Faustine journal 1113

Premier mai 1937.

J’ai senti aujourd’hui l’approche de ma Mère, la Mère des Cieux. Bien qu’avant chaque Sainte Communion, je prie avec ferveur la Mère de Dieu de m’aider à préparer mon âme à la visite de Son Fils et que je me sente particulièrement sous Sa protection, je La supplie de bien vouloir allumer en moi le feu de l’amour divin tel qu’il flamba dans Son Coeur immaculé au moment où le Verbe de Dieu s’est fait chair.




1114 4 mai. Je me suis rendue un moment aujourd’hui chez Notre Mère Générale et lui ai demandé : « Petite Mère, avez-vous eu une inspiration concernant ma sortie du couvent ? » La Mère Supérieure me répondit : « Jusqu’à maintenant, je vous ai retenue, ma Soeur. Mais maintenant, je vous laisse l’entière liberté de décider. Ce sera comme vous le désirez. Vous pouvez, ma Soeur, soit quitter notre Congrégation, soit y rester.» J’ai donc répondu que c’était bien ainsi. J’ai pensé immédiatement à demander par écrit au Saint Père de me libérer de mes voeux. Mais lorsque je suis sortie de chez la Mère Supérieure, une sorte d’obscurité est tombée sur mon âme, tout comme auparavant. C’est une chose étrange, qu’à chaque fois, que je demande de sortir du Couvent, une telle obscurité envahisse mon âme et que je me sente comme abandonnée à moi-même.



Me trouvant dans cette torture de l’âme je décidai d’aller trouver immédiatement la Mère Supérieure et de lui raconter ma lutte et mes étranges tourments. La Mère me répondit « Votre désir de quitter le Couvent est une tentation maligne. » Après un moment de conversation, je me suis sentie quelque peu soulagée mais pourtant l’obscurité durait encore. « Cette miséricorde de Dieu est magnifique, et ce doit être là une grande OEuvre divine, si Satan s’y oppose tant et veut ainsi la détruire ». Telles furent les paroles de la très chère Mère Supérieure.




1115 Personne ne peut concevoir mes tortures, ni les comprendre. Pour ma part, je ne suis pas en état de les décrire, mais il ne peut exister de souffrances pires que celles-là. Les supplices des martyrs ne sont pas plus grands, puisque la mort à ce moment-là, me serait un soulagement. Je n’ai rien à quoi comparer ces tourments, cette agonie sans fin de l’âme.




1116 Etant allée aujourd’hui me confesser, j’ai dévoilé quelque peu mon âme. Car l’idée m’est venue que le fait de ressentir de telles souffrances et une telle obscurité de l’âme, dès que je demande de quitter la Congrégation, prouve que c’est bien là une tentation. Le confesseur m’a répondu que ce n’était peut-être pas le moment choisi par Dieu, qu’il me fallait prier et attendre patiemment. Mais qu’il est vrai que de grandes souffrances m’attendaient : « Vous aurez, m’a-t-il dit, beaucoup de souffrances à supporter et de difficultés à vaincre, c’est certain. Il vaudrait mieux attendre encore et prier beaucoup, afin d’obtenir une plus grande compréhension, ainsi que la lumière de Dieu. Ce sont là des choses primordiales. »




1117 Mon Dieu, en ces moments difficiles je ne peux voir mon directeur de conscience, car il est parti à Rome ! Jésus, puisque Vous me l’avez pris, dirigez-moi Vous-même, car Vous seul savez ce que je suis en état de supporter ! Je crois fermement que Dieu ne peut me donner à supporter plus que je ne peux. J’ai confiance en Sa Miséricorde.




1118 Dans les moments où je suis entre ciel et terre, je me tais. Car si je parlais, qui comprendrait mon langage ? L’éternité dévoilera bien des choses sur lesquelles je me tais maintenant…




1119 Lorsque je vais au jardin, je vois comme tout respire la joie printanière. Les arbres parés de fleurs répandent une senteur enivrante. Tout éclate de joie. Les oiseaux adorent Dieu par leurs chants et leur gazouillis, et me disent : « Réjouis-toi et sois en liesse, Soeur Faustine !» alors que mon âme est dans les ténèbres et les tourments. Mon âme est si sensible au murmure de la grâce, qu’elle sait parler avec tout ce qui a été créé, et tout ce qui m’entoure. Je sais pourquoi Dieu ainsi pare la terre… Mais mon coeur ne peut se réjouir car mon Bien-Aimé se cache à moi, et je n’aurai de repos que je ne L’ai trouvé…Je ne saurais vivre sans Dieu. Je sens que Dieu aussi, bien qu’il se suffise à Lui-même, ne peut connaître le bonheur sans moi…




1120

6 mai 1937 - L’Ascension de Notre-Seigneur



Aujourd’hui, depuis le petit matin, mon âme est touchée par Dieu. Après la Sainte Communion, j’ai un moment communiqué avec le Père des Cieux. Mon âme fut attirée dans le feu même de l’amour. J’ai compris qu’aucune oeuvre extérieure ne peut être comparée avec le pur amour de Dieu. J‘ai vu la joie du Verbe fait Chair. Et je me suis trouvée plongée dans la Trinité de Dieu. Quand je revins à moi, la nostalgie envahit mon âme, je languissais de m’unir à Dieu.

