Faustine journal 1263

Acte d’abandon total à la volonté de Dieu, volonté qui n’est pour moi qu’amour et miséricorde.



Acte d’offrande

Jésus-Eucharistie, que je viens à l’instant de recevoir en mon coeur, par cette union avec Vous, je m’offre au Père des Cieux, en hostie expiatoire, m’abandonnant tout à fait et entièrement à la Très Miséricordieuse et Sainte volonté de Dieu. A partir d’aujourd’hui, Votre volonté, Seigneur, est ma nourriture. Voici tout mon être, disposez de moi à Votre gré. Peu importe ce que me donne Votre main paternelle : je le reçois avec soumission, calme et joie. Je n’ai aucune crainte de quelque façon que Vous me dirigiez. J’accomplis à l’aide de Votre grâce tout ce que Vous exigez de moi.

Maintenant je ne crains aucune de vos inspirations, ni n’examine avec inquiétude jusqu’où elles me mèneront. Guidez-moi, ô Dieu, par les chemins qui Vous plaisent. J’ai une confiance totale en Votre volonté, qui n’est pour moi qu’amour et miséricorde. Vous m’ordonnez de demeurer dans ce couvent, j’y resterai. Vous m’ordonnez de me mettre à l’oeuvre, je m’y mets. Vous me laissez jusqu’à la mort, dans l’incertitude quant à cette oeuvre, soyez-en béni. Vous me donnez la mort, alors qu’humainement parlant, il semblerait que ma vie soit particulièrement nécessaire, soyez-en béni ! Vous m’emportez en pleine jeunesse, soyez-en béni ! Vous me ferez atteindre un âge avancé, soyez béni ! Me donnerez-Vous santé et forces, soyez béni ! Vous me clouez sur un lit de douleur, la vie durant, soyez-en béni ! Vous ne m’accordez dans la vie que déceptions et insuccès, soyez-en béni ! Vous permettez que mes plus innocentes intentions soient blâmées, soyez-en béni ! Vous donnez la lumière à mon esprit, soyez-en béni ! Vous me laissez dans l’obscurité et au milieu de toutes de supplices, soyez-en béni !



Depuis ce moment, je vis dans la plus profonde tranquillité, car le Seigneur lui-même me porte à bout de bras. Il sait bien, le Seigneur de l’infinie miséricorde, que c’est Lui seul que je désire en tout, partout et toujours.




1264 Prière. Ô Jésus, écartelé sur la croix, je Vous en supplie, accordez-moi la grâce d’accomplir fidèlement la Très Sainte volonté de Votre Père, toujours, partout et en tout ! Et lorsque la volonté de Dieu me semblera bien dure et difficile à accomplie, c’est alors que je Vous supplie Jésus, de faire que de Vos Plaies coule en moi force et puissance. Quant à ma bouche, faites qu’elle répète : « Que Votre volonté soit faite, Seigneur ! » - Ô Sauveur du monde, si désireux du salut des hommes, que durant une torture si atrocement douloureuse, Vous Vous oubliâtes Vous-même, pour ne penser qu’au salut des âmes ! Jésus très compatissant, accordez-moi la grâce de l’oubli de moi-même afin que je ne vive que pour les âmes, en Vous aidant à l’oeuvre du salut, selon la Très Sainte volonté de Votre Père.




1265 5 août 1937. Le Seigneur m’a appris combien notre chère Mère Supérieure me défend contre…non seulement par des prières, mais par des actes. Merci, Jésus, de cette grâce, ceci trouvera en mon coeur un écho de gratitude. Lorsque je suis avec Jésus, je pense à elle.




1266 6 septembre 1937. Aujourd’hui je change mes occupations au jardin pour celles de Soeur tourière solitaire, à la grande porte. Je suis allée converser un moment avec le Seigneur, je Lui ai demandé Sa bénédiction, ainsi que la grâce de pouvoir remplir fidèlement les occupations qui me sont confiées. J’entendis alors ces mots : « Ma fille, je suis toujours avec toi. Je t’ai donné la possibilité de t’exercer aux actes de Miséricorde que tu vas accomplir avec obéissance. Si tu parles avec Moi, chaque soir, tout particulièrement de cette tâche, tu Me feras un grand plaisir ». Je sentis que Jésus m’accordait une nouvelle grâce, quant à cette fonction, mais malgré cela je me suis enfermée au fond de Son Coeur.




