Faustine journal 1680

1680 A cet instant la lumière divine me pénétra et je me sentis la propriété exclusive de Dieu, et j’ai ressenti la plus entière liberté d’esprit, dont je n’avais aucune idée auparavant ; et au même moment, j’ai aperçu la gloire de la miséricorde divine et des inconcevables multitudes d’âmes qui glorifiaient Sa bonté. Mon âme entière s’abîma en Dieu et j’ai entendu ces paroles : « Tu es ma fille la plus chère. Cette présence sensible de Dieu dura pendant toute la journée. »




1681 1er avril 1938. Ce soir, Jésus m’a dit : « Ma fille, na manques-tu de rien ? » - J’ai répondu : « Ô mon Amour, quand je T’ai, j’ai tout ! » Et le Seigneur répondit : « Si les âmes s’en remettaient complètement à moi, je me chargerais seul de les sanctifier et les comblerais de plus grandes grâces encore. Il y a des âmes qui font échouer mes efforts, mais je ne me décourage pas ; à chaque fois qu’elles se tournent vers moi, je me hâte de les secourir, les abritant de ma miséricorde, et je leur donne la première place dans mon coeur plein de pitié.




1682 Ecris pour les âmes religieuses que mon délice est de venir dans leur coeur par la sainte Communion, mais si dans ce coeur, il y a quelqu’un d’autre, je ne peux le supporter et j’en sors au plus vite, emportant avec moi tous les dons et les grâces que j’avais préparées pour elle, et l’âme ne s’aperçoit même pas de ma sortie. Après quelques temps un vide intérieur et le mécontentement attireront son attention. Oh ! Si elle pouvait se tourner alors vers moi, je l’aiderais à purifier son coeur, je ferais tout dans son âme, mais à son insu et sans son consentement, je ne puis gouverner en son coeur ! »




1683 Je suis souvent en relation avec des âmes à l’agonie, leur obtenant la miséricorde divine. Oh ! Comme la bonté de Dieu est grande, plus grande que ce que nous pouvons concevoir. Il y a des moments et des mystères de la miséricorde divine à la vue desquels les cieux sont surpris. Que cessent nos jugements sur les âmes car la miséricorde divine envers elles est étonnante !




1684 Aujourd’hui pendant l’heure sainte, j’ai prié le Seigneur Jésus de daigner m’instruire sur la vie intérieure. Jésus me répondit : « Ma fille, observe fidèlement les paroles que je vais te dire : ne donne pas une trop grande valeur à aucune chose extérieure même si elle te paraissait très chère. Quitte toi-même, et demeure sans cesse avec moi ! Confie-moi tout, ne fais rien à ta guise et tu vivras toujours dans une grande liberté d’esprit, aucune circonstance, ni aucun événement ne sera capable de te la troubler ! Ne fais pas attention aux paroles humaines, permets à chacun de te juger à son gré ! Ne t’explique pas, cela ne te fera pas de mal ! Rends tout à la première demande, même si c’étaient les choses les plus nécessaires ; ne demande rien avant de m’avoir consulté ! Permets qu’on te prenne même ce qui te revient de droit : la considération, la bonne renommée ; que ton esprit soit au-dessus de tout cela ! Et ainsi libérée de tout, repose-toi près de mon coeur, ne permets à rien de troubler ton calme ! Mon élève, médite les paroles que je t’ai dites ! »




1685 « Ô mon Amour, mon Maître éternel, comme il est bon d’obéir, car avec l’obéissance pénètrent dans l’âme la vigueur et la force d’agir ! »




1686 J’ai vu aujourd’hui le Seigneur Jésus crucifié. De la plaie de Son Coeur se répandaient des perles précieuses et des diamants. Je voyais quelle multitude d’âmes ramassait ces dons, mais il y avait une âme qui était proche de Son Coeur, elle ramassait avec une grande générosité non seulement pour elle-même mais pour les autres aussi, connaissant la valeur du don. Le Sauveur m’a dit : « Voilà les trésors de grâces qui coulent sur les âmes, mais toutes ne savent pas profiter de ma largesse ! »




1687 Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Ma fille regarde en mon coeur miséricordieux et reflète sa pitié dans ton propre coeur et dans tes actes, pour que toi, qui annonces au monde ma miséricorde, tu en brûles toi-même. »


1688 8 mai 1938. J’ai vu aujourd’hui deux poteaux plantés dans la terre, très grands, j’en avait planté un, et une autre personne, S.M., le second, par un effort inouï, avec peine et difficulté ; en plantant ce poteau, je m’étonnai moi-même d’où me venait une telle force. J’ai reconnu que je ne l’avais pas fait avec mes propres forces, mais par la force d’en haut. Les deux poteaux étaient aussi proches l’un de l’autre que la dimension de cette image, et j’ai vu cette image suspendue très haut sur ces deux poteaux. En un instant un grand sanctuaire se dressa sur ces deux poteaux en dedans et au dehors. J’ai vu une main qui finissait ce sanctuaire, mais je n’ai pas vu la personne. Une multitude de gens étaient à l’extérieur et à l’intérieur de ce sanctuaire et des torrents sortant du Coeur miséricordieux de Jésus se déversaient sur tous.




1689 Aujourd’hui, après la sainte Communion, Jésus m’a dit : « Ma fille, donne-moi les âmes ; sache que ton devoir est de me conquérir des âmes par la prière et le sacrifice, par l’encouragement à la confiance en la miséricorde »




1690 Oh ! Comme je désire la gloire de Ta miséricorde, pour moi l’amertume et la souffrance. Quand je vois la gloire de Ta miséricorde, je suis heureuse outre mesure. Que toute l’infamie, l’humiliation et l’avilissement retombent sur moi, pourvu que retentissent la gloire et l’honneur de Ta miséricorde, cela me suffit !