Un si fervent amour envers le Père des Cieux m’a envahie que je puis appeler ce jour, un jour d’extase ininterrompue. Tout l’univers m‘est apparu comme une goutte minuscule, comparée à Dieu. Chaque battement de mon coeur est agréable à Dieu et lorsqu’il me montre qu’Il me chérit particulièrement et qu’Il me le fait connaître intérieurement, il n’y a pas de plus grand bonheur que celui-là. Dieu me certifie Son amour et me montre combien mon âme Lui est agréable. Cette assurance intérieure amène une paix profonde en mon âme. Aujourd’hui je n’ai pu absorber aucune nourriture tant je me sentais rassasiée d’amour.




1121 Dieu de grande Miséricorde, Vous qui avez daigné nous envoyer Votre fils unique comme la plus grande preuve d’un amour infini et d’une incommensurable Miséricorde, Vous ne repoussez pas les pécheurs, mais au contraire, vous leur avez ouvert le trésor de Votre insondable Miséricorde, dans lequel ils peuvent puiser en abondance, non seulement la justification, mais encore toute la sainteté à laquelle l’âme peut aspirer ! Père de grande Miséricorde, je désire que tous les coeurs se tournent avec confiance vers Votre infinie Miséricorde ! Personne ne peut se justifier devant Vous si Votre incommensurable Miséricorde ne le protège. Lorsque Vous nous dévoilerez le mystère de Votre Miséricorde, l’éternité sera trop peu pour Vous en remercier comme il convient.




1122 Oh ! Comme il est doux d’avoir au fond de l’âme ce que l’Eglise nous ordonne de croire. Lorsque mon âme est plongée dans l’amour divin, elle peut résoudre clairement et instantanément les questions les plus embrouillées. Elle est alors capable de franchir les précipices et les cimes des montagnes. Amour, encore une fois amour.




1123 Une étrange obscurité envahit parfois mon esprit, je m’enfonce dans le néant en dépit de ma volonté.




1124 20 mai. Lorsqu’il y eut déjà un mois que j’étais de retour à la santé, la pensée m’est venue qu’en fait, je ne savais ce qui plaisait le plus au Seigneur : Le servir par ma maladie, ou par la jouissance d’une bonne santé, comme je L’en avais prié. Et je dis au Seigneur : « Jésus, usez de moi selon Votre volonté ». Jésus me ramena alors à mon ancien état.




1125 Oh ! Comme il est doux de vivre au Couvent parmi les Soeurs ! Mais il ne faut pas oublier que ces anges ont forme humaine…




1126 A un moment j’ai vu Satan qui se dépêchait et cherchait quelqu’un parmi les Soeurs, mais ne le trouvait pas. Je reçus en mon âme l’inspiration de lui ordonner, au nom de Dieu de m’avouer ce qu’il cherchait parmi les Soeurs. Il avoua, quoique de mauvaise grâce, qu’il cherchait une âme oisive. Lorsque je l’eus à nouveau ordonné, au nom de Dieu, d’avouer auprès de quelles âmes du couvent il avait le plus d’accès, il avoua, à nouveau de mauvaise grâce, que c’était auprès des âmes paresseuses et oisives. J’ai remarqué qu’il n’y a pas de telles âmes, actuellement, dans cette maison.

Que se réjouissent les âmes laborieuses et fatiguées !


1127

22 mai 1937.

Aujourd’hui, la chaleur est si torride qu’il est difficile de la supporter ! Nous souhaitons la pluie, mais il ne pleut pas. Depuis quelques jours déjà, les nuages s’amoncellent dans le ciel. Mais la pluie ne tombe pas.

Lorsque j’ai vu les plantes si assoiffées, une grande pitié m’a envahie et j’ai décidé de dire ce « chapelet » jusqu’à ce que Dieu fasse tomber la pluie. Après le goûter, le ciel s’est couvert de nuages et une pluie battante est tombée sur la terre. J’ai dit cette oraison durant trois heures d’affilée et le Seigneur m’a fait connaître qu’à l’aide de cette prière, on pouvait tout obtenir.


1128

23 mai 1937. Fête de la Très Sainte Trinité


Durant la Sainte Messe, je me suis trouvée unie à la Très Sainte Trinité. J’ai connu Sa Majesté et Sa Grandeur. J’étais unie aux trois personnes. Puisque j’étais unie à l’une de ces Adorables Personnes, j’étais en même temps unie aux deux autres Personnes. Le bonheur et la joie qui se communiquèrent à mon âme ne peuvent se décrire. Il m’est pénible de ne pouvoir décrire avec des mots ce qui n’a pas de mots.


1129 J’entendis ces paroles : « Dis à la Mère Générale de compter sur toi, comme étant la plus fidèle des filles du Couvent.



1130 Après ces paroles il m’est venu une compréhension intérieure : que toute chose est créée par rapport à Dieu. La majesté de Dieu est immense et insondable. S’Il s’abaisse avec bienveillance jusqu’à nous, c’est grâce à la profondeur de Sa Miséricorde.




