Faustine journal 1193

13 juillet 1937.

Aujourd’hui Jésus m’a donné quelques lumières sur l’attitude que je dois avoir envers une Soeur qui m’a questionnée sur bien des sujets touchant l’âme et sur lesquels elle avait des doutes. Mais au fond, ce n’était pas de cela qu’il s’agissait. Elle voulait se convaincre de mes opinions sur ces sujets, afin d’avoir la possibilité d’informer les autres Soeurs sur moi. Oh! Si au moins, elle répétait les mots mêmes que je lui ai dit, sans les déformer ni en rajouter. Jésus m’a mise en garde contre cette âme. J’ai pris la décision de prier pour elle, car seule la prière peut l’éclairer.




1194 Ô mon Jésus, rien ne peut rabaisser mon idéal, c’est-à-dire l’amour que j’ai envers Vous. Je ne crains pas d’aller de l’avant, bien que le chemin soit terriblement épineux. Même si une grêle de persécutions devait s’abattre sur moi, même si mes amis devaient m’abandonner, même si tout devait se liguer contre moi et que l’horizon s’assombrisse, même si l’orage devait faire fureur et que je me sente seule face à tout cela, c’est alors qu’en toute tranquillité je ferais confiance à Votre Miséricorde, ô mon Dieu, et mon espoir ne sera pas déçu.




1195 Aujourd’hui j’ai ressenti une grande souffrance aux endroits des plaies à l’approche d’une Soeur au réfectoire. Cette Soeur était de service. Il me fut donné de connaître l’état de son âme. J’ai beaucoup prié pour elle.




1196 A propos de l’apaisement de l’orage. Cette nuit, il y eut un terrible orage. Je me suis courbée la face contre terre et j’ai commencé à réciter les litanies de Tous les Saints. Vers la fin de ces litanies, le sommeil me prit si bien que je ne pus en aucune façon terminer cette prière. Alors je me suis levée et j’ai dit au Seigneur :

« Jésus, apaisez cet orage, car Votre enfant est incapable de prier plus longtemps et le sommeil l’accable ». Puis j’ai ouvert toute grande la fenêtre sans même mettre le crochet. Soeur N. m’a dit alors : « Que faites-vous, ma Soeur ? Voyons, la bourrasque va arracher la fenêtre ». Je lui ai répondu de dormir tranquille, et tout à coup, l’orage s’est complètement apaisé. Le lendemain, les Soeurs commentèrent ce brusque apaisement de l’orage, ne sachant comment l’expliquer. Je n’ai rien répondu à cela. J’ai seulement pensé en moi-même : Jésus et Faustine savent ce que cela signifie…




1197 20 juillet 1937. J’ai appris aujourd’hui que je dois me rendre à Rabka ? Je ne devais y aller qu’après le 5 août, mais j’ai prié la Mère Supérieure de m’autoriser à m’y rendre dès maintenant. Je n’ai pas vu le Père Andrasz et j’ai demandé de partir au plus vite. La Mère Supérieure s’est un peu étonnée que je veuille partir si vite. Cependant, je ne m’en suis pas expliquée, de même que je n’ai donné aucune explication sur moi-même. Cela restera un secret pour l’éternité Dans ces circonstances j’ai pris une décision à laquelle je me tiendrai.




1198 29 juillet. Aujourd’hui je dois partir pour Rabka. Je suis entrée un moment à la Chapelle et j’ai prié Notre Seigneur Jésus de m’accorder un bon voyage. Pourtant mon âme est comme plongée dans l’obscurité. Je sens que je suis seule, je n’ai personne. J’ai demandé à Jésus d’être avec moi. Alors j’ai senti en mon âme un rayon de lumière, preuve que Jésus était avec moi. Mais après cette faveur, l’obscurité se renforça et la nuit se fit encore plus profonde en mon âme. Alors j’ai dit : « Que Votre volonté soit faite, car tout est en Votre pouvoir ! » Dans le train, quand je regardais par la fenêtre et que je voyais le ravissant paysage et les montagnes, je ressentais encore plus de tourments en mon âme. Et lorsque les Soeurs me souhaitèrent la bienvenue et commencèrent à m’entourer de leur affectueuse cordialité, mes souffrances redoublèrent.




1199 J’aurais voulu me cacher et me reposer un moment dans la solitude, en un mot demeurer seule. Dans de tels moments aucune créature n’est en état de me consoler et même si je voulais parler de moi-même, j’éprouverais de nouveaux tourments. C’est pourquoi à ces moments-là, je me tais, m’abandonnant silencieusement à la volonté de Dieu et cela m’apporte l’apaisement. Je n’exige rien des créatures. Je ne les fréquente que par nécessité. Je ne peux me confier, à moins que cela ne soit nécessaire à la gloire de Dieu. Je n’ai de commerce qu’avec les Anges.




1200 Cependant ma mauvaise santé s’est aggravée ici au point que je suis obligée de garder le lit. Je ressens d’étranges douleurs aiguës dans toute la cage thoracique. Je ne peux même pas remuer les bras. Une nuit j’ai dû demeurer couchée sans pouvoir bouger, car il me semblait que, si je bougeais, tout se déchirerait dans mes poumons. Cette nuit m’a parue sans fin : je me suis unie à Jésus crucifié et j’ai imploré le Père des Cieux pour les pécheurs. On dit que la maladie pulmonaire ne provoque pas de souffrances aussi aiguës et pourtant, j’éprouve sans cesse des souffrances atroces. Ma santé s’est tant aggravée ici, que je dois garder le lit et Soeur N. a dit que je ne me porterai pas mieux ici, car l’air de Rabka n’est pas bon pour tous les malades.