1691

Le Créateur et la créature



Je T’adore, Créateur et Seigneur, caché dans le Très Saint Sacrement. Je T’adore pour toutes les oeuvres de Tes mains dans lesquelles apparaissent tant de sagesse, de bonté et de miséricorde. Ô Seigneur, Tu as semé tant de beauté par toute la terre, et elle me parle de Ta beauté, bien qu’elle ne soit que Ton faible reflet, inconcevable beauté ! Quoique Tu Te sois caché et dissimulé et que Tu aies dissimulé Ta beauté, mon oeil illuminé par la foi T’atteint et mon âme reconnaît son Créateur, son Bien suprême, et mon coeur sombre dans la prière de louange. Mon Créateur et mon Seigneur, Ta bonté m’a encouragé à Te parler. Ta miséricorde fait disparaître l’abîme qui existe entre nous, qui sépare le Créateur de Sa créature. Parler avec Toi, ô Seigneur, est le délice de mon coeur ; je trouve en Toi tout ce que mon coeur peut désirer. Là Ta lumière éclaire mon esprit et le rend capable de Te connaître toujours plus profondément. Là, sur mon coeur se déversent des torrents de grâces, là mon âme puise la vie éternelle. Ô mon Créateur et mon Seigneur, au-dessus de tous ces dons, Toi, Tu te donnes Toi-même à moi, et Tu t’unis étroitement avec Ta misérable créature ! Ici nos coeurs se comprennent au delà des mots ; ici personne n’est capable d’interrompre notre conversation. Ce dont je parle avec Toi, ô Jésus c’est notre secret, que les créatures ne connaîtront pas, et les anges n’ont pas l’audace de le demander. Ce sont de secrets pardons que seuls Jésus et moi savons – c’est le secret de Sa miséricorde qui enveloppe chaque âme en particulier. Pour cette inconcevable beauté je T’adore, mon Créateur et mon Seigneur, de tout mon coeur et de toute mon âme. Et quoique mon adoration soit si pauvre et si petite, je suis cependant en paix, car je sais que Toi Tu sais qu’elle est sincère malgré son incapacité…




1692 En écrivant ces mots, j’aperçus Jésus penché sur moi - et Il demanda : « Ma fille qu’écris-tu ? » J’ai répondu : « J’écris à Ton sujet, Jésus, que Tu es caché dans le Très Saint Sacrement, sur Ton inconcevable amour et Ta miséricorde envers les hommes. » Et Jésus me dit : « Secrétaire de mon plus profond mystère, sache que tu es avec moi dans une intimité exclusive ; ton devoir est d’écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolées et auront le courage de s’approcher de moi. Je désire donc que tu me consacres tous tes moments libres à écrire ! » « Ô Seigneur, mais aurais-je toujours au moins un petit moment pour écrire ? » Et Jésus me répondit : « Ce n’est pas Ton affaire d’y penser, fais seulement tout ce que tu peux ; j’arrangerai toujours les circonstances de manière à ce que tu puisses remplir facilement ce que j’exige de toi. »




1693 Aujourd’hui est venue me voir une personne laïque à cause de laquelle j’avais eu de grands désagréments, elle avait abusé de ma bonté en disant beaucoup de mensonges. Lorsque je l’ai aperçue, au premier instant, mon sang s’est glacé dans mes veines, car tout ce que j’ai dû souffrir à cause d’elle se présenta à mes yeux, bien que j’eusse pu m’en délivrer par un seul mot. L’idée me vint de lui faire connaître la vérité catégoriquement et immédiatement. Mais au même moment la miséricorde divine se présenta à mes yeux et j’ai résolu d’agir envers elle comme Jésus aurait agi à ma place. J’ai commencé à lui parler avec douceur et quand elle a exprimé le désir de me parler seule à seule, alors je lui ai clairement fait connaître le triste état de son âme d’une manière très délicate. J’ai vu sa profonde émotion, bien qu’elle le cachât devant moi. A ce moment une autre personne entra et notre conversation seule à seule prit fin. Cette personne me demande un verre d’eau et encore deux autres choses, ce que j’ai fait volontiers. Mais sans la grâce de Dieu, je n’aurais pas été capable de me conduire de la sorte envers elle. Quand ces personnes sont parties, j’ai remercié Dieu pour la grâce, qui m’a soutenue durant tout ce temps.




1694 Soudain j’ai entendu ces paroles : Je me réjouis de ce que tu aies agi comme ma vraie fille. Sois toujours miséricordieuse, comme moi je suis miséricordieux. Aime tout le monde, pour l’amour de moi, même tes pires ennemis, pour que ma miséricorde puisse se refléter dans toute sa plénitude en ton coeur.




1695 Ô Christ, quoiqu’il faille faire tant d’efforts, avec Ta grâce on peut tout !




1696 Aujourd’hui, je me sens assez bien et j’étais contente de pouvoir faire l’heure sainte. Quand j’ai commencé l’heure sainte, au même instant mes souffrances physiques augmentèrent à tel point que je fus incapable de prier. Quand l’heure sainte fut finie, mes souffrances cessèrent aussi ; et je me plaignais au Seigneur, parce que je désirais tant me plonger dans Son amère passion et que ma souffrance ne me l’avait pas permis. Alors Jésus m’a répondu : « Sache, ma fille, que lorsque je te fais ressentir et connaître plus profondément mes souffrances, c’est ma grâce ; mais lorsque ton esprit s’égare et que tes souffrances sont grandes, alors tu prends véritablement part à ma passion et je te rends complètement semblable à moi. Il t’appartient de te soumettre à ma volonté à ces moments-là plus qu’à n’importe quel autre moment !… »




1697 J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine, je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint parfois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur c’est comme si tout était perdu, mais il n’en est pas ainsi ; l’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon et de ses fautes et de leur punitions, et à l’extérieur elle ne nous donne aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable. Mais horreur – il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment rejettent cette grâce et la dédaignent. Bien que cela soit déjà l’agonie, Dieu miséricordieux donne à l’âme ce moment de clarté intérieure, et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu. Mais parfois, il y a chez les âmes un tel endurcissement, qu’elles choisissent consciemment l’enfer ; elles font échouer toutes les prières que d’autres dirigent vers Dieu à leur intention, et même les efforts de Dieu…



1698
JMJ



Solitude – mes moments préférés

Solitude – mais toujours avec Toi, Jésus et Seigneur

Près de Ton Coeur mon temps passe agréablement

Et près de Lui mon âme trouve son repos !



Lorsque le coeur est comblé de Toi et plein d’amour,

Et que l’âme brûle d’un feu pur,

Alors au milieu du plus grand abandon, l’âme n’éprouvera pas la solitude

Car c’est sur Ton sein qu’elle repose !



Ô solitude, moments de la plus haute présence,

Quoique délaissée par toutes les créatures,

Je plonge entière dans l’océan de Ta Divinité

Et Toi Tu écoutes mes confidences avec douceur !




1699 Ce soir, le Seigneur m’a demandé : N’as tu pas quelque désir en ton coeur ? – J’ai répondu : J’ai un très grand désir, c’est de m’unir à Toi pour les siècles. – Et le Seigneur me répondit : Cela arrivera bientôt. Mon enfant la plus chère, chacun de tes mouvements se reflète en mon coeur ; mon regard repose avec bienveillance sur toi avant de se poser sur les autres créatures.