1267 Aujourd’hui je me suis sentie plus malade. Mais Jésus m’a donné, en ce jour, bien plus d’occasions de m’exercer à la vertu. Il arriva que ma tâche, ayant été plus chargée, la Soeur préposée à la cuisine a montré son mécontentement de ce que je m’étais mise en retard pour le déjeuner quoiqu’il m’ait été véritablement impossible de venir plus tôt. Pourtant me sentant si malade, j’ai dû prier la Mère supérieure de me permettre d’aller me mettre au lit. Je suis donc allée demander à Soeur N. de me remplacer dans ma tâche. Je fus à nouveau rabrouée : « Comment cela, ma Soeur, vous vous êtes tellement fatiguée que vous allez à nouveau vous mettre au lit ?...avec ce lit !... » J’ai supporté tout cela, mais ce n’est pas tout, il me fallait encore aller demander à la Soeur qui sert les malades de m’apporter le repas. Après le lui avoir dit, elle est sortie précipitamment de la Chapelle derrière moi, dans le corridor, afin de pouvoir dire ce qu’elle avait sur le coeur : « Je ne comprends pas, ma Soeur, pourquoi vous allez vous aliter, etc… » Je lui ai alors demandé de ne pas m’apporter de repas. J’écris ceci en abrégé car je n’ai pas l’intention d’écrire ces choses-là. Mais je le fais uniquement afin qu’on ne se conduise pas ainsi envers une autre personne, car cela déplaît au Seigneur. Dans les âmes souffrantes, nous devons voir Jésus Crucifié et non pas un parasite et un poids mort, pour la Congrégation. L’âme souffrante qui s’abandonne à la volonté de Dieu, attire bien plus de bénédictions sur le couvent, que toutes les Soeurs occupées à un travail. Misérable est le couvent où il n’y a pas de Soeur malade. Bien souvent, Dieu accorde de nombreuses et importantes grâces, à cause des âmes souffrantes et éloigne bien des châtiments uniquement à cause d’elles.




1268 Ô mon Jésus, quand saurons-nous contempler les âmes en ayant des mobiles plus élevés ? Quand saurons-nous porter des jugements véridiques ? Vous nous donnez la possibilité de nous exercer à des actes de Miséricorde et nous nous exerçons à porter des jugements. Pour savoir si dans un monastère s’épanouit l’amour de Dieu, il convient de demander comment on se comporte envers les malades, les infirmes, les impotents.




1269 10 septembre 1937. Au cours de mes réflexions, j’ai eu conscience que plus l’âme est pure, plus son commerce avec Dieu se situe uniquement au niveau de l’esprit, et a peu d’égards pour les sens et leur révolte. Dieu est esprit, je L’aime donc en esprit et en vérité.




1270 Lorsque j’ai su combien il est dangereux à notre époque de se trouver près de la porte d’entrée, à cause des troubles révolutionnaires, et combien de mauvaises gens ont de la haine pour les couvents, je me suis entretenue avec le Seigneur et je lui ai demandé qu’Il s’arrange de façon à ce qu’aucun méchant n’ose s’approcher de la porte. Alors j’entendis ces mots : « Ma fille, dès le moment où tu as été préposée à ce service, j’y ai mis un Chérubin afin qu’il la garde. Sois donc sans inquiétude ! » Après être revenue de mon entretien, avec le Seigneur, je vis un léger nuage blanc et dans ce nuage un chérubin, les mains jointes, dont le regard était semblable à l’éclair. J’ai compris que le feu de l’amour divin brûlait dans ce regard.




1271 14 septembre 1937. Exaltation de la Sainte Croix. J’ai connu aujourd’hui, combien ce prêtre supporte de grandes contrariétés dans toute cette affaire. Même les âmes pieuses et enthousiastes à glorifier Dieu s’opposent à lui. Et il ne doit qu’à la grâce divine de ne pas encore être découragé de tout cela.




1272 Jésus : « Ma fille, crois-tu avoir suffisamment écrit sur Ma Miséricorde ? Ce que tu as écrit n’est qu’une goutte, comparée à l’océan. Je ne suis qu’Amour et Miséricorde. Il n’y a pas de misère qui puisse se mesurer à Ma Miséricorde, ni en venir à bout puisqu’au moment de se communiquer, elle s’amplifie. L’âme qui fait confiance à Ma Miséricorde est la plus heureuse car je prends Moi-même soin d’elle. »




1273 Je ressens en mon âme de grands tourments, lorsque je reconnais que l’on insulte Dieu. Aujourd’hui j’ai su que l’on avait commis de graves péchés, non loin de notre porte. C’était le soir, j’ai prié avec ferveur à la chapelle puis je me suis flagellée. Quand je me suis agenouillée pour prier, le Seigneur m’a fait comprendre combien souffre l’âme qui est rejetée loin de Dieu…Il me semblait que mon coeur se brisait en morceaux et en même temps j’ai compris combien cette âme blesse le Coeur Très Miséricordieux de Jésus. Cette pauvre créature ne veut pas accepter la Compassion de Dieu. Plus Dieu poursuit l’âme de Sa Miséricorde, plus Il sera juste envers elle.




