Chrysostome Homélies 37000

HOMÉLIE SUR LES SS. MARTYRS JUVENTIN ET MAXIMIN.




ANALYSE.


Comme il est dit air commencement de cette homélie, elle fut prononcée peu- de jours après l'homélie sur saint Babylas. Dernièrement, non pas hier, comme on a traduit à tort, Dernièrement c'était le bienheureux Babylas et trois enfants qui nous rassemblaient en ce lieu; aujourd'hui deux saints soldats rangent sous leurs drapeaux la milice du Christ. C'est cependant sur l'autorité de cette traduction inexacte, que les martyrologes ont mis la fête de saint Juventin et de saint Maximin, le 25 janvier, c'est-à-dire le lendemain de la fête de saint Babylas. Ces martyrs sont mentionnés par Théodoret (liv. 3,Hist. eccl., c. 14). L'année de cette homélie est incertaine.

1. Tableau de la persécution sous Julien l'Apostat. - 2. Les deux saints soldats ayant, au milieu de leurs camarades, laissé voir quels sentiments leur inspirait la conduite de l'empereur, furent dénoncés et jetés en prison comme coupables de conspiration; on confisqua leurs biens, mais peut-on appauvrir les martyrs? ce que leurs persécuteurs leur prennent, Dieu le leur rend au centuple. - 3. Astuce de Julien l'Apostat; exécution des saints martyrs, in vita sua non sunt separati, et in morte non sunt divisi. (2S 1,2-3)



370011. C'étaient naguère le bienheureux Babylas et trois enfants qui nous réunissaient en ce lieu, aujourd'hui deux saints soldats rangent sous les drapeaux la milice du Christ; naguère un quadrige de martyrs, aujourd'hui deux martyrs attelés au char céleste. Ils n'avaient point même âge, mais ils avaient même foi; diverses furent leurs luttes, mais pareil leur courage; les uns moururent les premiers, les autres, victimes nouvelles, ont donné leur sang les derniers. Tel est le trésor de l'Eglise: il enferme des joyaux anciens et d'autres nouveaux, mais tous ont même beauté: ce sont des fleurs qui ne se fanent point et que le temps ne peut flétrir. La rouille de la vétusté ne s'attaque point à l'éclat de leur nature. Les biens corporels périssent et cèdent à la succession des années. les vêtements s'usent, les maisons s'écroulent, l'or s'obscurcit, en un mot, toutes les choses sensibles tombent et disparaissent sous l'effort du temps. Mais il n'en est point ainsi des trésors spirituels: leur durée est éternelle, leur jeunesse et leur fraîcheur toujours égales; toujours brille et resplendit l'éclat de la gloire qui appartient aux martyrs. Vous vous en souviendrez et n'honorerez pas autrement les anciens et les nouveaux; avec le même zèle, le même amour, la même ardeur, vous les devez honorer et glorifier tous. Car ce n'est point de l'ancienneté que vous vous enquérez, mais du courage, de la piété de l'âme, de la foi invincible, du zèle ardent et sublime, tel que l'ont montré ceux qui nous rassemblent aujourd'hui. Car telle fut leur ferveur, tel fut leur amour de Dieu, qu'ils auraient pu, même sans la persécution, ceindre la couronne du martyre, sans combat élever le trophée, sans guerre emporter la victoire, sans lutte conquérir la palme. Comment cela se peut-il faire? C'est ce que je vais vous dire, mais souffrez que je reprenne les choses d'un peu plus haut.

