Catéchèses Paul VI 24975

24 septembre 1975: LE JUBILÉ, UN MOMENT DE GRÂCE

24975



Chers Fils et Filles,



Nous voulons croire que tous ceux qui, parmi vous, ont compris l’esprit de l’Année Sainte et accompli les bonnes et pieuses pratiques du Jubilé auront conclu cet heureux moment de révision et de renouvellement moral et spirituel par quelque ferme propos de réforme, de réanimation de leur propre conscience. Ceci est très important. En effet, l’exercice spirituel de l’Année Sainte impose un double moment; le premier concerne le passé : c’est l’examen religieux et moral, le bilan de vérité de sa propre vie. Celui qui, vraiment, aura voulu donner un caractère décisif de synthèse à ce moment de lucidité personnelle sous le regard amoureux et éclairant du Père céleste, sentira lui monter aux lèvres les célèbres paroles du fils prodigue : « Père j’ai péché contre le ciel et contre Toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils... » (
Lc 15,18-19). Par contre, alors ayant obtenu le pardon régénérateur, l’âme se trouve inondée d’une paix ineffable. C’est là une des plus vraies, des plus consolantes expériences de la vie : la paix, l’authentique paix intérieure, la joie profonde de l’esprit.

Et voici alors le second moment du Jubilé, le moment de la renaissance ; celui qui se projette sur l’avenir : la vie nouvelle, le nouveau programme, les nouvelles intentions (cf. Ph 3,13).

Les nouvelles intentions ! Oh ! Fils bien-aimés, ne laissez pas passer ce moment de grâce sans le conclure par quelque bonne et ferme intention. C’est une heure précieuse pour chacun de vous; c’est l’heure de la grâce de Dieu. Dieu passe tout près de vous : qu’un tel passage mystérieux ne soit pas vain ! Timeo transeuntem Deum. Arrêtez-le par la promesse d’une vie meilleure, plus cohérente, plus chrétienne !

Vous souvenez-vous la brève parabole de Jésus à propos de deux frères caractérisés par une manière différente de voir ? « Un homme, dit la parabole, avait deux fils. S’adressant au premier, il lui dit : Mon enfant, va-t-en aujourd’hui travailler la vigne » — « Je ne veux pas », répondit-il ; mais plus tard, pris de remords, il y alla. S’adressant au second, il (le père), lui dit la même chose ; l’autre répondit « Entendu, Seigneur », et il n’y alla point. Lequel des deux a fait la volonté du Père ? » (Mt 21,28-30). C’est évident : le premier. Ceci est l’enseignement du Seigneur. Il veut que nous soyons positifs, décidés, efficaces dans l’expression de notre volonté. C’est également Jésus qui a précisé : « Ce n’est pas celui qui me dit « Seigneur, Seigneur ! » qui entrera dans le Royaume des Cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les Cieux » (Mt 7,21). Il ne suffit pas de dire, il faut faire !

Voilà l’Evangile ! Voilà le style de la vie catholique. Ce n’est pas l’être qui nous sauve : l’être est un don que nous recevons, une responsabilité. Celui qui est petit est plus proche du salut qu’un grand (cf. Mt 11,25 Mt 18,2 Mt 19,14).

Ce n’est pas le savoir — cependant nécessaire — qui conditionne notre salut. Pensez à la simple connaissance des vérités de la foi (cf. Jc 2,14) ; ce n’est pas l’avoir, certes ; l’on peut avoir des richesses, des biens de toute espèce; mais pour le salut, à quoi servent-ils ? (cf. Lc 12,20). Ce qui sauve, toujours avec le concours déterminant de la grâce, c’est la volonté, la bonne volonté, le coefficient propre, libre, personnel, de notre vouloir. Et celui-ci doit, avec l’aide de Dieu, être la conséquence générique et pratique de notre Jubilé : nous devons infuser chez les chrétiens qui l’auront célébré, le charisme, l’énergie, le courage et l’intention de la force du caractère, de la cohérence, de la fermeté et disons aussi, de l’action chrétienne et catholique !

Qu’il en soit ainsi, Fils bien-aimés; avec notre Bénédiction Apostolique.





1er octobre 1975: NOUS DEVONS RENOUVELER NOTRE FOI

11075



Chers Fils et Filles,



Le renouvellement est, comme nous l’avons dit, un des objectifs fondamentaux de l’Année Sainte. Mais cette dense parole n’acquiert toute sa signification que si l’on spécifie à quoi elle se réfère. En ce qui nous concerne, le renouvellement désiré se réfère à toute la vie chrétienne ; le terme a donc une signification très étendue. Pour ne pas rester dans le vague, dans l’incertain, essayons d’appliquer ce renouvellement à un aspect fondamental de la vie chrétienne ; et cet aspect fondamental ne peut être que la foi. Nous devons renouveler notre foi !