1274 Ma secrétaire, écris bien que Je suis plus généreux envers les pécheurs qu’envers les justes ! C’est pour eux que Je suis venu sur terre, c’est pour eux que J’ai versé mon Sang. Qu’ils ne craignent pas de s’approcher de Moi ! Ce sont eux qui ont le plus besoin de Ma Miséricorde. »




1275

16 septembre 1937.

Je désirais tant aujourd’hui, passer une heure en prière auprès du Très Saint Sacrement, pourtant toute autre était la volonté de Dieu. A huit heures, je ressentis de si violentes douleurs que je dus m’aliter immédiatement. Je me suis tordue de douleur trois heures durant, c’est-à-dire jusqu’à onze heures du soir. Aucun médicament ne me fit d’effet. Ce que je prenais, je le rejetais. Par moment ces douleurs m’enlevaient la conscience. Jésus me fit savoir que je venais de cette façon de prendre part à Son agonie au Jardin des Oliviers, et que Lui-même permit ces souffrances pour donner satisfaction à Dieu pour les avortements. Voici trois fois déjà que je passe par ces souffrances. Elles commencent toujours à huit heures du soir et durent jusqu’à onze heures. Aucun médicament n’est capable de les réduire. Quand s’approchent onze heures, elles cessent d’elles-mêmes, et je m’endors immédiatement. Le lendemain je me sens très faible. Cela m’est arrivé pour la première fois au Sanatorium. Les médecins ne purent en faire l’analyse. Ni piqûres, ni médicaments ne m’apportèrent de soulagement et moi-même je ne comprenais pas de quelle sorte de souffrance il s’agissait. J’ai dit au médecin que je n’avais eu de ma vie de telles souffrances. Il déclara qu’il ne savait de quoi il s’agissait. Maintenant je comprends ce que sont ces souffrances, car le Seigneur me l’a révélé… Pourtant, lorsque je pense que je devrai peut-être un jour souffrir à nouveau de cette façon, un frisson de terreur me saisit. Mais j’ignore si je vais souffrir encore de cette façon. Je laisse cela à Dieu. Ce qu’Il Lui plaît de m’envoyer, je le recevrai avec soumission et amour. Que je puisse seulement par ces souffrances sauver ne serait-ce qu’un de ces enfants de l’assassinat !




1276 Après ces souffrances, le lendemain, je pressens l’état des âmes et leur disposition envers Dieu. Je suis alors pénétrée d’une véritable connaissance.




1277 Je reçois la Sainte Communion comme la reçoivent les Anges. Mon âme se trouve envahie par la lumière de Dieu et se nourrit de Lui. Les sens sont comme morts. C’est là s’unir au Seigneur par le biais de l’âme. C’est la grande supériorité de l’âme sur la nature.




1278 Dieu m’a accordé la connaissance des grâces dont Il me comble sans cesse. Cette lumière m’a pénétrée très profondément et j’ai alors compris les inconcevables égards de Dieu envers moi. Je suis restée dans ma cellule, pour une longue action de grâce, allongée, le visage contre terre, j’ai versé des larmes de gratitude. Je ne pouvais me relever, car chaque fois que je le voulais, la lumière de Dieu me donnait connaissance d’une nouvelle grâce. A la troisième fois je pus me soulever de terre. En tant qu’enfant, je sentis que tout ce que possède le Père des Cieux, est également mien. Lui-même me souleva de terre jusqu’à Son Coeur. Je sentis que tout ce qui existe, est en quelque sorte exclusivement mien. Mais je n’avais de cela aucun désir, car Dieu seul me suffit.




1279 Aujourd’hui, j’ai connu avec quelle aversion le Seigneur s’approche de certaines âmes pendant la Sainte Communion. Il va vers ces coeurs comme Il irait au cachot pour être martyrisé et supplicié. J’ai imploré Son pardon et je l’ai dédommagé de cet affront.




1280 Le Seigneur m’a fait connaître que je rencontrerai mon frère. Mais pourtant je ne pouvais comprendre Mais pourtant je ne pouvais comprendre comment je le verrais ni pourquoi il serait venu me voir. Je savais bien que Dieu lui avait fait la grâce de lui donner la vocation religieuse, mais pourquoi serait-il venu me voir ? Pourtant j’ai repoussé ce raisonnement et je me suis mise à croire que si Dieu m’avait fait savoir qu’il viendrait, cela devait me suffire. J’ai uni ma pensée à Dieu sans plus m’inquiéter de la créature, remettant tout en Dieu.




1281 Lorsque les mêmes indigents viennent mendier à la porte, pour la deuxième fois, je les reçois avec une douceur accrue, et je ne laisse pas voir que je me souviens les avoir déjà vus, et je ne les laisse pas voir que je me souviens les avoir déjà vus, afin de ne pas les gêner. Alors ils me parlent sans crainte de leurs peines et de leurs besoins.

