixé, après avoir célébré l'office pontifical en présence des fidèles, de les bénir en Notre nom et avec Notre autorité, leur accordant une indulgence plénière à gagner selon les prescriptions de l'Eglise. Et comme gage des dons célestes, en signe de Notre particulière affection, Nous vous accordons de tout coeur, à vous, cher fils, aux religieux de Sainte-Croix, ainsi qu'au clergé et au peuple confié à vos soins, la Bénédiction apostolique.


RADIOMESSAGE AU CONGRÈS EUCHARISTIQUE DE RIO DE JANEIRO

(24 juillet 1955) 1

A l'occasion du Congrès eucharistique international de Rio de Janeiro, le Saint-Père a envoyé le radiomessage suivant :

Chantez à Jahweh un cantique nouveau ; chantez sa louange dans l'assemblée des fidèles ! Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion exultent en leur Roi !

(Ps. CXLIX, 1-2)

C'est un spectacle des plus grandioses qui se présente en ce moment solennel à Notre pensée. Là, sur le sommet du Corcovado, se dresse la statue du Rédempteur, aux bras toujours ouverts en forme de croix, comme pour répéter non seulement à la grande métropole, étalée à ses pieds, mais également de la baie de Guanabara, à tous ceux qui luttent et souffrent sur les mers agitées de la vie : « Venez à moi, vous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau et je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Mt 11,28-29).

Symbole éloquent ! Mais symbole devenu ces jours-ci une merveilleuse réalité.

En rendant éternellement grâces à Dieu, de qui vient tout bien, Nous exultons avec vous, chers fils, pour les grandioses hommages de foi, d'amour et de réparation que, devant le ciel et la terre, vous avez rendus au Rédempteur divin et Roi eucharistique.


CONGRES EUCHARISTIQUE

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Nous sommes paternellement heureux des fruits de bénédiction, des progrès de ferveur et de vie chrétienne, que vous tous, sans aucun doute, avez reçus en ces jours bénis.

Et déjà Notre esprit se réjouit dans le Seigneur en prévoyant le salutaire apostolat eucharistique que, de retour chez vous, vous exercerez par l'action et par l'exemple.

En ces jours si bien remplis, vous avez multiplié les manifestations de piété eucharistique : heures saintes de jour et de nuit, dans les églises et dans les maisons religieuses, dans les hôpitaux et dans les prisons ; innombrables communions de toutes les classes sociales ; splendides processions sur mer et sur terre ; messes pontificales solennelles en tous rites.

Mais tout cela ne vous a pas suffi. Sous la présidence d'honneur et avec la protection de Notre-Dame « Aparecida », patronne du Brésil et siège de la Sagesse, vous avez médité et étudié les mystères de la royauté eucharistique du Rédempteur sous tous ses aspects par rapport à l'Eglise ; de son règne eucharistique, sur les individus, la famille et la société.

Science bénie, qui doit être une science de salut pour vous et pour beaucoup ! La science de l'Eucharistie est une lumière et un feu : une lumière qui tend à illuminer, un feu qui veut brûler. Ne la laissez pas s'affaiblir ! Maintenez-la bien haut, pour qu'elle illumine et enflamme tout, autour de vous !

Il y a aujourd'hui dans le monde d'épaisses ténèbres d'ignorance, un si grand froid d'indifférence ! Qui sait réellement ce qu'est l'Eucharistie-sacrifice et l'Eucharistie-communion ?

L'Eucharistie-sacrifice : le Calvaire élargi dans l'espace au point de remplir toute la terre, prolongé dans le temps jusqu'à la fin des siècles. Au Calvaire, à l'heure la plus auguste de l'univers, le sacrifice sanglant par lequel le Fils de Dieu incarné accomplit, en s'immolant, la Rédemption du monde. Dans l'Eucharistie, le même sacrifice, renouvelé, sans effusion de sang, chaque jour, deux cent, trois cent mille fois en autant de points de la terre.

L'Eucharistie est une source de gloire infinie pour le Père céleste.