1700 J’ai demandé au Seigneur aujourd’hui qu’Il daigne m’instruire de la vie intérieure, car de moi-même je ne puis rien comprendre, ni penser de parfait. Et le Seigneur m’a répondu : « J’étais ton maître – je le suis et le serai ; tâche de rendre ton coeur semblable à mon coeur doux et humble ! Ne revendique jamais tes droits. Tout ce qui t’arrive, supporte-le avec calme et avec patience ; ne te défends pas quand toute la honte tombera injustement sur toi ; permets aux autres de triompher. Ne cesse pas d’être bonne quand tu t’apercevras que l’on abuse de ta bonté ; lorsque ce sera nécessaire, je revendiquerai tes droits moi-même ! Sois reconnaissante pour ma plus petite grâce, car cette reconnaissance me contraint à t’accorder de nouvelles grâces !…

1701 Vers la fin du chemin de croix que j’étais en train de faire, Jésus commença à se plaindre des âmes religieuses et sacerdotales, du manque d’amour chez les âmes choisies. « Je permettrai que les couvents et les églises soient détruits ! » J’ai répondu : « Jésus, mais il y a tant d’âmes qui Te louent dans les couvents ! Le Seigneur répondit : « Cette louange blesse mon coeur, car l’amour est banni des couvents. Ce sont des âmes sans amour et sans dévouement, des âmes pleines d’égoïsme et d’amour propre, des âmes orgueilleuses et présomptueuses, des âmes sournoises et pleines d’hypocrisie, des âmes tièdes qui ont à peine assez de chaleur pour se maintenir vivantes elles-mêmes. Mon coeur ne peut supporter cela. Toutes les grâces que je déverse sur elles chaque jour, s’écoulent comme sur un rocher. Je ne peux les supporter car elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. C’est pour sanctifier le monde que j’ai suscité les couvents ; c’est d ‘eux que doit jaillir une ardente flamme d’amour et de sacrifice. S’ils ne se convertissent pas et ne brûlent pas de la flamme du premier amour, je les ferai disparaître de ce monde…

Comment pourront-ils siéger, comme il leur a été promis, pour juger le monde lorsque leurs fautes sont plus lourdes que les fautes du monde - ni pénitence, ni réparation… Ah ! Coeur qui m’a reçu le matin, à midi contre moi tu brûles de haine sous toutes ses formes. Ah ! Coeur particulièrement choisi par moi, est-ce pour que tu m’affliges plus de souffrances ? Les grands péchés du monde blessent mon coeur comme à la surface, mais les péchés de l’âme choisie transpercent mon coeur…


1702 Quand je voulus intercéder pour eux, je ne pouvais rien trouver pour les justifier et ne pouvant, sur le moment, rien imaginer pour les défendre, mon coeur se serra de douleur et j’ai pleuré amèrement. Alors le Seigneur m’a regardée avec bienveillance et consolée par ces paroles : Ne pleure pas, il y a encore un grand nombre d’âmes qui m’aiment beaucoup, mais mon coeur désire être aimé de tous et parce que mon amour est grand, je les menace et les punis.

Combat contre certaine tentation.

1703 Il y avait une personne qui me provoquait constamment par de petits mots flatteurs et elle savait quand je sortais pour aller à la chapelle ou à la véranda, et alors il me barrait le chemin, et n’osant pas s’approcher seul, il choisit un compagnon semblable à lui, mais aucun d’eux n’osait approcher. Me rendant à l’office du mois de mai, j’ai vu ces personnes qui se tenaient déjà debout, là où je devais passer ; avant d’arriver à leur hauteur - j’entends des mots flatteurs à mon adresse. Et le Seigneur me permit bien de connaître les pensées de leur coeur, qui étaient mauvaises. Je sentais bien qu’à la sortie de la chapelle, ils me barreraient le chemin et que je devrais alors parler avec eux, car jusqu’à présent il n’y avait pas eu un mot de ma part. Lorsque je suis sortie de la chapelle, je vis ces personnes résolues et attendant déjà mon passage, cette fois elles suscitèrent en moi la peur. Alors Jésus se trouva près de moi et dit : « N’aie pas peur, je suis avec toi ! » Tout de suite j’ai senti dans mon âme une force que je ne puis exprimer et quand je fus à quelques pas d’eux, j’ai dit à haute voix et avec audace : Loué soit Jésus Christ ! Et eux, se rangeant de côté répondirent : « Pour les siècles des siècles. Amen ! » Comme frappés par la foudre, ils baissèrent la tête, n’osant même pas me regarder. Après mon passage fusèrent des mots méchants. Depuis ce moment cette personne a toujours pris la fuite en me voyant pour ne pas me rencontrer, et moi, grâce au Seigneur, j’étais tranquille…




1704 Quand après la Sainte Messe je suis allée au jardin pour faire ma méditation, et comme à cette heure il n’y a pas encore de malades au jardin, j’étais donc libre. Alors que je méditais sur les bienfaits de Dieu, mon coeur s’enflammait d’un amour si fort qu’il me semblait que ma poitrine allait exploser. Soudain Jésus se tint debout devant moi et dit : « Que fais-tu si tôt ici ? » » « J’ai répondu : Je pense à Toi, à Ta miséricorde et Ta bonté pour nous. Et Toi, Jésus, qu’est-ce que Tu fais là ? » « Je suis venu à Ta rencontre, pour te convier à de nouvelles grâces. Je cherche des âmes qui voudraient accepter ma grâce. »




1705 Aujourd’hui pendant les vêpres, le Seigneur m’a fait connaître combien un coeur pur et libre Lui plait. J’ai senti que c’est le délice de Dieu de regarder un tel coeur… Mais ces coeurs sont des coeurs chevaleresques, leur vie est un combat constant…




1706 Lorsque j’allais vers la véranda, je suis entrée un moment dans la petite chapelle. Mon coeur se plongea dans une profonde prière de louange glorifiant l’inconcevable bonté divine et Sa miséricorde. Alors j’ai entendu ces paroles dans mon âme : « Je suis et je serai pour toi tel que tu me loues ; déjà dans cette vie, tu éprouveras ma bonté et toute plénitude dans la vie future. »




1707Ô Christ, c’est mon plus grand délice de voir que Tu es aimé, que Ta gloire et Ton honneur retentissent, et tout particulièrement la gloire de Ta miséricorde ! Ô Christ, je ne cesserai de glorifier Ta bonté et Ta miséricorde jusqu’au dernier moment de ma vie ! Par chaque goutte de mon sang, chaque battement de mon coeur, je glorifie Ta miséricorde. Je voudrais me transformer tout entière en un hymne de louange pour Toi. Quand je serai sur mon lit de mort, que le dernier battement de mon coeur soit un hymne d’amour glorifiant Ton insondable miséricorde.




1708 Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Tu feras trois jours de retraite avant la venue du Saint Esprit ! Je vais te guider moi-même. Tu ne vas t’en tenir à aucune des obligations qui sont de règle pendant les retraites, ni utiliser de livres pour la méditation. Tout ce que tu as à faire est de prêter une oreille attentive à mes paroles. Comme lecture spirituelle, tu liras un chapitre de l’Evangile de saint Jean.



