1983 Documents postconciliaires 5174

MOYENS ET RESPONSABILITES

LA FORMATION AU PRESBYTERAT requiert des moyens institutionnels (Par. 21), placés sous la responsabilité de tous ceux qui ont en charge la préparation des candidats (Par. 22). Les orientations qui suivent, s'inspirant des directives de l'Eglise, s'imposent à tous les instituts formant des prêtres diocésains.
En outre, chaque séminaire ou institut doit avoir sa propre "charte", approuvée par l'évêque, qui précise les lignes directrices de la "Ratio", en fonction des coutumes reconnues et des contextes locaux PDV 61.

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21- LES MOYENS

La formation se réalise au cours d'étapes qui initient progressivement aux responsabilités du ministère et préparent à l'ordination presbytérale (Par. 211). Elle est principalement vécue dans la communauté de formation (Par. 212), grâce à quoi le discernement peut s'effectuer de manière appropriée (Par. 213).

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211- Les étapes de la formation

La formation directe au ministère presbytéral comporte deux grandes étapes: le premier cycle et le second cycle. Elle est précédée par une période de préparation.

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211.1- Période de préparation et propédeutique

* L'entrée en formation est précédée par un temps plus ou moins long de réflexion où les jeunes seront préparés dans la perspective du séminaire. Cette période préparatoire relève normalement des services diocésains des vocations ("groupes de vocations" - PDV 64, "groupes de recherche" ou "maisons" de jeunes en préparation). De plus, elle peut aussi comporter une "année propédeutique" PDV 62 à laquelle conduit le service des vocations et qui prépare les candidats à entrer au séminaire.

* Si une année propédeutique existe, au plan diocésain ou interdiocésain, ce qui est souhaitable, les formateurs considèrent que les jeunes qui y entrent, préparés par le service des vocations, sont des candidats ayant exprimé le désir de devenir prêtres. Ils accomplissent cette année dans le but de fonder leur vie spirituelle sur l'attachement vivant et personnel au Christ. Ainsi engagés, ils ne peuvent que recevoir avec plus de vérité le discernement qui les confirmerait ou non dans leur vocation.

* Parmi les objectifs d'une propédeutique, on notera les suivants:
- Mettre l'accent prioritaire de la formation sur la dimension spirituelle, dont il s'agit de poser les fondements. Et quel fondement peut-il être posé sinon Jésus-Christ? Les formateurs responsables de ce temps de propédeutique organiseront la vie et les activités de telle sorte que les candidats entrent progressivement dans un attachement fort à la personne de Jésus-Christ. Ainsi sera purifiée l'expérience spirituelle parfois trop affective et subjective qui a été dans bien des cas au principe de leur vocation. Pour cela, il est nécessaire de s'appuyer sur la connaissance intime et la méditation de l'Ecriture, sur la prière liturgique de l'Eglise et sur l'approfondissement des mystères de la foi tels que Dieu nous les a faits connaître dans la Révélation confiée en dépôt à l'Eglise.
- Compléter une formation humaine qui - pour un nombre important de candidats - n'a pas été assez structurante, en raison par exemple d'un déficit d'affection ou d'autorité dans leur éducation, ou encore à cause d'un affrontement insuffisant aux exigences concrètes de la vie.
- Etablir des contacts réguliers avec l'Eglise diocésaine, pour aider à découvrir la vie concrète de l'Eglise locale, cependant que sera assurée une initiation à la vie de l'Eglise universelle, en son histoire et en son actualité.
- Opérer un certain recul par rapport à la vie habituelle, pour procurer une plus grande liberté vis-à-vis du milieu ambiant, en vue d'une décision personnelle et réfléchie concernant l'entrée au séminaire proprement dit. Ainsi pourra s'effectuer, de la part des formateurs également, un premier jugement d'aptitude et une décision préalable en vue d'accepter un candidat au premier cycle du séminaire.