Cceli enarrant gloriam Dei ! Les deux chantent la gloire de Dieu ! et aujourd'hui que la science en a pénétré tant d'immenses abîmes, combien plus puissante résonne dans notre pensée cette louange de la gloire divine ! Mais qu'est-elle, même si elle était des millions de fois plus puissante, qu'est-elle en comparaison de la gloire littéralement infinie que rend au Père éternel, dans le silence de nos autels, le Dieu eucharistique, en s'immoiant

sans cesse ?

La terre : un point dans l'immensité de l'univers ! Mais le sacrifice eucharistique la transforme en un immense encensoir, qui, à travers les espaces, s'élève en spirales de gloire infinie vers le Créateur.

O si scires donum Dei ! Oh ! si vraiment on connaissait et reconnaissait le don de Dieu ! Il n'y aurait aucun fidèle qui, les jours du Seigneur, ne prendrait point une part active au divin sacrifice.

L'Eucharistie-communion : le Roi divin qui se donne à nous ! Oh ! si l'on connaissait bien et si l'on appréciait comme il se doit ce don infini de l'Amour infini !

Mystère ineffable ! Après l'union hypostatique et la maternité divine, union la plus merveilleuse et la plus apte à nous diviniser, ayant pour but de nous revêtir, non point de la pourpre royale, mais de la personne même du Roi divin 2 ; de nous faire les porteurs du Christ, corporels et consanguins avec Lui3 ; nous transformer et nous convertir en Lui, de manière à pouvoir dire que, plus que nous-mêmes, c'est le Christ qui vit en nous 4.

En conséquence, mystère d'unité, qui, en incorporant et pour ainsi dire identifiant les fidèles au Christ, tend à les unir en une seule famille, en un seul corps, où palpitent un seul coeur et une seule âme et où tout membre veille avec empressement au bien des autres, autant et plus qu'au sien propre.

Mystère de vie, remède divin d'immortalité5, qui alimente la vie de l'âme, restaure les forces et les renouvelle, neutralise les germes des vices et fait éclore toutes les vertus, des lis de la pureté virginale et héroïque aux héroïsmes de la fière ardeur du sacrifice.

L'Eucharistie est la source des grâces de force indispensables au chrétien dans le combat quotidien de la vie chrétienne.

Mystère de forces divines, armure invincible de la milice chrétienne. Durant l'ère des martyrs, tout le souci de l'Eglise était d'armer ses athlètes avec le corps du Christ afin qu'ils

2 S. Jo. Chrysostomi, in Joann. Homil, XXXXVII, n» 4 ; Migne, P. G., LIX, col. 262.

3 S. Cyrill. Hieros., Catech. My$t., 4, nO 3 ; Migne, P. G., 33, col. 1100. * Cf. In IV Sent. dist. 12, quest. 2, art., 1 et 2.

5 S. Ignat., ad Eph., 20, 2.

puissent persévérer jusqu'à la conquête de la couronne 6. Et aujourd'hui, où fleurissent avec densité les palmes du martyre, quelle félicité pour le confesseur de la foi de pouvoir s'attacher à Jésus dans le sacrement ! Or qu'est donc la vie chrétienne si ce n'est un martyre sans effusion de sang ? Porter sa propre croix et suivre le Christ ? Pour résister aux séductions du mal, ne dit-Il pas qu'il faut le courage de tous les sacrifices, même s'ils sont semblables à celui d'avoir les yeux arrachés ou les mains et les pieds mutilés ? (Matth. XVIII, 8-9). Si vous voulez l'avoir, armez-vous de Jésus dans le Saint Sacrement !

Chers fils ! Vous tous qui, au Congrès, avez médité les mystères de la divine Eucharistie, pensez que le Rédempteur et Roi eucharistique vous a consacrés ses hérauts et ses apôtres, afin que, partout, vous fassiez connaître les merveilles de son amour.