(Dans l’original du journal il y a ici une interruption d’une demi-page)




1709

26 avril 1938

J’ai accompagné aujourd’hui le Seigneur Jésus quand il est monté au ciel. C’était un peu après-midi, une si grande nostalgie de Dieu m’envahit. Chose étrange, plus je sentais la présence divine, plus ardent était mon désir de Lui. Soudain je me vis au milieu d’une grande foule de disciples et d’Apôtres, et la Mère de Dieu ; Jésus leur disait d’aller dans le monde entier, enseignant en mon nom – il a étendu les mains, les a bénis, et Il disparût dans un nuage. J’ai vu la nostalgie de la Très Sainte Vierge. Son âme languissait de toute la force de Son amour pour Jésus, mais Elle était si calme et s’en remettait à Dieu, que dans son coeur il n’y avait pas un seul frémissement qui ne soit tel que le veut Dieu.




1710 Lorsque je suis restée seule à seule avec le Très Sainte Vierge – elle m’instruisit de la vie intérieure. Elle me disait : « La vraie grandeur de l’âme, c’est d’aimer Dieu et de s’humilier en Sa présence, s’oublier complètement soi-même, se sentir comme un rien, car le Seigneur est grand, mais Il ne se complaît que dans les humbles, Il s’oppose toujours aux orgueilleux. »




1711 Quand la personne dont j’ai déjà parlé ailleurs est de nouveau venue me voir, et lorsque j’ai remarqué qu’elle s’enfonçait dans le mensonge, je lui ai fait connaître que je savais qu’elle mentait – elle en a éprouvé une grande honte et elle s’est tue. Alors je lui ai parlé des grands jugements de Dieu, je lui ai aussi fait remarquer qu’elle entraînait des âmes innocentes sur des chemins dangereux. Je lui ai dévoilé tout ce qu’elle avait caché dans son coeur, car je devais me forcer pour parler avec elle ; afin de prouver au Seigneur Jésus que j’aime mes ennemis, je lui ai donné mon goûter. Elle est partie avec de la lumière dans l’âme, mais elle est encore loin de la mise en pratique…




1712 Il est des moments où le Seigneur Jésus exauce mes moindres désirs. Aujourd’hui j’ai dit que je désirais voir des épis de blé, mais on ne les voit pas dans notre sanatorium. Un des malades a entendu cela, le lendemain il est sorti dans les champs et m’a apporté quelques beaux épis. Ma chambre est toujours garnie de fleurs fraîches, mais mon esprit ne trouve de contentement en rien, je languis de plus en plus après Dieu.




1713 Aujourd’hui j’ai prié très ardemment Jésus pour notre maison, pour qu’il daigne ôter la petite croix dont il a affligé le couvent. Le Seigneur m’a répondu : Tes prières sont acceptées pour d’autres intentions, je ne peux pas ôter cette petite croix jusqu’à ce qu’on reconnaisse sa signification. Cependant je n’ai pas cessé de prier.




1714 Une forte tentation. Quand le Seigneur m’a fait connaître combien un coeur pur Lui est agréable, une plus profonde connaissance de ma misère me fut accordée ; et quand j’ai commencé à me préparer à la sainte confession, de fortes tentations contre les confesseurs m’ont assaillie. Je n’ai pas vu Satan, mais je le sentais, sa terrible méchanceté. – Oui s’accuser de ses péchés n’est pas difficile, mais dévoiler les plus secrets replis de son coeur, rendre compte de l’action de grâce divine, parler de chaque chose que Dieu exige, de tout ce qui se passe entre Dieu et moi – parler de cela à un être humain, c’est au-dessus de mes forces. Je sentais que je combattais contre les puissances et j’ai crié : « Ô Christ, Toi et le prêtre – çà fait un, je viens pour me confesser à Toi et non à un homme. » Quand je me suis approchée de la grille, j’ai commencé par dévoiler mes difficultés. Le prêtre a dit que je ne pouvais pas mieux faire que de dévoiler mes grandes tentations pour commencer. Cependant après la confession, elles se dissipèrent toutes et mon âme se réjouit d’une grande paix.



1715 Une fois, pendant la récréation, une soeur directrice déclara que les soeurs converses n’avaient pas de sentiments, qu’on peut donc les traiter avec rudesse. Cela m’a attristée de voir que les soeurs directrices connaissent si peu les soeurs converses et qu’elles ne les jugent que d’après les apparences.




1716 J’ai parlé aujourd’hui avec le Seigneur qui m’a dit : « Il y a des âmes dans lesquelles je ne peux rien faire ; ce sont les âmes qui observent constamment les autres et ne savent pas ce qui se passe dans leur propre intérieur. Elles parlent constamment des autres même pendant le temps de silence strict qui est destiné à converser avec moi ; pauvres âmes, elles n’entendent pas mes paroles et leur intérieur reste vide, elles ne me cherchent pas à l’intérieur de leur propre coeur, mais dans le bavardage où je ne suis jamais. Elles sentent leur vide, et pourtant elles ne reconnaissent pas leur propre faute, et les âmes dans lesquelles je règne pleinement sont pour elles de constants remords de conscience. Au lieu de se corriger, la jalousie grandit dans leur coeur et, si elles ne reviennent pas à la raison, elles s’enfoncent plus encore. Le coeur jusque-là jaloux, commence à devenir haineux. Elles se trouvent déjà au bord de l’abîme, elles sont jalouses de mes dons pour les autres âmes, tandis qu’elles-mêmes ne savent pas et ne veulent pas les accepter. »




1717 Demeurer à tes pieds, Dieu caché,

C’est le délice et le paradis de mon âme,

Ici Tu me permets de Te connaître, Inconcevable,

Et Tu me dis doucement : Donne-moi ton coeur, donne !



Une conversation silencieuse, avec Toi, seule à Seul,

C’est vivre les instants réservés aux habitants célestes

Et dire à Dieu : « je Te donne mon coeur, Seigneur, je Te le donne !

Et Toi, grand et inconcevable, Tu l’acceptes aimablement !



L’amour et la douceur, sont la vie de mon âme,

Et Ta présence permanente dans mon âme.

Je vis sur cette terre en constante extase

Et comme un Séraphin, je répète : « Hosanna » !



Ô caché, avec Ton corps, Ton âme et Ta divinité,

Sous la simple apparence du pain,

Tu es ma vie, de Toi jaillit pour moi une multitude de grâces,

Tu surpasses pour moi les délices célestes !



Lorsque dans la communion Tu viens T’unir à moi, ô Dieu,

Je sens alors ma grandeur inconcevable

Qui découle de Toi sur moi, ô Seigneur, je l’avoue humblement,

Et malgré ma misère, avec Ton aide, je puis devenir sainte !