1131 Tout a une fin dans cette vallée de larmes

Les larmes s’épuisent et la douleur passe.

Une seule chose demeure :

L’amour que nous avons pour Vous, Seigneur !



Tout a une fin en cet exil où nous sommes,

L’expérience aussi bien que le désert de l’âme…

Et celle-ci vivrait-elle en perpétuelle agonie

Si Dieu est avec elle, rien ne peut l’ébranler.




1132

27 mai 1937. La Fête-Dieu



Durant la prière j’entendis ces mots : « Ma fille, que ton coeur s’emplisse de joie! Moi, le Seigneur, Je suis avec toi. Ne crains rien. Tu es en mon coeur. » A ce moment j’ai pris conscience de la grande Majesté de Dieu et j’ai compris que rien ne peut être comparé à un seul acte de connaissance de Dieu. La grandeur extérieure se trouve réduite en poussière par un seul acte de plus profonde connaissance de Dieu.




1133 Le Seigneur a versé en mon âme une si grande profondeur de paix que rien ne saurait la troubler. Malgré tout ce qui se passe autour de moi, pas un moment cela ne m’enlève mon calme. Même si le monde devait s’écrouler, cela ne saurait troubler la profondeur du silence qui est mien, et au sein duquel repose Dieu. Tous les évènements et diverses choses qui se passent, se trouvent sous Ses pieds.




1134 Cette profonde connaissance de Dieu me donne une si parfaite aisance et liberté d’âme que rien ne peut troubler mon étroite union avec Lui. Même le pouvoir des Anges ne saurait le faire. Je me sens pleine de grandeur lorsque je suis unie à Dieu. Quel bonheur d’avoir en son coeur la conscience de Dieu et de vivre en une étroite intimité avec Lui.




1135 Lorsque la procession venant Borek, qui apportait Jésus afin de le déposer dans notre Chapelle est arrivée chez nous, j’ai entendu une voix venant de l’Hostie : « C’est ici Mon lieu de repos ». Pendant la bénédiction, Jésus m’a annoncé que d’ici peu, aurait lieu ici même un acte solennel, juste à cet endroit.-« Je me suis plu en ton coeur et rien ne peut M’empêcher de t’accorder des grâces. » -Cette grandeur de Dieu a envahi mon âme, je sombre en Lui, je disparais et je me perds en Lui, et me fondant en Lui…




1136 30 mai 1937. Aujourd’hui j’agonise du désir de Dieu. La nostalgie a envahi toute mon âme. Combien je ressens mon exil ! Ô Jésus, quand arrivera l’instant tant désiré ?




1137 31 mai. Mon âme tourmentée ne trouve de secours nulle part, si ce n’est en Vous, Vivante Hostie. Je mets toute ma confiance en Votre Coeur miséricordieux. J’attends patiemment une parole de Vous, Seigneur !




1138 Oh ! Quelle douleur en mon coeur lorsque je vois qu’une religieuse n’a pas l’âme religieuse ! Comment peut-on plaire à Dieu, quand l’orgueil et l’amour de soi éclatent sous le couvert de glorifier Dieu, alors qu’il s’agit uniquement de sa propre estime ? Lorsque je m’aperçois qu’une telle chose, j’en souffre beaucoup. Comment cette âme pourrait-elle s’unir étroitement à Dieu ? Il ne peut être question d’une union avec le Seigneur.




1139 1er juin 1937. Aujourd’hui a eu lieu chez nous la procession de la Fête-Dieu. Au premier reposoir, j’ai vu des flammes sortir de la Sainte Hostie, ce qui m’a transpercé le coeur. Et j’ai entendu une voix ; « Ici se trouve Mon repos ». Un feu s’est allumé en mon coeur et je me suis sentie toute transmuée en Lui.




1140 Le soir, Il me fit connaître combien tout ce qui est terrestre est éphémère. Quant à tout ce qui est soi-disant grand, cela s’évanouit comme fumée, ne laissant à l’âme aucune indépendance, mais au contraire de la lassitude. Heureuse l’âme qui comprend ces choses et ne fait qu’effleurer la terre ! Ma pause, mon repos à moi, c’est lorsque je suis réunie à mon Seigneur. Tout autre chose me fatigue. Oh ! Combien je ressens que je suis exilée ! Je vois que personne ne comprend ma vie intérieure. Vous Seul me comprenez qui êtes caché en mon coeur et pourtant éternellement vivant.




1141

4 juin. C’est aujourd’hui la Fête solennelle du Très Saint Coeur de Jésus.

Pendant la Sainte Messe, le Coeur de Jésus se révéla à moi. Il me montra de quel feu d’amour Il brûle pour nous et quelle est l’immensité de Sa Miséricorde. Puis j’entendis une voix : « Apôtre de Ma miséricorde parle au monde entier de Mon insondable Miséricorde. Ne te laisse pas rebuter par les difficultés que tu rencontreras, Ce faisant. Ces difficultés qui te touchent si douloureusement sont nécessaires à ta sanctification et servent à démontrer que cette oeuvre est Mienne. Ma fille, prends note assidûment de chacune des phrases que je t’adresse concernant Ma Miséricorde, car elles concernent un grand nombre d’âmes qui vont en profiter. »




1142 Pendant l’adoration le Seigneur m’a fait connaître plus profondément ce qui concerne cette oeuvre.




1143 Aujourd’hui, j’ai demandé pardon au Seigneur, de toutes les offenses auxquelles Son Divin Coeur est exposé en nos couvents.