Et tout particulièrement vous, qui voyez briller dans le ciel de votre patrie la Croix, allumée par le Créateur, comme pour vous rappeler constamment que vous êtes la « Terre de Santa Cruz », un peuple né à l'ombre de la croix, organisé en nation autour de l'autel et du trône eucharistique ; vous qui dans l'Eucharistie avez trouvé les plus grandes forces pour « bâtir une chrétienté » et pour assurer par des actes mémorables l'intégrité de la patrie et l'unité de la foi ; vous qui vous trouvez là, dans la cité de saint Sébastien, fondée au pied de l'autel du Seigneur et, pour ainsi dire, avant de naître, sauvée par la foi catholique, par le courage puisé dans la communion, plus que par la force des armes, vous devez spécialement retourner à vos foyers, résolus à être des paladins du Roi eucharistique toujours et partout, aussi bien dans la vie individuelle que dans la vie familiale, aussi bien dans la vie sociale et civique que dans la vie publique, afin que le Rédempteur et Roi divin règne, non seulement de droit, mais également de fait, dans tous les coeurs qui battent de l'Amazone au rio de la Plata, en établissant dans tous, son règne de paix et d'amour, de justice et de sainteté, qui, seulement ainsi, sera, même temporellement, selon les promesses divines, un règne d'« ordre et de progrès », de tranquillité, de concorde et de prospérité effectives. Que par l'intercession de Notre-Dame « Aparecida », le divin Rédempteur daigne vous assister toujours de l'abondance de ses grâces et qu'en soit le gage Notre paternelle Bénédiction apostolique.

« S. Cyprian., Ep. LIV, nO 2, 4 ; Migne, P. h., 3, col. 883, 885 ; ep. LVI, nO 1, 9 ; Ibid., 4, col. 360, 367.


DISCOURS A LA J.I.C.F. BELGE

(26 juillet 1955) 1

Le mardi 26 juillet, le Saint-Père a accordé une audience spéciale, dans la salle du Consistoire, à un important groupe dé dirigeantes et d'adhérentes de la Jeunesse Indépendante Catholique Féminine de Belgique, qui célèbre cette année le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation.

Accueilli par de joyeuses acclamations, le Souverain Pontife adressa au groupe le discours suivant :

Le vingt-cinquième anniversaire de votre Association vous a donné, chères filles, membres de la « Jeunesse indépendante catholique féminine » de Belgique, l'occasion de ce pèlerinage à Rome ; Nous avons ainsi la joie de vous recevoir et de vous féliciter de tout coeur pour le beau travail accompli par votre mouvement pendant ce quart de siècle. C'est avec prédilection, vous le savez, que l'Eglise considère celles de ses enfants qui, prenant au sérieux les responsabilités de leur vie chrétienne, entrent dans les rangs de l'Action catholique pour y déployer leur zèle. Les conditions de la civilisation moderne rendent de plus en plus intolérable pour des baptisés, l'indifférence pratique à l'égard des aspects sociaux du problème religieux : il faut se déclarer ouvertement pour ou contre le Christ, non seulement en paroles, mais en actes ; il faut que la piété personnelle, les vertus qui ornent une âme fidèle, produisent des fruits de salut pour le prochain. Et comme les efforts dispersés ne peuvent atteindre sérieusement les institutions, les groupes et, en général, le cadre social qui conditionne les activités humaines, l'Action catholique oriente et coordonne en un faisceau solide les énergies individuelles.

Rôle important de la femme dans et par la famille.

Vous l'avez bien compris, et vous avez la noble ambition de restaurer dans votre milieu la ferveur de l'esprit chrétien. Soyez bien persuadées que l'on vous a confié sur le champ d'opération des forces catholiques un secteur particulièrement délicat. La femme agit principalement dans et par la famille, qui est la cellule-mère de l'organisme social. Même les activités extérieures, qui prennent la jeune fille hors de son milieu familial, doivent en fin de compte contribuer à préparer la future épouse et la future mère ; elles doivent lui donner ses qualités indispensables d'éducatrice du coeur ; son apostolat s'exercera d'abord sur les siens, mais s'étendra ensuite à l'élévation morale et spirituelle d'autres foyers moins favorisés. C'est pourquoi Nous voudrions attirer votre attention sur l'urgente nécessité de former en vous une personnalité chrétienne pleinement capable d'assumer, en face des influences extérieures envahissantes, tyranniques même, la tâche de l'éducation.