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211.2 - Premier cycle

* Alors que la maturation du discernement constitue l'un des objectifs majeurs de ce premier temps de formation, on aidera les séminaristes à s'ouvrir à l'intelligence de leur vocation par rapport aux questions de la raison humaine.
Déjà orienté vers le ministère, le premier cycle est en outre marqué par:
- la réflexion philosophique (qui spécifie plus particulièrement cette étape);
- une initiation théologique à la Révélation divine (rapport Ecriture-Tradition), au mystère du Christ et aux grandes attitudes de la vie chrétienne;
- la découverte plus précise, notamment par des activités apostoliques, de la vie de l'Eglise et des responsabilités ou ministères qui s'y exercent, particulièrement le ministère du prêtre.

* Cette étape est constituée normalement par deux années dans le centre de formation. Elle peut aussi prendre la forme d'une réflexion et d'un travail réguliers en "groupes de formation", institués pour certains candidats (GFU - GFO).

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211.3 - Second cycle

* L'institut de formation accueille en second cycle des candidats qui ont pris une orientation ferme vers le ministère presbytéral, vérifiée et approuvée par les formateurs au terme de la première étape.

* L'un des objectifs essentiels du second cycle de formation est de forger, dans la continuité du travail accompli au premier cycle, une personnalité chrétienne, attachée à Jésus-Christ et à son Eglise, disposée à annoncer l'Evangile du salut en toute liberté, avec intelligence et dans l'amour des hommes de son temps.

* Le second cycle est plus immédiatement orienté vers l'acquisition de la compétence nécessaire aux ministères diaconal et presbytéral. Il comporte:
- une formation biblique et théologique approfondie et systématique;
- un approfondissement spirituel marqué par la perspective rapprochée du ministère;
- une initiation progressive et réfléchie aux missions et aux tâches pastorales.

* Le second cycle dure normalement quatre ans. La formation donnée durant la dernière période du second cycle (un ou deux ans) vise à donner, d'une manière plus marquée par l'étude et l'insertion pastorale, la capacité de faire un juste discernement évangélique à partir des situations. Elle est ainsi orientée vers l'exercice du ministère et comporte une présence plus adaptée sur le terrain. La dernière année du second cycle est spécifiée par l'exercice du ministère diaconal.

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211.4 - Les stages

* Dans le cas où un stage paraît utile, il est généralement situé en premier cycle. Il prend place normalement au terme des deux premières années. Il concerne ceux qui ont besoin d'approfondir leur expérience humaine et chrétienne dans le monde ou qui manquent d'une maturité suffisante, ou bien encore ceux qui le demandent pour des raisons personnelles, ainsi que ceux pour lesquels les formateurs l'estiment nécessaire.
Sa durée et son contenu sont décidés en fonction de chaque candidat et en dialogue avec lui et son diocèse. C'est habituellement un temps d'étude ou de travail professionnel. Il intègre le "volontariat civil", pour ceux qui l'auront choisi. Il s'effectue sous la responsabilité des formateurs du premier cycle.

* Exceptionnellement, un stage peut s'avérer opportun au cours du second cycle, à l'initiative du candidat et/ou de ses formateurs. Il peut dans ce cas s'effectuer dans une équipe presbytérale, sous la responsabilité des formateurs du second cycle.

* Des rencontres régulières de stagiaires sont organisées. Elles permettent de relire ce qu'ils découvrent et d'approfondir leur vie spirituelle. Chaque stagiaire garde une relation régulière avec son directeur spirituel au séminaire.

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211.5 - Admission. Institutions. Ordinations

* L'Admission parmi les candidats au sacrement de l'Ordre peut être célébrée à la fin de l'étape du premier cycle ou, plus habituellement, au tout début du second cycle.

* Les Institutions aux ministères (service de la Parole - lectorat -, service de la Prière Communautaire et de l'Eucharistie - acolytat -) prennent place durant les deux premières années du second cycle.