1144

6 juin 1937. Premier dimanche du mois. Aujourd’hui j’ai entrepris la retraite du mois.

Voici l’illumination de ma méditation matinale : quoique vous fassiez de moi, Jésus, je Vous aimerai toujours, car je suis Vôtre. Peu m’importe que Vous me laissiez ici ou que Vous m’envoyiez ailleurs, je suis toujours Vôtre.

C’est avec amour que je m’abandonne à Votre très sage décision, ô mon Dieu ! Et Votre volonté, ô Seigneur, est mon pain de chaque jour ! Vous qui connaissez les battements de mon coeur. Vous savez qu’il ne bat que pour Vous, mon Jésus. Rien ne saurait mettre fin à la nostalgie que j’ai de Vous. Je me meurs pour Vous, Jésus. Quand m’emporterez-Vous en Votre demeure ?




1145 « Que les plus grands pécheurs mettent leur espoir en Ma Miséricorde. Ils ont droit avant tous les autres, à la foi en l’abîme de Ma Miséricorde. Ma fille, ne cesse pas d’écrire au sujet de Ma Miséricorde pour les âmes tourmentées. Quelle joie me font les âmes qui s’adressent à Ma Miséricorde ! A de telles âmes, J’accorde des grâces bien au-dessus de leurs désirs. Je ne peux sévir, même contre le plus grand pécheur s’il invoque Ma pitié. Mais au contraire, Je l’excuse en Mon insondable et inconcevable Miséricorde. Note : Avant de Me montrer au Jugement dernier comme Juge équitable, J’ouvre d’abord toutes grandes les portes de Ma Miséricorde. Qui ne veut passer par les portes de Ma Miséricorde, doit passer par les portes de Ma justice. »




1146 Ayant une fois quelque peine au coeur pour une certaine raison et m’en étant plainte au Seigneur, Il me répondit : « Ma fille, pourquoi attaches-tu tant d’importance à la formation et au langage des gens ? Je désire, Moi-même, te former. C’est pourquoi J’arrange les circonstances afin que tu ne puisses pas assister à ces conférences. En un instant, Je te ferai connaître beaucoup plus que d’autres acquerront jamais, en peinant durant des années. »




1147 20 juin 1937. C’est lorsque nous pardonnons à notre prochain que nous ressemblons le plus à Dieu. Dieu est amour, bonté et miséricorde… « Toute âme devrait refléter Ma Miséricorde, et plus particulièrement toute âme monastique. Mon Coeur déborde de pitié et de miséricorde pour tous. Le coeur de Ma bien-aimée doit ressembler au Mien. De son coeur doit jaillir la source de Ma miséricorde pour les autres âmes, car autrement Je ne reconnaîtrai pas cette âme pour Mienne. »




1148 À un certain moment j’ai compris combien les âmes monastiques défendent leur propre renom sous couvert de défendre la gloire de Dieu. Il s’agit là non de louer Dieu, mais de faire leur propre éloge. Ô Jésus, comme cela me fut douloureux ! Quels secrets seront dévoilés au jour de Votre jugement ? Comment peut-on dérober les dons de Dieu ?




1149 J’ai eu aujourd’hui une grande contrariété de par certaine personne, c’est-à-dire par une personne appartenant au monde. Cette personne sur la foi d’un seul fait véridique, a raconté bien des choses imaginaires. Tout ceci fut cru véritable et répété par toute la maison. Lorsque cela arriva à mes oreilles, j’en ai eu le coeur serré. Comment peut-on ainsi abuser de la bonté d’autrui ? J’ai décidé cependant de ne pas dire un mot pour ma défense et de témoigner encore plus de bonté envers cette personne Mais je me suis aperçue que j’avais trop peu de forces pour supporter ceci avec calme, car cela se prolongea des semaines durant. Lorsque je vis que l’orage s’amoncelait et que le vent commençait à jeter du sable dans les yeux, je suis allée devant le Très Saint Sacrement et j’ai dit au Seigneur : « Jésus, je Vous prie de me donner la force du secours de Votre grâce, car je sens que je ne viendrai pas à bout de cette lutte.. Protégez-moi de Votre poitrine ! » J’entendis alors ces paroles : « N’aie pas peur, Je suis avec toi ! » -Lorsque j’eus quitté l’autel, une force étrange et un grand calme envahirent mon âme Et l’orage qui faisait rage se brisa sur mon âme, comme sur un rocher. Et l’écume de cet orage retomba sur ceux qui l’avaient soulevé. Oh ! Que le Seigneur est bon ! Il rémunère chacun selon ses actes. Que toute âme implore ainsi l’aide d’une « grâce actuelle » lorsque la « grâce habituelle » est insuffisante.




1150 Quand la douleur s’empare de toute mon âme,

Et que l’horizon s’assombrit comme la nuit,

Le coeur déchiré d’un supplice de géhenne,

Alors, Jésus crucifié, Tu es toute ma vie.