1201 Aujourd’hui je n’ai même pas pu me rendre à la Sainte Messe, ni communier. Mais en proie aux souffrances de l’âme et du corps je me répétais : « Que soit faite la volonté du Seigneur ! Je sais que votre générosité est infinie. » J’entendis alors l’Ange qui chanta le chant de toute ma vie, tout ce qu’elle contenait. Je m’en suis étonnée mais également fortifiée.




1202 Saint Joseph me demande d’avoir pour lui une incessante dévotion. Il m’a dit lui-même de réciter chaque jour trois Pater et un « Souvenez-Vous ». Il est enclin à beaucoup de bienveillance et m’a fait savoir qu’il appuie cette oeuvre. De même il m’a promis une aide particulière ainsi que sa protection. Chaque jour je dis les prières demandées et je ressens sa protection particulière.




1203 Premier août 1937. Retraite d’un jour. Retraite de souffrance. Ô Jésus, en ces jours de souffrance, accablée de corps et d’âme, je ne suis capable d’aucune prière ! Ô mon Jésus, Vous voyez bien que Votre enfant est réduite à l’impuissance ! Je ne tente d’autre effort que de soumettre ma volonté à celle de Jésus. Ô Jésus, Vous êtes toujours Jésus pour moi !




1204 Lorsque j’allai me confesser ne sachant même plus le faire, le prêtre cependant comprit immédiatement l’état de mon âme et me dit : « Malgré tout, vous faites votre salut. Vous êtes sur le droit chemin. Mais il se peut que l’ancienne lumière ne revienne plus et que Dieu laisse votre âme jusqu’à la mort dans ces ténèbres et ce déclin de l’âme. Abandonnez-vous en tout à la volonté de Dieu !»




1205 Aujourd’hui j’ai commencé une neuvaine à Notre-Dame de l’Assomption, dans trois intentions : la première afin que je puisse rencontrer l’abbé Sopocko ; la deuxième afin que Dieu presse l’exécution de cette oeuvre ; la troisième : à l’intention de Ma Patrie.




1206 10 août. Je dois retourner à Cracovie, aujourd’hui accompagnée d’une Soeur. Mon âme baigne dans la souffrance, mais par un acte de volonté, je m’unis sans cesse à Dieu. Il m’est force et puissance.




1207 Soyez béni, ô mon Dieu, pour tout ce que Vous m’envoyez ! Sans Votre volonté, il n’est rien de nouveau sous le soleil. Je ne peux percer Votre secret à mon égard, mais j’appuie mes lèvres au calice qui m’est offert.

Jésus, j’ai confiance en Vous !




1208

NEUVAINE A LA MISERICORDE DIVINE que Jésus m’ordonna d’écrire et de réciter avant la Fête de la Miséricorde.

On la commence le Vendredi Saint. « Je désire que, durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de Ma Miséricorde, afin qu’elles puisent force et soulagement, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l’heure de la mort. Chaque jour tu amèneras jusqu’à mon Coeur un nouveau groupe d’âmes et tu les plongeras dans l’immensité de Ma Miséricorde. Et moi je les conduirai toutes dans la maison de Mon Père. Tu feras cela dans cette vie et dans l’autre. Je ne refuserai rien à toute âme que tu amèneras à la source de Ma Miséricorde. Et chaque jour tu imploreras Mon Père, au nom de Ma douloureuse Passion de t’accorder des grâces pour ces âmes-là. »

J’ai répondu : Jésus, je ne sais comment faire cette neuvaine, ni quelles âmes conduire tout d’abord à Votre Coeur Très Miséricordieux. » Jésus me répondit qu’Il me dirait chaque jour quelles âmes je devais conduire à Son Coeur.



Premier jour

1209 « Aujourd’hui, amène-Moi l’humanité entière, particulièrement les pécheurs ! Immerge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! Tu Me consoleras ainsi de cette amère tristesse dans laquelle Me plonge la perte des âmes. »




1210 Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d’avoir pitié de nous et de nous pardonner, ne regardez pas nos péchés, mais la confiance que nous avons en Votre infinie bonté. Recevez-nous dans la demeure de Votre Coeur Très Miséricordieux et ne permettez pas que nous en sortions pour l’éternité. Nous Vous en supplions par l’amour Ô Toute-Puissante Miséricorde de Dieu, Secours du pécheur, Océan d’amour infini et de pitié,

Vous venez en aide à ceux qui Vous prient avec humilité.

Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur toute l’humanité, et particulièrement sur les pauvres pécheurs, enfermés dans le Coeur Très Miséricordieux de Jésus ! Par Sa douloureuse Passion, faites-nous Miséricorde afin que soit glorifié Votre Toute-Puissante Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.



Deuxième jour

1211 « Aujourd’hui amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et plonges-les dans Mon insondable Miséricorde ! Elles ont bien fait durer Mon amer supplice. Par elles comme par des canaux, Ma Miséricorde s’écoule sur l’humanité. »




1212 Très Miséricordieux Jésus, de qui provient tout ce qui est bon, multipliez Vos grâces en nous, afin que nous accomplissions dignement les actes de Miséricorde, et que notre prochain en glorifie le Père de Miséricorde qui est au Cieux !



Jaillie de la mer de Miséricorde,

La fontaine de l’Amour divin

Habite les coeurs purs,

Scintillante comme l’étoile,

Limpide comme l’aurore.



Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur ce groupe d’élus au coeur de Votre vigne : les âmes sacerdotales et religieuses ! Accordez-leur les bienfaits de Votre bénédiction ! Par amour pour le Coeur de Votre fils qui est leur demeure, concédez-leur le pouvoir de Votre lumière, afin qu’elles puissent guider les autres sur le chemin du salut, et qu’elles puissent toutes ensemble rendre hommage à Votre insondable Miséricorde pour l’éternité. Amen.



Troisième jour

1213 « Aujourd’hui, amène-moi toutes les âmes pieuses et fidèles et plonge-les dans l’océan de Ma Miséricorde. Ces âmes me consolèrent sur le chemin du Calvaire. Elles furent cette goutte de consolation dans un océan d’amertume. »




1214 Très Miséricordieux Jésus qui accordez surabondamment le trésor de Votre Miséricorde à tous, recevez-nous tous ans la demeure de Votre Coeur Très Compatissant ! Et ne nous en laissez pas sortir pour l’éternité, je Vous en supplie par cet inconcevable amour dont brûle Votre Coeur pour le Père Céleste.

Impénétrables merveilles de la Miséricorde,

Insondables au pécheur comme au juste,

Lorsque sur nous, vous jetez un regard de pitié,

Vous nous attirez tous vers Votre Amour !



Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes fidèles, héritage de Votre Fils ! Par Sa douloureuse Passion, accordez leur Votre bénédiction et entourez-les de Votre incessante protection afin qu’elles ne perdent l’amour ni le trésor de la Sainte Foi, mais qu’elles glorifient Votre infinie Miséricorde avec le choeur des Anges et des Saints pour l’éternité ! Amen.



Quatrième jour

1215 « Aujourd’hui, amène-moi les païens et ceux qui ne Me connaissent pas encore. Je pensais aussi à eux durant Ma douloureuse Passion, et leur zèle futur consolait Mon Coeur. Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! »




1216 Très compatissant Jésus qui êtes la lumière du monde, recevez dans la demeure de Votre Coeur Très Compatissant les âmes des païens et de ceux qui ne Vous connaissent pas encore ! Que les rayons de Votre Grâce les illuminent, afin qu’elles aussi glorifient avec nous les merveilles de Votre Miséricorde ! Et ne les laissez pas sortir de la demeure de Votre Coeur Très Compatissant !



Faites que la lumière de Votre amour, mon Dieu,

Illumine enfin toutes les âmes restées dans les ténèbres,

Et que n’hésitant plus à Vous reconnaître,

Elles chantent avec nous la gloire de votre Miséricorde !



Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes des païens et de tous ceux qui ne Vous connaissent pas encore, mais qui sont enfermés dans le Coeur Très Compatissant de Jésus ! Attirez-les vers la lumière de l’Evangile ! Elles ne savent pas combien est grand le bonheur de Vous aimer. Faites donc qu’elles aussi, puissent glorifier la munificence de Votre Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.



Cinquième jour.

1217 « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes des hérétiques et des apostats ! Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! Dans Mon amère Passion, elles Me déchiraient le Corps et le Coeur, c’est-à-dire Mon Eglise. Lorsqu’elles reviendront à l’unité de l’Eglise alors se cicatriseront Mes Plaies. Et de cette façon elles Me soulageront dans Ma Passion. »



Même pour ceux qui mirent en pièces le manteau de l’unité,

Coule en Ton Coeur une source de pitié.

Par la Toute-Puissance de Ta Miséricorde, ô Dieu,

Tu peux aussi retirer ces âmes de l’erreur.




1218 Très Miséricordieux Jésus qui êtes la bonté même, Vous ne refusez pas la lumière à ceux qui Vous la demandent. Recevez dans la demeure de Votre Coeur Très compatissant les âmes des hérétiques et des apostats ! Par Votre lumière ramenez-les à l’unité de l’Eglise ! Ne les laissez sortir de la demeure de votre Coeur Très Compatissant, mais faites qu’elles aussi glorifient la munificence de Votre Miséricorde !



Père Eternel, jetez un regard miséricordieux sur les âmes des hérétiques et des apostats qui, persistant obstinément dans leurs erreurs, gaspillèrent Vos bontés et abusèrent de Vos grâces ! Ne regardez pas leurs fautes, mais l’amour de Votre fils et Son amère Passion qu’Il souffrit également pour elles, puisqu’elles aussi sont enfermées dans le Coeur Très Compatissant de Jésus. Faites qu’elles aussi glorifient Votre immense Miséricorde dans les siècles des siècles ! Amen.



Sixième jour

1219 « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants et plonge-les dans Ma Miséricorde ! Ce sont elles qui ressemblent le plus à Mon Coeur. Elles m’ont réconforté dans Mon amère agonie. Je les voyais veiller sur Mes autels comme des Anges terrestres. Sur elles Je verse des torrents de grâces. Ma grâce ne peut être reçue que par les âmes pleines d’humilité. Ce sont ces âmes-là en qui Je mets Ma confiance.




1220 Très Miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même : « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de Coeur », recevez dans la demeure de Votre Coeur Très Compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants ! Ces âmes-là plongent dans le ravissement le Ciel entier, et sont particulièrement aimées du Père des Cieux. Elles forment un bouquet de fleurs devant le trône divin dont Dieu seul respire le parfum. Ces âmes-là demeurent pour toujours dans le Coeur très compatissant de Jésus, chantant sans cesse l’hymne de l’amour et de la Miséricorde pour l’éternité.




1221 L’âme véritablement humble et douce,

Respire déjà le Paradis sur terre,

D’un parfum d’humilité son coeur

Grise le Créateur Lui-même.