* Les Ordinations au diaconat et au presbytérat sont célébrées dans la phase terminale de la formation.

* Admissions, Institutions et Ordinations sont des moments importants de la vie de la communauté de formation dont elles rappellent à tous la finalité et dont elles jalonnent le déroulement.

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211.6 - Les vocations "d'adultes"

* Il s'agit ici d'hommes ayant entendu l'appel au ministère après une durée notable de vie laïque et d'engagement professionnel. Parfois, restant sauve la responsabilité de l'évêque et du supérieur, il peut être opportun qu'ils ne suivent pas intégralement l'itinéraire habituel des séminaristes. "On doit plutôt, après un soigneux discernement de l'authenticité de ces vocations, présenter quelque forme spécifique d'accompagnement et de formation, de manière à assurer, moyennant les adaptations voulues, l'indispensable formation spirituelle et intellectuelle" PDV 64.

* Il est indispensable d'aider ces hommes souvent animés d'une grande générosité à se désapproprier de leur projet personnel pour que, se laissant configurer au Christ, ils entrent progressivement dans une véritable attitude de pasteur.

* On prévoira des relations avec les autres candidats ainsi que des périodes de présence dans l'institution de formation, de manière à préparer leur pleine insertion dans le presbyterium et leur communion cordiale avec lui.

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212- La communauté de formation

212.1 - Sa composition et son sens

* On entend ici par communauté de formation: le séminaire proprement dit où tous les candidats sont regroupés sous le même toit avec leurs formateurs, ou bien - dans certains cas - l'ensemble institutionnel de plusieurs communautés constituant une unité de formation.

* Avant toute préoccupation d'ordre fonctionnel, on n'oubliera jamais qu'une telle communauté, comme on l'a dit plus haut, est "établie par l'évêque pour offrir à celui qui est appelé par le Seigneur à servir comme les apôtres, la possibilité de l'expérience éducative que le Seigneur a réservée aux Douze" PDV 60.

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212.2 - Objectifs et fonctions de la vie en communauté

* La vie communautaire et fraternelle est nécessaire pour que l'ensemble de la formation trouve sa cohérence. Comme l'ont proposé les Pères du Synode sur "la formation des prêtres dans les circonstances actuelles", l'institution de formation doit tendre à devenir une communauté dont les membres sont liés par une amitié et une charité profondes, pour constituer dans la joie une vraie famille" PDV 60. En conséquence, l'institution de formation, quelle qu'en soit la forme - communauté nombreuse ou ensemble institutionnel de groupes plus petits - doit toujours permettre la vie communautaire aussi bien entre les candidats qu'avec l'équipe animatrice ou certains de ses membres.

* Elle procure d'abord enrichissement mutuel, soutien et vérification, non seulement entre les candidats mais aussi entre eux et leurs formateurs. Elle permet aux séminaristes de se situer dans d'éventuels conflits, et de les assumer dans le respect du bien commun. Elle est un lieu de partage des expériences multiples.
Elle appelle ensuite une prise de responsabilité pour l'animation des différents secteurs de la vie commune (jusqu'à une "participation" - chacun à son niveau - aux décisions concernant la vie de l'institution). Elle suppose par conséquent que chacun assume librement les exigences de la vie en commun.
Elle permet enfin d'acquérir le sens du presbyterium par la réflexion, la prière et le travail en commun.

* Sans compromettre l'unité de la communauté, des groupes plus restreints ("équipes") - surtout dans les communautés nombreuses - peuvent permettre la révision de vie, le partage habituel de la vie et de la foi, et l'apprentissage du travail en commun.

* La vie communautaire est structurée de manière régulière par la prière liturgique du matin et du soir et, en première place, par l'Eucharistie quotidienne.

