2002 Magistère Mariage 562

5/3/1941 MINISTRES DU SACREMENT

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Vous n'ignorez pas qu'en tout sacrement celui qui l'administre n'est qu'un simple instrument de la main de Dieu. L'homme, certes, fait aussi quelque chose: il accomplit une cérémonie symbolique, il prononce des paroles qui signifient la grâce propre du sacrement: mais Celui qui produit cette grâce, c'est Dieu seul: il ne se sert de l'homme que comme d'un ministre agissant en son nom, à l'image du pinceau dont le peintre se sert pour dessiner et colorer sur la toile le dessin présent à son esprit et à son art. Dieu est donc la cause principale: Il agit par sa vertu propre, tandis que le ministre n'est qu'une cause instrumentale qui agit sous la motion de Dieu. De sorte que la grâce, que le sacrement confère et produit, et qui nous fait participer à la nature de Dieu, ressemble, en tant qu'effet, à la cause divine et non pas au ministre III 62,1 C'est aussi pourquoi la vertu spirituelle du sacrement ne peut être contaminée par le ministre: elle est comme la lumière du soleil, qui est reçue dans toute sa pureté dans les choses qu'elle illumine (St Augustin in Joannis Tract. V, n. 15).

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Or, dans le grand sacrement du mariage, quel est l'instrument de Dieu qui a produit la grâce dans vos âmes? Peut-être le prêtre qui vous a bénits et unis dans le mariage? Non. Il est vrai que, sauf certains cas exceptionnels bien déterminés, l'Eglise prescrit aux époux, pour que leur lien et leurs engagements mutuels soient valides et leur procurent les grâces sacramentelles, de les échanger en présence du prêtre, témoin qualifié pour la représenter, et qui est le ministre des cérémonies religieuses qui accompagnent le contrat matrimonial. Mais en sa présence c'est vous-mêmes qui avez été constitués par Dieu ministres du sacrement; c'est de vous qu'Il s'est servi pour nouer votre indissoluble union et verser dans vos âmes les grâces qui vous rendront assidus et fidèles à vos nouveaux devoirs. A quel grand honneur et à quelle dignité Dieu vous a élevés! Le Seigneur ne semble-t- il pas avoir voulu que, dès le premier pas que vous avez fait en quittant l'autel après la bénédiction du prêtre, vous inauguriez et poursuiviez votre rôle de coopérateurs et d'instruments de ses oeuvres, en vous en ouvrant et sanctifiant le chemin?

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Dans le sacrement de mariage, l'acceptation mutuelle des personnes, le consentement réciproque manifesté par vos paroles est un acte extérieur qui a attiré sur vous les grâces divines dans votre vie conjugale, vous serez les instruments de l'art divin pour modeler le corps de vos enfants. Vous appellerez dans la chair de votre chair l'âme spirituelle et immortelle que Dieu créera à votre appel, Dieu qui a fidèlement produit la grâce à l'appel du sacrement. Et lorsque votre premier-né viendra au jour, la nouvelle Eve redira avec la mère du genre humain: "Possedi hominem per Deum". J'ai acquis un homme par le don de Dieu" Gn 4,1. Dieu seul peut créer les âmes, Dieu seul peut produire la grâce; mais il daignera se servir de votre ministère pour tirer les âmes du néant, Lui qui s'en est servi pour vous donner la grâce.

Dieu attend le "oui" des époux

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Dans l'une et l'autre de ces collaborations, Dieu attendra, pour user de sa toute-puissance créatrice, que vous disiez votre "oui". Lui qui, "maître de sa force, juge avec douceur et gouverne avec une grande clémence" Sg 12,18, il ne veut pas vous traiter comme des instruments inertes ou sans raison, à la façon du pinceau dans la main du peintre: il veut que vous posiez librement l'acte qu'il attend pour accomplir son oeuvre créatrice et sanctificatrice.

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Vous voilà donc, bien-aimés fils et filles, placés devant le Créateur comme les précurseurs choisis de ses voies, mais libres et intimement responsables. Il dépendra donc de vous que viennent au seuil de la vie "ces âmes simples qui ne savent rien" (Dante, Purg. XVI, 87), et que la tendresse de l'Amour infini désire si vivement appeler du néant pour en faire un jour ses élus dans l'éternelle félicité du ciel. Et il dépendra, hélas! également de vous que ces âmes restent à l'état d'images magnifiques dans la pensée de Dieu, images qui auraient pu devenir des rayons du Soleil qui illumine tout homme venant en ce monde, mais qui ne seront jamais que des lumières éteintes par la lâcheté et l'égoïsme des hommes.