Et vous tous, très chers Pèlerins accourus ici pour le Jubilé, vous avez accompli un important, un magnifique acte de foi, un acte fort, un acte décisif, un acte qui engage, un acte réformateur, un acte qui a un caractère de principe, rappelez-vous ce qu’a dit Saint Paul : « l’homme juste vit de foi » (
Rm 1,17 Ga 2,11 He 10,38) ; cet acte a le caractère d’une réforme mentale et spirituelle ; il a le sens d’un engagement souverain et très heureux, celui de soumettre notre vie à notre profession religieuse, d’établir le véritable et salutaire rapport de notre être minuscule et fragile avec l’Etre infini et vivant de Dieu.

La foi est la vie ! Nous devons en avoir l’heureuse certitude.

Mais alors voici que jaillit en nous la grande interrogation : « Qu’est-ce que la foi ? ». La question est extrêmement simple ; c’est la réponse qui est plutôt délicate et complexe. Elle implique tout le problème religieux, et nous savons à quel point il est aujourd’hui tourmenté et difficile. Mais que personne ne se laisse vaincre par la peur, par les difficultés, par les déclarations hostiles, par la tentation de ne pas résoudre ce fameux problème religieux, de se croire intelligent et astucieux en éludant sa solution, en vivant dans l’obscurité de la négation religieuse, dans la pénombre du doute.

La foi est nécessaire. La foi est le salut. La foi est la vérité. La foi est la félicité. Et nous le répétons : la foi est la vie.

Parce que la foi est notre réponse à la Parole de Dieu. Elle est notre « oui » à sa révélation, à l’offre de sa lumière et de son amour. Et cette adhésion que nous lui donnons est également une grâce que Dieu déjà nous accorde (cf. Denz-Schôn., DS 375). Et psychologiquement, la foi consiste en un acte de notre esprit, animé par la volonté d’acquiescer, non pas tellement pour l’évidence, de ce que nous croyons, que pour l’autorité de Dieu qui parle, suivant la garantie du magistère de l’Eglise (cf. St Th II-II 2,1 II-II 2,9 II-II 4,2 ; etc.).

Aussi ce rapport extraordinaire avec Dieu, révélateur et vivant, exige-t-il une réflexion, une étude.

C’est cela que nous recommandons comme conséquence, comme fruit du Jubilé ; étudiez la foi, confirmez la foi. Vous devrez affronter quelqu’effort laborieux de pensée, de volonté, d’attention, d’attente peut-être et de tourment intérieur, de courage extérieur.

Mais vous serez heureux ! Le Seigneur a dit : « Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ! » (Lc 11,28).

Rappelez-vous donc : la foi !

Avec notre Bénédiction Apostolique.

***

C'est avec une grande joie que Nous adressons un salut cordial et tout particulier au Conseil de IrUnion mondiale des Organisations féminines catholiques présent ici ce soir.

Vous avez voulu, chères Filles, tenir ce Conseil à Rome, au tours de IrAnnée Sainte, et ce fait même engage toute une perspective et tout un programme. Nous venons de parler de la nécessité pour chaque chrétien de se renouveler dans la foi qui doit être, en dernière analyse, le guide suprême de son action. Or, est-il besoin de souligner les immenses possibilités draction de votre Union? Ses différentes Organisations regroupent, à travers les divers continents, une grande partie des femmes catholiques, dont le rôle est si important pour développer l'attachement à l'Eglise et pour éduquer aux vertus humaines et chrétiennes. Mais quelle doit être la caractéristique propre de leur action? Elles sont des Organisations catholiques, il ne faut jamais perdre cela de vue, et toutes leurs activités doivent donc tendre, de manière immédiate ou prochaine, comme pour toute organisation drEglise, à l'évangélisation, crest-à-dire à la diffusion du message évangélique. Est-ce à dire que les problèmes actuels doivent sréloigner de vos préoccupations? Non, bien évidemment, mais votre travail pour le progrès de la justice, pour la promotion intégrale de la femme, pour la paix ou pour le développement, doit revêtir un sens spécifiquement catholique. Il vous appartient drapporter à la solution de ces grands problèmes une contribution originale, spécifique, qui provienne de 1rEvangile et de l'enseignement de l'Eglise. Il y a là une perspective fondamentale qui nrest pas sans faire songer à la parole du Seigneur: "Cherchez drabord le Royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par surcroît" (Mt 6,33).

Pensez donc, chères Filles, à la grande responsabilité de votre Union: elle est à la mesure de vos possibilités draction. Qurelle ne vous effraie pas cependant, car elle srappuie sur la foi, dans le Seigneur. Nous Lui demandons de vous bénir ainsi que tous ceux qui vous sont chers





8 octobre 1975: QUE FAUT-IL RENOUVELER ? COMMENT ? POURQUOI ?

