Faustine journal 948

J.M.J. 12. II. 1937.



L’amour divin est la fleur et la miséricorde est le fruit. Que l’âme qui doute, lise ces considérations sur la miséricorde et elle deviendra confiante.

Miséricorde Divine, jaillissant du sein du Père, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, le plus grand attribut de Dieu, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, mystère inconcevable, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, source jaillissant du Mystère de la Sainte Trinité, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, insondable à tout esprit humain ou angélique, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, dont jaillissent la vie et le bonheur, j’ai confiance en Vous !

Miséricorde Divine, au-dessus des cieux,

Miséricorde Divine, source de miracles et de merveilles,

Miséricorde Divine, qui enveloppe le monde entier,

Miséricorde Divine, venue sur la terre en la Personne du Verbe Incarné,

Miséricorde Divine, qui coula de la blessure ouverte du Coeur de Jésus,

Miséricorde Divine, contenue dans le Coeur de Jésus pour nous et particulièrement pour les pécheurs,

Miséricorde Divine, insondable dans l’institution de la sainte Eucharistie,

Miséricorde Divine, en l’institution de la Sainte Eglise,

Miséricorde Divine, dans le Sacrement du Saint Baptême,

Miséricorde Divine, notre justification par Jésus-Christ,

Miséricorde Divine, nous accompagnant pendant toute la vie,

Miséricorde Divine, nous enveloppant particulièrement à l’heure de la mort,

Miséricorde Divine, nous gratifiant de la vie éternelle,

Miséricorde Divine, présente à chaque instant de la vie,

Miséricorde Divine, nous préservant du feu infernal,

Miséricorde Divine, pour la conversion des pécheurs insensibles,

Miséricorde Divine, étonnante aux Anges, inconcevable aux Saints,

Miséricorde Divine, insondable dans tous les mystères divins,

Miséricorde Divine, nous relevant de toute misère,

Miséricorde Divine, source de notre bonheur et de notre joie,

Miséricorde Divine, nous appelant du néant à l’existence,

Miséricorde Divine, englobant toutes les oeuvres de Ses mains,

Miséricorde Divine, couronnant tout ce qui existe et existera,

Miséricorde Divine, en laquelle nous sommes tous plongés,

Miséricorde Divine, doux apaisement des coeurs tourmentés,

Miséricorde Divine, seul espoir des âmes désespérées,

Miséricorde Divine, repos des coeurs, paix au milieu des frayeurs,

Miséricorde Divine, délice et merveille des âmes saintes,

Miséricorde Divine, éveillant la confiance contre tout espoir, j’ai confiance en Vous !




949 Ô Dieu éternel, dont la miséricorde est insondable, et le trésor de pitié inépuisable, jetez sur nous un regard bienveillant et augmentez en nous Votre miséricorde pour que nous ne désespérions pas dans les moments difficiles, que nous ne perdions pas courage, mais que nous nous soumettions avec grande confiance à Votre Sainte Volonté qui est l’amour et la Miséricorde même.




950 O inconcevable et insondable miséricorde divine,

Qui peut T’adorer et te glorifier dignement ?

Toi, le plus grand attribut du Dieu Tout-puissant

Tu es le doux espoir de l’homme pécheur.



A l’unisson étoiles, terre et mer chantez avec gratitude l’hymne de l’inconcevable miséricorde divine !




951 Mon Jésus, Vous voyez que Votre sainte volonté est tout pour moi ! Ce que Vous ferez de moi m’est indifférent. Vous m’ordonnez de me mettre à l’oeuvre ? Je m’y prendrai avec calme quoique je sache en être incapable. Vous m’ordonnez par la bouche de Vos remplaçants d’attendre ? J’attendrai avec patience. Vous remplissez mon âme de ferveur et Vous ne me donnez pas la possibilité d’agir. Vous m’attirez à Vous dans les cieux, et Vous me laissez sur terre. Vous versez dans mon âme la nostalgie de Vous, et Vous Vous cachez à mes yeux. Je meurs du désir de m’unir à Vous pour l’éternité, et Vous ne permettez pas à la mort de s’approcher de moi. Ô volonté divine, Vous êtes la nourriture et le délice de mon âme ! Lorsque je me soumets à la sainte volonté de Mon Dieu, un océan de paix m’inonde.

Ô mon Jésus, Vous ne récompensez pas le succès de l’action, mais la volonté sincère et la peine de l’entreprise, c’est pour cela que je suis tout à fait tranquille. Même si toutes mes initiatives et tous mes efforts étaient anéantis ou ne pouvaient se réaliser, du moment que je fais tout mon possible, le reste ne me concerne pas. C’est pour cela que les plus grandes tempêtes ne troublent pas mon calme profond, la volonté divine demeure en ma conscience.




952 15. II. 1937. Mes souffrances ont un peu augmenté. Je ressens non seulement de plus grandes douleurs dans les poumons, mais aussi d’étranges douleurs dans les intestins. Je souffre autant que ma faible nature est capable de le supporter. Et j’offre tout pour les âmes immortelles, pour obtenir la miséricorde divine aux pauvres pécheurs et la force aux prêtres. Oh ! Quel grand respect j’ai pour les prêtres ! Et je prie Jésus, le Grand Prêtre, de leur donner beaucoup de grâces.