1222 Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes douces et humbles, ainsi que sur celles des petits enfants demeurant dans le Coeur Très Compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes-là qui ressemblent le plus à Votre Fils. Le parfum de ces âmes montent de la terre et s’élève jusqu’à Votre trône. Père de Miséricorde et de toute bonté, je Vous implore par l’amour et la prédilection que Vous avez pour ces âmes, de bien vouloir bénir le monde entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de Votre Miséricorde pour l’éternité. Amen.



Septième jour

1223 « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui vénèrent et glorifient particulièrement Ma Miséricorde et plonge-les en elles. Ces âmes-là ont le plus partagé les souffrances de Ma Passion. Ce sont elles qui ont pénétré le plus profondément en Mon âme. Elles sont le vivant reflet de Mon Coeur Compatissant. Ces âmes brilleront d’un éclat particulier dans la vie future. Aucune n’ira en enfer. Je défendrai chacune d’elles en particulier à l’heure de la mort. »




1224 Très Miséricordieux Jésus dont le Coeur n’est qu’amour, recevez dans la demeure de Votre Coeur Très Compatissant les âmes qui vénèrent et glorifient plus particulièrement l’immensité de Votre Miséricorde. Dotées de la puissance même de Dieu, elles avancent confiantes en Votre Miséricorde au milieu de tous les tourments et contrariétés. Ces âmes sont unies à Jésus et portent le poids de l’humanité entière sur leurs épaules. Elles ne seront pas jugées sévèrement, mais Votre Miséricorde les protègera au moment de l’agonie.



L’âme qui célèbre la bonté du Seigneur

Est, de Lui, tout particulièrement chérie.

Près de la source de vie, elle a trouvé demeure,

Et puise mille grâces en la Miséricorde de Dieu.



Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes qui célèbrent et vénèrent Votre plus grand attribut : Votre infinie Miséricorde ! Enfermées dans le Coeur Très Compatissant de Jésus, elles sont un vivant Evangile. Leurs mains sont pleines d’actes de miséricorde. Comblées de joie elles chantent l’hymne de la Miséricorde du Très-Haut. Je Vous en supplie, manifestez-leur Votre Miséricorde selon l’espoir et la confiance qu’elles ont mis en Vous ! Que s’accomplisse en elles la promesse de Jésus qui a dit : « Je défendrai leur vie durant, comme Ma propre Gloire, les âmes qui vénéreront Mon infinie Miséricorde. Je les défendrai tout particulièrement à l’heure de la mort. »



Huitième jour

1225 « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui sont au Purgatoire et plonge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde ! Que les flots de Mon Sang rafraîchissent leurs brûlures ! Toutes ces âmes Me sont très chères, mais elles Me rendent Justice. Il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement.

Puise dans le trésor de Mon Eglise toutes les indulgences, et offre-les en leur nom ! Oh ! Si tu connaissais leur souffrance, tu offrirais sans cesse en leur nom l’aumône de tes prières, et tu paierais leurs dettes à Ma Justice. »




1226 Très Miséricordieux Jésus qui avez dit vouloir Vous-même la Miséricorde, voici que j’amène à la demeure de Votre Coeur Très Compatissant, les âmes du Purgatoire, qui Vous sont très chères, mais qui pourtant doivent rendre des comptes à Votre Justice. Que les flots de Sang et d’Eau jaillis de Votre Coeur éteignent les flammes du feu purificateur afin que, là aussi, soit glorifiée la puissance de Votre Miséricorde !



De la terrible ardeur du feu purificateur,

Une plainte s’élève vers Ta Miséricorde,

Demandant consolation, soulagement, fraîcheur,

Des seuls ruisseaux d’Eau à Ton Sang mêlés.



Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes souffrant au Purgatoire, enfermées dans le Coeur Très Compatissant de Jésus ! Je Vous implore par la douloureuse Passion de Jésus, Votre Fils, et par toute l’amertume dont son Ame Très Sainte fut inondée, de manifester Votre Miséricorde aux âmes qui sont soumises à Votre Justice sans défaut. Que Votre regard ne tienne compte que des mérites des plaies de Jésus, Votre Très Cher Fils, car nous croyons que Votre bonté et Votre pitié sont infinies !



Neuvième jour

1227 « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes indifférentes et froides, et plonge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde. Ce sont ces âmes-là qui blessent le plus douloureusement Mon Coeur. Ce sont elles, qui au Jardin des Oliviers, m’inspirèrent la plus grande aversion. C’est à cause d’elles que j’ai dit : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de Moi ! »

Pour elles, l’ultime planche de salut est de recourir à Ma Miséricorde. »




1228 Très Compatissant Jésus qui n’êtes que pitié, j’amène à la demeure de Votre Coeur Très Compatissant les âmes indifférentes et froides. Que ces âmes, dont la froideur cadavérique Vous emplit de répulsion, retrouvent la flamme de la vie au feu de Votre pur amour ! Très Compatissant Jésus, usez de la Toute-Puissance de Votre Miséricorde : entraînez-les dans le brasier même de Votre amour et communiquez-leur le feu de l’amour divin, car Vous pouvez tout !



Feu et glace ensemble il ne faut mêler,

Car le feu s’éteindra ou la glace fondra.

Mais par Ton infinie Miséricorde, Mon Dieu,

Tu peux suppléer de plus grandes déficiences.



Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes indifférentes, qui sont cependant enfermées dans le Coeur Très Compatissant de Jésus ! Père de Miséricorde, je Vous supplie par la Passion amère de Votre Fils et par Son agonie de trois heures sur la croix, permettez que ces âmes-là célèbrent aussi l’abîme de Votre Miséricorde !




1229 Ô jour éternel, ô jour tant désiré,

Avec impatience, avec nostalgie je guette.

Et très bientôt l’amour,

Le salut se dressera juste devant moi !



Ô jour merveilleux, moment incomparable,

Où pour la première fois je fixerai mon Dieu,

L’époux de mon âme et le Seigneur des seigneurs.

Ce jour, l’épouvante n’étreindra point mon âme !



Ô jour très solennel, ô jour de clarté,

Où l’âme reconnaîtra son Dieu à Sa puissance,

Toute entière sombrera, à Son amour livrée.

Seront alors passés misère, exil, souffrance !



Ô jour bienheureux, jour de bénédiction,

Pour toi mon coeur flambera d’un feu éternel

Que je ressens déjà comme à travers un brouillard.

Jésus à travers vie et mort, m’est extase et charme !



Ô jour dont j’ai rêvé toute ma vie durant !

Vois, je T’ai si longuement attendu, Seigneur,

Car Toi seul je désire en cet ultime instant,

Toi, l’Unique en mon coeur, le reste ne m’est rien !



Jour de délice ! Infinie suavité!

De Ta grande Majesté, ô Dieu, mon Epoux !

Rien ne saurait contenter un coeur virginal, tu le sais.

Là sur Ton doux Coeur j’appuie mon front.



Fin du troisième cahier.



Cahier IV



Inscription sur la couverture du troisième cahier :



Quatrième cahier du Petit Journal de Soeur (Marie-) Faustine



J.M.J.




1230 Aujourd’hui Jésus a habité mon coeur.

Il est descendu de son trône céleste,

Ce grand Seigneur, créateur de l’univers.

Il est venu à moi sous la forme du pain.



Ô Dieu éternel enfermé dans mon coeur,

Te possédant, je possède le ciel entier.

Et de concert avec les Anges, je chante le Très Saint.

Je vis uniquement pour Ta gloire.



Ce n’est pas au Séraphin que Tu T’unis mon Dieu,

Mais à l’homme chétif,

Qui sans Toi ne peut rien accomplir.

Mais pour l’homme Tu es toujours miséricordieux.



Mon coeur t’est un habitacle,

Ô Roi d’éternelle gloire !

Règne en maître et roi, en mon coeur,

Comme en un superbe palais !



Ô Dieu grand et inconcevable,

Qui as daigné tant T’abaisser,

Je Te rends gloire en toute humilité,

Et Te supplie de bien vouloir me sauver.



J.M.J.


1231 Ô douce Mère de Dieu,

Sur Toi je modèle ma vie.

Tu es pour moi la lumineuse aurore,

En Toi je sombre avec ravissement !



Ô Mère, Vierge immaculée,

Par toi se reflète pour moi le rayonnement de Dieu.

C’est Toi qui m’apprends à aimer le Seigneur à travers les orages,

Contre l’ennemi, Tu es mon bouclier et ma protection !



Cracovie le 10 août 1937.

Soeur Marie Faustine

Du Très Saint Sacrement




1232 Ô Sainte Eucharistie, source des douceurs divines,

Tu donnes force à mon âme.

Ô Toi, le Tout-Puissant, qui pris corps en la Vierge,

Tu visites mon coeur secrètement,

Et la force des sens ne T’atteint pas !






1233

J.M.J. Cracovie, le 10 août 1937 - Quatrième cahier.



Tout est pour Vous, Jésus ! De chaque battement de mon coeur je désire glorifier Votre Miséricorde. Et autant que faire se peut, je désire encourager les âmes à faire confiance à cette Miséricorde, ainsi que Vous me l’avez vous-même commandé, Ô Seigneur !




1234 En mon coeur, en mon âme, c’est la nuit noire. Devant mon esprit se dresse un mur impénétrable, qui me dérobe Dieu. Cependant je ne suis pas la cause de cette obscurité. Etrange est ce tourment dont je crains de décrire ici l’étendue. Mais même dans cet état, j’essaie de Vous être fidèle. Ô mon Jésus, toujours et en tout, mon coeur ne bat que pour Vous !




1235 10 août 1937. Aujourd’hui je suis revenue de Rabka à Cracovie, je me sens très malade. Seul Jésus sait combien je souffre. Ces jours-ci, j’ai été tout à fait semblable à Jésus crucifié. Je me suis armée de patience afin d’expliquer à chaque Soeur pourquoi je ne pouvais demeurer là. C’est-à-dire que l’état de ma santé avait empiré. Quoique je sache bien que certaines Soeurs ne le demandaient pas pour partager mes souffrances, mais pour les augmenter.




1236 Ô Jésus, quelle obscurité m’envahit et quel néant me saisit ! Mais mon Jésus, ne me laissez pas seule, accordez-moi la grâce de la fidélité ! Bien que je ne puisse connaître les mystères de Votre divine volonté, cependant, il est en mon pouvoir de dire : « Que Votre volonté soit faite ! »




1237 Le 12 août. Aujourd’hui, j’ai eu un entretien avec Monsieur l’Abbé Sopocko qui, passant par Cracovie, s’arrêta un moment. Je désirais le voir, Dieu a exaucé mon désir.



Ce prêtre est une grande âme entièrement remplie de Dieu. Ma joie a été profonde et j’ai remercié Dieu pour cette grande faveur puisque je désirais le voir pour la plus grande gloire de Dieu.