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Ne vous êtes-vous pas, dans le sacrement, librement unis devant Dieu comme ses ministres, pour lui demander, saintement et de plein gré, suivant le précepte donné à nos premiers parents, les âmes qu'il brûle de vous confier? Devant l'autel, seule votre libre volonté avait le pouvoir de vous unir par le lien du sacrement de mariage et nul autre consentement ne pouvait se substituer au vôtre. D'autres sacrements, ceux qui sont les plus nécessaires, peuvent, à défaut du ministre, être suppléés par la puissance de la miséricorde divine qui peut aussi se passer des signes extérieurs pour porter la grâce dans les coeurs: au catéchumène qui n'a personne pour lui verser l'eau sur le front, au pécheur qui ne trouve personne pour l'absoudre, le Bon Dieu accordera, en réponse à leurs actes de désir et d'amour, la grâce qui les fait ses amis et ses fils, même sans l'acte sacramentel du baptême et de la confession.

Sublime responsabilité

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Mais dans le sacrement de mariage, il ne peut y avoir suppléance de ministres, pas plus que substitution de personnes. Ici triomphe l'incomparable splendeur du plus grand des dons, la liberté du vouloir et la terrible responsabilité données à l'homme, doué d'intelligence, d'être maître de soi et de la vie, de sa vie à lui et de celle d'autrui, de la vie qui monte vers l'éternité: il peut en arrêter le cours en d'autres en se révoltant contre Dieu. Si un aveugle instinct assure la continuité de la vie dans les espèces privées de raison, pour la race humaine, pour cette race d'Adam déchue, mais rachetée et sanctifiée par le Verbe incarné Fils de Dieu, les froids et astucieux calculs de l'égoïsme jouisseur et dénaturé peuvent s'employer à couper la fleur d'une vie corporelle aspirant à s'ouvrir et à s'épanouir. Pareil délit empêchera le bras du Tout Puissant d'appeler à l'existence le sourire des âmes innocentes qui auraient vivifié ces corps et élevé ces membres à la dignité d'instruments de l'esprit et de la grâce pour les faire participer un jour à la récompense de leurs vertus et à la joie éternelle dans la gloire des saints

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Pour vous, chers époux, conscients de l'inviolable fin du sacrement que vous avez reçu, vous préparerez un berceau aux dons de la Toute Puissance de Dieu même si parfois la divine Providence permettait que vos voeux ardents et vos prières ne fussent pas exaucés et que restât vide le berceau préparé avec tant d'amour. Vous verrez sans doute plus d'une fois la grâce inspirer à des âmes généreuses de renoncer aux joies de la famille pour devenir des mères au coeur plus large et à la plus haute fécondité surnaturelle; mais vous, dans la belle et sainte union du mariage chrétien, vous avez à votre disposition le pouvoir de communiquer la vie, non seulement dans l'ordre naturel, mais aussi dans l'ordre spirituel et surnaturel, avec la puissance redoutable d'en arrêter le cours.

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Ce pouvoir de transmettre la vie est pour vous un insigne honneur, mais il vous soumet dans son usage à la loi de Dieu, dont la sévérité ne doit pas vous surprendre à l'égard de ceux qui par une détestable faute, le détournent de sa haute et véritable fin. Qu'ils craignent, ceux-là Gn 38,10! Pour vous, chrétiens sincères et obéissants à Dieu que vous êtes, soyez sans crainte, une fois que vous avez compris l'étroite collaboration qui unit l'homme et Dieu dans la transmission de la vie. Pour votre intelligence illuminée par la foi il serait inconcevable que Dieu puisse permettre à l'homme de violer impunément les dispositions de sa Providence et de son gouvernement car ces dispositions furent hautement sanctionnées lorsque, dès le premier jour de l'apparition de l'homme et de la femme sur la terre, Dieu institua le lien du mariage; ce lien, élevé par le Christ à la dignité de grand sacrement, pour appeler à la vie d'ici-bas des âmes que Dieu destine à se sanctifier dans la lutte et dans la victoire sur le mal, pour le contempler, l'aimer et le louer dans la bienheureuse éternité.


18/3/1942 L'ANNEAU D'OR

La collaboration entre époux.

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Ils sont deux, l'homme et la femme, qui marchent d'un pas égal, qui se donnent la main, qui s'obligent par le lien d'un anneau: noeud affectueux que le paganisme lui-même appela vinculum jugale (Enéide, l. IV v, 16 et 59). Qu'est donc la femme, sinon l'aide de l'homme, celle à qui Dieu concéda le don sacré de faire naître l'homme au monde, celle dont la plus grande Soeur, "plus humble et plus haute qu'aucune créature, terme fixe de l'éternel conseil" (Dante, Paradis), devait nous donner le Rédempteur du genre humain et par son premier miracle rendre heureux le vinculum jugale des noces de Cana?