1718 Pendant la Sainte Messe j’ai appris qu’un prêtre ne faisait pas grand chose dans les âmes, car il ne pense qu’à lui, donc il est seul : la grâce de Dieu fuit. Il se base sur des choses extérieures et futiles qui n’ont aucune signification aux yeux de Dieu ; et si fier, il rabâche de creux bavardages, se fatiguant lui-même sans profit.




1719 Il y a des moments que Jésus me fait comprendre dans l’âme, et alors tout ce qui existe sur terre est à mon service : les amis et les ennemis, les succès et les insuccès ; tout doit concourir à me servir, qu’on le veuille ou non. Je n’y pense pas du tout, je tâche d’être fidèle à Dieu, de L’aimer jusqu’à l’oubli complet de moi-même. Lui-même a soin de moi et combat mes ennemis.




1720 Après la Communion, lorsque j’ai fait entrer Jésus dans mon coeur, je Lui ai dit. Mon Amour règne dans les plus secrets replis de mon coeur, là où commencent mes plus secrètes pensées, dans le sanctuaire caché où Toi seul as le droit d’entrer, là où la pensée humaine n’est pas capable de pénétrer. Demeures-y, Toi seul, et que tout ce que je fais extérieurement vienne de Toi, j’aspire à ce que Tu Te sentes chez Toi dans ce sanctuaire.




1721 J’ai entendu ces paroles : « Si tu me liais pas les mains, j’enverrais beaucoup de punitions sur la terre : ma fille, ton regard désarme ma colère ; bien que tes lèvres se taisent, tu m’appelles si puissamment que tout le ciel en est remué. Je ne peux fuir devant ta demande, car tu ne me poursuis pas au loin mais dans ton propre coeur. »




1722 Quand l’âme d’une certaine demoiselle est venue chez moi dans la nuit, elle m’a fait sentir sa présence en me faisant savoir qu’elle avait besoin de ma prière. J’ai prié un moment, mais son esprit ne me quittait pas. Je lui ai dit alors en pensée : « Si tu es du bon esprit, laisse-moi en paix et les indulgences que je gagnerai pour toi demain seront pour toi. » A ce moment, cet esprit a quitté ma chambre ; j’ai compris qu’elle est au purgatoire.




1723 Aujourd’hui, j’ai ressenti plus intensément que d’autres fois, la Passion du Seigneur dans mon corps. J’ai senti que c’était pour un pécheur mourant.




1724 Aujourd’hui à nouveau le Seigneur m’a appris comment je dois recevoir le sacrement de pénitence : « Ma fille, de même que tu te prépares en ma présence, de même c’est aussi à moi que tu te confesses ; je me dissimule seulement derrière le prêtre. N’analyse jamais quel est le prêtre derrière lequel je me suis dissimulé, ouvre ton âme en confession comme tu le ferais devant moi, et je comblerai ton âme de ma lumière. »




1725 Christ et Seigneur, Tu me conduis au-dessus de tels abîmes que lorsque je les regarde, la frayeur me prend, mais au même instant je m’emplis de paix en me serrant contre ton Coeur ! Près de Ton Coeur je n’ai peur de rien. Dans ces moments dangereux j’agis comme un enfant porté dans les bras de sa mère : quand il voit quelque chose de menaçant il enserre plus fortement le cou de sa mère et il se sent en sûreté.


1726 Parfois je vois des pièges tendus pour elles-mêmes par des âmes qui ne devraient pas le faire. Je ne me défends pas, mais je me confie plus totalement à Dieu qui voit dans les coeurs, et je vois comme ces âmes s’enferrent elles-mêmes dans ces pièges. Ô mon Dieu, que Tu es juste et bon !


1727 Ecris : Je suis trois fois saint et j’ai dégoût pour le plus petit péché. Je ne peux aimer une âme souillée par le péché, mais lorsqu’elle se repent, il n’y a pas de limites à la largesse que j’ai envers elle. Ma miséricorde l’enveloppe et la justifie. Je poursuis de ma miséricorde les pécheurs sur tous leurs chemins et mon coeur se réjouit quand ils reviennent à moi. J’oublie les amertumes dont ils abreuvent mon coeur, et je me réjouis de leur retour. Dis aux pécheurs qu’aucun n’échappera à ma main. S’ils fuient mon coeur miséricordieux, ils tomberont dans les mains de ma justice. Dis aux pécheurs que je les attends toujours, je prête une oreille attentive aux battements de leur coeur quand il bat pour moi. Ecris que je leur parle par leurs remords de conscience, par les insuccès et les souffrances, par les orages et la foudre, je leur parle par la voix de l’Eglise, et s’ils font échouer toutes mes grâces, je commence à me fâcher contre eux, les abandonnant à eux-mêmes, je leur donne ce qu’ils désirent.


1728 Ô mon Jésus, Toi seul, connais mes efforts ! Je suis soi-disant mieux, c’est-à-dire que je peux sortir sur la véranda et ne plus rester au lit. Je vois et me rends clairement compte de ce que se passe avec moi ; malgré la sollicitude des supérieures et les soins de médecins, ma santé disparaît et s’enfuit, mais je me réjouis énormément de Ton appel, mon Dieu, mon Amour, car je sais qu’au moment de la mort, ma mission commencera. Oh ! Comme je désire être détachée de mon corps ! Ô mon Jésus, Tu sais que dans tous mes désirs, je veux toujours voir Ta volonté ! De moi-même, je ne voudrais ni mourir une minute plus tôt ni vivre une minute de plus, ni que mes souffrances diminuent, ni qu’elles augmentent, mais je désire seulement que tout se fasse selon Ta sainte volonté, quoique de grands enthousiasme et grands désirs enflamment mon coeur, mais jamais avant Ta volonté.


1729 Je recours à Ta miséricorde, Dieu clément, Toi qui seul est bon ! Quoique ma misère soit grande et mes fautes nombreuses, j’ai cependant confiance en Ta miséricorde, car Tu es le Dieu de miséricorde, et dans tous les siècles on n’a pas entendu dire, le ciel ni la terre ne se souviennent, qu’une âme confiante en Ta miséricorde ait été déçue. Ô Dieu de pitié, Toi seul peut me justifier et Tu ne me rejetteras jamais, lorsque, contrite, je reviens à Ton Coeur miséricordieux qui n’a jamais refusé personne même le plus grand des pécheurs !