Quand l’âme torturée de terribles douleurs,

Redouble ses efforts et lutte sans répit,

Et que le coeur se meurt en un amer tourment,

Jésus crucifié, Tu es l’espoir du salut.



Ainsi les jours passent,

L’âme baigne en une mer d’amertume,

Le coeur fond en larmes,

Jésus crucifié, Tu es pour moi l’aurore.



Et lorsque le calice d’amertume déborde,

Et que tout contre elle s’est conjuré,

Que l’âme descend au Jardin des Oliviers,

Jésus Crucifié, en Toi j’ai ma défense.



Quand l’âme forte de son innocence,

Reçoit de son Dieu cet insigne pouvoir,

Quand le coeur est capable de rendre amour pour tourment,

Jésus crucifié, ma faiblesse en force universelle se change.




1151 Ce n’est pas chose facile de supporter gaiement la souffrance, surtout si elle est imméritée. La nature corrompue se révolte. Et bien que la volonté et la raison surmontent la souffrance (puisque l’une et l’autre peuvent faire du bien à ceux qui causent cette souffrance), pourtant cette émotion a bien des répercutions dans l’âme. En tous points semblables à l’âme inquiète, l’émotion s’attaque à la volonté, à la raison. Mais voyant que seule, elle ne peut rien, elle se calme et s’abandonne à la raison et à la volonté.

Comme un épouvantail elle tombe dans l’âme en faisant beaucoup de bruit. Essayez seulement de l’écouter, elle, alors qu’elle n’est pas sous la coupe de la volonté et de la raison !




1152

23 juin 1937.

Alors que je priais devant le Très Saint Sacrement, tout à coup mes souffrances physiques cessèrent et j’entendis une voix en mon âme : « Tu vois, Je peux tout te donner en un moment. Aucune loi ne Me gêne ».



24 juin. Le lendemain, après la Sainte Communion, j’entendis ces paroles : « Saches, Ma fille, qu’en un moment Je puis te donner tout ce qui t’est nécessaire pour accomplir cette oeuvre ! » Une merveilleuse lumière demeura en mon âme après avoir entendu ces paroles et tous les désirs de Dieu me semblèrent si faciles qu’un petit enfant pourrait les réaliser.




1153

27 juin 1937.

J’ai vu aujourd’hui, le couvent de cette nouvelle Congrégation. C’est un bâtiment très large et très grand. J’en ai visité chaque partie, l’une après l’autre, et je me suis rendu compte que partout, la divine Providence avait pourvu à tout ce qui était nécessaire. Les personnes vivant dans ce couvent ne portaient pas encore l’habit religieux, mais l’esprit monastique y régnait totalement. Et j’organisais tout, comme le souhaitait le Seigneur. Tout à coup je fus apostrophée par l’une de nos Soeurs : « Comment pouvez-vous, ma Soeur, accomplir une telle oeuvre ? » Je répondis : « Ce n’est pas moi mais le Seigneur qui le peut, par mon intermédiaire. Je possède l’autorisation pour tout. » Durant la Messe, la lumière se fit en moi, de même que la profonde compréhension de toute cette oeuvre ; et pas l’ombre d’un doute ne demeura dans mon âme.




1154 Le Seigneur m’a fait connaître pour ainsi dire trois nuances de Sa volonté, mais cela revient au même.

La première est que les âmes retirées du monde brûleront en offrande devant le trône de Dieu et imploreront miséricorde pour le monde entier… Elles demanderont la bénédiction pour les prêtres et prépareront le monde, par leur prière, à l’avènement final de Jésus.




1155 La deuxième réside en la prière unie à l’acte de miséricorde. Ces âmes défendront particulièrement les enfants contre l’esprit du mal. Prières et acte de Miséricorde contiennent en soi tout ce que ces âmes devront mettre en oeuvre. Et au sein de cette Congrégation, pourrons être admises même les plus pauvres. Elles essayeront d’éveiller l’amour et la Miséricorde de Jésus dans ce monde égoïste.




1156 La troisième consiste en prière et acte de miséricorde, sans aucune obligation de prononcer des voeux. Cependant ce faisant, les âmes auront droit à tous les mérites et privilèges de l’ensemble A cette troisième catégorie peuvent appartenir tous les gens vivant dans le monde.




1157 Tout participant devra accomplir au moins un acte quotidien de miséricorde ; au moins, car il peut y en avoir beaucoup, puisqu’il est aisé pour chacun, même pour le plus misérable, de faire un acte de miséricorde. Car l’accomplissement a trois aspects : d’abord, la parole miséricordieuse qui est pardon et consolation. Deuxièmement, si la parole est inutile, il faut utiliser la prière, et cela est miséricorde. Troisièmement l’acte de miséricorde. Et lorsque viendra le dernier jour, nous serons jugés sur cela. Et c’est sur ces bases, que sera prononcé notre jugement pour l’éternité.




1158 Les écluses de Dieu se sont entr’ouvertes pour nous, profitons-en donc avant que n’arrive le Jour de la Justice de Dieu, ce jour terrifiant.