La mère doit être vigilante contre l'invasion des influences perverses : presse, radio, etc.

Le problème des moyens modernes de diffusion des idées préoccupe beaucoup les responsables de l'Action catholique ; on constate que la presse, la radio, le cinéma, la télévision exercent sur les esprits une pression constante et présentent sans répit une foule d'images, d'impressions, d'opinions, de jugements, qui vont de l'excellent au pire. Les hommes de tout âge, de toute condition, sont exposés incessamment à cette invasion, dont ils ne se défendent souvent que très imparfaitement. Que devient alors le sens de la vie surnaturelle, la connaissance des vérités de la foi, la pratique des vertus de renoncement, de fidélité, de générosité, la conscience d'une présence du Christ dans le prochain et l'attitude charitable à son égard ? Comment une mère chrétienne conservera-t-elle à son foyer, éduquera-t-elle en ses enfants ces attitudes évangéliques qui témoignent, au sens plein du terme, de la vérité du christianisme ? Ne faut-il pas qu'elle possède de solides convictions, des sentiments et des réflexes authentiquement chrétiens ? A chaque instant, elle doit être en mesure de discerner, parmi les influences innombrables qui pénètrent chez elle et intéressent les siens, celles qui respectent les valeurs chrétiennes et les favorisent ; les autres, elle

saura les prévenir, les écarter ou les contrebalancer par la ferveur d'une vie intérieure, qui transparaîtra spontanément dans ses paroles, ses gestes et tout son comportement.

Pour bien remplir sa mission, qu'elle joigne à l'enthousiasme pour les tâches apostoliques, la prière et une vie intérieure fervente.

Pour en arriver là, et savoir poursuivre à longueur d'années ce travail infiniment délicat, mais dont dépend finalement le niveau spirituel d'un foyer, vous avez dès maintenant à apprendre cet art difficile. Vous apportez, sans doute, beaucoup d'enthousiasme dans l'accomplissement des tâches apostoliques qui vous sont confiées, mais sachez aussi réfléchir et prier, examiner en groupe ou dans la solitude les principes qui doivent vous inspirer, étudier à la fois les conditions du milieu avec ses déficiences et ses promesses, et la doctrine de l'Eglise qui guidera vos entreprises. Vous vous efforcerez surtout de vivre toujours plus intensément dans l'Esprit-Saint, sous l'impulsion de la grâce, que vous irez puiser aux sources sacramentelles. Point de danger alors que vous cédiez aux tentations insidieuses d'une civilisation matérialiste, qui voudrait instaurer ici-bas un faux paradis et risque d'endormir les énergies spirituelles les plus pures dans la facilité, le luxe et le confort.

C'est une ferveur renouvelée de vie intérieure et d'apostolat que Nous vous souhaitons ardemment, comme fruit de votre pèlerinage et de votre contact avec cette terre arrosée du sang des grands apôtres Pierre et Paul, témoins illustres du Christ dans la Rome païenne de l'antiquité.

Nous appelons aussi les bénédictions célestes sur les jeunes époux qui vous accompagnent : puisse leur vie familiale heureuse et féconde, rayonner cet amour du Christ qui les a unis dans le sacrement de mariage, et qui sera toujours lumière et force dans leurs joies et dans leurs épreuves.

En gage des faveurs divines que Nous invoquons sur vous-mêmes, sur votre mouvement, sur tous ceux qui vous sont chers, Nous vous accordons paternellement Notre Bénédiction apostolique.


LETTRE

A S. EXC. MONSEIGNEUR JOSEPH FREUNDORFER ÉVÊQUE DAUGSBOURG .