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Dieu a établi que, pour la fin essentielle et primaire du lien conjugal, qui est la génération des enfants, doivent coopérer le père et la mère par une collaboration librement entendue et voulue, dans une soumission à tout ce que pourra imposer de sacrifices un but si magnifique, pour lequel le Créateur rend pour ainsi dire les parents participants de cette puissance suprême dont il se servit pour former de la terre le premier homme, tandis qu'il se réserve à lui-même l'infusion du spiraculum vitae, du souffle de vie immortelle, se rendant ainsi dans l'oeuvre du père et de la mère souverain collaborateur, étant cause de l'action et opérant en tous ceux qui agissent (St Thomas Contra Gentes l. III c. 66-67). C'est pourquoi votre joie est la sienne, ô mères, lorsque, oubliant toutes vos peines, vous vous exclamez dans la joie, à la naissance d'un enfant Natus est homo in mundum Jn 16,21! En vous s'est accomplie cette bénédiction que Dieu déjà, dans le paradis terrestre, avait donné à nos premiers parents et qu'il répéta après le déluge au second père du genre humain, Noé: Crescite et multiplicamini et replete terram Gn 1,28 Gn 8,17

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Mais, en plus de la naissance de l'enfant à la vie physique, vous devez collaborer à son éducation à la vie spirituelle, car dans cette âme tendre les premières impressions laissent de profondes traces. Or, la fin principale du mariage est non seulement de procréer des enfants, mais aussi de les éduquer CIS 1013 Par 1, et de les faire grandir dans la crainte de Dieu et dans la foi, afin que dans la collaboration qui doit animer toute la vie conjugale vous retrouviez et goûtiez cette félicité dont la divine Providence a préparé et fécondé tant de semences, par sa grâce dans la famille chrétienne.
Il faut la volonté de collaborer.


22/4/1942 LE LIEN NUPTIAL

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Il ne vous sera pas difficile, chers nouveaux époux, d'élever votre esprit à une haute conception de la vie conjugale inaugurée par vous, si, l'âme attentive, et munis de votre livre de prières, vous vous remémorez les émouvantes cérémonies des épousailles: La liturgie sacrée y est tout entière comprise et résumée dans le lien qui à partir de ce moment, vient unir l'époux et l'épouse. Quelles douces pensées, quel ardent désir vous ont conduits au saint autel! Que d'espoirs et que de visions de bonheur ont illuminé vos pas! Mais ce lien est un lien indissoluble: "Ego conjungo vos: Je vous unis au nom de Dieu , a dit le prêtre, témoin qualifié de l'union que vous avez fondée. Et l'Eglise a pris ce lien que vous avez créé en vertu de la consécration et de la force d'un sacrement, sous sa protection et sa sauvegarde, en inscrivant vos noms dans le grand livre des mariages chrétiens, tandis qu'en conclusion du rite nuptial, elle adressait à Dieu l'invocation: Ut quod te auctore jungantur, te auxiliante serventur, afin que ceux qui s'unissent par ton autorité soient sauvés par ton aide (Rituel Romain, De ritu nuptiali).

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Le lien conjugal est un. Regardez dans le paradis terrestre, première page du paradis familial, le premier lien établi par le Créateur entre l'homme et la femme, dont le Fils de Dieu dira un jour:"Quod Deus conjunxit, homo non separet: Que l'homme ne s'avise pas de séparer ce que Dieu a uni"; car "jam non sunt duo, sed una caro, ils ne sont plus deux mais une seule chair" Mt 19,6. Dans cette union de nos premiers parents au jardin des délices, il y a tout le genre humain, toute la série future des générations, qui rempliront la terre et lutteront pour la conquérir, et, à la sueur de leur front, lui feront produire un pain trempé dans l'amertume de la première faute commise par la violation du fruit de l'Eden. Pourquoi donc Dieu a-t-il réuni dans le paradis l'homme et la femme? Ce fut, non seulement afin qu'ils aient la garde de ce jardin de félicité, mais encore, dirons-nous avec le grand Docteur Thomas d'Aquin, parce que, par le mariage, ils étaient destinés à engendrer et à éduquer des enfants, et, en outre, à mener la vie de communauté familiale. (Somme Théol. Suppl. q. 44, ar. 1).

Lien indissoluble

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Dans l'unité du lien conjugal, vous voyez imprimé le sceau de l'indissolubilité. Certes, c'est un lien auquel incline la nature, mais qui n'est pas causé nécessairement par les principes de la nature; il est plutôt le résultat du libre arbitre. Cependant, si la simple volonté des contractants peut le nouer, elle ne peut le défaire. Elle ne le peut non seulement pour les noces chrétiennes, mais en général pour tout mariage valide, conclu sur terre par le mutuel consentement des conjoints. Le "oui" jailli de vos lèvres sous l'impulsion de votre volonté, vous unit par le lien conjugal, et en même temps il lie pour toujours vos volontés. Son effet est irrévocable: le son, l'expression sensible de votre consentement passe; mais le consentement lui-même est essentiellement immuable, il ne passe pas, il est perpétuel, parce que c'est un consentement donné à la perpétuité du lien, tandis qu'un consentement échangé entre les époux seulement pour quelque temps ne suffirait pas pour constituer le mariage. L'union de vos "oui" est indivisible; aussi n'y a-t-il pas de véritable mariage sans indissolubilité, ni d'indissolubilité sans vrai mariage (St Thomas Suppl. q.41 art 1; q 49 art. 3).