953 Aujourd’hui après la Sainte Communion le Seigneur m’a dit : « Ma fille, mon délice est de M’unir à toi. La plus grande gloire que tu puisses Me rendre, c’est de te soumettre à Ma volonté. Tu t’attires d’innombrables bénédictions. Je n’aurais pas de prédilection pour toi, si tu ne vivais pas de Ma volonté ! » Ô mon doux Hôte, je suis prête à tous les sacrifices pour Vous. Pourtant Vous savez que je suis la faiblesse même, mais avec Vous je puis tout. Ô mon Jésus, je Vous en supplie, soyez avec moi à chaque instant !




954 15. II. 1937. Aujourd’hui, j’ai entendu ces paroles dans mon âme : « Hostie agréable à Mon Père, sache, Ma fille, que la Sainte Trinité toute entière a une particulière prédilection pour toi, parce que tu vis exclusivement de la volonté divine ! Aucun sacrifice n’égale celui-là. »




955 À ces mots la connaissance de la volonté divine pénétra mon âme. C'est-à-dire que je regarde tout de plus haut et que j’accepte tous les événements et les désagréments avec amour, comme preuves de la prédilection particulière du Père Céleste.




956 La pure offrande de ma volonté va brûler sur l’autel de l’amour. Pour que mon offrande soit parfaite, je m’unis étroitement au sacrifice de Jésus sur la croix. Et quand sous l’influence de grandes souffrances, ma nature tremblera et que mes forces physiques et spirituelles diminueront, alors je me cacherai profondément dans la blessure ouverte de Coeur de Jésus, sans me plaindre, comme une colombe. Que toutes mes préférences les plus saintes, les plus belles et les plus nobles soient toujours au dernier plan et Votre sainte volonté à la première place. Vos moindres désirs, ô Seigneur, me sont plus chers que le Ciel avec tous ses trésors. Je sais bien que les créatures ne me comprendront pas, c’est pourquoi mon offrande sera plus pure à Vos yeux.




957 Il y a quelques jours, une personne est venue me demander de beaucoup prier à son intention, car elle avait des affaires très importantes et urgentes. Soudain j’ai senti dans mon âme que ces affaires n’étaient pas très agréables à Dieu. Et je lui ai répondu que je n’allais pas prier à cette intention mais que je prierai en général, « Pour vous Madame ». Quelques jours après cette dame est revenue et elle m’a remercié de ne pas avoir prié à cette intention mais pour elle-même. Car elle avait eu en vue des désirs de vengeance envers une personne pour laquelle elle aurait dû avoir du respect en vertu du quatrième Commandement. Jésus changea son coeur et elle avoua sa faute. Je fus pourtant étonnée d’avoir pénétré son secret.




958 J’ai reçu aujourd’hui une lettre de l’abbé Sopocko, qui m’envoie des souhaits pour ma fête. Ses souhaits m’ont réjouie, mais son manque de santé m’a affligée. Je le savais déjà par ma propre intuition, mais je ne savais pas si je pouvais m’y fier. Pourtant il me semble que s’il me l’a écrit lui-même, les autres choses qu’il ne m’a pas écrites, sont vraies aussi et que ma connaissance intérieure ne me trompe pas. Il me recommande de souligner tout ce que je sais ne pas provenir de moi. C’est-à-dire tout ce que Jésus m’a dit, ce que j’entends dans mon âme. Il me l’a déjà demandé plusieurs fois mais je n’en avais pas le temps et, à vrai dire, je ne me dépêchais pas de le faire. Mais comment sait-il que je ne l’ai pas encore fait ? J’étais bien étonnée. Je me mets maintenant de tout coeur à ce travail. Ô mon Jésus, la volonté de Vos remplaçants est très nettement et sans l’ombre d’un doute Votre Sainte Volonté.




959 16. II. 1937. Aujourd’hui par erreur, je suis entrée dans la chambre voisine et j’ai parlé avec la personne qui y était. Lorsque je suis revenue chez moi, j’ai encore pensé à elle pendant un moment, quand soudain Jésus se tint debout près de moi et Il m’a dit : « Ma fille à quoi penses-tu maintenant ? » Spontanément je me suis serrée contre son Coeur, reconnaissant que j’avais trop longtemps pensé à une créature.




960 Le matin, ayant fini mes exercices spirituels, je me suis mise à travailler au crochet. Je sentais que Jésus reposait dans mon coeur silencieux. Et cette profonde et douce conscience de la présence divine m’a porté à dire au Seigneur : Ô Sainte Trinité qui demeurez dans mon coeur, accordez, je Vous en prie, la grâce de la conversion à autant d’âmes que je crochèterai de points aujourd’hui. Alors j’ai entendu dans mon âme ces mots : « Ma fille, tes exigences sont trop grandes. » -« Jésus, il Vous est cependant plus facile de donner plus que de donner peu. Mais chaque conversion d’une âme pécheresse exige un sacrifice. Je Vous offre, doux Jésus, mon travail consciencieux ; il ne me semble pas que cette offrande soit trop petite pour un si grand nombre d’âmes. Jésus, comme Vous avez Vous-même sauvé les âmes par trente ans de travail, et puisque la sainte obéissance me défend les pénitences et les grandes mortifications, je Vous prie donc d’accepter, Seigneur, ces petites choses, marquées de sceau de l’obéissance comme si c’était de grandes choses. » J’ai alors entendu une voix dans l’âme : « Ma douce fille, Je vais satisfaire ta demande. »