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213 - Le discernement en vue de l'ordination presbytérale

213.1 - Ses éléments

* Le discernement spirituel est un élément essentiel de la formation accomplie en communauté. En effet, la vocation au ministère presbytéral implique à la fois l'intention vérifiée d'y consacrer sa vie et, aussi, l'appel de l'Eglise s'adressant à ceux qui sont jugés capables d'accomplir cette mission. Par ailleurs, l'accès au ministère de prêtre n'exige pas seulement une formation spécialisée pour acquérir ou développer les aptitudes et les compétences nécessaires, mais aussi une démarche attentive de discernement de la vocation. Pour devenir prêtre, il faut donc en avoir les aptitudes, le vouloir en connaissance de cause avec une intention droite et y être appelé par l'Eglise. Ces différents éléments entrent en jeu, chacun à sa place, dans le discernement spirituel de la vocation.

* Celui-ci est donc un acte complexe. Il n'est possible que dans la durée. Il suppose la mise en oeuvre par les formateurs et par le candidat lui-même des moyens que la tradition spirituelle de l'Eglise nous donne pour trouver la volonté de Dieu et y correspondre.

* Que la vocation au ministère presbytéral ait pour origine un appel entendu de la part de l'Eglise, ou bien qu'elle soit la conséquence d'une démarche plus individuelle, elle doit, pendant la formation, faire l'objet d'un discernement spirituel du candidat lui-même, et s'offrir au discernement de l'Eglise qui accueille le projet du candidat pour le faire mûrir et le vérifier. Dans les deux cas, il s'agit de rejoindre le mouvement de l'Esprit Saint qui fait vivre l'Eglise et anime la vie du candidat en le préparant à répondre à sa vocation, pour y discerner une orientation authentique vers le ministère presbytéral.

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213.2 - Ses conditions

* Pour que le candidat lui-même puisse faire, en toute liberté spirituelle, son propre discernement, c'est-à-dire évaluer ses aptitudes, éprouver ses motivations et vérifier dans son désir l'appel de Dieu, il est nécessaire qu'il dispose de conditions institutionnelles qui le lui permettent, en particulier un dialogue vrai et régulier sur sa propre évolution avec l'équipe animatrice, et - condition fondamentale - une direction spirituelle suivie.
Cette dernière, tout en visant la formation de "l'homme intérieur", doit permettre à celui qui se prépare au ministère presbytéral de vérifier l'authenticité de l'appel entendu, notamment au célibat pour le Royaume, ainsi que de la réponse qui lui est donnée, et de se présenter à l'ordination dans la liberté, la lucidité et avec disponibilité. Cela suppose un rythme régulier et suffisamment fréquent des rencontres entre le candidat et son père spirituel.
* Le discernement de l'Eglise requiert que les formateurs aient une connaissance continue, réelle et sérieuse du candidat, permettant d'entrevoir en lui un certain "devenir". Il faut aussi qu'ils aient une connaissance concrète et pratique suffisante des besoins et des appels de l'Eglise, et du ou des diocèses concernés, par rapport au ministère presbytéral, notamment dans les conditions en partie nouvelles de son exercice.
L'équipe animatrice, au moment des appels, prend en compte les avis et appréciations des divers membres de l'Eglise qui sont partie prenante dans la formation (délégués diocésains ou équipes diocésaines déléguées, équipes pastorales et équipes d'accompagnement). Elle consulte éventuellement les autres candidats.

* La charge du ministère, on l'a dit, implique des aptitudes humaines, des qualités évangéliques, des aptitudes ecclésiales, des compétences pour exercer la responsabilité presbytérale. Afin de permettre un discernement judicieux, tous ces éléments sont sans cesse à préciser et à apprécier, tant par les candidats eux-mêmes avec leur père spirituel que par les formateurs, en fonction de la mission et des tâches des prêtres dans l'Eglise d'aujourd'hui au coeur d'un monde en mutation.