Un empereur a existé de nos jours, qui a surpassé en impiété tous ses devanciers, et dont je vous parlais dernièrement. Il voyait l'éclat que donne à notre Eglise la mort des martyrs, et que non-seulement les hommes, mais les jeunes enfants, les vierges, chaque âge enfin et chaque sexe s'élançaient au supplice pour notre religion. C'était pour lui une douleur et une torture. Cependant il ne voulait (494) pas ouvertement sonner la bataille: Ils vont tous, se disait-il, comme les abeilles à la ruche, voler au martyre. Il le savait par l'exemple de ses ancêtres. Car les gouvernants avaient fait la guerre à l'Eglise, et les peuples sans cesse s'étaient soulevés, alors que la religion n'était encore qu'une faible étincelle. Mais ils n'avaient pu l'éteindre ni l'étouffer. Cette étincelle avait gagné: le feu s'élevait et embrasait toute la terre. On égorgeait, on brûlait, on pendait, on noyait, on livrait aux bêtes les fidèles en foule. Et ils marchaient sur les charbons ardents comme sur la terre des chemins, entraient aux abîmes des flots comme en des prairies, couraient au glaive comme à un diadème et à une couronne et triomphaient des tortures de tout genre, non-seulement par leur courage à les souffrir, mais par la joie et l'ardeur dont ils s'y portaient. Car ainsi que les plantes croissent quand on les arrose, de même notre foi persécutée fleurit plus belle et grandit par les épreuves, et moins féconds deviennent les jardins par l'eau qu'ils boivent que notre Eglise par le sang des martyrs. L'empereur le savait, il savait plus encore; aussi craignait-il de nous déclarer ouvertement la guerre. Ne leur donnons point, disait-il, l'occasion d'élever trophées sur trophées, de remporter de continuelles victoires et de ceindre toujours la couronne. Que fait-il alors? Voyez sa malice! Médecins, soldats, sophistes, rhéteurs, tous seront arrachés à leur profession s'ils n'abjurent la foi. Ainsi attaqués de loin, s'ils cédaient, ils se couvraient par leur défaite du ridicule de n'avoir pas préféré leur foi à leurs richesses; s'ils résistaient bravement et faisaient tête, leur victoire n'avait point de retentissement, leur trophée point d'éclat; car il n'y a pas grande gloire à dédaigner pour sa religion son art ou sa profession. Et il ne s'arrête point encore là. Si un homme se rencontrait qui eût, dans les temps précédents, sous le règne des empereurs pieux, renversé des autels, ou détruit des temples, ou fait disparaître des offrandes, ou autre action semblable, il le traînait en justice et le mettait à mort, et non-seulement quand il était convaincu, mais sur la seule accusation. Sa ruse inventait mille prétextes pour tourmenter ceux qui vivaient dans la foi. Ce qu'il cherchait toujours, c'était à obscurcir l'éclat de la couronne du martyre: le sang coulait toujours sous ses mains, ses meurtres avaient leur cours, et la gloire du prix attaché au martyre s'effaçait aux regards. Mais ses ruses furent vaines. Qu'importaient en effet ses calculs et sa malice à ceux qu'il tourmentait ainsi? Ils attendaient tout du Juge incorruptible qui est au ciel, c'est de sa main qu'ils devaient recevoir la couronne.