1730 Aujourd’hui, un violent orage m’a réveillée, le vent faisait rage, il pleuvait à torrents, les coups de tonnerre éclataient à chaque instant. J’ai commencé à prier pour que cet orage ne fasse aucun dégât, alors j’ai entendu ces paroles : « Récite le chapelet que je t’ai appris et l’orage cessera. » J’ai commencé tout de suite à réciter ce petit chapelet et je ne l’avais même pas fini quand l’orage cessa soudain, et j’ai entendu ces paroles : « Par ce chapelet tu obtiendras tout, si ce que tu demandes est conforme à ma volonté. »


1731 Quand je priais pour la Pologne, j’ai entendu ces paroles : « J’aime particulièrement la Pologne, et si elle obéit à ma volonté je l’élèverai en puissance et en sainteté. D’elle sortira l’étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue. »


1732 Salut, Amour caché, vie de mon âme. Je Te salue, Jésus sous la simple apparence du pain ! Salut ma très douce Miséricorde, qui se répand sur toutes les âmes ! Salut, Bonté infinie, qui partout sème des torrents de grâces ! Salut, Lumière des âmes ! Salut, source de l’inépuisable miséricorde, Source la plus pure, d’où jaillissent pour nous la vie et la sainteté ! Salut, Délice des coeurs purs ! Salut, seul espoir des âmes pécheresses !




1733 Ô mon Jésus, Tu sais qu’il y a des moments où je n’ai ni pensées élevées, ni élan de l’esprit ; je me supporte patiemment moi-même et j’avoue que c’est vraiment moi, car tout ce qui est beau est une grâce de Dieu. Alors je m’humilie profondément et T’appelle à mon aide, la grâce de la visitation ne tarde pas à venir dans un coeur humble.




1734 Ô Vierge, fleur de beauté,

Tu ne resteras plus longtemps en ce monde,

Oh ! que Ta beauté est exquise,

Toi, ma pure épouse !



Aucun nombre ne pourra te contenir,

Combien ta fleur virginale m’est chère.

Ta clarté que rien n’assombrit

Est courageuse, forte et invincible.



L’éclat même du soleil de midi

Faiblit et s’assombrit à côté d’un coeur virginal.

Au-dessus de la virginité, je ne vois rien de grand,

C’est une fleur tirée du Coeur divin.



Ô Vierge douce, rose parfumée,

Quoiqu’il y ait beaucoup de croix sur la terre,

L’oeil n’a pas vu, l’esprit n’a pas conçu,

Ce qui attend une vierge au ciel !



Ô Vierge, lis blanc comme neige,

Tu ne vis tout entière que pour Jésus

Et le pur calice de ton coeur

Est une agréable demeure pour Dieu Lui-même !



Ô Vierge, personne ne peut chanter ton hymne,

Dans ton chant, l’amour de Dieu est caché,

Les anges eux-mêmes ne comprennent pas

Ce que les vierges chantent à Dieu !



Ô Vierge, fleur du paradis,

Tu éclipses tous les éclats de ce monde.

Et quoique le monde ne puisse comprendre,

Il baisse cependant humblement son front devant toi.



Quoique le chemin d’une vierge est jonché d’épines,

Et sa vie hérissée de nombreuses croix,

Qui est aussi vaillant qu’elle ?

Rien ne la brisera, elle est invincible !



Ô Vierge, ange terrestre,

Ta grandeur est célèbre dans toute l’Eglise,

Devant le tabernacle tu montes la garde,

Et comme un séraphin, tu te changes tout en amour !




1735 Un jour, sur la véranda j’ai su qu’une certaine personne était tourmentée par de grandes tentations concernant la sainte confession : il lui semblait que ce n’était pas un secret ; je connaissais l’état de cette âme, mais je n’entamais pas la conversation. Lorsque nous sommes restées seule à seule, elle s’est confiée et m’a tout raconté. Après un moment de conversation, elle m’a dit : « Je suis déjà tranquille, mon âme a reçu beaucoup de lumière. »




1736 Aujourd’hui, Jésus me fait connaître que je dois peu parler avec une certaine religieuse. Une grâce particulière m’a soutenue pendant cette conversation qui, autrement, n’aurait pas été à la gloire de Dieu.




1737 Le Seigneur m’a dit : « Entre souvent au purgatoire, car on a besoin de toi là-bas. » Je comprends, ô mon Jésus, le sens de ces paroles que Tu me dis, mais permets-moi d’abord d’entrer dans le trésor de Ta miséricorde !




1738 « Ecris, ma fille, que je suis la miséricorde même pour l’âme contrite. La plus grande misère de l’âme n’allume pas ma colère, mais mon coeur frémit d’une grande miséricorde pour elle ! »




1739 Ô mon Jésus, donne-moi la force d’endurer les souffrances pour que ma bouche ne grimace pas lorsque je reçois le calice d’amertume ! Aide-moi Toi-même, pour que mon sacrifice Te soit agréable ; que mon amour propre ne le souille pas, même s’il dure depuis des années déjà ! Que la pureté de l’intention le rende frais et vivant ! Un incessant combat, un constant effort, telle est ma vie, pour accomplir Ta sainte volonté, mais que tout ce qui est en moi Te glorifie, ô Seigneur, et la misère, et la puissance !




1740 L’infinie bonté de Dieu dans la création des anges



Dieu, qui en Toi-même es bonheur et qui n’a nul besoin des créatures pour ce bonheur, car Tu es en Toi-même la plénitude de l’amour, cependant dans Ton infinie miséricorde Tu appelles à l’existence les créatures et Tu leur donnes part à Ton bonheur éternel et à Ton éternelle vie intérieure dont Tu vis. Un seul Dieu en Trois Personnes. Dans Ton insondable miséricorde, Tu as créé les esprits angéliques et Tu les as admis dans Ton amour, dans Ta divine intimité. Tu les as rendus capables de l’amour éternel ; quoique Tu les aies comblés, Seigneur, si généreusement de l’éclat de la beauté et de l’amour, Ta plénitude n’en a pas été diminuée pour autant, ô Dieu, et leur beauté et leur amour ne l’ont en rien complété, car Tu es tout en Toi-même ! Et si Tu leur as donné part à Ton bonheur et Tu leur permets d’exister et de T’aimer, c’est uniquement l’abîme de Ta miséricorde. C’est Ta bonté insondable, pour laquelle sans fin ils Te glorifient, se prosternant aux pieds de Ta majesté, ils chantent leurs hymnes éternels : Saint, Saint, Saint…




1741 Sois glorifié, Un dans la Saine Trinité, Dieu miséricordieux,

Insondable, incommensurable, inconcevable

Et se noyant en Toi, leur esprit ne peut Te comprendre,

Ils répètent sans fin leur éternel – Saint … !



Sois glorifié, notre miséricordieux Créateur et Seigneur,

Tout-puissant, mais plein de pitié, inconcevable !

T’aimer est la tâche de notre existence,

Chantant notre hymne éternel – Saint … !



Sois béni, Dieu miséricordieux, Amour éternel,

Tu es au-dessus des cieux, des zéphyrs et des firmaments,

Ainsi Te loue la foule des purs esprits

De son hymne éternel – trois fois Saint !