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Elevez-vous donc par la pensée, chers époux, et rappelez- vous que le mariage n'est pas seulement un acte de la nature il est encore pour les âmes chrétiennes un grand sacrement, un grand signe de la grâce et d'une chose sacrée: à savoir des épousailles du Christ avec l'Eglise, l'Eglise que le Christ a fait sienne et qu'il a conquise de son sang, afin de régénérer pour une nouvelle vie spirituelle les enfants des hommes qui "croient en son nom et sont nés non par la voie du sang, ni par la volonté de la chair, ni par la volonté de l'homme, mais de Dieu" Jn 1,12-13. Le sceau et la lumière du sacrement qui, pour ainsi dire, transforment l'acte de la nature, confèrent au mariage une noblesse d'honnêteté sublime, embrassant et réunissant en soi non seulement l'indissolubilité, mais encore tout ce qui concerne ce qui est signifié par le sacrement (St Thomas Suppl. q.42 art 2 ad 4 et 7).

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Mais si la volonté des époux ne peut dissoudre le lien matrimonial, dès l'instant qu'ils l'ont contracté, une autorité supérieure à celle des conjoints, établie par le Christ pour la vie religieuse des hommes, le pourra-t-elle? Le lien du mariage chrétien est tellement fort que, lorsqu'il a atteint sa pleine stabilité par l'usage des droits conjugaux, aucun pouvoir au monde, pas même le Nôtre, c'est- à-dire celui du Vicaire du Christ, ne peut le rompre. Il est vrai que Nous pouvons reconnaître et déclarer qu'un mariage, contracté comme valide, était en réalité nul, en raison de quelque empêchement dirimant ou par un vice essentiel du consentement, ou par défaut de forme substantielle. Nous pouvons aussi, dans des cas déterminés, dissoudre, pour de graves motifs, les mariages privés du caractère sacramentel. Nous pouvons enfin, s'il existe une cause juste et proportionnée, annuler le lien des époux chrétiens, le "oui" prononcé par eux devant l'autel, lorsqu'il est avéré qu'il n'a pas été suivi de l'accomplissement de l'acte conjugal. Mais une fois le mariage consommé, le lien conjugal reste soustrait à toute ingérence humaine. Le Christ n'a-t-il pas ramené la communauté matrimoniale à la dignité fondamentale, que le Créateur lui avait donnée, à l'aube paradisiaque du genre humain, à la dignité inviolable du mariage un et indissoluble?

Le Christ, restaurateur du mariage

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Jésus-Christ, Rédempteur de l'humanité déchue, n'est pas venu supprimer, mais accomplir et restaurer la loi divine, et réaliser comme législateur supérieur à Moïse, plus sage que Salomon, plus grand que tous les prophètes, tout ce qui avait été prédit sur lui-même à savoir qu'il serait un autre Moïse, suscité parmi le peuple d'Israël, que le Seigneur mettrait sa parole sur ses lèvres, que quiconque ne l'écouterait pas serait banni du peuple de Dieu Dt 18,15-22 Ac 3,22-23. C'est pourquoi le Christ, par sa parole qui ne passe pas, éleva l'homme dans le mariage et réhabilita la femme que les siècles anciens avaient ravalée au rang de servante, et que le plus austère censeur de Rome avait comparée à un "être sans frein et à un animal indompté" (T.Live Ab Urbe condita l. 34, c. 2). Le Rédempteur a relevé en lui-même non seulement l'homme, mais encore la femme, en prenant d'une femme la nature humaine, en la faisant sa mère, bénie entre toutes les femmes, glorieux miroir immaculé de vertus et de grâce pour toute famille chrétienne à travers les siècles, et en la couronnant dans le ciel Reine des anges et des saints.

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Jésus et Marie, par leur présence sanctifièrent les noces de Cana. Là, le divin Fils de la Vierge accomplit son premier miracle, comme pour annoncer déjà qu'il inaugurait sa mission dans le monde et le règne de Dieu, par la sanctification de la famille et de l'union conjugale, source de la vie. Là, commença l'anoblissement du mariage, lequel devait entrer dans le monde surnaturel des signes visibles producteurs de la grâce sanctifiante et prendre rang de symbole de l'union du Christ avec l'Eglise Ep 5,32: union indissoluble et inséparable, maintenue par l'amour absolu et sans fin qui déborde du Coeur du Christ. Comment l'amour conjugal pourrait- il être et se dire le symbole d'une telle union, s'il était délibérément limité, conditionné, sujet à dissolution s'il n'était qu'une flamme d'amour temporaire? Non: élevé à la haute et sainte dignité de sacrement, marqué du sceau de son étroite et si intime union avec l'amour du Rédempteur et avec l'oeuvre de la Rédemption il ne peut être et s'affirmer qu'indissoluble et perpétuel.