370022. Les choses en étaient là: il enfantait à grands efforts la guerre contre nous et tremblait d'y être vaincu, quand les soldats se réunirent en un festin où prenaient part les martyrs que nous célébrons aujourd'hui. Là, comme il arrive dans les festins, les paroles s'échangeaient, on conversait sur divers sujets. Quelques convives se disaient les uns aux autres et disaient aux assistants: est-ce désormais la peine de vivre, de respirer, de voir le soleil, quand ces saintes lois sont ainsi foulées aux pieds, la religion insultée, le Créateur, le Maître commun ainsi méprisé? Partout l'odeur des victimes et la fumée des sacrifices impurs. L'air même que nous aspirons est chargé de souillures! - Que ces paroles ne passent point inaperçues: songez au lieu où elles étaient dites et à la piété de ceux qui parlaient. Si dans un festin de soldats, où le vin coule à flots, où rivalisent et l'ivresse et l'orgie, où s'ouvrent des luttes d'intempérance et de débauche effrénée, on entendait de pareilles plaintes, de pareils gémissements, que faisaient ces mêmes hommes enfermés dans leurs maisons et conversant les uns avec les autres dans le secret? Comment devaient-ils prier ceux qui, à l'heure de la débauche, montraient tant de tempérance et des coeurs si apostoliques? D'autres tombaient et ils pleuraient; d'autres vivaient en impies et tous mouraient dans les flammes; dans la maladie de leurs frères, ils ne faisaient nul état de leur santé, et comme des tuteurs donnés au monde entier, ils gémissaient sur ses maux. - Leurs propos ne restèrent pas secrets. L'un des convives, bouffon et flatteur, pour plaire au prince, lui rapporta toutes leurs paroles, c'était là ce qu'il cherchait depuis longtemps. Saisissant l'occasion favorable de priver ses victimes de la gloire du martyre, il les accuse d'avoir aspiré au pouvoir, confisque leurs biens et les jette nus en prison. Grande joie pour ces hommes! Que nous servent la fortune et les vêtements précieux, disaient-ils. S'il faut dépouiller pour le Christ ce dernier vêtement, la chair de notre corps, nous ne refuserons pas, nous le quitterons volontiers l On marque leurs maisons, on les pille. Et comme ceux qui vont émigrer (495) vers une patrie lointaine réalisent le prix de leurs maisons et l'envoient devant eux, de même, sur le point de partir pour le ciel, ils envoyaient devant eux leur fortune, et leurs ennemis même les servaient dans ce message. Car ce ne sont pas seulement ces richesses que nous nommons aumônes qui passent dans le ciel, mais celles encore que nous arrachent les ennemis de la foi, les persécuteurs des fidèles, celles-là aussi s'amassent là-haut. Et les unes ne sont pas moindres que les autres. Écoutez Paul: Vous vous êtes vu avec joie arracher vos biens, espérant trouver au ciel une fortune plus belle et plus solide. (He 10,34) Les martyrs y étaient donc dans la prison, et la ville entière accourait, malgré les dangers, les menaces, les périls sans nombre qu'encourait quiconque les aborderait, leur parlerait et communiquerait avec eux. Mais la crainte de Dieu chassa ces terreurs: et ces martyrs en enfantèrent d'autres en grand nombre. Ceux qui précédemment les avaient fréquentés avaient appris d'eux le mépris de la vie. Ce n'étaient dans ces réunions que cantiques sacrés, saintes veilles, enseignements spirituels, et quand l'église fut fermée, la prison devint désormais une église. Car non-seulement ceux qui venaient du dehors, mais encore ceux qui vivaient captifs trouvaient de grandes leçons de sagesse et de vertu dans la patience et la foi de ces saints hommes. L'empereur l'apprit et sa douleur augmenta. Pour les abattre et éteindre leur zèle, il leur envoya quelques scélérats, des imposteurs chargés de leur tendre des piéges; habitant avec eux, les trouvaient-ils seuls, ils leur conseillaient, comme d'eux-mêmes et sans laisser paraître qu'ils fussent envoyés du prince, de renier leur religion et de passer au parti de l'impiété. Ainsi, disrient-ils, non-seulement vous conjurerez le péril qui vous menace, mais vous verrez s'accroître vos honneurs et vos dignités, si vous désarmez la colère de l'empereur. Ne voyez-vous pas l'exemple que vous en ont donné plusieurs gens de votre parti? Ils répondirent: C'est pourquoi nous resterons plus fermes, afin de nous offrir comme victimes expiatoires et de racheter leur faiblesse. Nous avons un bore Maître; il sait, par un seul sacrifice, se réconcilier avec tout l'univers. Et comme autrefois les trois enfants disaient: Il n'est en ce temps ni prince, ni prophète, ni chef, ni holocauste, ni sacrifice, ni offrande qui nous puisse obtenir ta miséricorde; soyons agréés dans la contrition de notre coeur et l'humilité de notre âme (Da 3,38-39); de même les martyrs voyant les autels renversés, les églises fermées, les prêtres chassés, les fidèles dispersés voulaient s'offrir à Dieu pour le salut de tous, et, quittant les rangs des soldats, ils avaient hâte de se mêler aux choeurs des anges. Si nous ne mourons pas maintenant, disent-ils, la mort ne tardera guère et dans peu nous en aurons la douleur. Mieux vaut mourir pour le roi des anges que pour un roi impie. Mieux vaut poser les armes en tombant pour la patrie céleste que pour cette patrie terrestre que foulent nos pieds. Qu'un soldat meure ici, il ne saurait recevoir de son roi un prix digne de son courage; car à celui qui est mort que peut donner un homme? Souvent il n'a pas même l'honneur d'un tombeau et reste en pâture aux chiens! Mais en mourant pour le Roi des anges, nous recevrons en échange un corps plus glorieux, une nouvelle vie plus brillante, une plus riche récompense de nos travaux, et de plus nobles couronnes. Prenons donc les armes spirituelles: arrière les javelots, les arcs, arrière toute arme sensible. Il nous suffit de nos voix. En effet, les bouches des saints ressemblent à des carquois pleins de traits sans cesse dirigés contre la tête du démon.