En Te regardant face à face, mon Dieu,

Je vois que Tu pourrais appeler d’autres créatures avant eux.

C’est pourquoi je me prosterne devant Toi dans une très grande humilité,

Car je vois bien que cette grâce vient seulement de la miséricorde

Un des plus beaux esprits n’a pas voulu reconnaître Ta miséricorde,

Aveuglé par l’orgueil il en attire d’autres à sa suite.

Bel ange il devient Satan,

Et en un instant, il est précipité des hauteurs du ciel en enfer.



Soudain les esprits fidèles crièrent : Gloire à la miséricorde divine,

Ils ont survécu à l’épreuve du feu.

Gloire à Jésus, Christ plein d’humilité !

Gloire à sa Mère, Vierge humble, pure !



Après ce combat, ces purs esprits se plongent dans l’océan de la Divinité,

Méditant ils adorent les profondeurs de Sa miséricorde,

Ils se noient dans Sa beauté et ses multiples lumières,

Ayant connaissance de la Trinité des personnes, mais de l’Unité de la Divinité.




1742 L’infinie bonté de Dieu dans la création des hommes.



Dieu, qui par Ta miséricorde a daigné appeler le genre humain du néant à l’existence, Tu as comblé des largesses de la nature et de la grâce ! Mais cela paraissait encore trop peu pour Ta bonté. Toi Seigneur, dans Ta miséricorde, Tu nous donnes la vie éternelle ! Tu nous admets à Ton bonheur éternel et Tu nous fais participer à Ta vie intérieure, et Tu le fais uniquement à cause de Ta miséricorde. Tu nous combles ainsi de Ta grâce, uniquement parce que Tu es bon et plein d’amour. Nous n’étions pas du tout nécessaires à Ton bonheur, Seigneur, mais Tu veux partager Ton propre bonheur avec nous ! Mais l’homme n’a pas résisté à l’épreuve ; Tu pourrais le punir comme les anges, en le rejetant pour l’éternité, mais ici apparaît Ta miséricorde et Tes entrailles se sont émues d’une grande pitié et Tu as promis de restaurer Toi-même notre salut. C’est par l’abîme inconcevable de Ta pitié que Tu ne nous as pas punis comme nous le méritions : que Ta miséricorde soit louée, ô Seigneur ; nous allons la louer durant tous les siècles ! Les anges ont été stupéfaits par la grandeur de Ta miséricorde que Tu as témoignée aux hommes…




1743 Sois adoré, notre Dieu miséricordieux,

Notre Créateur et Seigneur tout-puissant,

Nous Te rendons gloire avec la plus profonde humilité,

Nous plongeant dans l’océan de Ta Divinité !



Mais l’homme n’a pas résisté à l’heure de l’épreuve,

A l’incitation du mal il devint infidèle envers Toi,

Il a perdu la grâce et les dons, il ne lui est resté que la misère,

Larmes, souffrances, douleur, amertume – jusqu’à ce qu’il repose dans la tombe.



Mais Toi, ô Dieu miséricordieux, Tu n’as pas laissé périr l’humanité,

Et tu lui as donné la promesse d’un Rédempteur !

Tu ne nous permets pas de désespérer, si grandes que soient nos colères,

Tu envoies tes prophètes à Israël !



Cependant, nuit et jour l’humanité T’appelle,

De son abîme de misère, de péchés et de toutes douleurs.

Entends ses gémissements et ses pleurs, Toi qui règnes dans le ciel,

Dieu de grande miséricorde, Dieu de pitié !



L’homme s’est rendu coupable, mais il n’est pas capable de demander pardon,

Car un gouffre infini s’est ouvert entre Dieu et l’homme,

Par la voix de sa misère il crie : envoie-nous Ta pitié,

Mais Yahvé se tait… et les siècles passent l’un après l’autre.



De toute l’humanité s’accroît la nostalgie,

De celui qui lui était promis.

Viens Agneau de Dieu, effacer nos colères,

Viens éclairer nos ténèbres, comme un rayon de lumière !



Et l’humanité T’appelle sans fin, Seigneur des Seigneurs,

Elle appelle Ton insondable miséricorde et Ta pitié.

Ô grand Yahvé, permets-nous d’obtenir le pardon !

Souviens-Toi de Ta bonté et pardonne nos colères !




1744 L’infinie bonté de Dieu dans le fait de nous envoyer Son Fils unique



Dieu, qui n’as pas quitté l’homme après sa chute, mais dans Ta miséricorde, Tu lui as pardonné, pardonné d’une manière divine, c’est-à-dire non seulement Tu lui as remis sa faute, mais encore Tu l’as comblé de toutes les grâces. La miséricorde T’a poussé à daigner descendre jusqu’à nous et à nous tirer de notre misère. Dieu descendra sur la terre, le Seigneur au-dessus de tous les Seigneurs, l’Immortel s’abaissera. Mais où descendras-Tu Seigneur ; est-ce dans le temple de Salomon ? Ou bien feras-Tu bâtir un nouveau temple où tu envisages de descendre ? Ô Seigneur, quel sanctuaire Te préparons-nous, car toute la terre est Ton marchepied. Tu T’es préparé, Seul, un sanctuaire : la Sainte Vierge. Ses entrailles immaculées Te sont une demeure, et l’inconcevable miracle de Ta miséricorde a lieu, ô Seigneur. Le verbe s’est fait chair : Dieu a habité parmi nous, le Verbe Divin, la miséricorde Incarnée. Tu nous as élevé vers Ta Divinité par Ton abaissement ; c’est là l’excès de Ton amour, c’est l’abîme de Ta miséricorde. Le ciel s’étonne de cet excès de Ton amour, mais plus personne maintenant n’a peur de s’approcher de Toi, Tu es le Dieu de miséricorde, Tu as pitié de la misère. Tu es notre Dieu et nous, Ton peuple. Tu es notre Père et nous, Tes enfants par la grâce : que Ta miséricorde soit louée parce que Tu as daigné descendre chez nous !




1745 Sois adoré, Dieu miséricordieux,

Parce que Tu as daigné T’abaisser du ciel jusqu’à la terre !

Nous Te louons en grande humilité,

Pour avoir daigné élever tout le genre humain.



Insondable et inconcevable dans Ta miséricorde,

Tu prends un corps, par amour pour nous,

D’une Vierge Immaculée, qui ne fut jamais effleurée par le péché,

Car telle était Ta prédilection depuis les siècles.



La Vierge Sainte, ce lis blanc comme neige,

Adore la première la toute-puissance de Ta miséricorde.

Pour la venue du Verbe, Son coeur pur s’ouvre avec amour,

Elle croit aux paroles du Messager divin et s’affermit dans la confiance.



Le ciel s’est étonné que Dieu se soit fait homme,

Qu’il y ait sur terre un coeur digne de Dieu Lui-même.