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22- LES RESPONSABILITES

La responsabilité première concernant le bon déroulement de la formation et l'appel au ministère presbytéral diocésain revient, de soi, à l'évêque (Par. 221). Quant à la responsabilité directe de l'institution de formation, elle est assurée par l'équipe animatrice et son supérieur (Par. 222), qui veillent, en outre, à ce que s'établisse une étroite collaboration entre le séminaire et le (les) diocèse(s) (Par. 223). Au niveau national, tout ce qui concerne la formation au ministère presbytéral et sa cohérence relève de la Conférence épiscopale (Par. 224).

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221 - Responsabilités relevant de l'évêque et du diocèse

221.1 - Les évêques

* C'est l'évêque qui appelle, qui ordonne, qui envoie en mission. Il a donc une responsabilité personnelle inaliénable concernant les séminaristes. En retour, l'institut de formation n'accueille que des candidats présentés au titre d'un diocèse, par l'évêque de ce diocèse. Aucun séminaire ne peut être établi dans un diocèse sans la volonté ou l'accord de l'évêque du lieu.
"La présence de l'évêque a une valeur particulière, non seulement parce qu'elle aide la communauté du séminaire à vivre son insertion dans l'Eglise particulière et sa communion avec le pasteur qui la guide, mais aussi parce qu'elle authentifie et sert la finalité pastorale qui caractérise toute la formation des candidats au sacerdoce" PDV 65. A cet effet, l'évêque leur partagera ses soucis pastoraux et ses projets missionnaires concernant la vie du diocèse.

* Quand une année propédeutique existe, l'évêque diocésain en est le premier responsable. Il en nomme le supérieur ainsi que les membres de l'équipe animatrice.

* "Dans chaque diocèse, il y aura un grand séminaire, là où c'est possible et opportun. Sinon les étudiants qui se préparent au ministère sacré seront confiés à un autre séminaire, ou bien un séminaire interdiocésain sera érigé" CIC 237 Par. 1.
-- Lorsqu'un séminaire diocésain accueille les séminaristes d'un autre diocèse ou d'autres diocèses, le supérieur et l'équipe animatrice ont à coeur de former, avec le même soin, chacun des séminaristes qui leur sont confiés, qu'ils soient du diocèse du séminaire ou qu'ils proviennent d'autres diocèses.
L'évêque responsable de ce séminaire diocésain associe de façon appropriée les évêques des diocèses dont il accueille les séminaristes aux grandes décisions concernant ce séminaire, en particulier à la nomination du supérieur et des membres de l'équipe animatrice.
-- Lorsqu'un séminaire est commun à un groupe de diocèses qui le reconnaissent comme leur séminaire propre et dont les évêques portent ensemble la responsabilité, ceux-ci veilleront à ce que ce séminaire soit de plein droit interdiocésain, conformément au CIC 237 Par. 2. En attendant, et tout en exerçant effectivement leur responsabilité collégiale, en particulier par des rencontres régulières avec le supérieur et l'équipe animatrice pour faire le point sur le fonctionnement de l'institution, les évêques concernés désignent l'un d'entre eux pour être plus directement responsable, en leur nom, auprès du supérieur et des instances du séminaire.
Afin que cette responsabilité puisse s'exercer dans les meilleures conditions, il est fortement recommandé que cet évêque soit celui du diocèse où est situé le séminaire.
-- Dans tous les cas, on s'efforcera de respecter sans les confondre et de bien les situer, d'une part la responsabilité particulière de l'évêque à l'égard de l'institution, soit qu'il s'agisse de son séminaire diocésain, soit qu'il ait reçu des évêques concernés la responsabilité, en leur nom, du séminaire interdiocésain, et, d'autre part la responsabilité de tout évêque diocésain qui demeure le "premier représentant du Christ" dans la formation sacerdotale des séminaristes de son diocèse PDV 65.
-- Ces dispositions seront adaptées, de façon appropriée, aux séminaires qui, en notre pays, en raison de leur spécificité, ont un statut particulier.