370033. Voilà ce qu'on rapportait à l'empereur; mais il ne se rebuta point et dressa contre eux de nouveaux piéges. Il voulait, le fourbe, le scélérat, l'homme habile à tous les crimes, s'ils se laissaient fléchir et vaincre, les faire paraître aux regards du peuple et les amener à sacrifier; s'ils persévéraient, s'ils montraient un ferme courage et résistaient avec vigueur dans la lutte, il effaçait l'éclat de leur«victoire, et les accusant d'avoir aspiré au pouvoir, les traînait au supplice. Mais Celui qui dévoile les secrets ensevelis dans l'ombre ne voulut point que ces embûches et ces piéges restassent cachés. L'Égyptienne qui dans l'entière solitude de son appartement tentait de séduire Joseph, espérait échapper aux regards des hommes; mais elle n'échappa point à l'oeil dont la vigilance jamais ne s'endort: bien plus, la postérité connut son crime; les paroles qu'elle dit sans témoin à Joseph, la terre entière les répète. De même, le tyran comptait qu'on ignorerait qu'il parlait dans la prison par la bouche de ces conseillers imposteurs; mais il se trompait. (496) La postérité tout entière connut les embûches et les piéges, la victoire et le triomphe. Car, comme le temps passait et que les jours coulaient sans que leur nombre ralentît l'ardeur des captifs; comme au contraire leur zèle s'enflammait encore et attirait de nombreux imitateurs, il les fait conduire de nuit au lieu du supplice. Au milieu des ténèbres on allume les torches et ils meurent. Et leurs têtes, même après la mort, effrayaient le démon plus qu'au temps où elles parlaient encore: la tête de Jean était moins effrayante quand elle avait la voix que lorsqu'on la portait muette sur le plateau. Car il a une voix aussi, le sang des saints; non point une voix qui parle aux oreilles, mais qui saisit la conscience des bourreaux. Après ce supplice, gage d'immortalité, ceux qui ensevelissent les restes des suppliciés, peu soucieux de leur salut, enlevèrent les corps de ces braves: ils étaient eux-mêmes des martyrs vivants. Car s'ils ne perdirent point la vie, ce n'était qu'après l'avoir sacrifiée qu'ils s'élancèrent à cette sainte proie. Ceux qui vinrent alors et qui eurent le bonheur devoir ces corps à peine inanimés, disent qu'au moment qu'ils étaient gisants au bord du tombeau, on voyait fleurir en eux la même grâce que Luc accorde à Etienne, quand il va répondre aux Juifs; à cette vue tous les assistants se sentirent frappés et saisis d'une religieuse terreur, ils répétèrent tous la parole de David: Unis dans la vie, ils ne furent point séparés dans la mort. (2S 1,23) Car ensemble ils avaient rendu témoignage, habité la prison, vu le lieu du supplice, ensemble leurs têtes étaient tombées, le même cercueil enferme leurs corps et le même tabernacle les attend au ciel quand ils les reprendront dans une gloire plus grande. Nous pouvons dire qu'ils furent comme des colonnes, des rochers, des tours, des flambeaux et des taureaux; car ils soutiennent l'Eglise comme des colonnes; comme destours, ils la fortifient, comme des rochers, ils repoussent les surprises et assurent un calme parfait à ceux qu'ils protègent; comme des flambeaux, ils ont dissipé les ténèbres de l'impiété; comme des taureaux, corps et âme, avec une égale ardeur, ils ont porté le joug bien-aimé du Christ.

Il nous faut donc les visiter souvent, toucher leur châsse et avec foi embrasser leurs reliques pour gagner ainsi des bénédictions. De même que des soldats montrent les blessures reçues au combat et parlent à leur roi avec confiance, de même ces martyrs, portant-dans leurs mains leurs têtes coupées, s'avanceront parmi les saints et obtiendront sans peine du Roi des cieux tout ce qu'ils demanderont. Approchons-nous donc avec foi, avec ardeur, contemplons ces reliques saintes, considérons les prix du martyre, amassons de toutes parts de riches trésors avec lesquels, lorsque finira la vie présente au terme fixé par Dieu, nous aborderons au port céleste et prendrons possession du royaume des cieux, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l'honneur et l'adoration dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Traduit par M. VIERRJSKI.




38000

HOMÉLIES SUR SAINTE PÉLAGIE.



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Première homélie.


AVERTISSEMENT et ANALYSE.

Nous avons deux homélies sur sainte Pélagie, mais de la seconde nous ne possédons qu'une traduction latine conservée par surins. La première fut sans aucun doute prononcée à Antioche où fut aussi martyrisée sainte Pélagie.

1-3. Ce fut par le conseil de Jésus-Christ que sainte Pélagie prévint le jugement du tyran, et se précipita. - 4. Exhortation à la décence et au recueillement.