1238 Ô vivante Hostie, Jésus caché, Vous voyez l’état de mon âme ! Je suis incapable de prononcer, de moi-même, Votre Saint Nom. Je ne peux pas allumer un feu d’amour, en mon coeur. Mais m’agenouillant à Vos pieds, je tourne vers le Tabernacle le regard de mon âme, un regard de fidélité. Même si en mon âme il y a du changement, Vous êtes, Vous, toujours le même. J’ai confiance que viendra le moment où Vous dévoilerai Votre face, et Votre enfant apercevra à nouveau Votre doux Visage. Je m’étonne, Jésus, que Vous puissiez si longtemps Vous cacher de moi, et que Vous puissiez retenir cette avalanche d’amour que Vous éprouvez pour moi. De toute son attention, mon coeur écoute, et j’attends Votre venue, unique trésor de mon coeur.




1239 Notre Seigneur Jésus prend vivement la défense de Ses représentants sur terre. Il est si fort en communion d’esprit avec eux qu’Il m’ordonne de préférer leur avis au Sien. J’ai compris combien l’intimité entre Jésus et le prêtre est grande. Ce que le prêtre dit, Jésus en prend la défense. Et souvent Il se conforme à ses désirs. Plus d’une fois Il fait dépendre de son avis, Ses rapports avec une âme. J’ai été initiée à tout ceci par une grâce particulière. Et je sais jusqu’à quel point Vous partagez avec eux pouvoir et mystère, ô Jésus, plus que Vous ne le faites avec les Anges ! Je me réjouis de tout cela, car c’est pour mon bien.




1240 Ô mon Jésus, qu’il est difficile, lorsque quelqu’un est peu aimable avec nous et que l’on nous fait de la peine de supporter cette souffrance. Ce n’est qu’une petite peine. Mais c’est pour moi une peine insurmontable si quelqu’un me montre son amabilité, tout en me dressant des embûches à chaque pas.



Comme il faut avoir une grande force de volonté pour aimer cette âme en Dieu. Plus d’une fois, l’âme doit aller jusqu’à l’héroïsme, afin d’aimer cette âme comme Dieu l’exige. Si l’on avait peu de contacts avec elle, il serait plus facile de la supporter. Mais si l’on vit ensemble et qu’on expérimente ceci à chaque pas, cela exige un très grand effort.




1241 Mon Jésus, imprimez-Vous en moi, afin que je puisse Vous refléter ma vie durant. Divinisez-moi, pour que mes actes aient une valeur surnaturelle. Faites que j’aie pour chaque âme sans exception, amour, pitié et miséricorde. Ô mon Jésus, chacun de vos Saints reflète en sa personne l’une de Vos vertus ! Moi je désire refléter Votre Coeur compatissant et plein de Miséricorde. Je veux le glorifier.

Que Votre Miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon coeur et dans mon âme, tel un sceau ! Ce sera là mon emblème en cette vie et en l’autre. Glorifier Votre miséricorde est l’unique tâche de ma vie.




1242

Instruction du Père Andrasz. 15 août 1937.

Cet intervalle que Dieu a permis, (c’est-à-dire, cette sécheresse de l’âme et le sentiment de son misérable état) fait connaître à celle-ci, combien elle a peu de pouvoir par elle-même, et lui apprend à quel point il convient d’apprécier les grâces de Dieu

Le deuxième point : c’est la fidélité aux exercices et aux devoirs, la fidélité d’une façon générale, et en tout, comme dans les moments de joie.

Troisième point : en ce qui concerne cette affaire, il faut obéir totalement à l’Archevêque. Mais on peut, de temps à autre, la lui rappeler avec calme. Parfois un peu d’amère vérité est nécessaire.



A la fin de notre entretien, je lui ai demandé de me permettre d’avoir des entretiens avec Notre Seigneur Jésus, comme auparavant. Il m’a répondu : « Je ne peux donner des ordres à Notre Seigneur Jésus. S’Il vous attire Lui-même vers Lui, vous pouvez vous abandonner à cette attirance, mais souvenez-vous bien de le vénérer toujours grandement, car c’est un très grand Seigneur. Si vous cherchez vraiment en tout cela la volonté de Dieu et désirez l’accomplir, vous pouvez alors être tranquille, Dieu ne permettra aucune sorte d’écart. En ce qui concerne les mortifications et souffrances, vous me rendrez compte la prochaine fois de la façon dont vous les pratiquez. Je vous laisse sous la garde de la Très Sainte Vierge Marie. »



1243 15 août 1937. Durant la méditation, la présence de Dieu pénétra fortement en moi. Et je connus l’allégresse de la Très Sainte Vierge au moment de Son Assomption…



Durant la cérémonie qui eut lieu à la gloire de Notre Dame, vers la fin, j’aperçus la Très Sainte Vierge qui me dit : « Oh ! Combien l’hommage de votre amour m’est agréable !» Et à ce moment, Elle couvrit de son manteau toutes les Soeurs de notre Congrégation. De son bras droit, Elle serra contre Elle, la Mère Générale Michaëla, du gauche, moi-même, et toutes les Soeurs étaient à Ses pieds abritées sous Son manteau. Alors la Très Sainte Vierge déclara : « Toutes celles qui demeureront avec zèle, jusqu’à la mort, dans Ma Congrégation, éviteront le feu du Purgatoire. Je désire que chacune se distingue par les vertus suivantes : humilité, douceur et pureté, amour de Dieu et du prochain, compassion et miséricorde. » Après ces paroles, toute la Congrégation disparut de ma vue, et je demeurai seule avec la Très Sainte Mère qui m’instruisit de la volonté de Dieu, et comment l’appliquer dans la vie en m’abandonnant totalement à Son Très Saint Jugement. Il est impossible sans accomplir Sa Sainte Volonté - « Ma fille, Je te recommande vivement de réaliser fidèlement les moindres souhaits de Dieu, car c’est ce qui Lui est le plus agréable ! Je désire vivement que tu te distingues par ta fidélité à accomplir la volonté de Dieu. Place la volonté de Dieu bien au-dessus de tous les sacrifices et holocaustes ! » Tandis que la Mère du Ciel me parlait, une profonde compréhension de la volonté de Dieu pénétrait mon âme.