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221.2 - Les délégués diocésains

* La fonction de délégué diocésain apparaît nécessaire, surtout lorsqu'un séminaire accueille contractuellement des candidats de plusieurs diocèses. Chaque diocèse représenté au séminaire a un délégué diocésain.

* Ce dernier, sous l'autorité de l'évêque, qui doit toujours conserver des relations personnelles avec les candidats de son diocèse, assure le lien autant entre le diocèse et le séminaire qu'entre le diocèse et les séminaristes. Il contribue à vérifier la cohérence du choix des activités apostoliques et des insertions pastorales, et participe à leur suivi. Il est consulté au moment de l'appel aux Ordres et du franchissement d'une étape importante dans la formation; mais, normalement, il ne prend pas part au vote du Conseil en vue de la présentation d'un candidat à l'appel de l'évêque.

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222 - Responsabilités de l'institution de formation

222.1 - Le supérieur

* Nommé par l'évêque responsable du séminaire, en concertation avec les évêques concernés dans le cas d'un séminaire interdiocésain, le supérieur a pour rôle de diriger le séminaire CIC 239 Par. 1 et d'animer l'équipe des formateurs - dont il fait lui-même partie - dans l'ensemble de ses tâches; il porte le souci de son unité fraternelle et de la cohérence de son action. Il veille tout particulièrement au strict respect du rapport entre le for interne et le for externe.

* C'est lui qui est seul habilité à rendre compte aux candidats de l'appréciation du Conseil. Il est également seul habilité à transmettre à l'évêque l'avis du Conseil sur les séminaristes, ce qu'il fait au moins une fois l'an, et à lui présenter, au nom du Conseil les candidats à l'ordination.

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222.2 - L'équipe animatrice

* Sa constitution

La formation des candidats au ministère presbytéral fait intervenir des collaborations nombreuses et diverses. Située au carrefour de ces interventions, l'équipe animatrice est instituée par l'évêque responsable qui, en concertation avec les évêques concernés dans le cas d'un séminaire interdiocésain, en nomme les membres. Ceux-ci participent selon les statuts du séminaire à la charge du supérieur CIC 239 Par. 2.
La vie de l'institution dépend pour une grande part de cette équipe animatrice. Aussi est-il important de veiller à sa composition, tant en nombre qu'en qualité. Il revient donc aux évêques responsables de pourvoir à la nomination et au remplacement régulier des formateurs ainsi qu'à leur formation spécifique. Ce ministère implique à la fois une compétence théologique, un sens spirituel et pastoral, des qualités pédagogiques et une aptitude au discernement.

* Fonctions et responsabilités

Sous la conduite du supérieur, l'équipe animatrice assume la charge pastorale de la formation et du discernement de la vocation. Elle est solidairement responsable du bon fonctionnement de l'institution et des divers aspects de la formation. En particulier, elle a son mot à dire, en concertation avec le délégué diocésain, sur le choix du lieu d'insertion apostolique ou pastorale des séminaristes.
Les membres de l'équipe animatrice doivent être effectivement impliqués dans la vie de la communauté. Ils doivent être suffisamment présents aux actes de la communauté pour constituer une véritable équipe "qui anime". Tout en exerçant leur responsabilité propre de formateurs, ils mènent avec les séminaristes une vie fraternelle marquée aussi bien par la simplicité des relations que par le respect mutuel.
Tous les membres de l'équipe prennent leur part dans les différentes tâches: formation humaine et intellectuelle, pédagogie spirituelle, initiation apostolique et pastorale, animation des équipes et de la communauté tout entière. En particulier, les directeurs spirituels sont choisis par l'évêque parmi les membres de l'équipe animatrice, à l'exception du supérieur. Si l'on estime devoir faire appel à un directeur spirituel extérieur à l'équipe animatrice, il sera nommé par l'évêque responsable du séminaire.