Soeur N. me dit qu’il ne faut pas se conduire ainsi envers les mendiants et elle me ferme la porte au nez. Cependant lorsqu’elle est absente je me conduis avec eux comme l’aurait fait mon Maître. On donne parfois plus en donnant peu, qu’en donnant beaucoup, mais de façon trop rude.




1282 Souvent, le Seigneur me donne en mon for intérieur la possibilité de connaître les personnes avec lesquelles je suis en contact à la porte. Un jour une personne digne de pitié a commencé d’elle-même à me dire quelque chose. Profitant de l’occasion, je lui ai fait comprendre dans quel misérable état était son âme. Elle s’est éloignée dans de meilleures dispositions.




1283

17 septembre 1937

Ô Jésus, je vois tant de beauté éparse tout alentour, beautés pour lesquelles je Vous rends continuellement grâce. Mais je m’aperçois que certaines âmes sont comme la pierre, toujours froides et insensibles. Les miracles même, ne les émeuvent guère. Leurs regards sont fixés à leurs pieds, et de cette façon elles ne voient rien, si ce n’est elles-mêmes.


1284 Vous m’avez entourée dans la vie de Votre tendre et réelle protection. Bien plus que je ne peux le concevoir, car je ne comprendrai pleinement Votre bonté que lorsque tout sera dévoilé. Je désire que toute ma vie ne soit qu’une action de grâce pour Vous, mon Dieu.




1285 Sois remercié, mon Dieu, pour toutes les grâces,

Dont Tu me combles sans cesse,

Et qui m’éclairent comme la lumière du soleil.

Par elles Tu me montres le chemin sûr !



Je Te remercie, mon Dieu, de m’avoir créée,

De m’avoir du néant appelée à l’existence,

D’avoir imprimé Ta divine empreinte en mon âme,

Et de ne l’avoir fait que par amour.



Merci, mon Dieu pour le Saint Baptême,

Qui m’incorpora à Ta Divine famille.

C’est là un don inconcevable,

Qui transforma mon âme.



Je te remercie, Seigneur, pour la Sainte Confession,

Pour cette source de grande miséricorde, intarissable,

Pour cette source de grâces inconcevables,

Qui rend la blancheur aux âmes souillées par le péché.



Merci, Jésus, pour la sainte Communion,

Par laquelle Tu Te donnes à nous,

Je sens comme Ton Coeur bat en ma poitrine,

Comme Tu fais Toi-même, mon Dieu, s’épanouir la vie en moi.



Ô Saint Esprit, sois remercié pour le sacrement de la confirmation,

Qui m’a armé chevalier à Ton service,

Et donne force à l’âme à chaque instant,

Et protège du mal !



Merci, mon Dieu, pour la grâce de la vocation,

D’être à Ton service exclusif,

Me donnant la possibilité de T’aimer, Toi seul,

Honneur sans pareil pour mon âme !



Sois remercié, Seigneur, pour les voeux éternels,

Pour ce lien du pur amour,

D’avoir daigné joindre au mien Ton Coeur divin,

Et d’avoir uni Ton Coeur au mien par un lien de pureté !



Je te remercie, Seigneur, pour le sacrement de l’Extrême-Onction

Qui me fortifiera dans mes derniers moments de lutte,

M’aidera à parvenir au salut, donnera force à mon âme,

Afin que nous nous réjouissions éternellement.



Merci à Toi, mon Dieu, pour toutes les inspirations,

Dont Ta bonté me comble,

Pour ces illuminations intérieures de l’âme,

Qu’on ne peut exprimer, mais que le coeur ressent !



Merci à Toi, Sainte Trinité, pour cette foule de grâces,

Dont Tu me combles à chaque instant, ma vie durant.

Ma gratitude croîtra à mon entrée dans l’aube éternelle,

Lorsque j’entonnerai pour la première fois un chant à ta gloire.




1286 Malgré le calme de mon âme, je mène un incessant combat contre l’ennemi de mon âme. Je découvre de plus en plus et de nouveau la lutte bat son plein.

Je m’exerce durant les intervalles de calme et je veille afin que l’ennemi ne me surprenne sans défense. Et lorsque je vois sa grande furie, alors je demeure en la forteresse, c'est-à-dire dans le Très Saint Coeur de Jésus.




1287 19 septembre 1937. Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Ma fille, écris qu’il m’est très pénible de voir les âmes des religieux s’approcher du Sacrement d’Amour uniquement par habitude, comme si elles ne distinguaient pas particulièrement cette nourriture des autres. Je ne trouve en leur coeur ni foi ni amour. Je vais vers ces âmes avec grand déplaisir, il vaudrait mieux qu’elles ne Me reçoivent pas. »




1288 Très doux Jésus, allumez mon amour pour Vous et transformez moi en Vous, divinisez-moi afin que mes actes Vous soient agréables ! Faites-le par le pouvoir de la Sainte Communion que je reçois chaque jour ! Comme je désire être complètement transformée en Vous, ô Seigneur !