961 Je vois souvent une certaine personne, agréable à Dieu. Le Seigneur a une grande prédilection pour elle, non seulement parce qu’elle tâche de faire connaître la gloire de la miséricorde divine mais aussi pour l’amour qu’elle a envers Dieu, quoique cette âme ne ressente pas toujours cet amour dans son coeur d’une manière sensible. Elle demeure presque continuellement au jardin des Oliviers, et pourtant elle est toujours agréable à Dieu. Et sa grande patience remportera la victoire dans toutes les adversités.




962 Oh ! Si l’âme souffrante savait combien Dieu l’aime, elle mourrait de joie par excès de bonheur ! Un jour, nous découvrirons ce qu’est la souffrance, mais alors nous ne serons plus capables de souffrir. Le moment présent nous appartient.




963 17. II. 1937. J’ai vu ce matin, pendant la Sainte Messe, Jésus souffrant. Sa Passion s’est répercutée dans mon corps d’une manière invisible mais non moins douloureuse. Jésus m’a regardée et Il a dit : « Les âmes périssent malgré Mon amère Passion.




964 Je leur offre une dernière planche de salut : La fête de Ma miséricorde. Si elles n’adorent pas Ma miséricorde, elles périront pour l’éternité. Secrétaire de Ma miséricorde, écris, parle aux âmes de Ma grande miséricorde, car ce jour terrible, le jour de Ma justice est proche. »




965 Aujourd’hui j’ai entendu dans mon âme ces paroles : « Ma fille, il est temps de te mettre à l’oeuvre. Je suis avec toi. De grandes persécutions et de grandes souffrances viendront. Mais console-toi à la pensée que beaucoup d’âmes seront sauvées et sanctifiées par cette oeuvre. »




966 Quand je me suis mise à cette oeuvre, je soulignais les paroles du Seigneur et je passais tout en revue. Lorsque j’en suis arrivée à la page sur laquelle j’avais noté les conseils et les indications du Père Andrasz, je ne savais que faire, souligner ou ne pas souligner. J’ai entendu alors ces paroles dans mon âme : « Souligne-les car ces paroles sont Miennes. J’ai emprunté pour te parler la bouche de l’ami de Mon Coeur afin de te tranquilliser. Tu dois t’en tenir à ces indications jusqu’à la mort. Il ne Me plairait pas du tout que tu y renonces. Sache que c’est Moi-même qui l’ai mis entre Moi et ton âme. Je le fais pour ta paix et pour que tu ne t’égares pas.




967 Depuis que je t’ai mise sous la protection particulière de ce prêtre tu es dispensée vis-à-vis de tes Supérieures de rendre un compte détaillé de Mes relations avec toi. Comporte-toi néanmoins comme un enfant avec elles. Mais c’est aux prêtres seulement que tu confieras sincèrement tout ce qui se passe dans les profondeurs de ton âme. »



Et j’ai remarqué que depuis, que Dieu, m’a donné un directeur, Il n’a plus exigé comme auparavant, que je dise tout à mes supérieures, à l’exception des choses extérieures. A part cela, seul mon directeur connaît mon âme. C’est une grâce de Dieu exceptionnelle que d’avoir un directeur de conscience. Oh ! Comme il y a peu d’âmes qui ont reçu cette grâce. L’âme vit dans une paix constante au milieu des plus grandes difficultés. Chaque jour, après la Sainte Communion, je remercie Dieu pour cette grâce, et chaque jour je prie le Saint Esprit de donner à mon directeur la lumière. J’ai vraiment ressenti dans mon âme quelle grande puissance ont les paroles du directeur. Que la miséricorde divine soit adorée pour cette grâce !




968 Je suis allée aujourd’hui faire ma méditation devant le Saint Sacrement. Lorsque je me suis approchée de l’autel, la présence divine me pénétra. Je fus plongée dans l’océan de Sa Divinité et Jésus m’a dit : « Ma fille, tout ce qui existe est à toi. » J’ai répondu au Seigneur : « Mon coeur ne réclame que Vous seul, Ô Trésor de mon coeur. Je Vous remercie Seigneur pour tous Vos dons, mais je n’exige que Votre Coeur. Quoique les cieux soient grands, pour moi ils ne sont rien sans Vous. Vous savez bien, Jésus, que je défaille sans cesse après Vous. » - « Sache, ma fille, que ce que d’autres âmes atteindront dans l’éternité, tu le goûtes déjà maintenant. » Et soudain mon âme fut inondée de la lumière de la connaissance de Dieu.