* Le Conseil

L'équipe animatrice se réunit régulièrement en Conseil présidé par le supérieur pour assurer solidairement le bon fonctionnement de l'institution. Son travail en Conseil a pour but ultime de reconnaître les candidats aptes à être présentés à l'appel de l'évêque, après qu'ait été effectué le travail de discernement préparatoire. Le supérieur consulte des personnes extérieures au Conseil, qui peuvent émettre un avis autorisé; le délégué diocésain, les membres du Conseil peuvent lui donner une liste de ces personnes. Après avoir pris connaissance de la demande écrite du candidat, les membres de l'équipe animatrice se prononcent en Conseil par un vote collégial CIC 115 Par. 2, auquel le directeur spirituel du candidat ne prend pas part.

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222.3 - Les intervenant(e)s extérieur(e)s

* Pour répondre à tous les besoins de la formation, l'équipe animatrice, au titre de sa responsabilité éducative première dans la préparation au sacerdoce, peut faire appel à des intervenants (prêtres, diacres, laïcs - hommes ou femmes -, religieux et religieuses), réguliers ou occasionnels, en fonction de leur compétence. Elle veillera toutefois à éviter une dispersion qui nuirait à l'unité organique de la formation ou à l'esprit communautaire. Le supérieur garde la responsabilité dernière du choix de ces intervenants.

* On les choisira non seulement en raison de leur aptitude à enseigner, mais aussi en fonction de leur sens de l'Eglise et du témoignage qu'ils peuvent apporter dans le domaine de leur vie chrétienne laïque, religieuse, diaconale ou presbytérale. Ils auront des qualités suffisantes de jugement, de telle manière qu'ils puissent être utilement consultés en vue du discernement. La collaboration d'intervenants laïcs et, plus spécialement de femmes, peut se révéler très bénéfique pour l'ensemble du processus éducatif PDV 66.

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222.4 - Les séminaristes eux-mêmes

* Comme "sujets" de la formation, les candidats en sont en quelque sorte les premiers acteurs. Tout en respectant les divers niveaux de responsabilité et en tenant compte du degré de maturité et d'expérience des séminaristes, l'institution doit leur permettre, non seulement de recevoir une formation, mais aussi d'être eux-mêmes, à leur place, coresponsables de cette formation. "Personne en effet ne peut se substituer à la liberté responsable que chacun possède comme personne unique". Aussi, le candidat, aidé par tous les protagonistes de la formation, est en définitive seul à affermir de manière radicale sa liberté d'accueillir l'action éducative de l'Esprit PDV 69 .

* Cela se traduira d'abord par leur participation active à toute la vie du séminaire, mais aussi par les avis qu'ils pourront donner concernant la mise en oeuvre des différents aspects de la formation dont ils sont partie prenante.

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223 - Collaborations entre l'institution de formation et le diocèse

223.1 - Les équipes et communautés d'insertion

* En lien avec l'équipe animatrice et le délégué diocésain, les équipes et communautés d'accueil jouent un rôle important dans la formation et pour le discernement. Elles initient progressivement au ministère sacerdotal exercé en collaboration pastorale avec les autres ministères, les laïcs, les religieux et religieuses. On les tiendra pour d'authentiques partenaires dans le processus de formation. Elles sont consultées régulièrement en vue des appels. Mais c'est toujours l'équipe animatrice qui a la responsabilité ultime de la présentation à l'appel de l'évêque.

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223.2 - Le presbyterium

* Toute la formation prépare à l'entrée dans le presbyterium diocésain. L'ensemble de celui-ci doit porter le souci de l'éveil des vocations et de la formation des futurs prêtres. Il importe pour cela de favoriser les relations des prêtres avec le séminaire.