1289 19 septembre 1937. Mon frère par le sang, Stasio, m’a rendu visite aujourd’hui. Cela m’a fait un immense plaisir de revoir cette belle âme, qui a également l’intention de se consacrer au service de Dieu. C’est-à-dire que Dieu Lui-même l’attire vers Son amour. Nous avons longuement parlé de Dieu, de Sa bonté. Pendant cette conversation avec lui, je me suis rendu compte, combien son âme est agréable à Dieu. J’ai obtenu de notre Mère Supérieure, l’autorisation de le voir souvent. Lorsqu’il m’a demandé conseil pour entrer en religion, je lui ai répondu : « Tu sais mieux que personne ce que le Seigneur réclame de toi.» Je lui ai parlé de l’ordre des Jésuites, « mais entre où il te plaît ! ». J’ai promis de prier pour lui et j’ai décidé de faire une neuvaine au Sacré Coeur par l’intercession de l’Abbé Piotr Skarga, avec promesse d’une annonce dans le Messager du Coeur de Jésus, car il a de grandes difficultés dans cette affaire. J’ai appris qu’en cette affaire, la prière est plus utile que le conseil.




1290 21 septembre. M’étant éveillée plusieurs fois cette nuit, j’ai remercié Dieu de tout mon coeur, bien que rapidement, de toutes les grâces qui me furent accordées, ainsi qu’à notre congrégation. J’ai médité sur Sa très grande bonté.




1291 Après avoir communié, je Lui ai dit : « Jésus, j’ai pensé tant de fois à Vous cette nuit, » et Jésus me répondit : « Moi, J’ai pensé à toi avant de t’appeler à l’existence. » - « Jésus, de quelle façon pensiez-Vous à moi ? » - « De façon à te faire partager Mon bonheur éternel. » Après ces paroles l’amour de Dieu a envahi mon âme et je ne pouvais me lasser d’admirer combien Dieu nous aime.




1292 Malgré ma sincère résolution, il m’est arrivé de retomber dans une même erreur. Ce n’était qu’une petite imperfection plutôt involontaire, j’en ressentis pourtant, en mon âme une si vive douleur que je dus interrompre mes occupations et me rendre un instant à la Chapelle. En tombant aux pieds de Jésus, poussée par l’amour et une très grande douleur, je Lui ai demandé pardon. J’étais d’autant plus honteuse que le matin même, après la Sainte Communion, pendant ma conversation avec Lui, je Lui avais promis fidélité. J’entendis alors ces mots : « Sans cette petite imperfection, tu ne serais pas venue vers Moi. Tu sais que chaque fois que tu viens vers Moi, en t’humiliant pour demander pardon, je déverse de nombreuses grâces sur ton âme. Ton imperfection disparaît à Mes yeux, Je ne vois que ton amour et ton humilité. Tu ne perds rien, bien au contraire, tu progresses beaucoup. »




1293 Le Seigneur m’a fait connaître que si l’âme n’accepte pas les grâces qui lui sont destinées, elles sont immédiatement transmises à une autre âme. Ô mon Jésus, faites que je sois digne de recevoir Vos grâces, car de moi-même, je ne peux rien faire ! Je ne peux même pas sans Votre secours, prononcer convenablement Votre Nom.




1294 25 septembre 1937. Après avoir compris combien les difficultés sont grandes dans cette affaire, je suis allée vers le Seigneur et Lui ai dit : « Jésus, ne voyez-Vous pas comme on crée des obstacles à Votre oeuvre ? » et j’entendis une voix en mon âme : « Fais ce qui est en ton pouvoir et ne t’inquiète pas du reste ! Ces obstacles montrent que cette oeuvre est Mienne. Sois sans inquiétude si tu fais tout ton possible ! »




1295 J’ai ouvert aujourd’hui la grande porte à la Mère Supérieure et j’ai perçu en moi-même qu’elle se rendait en ville pour ce qui touche à la Miséricorde Divine. C’est cette Supérieure qui a contribué le plus grandement à toute cette oeuvre de Miséricorde.




1296 J’ai demandé aujourd’hui imprudemment à deux enfants pauvres s’il n’avait vraiment rien à manger chez eux ? Les enfants ne me répondirent pas, ils s’éloignèrent de la porte. Je compris alors combien il leur était difficile de parler de leur misère. Je courus donc vers eux et je les ramenai. Je leur ai donné ce que je pouvais et ce à quoi j’étais autorisée.




1297 Ô Dieu Tout-Puissant, toujours miséricordieux,

Ta pitié n’est jamais épuisée,

Bien que ma misère ait l’immensité de la mer,

J’ai absolue confiance en la Miséricorde du Seigneur.



Montre-moi, mon Dieu, Ta Miséricorde,

Selon la pitié du coeur de Jésus !