8105



Chers Fils et Filles,



Avons-nous écouté dans sa résonance intérieure et profonde l’écho personnel et social de ce « mot-programme » qui doit qualifier l’Année Sainte que nous sommes en train de célébrer ? Nous nous référons au mot, au programme que voici : « renouvellement ». Que signifie ce renouvellement dans notre cas ? Renouvellement... de quoi ? par quelles méthodes ? pour quels résultats ?

A première vue ce mot ne nous semble ni nouveau ni original. Il est d’usage courant, il s’applique aux choses les plus disparates. C’est une parole qui caractérise notre époque dans ses aspirations les plus significatives et dans ses manifestations les plus générales. On en perçoit l’écho lorsque l’on parle de notre merveilleuse et tumultueuse période historique, qui se définit moderne, progressiste, réformatrice, révolutionnaire au même titre, que dans les siècles passés d’autres périodes se disaient classiques ou romantiques, ou encore « de la Renaissance », etc.

Pour nous, « renouvellement » a surtout un sens religieux et moral : ne l’oublions pas ! Nous voulons, nous devons renouveler notre sentiment religieux et notre engagement moral. Et nous voulons et devons faire cela en fonction des deux pôles entre lesquels est tendu l’axe de notre vie : le pôle évangélique et le pôle de l’actualité dans laquelle est pratiquement insérée notre existence.

Le pôle évangélique. Est actuellement à la mode une interprétation commode, laxiste, subjective, purement libératrice de l’Evangile : un évangile que, somme toute, nous tenons à bon droit pour le code fondamental de notre religion. Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Mon joug est doux et mon poids est léger » (
Mt 11,30) ? N’a-t-il pas dit de lui-même : « Je suis le Bon Pasteur » (Jn 10,11)? Celui qui, ayant cent brebis, s’il en perd une, quitte les 99 autres pour se mettre à la recherche de la brebis perdue, et, l’ayant retrouvée, la prend, tout heureux, sur l’épaule et la rapporte au bercail... (Lc 15,4-6 et tout le discours de polémique de Mt 23). Oui ! la bonté, l’amour, le sacrifice de soi-même, le pardon sont les caractères essentiels de l’Evangile ; ils tracent fidèlement le profil du Christ. Mais nous ne pouvons pas oublier un autre caractère de sa prédication : le Royaume des cieux que Jésus a prêché n’est ni politiquement subversif ni moralement permissif (dans le sens que ce mot prend aujourd’hui). Jésus-Christ est le grand prophète de la réforme humaine, cette réforme que chacun réclame et qui est le salut pour tous.

Nous devrions relire le célèbre, le fondamental « Discours sur la Montagne » dans l’Evangile de Saint Mathieu. C’est bien souvent que Jésus a édifié son discours sur la dialectique d’une antithèse réformatrice : « Vous avez entendu qu’il fut dit aux anciens... » (Mt 5,17 et Mt 5,21 ss.), affirme-t-il de manière répétée ; et il ajoute aussitôt : « Et moi je vous dis que si votre justice n’est pas meilleure que celle des Scribes et des Pharisiens (réputés à l’époque professionnels de la justice et de la perfection), vous ne pénétrerez pas dans le Royaume des cieux ». Le Royaume des cieux, nous pouvons dire le christianisme, est très exigeant ; c’est une porte étroite qui conduit à la vie (cf. Mt 7,14) ; il exige un effort, il exige un engagement. Il n’est pas fait pour les faibles, pour les lâches, pour les jouisseurs ; il est fait pour les courageux, pour les forts, pour ceux qui ne refusent pas de porter la Croix, avec le Christ, comme le Christ (cf. Mt 10,38-39 Jn 12,24-25).

Ce qu’est cette Croix, c’est encore l’Evangile qui nous le dit: c’est le sens du devoir moral, de l’intériorité spirituelle, de l’amour fraternel et social ; c’est l’effort incessant de réforme personnelle moyennant quoi nous donnons à notre vie un contenu et un aspect d’authenticité chrétienne ; et disons même : de sainteté, puisque nous savons que la grâce divine nous y aide.

C’est là le premier pôle, celui qui puise son énergie et sa direction dans les sources de la vie spirituelle et religieuse. Et l’autre pôle, vers lequel cette même vie spirituelle et religieuse doit se diriger selon une fidèle ligne droite, quel est-il ? C’est la condition concrète et pratique de notre existence, multiforme et variable ; mais aussi un providentiel point d’arrivée, où elle acquiert sens et valeur.

Renouvellement : une réforme pour chacun et pour tous. Ainsi en est-il, de l’Eglise qui, d’un pas nouveau, repart de ce Jubilé vers ses destinées historiques et éternelles.

Avec notre Bénédiction Apostolique.