969 Oh ! Que ne puis-je exprimer tant soit peu ce que l’âme ressent près du Coeur de la Majesté inconcevable !

Je ne sais l’exprimer. Seule une âme qui l’a vécue au moins une fois dans sa vie, peut imaginer cette grâce. Quand je suis rentrée dans ma chambre, il me semblait que de la vraie vie je revenais à la mort. Le médecin est venu me prendre le pouls. Il s’est étonné : « Que vous est-il arrivé, ma Soeur ? Vous n’avez jamais eu un pouls semblable. Je voudrais savoir ce qui a provoqué une telle accélération de la pulsation ? » Que pouvais-je répondre alors que je ne savais pas moi-même que j’avais une tension si élevée ? Je sais seulement que j’agonise de langueur après Dieu. Mais je ne lui ai pas dit, car qu’est- ce que la médecine peut y faire.




970 19. II. 1937. L’union avec les agonisants. Ils me demandent des prières et je peux prier, le Seigneur me donne un singulier esprit d’oraison. Je suis constamment unie à Lui et je sens pleinement que je vis pour les âmes, pour les amener à Votre Miséricorde, Seigneur. Pour cela aucun sacrifice n’est trop petit.




971 Aujourd’hui le docteur a décidé que je devais encore rester ici jusqu’au mois d’avril. C’est la volonté divine. Cependant je désirais déjà revenir parmi nos Soeurs.

J’ai reçu aujourd’hui la nouvelle de la mort de l’une de nos Soeurs qui est morte à Plock. Mais elle est venue chez moi avant que l’on ne m’ait annoncé sa mort




973 22. II. 1937. Aujourd’hui une retraite pour les servantes a commencé dans notre chapelle. Tous ceux qui le désirent peuvent y prendre part. Il y a une conférence par jour. Le Père Bonaventura un Père Pieux, parle droit aux âmes toute une heure. J’ai pris part à cette retraite, désireuse de connaître Dieu plus profondément pour l’aimer plus ardemment, car j’ai compris que plus la connaissance est grande, plus l’amour est puissant.




974 J’ai entendu aujourd’hui ces paroles : « Prie pour les âmes, quelles n’aient pas peur de s’approcher du Tribunal de Ma miséricorde. Ne cesse pas de prier pour les pécheurs. Tu sais à quel point leur âme Me tient à Coeur. Soulage Ma tristesse mortelle, distribue Ma miséricorde. »




975 24. II. 1937. Aujourd’hui, pendant la Sainte Messe j’ai vu Jésus agonisant. Les souffrances du Seigneur me transpercent l’âme et le corps d’une manière invisible, mais la douleur est grande. Elle dure un très court moment.




976 Pendant la Passion chantée, une si vive impression de Son supplice me saisit que je n’ai pu retenir mes larmes. J’aurais voulu me cacher quelque part pour donner libre cours à ma douleur provoquée par la considération de la Passion.




977 Quand j’ai prié à l’intention du Père Andrasz, j’ai reconnu qu’il est très agréable à Dieu. Depuis ce moment, j’ai encore plus de respect pour lui, comme pour un Saint. Je m’en réjouis et j’ai rendu grâce à Dieu avec ferveur.




978 Aujourd’hui j’ai vu Jésus pendant la bénédiction. Il m’a dit ces paroles : « Sois obéissante en tout à ton directeur, sa parole est Ma volonté. Grave-la au fond de ton âme. C’est Moi qui parle par sa bouche et Je désire que tu lui dévoiles l’état de ton âme avec la même simplicité et sincérité que tu as pour Moi. Je te répète encore une fois Ma fille : Sache que ses paroles sont l’expression de Ma volonté envers toi. »




979 J’ai vu aujourd’hui le Seigneur d’une grande beauté et Il m’a dit : « Mon aimable hostie, prie pour les prêtres, surtout pendant ce temps de la moisson. Mon Coeur t’aime de manière privilégiée et pour toi, je bénis la terre. »




980 J’ai compris que ces deux années de souffrances intérieures que j’endure en me soumettant à la volonté divine pour mieux connaître cette volonté, m’ont fait plus avancer dans la perfection que les dix années précédentes. Depuis deux ans, je suis sur la croix entre ciel et terre. C'est-à-dire, que d’un côté je suis liée par le voeu d’obéissance. Je dois écouter ma supérieure comme Dieu Lui-même. Et d’un autre côté, Dieu Lui-même me fait directement connaître Sa volonté. Voilà pourquoi mon supplice intérieur est si grand que personne ne peut comprendre ni concevoir ces souffrances spirituelles. Il me semble plus facile de perdre la vie que de vivre souvent, seulement une heure d’un tel supplice. Je ne vais même pas écrire beaucoup sur ce sujet, car il n’est pas à décrire : connaître directement la volonté de Dieu et être en même temps, parfaitement obéissante à la volonté divine annoncée indirectement par les Supérieures. Dieu merci, Il m’a donné, car autrement je n’avancerais pas d’un pas.








981 Faustine,

Ces jours-ci j’ai reçu une gentille lettre de ma petite soeur de dix-sept ans. Elle me supplie et me conjure de l’aider à entrer au couvent. Elle est prête à tous les sacrifices pour le Bon Dieu. Je vois par sa lettre que le Seigneur la conduit Lui-même, je me réjouis de la grande miséricorde divine.




982 Aujourd’hui la Majesté de Dieu m’a enveloppée et a transpercé mon âme. La grandeur de Dieu me plonge et m’envahit à ce point que je me noie toute entière en elle : je fonds et je disparais toute en Lui comme dans la vie, la vie parfaite.