Prête l’oreille à mes soupirs et à mes prières

Ainsi qu’aux larmes d’un coeur contrit !



Ô Trinité éternelle, Dieu de bonté à jamais,

Ta pitié n’est jamais calculée !

J’ai confiance en Ta Miséricorde sans limites.

Et je Te sens, Seigneur, bien que m’isole un voile.



Que la Toute-Puissance de Ta Miséricorde, Seigneur,

Soit proclamée par le monde entier !

Que ta gloire ne cesse jamais !

Annonce, mon âme, avec ardeur la Miséricorde de Dieu !




1298 27 septembre 1937. Nous nous sommes rendues, la Mère Supérieure et moi chez l’imprimeur où l’on imprimait et peignait les petites images de la Miséricorde divine, de même qu’on y imprimait les invocations et le « Chapelet » qui venait d’obtenir l’imprimatur. Nous devions voir également la grande image rectifiée. Elle est très ressemblante, j’en ai éprouvé une grande joie.




1299 Lorsque j’ai contemplé cette image, j’ai ressenti pour Dieu un amour si vif, que pendant un bon moment je ne savais où j’étais. Nous nous sommes ensuite rendues à l’Eglise de la Très Sainte Vierge Marie. Nous y avons entendu la Sainte Messe, au cours de laquelle le Seigneur m’a révélé qu’un nombre important d’âmes pourront trouver le salut grâce à cette oeuvre. J’ai ensuite commencé une conversation intime avec le Seigneur. Je l’ai remercié d’avoir condescendu à me donner la grâce de voir se répandre la gloire de Son insondable Miséricorde. Je me suis profondément abîmée dans l’action de grâce. Oh ! Que la générosité de Dieu est grande ! Que soit béni le Seigneur qui est fidèle dans ses promesses !




1300 Il est étrange de constater à quel point Mère Irène, possède sur toute cette affaire une grande et divine lumière. C’est elle qui la première permit d’exécuter les désirs du Seigneur. Bien qu’elle ne devint ma Supérieure que deux ans après l’apparition, c’est pourtant elle qui vint la première avec moi, lorsqu’on commença à peindre le tableau. Voilà que maintenant, à nouveau, alors qu’on imprime certaines choses sur la Miséricorde divine et que sont reproduites les petites images, c’est elle aussi qui m’accompagne pour cette affaire. Dieu a gouverné tout ceci de façon déroutante. Car de Wilno où tout avait commencé, la volonté de Dieu a dirigé les circonstances, de telle façon que cette entreprise s’est poursuivie à Cracovie. Je sais combien notre Supérieure est agréable à Dieu. Je vois que Dieu dirige tout et veut que durant ces moments graves, je sois sous la protection de cette Mère Supérieure… Soyez remercié, mon Dieu, pour de semblables Supérieures qui vivent dans l’amour et la crainte du Seigneur. Aussi est-ce pour elle que je prie le plus, car c’est elle qui s’est donné le plus de peine pour cette oeuvre de la Miséricorde de Dieu !




1301

29 septembre 1937.

J’ai compris aujourd’hui bien des secrets de Dieu. J’ai su que la sainte communion demeure en moi jusqu’à la Sainte Communion suivante. La présence de Dieu que l’on peut ressentir et qui est vivante, prolonge sa durée en mon âme et la conscience de ceci me plonge dans un profond recueillement, sans aucun effort de ma part. Mon coeur est un vivant Tabernacle dans lequel se conserve l’hostie vivante. Je n’ai jamais cherché Dieu bien loin, mais dans mon for intérieur. C’est dans la profondeur de mon propre être que je rencontre Celui qui est mon Dieu.


1302 Mon Dieu, malgré toutes les grâces, je languis sans cesse d’être réunie à mon Dieu pour l’éternité, et mieux je Le connais, plus vivement je le désire.



J. M. J.

1303 Avec nostalgie, je regarde le ciel étoilé,

Le bleu saphir des firmaments infinis.

Vers Toi, mon Dieu, est attiré le coeur pur

Qui désire se libérer des entraves charnelles !



Avec grande impatience, je te regarde, ô ma Patrie,

Quand donc prendra fin mon exil ?

Ainsi Te crie Jésus, Ton épousée,

Que la soif de Toi fait agoniser !



Je languis en regardant les saintes traces,

De ceux qui ont passé par ce désert jusqu’à la patrie.

Ils me laissent l’exemple de la vertu,

Ainsi que leurs conseils,

Et ils me disent : Patience, soeur, sous peu tomberont tes chaînes !



Mais l’âme impatiente n’entend point ces paroles.

Elle désire ardemment son Dieu et Seigneur,

Et ne comprend pas le langage humain,

Car c’est de Lui seul qu’elle est éprise.



Languissante est mon âme d’amour blessé,

Elle se fraie un passage à travers tout ce qui est créé

Et s’unit dans l’éternité infinie,

Avec le Seigneur que mon coeur a épousé.