15 octobre 1975: LA CONFRONTATION

15105



Vénérables Frères et Fils bien-aimés,



Nous nous trouvons à un certain moment et dans un certain lieu : nous sommes dans l’Année Sainte et près de ces tombes apostoliques et il en ressort pour nous, dans sa plus claire et dramatique perspective, la question pratique et principale de notre vie chrétienne, celle de la confrontation, c’est-à-dire la question de la relation entre la profession de notre foi et le monde dans lequel nous nous trouvons. C’est une question capitale : un chrétien qui veut être cohérent avec sa propre adhésion à la religion catholique et qui veut lui être fidèle, peut-il s’immerger dans la mer puissante et orageuse de la vie moderne ? Existe-t-il une contradiction, un conflit, un heurt entre la façon d’envisager la manière de vivre d’un homme baptisé, d’un fils authentique de l’Eglise et la conception du mode d’existence, des moeurs qui caractérise un fils non moins authentique de notre siècle ? C’est une question très ancienne ; elle remonte à l’Evangile qui, d’une part, professe une faculté d’adaptation ouverte à toutes les nations, à toutes les civilisations « allez, a dit Jésus à ses disciples et à ses Apôtres, allez en toutes les nations » (
Mt 28,19) ; et qui, d’autre part, ne cache pas une irréductible diversité, un réel antagonisme entre celui qui veut être disciple du Christ et celui qui ne l’est pas, celui qui s’oppose au disciple ; Jésus a dit : « Je vous envoie comme des brebis parmi les loups » (Mt 10,16) : vous serez persécutés ; votre existence sera dure, difficile ; jusqu’au sein d’une même famille pourront surgir des divisions ; « A cause de mon nom, chacun vous haïra... » ; ... « ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » ; « l’heure viendra même où celui qui vous tuera, estimera rendre un culte à Dieu » (Jn 10,2). La tragique histoire du Saint que nous avons canonisé dimanche dernier, Oliver Plunkett, en est, parmi tant d’autres, un dramatique témoignage ; et, même aujourd’hui, combien de chrétiens, parce que chrétiens, parce que catholiques, ne continuent-ils pas à être écrasés par une oppression érigée en système ? Le drame de la fidélité au Christ et de liberté de religion se perpétue, même si on le camoufle sous de catégoriques déclarations en faveur des droits de la personne et de l’esprit social humains !

Pourquoi rappelons-nous ce pénible sort que connaissent encore aujourd’hui tant de nos frères dans la foi ? Nous le rappelons d’abord parce que nous devons nous souvenir d’eux dans nos prières ; il faut qu’ils soient présents dans nos coeurs, ces frères ; qu’ils soient de notre part l’objet d’honnêtes tentatives pour obtenir, pour eux aussi, la justice, la paix et la liberté dans la profession publique de leurs sentiments religieux. Et ensuite ; parce qu’il nous faut tous réfléchir de manière réaliste sur cet aspect de notre foi : elle comporte toujours de la force d’âme, une cohérence de vie, la capacité de patienter et de témoigner. Troisièmement : pour que nous soyons amenés à lire et à relire cette grande page du Concile qui s’intitule Gaudium et Spes, où avec tant d’optimisme, tant de largeur de vue, un sens aussi étendu de la réalité historique, cet immense problème de la confrontation entre la vie chrétienne et la vie profane et moderne est analysé sagement et pratiquement.

Nous allons nous limiter à trois attitudes qui nous semblent recommandables en l’occurrence. L’attitude de la fidélité au Christ, à l’Eglise, à notre rapport inaliénable avec la vérité, avec notre destin vital et surnaturel. Nous rappellerons une nouvelle fois l’exhortation de Saint Pierre : « Soyez forts dans la foi » (1P 5,9) ; et ne vous laissez pas séduire par l’opportunisme à la mode, ou par la partisane priorité sociologique ou politique imposée dans les questions de religion ou de conscience.

Ensuite l’attitude critique et morale au sujet d’expressions idéologiques et morales qui deviennent souvent conventionnelles dans l’opinion publique, et trouvent le facile support collectif des moeurs décadentes ; ceci tout particulièrement quand entrent en jeu des valeurs supérieures tant au regard de la pensée que de la conduite pratique, valeurs que le magistère de l’Eglise aurait défendues avec autorité. Saint Paul a dit : « Examinez objectivement chaque chose : ce qui est bon, retenez-le ; gardez-vous de toute espèce de mal » (1Th 5,21-22). Et, finalement, une attitude apostolique, pleine d’estime, de sympathie, de confiance également à l’égard des hommes de notre époque ; c’est-à-dire que nous devons essayer, non seulement de nous défendre de la contagion du mal — que l’on découvre malheureusement de toutes parts (cf 1Jn 5,19), mais aussi de promouvoir le bien, de le soutenir, de l’attester, de le défendre, de le multiplier : le christianisme possède de telles ressources de bien, que nous devons souvent le reprocher à nous-mêmes si le monde va mal, à cause de notre inconscience, de notre manque de sagesse, de courage. Ecoutons l’exhortation de l’Apôtre : « Sachez bien en quel moment nous vivons ; c’est l’heure désormais de vous arracher au sommeil ! » (Rm 13,11). Courage, donc !