(27 juillet 1955) 1

A l'occasion de la semaine de Saint-Ulrich, qui s'est déroulée du 3 au 10 juillet, dans la ville d'Augsbourg, pour commémorer le millénaire de la bataille de Lechfeld (10 août 955), où l'intervention du saint et de l'empereur Othon Ier permit à la chrétienté de remporter une victoire décisive sur les Hongrois alors païens, le Saint-Père a adressé à l'évêque d'Augsbourg, la lettre suivante :

Vous Nous avez fait, vénérable Frère, un exposé détaillé des fêtes commémoratives du millénaire de la bataille de Lechfeld, que votre ville épiscopale s'apprête à célébrer, et vous Nous avez donné le riche programme qui permettra à ces fêtes d'être comme une profession de foi en la culture occidentale et de les conclure par un « grand jour catholique de profession de foi ». Pour cette semaine de fête et pour tous ceux qui se rempliront de son esprit, vous imploriez de Nous la force de la Bénédiction apostolique.

La victoire de Lechfeld a sauvé l'Occident chrétien d'une grave menace contre la foi.

Aujourd'hui où la civilisation occidentale est soumise à une très grave menace, le souvenir de la bataille de Lechfeld convient à ces jours de profession de foi en la culture occidentale : Augsbourg, l'ancienne Augusta Vindelicorum, a parcouru en montant, depuis l'antiquité, et, par delà le moyen âge, jusqu'à l'époque la plus récente, le chemin plein de vicissitudes de l'histoire occidentale. En Ulrich, le grand et saint évêque, s'incarne de manière impressionnante la force interne de l'Occident chrétien, de la foi catholique, la prière et la création de valeurs religieuses et culturelles issues de cette foi ; mais la victoire du roi et futur empereur, Othon le Grand, sur les Hongrois a sauvé l'Occident chrétien d'un danger extérieur venu de l'Est païen. La bataille de Lechfeld se place donc au même rang que la bataille et la victoire remportée par Charles Martel, en 732, entre Tours et Poitiers, au même rang également que la brillante victoire remportée en 1683 sous les murs de Vienne par Charles de Lorraine et le roi de Pologne Sobieski, lorsque le pape Innocent XI et l'empereur Léopold avaient réussi à édifier un rempart européen contre cette terrible menace qui pesait sur l'Occident chrétien.

L'Eglise est prête à s'adapter à toute civilisation, pourvu qu'on respecte sa liberté.

L'Eglise catholique ne s'identifie pas à la civilisation occidentale ; elle ne s'identifie d'ailleurs à aucune civilisation. Mais elle est prête à conclure une alliance avec toute civilisation : elle reconnaît volontiers ce qui en chacune ne contredit pas le travail du Créateur, ce qui est conciliable avec la dignité de l'homme et ses droits et devoirs naturels ; mais, là-dessus elle plante le royaume de la vérité et de la grâce de Jésus-Christ et parvient ainsi à ce que les différentes civilisations, si étrangères qu'elles paraissent les unes aux autres, se rapprochent et deviennent vraiment soeurs. L'histoire de la mission et de l'expansion du christianisme et de l'Eglise depuis l'époque des grandes invasions jusqu'à ce jour est une preuve convaincante de la bénédiction qui se répand de l'Eglise catholique sur les civilisations. En ce sens aussi, l'Eglise est pour le renouvellement et l'affermissement de la civilisation occidentale.

Toutefois elle encourage la défense de la civilisation occidentale.

De cette manière est déjà exprimé en quoi consiste le renouvellement de la civilisation occidentale ; précisément en ce que l'homme occidental affirme, reconnaisse, reçoive en lui la vérité et la grâce du Christ et en fasse le fondement vivant de tout l'être. Dans le débat avec la nouvelle forme de vie de l'Est matérialiste, l'Occident affirme qu'il prend parti pour la dignité et les droits de l'homme, et, en premier lieu, pour la liberté de l'individu. Mais il ne peut pas ne pas voir que la dignité et les droits de l'homme — tout particulièrement sa liberté personnelle — se tournent contre lui, qu'ils se neutralisent eux-mêmes, s'ils sont pris ensemble avec les obligations et les devoirs par lesquels l'ordre de la nature, tout comme qelui de la grâce, les a liés indissolublement et les a imposés à l'homme dans les commandements de Dieu et la loi du Christ. Un congrès comme celui d'Augsbourg ne pourra pas négliger la question de savoir combien l'Occident compte encore d'hommes et de femmes pour qui, pour l'accomplissement sacré de ces obligations, aucun enjeu n'est trop haut.