983 Mon Jésus, je comprends bien que ma perfection ne consiste pas en ce que Vous me chargez de faire de grandes oeuvres pour Vous. Oh non, ce n’est pas en cela que consiste la grandeur de l’âme, mais dans un grand amour pour Vous. O Jésus, je comprends au fond de mon âme que les plus grandes oeuvres ne peuvent se comparer à un acte de pur amour pour Vous. Je désire Vous être fidèle, répondre à Vos désirs. J’applique mes forces et mon intelligence à accomplir tout ce que Vous me recommandez, Seigneur. Et je n’ai pas une ombre d’attachement pour tout cela. Je le fais, car telle est Votre volonté. Mon amour entier s’est noyé non pas dans Vos oeuvres, mais en Vous-même, ô mon Créateur et mon Seigneur.




984 25. II. 1937. J’ai ardemment prié pour la mort heureuse d’une personne qui souffrait beaucoup. Elle s’est trouvée pendant deux semaines entre la vie et la mort. Elle m’a fait pitié et j’ai dit au Seigneur : « Doux Jésus, si les travaux que je m’engage à faire pour Votre gloire Vous sont agréables, je Vous en prie, prenez-la chez Vous, qu’elle repose en Votre miséricorde. » J’étais étrangement tranquille. Peu après, on est venu me dire que la personne qui souffrait tant, venait de mourir..




985 J’ai vu un prêtre qui avait besoin de la grâce divine, j’ai prié pour lui jusqu’à ce que Jésus le regarde avec bienveillance et lui donne la force.




986 J’ai appris aujourd’hui qu’une personne de ma famille offense Dieu et qu’elle et en grand danger de mort. Cette connaissance causa une telle souffrance à mon âme que j’ai cru ne pouvoir survivre à l’offense faite à Dieu. J’ai bien demandé pardon à Dieu, mais je voyais Sa grande colère.




987 J’ai prié à l’intention d’un prêtre pour que Dieu l’aide dans certaines affaires. Soudain j’ai aperçu Jésus crucifié. Jésus avait les yeux fermés. Il était au supplice. J’ai salué Ses cinq blessures, une par une et Lui ait demandé Sa bénédiction, pour ce prêtre. Jésus m’a fait connaître intérieurement combien cette âme lui est agréable, et j’ai senti que la grâce a coulé de Ses blessures sur cette âme qui est, comme Jésus, étendue sur la croix.




988 Mon Seigneur et mon Dieu, Vous savez que mon âme Vous aime Vous seul. Toute mon âme s’est noyée en Vous, Seigneur. Même si je n’accomplissais rien de ce que Vous m’avez fait connaître, Seigneur, je suis tout à fait tranquille, car j’ai fait tout mon possible. Je sais bien que Vous, Seigneur, Vous n’avez pas besoin de nos oeuvres. Vous n’exigez que l’amour.




989 L’amour, encore l’amour et toujours l’amour de Dieu. Il n’y à rien de plus grand au Ciel et sur la terre, ni rien qui lui soit supérieur. La perfection de la grandeur c’est d’aimer Dieu. La véritable grandeur c’est l’amour de Dieu. La vraie sagesse, c’est aimer Dieu. Tout ce qui est grand et beau est en Dieu. En dehors de Dieu, il n’y a ni beauté ni grandeur. O vous, sages de ce monde, et vous, les grandes intelligences, reconnaissez que la vraie grandeur réside dans l’amour de Dieu. Oh ! Comme je suis étonnée, que certaines personnes s’abusent elles-mêmes en disant qu’il n’y a pas d’éternité.




990 26. II. 1937. J’ai vu aujourd’hui que les saints mystères étaient célébrés sans vêtements liturgiques et dans des maisons privées, à cause d’un orage momentané. Et j’ai aperçu le soleil sortant du Saint Sacrement. Les autres lumières s’éteignirent ou bien furent assombries et tout le monde avait les yeux tournés vers cette lumière-là. Mais je ne comprends pas encore la signification de cette vision.




991 J’avance dans la vie parmi les arcs-en-ciel et les orages, mais le front fièrement levé, car je suis un enfant royal. Je sais que le sang de Jésus circule dans mes veines. J’ai mis ma confiance dans la grande miséricorde du Seigneur.




992 J’ai demandé au Seigneur que telle personne vienne chez moi aujourd’hui pour que je puisse la voir encore une fois. Ce sera pour moi un signe qu’elle est appelée à entrer dans la congrégation que Jésus veut que je fonde. Et chose étrange, cette personne est venue. J’ai tâché de la former un peu intérieurement. J’ai commencé à lui indiquer la voie du renoncement et du sacrifice, ce qu’elle a volontiers accepté. Cependant j’ai remis toute cette affaire dans les mains du Seigneur pour qu’Il dirige tout selon son bon plaisir.




993 J’ai entendu aujourd’hui à la radio : « Bonsoir Chef Sacré de mon Jésus », et soudain mon esprit se noya en Dieu. L’amour divin inonda mon âme, et je suis demeurée un instant près du Père céleste.