Avec notre Bénédiction Apostolique !

***

Chers catéchistes ici rassemblés, présenter l'Evangile à vos frères, éduquer la foi, donner votre propre témoignage, soutenir vos communautés chrétiennes, quelle merveilleuse mission vous avez dans l'Eglise! Crest votre honneur dry participer avec le désintéressement et le courage que Nous savons. Crest notre joie de vous saluer ici, et de vous encourager de toutes nos forces, avec notre Bénédiction Apostolique




22 octobre 1975: REDÉCOUVRIR LE SENS DE DIEU

22105



Frères, mes Frères !



Nous nous sommes imposé un rude labeur, lorsque nous avons inauguré cette Année Sainte comme une oeuvre de renouvellement. Au fond, de quel renouvellement s’agit-il ? Il s’agit d’un renouvellement tel qu’il nous fasse retrouver Dieu dans notre vie moderne. Il s’agit de redécouverte, une redécouverte religieuse.

Serait-ce possible ? commençons par nous rendre compte que cette redécouverte constitue le premier problème de notre temps, le premier problème de la mentalité contemporaine, et pour beaucoup d’entre nous, notre premier problème, celui qui concerne plus profondément notre âme, notre manière de penser, notre manière d’agir.

Nous qui nous trouvons réunis ici pour ranimer en nous le sens de Dieu, pour nous convertir à la religion, c’est-à-dire au rapport authentique et vital avec Dieu, pour orienter notre vie dans la direction juste, celle qui donne le sens et le salut à notre existence, pour rouvrir nos lèvres et notre coeur au colloque avec Dieu, c’est-à-dire pour prier, nous ne devons pas avoir peur d’affronter ce problème capital, inévitable : Dieu existe-t-il, existe-t-il vraiment ? et comment penser à lui ? comment le trouver ? comment devons-nous nous comporter en sa pénétrante et souveraine présence ?

Ces questions lancinantes et multiples nous intimident ; parfois elles nous découragent. Nous sentons autour de nous la pression d’un monde qui vit sans Dieu. Une marée de gens, si proche de nous cependant, est — et souvent se professe — « areligieuse », irréligieuse ; gens insensibles à ce problème que nous au contraire, nous estimons fondamental, et à juste titre ; eux au contraire, ils se font gloire d’être laïques au sens radical du terme, apathiques, comme affranchis de toute préoccupation religieuse ; ils s’en vantent, comme si l’insouciance religieuse était un signe de liberté, de modernisme. Ces gens-là prétendent vivre sans Dieu. Et même, aujourd’hui, combien nombreux sont-ils, malheureusement, ceux qui veulent vivre contre Dieu, faussement convaincus de deux fatales erreurs : que la religion est inutile et que la religion est erronée.

Nous savons tous quelle diffusion et quelle complexité d’opinions, de théories, de mouvements se concentrent sur ces pseudo-principes, et ce qui en résulte d’idées, de littérature, de propagande, de moeurs. Pauvre civilisation religieuse et chrétienne, quelle pesante masse de dénégations t’opprime et te rejette ! et quant à nos pauvres églises, où sont les communautés qui, dans vos murs, dans vos rites, dans vos chants, célébraient leur fraternité, agenouillées devant Dieu ? Nos pauvres clochers, jusqu’à quand, dressés vers le ciel, nous obligerez-vous à lever le regard de la terre, confiants en de célestes horizons ?

Il ne nous est pas permis de demeurer insensibles, résignés devant cette mauvaise fortune qui, niant Dieu et son royaume parmi nous, couvre les destinée humaines d’une nuit sans étoiles. Le monde finit par se rendre compte que l’hésitante négation de Dieu se retourne en une réelle négation de l’homme. De toutes manières qu’il soit clair pour nous que plus s’affirme et se propage l’athéisme, plus il nous faudra, en toute humilité et force d’esprit, nous faire les hérauts de la gloire de Dieu, de notre foi, de notre certitude, de notre chance, de notre félicité de chrétiens, capables de réciter, ou mieux, de chanter, confiants et sans peur, leur Credo : Je crois en Dieu, Père, tout-puissant !