La paix d'Augsbourg a marqué la rupture de l'unité religieuse de l'Allemagne et de l'Europe.

La ville d'Augsbourg se souvient encore cette année d'un autre événement, lourd de conséquences, qui s'est déroulé dans ses murs : la signature de ce qu'on appelle la paix d'Augsbourg, le 25 septembre 1555. Elle scellait la séparation religieuse de l'Allemagne. Le bien commun de l'empire comme de l'Eglise, pour laquelle il y allait de son existence à l'intérieur des frontières germaniques, justifiait la signature des princes catholiques au bas de la transaction religieuse. On ne Nous tiendra pas rigueur si Nous voyons dans la rupture de l'unité religieuse de l'Allemagne et de l'Europe le plus funeste événement que pouvaient rencontrer l'Occident chrétien et sa civilisation. Pouvons-Nous, en souvenir de ce jour, exprimer l'espoir que le chemin que connaît la divine Providence puisse à nouveau ramener de plus en plus à l'unité perdue ? Car Nous ne pouvons Nous empêcher de reprendre pour l'Occident ce que nous expliquions, il y a trois ans, de la civilisation européenne : à savoir qu'elle sera authentiquement chrétienne et catholique, ou bien qu'elle sera dévorée par l'incendie gigantesque de cette autre civilisation matérialiste pour qui n'ont de valeur que la masse et la pure puissance physique 2.

2 Lettre du 17 juillet 1952 à l'Union des femmes catholiques, A. A. S., XXXXIV, 1952, p. 720 ; Documents Pontificaux 1952, p. 318.

La victoire de Lechfeld a été le prélude de la conversion des Hongrois,

Les derniers mots nous ramènent à la victoire de l'armée chrétienne à Lechfeld. Le couronnement de cette victoire ne fut pas l'anéantissement des Hongrois païens, mais leur conversion à la foi catholique. A peine cinquante ans plus tard, ils ont été introduits par leur grand roi, saint Etienne, dans cette même civilisation chrétienne dont ils avaient constitué en 955 le danger mortel. Puisse cette suite d'événements être un présage pour aujourd'hui ! L'authentique occidental nourrit des pensées de paix et d'amour à l'égard des peuples de l'Est, soumis à une conception matérialiste du monde qui bénéficie de la puissance de l'Etat. Si la question de la coexistence occupe inébranlable-ment les esprits, Nous pouvons affirmer que c'est une coexistence sans arrière-pensée : les occidentaux croyants prient ensemble avec ceux qui, au-delà du rideau de fer, élèvent encore leurs mains vers Dieu — et ils ne sont pas en petit nombre — afin que nous soyons tous unis dans la pleine liberté, que la vie personnelle comme la vie publique soient tout entières réglées d'après la volonté de Dieu, et que ceux qui se sont donné pour tâche de bâtir un monde sans Dieu et sans le Christ reviennent de la nuit glaciale de leur éloignement de Dieu vers le soleil de vérité, de justice et d'amour : à Jésus-Christ « qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement » (Rom. IX, 5).

Que la faveur et la grâce de Dieu soient abondantes sur les journées d'Augsbourg consacrées à la profession de foi occidentale ! Qu'elles ouvrent les esprits et affermissent les volontés vis-à-vis des devoirs essentiels d'un Occident indiscutablement chrétien ! En gage de quoi Nous accordons de tout coeur, à tous ceux qui participent aux travaux et aux réjouissances de cette semaine commémorative, la Bénédiction apostolique.


PieXII 1955 - LETTRE DE MONSEIGNEUR DELL'ACQUA SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT A M. CHARLES FLORY PRÉSIDENT DES SEMAINES SOCIALES DE FRANCE