Indissolubilité, loi d'amour

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En face de cette loi d'indissolubilité, de tout temps les passions humaines, refrénées et retenues par elle dans la libre satisfaction de leurs appétits désordonnés, ont cherché de toutes les façons à en secouer le joug, ne voulant voir en elle qu'une dure tyrannie, qui charge arbitrairement les consciences d'un poids insupportable et les soumet à une servitude contraire aux droits sacrés de la personne humaine. C'est vrai, un lien peut parfois constituer un fardeau, une servitude, comme les chaînes qui étreignent le prisonnier. Mais ce peut être aussi un puissant secours et une sûre garantie, comme la corde qui lie l'alpiniste à ses compagnons d'ascension, ou comme les ligaments qui unissent les parties du corps humain et le rendent prompt et libre dans ses mouvements. Tel est bien le cas du lien indissoluble du mariage.

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Cette loi de l'indissolubilité apparaîtra et sera comprise comme une manifestation de vigilant amour maternel, spécialement si elle est considérée à la lumière surnaturelle dans laquelle le Christ l'a placée. Au milieu des difficultés, des heurts, des convoitises que la vie sèmera peut-être sous vos pas, vos deux âmes si inséparablement jointes ne se trouveront pas seules ni désarmées: la grâce toute-puissante de Dieu, fruit propre du sacrement, sera constamment avec elles, pour soutenir à chaque pas leur faiblesse, pour adoucir tous les sacrifices, pour les réconforter et les consoler dans les longues épreuves, même les plus dures. Si, pour obéir à la loi divine, il faut repousser les flatteries des joies terrestres entrevues à l'heure de la tentation, renoncer à se "refaire une vie", la grâce sera encore là pour rappeler dans toute leur force les engagements de la foi: savoir que la seule véritable vie, qui jamais ne doit être risquée, est celle du ciel; celle précisément que ces renoncements, si pénibles qu'ils puissent être, Garantissent; renoncements qui sont, comme tous les événements de la vie présente, quelque chose de provisoire, destiné simplement à préparer l'état définitif de la vie future, laquelle sera d'autant plus heureuse et radieuse qu'auront été plus courageusement et généreusement acceptées les inévitables afflictions du chemin d'ici-bas.


29/4/1942 L'INDISSOLUBILITE EXIGEE PAR LA NATURE

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Vous brillez à nos yeux non seulement de la dignité dont vous a marqués le chrême mystique, commun à tous les fidèles, et qui a fait de vous une nation sainte et un sacerdoce royal, mais encore de celle de ministres du sacrement, à laquelle vous a élevés votre consentement mutuel, librement échangé dans l'acte sacré du mariage: de ce mariage qui représente l'union très parfaite du Christ et de l'Eglise, et ne peut par suite qu'être indissoluble et perpétuel.

Les harmonies naturelles

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Mais que dit la nature au sujet de cette perpétuité? Se peut-il que la grâce dont l'action ne change pas la nature, mais plutôt la perfectionne toujours et en tout, rencontre en elle une opposition véritable? Non: l'art de Dieu est suave et admirable: il ne lui arrive jamais de ne pas s'harmoniser avec la nature, dont il est l'Auteur. Cette perpétuité et cette indissolubilité que requièrent la volonté du Christ et la signification mystique du mariage chrétien, sont voulues aussi par la nature. Ce sont ses aspirations que réalise la grâce en lui donnant la force d'être ce dont le meilleur de son esprit comme de son coeur lui inspire le désir.