Il n’est pas possible de discourir ici au sujet d’un thème aussi vaste qu’un océan. Une allusion, une simple allusion à la cause, la principale peut-être, de l’esprit moderne irréligieux, abstraction faite du politique et du social irréligieux. La cause ? La cause — et cela semble étrange — c’est le progrès technique et scientifique qui, dans les choses que connaissent nos sens et notre intelligence, a découvert une extraordinaire richesse de lois et d’énergie, et une grande diversité d’éléments aux multiples combinaisons ; on a découvert le monde et, légitimement d’ailleurs, on s’est laissé séduire, enchanter, enthousiasmer ; puis on a essayé — et l’on a réussi — à créer des instruments pour dominer ce monde finalement découvert, à en faire des moyens merveilleux pour multiplier la puissance de l’homme, ses richesses, sa félicité immédiate. Et qu’arrive-t-il ? Il arrive que l’homme s’est arrêté au cadre de ses découvertes et de son étude scientifique et que, sur un ton triomphant, il a crié : ceci est tout ! ou bien, baigné de la sueur d’un implacable et harassant travail, il s’est plaint : ceci est ma chaîne, je ne puis plus penser à autre chose. Le progrès scientifique et technique qui caractérise notre époque, est devenu un arrêt spéculatif et spirituel.

L’homme ne s’est pas rendu compte que plus complexe, plus intéressant plus beau lui paraissait le règne connaissable, et plus il y retrouvait l’empreinte d’une Main créatrice, d’une Main transcendante ; et c’est pourquoi, loin de l’écarter du Dieu Créateur, ses conquêtes devaient le rapprocher de Lui. Il n’a pas su réaliser que ses découvertes se révèlent comme signes et reflets d’une Pensée créatrice et supérieure. Simone Weil a écrit : « Si ce qui fait l’objet de nos études et de nos travaux ne se transforme pas en miroir de lumière, il est impossible que durant le travail l’attention soit orientée vers la source de cette lumière. Une telle transformation, voilà la nécessité la plus urgente ».

Or ceci, Frères, est notre devoir, notre magnifique mission : enseigner à l’homme moderne, artisan, industriel ou homme de science, quel qu’il soit, que la possession accrue du monde est un contact accru avec la révélation naturelle de Dieu, avec sa première théophanie, avec la révélation du Dieu Tout-Puissant ; vient ensuite la révélation surnaturelle du Dieu-amour, du Dieu du christianisme.

Au lieu d’être inadaptée au monde moderne, la religion l’est plus encore que jadis, lorsque le monde était privé de culture scientifique ; et pour convaincre les hommes de notre temps de cette splendide vérité, il faut que se concrétise le renouvellement voulu par notre Jubilé ; rappelons-nous les paroles de Saint Paul devant l’Aréopage d’Athènes : « C’est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ! » (
Ac 17,28).

Il y aurait encore mille choses à dire à ce sujet, mais que ceci suffise pour l’instant ! Et que ce soit le programme d’une vie nouvelle et moderne.

Avec notre Bénédiction Apostolique !





29 octobre 1975: NOTRE PROBLÊME FONDAMENTAL : DÉCOUVRIR CE QUE NOUS DEVONS « ÊTRE » MORALEMENT

29105



Chers Fils et Filles.



Au cours de l’Année Sainte et durant sa célébration, nous étudions et tentons de grandes choses, celles qui concernent le rétablissement du plan idéal de la vie. Nous sommes attirés par l’idéal de réordonner la trame de notre existence, de redresser en nous les défaillances de notre manière de penser et d’agir, de donner à notre physionomie humaine un style de perfection et de beauté; et sachant désormais que cette remise en place, ce renouvellement comme nous avons préféré le dire, n’est pas autre chose que donner, ou rendre, à notre personnalité une authentique empreinte chrétienne, nous nous demandons, comme le jeune homme de l’Evangile, ce qu’au fond nous devons faire. Et c’est ainsi que cette interrogation intérieure au sujet du devoir: devoir d’agir, de faire, de devenir, d’imprimer à notre être cette forme qui correspond à ses véritables et suprêmes exigence, devoir être, surgit impérieusement en nous. Nous nous rendons compte que dans ce terme « devoir » est renfermé le secret de notre vie ; il ne suffit pas de vivre, il ne suffit pas d’être, d’avoir, de pouvoir; ce qui importe, c’est la réponse que nous donnons au devoir être, à l’appel intérieur au sujet de notre perfection ; et non pas une perfection quelconque, savoir, pouvoir, apparaître, réussir, se trouver bien et jouir de la vie, mais la perfection du devoir, cette perfection qui seule nous définit, vraiment hommes et vraiment chrétiens. Voici le problème fondamental : deviner, découvrir ce que nous devons être moralement ; ce qui veut dire ; devenir proprement nous-mêmes, selon l’idée que Dieu a conçue à notre sujet. Question subtile, mais facile à comprendre : nous devons atteindre, ou essayer d’atteindre une parfaite autonomie dans notre correspondance à cette hétéronomie (c’est-à-dire à cette loi qui nous est proposée) dans laquelle se prononce la volonté de Dieu et se réalise notre être véritable. Le programme de notre existence dans le temps, le voici : faire la volonté de Dieu. Vous souvenez-vous du « fiat voluntas tuas », du « Pater Noster » ? Et voici ce que Jésus, le Maître de notre vie, a répondu au jeune homme de l’Evangile qui lui demandait ce qu’il fallait faire : « observer les commandements » (
Mt 19,17). C’est là le sens qu’il faut donner à notre vie ; c’est cela qui devrait être le mot d’ordre de notre conscience, c’est là l’exigence principale et directrice de notre activité.