Pourquoi ne T’unis-Tu pas à un Séraphin, mais à un pécheur ?

Oh ! Car c’est un mystère de Ta miséricorde,

Malgré la pureté du coeur virginal !



Ô mystère de la miséricorde divine, ô Dieu de pitié,

Tu as daigné abandonner le trône céleste,

Et Tu T’es abaissé vers notre misère, vers la faiblesse humaine,

Car ce n’est pas aux anges, mais à l’homme que la miséricorde est nécessaire !



Pour exprimer dignement la miséricorde du Seigneur,

Nous nous unissons à Ta Mère Immaculée,

Car notre hymne Te sera plus agréable alors,

Car elle est choisie d’entre les anges et les hommes.



Par Elle, comme par un pur cristal,

Ta miséricorde est passée jusqu’à nous,

Par elle, l’homme est devenu agréable à Dieu,

Par elle s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces.




1746 L’infinie bonté divine dans la rédemption de l’homme



Dieu, qui pourrais d’un mot sauver des milliers de mondes, un soupir de Jésus donnerait satisfaction à Ta justice, mais Toi, ô Jésus, Tu T’es chargé Toi-même, uniquement par amour pour nous, d’une si terrible passion ! La justice de Ton Père aurait été fléchie par Ton seul soupir, et Ton anéantissement est uniquement l’oeuvre de Ta miséricorde et de Ton inconcevable amour. Toi, ô Seigneur, en quittant cette terre, Tu as voulu rester avec nous, Tu T’es laissé Toi-même dans le sacrement de l’Autel, et Tu nous as largement ouvert Ta miséricorde. Il n’existe pas de misère qui puisse T’épuiser ; Tu as appelé tout le monde à cette source d’amour, à cette source de divine compassion. C’est là le temple de Ta miséricorde, là le remède de nos faiblesses ; c’est vers Toi, source vive de miséricorde, que tendent toutes les âmes : certaines assoiffées de Ton amour comme des cerfs, d’autres pour laver la blessure de leurs péchés, d’autres encore pour puiser des forces affaiblies par la vie. Au moment de Ton agonie sur la croix, à ce moment même, Tu nous as ouvert l’inépuisable source de Ta miséricorde ; Tu nous as donné ce que Tu as eu de plus cher : le sang et l’eau de Ton Coeur. Telle est la toute-puissance de Ta miséricorde, d’elle provient toute grâce pour nous !




1747 Sois adoré, Dieu, dans l’oeuvre de Ta miséricorde,

Sois béni par tous les coeurs fidèles

Qui sont sous Ton regard,

Et qui vient de Ta vie immortelle !



Ô mon Jésus de miséricorde, Ta sainte vie sur terre fut douloureuse,

Tu finiras Ton oeuvre dans le terrible supplice de la Passion.

Suspendu au bois de la croix

Et tout cela par amour pour notre âme !



Dans un amour inconcevable Tu as permis d’ouvrir Ton saint côté,

Et des torrents de sang et d’eau jaillirent de Ton Coeur.

C’est la source vive de Ta miséricorde,

Ici les âmes ressentent consolation et soulagement



Tu nous as laissé Ta miséricorde dans le Très Saint Sacrement

Voilà ce que Ton amour a daigné accorder,

Pour qu’allant par la vie, les souffrances et les peines,

Je ne doute jamais de Ta bonté ni de Ta miséricorde



Car même si les misères du monde entier pesaient sur mon âme,

Il nous est défendu de douter un seul moment,

Nous devons avoir confiance en la puissance de Ta miséricorde divine,

Car Dieu accueille tendrement une âme contrite.



Ô inexprimable miséricorde de notre Seigneur,

Source de pitié et de toute douceur,

Espère, espère ô mon âme, quoique tu sois souillée par le péché,

Car lorsque tu t’approcheras de Dieu, tu n’éprouveras aucune amertume !



Car il est le feu brûlant du grand amour.

Lorsque nous nous approchons sincèrement de Lui,

Nos misères disparaissent, nos péchés et nos colères,

Il réglera nos dettes quand nous nous remettrons à Lui.




1748 L’infinie bonté divine, parant le monde entier de beautés pour rendre agréable à l’homme son séjour sur la terre.



Ô Dieu, avec quelle largesse Ta miséricorde est-elle répandue, et Tu as fais tout ceci pour l’homme ! Oh ! Combien Tu dois aimer cet homme, puisque Ton amour est si actif pour lui ! Ô mon créateur et Seigneur, je vois partout les traces de Ta main et le sceau de Ta miséricorde qui entoure tout ce qui est créé ! Ô mon très compatissant Créateur, je désire Te rendre hommage au nom de toutes ces créatures et êtres sans âmes, j’appelle l’univers entier à l’adoration de Ta miséricorde ! Ô Dieu, que Ta bonté est grande !




1749 Sois adoré notre Créateur et Seigneur !

Univers entier, loue humblement Ton Seigneur,

Remercie ton Créateur autant que tes forces le permettent,

Et loue Son inconcevable miséricorde divine !



Viens toute la terre verdoyante,

Viens aussi toi, mer insondable,

Que ta gratitude se change en un chant agréable

Et chante comme est grande la miséricorde divine !



Viens beau et rayonnant soleil,

Viens devant Lui limpide aurore,

Unissez-vous en un hymne, que vos voix pures

Chantent harmonieusement la grande miséricorde divine !



Venez montagnes et plaines, bois bruyants et fourrés,

Venez ravissantes fleurs matinales,

Que votre parfum unique

Glorifie la miséricorde divine !



Venez, toutes les beautés de la terre

Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,

Venez adorer Dieu en harmonie,

Louez l’inconcevable miséricorde divine !



Viens, beauté impérissable de toute la terre,

Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,

Venez adorer Dieu en harmonie,

Louez l’inconcevable miséricorde divine !



Viens, beauté impérissable de toute la terre,

Et adore très humblement ton Créateur,

Car tout est contenu dans Sa miséricorde,

Tout dit d’une voix puissante combien est grande la miséricorde de Dieu !



Mais au-dessus de toutes ces beautés,

Une âme innocente et pleine d’enfantine confiance,

Qui par la grâce s’unit étroitement avec Lui,

Est une adoration plus agréable à Dieu.




1750 Ô Jésus, caché dans le Très Saint Sacrement de l’Autel, mon amour et mon unique miséricorde, je Te recommande tous les besoins de mon âme et de mon corps ! Tu peux me secourir, car Tu es la miséricorde même, en Toi, j’ai mis toute ma confiance !



(Ici, dans l’original, il y a une longue interruption – toute la page est blanche.)







J.M.J. Cracovie-Pradnik, 2. VI. 1938


1751

Retraite de trois jours, sous la direction du Maître Jésus,


Faustine journal 1680