Les aspirations du coeur

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Interrogez votre coeur, chers époux. Il est insondable pour les autres, mais non pour vous. Si vous vous remémorez le moment où, à votre amour, vous sentîtes pleinement répondre un autre amour, ne vous semble-t-il pas qu'à partir de cet instant jusqu'au jour où vous prononçâtes ensemble le "oui" devant l'autel, vous avanciez d'heure en heure, à pas comptés, le coeur rempli d'un espoir anxieux et troublé par l'attente? A présent, cette espérance n'est plus une "fleur en bouton", mais une rose fleurie; et vous attendez d'autres joies. Votre rêve se serait-il évanoui? Non, il est devenu réalité. Qui l'a changé en la réalité de l'union devant l'autel? L'amour, qui n'a pas disparu, mais est resté, s'est fait plus fort, plus solide, et dans sa fermeté vous a fait pousser ce cri. Cet amour doit demeurer inchangé, intact, inviolé pour toujours! Si l'affection conjugale connaît des aubes et des aurores, elle ne doit pas connaître les couchants et les saisons, les jours nébuleux et tristes, car l'amour veut rester toujours jeune, inébranlable dans le souffle des vents. Vous marquez votre amour nuptial sans vous en apercevoir, pour ainsi dire, avec une sainte jalousie, de ce sceau caractéristique, que l'apôtre Paul assignait à la charité, lorsqu'il l'exaltait en ces termes: "Caritas nunquam excidit: La charité ne passe jamais" 1Co 13,8. Le pur et véritable amour conjugal est un ruisseau limpide qui, sous l'impétueuse poussée de la nature, jaillit naturellement de la roche infrangible de la fidélité, court tranquille parmi les fleurs et les ronces de la vie, jusqu'à ce qu'il se perde au fond de la tombe. L'indissolubilité du mariage constitue donc l'apaisement d'une impulsion du coeur pur et intègre, de l'anima naturaliter christiana (de l'âme naturellement chrétienne), et elle ne disparaît qu'avec la mort. Dans la vie future, il n'y aura pas d'épousailles, mais les hommes vivront au Ciel comme les anges de Dieu: in resurretione neque nubent, neque nubentur, sed erunt sicut angeli Dei in caelo Mt 22,30.

586Index Table

Si en sa nature propre, comme tel, l'amour conjugal finit en même temps que cesse d'exister le but auquel il avait été destiné sur terre, il n'en est pas moins vrai que, dans la mesure où il a agi dans les âmes des conjoints et les a fait s'étreindre l'une l'autre dans ce plus grand lien qui unit les coeurs avec Dieu et entre eux, cet amour demeure dans l'autre vie, comme demeurent les âmes elles-mêmes, dans lesquelles il était demeuré ici-bas.

L'indissolubilité exigée par la dignité des conjoints

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Mais l'indissolubilité du mariage est voulue par la nature, pour une autre raison encore: elle a besoin de cette garantie pour protéger la dignité de la personne humaine. La vie de communauté conjugale est une institution divine, dont les racines plongent dans la nature humaine; elle consacre l'union de deux êtres formés à l'image et à la ressemblance de Dieu, qui les convie à poursuivre son oeuvre dans la conservation et la propagation du genre humain. Jusque dans ses plus intimes expressions, cette vie commune apparaît comme extrêmement délicate: elle rend heureux, ennoblit, sanctifie les âmes quand elle s'élève au dessus des choses sensibles, grâce à l'aile d'une donation spirituelle simultanée, désintéressée, de chacun des deux conjoints, avec la volonté consciente et bien enracinée chez tous les deux d'appartenir totalement l'un à l'autre, de rester fidèles l'un à l'autre dans tous les événements et incidents de la vie, dans les bons et dans les mauvais jours, dans la santé et dans la maladie, dans les jeunes années et dans la vieillesse, sans limitations ni conditions, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de les appeler à l'éternité. Cette conscience, cette volonté ferme rehaussent la dignité humaine, le mariage, la nature elle-même, qui est alors respectée ainsi que ses lois. L'Eglise se réjouit de voir dans cette vie conjugale unie resplendir l'aurore de la première organisation de la famille et le midi de sa divine restauration dans le Christ. S'il en est autrement, la vie commune court le risque de glisser dans la fange des désirs égoïstes, qui ne recherchent rien d'autre que leur propre satisfaction, sans songer à la dignité personnelle ni à l'honneur du conjoint.

588Index Table

Jetez un regard sur la société moderne, dans les pays où le divorce est en vigueur et demandez-vous: le monde a-t-il la claire conscience et la vision des innombrables cas où la dignité de la femme a été outragée et offensée, foulée aux pieds et avilie, ensevelie pour ainsi dire dans l'avilissement et l'abandon? Que de larmes secrètes ont baigné le seuil de certaines portes, de certaines chambres! Que de gémissements, que de supplications, que de voeux et d'accents désespérés ont été proférés dans certains rendez- vous, dans certains chemins et sentiers, en certains coins et passages déserts!

589Index Table

Non; la dignité personnelle du mari, comme de la femme, mais surtout de la femme, n'a pas de meilleure défense ni de meilleure protection que l'indissolubilité du mariage. Ils sont dans une funeste erreur ceux qui croient que l'on puisse maintenir, protéger et élever la culture féminine et la noble dignité de la femme, sans en prendre pour fondement le mariage un et indissoluble.

590Index Table

Si, accomplissant la mission qu'elle a reçue de son divin Fondateur, l'Eglise, dans un gigantesque et intrépide déploiement de sainte et indomptable énergie, a toujours affirmé et proclamé dans le monde l'indissolubilité du mariage, louez-la, glorifiez-la d'avoir ainsi hautement contribué à protéger le droit de l'esprit en face des impulsions des sens, dans la vie matrimoniale, et sauvegardé, par la dignité du mariage, celle de la femme non moins que de la personne humaine.