Eh bien, arrêtons-nous un instant — pour nous, il pourrait être décisif à l’efficacité de notre célébration jubilaire — et méditons ce thème dominant : comment ressentons-nous chacun de nous, le devoir tel que Dieu l’offre à notre destin ? Quelle fut la toute première réaction de Saint Paul (à l’époque il s’appelait encore Saul) quand, du haut du ciel, le Christ le foudroya sur le chemin de Damas ? Il dit : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » (Ac 9,6). Et ainsi, nous aussi, nous essayerons de demander au Seigneur, qui peut-être nous attendait à cette rencontre de l’Année Sainte pour nous éclairer de sa fulgurante lumière : que devons-nous faire ? ou mieux : que dois-je faire, moi ?

Nous ferons maintenant une brève allusion à quelques remarques très importantes. La première concerne la nécessité de déterminer, au moins en principe, la norme directrice, c’est-à-dire ce qu’exigé le devoir en ce qui concerne notre conception de notre propre existence. Nous ne disons pas ceci pour démentir, ni déprécier une autre prérogative de la vie, élevée au plus haut sommet dans l’esprit d’aujourd’hui : celle de la liberté que nous savons être un don spirituel privilégié qui rend l’homme semblable à Dieu (cf. Gn 2,26), mais pour rappeler que le don de la liberté doit servir à la recherche et au choix du bien, c’est-à-dire du devoir, mieux, de l’amour de Dieu qui est la loi suprême et qui résume l’Evangile (Mt 22,37-40). La liberté doit être compensée par l’obligation morale, spontanément, mais aussi généreusement et totalement; autrement elle devient un droit, un droit seulement égoïste et unilatéral, avec toutes les conséquences antisociales que comporte cette exclusivité; ou bien elle dégénérera en aveugle licence, esclave de l’instinct, et certes non soumise à un instinct équilibré et orienté vers la véritable dimension de l’homme.

Dans le langage contemporain nous trouvons deux termes qui peuvent presque être substitués à la trop sévère parole de « devoir » : conscience et responsabilité. Ils sont parfaits, disons-le, à condition de les ancrer dans la réalité que comportent ces termes ; la réalité transcendante de la loi de Dieu, et de l’environnement naturel et social au milieu duquel se déroule notre existence. La conscience, parfait, à condition qu’elle ne se limite pas à la conscience psychologique ou purement égoïste, mais qu’elle se hausse au niveau moral qu’illuminé la lumière de Dieu ; responsabilité, c’est parfait, si elle conserve la vision intégrale des liens auxquels nous devons rester soumis, qu’ils soient personnels, ou sociaux ou religieux.

Nous pensons que cette parole sacrée qui se lit le devoir, ne devrait être éliminée ni de votre pensée ni de notre vocabulaire, spécialement lorsque, comme à présent, nous voulons renouveler en nous le sens chrétien ; c’est un mot plein de force, d’honneur, d’amour et de confiance ; un mot qui, comme le firent les grands, les héros, les saints, devrait être gravé dans le coeur de l’homme : JE DOIS !

Avec notre Bénédiction Apostolique !





5 novembre 1975: LE PLUS GRAND COMMANDEMENT

51175



Chers Fils et Filles,



Cette bienheureuse Année Sainte soumet à notre esprit une question suprême, fondamentale : au fond, que devons-nous faire pour remettre de l’ordre, de l’équilibre, de la sagesse, de la perfection dans notre vie ?

On a dit que ce n’est pas l’être qui, à la fin, entre en ligne de compte pour notre salut ; et encore moins l’avoir ou le pouvoir ; tout cela est peut-être précieux en soi, mais sur le plan du salut, ce sont des dons qui accroissent notre responsabilité : ils ne l’épuisent pas. Nous devons prendre pour décisive la redoutable question que dans l’Evangile, Jésus nous jette au visage, si l’on ose dire : « Que servira-t-il donc à l’homme de gagner le monde entier s’il en vient à perdre son âme ? Ou, que pourra donner l’homme en échange de son âme ? » (
Mt 16,26). Ce qui compte, nous l’avons dit, c’est le faire. L’action devient la valeur la plus précieuse. La volonté décide du destin de notre vie.