381011. Béni soit le Seigneur l voici maintenant que des femmes, à leur tour, se jouent de la mort; des jeunes filles se rient d'en finir avec la vie; des vierges, de toutes jeunes filles, étrangères au mariage, se jettent au milieu même des démons armés, sans recevoir leurs blessures. Tous ces biens, nous les devons au Christ, sorti d'une vierge: car, après ce bienheureux enfantement, cette admirable naissance, la mort a été paralysée; la puissance du démon, anéantie; ce ne sont plus désormais les hommes seulement, mais les femmes aussi qui le méprisent; et non-seulement les femmes, mais les jeunes filles. Un berger intrépide prend le lion, redoutable pour son troupeau; il lui brise les dents; il lui coupe les ongles; il fait tomber sa crinière sous les ciseaux; il en fait le jouet, méprisable et ridicule, qu'il livre aux enfants des bergers, aux jeunes filles pour servir à leur amusement: ainsi a fait le Christ, de cette mort, formidable pour notre nature, terrible, épouvantable; il l'a prise, il a dissipé l'épouvante qu'elle inspirait; il nous l'a livrée pour amuser même des jeunes filles. Voilà pourquoi la bienheureuse Péta gie a couru au-devant, avec un si vif transport, qu'elle n'attendit pas les mains des bourreaux, qu'elle n'entra pas au tribunal, que la grandeur de son âme la poussa à prévenir leur cruauté. Douleurs, tortures, affreux supplices, elle était prête à tout supporter, mais elle craignait de perdre la couronne de la virginité. Et ce qui prouve combien elle redoutait le libertinage des impies, elle le prévient, elle s'empresse de se soustraire au dérèglement de leur insolence. Jamais homme n'entreprit rien de pareil; en effet, tous les hommes qui affrontèrent le martyre, se présentèrent devant le tribunal, et là, ils montrèrent leur courage. Mais les femmes, exposées par leur nature à certains outrages, se préoccupèrent des circonstances qui pouvaient accompagner leur mort. Si Pélagie avait pu conserver la virginité, en acquérant la couronne du martyre, elle n'aurait pas refusé de se présenter au tribunal: mais, vu la nécessité de perdre l'une ou l'autre, elle pensa que ce serait le comble de la démence, quand elle pouvait remporter une double victoire, de ne se ménager qu'un demi-triomphe. Donc, elle refusa d'entrer au tribunal, de s'exposer en spectacle à la licence des regards; de permettre aux désirs impurs de jouir de son (498) aspect; elle mit son corps sacré à l'abri des outrages; de la chambre virginale, du gynécée, elle passa dans un autre asile de la chasteté, dans le ciel. Il est beau de voir autour de soi, sans pâlir, les bourreaux qui déchirent vos flancs; Pélagie n'a pas montré moins de grandeur. Pour les hommes qui souffrent le martyre, il arrive un moment que la sensibilité s'éteint dans la variété des tortures; que la mort ne paraît plus redoutable; qu'elle semble bien plutôt la délivrance, la fin des douleurs; mais notre vierge, sans avoir encore rien souffert, lorsque son corps était intact, nullement déchiré, Pélagie eut besoin d'une âme grande et généreuse, pour sortir de cette vie par une mort violente. Si vous admirez le courage de ces hommes intrépides, admirez donc aussi la force virile de cette vierge; si la constance de ces héros vous saisit par ce qu'elle a de sublime, soyez également saisis de la générosité sublime de cette femme, qui ose affronter une telle mort. Ne passez pas en courant, retenez ici vos pensées. Voyez cette vierge délicate qui ne connaissait que sa chambre pudique; tout à coup des soldats l'envahissent, des soldats sont à sa porte; ils l'appellent au tribunal; on la traîne dans la place publique pour répondre à une accusation, de quelle nature, de quelle gravité! Pas de père auprès d'elle, pas de mère à ses côtés; ni nourrice, ni servante, ni femme du voisinage; pas une amie; elle était seule au milieu des bourreaux. Qu'elle ait pu sortir et répondre à ces soldats, à ces bourreaux, ouvrir la bouche, faire entendre sa voix; qu'elle ait eu la force de les regarder, de conserver une contenance, de respirer, quel prodige, quel courage admirable! Cette vertu n'appartenait pas à la nature humaine; il y avait là un surcroît qui venait de Dieu. Cependant la vierge n'était pas d'elle-même inactive; tout ce qui dépendait d'elle de faire, elle le fit; elle montra du zèle, de la prudence, de la générosité, de la résolution, de l'empressement, de l'impatience même. Mais le succès auquel aboutirent ces excellentes dispositions fut l'effet du secours de Dieu et de la grâce d'en-haut; en sorte que nous devons l'admirer et tout ensemble la déclarer bienheureuse; bienheureuse, parce Dieu a été son compagnon d'armes; l'admirer, parce qu'elle ne manqua pas elle-même de courage. Car qui ne serait frappé d'admiration en apprenant, qu'en moins d'un instant, elle conçut, résolut, accomplit ce qu'elle avait décidé? Il arrive souvent, vous le savez tous, que des projets longtemps médités, nous les rejetons lorsque le temps est venu de les accomplir; une légère crainte qui nous saisit disperse tous nos desseins; une frayeur subite suffit pour nous détourner. Notre vierge, au contraire, en un seul et même moment, conçoit, résout, exécute un dessein si plein de terreur et d'épouvante; ni l'horreur du présent, ni la rapidité des instants, ni son abandon au milieu des embûches, ni cette circonstance qu'elle est toute seule chez elle, quand on la saisit, rien, non, rien n'a troublé cette bienheureuse; on eût dit que c'étaient des amis, des personnes de connaissance qui lui rendaient visite, tant elle conserve la liberté dans toutes ses actions; cette tranquillité se comprend. En effet, elle n'était pas seule, Jésus était avec elle, Jésus, son conseil il était là auprès d'elle; c'était lui qui parlait à son coeur; c'était lui qui fortifiait son âme; c'était lui qui chassait la crainte. Et cette protection était justice; la vierge martyre s'était d'avance montrée digne d'un pareil secours.