1159 Lorsqu’un jour, j’ai demandé à Notre Seigneur comment il se fait qu’Il puisse tolérer tant de forfaits et tant de crimes sans les châtier, le Seigneur me répondit : « J’ai l’éternité pour les punir. Maintenant Je prolonge le temps de la miséricorde. Mais malheur à ceux qui ne savent pas reconnaître le moment de Ma visite. Ma fille, secrétaire de Ma Miséricorde, tu as non seulement l’obligation d’écrire et de prêcher Ma miséricorde aux âmes, mais encore celle de leur en obtenir la grâce, afin qu’elles aussi, glorifient Ma Miséricorde. »




1160 Aujourd’hui, mon âme a ressenti de si grands tourments que j’ai entrepris de me plaindre à Notre Seigneur : Jésus, comment pouvez-Vous me laisser seule ? Je ne peux faire toute seule, un seul pas en avant. Vous m’avez pris mon confesseur et Vous-même, Vous Vous cachez de moi. Vous savez bien, Jésus, que je ne sais, ni ne peux rien de plus par moi-même, si ce n’est laisser perdre Vos grâces. Jésus, faites que les circonstances s’arrangent afin que le Père Andrasz revienne ! » Pourtant les tourments demeurent.




1161 L’idée m’est alors venue d’aller trouver un prêtre pour lui confesser mes tourments, ainsi que diverses inspirations, afin qu’il les résolve. J’ai même fait part de cette idée à la Mère Supérieure. La Mère me répondit : « Je comprends, ma Soeur, que vous vivez des moments difficiles, mais vraiment, je ne vois pour le moment aucun prêtre qui puisse vous convenir. Le prêtre va d’ailleurs bientôt revenir. Et jusque là vous pouvez, ma Soeur, vous confesser de tout au Seigneur. »




1162 Durant une conversation avec le Seigneur j’entendis une voix en mon âme : « Ma fille, Je ne donne pas Ma grâce, pour que tu la révèles ailleurs, et même si tu te confessais, Je ne donnerais pas à un autre prêtre la grâce de te comprendre. Actuellement il me plaît que tu te supportes patiemment toute seule. Ma fille, il n’entre point dans mes vues que tu parles à tous des dons que je t’ai accordés. Je t’ai mise sous la protection de l’ami de Mon Coeur. C’est sous sa direction que s’épanouira ton âme. C’est à lui que J’ai accordé la lumière pour la compréhension de Ma vie en ton âme.




1163 Lorsque J’étais devant Hérode, Ma fille, je t’ai obtenu une grâce, c’est que tu saches te tenir au-dessus du mépris humain, et que tu marches fidèlement sur Mes traces. Fais silence, lorsqu’ils ne veulent point reconnaître la vérité quand elle vient de toi. Car c’est alors que tu parles éloquemment.




1164 Tu sais bien, Ma fille, qu’en tendant à la perfection, tu sanctifieras bien des âmes. Et que si tu ne tendais pas à la Sainteté, de même bien des âmes demeureraient imparfaites. Sache bien que leur perfection dépendra de la tienne et que la plus grande part de responsabilité, en ce qui concerne les âmes, retombera sur toi. »




1165 Puis Il me dit : « Ne crains rien, Mon enfant, mais garde confiance en Ma grâce seule !.. »




1166 Satan m’a avoué que j’étais l’objet de sa haine. « Mille âmes me font moins de dommages, m’a-t-il dit, que toi, lorsque tu parles de la Grande Miséricorde du Tout-Puissant. Les plus grands pécheurs reprennent confiance et reviennent à Dieu. Et moi, dit le mauvais esprit, je perds tout. Mais qui plus et, tu me poursuis moi-même avec cette insondable Miséricorde du Tout Puissant. » J’ai pris conscience de la haine de Satan envers la Miséricorde de Dieu. Il ne veut pas reconnaître que Dieu est bon.




1167

29 juin 1937.

Aujourd’hui, durant le petit déjeuner, le Père Andrasz a salué toute la Congrégation par téléphone. Il est de retour et cet après-midi même, il est venu chez nous. Les Soeurs professes, les novices et les deux classes d’élèves, se réunirent dans la cour où nous attendîmes notre cher Père revenu de Rome. Les enfants lui souhaitèrent la bienvenue par des chants et des poèmes. Puis nous lui avons demandé de nous parler de Rome et des belles choses qu’il a vues là bas. Il nous a raconté tout cela pendant plus de deux heures. Par contre il n’a pas eu le temps pour un entretien particulier.




1168 Aujourd’hui mon âme est entrée en étroite union avec le Seigneur. Il me fit connaître que je devais toujours m’abandonner à Sa sainte volonté. « En un instant je peux te donner plus que tu n’es en état de désirer. »




1169 30 juin 1937. Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « J’ai souvent voulu distinguer cette Congrégation, mais Je ne le peux à cause de son orgueil. Tu sais, Ma fille, qu’aux âmes orgueilleuses, je n’accorde pas de grâces. Et même celles que j’accorde, Je les reprends ! »




1170 Aujourd’hui Soeur Yolande m’a demandé de faire un accord avec elle; elle priera pour moi et je prierai pour sa classe de Wilno. Quant à moi, je prie toujours pour notre oeuvre. Mais j’ai décidé de prier pendant deux mois pour sa classe de Wilno et Soeur Yolande dira, chaque jour, à mon intention trois Ave Maria au Verbe Incarné afin que la grâce de Dieu me soit accordée. Notre amitié s’en est trouvée renforcée.