994 Quoiqu’il ne soit pas facile de vivre en continuelle agonie,

D’être clouée à la croix par différentes douleurs,

Pourtant je m’enflamme d’amour en aimant,

Et comme un Séraphin, j’aime Dieu, bien que je ne sois que faiblesse.



Oh ! Grande est l’âme qui parmi les souffrances,

Se tient fidèlement auprès de Dieu et accomplit Sa volonté !

Et sous les plus grands arcs-en-ciel et orages elle est sans consolation.

Mais le pur amour de Dieu adoucit sa destinée.



Ce n’est pas grand-chose d’aimer Dieu dans le bien être

Et de le remercier quand tout va bien.

Mais L’adorer parmi les plus grandes contrariétés,

L’aimer pour Lui Seul

Et mettre sa confiance en Lui est bien autre chose



Lorsque l’âme séjourne dans les ombres de Gethsémani

Et dans la douleur de l’amertume solitaire,

Elle monte vers les hauteurs avec Jésus.

Et quoiqu’elle boive constamment l’amertume, elle n’est pas triste.

Quand l’âme accomplit la volonté du Dieu très haut

Fût-ce au milieu de constants supplices et tourments,

Ayant trempé les lèvres au calice qui lui est présenté,

Elle devient puissante et rien ne l’émeut.



Quoique tourmentée, elle répète : que Ta volonté soit faite.

Elle attend patiemment le moment où elle sera transfigurée ;

Car dans les plus grandes ténèbres, elle entend la voix de Jésus : tu es à Moi.

Elle le connaîtra lorsque le voile tombera.




995 28. II. 1937. Pendant un long moment, j’ai ressenti aujourd’hui la Passion de Jésus et j’ai vu combien d’âmes ont besoin de prières. Je sens que je me change toute en prière pour obtenir à chaque âme la miséricorde divine. O mon Jésus, je Vous ai accueilli dans mon coeur comme otage de miséricorde pour les âmes.




996 Lorsque ce soir j’ai entendu à la radio le chant : «Bonsoir Chef Sacré de Mon Jésus », mon esprit fut soudain enlevé dans le sein mystérieux de Dieu. Et j’ai compris en quoi consiste la grandeur de l’âme et quelle signification a l’amour devant Dieu : l’amour encore l’amour et toujours l’amour. Et j’ai compris à quel point tout ce qui existe est imprégné de Dieu ! Un amour de Dieu si grand inonda mon âme qu’il est impossible de le décrire. Heureuse l’âme qui sait aimer sans réserve, car c’est là qu’est sa grandeur.




997 Aujourd’hui j’ai assisté à une retraie d’un jour. Au cours de la dernière conférence le prêtre parlait de ce que le monde besoin de miséricorde divine. C’est comme un temps exceptionnel où l’humanité a tellement besoin de miséricorde divine et de prières. Alors j’ai entendu dans mon âme une voix : « Voilà des paroles pour toi. Fais tout ton possible pour l’oeuvre de ma miséricorde. Je désire qu’on honore Ma miséricorde. Je donne à l’humanité sa dernière planche de salut, c’est-à-dire le recours à Ma miséricorde. Mon Coeur se réjouit de cette fête. » Ces mots m’ont fait comprendre que rien ne peut me dispenser de ce que le Seigneur exige de moi.




998 Pendant cette nuit, j’ai été si souffrante que j’ai cru que c’était la fin. Les médecins n’ont rien pu trouver, ni dire quelle était cette maladie. Je sentais comme si j’avais toutes mes entrailles mises en lambeaux. Cependant, après quelques heures de souffrances, je me porte bien. J’offre tout pour les pécheurs. Que Votre miséricorde descende sur eux, Seigneur!




999

Dans le terrible désert de la vie

O mon doux Jésus,

Epargne aux âmes la défaite, car Tu es la source de miséricorde.



Que la clarté de tes rayons,

O doux Chef de nos âmes,

Que Ta miséricorde, changent le monde,

Et que sous l’effet de Ta grâce, le monde serve Jésus.



Je dois traverser une longue route rocailleuse,

Mais je n’ai peur de rien.

Car pour moi jaillit la source pure de la miséricorde,

Et avec elle jaillit la force de l’humble.



Je suis tourmentée et fatiguée,

Mais ma conscience me rend témoignage,

Que je fais tout pour la plus grande gloire du Seigneur.

Le Seigneur est mon repos et mon héritage.



Fin du deuxième brouillon



Cahier III



Inscription sur la couverture du troisième cahier :



Soeur (Marie-)Faustine du Très saint Sacrement

Congrégation des Soeurs de la Divine

Mère de la Miséricorde



Je chanterai la Miséricorde

Du Seigneur



J.M.J.




1000 Sois donc remercié, Seigneur, ô mon Maître,

De m’avoir en Toi toute transformée,

Tu m’accompagnes dans les difficultés et les dures épreuves de la vie,

Rien ne saurait m’effrayer quand je T’ai en mon coeur.

J.M.J.


1001 Et voici que le Cène se trouve disposée,

Jésus avec Ses Apôtres prend place à table,

Tout son Etre en amour transformé,

Car tel était le conseil de la Sainte Trinité.