A mon âme nostalgique, permet, ô Dieu,

De sombrer en ta divine Trinité,

Comble mes désirs pour lesquels je T’implore en toute humilité,

Le coeur empli du feu de l’amour !




1304 Aujourd’hui, s’est présentée à la grande porte une personne, qui a demandé à être reçue parmi nos élèves. Cependant elle ne put être acceptée. Cette personne avait grand besoin de notre maison. Pendant l’entretien que j’ai eu avec elle, se renouvela en moi la Passion de Jésus. Lorsqu’elle fut partie, j’entrepris une des plus grandes mortifications. Pourtant la prochaine fois, je ne laisserai pas partir une telle âme. J’ai beaucoup souffert trois jours durant pour cette âme. Combien je déplore que nos établissements soient si petits, et ne puissent contenir un grand nombre de personnes ! Mon Jésus, vous savez combien je pleure chaque brebis égarée !




1305 Ô humilité, fleur de beauté, je vois combien peu d’âmes te possèdent ! Est-ce parce que tu es si belle et en même temps si difficile à conquérir ? Oh ! Oui, l’un et l’autre. Dieu Lui-même t’apprécie au plus haut point. Sur l’âme pleine d’humilité sont entr’ouvertes les écluses du ciel : un océan de grâces se déverse sur elle. Oh ! Qu’elle est belle, l’âme pleine d’humilité ! Du coeur plein d’humilité monte, comme d’un encensoir, un parfum extrêmement agréable qui, à travers les nues, parvient jusqu’à Dieu Lui-même, et emplit de joie son Très Saint Coeur. A cette âme, Dieu ne sait rien refuser. Elle est toute puissante. Elle influence le sort du monde entier. Dieu l’élève jusqu’à Son trône. Plus elle s’humilie, plus Dieu se penche vers elle, la suit de Ses grâces et l’accompagne à chaque moment de Sa Toute Puissance. Cette âme est très profondément unie à Dieu. Ô humilité, implante-toi profondément dans tout mon être ! Ô Vierge, toute pureté, et aussi toute humilité, aidez-moi à obtenir une profonde humilité !

Je comprends maintenant pourquoi il y a si peu de Saints. C’est que peu d’âmes sont vraiment et profondément humbles.




1306 Amour éternel, tréfonds de la Miséricorde, ô triple Sainteté en un seul Dieu, Père très bon dont le coeur déborde d’amour pour tous, Vous ne méprisez personne ! Ô Amour de Dieu, source vive, déversez-Vous sur nous, Vos indignes créatures ! Que notre misère ne retienne pas le torrent de Votre Amour, puisqu’il n’y a point de limites à Votre Miséricorde !




1307 Ô Jésus, je me suis aperçue qu’en quelque sorte Vous Vous occupiez moins de moi ! « Oui, mon enfant, je me fais remplacer par ton directeur de conscience. Il s’occupe de toi selon Ma volonté. Respecte chacune de tes paroles comme Mes propres paroles. Il est pour Moi ce voile sous lequel je me cache. Ton Directeur de conscience et Moi ne faisons qu’un. Ses paroles sont les Miennes. »




1308 Lorsque je fais le Chemin de la Croix, à la douzième station, je ressens une profonde émotion. Là, je mesure la Toute-Puissance de la Miséricorde de Dieu qui passa par le Coeur de Jésus. Dans cette blessure ouverte du Coeur de Jésus, j’enferme toute la pauvre humanité… et particulièrement certaines personnes que j’aime. Je fais cela chaque fois que je fais le Chemin de la Croix. De cette source de Miséricorde, sont sortis ces deux rayons, le sang et l’eau, et leur immense grâce submerge le monde entier.




1309 Lorsque l’on se sent faible et malade, on fait des efforts incessants pour être en mesure de faire ce que tous sont accoutumés à faire et pourtant, on ne parvient pas toujours à venir à bout de ce « quotidien ». Soyez remercié Jésus pour tout, car ce n’est pas la quantité d’efforts qui sera récompensée. Ce qui est accompli avec amour n’est pas petit.

Votre oeil voit bien tout cela. Je ne sais pas pourquoi je me sens particulièrement mal le matin. Je dois rassembler toutes mes forces pour sortir du lit, parfois même, c’est de l’héroïsme. A la pensée de la Sainte Communion les forces me reviennent un peu. C’est donc par une lutte que commence la journée et c’est par une lutte qu’elle se termine. Quand je vais prendre du repos, je me sens comme le soldat au retour du champ de bataille. Vous seul, mon Maître et Seigneur, savez ce que fut cette journée.