1171

1er juillet 1937. Mois de juillet.

Aujourd’hui pendant l’Angélus, le Seigneur m’a fait comprendre l’inconcevable amour de Dieu envers les hommes ; Il nous élève jusqu'à Sa divinité, inspiré uniquement par Son amour et Son insondable Miséricorde. L’Ange informe du mystère. Dieu seul l’accomplit.




1172 Malgré le calme profond dont jouit mon âme, je lutte sans cesse et parfois, je mène un dur combat afin de suivre fidèlement ma route, car telle est la voie que le Seigneur Jésus désire que je prenne. Ma voie est faite de fidélité à la volonté de Dieu en tout, et toujours ; et particulièrement de fidélité à mon inspiration intérieure, afin d’être un instrument efficace dans la main de Dieu pour mener à bien Son OEuvre d’insondable Miséricorde.




1173

4 juillet 1937. Premier Dimanche du mois. Retraite mensuelle

Le soir, je me suis préparée très méticuleusement et j’ai longuement prié le Saint Esprit afin qu’il veuille m’accorder Sa lumière et me prendre sous Sa direction particulière. Je fis de même envers la Mère de Dieu, mon Ange Gardien et les Saints Patrons.




1174 Fruit de ma méditation.

Tout ce que Jésus a fait, fut bien fait. « Il passa en faisant le bien. » Son attitude fut pleine de bonté et de Miséricorde. La pitié dirigeait Ses pas. Il montra bonté, aménité, compréhension envers Ses ennemis, comme envers ceux qui avaient besoin d’aide ou de consolation. Ce mois-ci, j’ai décidé de refléter fidèlement en moi ces traits de Jésus, même si cela devait me coûter beaucoup.




1175 Pendant l’Adoration, j’entendis une voix en mon âme : « Tes efforts, Ma fille, Me sont agréables. Ils font les délices de Mon Coeur. Je vois chaque mouvement de ton coeur, de ce coeur avec lequel tu M’adores. »




1176 Résolutions particulières.

Toujours la même : M’unir au Christ Miséricordieux. Par Sa douloureuse Passion, j’implorerai le Père des Cieux pour le monde entier.

Point important de la règle : observer un silence rigoureux.

Descendre dans la profondeur de Son Etre et remercier Dieu de tout en m’unissant à Jésus. Avec Lui, en Lui et par Lui, je rends gloire à Dieu.




1177 Ô Seigneur, mon amour, je Vous remercie de m’avoir permis, en ce jour, de puiser des trésors de grâces à la source de Votre insondable Miséricorde. Ô Jésus, non seulement aujourd’hui, mais à tout instant, je reçois tout de Votre insondable Miséricorde, tout ce que l’âme et le corps peuvent désirer.




1178 7 juillet 1937. Dans les moments d’incertitudes, c’est-à-dire lorsque l’âme est affaiblie, que l’âme demande à Jésus d’agir Lui-même, et quoi qu’elle sache qu’elle devrait agir par la grâce divine, pourtant, à certains moments, il convient de laisser le champ d’action à Dieu.




1179 15 juillet 1937. A un certain moment j’ai su que j’allais être transférée dans une autre maison. Cette connaissance était toute intérieure. Au même moment j’entendis une voix en mon âme : « Ne crains rien, Ma fille, Ma volonté est que tu demeures ici. Les projets humains vont être contrecarrés et l’on devra se conformer à Ma volonté. »




1180 Quand je fus tout prêt du Seigneur, Il me dit : « Pourquoi appréhendes-tu de commencer l’oeuvre que je t’ai commandée ? » Je répondis ; Pourquoi Jésus, dans ces moments-là, me laissez-vous seule ? Et pourquoi est-ce qu’alors je ne ressens plus aucunement Votre présence ? » - « Ma fille, même si tu peux Me percevoir dans les plus secrètes profondeurs de ton coeur, tu ne peux affirmer que J’en suis absent. Ce que Je t’enlève, c’est seulement la sensation de Ma personne. Et cela ne devrait pas être une difficulté pour toi dans l’exécution de Ma volonté. Je fais ceci pour accomplir Mes insondables desseins que tu connaîtras plus tard.

Ma fille, sache bien, une fois pour toute, que seul le péché grave Me chasse de l’âme et rien d’autre. »




1181 Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Ma fille, délectation et prédilection de Mon Coeur, rien ne M’empêche de t’accorder Ma grâce. Ta misère ne s’oppose en rien à Ma Miséricorde. Ma fille, écrit que plus la misère de l’âme est grande, plus celle-ci aura droit à Ma Miséricorde. Et encourage toutes les âmes la confiance en l’inconcevable abîme de Ma Miséricorde. Car Je désire leur salut à toutes. La source de Ma Miséricorde a été largement ouverte sur la croix, par la blessure de la lance, et depuis elle coule pour toutes les âmes, sans aucune exception. »




1182 Ô Jésus, je désire vivre le moment qui passe, vivre comme si ce jour devait être le dernier pour moi. Je désire profiter de chaque instant, pour la plus grande gloire de Dieu. Je désire retirer de chaque circonstance un bienfait pour mon âme, et regarder tout de ce point de vue. Rien n’arrive sans la volonté de Dieu.