381022. Elle sortit et demanda aux soldats la permission de rentrer et de changer de vêtements: elle rentre et revêt l'incorruptibilité, au lieu de ce qui est corruptible; l'immortalité au lieu de la mort; la vie sans fin, au lieu de celle qui n'a qu'un temps. Pour moi, j'admire, outre ce qui a déjà été dit, que les soldats lui aient accordé ce qu'elle demandait, qu'une femme ait trompé des hommes, qu'ils n'aient, rien soupçonné de ce qui allait arriver, qu'ils n'aient pas deviné la ruse. Ne dites pas que personne aussi n'a jamais rien fait de pareil; en effet, nombre de femmes se sont élancées dans des précipices, jetées dans les flots, ou poignardées, ou pendues; ces tragédies se renouvelaient fréquemment alors. Non, ce fut Dieu qui aveugla les satellites et ne leur permit pas de comprendre la ruse. Elle s'envola donc du milieu des filets; comme une biche tombée entre les mains des chasseurs et qui se sauve, arrive sur le sommet d'une montagne inaccessible, et là, hors de leur portée, à l'abri de leurs traits, s'arrête, et, sans rien craindre, regarde ceux qui la poursuivaient; ainsi fait notre vierge: elle était tombée entre les mains des chasseurs qui la traquaient; sa chambre était comme un filet où on l'avait prise, elle se sauve; non sur le sommet d'une montagne; mais elle gravit les cimes du ciel même, et, de ces hauteurs, elle ne redoutait plus leur (499) approche; et les voyant ensuite s'en retourner les mains vides, elle jouissait de la confusion des infidèles. Attachons-nous à la bien comprendre le juge est sur son siège; les bourreaux se tiennent auprès de lui, les tortures sont préparées, tout le peuple est rassemblé; les soldats attendent; c'est un trépignement universel, dans l'impatience du plaisir; on espère que la proie va venir, et voici que ceux qui avaient été envoyés pour s'en emparer, reviennent le front bas, les yeux regardant la terre, et racontent ce qui s'est passé. Quelle honte, quelle affliction, quel sujet de reproches pour ces infidèles! Comme ils ont dû baisser la tête et rougir, quand ils eurent compris qu'ils ne faisaient pas la guerre aux hommes, mais à Dieu! Joseph, harcelé par l'insidieuse maîtresse qui le poursuivait, abandonna le manteau qu'avaient souillé les mains de l'étrangère, et s'échappa nu; mais Pélagie déroba son corps aux atteintes des impudiques; elle dépouilla son âme qui monta nue au ciel, abandonnant aux ennemis sa chair sacrée; confondus, réduits à l'impuissance, ils ne savaient que faire de ces restes. Voilà les oeuvres glorieuses de notre Dieu, quand il lui plaît de tirer ses serviteurs de leurs angoisses, pour les conduire à la sérénité, et de confondre les ennemis, en apparence triomphants, et de leur enlever toutes les ressources de la pensée. Quelle position plus cruelle, que celle où s'était trouvée cette jeune vierge? quoi de plus facile que ce que méditaient ces soldats? Elle était seule dans sa chambre; ils l'y tenaient entre leurs mains, elle y était enfermée comme dans une prison, et cependant ils revinrent après avoir perdu leur proie. Encore une fois, la vierge était seule; aucun secours, aucune ressource; aucune issue possible pour échapper de quelque côté que ce fût à ces affreux malheurs; si près de la gueule des bêtes féroces, elle se dérobe néanmoins aux dents qui allaient la dévorer, elle échappe aux piéges, aux soldats, aux juges, aux princes. Elle vivante, tous croyaient facile de triompher. d'elle; mais la voilà morte, et alors les pensées des bourreaux sont confondues; il fallait leur apprendre que la mort des martyrs, c'est la victoire des martyrs. Ce qui arriva, c'est comme si un navire chargé d'une énorme provision de marchandises, de pierres précieuses, assailli, à l'entrée même du port, par des flots qui menacent de l'engloutir, échappait à leur fureur, qui ne ferait que le pousser dans le port avec plus de célérité. Ainsi en arriva-t-il à la bienheureuse Pélagie. Les soldats se précipitant dans sa demeure,. la crainte des tortures qu'elle attendait, les menaces du juge, toute cette tempête, plus. violente que les flots soulevés, ne fit que précipiter son vol dans le ciel; les vagues qui allaient l'engloutir, la portèrent plus rapidement au refuge où sont les ondes tranquilles; et puis son corps, plus brillant que la foudre, tomba, frappant d'un éclat terrible les yeux du démon.. Car la foudre qui se précipite du ciel, nous cause moins d'épouvante, que n'en ressentirent les, phalanges du démon, quand elles virent tomber ce corps de la vierge martyre, plus redoutable que tous les tonnerres.