C’est une grande faim que je désire assouvir avec Vous,

Avant de souffrir la mort

Sur le point de Vous quitter, l’amour Me retient parmi vous.

Le sang va couler, la vie va s’en aller, car Il aime immensément.



L’amour se dissimule sous l’apparence du pain,

Car Il ne nous quitte, qu’afin de demeurer avec nous.

Un tel anéantissement n’était point nécessaire,

Mais l’amour brûlant se dissimula sous les Saintes Espèces.



Sur le pain, sur le vin, Il dit ces mots :

Ceci est Mon Corps, ceci est Mon Sang,

Ce sont là paroles d’amour, quel mystère !

Puis Il fait passer le Calice à Se disciples



Jésus s’inquiéta en Lui-même,

Et dit : « L’un de vous trahira son Maître. »

Ils se sont tus, silence de mort.

Et Jean penche la tête sur la poitrine de Jésus.



La Cène est terminée.

Allons au Jardin.

L’Amour est rassasié,

Mais là, déjà attend le traître.



J.M.J.


1002 O volonté de Dieu, tu es ma nourriture, tu es mon délice.

Hâte ô Seigneur la Fête de la Miséricorde, afin que les âmes puissent connaître la source de Ta bonté.



Dieu et les âmes - Cracovie, le 1er mars 1937.



Soeur Marie Faustine

Du Très Saint Sacrement




1003 O volonté de Dieu Tout-Puissant,

Tu es ma jouissance, tu es ma joie.

Peu importe ce que me tend la main de mon Seigneur,

Je l’accepte avec allégresse, soumission et amour.



Faire Ta sainte volonté : voila mon repos.

En elle est toute sainteté,

En elle aussi mon salut éternel.

Car, la plus grande gloire, c’est accomplir la volonté de Dieu.



La volonté de Dieu : ce sont ses divers souhaits,

Que mon âme accomplit sans réserve,

Car tels sont Ses divins désirs,

Et c’est aussi le temps où Dieu accorde Ses confidences.



Fais de moi ce qu’Il Te plaît, Seigneur,

Je n’ai rien à y redire.

Car Tu es tout mon délice et l’amour de mon âme,

Et c’est à Toi que je confie les élans de mon coeur.




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J.M.J. Cracovie, le 1er mars 1937 - Troisième cahier - Dieu et les âmes



Que la glorification et l’adoration du Dieu de Miséricorde se répandent sur toute créature pour les siècles passés et à venir.




1005 O mon Seigneur et mon Dieu, Vous m’ordonnez d’écrire les grâces que Vous m’accordez. O mon Jésus, si ce n’était l’ordre exprès des confesseurs m’enjoignant d’écrire ce qui se passe en mon âme, de mon propre gré je n’écrirais pas un seul mot. C’est donc sur ordre formel et au nom de la sainte obéissance, que j’écris à propos de moi-même.




1006 Honneur et gloire à Vous, ô Sainte Trinité, Dieu éternel. Que Votre miséricorde, jaillissant du plus profond de Vous-même, nous protège de Votre juste colère. Que retentisse la gloire de Votre inconcevable miséricorde. Sur toutes Vos oeuvres est posé le sceau de Votre insondable miséricorde, ô Dieu.




1007 1er mars 1937. Le Seigneur m’a fait voir à quel point Lui déplait une âme loquace : « En cette âme je ne jouis d’aucun repos. Le tumulte incessant Me fatigue et dans ce tumulte l’âme ne discerne pas ma voix. »



Aujourd’hui, j’ai prié Notre-Seigneur Jésus de me faire rencontrer une certaine personne, ce serait pour moi l’indice qu’Il l’appelait en ce monastère. Je l’ai vue et j’ai compris que cette âme avait la vocation. J’ai prié Notre-Seigneur qu’Il daigne la former Lui-même. Puis j’ai souvent parlé avec elle de la vocation, le Seigneur fera le reste.




1009 5 mars 1937. Aujourd’hui j’ai longtemps ressenti le supplice de Notre-Seigneur Jésus dans mon propre corps : c’est là une bien grande douleur. Mais j‘ai enduré tout cela pour les âmes immortelles.




1010 Aujourd’hui Notre Seigneur m’a visitée. Il m’a serrée contre Son Coeur, et m’a dit : « Reposes-toi, ma petite enfant. Je suis toujours avec toi. »




1011 8 mars 1937. Aujourd’hui, alors que je priais à l’intention du Père Andrasz, tout à coup, j’ai su comme il se rapprochait de Dieu. Et combien cette âme était agréable au Seigneur. Cela m’a causé une grande joie, car je désire ardemment que toutes les âmes soient le plus étroitement possible unies à Dieu.




1012 Aujourd’hui pendant les prières, un si grand désir d’entrer en action a envahi mon âme, que je n’ai pu refréner cet élan. Oh ! avec quelle ardeur je désire que les âmes de cette Congrégation se présentent devant le trône de Dieu pour implorer la miséricorde divine pour le monde entier, adorant et glorifiant cette insondable miséricorde de Dieu. Une force étrange me pousse à l’action.