Effets néfastes du divorce

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Quand la volonté n'est pas fermement résolue de respecter le lien conjugal, perpétuel et inviolable, on voit bientôt vaciller et disparaître dans l'âme du père, de la mère et des enfants cette conscience d'un avenir tranquille et sûr, ce sentiment réconfortant de la confiance réciproque absolue et ce noeud à toute épreuve d'étroite et immuable union intérieure et extérieure, fondements solides et essentiel du bonheur domestique. Pourquoi, demanderez-vous, étendons-Nous de pareilles conséquences jusqu'aux enfants? Parce qu'ils reçoivent des parents trois biens très grands: l'être, la nourriture et l'éducation (S Thomas Suppl. q 41 art. 1) et que, pour leur développement régulier, ils ont besoin d'une atmosphère de joie Or, une sereine jeunesse, une formation et instruction équilibrées ne peuvent se concevoir sans la fidélité absolue des parents. Les enfants ne consolident-ils pas le noeud de l'amour conjugal? La rupture de ce noeud devient une cruauté à leur égard et une méconnaissance de leur sang; c'est l'avilissement de leur nom, leur honte, la division de leur coeur, la séparation d'avec les frères et du toit domestique, la privation de leur jeunesse, l'empoisonnement du bonheur et ce qui est plus grave pour leur esprit le scandale moral. Que de blessures dans les âmes de millions de jeunes gens? En beaucoup de cas que de tristes et lamentables ruines! Quels implacables remords engendré dans les consciences! Les hommes spirituellement sains, moralement purs, joyeux, contents, au noble caractère et aux moeurs intègres, dans lesquels l'Eglise et la société civile mettent leurs espérances, ne viennent pas, pour la plupart, de foyers domestiques troublés par la discorde et par l'inconstance de l'amour, mais de familles où règnent, profondes, la crainte de Dieu et la fidélité conjugale inviolée.

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Quiconque recherche aujourd'hui les causes de la décadence morale et du poison qui corrompt une grande partie de la famille humaine ne tardera pas à en voir une des sources les plus malfaisantes et les plus coupables dans la législation et dans la pratique du divorce. Les institutions et les lois divines exercent toujours une bienfaisante et puissante action; mais lorsque la légèreté ou la malice humaine s'en mêlent et y apportent le trouble et le désordre, alors au fruit salutaire qui disparaît succède un incalculable amas de maux, comme si la nature elle-même indignée se révoltait contre les agissements de l'homme. Qui peut jamais nier ou douter que, parmi ces institutions et lois divines, l'indissolubilité du mariage ne soit un très ferme soutien pour la famille, pour la grandeur de la nation, pour la défense de la patrie, laquelle trouvera toujours en ces vaillants jeunes gens le bouclier et le bras qui assureront sa prospérité?

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Quant à vous, jeunes époux, remerciez le Seigneur pour la famille sans tache, dans laquelle, entourés de l'amour de parents craignant Dieu, vous avez eu le bonheur de grandir jusqu'à la pleine maturité chrétienne et catholique. Estimez l'honneur et la gloire qui vous reviennent, à une époque si portée à une excessive liberté à l'égard des lois de Dieu, de développer, de réaliser, d'affirmer aux yeux de tous dans toute votre existence conjugale la haute conception du mariage, tel qu'il a été institué par le Christ. Elevez chaque jour vos coeurs vers Dieu en une commune prière, afin qu'après vous avoir, dans sa bonté, accordé de commencer cette vie familiale, il daigne aussi vous permettre, par l'efficacité de sa puissante grâce, de la mener jusqu'à son heureux accomplissement.


1/8/1948 - MOTU PROPRIO DECRETUM NE TEMERE

M. P. CONCERNANT LA FORME CANONIQUE DU MARIAGE

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Le décret Tametsi du Concile de Trente avait déclaré invalide tout mariage chrétien contracté sans la forme solennelle ainsi définie: assistance du curé propre ou d'un prêtre délégué par ce curé ou par l'Ordinaire du lieu, et de deux témoins au minimum. Cette disposition fut appliquée très différemment d'après les régions, aussi Pie X promulgua le 5 août 1907 un nouveau décret Ne Temere qui posait en principe que tout baptisé dans l'Eglise catholique et tout converti de l'hérésie ou du schisme sont tenus d'observer, à peine de nullité, la forme solennelle du mariage, que ces mêmes fidèles sont également astreints à cette loi lorsqu'ils se marient avec des non-catholiques, baptisés ou non, même après dispense d'empêchement de religion mixte ou de disparité de culte, exception pouvant être faite pour certains pays, par décision du Saint-Siège.
Le Code de 1918 devait reprendre, à part quelques expressions de détail, le texte de Pie X. Toute exception territoriale était supprimée, toutefois une nouvelle exception à caractère personnel était introduite dans le paragraphe 2 du Code art. 1099: ne sont pas tenus d'observer la forme Catholique du mariage, ceux qui voulant s'unir avec une partie non-catholique sont, bien que baptisés dans l'Eglise catholique, nés de parents non-catholiques et ont été élevés dès leur enfance dans l'hérésie ou le schisme, dans l'infidélité ou sans religion.
Le Motu proprio du 1er août 1948 déclare par contre que tout baptisé dans l'Eglise catholique, quoi qu'il en soit de la religion des parents et de son éducation religieuse, est soumis à la loi qui veut pour la validité du mariage l'observation de la forme définie par le Code.
Le Pape décrète que tous les baptisés dans l'Eglise catholique sont tenus d'observer la forme canonique du mariage.