381033. Et maintenant voulez-vous être sûrs que rien n'est arrivé que par la volonté de Dieu? Ce qui le prouve surtout, c'est la promptitude du zèle qui a transporté la jeune vierge, c'est que les soldats m'ont pas soupçonné la ruse, c'est qu'ils ont consenti à sa demande, c'est que le fait s'est accompli. Une autre preuve, aussi forte, peut se tirer du genre même de la mort. En effet, beaucoup de personnes sont tombées du haut d'un toit, sans se faire aucun mal; il en est d'autres qui se sont mutilé le corps, et ont vécu longtemps après leur chute; mais Dieu n'a pas voulu que rien de pareil arrivât à la vierge bienheureuse; il voulut que son âme sortît aussitôt de son corps, et il la reçut parce qu'elle avait assez lutté, parce qu'elle avait accompli sa tâche. Ce n'est pas la chute, c'est l'ordre de Dieu qui a déterminé la mort. Le corps était étendu non sur un lit, mais sur le sol; il n'était pas sans honneur, quoique gisant sur le sol; le sol même devenait un objet de vénération, pour avoir reçu ce corps si glorieux. Ce corps n'était que plus vénérable, d'être ainsi étendu sur le sol; les outrages qu'on subit au nom du Christ, nous sont un surcroît d'honneur. Il était donc étendu sur le sol, dans ce lieu vénérable, ce corps virginal, plus précieux que l'or; les anges se tenaient à l'entour, tous les archanges le contemplaient avec un respect insigne; le Christ lui-même se tenait là. Car, si les maîtres assistent aux funérailles des domestiques honorables, s'ils y vont sans rougir, à plus forte raison, le Christ n'a pas pu rougir d'honorer de sa présence, celle qui, pour lui, avait exhalé son âme, et affronté un si grand danger. Elle était donc là, étendue, dans la (500) pompe magnifique qui convient aux funérailles des martyrs, parée de la confession de la foi, vêtement plus riche que toute la pourpre des rois; robe plus précieuse que tous les tissus les plus précieux; superbe à double titre, par la virginité, par le martyre; c'est avec ces ornements de ses funérailles, qu'elle paraîtra au tribunal du Christ. Et nous aussi, envions pour nous de pareils vêtements, et pour les jours de notre vie et pour notre mort: nous savons bien que celui qui se pare de vêtements d'or, n'en recueille aucune utilité; au contraire, il s'expose à de nombreux reproches

il semble même, dans le sein de la mort, ne pas renoncer à une gloire qui n'est que vanité; s'il est revêtu de bonnes oeuvres il aura, même après sa mort, beaucoup de bouches pour célébrer ses louanges. Sachons-le bien: la splendeur même de nos cours impériales paraîtra aux yeux de tous moins brillante que le sépulcre où sera couché ce corps qui a vécu dans la vertu, dans la piété. Vous êtes les témoins de ce que je déclare, ô vous qui, dédaignant les sépultures des riches malgré l'or et les étoffes magnifiques qui les décorent, vous en détournez comme on s'écarte des cavernes, et courez avec amour auprès de cette sainte, qui a choisi le martyre, la confession de la foi, la virginité, et non des vêtements d'or pour ses ornements, et qui est morte dans le martyre.

Imitons-la de toutes nos forces. Elle a méprisé la vie; de notre côté, méprisons les délices, raillons la somptuosité; loin de nous l'ivresse, l'intempérance. Ce n'est pas sans dessein que je prononce ces paroles, mais c'est que j'en vois beaucoup qui, au sortir de ce spectacle tout spirituel, vont courir aux lieux où l'on s'enivre, où l'on mange, aux tables d'hôte, dans d'autres endroits encore où l'infamie réside. C'est pourquoi, je vous en prie, je vous en donne l'exhortation et le conseil, ayez toujours présente à votre mémoire, à votre pensée, cette vierge sainte, ne déshonorez pas cette assemblée, ne ruinez pas la confiance que cette fête nous inspire. Nous n'avons pas tort dans nos entretiens avec les Gentils, de parler avec orgueil de la foule qu'attire cette solennité; nous les voyons rougir devant nous, quand nous leur disons que la ville entière, qu'un si grand peuple, parce qu'une simple fille est morte, s'attroupe ainsi en son honneur, et cela chaque année, après tant d'années, que le temps écoulé depuis n'a jamais pu interrompre ni refroidir les hommages fidèles à sa mémoire. Mais si les Gentils soupçonnaient ce qui se passe dans cette assemblée, combien ne perdrions-nous pas de leur respect! Quand cette foule, ici réunie, conserve l'ordre et la décence, c'est pour nous la plus belle gloire; mais son indolence, son mépris des, devoirs, c'est notre honte, et cette honte nous accuse.