* Outre la formation spécifique aux responsabilités pastorales présentes et futures dans le diocèse, où les séminaristes rencontrent des prêtres, on veillera à ce que l'institution de formation soit largement ouverte aux prêtres du diocèse:
- soit qu'ils viennent visiter fraternellement des séminaristes, partageant avec eux les préoccupations de leur ministère;
- soit que certains d'entre eux soient spécialement invités à exposer tel ou tel aspect de leur mission, dans le cadre des cours ordinaires ou bien de conférences et sessions.

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223.3 - L'ensemble du diocèse, et les différentes communautés où les séminaristes ont vécu

* Lieu essentiel pour la vie présente et future du diocèse, il importe que le séminaire s'intègre bien dans la vie diocésaine. En particulier, les séminaristes participeront à certains événements importants de la vie diocésaine - surtout si leur séminaire n'est pas situé sur le territoire de leur diocèse -, dans la mesure où cela est compatible avec la vie de la communauté de formation.
En outre, la croissance heureuse du nombre de diacres permanents dans tous les diocèses incitera les séminaristes à découvrir ce ministère et à se préparer à une collaboration fraternelle et fructueuse avec eux, pour la mission.
Le séminaire établira des liens plus particuliers avec les différentes communautés où les séminaristes ont vécu.

* Le séminaire portera témoignage public du travail qui s'y fait au moyen, par exemple, de la diffusion d'un "Livret de présentation", d'un "Bulletin de Nouvelles" ou de cassettes vidéo, par l'organisation de "Journées Portes Ouvertes", par des informations ou des interventions sur les radios diocésaines. De telles réalisations ne peuvent que favoriser la pastorale diocésaine des vocations.

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224 - Collaborations entre les évêques:
la Conférence des évêques de France

224.1 - Au plan national, tout ce qui concerne la formation au ministère presbytéral relève de la responsabilité de la Conférence des évêques CIC 242, qu'elle soit réunie en Assemblée plénière, ou qu'elle intervienne par le Conseil permanent, étant saufs les droits et responsabilités de chaque évêque par rapport au diocèse dont il a la charge.

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224.2 - La Commission épiscopale des ministères ordonnés (CEMIOR) a été établie par l'Assemblée plénière pour étudier toutes les questions relatives à la formation au ministère presbytéral et préparer les décisions opportunes. La Commission épiscopale est chargée de leur interprétation, étant sauve la responsabilité de l'évêque responsable du séminaire. Au besoin, elle en réfère au Conseil permanent.

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224.3 - L'Assemblée plénière s'est donné le Conseil national des grands séminaires (CNGS) pour être un organisme d'étude, de consultation et de dialogue institutionnel, à la disposition des évêques de la CEMIOR et des autres évêques de France. Ce Conseil est aussi au service des instituts de formation sacerdotale de notre pays.

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CONCLUSION

TOUTE LA FORMATION AU PRESBYTERAT s'insère dans l'effort constant de l'Eglise pour accomplir la mission qu'elle reçoit du Seigneur en vue d'annoncer au monde la Bonne Nouvelle, car c'est au service de cette mission que les pasteurs exercent leur ministère. On aura donc toujours présent à l'esprit ce dynamisme profond qui anime la formation presbytérale, tel que, dans sa conclusion, l'Exhortation apostolique post-synodale sur "La formation des prêtres dans les circonstances actuelles" l'a présenté:
"'Je vous donnerai des pasteurs selon mon coeur' Jr 3,15. Aujourd'hui encore, cette promesse de Dieu est vivante et à l'oeuvre dans l'Eglise, consciente d'être, depuis toujours, l'heureuse destinataire de ces paroles prophétiques ... Les candidats au sacerdoce doivent se préparer consciencieusement à recevoir et à vivre le don de Dieu, persuadés que l'Eglise et le monde ont un très grand besoin d'eux. Ils doivent se passionner pour le Christ Bon Pasteur, modeler leur coeur sur le sien et, à son image, être prêts à parcourir les routes du monde pour proclamer à tous le Christ Chemin, Vérité et Vie" PDV 82.


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