Et voici reparaître maintenant notre insistante interrogation: « Alors, que dois-je faire ? » Interrogation qui, dans l’Evangile, se présente ainsi sur les lèvres d’un « docteur de la Loi » qui interpelle le Christ : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? » (Mt 22,36). Nous nous souvenons tous de la simple et sublime réponse : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (Mt 22,37) ; et l’Evangile de Saint Marc ajoute : « ... et de toutes tes forces » (Mc 12,30).

Aimer Dieu ! une grande parole ! une grande loi ! Mais est-ce facile ? Est-ce possible, pour nous fils de notre siècle ? Dieu : comment le connaissons-nous ? nous avons l’habitude de douter de Lui plutôt que de penser à Lui : comment y parvenir, avec cette vigueur et cette plénitude de sentiments, de certitude, d’intentions que l’Evangile réclame ? dans l’esprit de l’homme moderne n’existe-t-il pas une tendance à la critique, plutôt qu’une disposition à l’amour ? et certaines grossières habitudes du langage populaire ne gardent-elles pas cette indigne facilité à blasphémer le saint et ineffable nom de Dieu, plutôt que d’en faire un motif de sympathie et de louange ? et les plus audacieux, les plus obtus des cerveaux de l’athéisme contemporain n’en sont-ils pas arrivés à soutenir l’hypothèse, ou plutôt, l’affirmation de la « mort de Dieu » ? Comment l’aridité religieuse de notre époque peut-elle encore admettre que l’acte le plus important et le plus absorbant de notre vie est l’amour de Dieu ? Puis, qu’entend-on par « amour » ? ce terme n’a-t-il pas pris un sens équivoque, se dégradant en expressions indignes, non seulement de Dieu, mais encore de l’homme lui-même ? Pourquoi ne nous a-t-on pas enseigné ce qu’est le véritable amour, celui qui peut s’adresser religieusement à Dieu ? Amour-recherche, amour-joie, amour-lumière, amour-don, amour-louange, amour-amitié, amour-béatitude ? (cf. St Augustin, St Bernard, St François d’Assise et tous les Saints qui nous ont dit quelque chose au sujet de leurs rapports avec Dieu).

Cet aspect négatif de notre question, nous le présentons honnêtement, par souci de réalisme psychologique, moral, à l’égard de notre époque. Et pour faire sonner haut notre voix et la conscience de tous à propos de l’extrême importance qu’il y a à restituer à notre religion sa base fondamentale : l’amour de Dieu. Mais nous pourrions aussi dire quelque chose au sujet des aspirations, secrètes ou manifestes, par lesquelles l’âme humaine, faite pour tendre vers Dieu, nous révèle, aujourd’hui encore, la soif qu’elle a de Lui, une soif qui ne sera jamais apaisée aussi longtemps que l’homme restera homme.

Pour l’instant, toutefois, en parlant avec vous qui, par le fait même de votre pèlerinage jubilaire, démontrez votre ardente et réelle recherche amoureuse de Dieu, nous préférons vous suggérer quelques conseils utiles, pensons-nous, pour résoudre la grande question qui est, en tout cas, d’importance capitale pour la bonne fin de l’Année Sainte.

Il faut partir de la certitude absolue que Dieu existe ! La pensée, dans sa simple et inévitable démarche, par instinct logique, pourrait-on dire, nous donne cette certitude : oui, Dieu existe ! Mais c’est une certitude tourmentée si elle n’est pas imprégnée de la révélation que Dieu nous a faite de Lui-même ; révélation d’une délicatesse extrême, presque jalouse, parce que réservée à ceux qui, d’un coeur limpide, sont disposés à la recevoir. La foi remplit de lumière et de joie l’espace infini découvert par la raison, découvert également par le coeur comme patrie de Dieu. Et c’est alors que parvient jusqu’à nous la grisante parole du Christ : « Notre Père, qui êtes aux cieux » ! (Mt 6,9).

Voilà donc la grande conquête dont nous ne pourrons jamais explorer assez les dimensions : Dieu est Père ! Cette conception existentielle, métaphysique, unique, originale, ineffable, est la source de notre religion ; notre religion pose en principe : si Dieu est Père, Dieu est amour. Il nous aime. Nous n’en finirons jamais de rassasier chacune de nos aspirations, mentale, cordiale, spirituelle, en attendant que cette conviction s’ancre dans nos esprits : nous sommes aimés ! aimés de Dieu ! Tout est bien pour nous, si Dieu nous aime ; et il en est ainsi !

Et alors, la voici, potentiellement tout au moins, la solution de notre grand problème : si Dieu m’aime, comment pourrais-je ne pas l’aimer ?

L’amour que Dieu nous porte se répercute, pour autant que la grâce nous le permet, se répercute, fort, sincère, humain, joyeux, heureux, dans la réponse que nous y faisons : « Oui, Seigneur, moi aussi ! Tu le sais bien moi aussi je t’aime ! ».

Tout le reste va de soi, avec notre Bénédiction Apostolique !






Catéchèses Paul VI 24975