1310 Méditation. Pendant la méditation, la Soeur qui occupe le prie-Dieu à côté du mien, se mouche et tousse longuement, parfois sans arrêt. Un moment il m’est venu l’idée de changer de place pour la durée de la méditation, puisque la Sainte Messe avait été dite. Mais j’ai pensé que si je changeais de place, cette Soeur s’en apercevrait et cela pouvait lui être pénible de voir que je m’éloignais d’elle. Je décidai donc de demeurer à ma place durant la prière et d’offrir à Dieu cet acte de patience.

Vers la fin de la méditation, mon âme fut envahie par la consolation de Dieu, et ceci, dans la mesure où mon coeur était capable de le supporter. Et le Seigneur me fit comprendre que si je m’étais détournée de cette Soeur, je me serais également détournée des grâces qui affluèrent en mon âme.




1311 Jésus s’est présenté aujourd’hui à la grande porte sous l’apparence d’un pauvre jeune garçon. Ce pauvre jeune homme émacié, vêtu d’un costume terriblement déchiré, pieds nus et tête nue, était gelé, car le temps était pluvieux et froid. Il a demandé quelque chose de chaud à manger. Je suis donc allée à la cuisine, mais n’y ai rien trouvé pour les pauvres. Pourtant après un moment de recherche, j’ai trouvé un peu de soupe que j’ai fait réchauffer et dans laquelle j’ai émietté un peu de pain. Et l’ai servi le pauvre qui s’est mis à manger et au moment où je lui reprenais le bol, Il me fit connaître qu’Il était le Maître du Ciel et de la terre. Lorsque je Le vis tel qu’Il était, Il disparut à mes yeux.

Après être retournée au logis et alors que je réfléchissais sur ce qui s’était passé à la grande porte, j’entendis ces paroles en mon âme : « Ma fille, les bénédictions des pauvres qui Me bénissent en s’éloignant de la grande porte sont parvenues à Mes oreilles. Et ta miséricorde, dans les limites de l’obéissance, m’a plue. C’est pourquoi, je suis descendu de Mon trône afin de goûter les fruits de ta miséricorde. »




1312 Ô mon Jésus, tout ce qui s’est passé il y a un moment, est maintenant clair et compréhensible. Je me suis bien demandé qui était ce pauvre qui montrait tant d’humilité. Dès cet instant s’est allumé en mon coeur un amour encore plus pur envers les pauvres et ceux qui sont dans le besoin. Oh ! Comme je me réjouis que mes Supérieures m’aient donné cette sorte de travail. Je comprends que la miséricorde est multiple et qu’on peut faire le bien toujours, partout et en tout temps. Un fervent amour de Dieu voit tout autour de soi, un incessant besoin de se communiquer par l’acte, la parole et la prière.

Maintenant seulement je comprends les paroles que Vous m’avez dites, ô Seigneur, il y a longtemps.




1313 Oh ! Quels efforts j’ai besoin de faire pour bien remplir mes devoirs, alors que ma santé est si faible ! Vous seul savez, ô Christ !




1314 Dans les moments d’abandon intérieur, je ne perds pas ma tranquillité, parce que je sais que Dieu n’abandonne pas l’âme, sauf si elle-même, par son infidélité, brise ce lien d’amour. Pourtant, toutes les créatures sans exception dépendent du Seigneur et sont soumises à Sa Toute-Puissance. Il gouverne les unes avec amour et les autres avec Justice. De nous dépend le régime sous lequel nous voulons vivre. Car le secours de la grâce suffisante n’est refusé à personne. Un abandon présumé ne m’effraie pas. J’examine plus profondément s’il n’y a pas de ma faute. Si cela n’est pas, soyez-en béni !




1315 1er octobre 1937. « Ma fille, J’ai besoin d’offrandes faites par amour, car ceci seul importe pour Moi. Les dettes dont le monde M’est redevable sont bien grandes ! Les âmes pures peuvent les acquitter par leurs sacrifices, accomplissant ainsi une oeuvre de miséricorde spirituelle. »




1316 Je comprends Vos paroles, Seigneur, ainsi que l’étendue de la Miséricorde qui doit briller en mon âme. Jésus : « Je sais, Ma fille, que tu les comprends et fais tout ce qui est en ton pouvoir. Mais écris ceci pour nombre d’âmes qui, plus d’une fois, se font souci de ne pas avoir les moyens matériels de faire un acte de miséricorde. Cependant combien plus grand est le mérite de la miséricorde spirituelle pour laquelle il ne faut avoir ni autorisation ni trésor. Elle est accessible à toutes les âmes. Si l’âme ne fait aucun acte de miséricorde, elle n’aura pas accès à Ma Miséricorde au Jour du Jugement. Oh ! Si les âmes savaient amasser les trésors éternels, elles ne seraient pas jugées. Elles devanceraient Mon jugement par la miséricorde. »




1317

10 octobre 1937. - PROMESSE CONCERNANT L'HEURE DE LA MISERICORDE (1)


Faustine journal 1263