1244 Mon Jésus, délices de mon coeur, lorsque mon âme est remplie de Votre divinité, je reçois dans une égale mesure douceur et amertume ! L’une comme l’autre passeront. La seule chose que je conserverai en mon âme, c’est l’amour de Dieu. C’est Lui que je désire, et tout le reste compte peu.




1245 16 Août 1937. Après la Sainte Communion, j’ai vu Notre Seigneur Jésus dans toute Sa Majesté. Il m’a dit : « Ma fille, les semaines durant lesquelles tu n’as pas vu ni senti Ma présence, J’étais plus profondément uni à toi que durant les moments de transport. Et ta fidélité, ainsi que le parfum de tes prières parvenaient jusqu’à Moi. » Après ces paroles, mon âme fut envahie par la joie de Dieu. Je ne voyais pas Jésus, mais je ne pouvais prononcer qu’un mot : « Jésus ». Et après avoir prononcé ce nom, mon âme fut à nouveau envahie de lumière et d’un profond recueillement qui dura trois jours sans interruption. Cependant j’ai pu, apparemment, remplir ma tâche coutumière.

Tout mon être s’est trouvé bouleversé dans sa plus secrète profondeur. La grandeur de Dieu ne m’effraie pas, mais au contraire elle me rend heureuse car en la vénérant je m’élève moi-même.

Voyant Son bonheur, je suis moi-même heureuse puisque tout ce qui est en Lui fait écho en moi.




1246 Lorsque j’ai connaissance de l’état d’une âme et de ce qui, en elle, déplaît à Dieu, je l’apprends de la façon suivante : je ressens immédiatement des douleurs aux mains, aux pieds et au côté, aux endroits où furent percés les Mains, les Pieds et le côté du Sauveur. Et à ce moment là, j’ai connaissance de l’état de cette âme et du genre de péché commis.




1247 Je désire faire réparation à Notre Seigneur Jésus. Aujourd’hui, j’ai porté sept heures durant une ceinture de chaîne, afin d’obtenir pour une âme la grâce du repentir. A la septième heure, j’ai éprouvé un soulagement, alors que cette âme ressentait en elle-même la rémission de son péché, bien qu’elle ne se fût pas encore confessée. Pour les péchés des sens, je mortifie le corps et jeûne dans la mesure permise. Pour les péchés d’orgueil je prie, le front contre terre. Pour les péchés de haine, je prie et fais quelque bonne action envers une personne qui m’inspire peu de sympathie. Ainsi, j’accomplis la réparation selon le genre de péché constaté.




1248 19 août 1937. Aujourd’hui, pendant l’Adoration, le Seigneur m’a fait connaître combien Il désire que l’âme se distingue par des actes d’amour. Et je perçus combien sont nombreuses les âmes qui nous disent : « Donnez-nous Dieu ! » Le sang des Apôtres a bouillonné en moi. Je n’en serai pas avare, car, je le verserai jusqu'à la dernière goutte, pour les âmes immortelles, bien que physiquement Dieu ne l’exige pas. Mais en mon âme cela m’est possible et se trouve être, non moins méritoire.




1249 J’ai su aujourd’hui qu’il ne fallait pas demander une certaine permission, mais répondre en cette affaire, comme la Mère de Dieu le désire.

Pour le moment aucun éclaircissement n’est nécessaire. Le calme m’est revenu. J’ai reçu cette inspiration en me rendant à l’examen de conscience et alors que je m’affligeais fort, car je ne savais que faire. La lumière de Dieu peut plus en un moment que mes tourments de plusieurs jours.




1250 22 août. Ce matin, la Vierge Sainte Barbara m’a visitée et m’a recommandé de communier neuf jours durant, à l’intention de ma Patrie. « De cette façon, tu apaiseras la colère de Dieu. Cette Vierge portait une couronne d’étoiles et tenait une épée en main. L’éclat de sa couronne était le même que celui de l’épée, sa robe était blanche, ses cheveux flottants. Elle était si belle que, si je ne connaissais déjà la Très Sainte Vierge pour L’avoir vue, j’aurais pensé que c’était Elle. Je comprends maintenant que chaque Vierge se distingue par une beauté à part. Une beauté particulière, rayonne de chacune d’elles.




1251 25 août 1937. Aujourd’hui Monsieur l’Abbé Sopocko est arrivé et demeurera chez nous jusqu’au 30. Je m’en suis fort réjouie. Dieu seul sait combien je désirais le voir à cause de cette oeuvre que Dieu accomplit par son intermédiaire. Je m’en suis réjouie bien que cette visite ait été accompagnée de quelques ennuis.