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Le décret Ne Temere promulgué par l'ordre de Notre prédécesseur Pie X, déclarait dans son article 11 que tous ceux qui avaient été baptisés dans l'Eglise catholique, même s'ils avaient après coup abandonné l'Eglise, étaient tenus d'observer la forme du mariage telle que le Concile de Trente l'avait définie.
Cependant afin que ne deviennent pas invalides les mariages de ceux qui nés de parents non catholiques, mais baptisés dans l'Eglise catholique furent élevés depuis leur enfance, soit dans l'hérésie, soit dans le schisme, soit dans l'incroyance, soit en dehors de toute religion, le Code de Droit canonique décida que ces baptisés n'étaient pas tenus d'observer la forme canonique du mariage.
Or l'expérience de trente années (Ces trente années comportent l'espace de temps qui s'est écoulé depuis la promulgation du nouveau Droit canon en 1918 jusqu'à 1948, date du présent décret) a montré à suffisance que cette exemption - permettant de ne pas observer la forme canonique du mariage - concédée aux baptisés dans l'Eglise catholique, ne fut pas favorable au bien des âmes, tout au contraire, pour la solution des cas elle a souvent multiplié les difficultés, c'est pourquoi, il Nous a paru opportun de supprimer l'exemption citée.

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C'est pourquoi après avoir consulté les membres de la Suprême Congrégation du S. Office de Notre propre mouvement et usant de la plénitude de Notre pouvoir apostolique, nous déclarons et décidons que tous les baptisés dans l'Eglise catholique sont tenus d'observer la forme canonique du mariage. Nous abrogeons le paragraphe 2 de CIS 1099 et ordonnons que les mots: "de même ceux qui sont nés de parents non catholiques, bien qu'ils aient été baptisés dans l'Eglise catholique et qui depuis leur enfance ont été élevés soit dans l'hérésie, soit dans le schisme, soit dans l'incroyance, soit en dehors de toute religion, chaque fois qu'ils ont contracté mariage avec une personne non catholique ", soient biffés de l'article 1099.
Profitant de cette occasion, nous avertissons les missionnaires et les autres prêtres, afin qu'ils observent saintement ce qui est prescrit par les articles CIS 750-751 (*).

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(*) D'après le CIS 750 un enfant d'infidèles peut être baptisé licitement, même contre le gré des parents, lorsqu'en raison de son état de santé actuel on peut prudemment prévoir qu'il mourra avant d'avoir atteint l'âge de raison. En dehors du péril de mort, le baptême de ces enfants n'est licite que si on peut pourvoir à leur éducation catholique et si le prêtre a obtenu le consentement des parents ou du tuteur, au moins de l'un d'eux, sauf si l'enfant n'a plus de parents ou de tuteur, ou si ces derniers ont perdu leurs droits sur l'enfant ou ne peuvent les exercer.
Le CIS 751 déclare que les règles énoncées dans le CIS 750 s'appliquent en général pour le baptême des enfants de deux hérétiques ou schismatiques ou de deux catholiques tombés dans l'apostasie, l'hérésie ou le schisme.
Le rappel de ces mesures de prudence se comprend étant donnée leur connexion avec le point précis réglé par le Motu proprio actuel et leur observation permettra d'éviter des cas inutiles de mariages invalides.

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Nous ordonnons que ces Lettres apostoliques écrites sous forme de Motu proprio soient consignées dans les Acta Apostolicae Sedis et que ce qu'elles prescrivent entre en vigueur à partir du 1er janvier 1949 (1)

(1) Etant donnée l'importance de cette modification de la loi canonique, le délai de vacation de la nouvelle loi dépasse les trois mois habituels; elle n'entre en vigueur que le 1er janvier 1949 à 0 heure. Cette loi ne peut avoir aucun effet rétroactif, les mariages contractés jusqu'au 31 décembre 1948 sont donc régis par le paragraphe 2 du CIS 1099 puisqu'il garde jusqu'à cette date sa validité de loi. (D'après le R.P.A. Delchard S.J. Motu proprio " Decretum Ne Temere " du 1er août 1948 dans la N R T, décembre 1948, p. 1080).



2002 Magistère Mariage 562