1013 12 mars1937. J’ai vu la lassitude d’un certain prêtre pou lequel le Seigneur a tracé une route dure et difficile. Mais le fruit de son travail demeurera. Que Dieu nous donne beaucoup d’âmes semblables, qui sachent aimer Dieu au milieu des plus grands tourments.




1014 J’ai senti aujourd’hui, combien l’âme d’un agonisant désirait des prières. J’ai prié pour cette âme tout le temps qu’il lui fallut pour trépasser et jusqu’à ce que je le ressente. Oh ! Combien les âmes des mourants ont besoin de prières. O Jésus, inclinez les âmes à prier souvent pour les agonisants.




1015 15 mars 1937. Aujourd’hui, j’ai pénétré l’amertume de la Passion de Notre Seigneur Jésus. J’ai souffert uniquement en esprit et j’ai compris toute l’horreur du péché. Dieu me fit connaître l’étendue de son aversion pour le péché. Au plus profond de mon âme, j’ai réalisé à quel point le péché est affreux, même le plus minime, et combien il tourmentait l’âme de Jésus. Je préférerais souffrir mille morts plutôt que de commettre le moindre péché véniel.




1016 Le Seigneur m’a dit : « Je désire Me communiquer aux âmes et les remplir de Mon amour. Mais il y a pu d’âmes disposées à recevoir toutes les grâces que Mon amour leur destine. Ma grâce ne se perd pas si l’âme à laquelle elle est destinée ne la reçoit pas, c’est une autre âme qui la prend. »




1017 Souvent, je sens que certaines personnes prient pour moi ; je ressens cela tout à coup en mon âme, mais je ne sais pas toujours qui intercède pour moi. Je sais également si quelqu’un a de la peine par ma faute. Cela aussi je le ressens intérieurement, même si c’est très loin.




1018 18 mars 1937. J’ai reçu une certaine grâce qui m’amène à une grande intimité et communication avec le Seigneur. Pae une lumière intérieure, Il me fait connaître Sa Grandeur, Sa Sainteté et avec quelque bienveillance Il s’abaisse jusqu’à moi. Il me révèle Son amour exclusif envers moi, comme Il est le Maître de toute chose et comme Il se communique à l’âme. Suspendant toutes les lois de la nature, Il agit comme Il veut.




1019 Je vie en mon for intérieur les épousailles de l’âme de l’âme avec Dieu : c’est une pure célébration intérieure de l’âme avec Dieu sans aucune conséquence extérieure.. Cette grâce m’a entraînée dans l’ardeur même de l’amour de Dieu. J’ai connu à la fois Sa qualité de Trinité et l’absolue unité de Son Etre. Cette grâce est différente de toutes les autres. Elle est si hautement spirituelle, que mon incomplète description ne peut en exprimer, même l’ombre.




1020 J’ai un tel désir de me cacher ! Je voudrais tant vivre comme si je n’existais pas ! Je ressens étrangement et intérieurement l’attrait de me cacher au plus profond de moi-même afin que seul me connaisse le Coeur de Jésus. Je désire être pour Jésus un habitacle de silence où Il puisse se reposer. Je n’autoriserai rien qui puisse éveiller l’objet de mon adoration.. Me cacher, me donner la possibilité d’une fréquentation continuelle et exclusive avec Lui, objet de mon adoration. Je fréquente les créatures autant que cela Lui plaît. Mon coeur s’est mis à aimer le Seigneur de toute la force de l’amour, et je ne connais pas d’autre amour. Car dès le début mon âme a sombré dans le Seigneur comme en son unique trésor.




1021 Quoique extérieurement, j’éprouve beaucoup de douleur et diverses contrariétés, cela ne diminue cependant, en aucune façon, ma vie intérieure, ni ne trouble la paix de mon âme. Je ne crains pas la solitude. Même si tous devaient m’abandonner, je ne serais pourtant pas seule, car le <seigneur est avec moi. Même si le Seigneur devait cacher, l’amour saurait Le trouver. Car pour l’amour, il n’y a ni porte, ni gardiens. Le perspicace Chérubin lui-même avec son épée flamboyante,, ne peut empêcher l’amour qui, à travers les forêts, et dans les orages, la foudre et les ténèbres, parviens à la source dont il est sorti et y demeure des siècles. Tout cessera, mais l’amour ne cessera jamais.




1022 Aujourd’hui, j’ai reçu des oranges. Après le départ de la Soeur j’ai pensé ; « Au lieu de me mortifier et de faire pénitence durant le Saint Jeûne, je vais manger des oranges ? Je me sens déjà un peu mieux. » Sur ce, j’entends une voix en mon âme : « Ma fille, tu Me plais bien plus si, par obéissance et amour de Moi, tu manges ces oranges, que si tu te mortifies et jeunes de ta propre volonté. Je connais ton coeur, et sais que rien ne saurait le contenter si ce n’est l’amour de Moi. »




1023 Je ne saurais vivre sans le Seigneur. Dans cet isolement, souvent Jésus me rend visite, m’édifie, me calme ou me réprimande et me rappelle à l’ordre. Mais toujours plein de bonté et de miséricorde, Lui-même façonne mon coeur à Sa guise, suivant Ses divins désirs. Nos coeurs ne font qu’un.




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19 mars 1937.


Faustine journal 948