1252 Pendant qu’il célébrait la Sainte Messe, j’ai vu, juste avant l’Elévation Notre Seigneur Jésus crucifié dégager Sa main droite de la Croix, et la lumière qui sortait de Sa blessure se prolongeait jusqu’à Son épaule. Ceci se répéta durant trois Messes et je compris que par là Dieu lui donnait la force d’accomplir cette oeuvre, malgré les difficultés et les oppositions. Cette âme-là, qui est agréable à Dieu, est crucifiée par de multiples souffrances. Mais je ne m’en étonne pas, car c’est ainsi que Dieu agit avec eux qu’Il chérit particulièrement.




1253 Aujourd’hui, 29, j’ai été autorisée à converser longuement avec l’Abbé Sopocko. J’ai donc appris que bien qu’il y ait des difficultés, l’oeuvre progresse pourtant et que la Fête de la grande Miséricorde est déjà fort avancée. Il s’en faut de peu de sa réalisation, mais il convient encore de beaucoup prier, afin que certains obstacles cèdent.




1254 « Maintenant en ce qui vous concerne, ma Soeur, il est bien que vous soyez en cet état d’indifférence pour ce qui est de la volonté de Dieu et que vous soyez plus équilibrée. Je vous demande d’essayer de conserver cet équilibre. Maintenant en ce qui concerne toutes ces choses, ceci dépend uniquement, ma Soeur, du Père Andrasz. Je suis entièrement d’accord avec lui. Ne faites rien, ma Soeur, arbitrairement. Mais en tout, prenez conseil auprès de votre directeur de conscience. Je vous demande en tout ceci, de conserver l’équilibre et le plus grand calme.

Encore une chose. J’ai fait imprimer ce « chapelet » qui doit figurer au verso de l’image, de même que ces oraisons, qui ressemblent à des litanies et qui y figureront aussi. Une autre grande image a également été imprimée, ainsi que quelques feuillets contenant la neuvaine à la Miséricorde. Priez, ma Soeur, afin que ceci soit autorisé !»




1255 Monsieur l’Abbé Sopocko est parti ce matin. Tandis que je m’abîmai dans une prière de gratitude pour cette grande grâce que j’ai reçue de Dieu, c’est-à-dire d’avoir pu voir l’Abbé, je fus alors de façon particulière unie au Seigneur qui m’a dit : « Voilà le prêtre selon Mon Coeur ! Ses efforts me sont agréables. Tu vois, Ma fille, que Ma volonté doit être faite et que Je tiens ce que je t’ai promis. Par ce prêtre, Je répands la consolation sur les âmes souffrantes et torturées. Par lui, il M’a plu de faire divulguer la vénération envers Ma Miséricorde

Et par cette oeuvre de Miséricorde, tant d’âmes se rapprochent de Moi, bien plus qu’il n’en pourrait absoudre, nuit et jour, jusqu’à la fin de sa vie. Car il ne travaillerait alors que jusqu’à la fin de sa vie. Mais par cette oeuvre il travaillera jusqu’à la fin du monde. »




1256 J’avais entrepris une neuvaine afin de voir l’Abbé, mais je ne l’avais pas terminée que Dieu m’avait accordé cette grâce.




1257 Ô mon Jésus, combien j’ai peu profité de cette grâce ! Mais cela ne dépendait pas de moi, quoique d’un autre côté beaucoup en dépendît.




1258 Pendant cet entretien, j’ai eu connaissance des tourments de son âme, de cette âme crucifiée, semblable à celle du Sauveur. Là où on s’attendait avec raison à rencontrer la consolation, on trouve la Croix. Il vit parmi nombre d’amis, mais il n’a personne à part Jésus. C’est ainsi que Dieu dépouille l’âme qu’Il chérit particulièrement.




1259 Aujourd’hui j’ai entendu ces paroles : « Ma fille, sois toujours comme une enfant envers ceux qui me représentent. Autrement tu ne profiteras pas des grâces que par eux Je t’envoie.




1260 1er septembre 1937. J’ai vu Notre Seigneur Jésus dans toute Sa royale Majesté, qui regardait notre terre d’un regard sévère. Pourtant à la prière de sa Mère, Il prolongea le temps de la Miséricorde.




1261 3 septembre. Premier Vendredi du mois. Durant la Sainte Messe, je me suis trouvée unie à Dieu. Jésus me fit connaître que même la moindre chose ne saurait se passer au monde sans Sa volonté. Après avoir vu cela, mon âme connut un étrange repos. Je me suis tout à fait tranquillisée, quant à l’oeuvre en question et à son étendue. Dieu peut agir envers moi comme Il lui convient. Je le bénirai en tout.




1262 Jusqu’à maintenant, c’est avec une certaine crainte que je me demandais jusqu’où ces inspirations me mèneraient. Une crainte plus grande encore m’envahit lorsque le Seigneur me fit connaître que je devais quitter cette Congrégation. Trois ans ont passé depuis lors et mon âme ressent tour à tour soit de l’enthousiasme et de l’inclination à l’action (et j’ai alors beaucoup d’audace et de force), soit lorsque approche le moment décisif de commencer l’oeuvre, l’abandon du Seigneur, et alors une étrange crainte envahit mon âme, et je constate que ce n’est pas encore l’heure désignée par le Seigneur pour commencer à agir. Ce sont là des souffrances que je ne peux même pas décrire. Dieu seul sait ce que je supporte nuit et jour… Il me semble que le plus grand des martyres me serait plus léger en comparaison de ce à quoi je suis soumise bien que ce soit sans verser une goutte de sang. Mais toute cette souffrance-là c’est pour les âmes, pour les âmes, Seigneur…




1263

Acte d’abandon total à la volonté de Dieu, volonté qui n’est pour moi qu’amour et miséricorde.


Faustine journal 1193