Dieu d’insondable Miséricorde, envahissez le monde entier et déversez-Vous sur nous, par le Coeur compatissant de Jésus.



Je note ici d’anciens souvenirs :


1183 Un soir, j’ai vu le Seigneur Jésus sur la Croix. De Ses mains, de Ses pieds et de Son côté, coulait Son Très Saint Sang. Puis Jésus me dit : « Tout cela, c’est pour le salut des âmes. Examine bien, Ma fille, ce que tu fais, toi, pour leur salut. » J’ai répondu : « Jésus, lorsque je contemple Votre supplice, je vois que ce que je fais pour le salut des âmes n’est presque rien. » Et le Seigneur m’a dit : « Sais-tu, Ma fille que tes tourments quotidiens, ton total abandon à Ma volonté conduisent bien des âmes au Ciel ?

Et lorsqu’il te semble que la souffrance dépasse tes forces, contemple Mes Plaies et tu t’élèveras alors au-dessus du mépris et des jugements humains. Examiner en toi Mon supplice t’aidera à t’élever au-dessus de tout. » J’ai compris alors bien des choses que je ne pouvais concevoir avant.




1184 9 juillet 1937. Ce soir, est venue à moi l’une de nos Soeurs disparues qui m’a demandé de lui consacrer un jour de jeûne, et d’offrir à son intention, ce même jour, tous mes exercices spirituels. J’ai répondu que je le ferai.




1185 Dès le lendemain matin, je me suis donc empressée de consacrer ce jour à cette intention. Durant la Sainte Messe, j’ai vécu un moment le supplice de cette Soeur. J’ai ressenti en mon âme une telle faim de Dieu, qu’il me semblât mourir du désir de m’unir à Lui. Cela dura peu de temps, mais j’ai compris ce qu’est cette nostalgie de l’âme au Purgatoire.




1186 Immédiatement après la Sainte Messe, j’ai demandé à la Mère Supérieure de m’autoriser à jeûner, ce que je n’ai pas obtenu, parce que je suis malade. En entrant à la Chapelle, j’entendis ces paroles : « Si vous aviez jeûné, ma Soeur, je n’aurais obtenu de soulagement à ma peine que ce soir seulement. Mais grâce à votre obéissance qui vous a empêchée de jeûner, j’ai obtenu ce soulagement immédiatement. C’est une grande force que l’obéissance… » Après ces paroles j’entendis : « Dieu vous le rende ! »




1187 Souvent je prie pour la Pologne, mais je vois que Dieu est très fâché contre elle, à cause de son ingratitude. Je me concentre de toute mon âme, afin de la défendre. Je rappelle sans cesse à Dieu Sa promesse de Miséricorde. Quand je vois Sa colère, je me jette avec confiance dans l’abîme de Miséricorde, et j’y plonge toute la Pologne et cette fois Dieu ne pourra user de Sa Justice. Ô ma Patrie, combien tu me coûtes ! Il n’y a pas de jour où je ne prie pour toi.




1188 Propos de Saint Vincent de Paul : « Le Seigneur met toujours la Main à l’oeuvre lorsqu’Il écarte tous les moyens humains et nous ordonne d’accomplir ce qui dépasse nos forces. »




1189 Jésus : « De toutes Mes Plaies, comme d’un ruisseau coule la Miséricorde pour les âmes. Mais la blessure de Mon Coeur est la source de l’insondable Miséricorde. De cette source jaillissent toutes les grâces destinées aux âmes. Les flammes de la pitié me brûlent. J’ai l’ardent désir de les communiquer aux âmes humaines. Parle de Ma Miséricorde au monde entier. »




1190 Aussi longtemps que nous vivons, l’amour de Dieu grandit en nous. Nous devrions jusqu’à la mort, nous efforcer d’obtenir l’amour de Dieu. J’ai appris et j’ai expérimenté que l’on reconnaît les âmes vivant dans une atmosphère d’amour divin, à ce qu’elles ont de grandes lumières sur toutes choses divines, tant en leur âme que dans les âmes des autres. Et les âmes simples, sans instruction, se distinguent par leur savoir.




1191 À la quatorzième station de la Passion, je ressens l’étrange impression que Jésus va en terre.

Lorsque mon âme est tourmentée, je pense seulement ceci : Jésus est bon et plein de Miséricorde, et même si la terre devait me manquer sous les pieds, je ne cesserais pas de Lui faire confiance.




1192 Aujourd’hui j’ai entendu ces mots : « Ma fille, prédilection de Mon Coeur, c’est avec grand plaisir que Je contemple ton âme. Il y a bien des grâces que Je n’accorde qu’à cause de toi. Je suspends aussi bien des châtiments uniquement à cause de toi. Tu me retiens et Je ne peux revendiquer Mes droits. Tu me lies les mains par ton amour. »




1193

13 juillet 1937.


Faustine journal 1113