381044. Si donc vous voulez que nous puissions nous glorifier de ce grand rassemblement de votre charité, retirez-vous dans nos demeures avec l'ordre parfait qui convient à ceux qui se sont réunis auprès de cette bienheureuse martyre. Celui qui ne s'en retournerait pas dans ces dispositions, non-seulement n'aurait rien gagné, mais il s'exposerait au plus grand danger. Je sais que vous êtes exempts des maladies qui souillent l'âme, mais cette excuse ne doit pas vous suffire; vous devez encore, quand vos frères oublient la décence, les ramener à la modestie parfaite, les rétablir dans la pureté, dans l'honnêteté convenable. Vous avez, par votre présence, honoré la martyre; honorez-la encore en redressant ceux qui sont proprement ses membres. Si vous voyez un rire désordonné, une course indécente, une démarche indigne, une allure inconvenante, montrez-vous, et fixez des regards sévères, des regards qu'on redoute. Mais on vous méprise, on ne fait que rire plus fort à vos dépens? Prenez avec vous, deux frères, ou trois, ou un plus grand nombre, afin que ce plus grand nombre vous assuré le respect. Vous ne parvenez pas encore, même par ce moyen, à corriger leur démence, dénoncez-les aux prêtres. Mais il est impossible que leur impudence aille jusqu'à mépriser les reproches, les exhortations; je ne saurais croire qu'ils ne finissent pas par s'amender, par renoncer à ces dérèglements, à ces frivolités licencieuses. Supposez que vous en ayez reconquis une dizaine, ou trois, ou deux, ne fût-ce qu'un seulement, vous retournerez chez vous, enrichi d'un gain précieux. La route est longue: profitons de la longueur de la route, pour recueillir dans notre mémoire les discours que nous aurons entendus ici: voilà le moyen de parfumer le chemin des plus suaves odeurs. La route aurait moins de charmes, quand l'air, dans tout le parcours, serait embaumé de senteurs exquises, qu'elle ne serait charmante aujourd'hui, si tous les fidèles qui la suivront, regagnaient leurs demeures, en se racontant l'héroïsme de notre martyre, chacun se servant (501) de sa langue comme d'un encensoir pour l'honorer. Quand l'empereur fait son entrée dans une ville, avec quel ordre les files des soldats s'avancent, de droite et de gauche, s'exhortant mutuellement à marcher sans confusion, avec les précautions que le respect commande, à qui veut paraître digne des regards du peuple!

Faisons comme eux; car nous aussi nous escortons un empereur; non un empereur visible, non un empereur qui ne commande que sur la terre, mais le Maître et le Seigneur des anges. Marchons donc, nous aussi, en bon ordre, nous exhortant, les uns les autres, à nous avancer comme il convient, en gardant nos rangs, de telle sorce qu'on admire, non-seulement notre grand nombre, mais encore la beauté de notre défilé. Parlons mieux n'eussions-nous aucun témoin, fussions-nous seuls à faire ce trajet, même alors il ne faudrait pas nous abandonner à des allures inconvenantes, parce qu'il y a un oeil qui ne dort pas, présent partout, regardant tout. Considérez encore qu'un grand nombre d'hérétiques sont mêlés avec nous; s'ils nous voient ainsi dansant, riant, poussant des cris, en proie à l'ivresse, ils nous condamneront en toute sévérité, ils s'éloigneront de nous. Si, pour un seul homme qu'on scandalise, on s'attire un inévitable châtiment, nous qui aurons scandalisé un si grand nombre d'hommes, quel châtiment n'encourrons-nous pas? Mais loin de nous ce malheur, qu'après ces discours, qu'après cette exhortation, aucun de nous s'expose à tomber dans de tels égarements! Car si jusqu'à présent ces fautes ne méritaient pas de pardon, après notre réunion d'aujourd'hui, et les reproches que vous venez d'entendre, la peine sera bien plus inévitable encore, tant pour ceux qui s'abandonnent à ces excès, que pour ceux qui les voient avec indifférence. Donc, pour préserver vos frères des châtiments, et pour vous assurer à vous-mêmes une plus belle récompense, prenez en main le soin du salut de vos frères; engagez-les à recueillir, à se rapporter mutuellement les discours que vous avez entendus, pour les méditer pendant tout le parcours de la route, pour offrir, à ceux qui sont restés, qui ont été laissés dans leurs maisons, les restes dé notre table, pour vous apprêter, même chez vous, un brillant repas. C'est ainsi, en effet, que nous retirerons de cette fête tout le sentiment qu'elle doit imprimer profondément dans nos âmes; que nous nous assurerons la plus grande bienveillance de la sainte martyre, juste retour de la sincérité de notre respect. Notre présence ici, notre tumultueux empressement, lui sera bien moins agréable, que le plaisir de nous voir emporter d'ici une abondante et lourde moisson de grâces spirituelles. Puisse notre sainte nous mettre en possession de ces fruits, par ses prières, et, avec elle, puissent tous ceux qui ont lutté comme elle, nous obtenir de conserver la mémoire des discours de ce jour, et de tous les autres; de les reproduire dans toutes nos actions, afin d'être, à toutes les heures de notre vie, agréables au Dieu à qui appartient la gloire, la puissance, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.



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