Thomas sur Jean 34


I

OR C’ETAIT LE SABBAT CE JOUR-LA. LES JUIFS DI SAIENT DONC A CELUI QUI AVAIT ETE GUERI: " C’EST LE SABBAT, IL NE T’EST PAS PERMIS DE PORTER TON GRABAT. " IL LEUR REPONDIT: "CE LUI QUI M’A GUERI, C’EST LUI QUI M’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE. " iLS L’INTERROGERENT DONC: "QUI EST CET HOMME, QUI T’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE?" MAIS CELUI QUI AVAIT ETE GUERI NE SAVAIT PAS QUI C’ETAJT: JESUS EN EFFET S’ETAIT ELOIGNE DE LA FOULE ASSEMBLEE EN CE LIEU. APRES CELA, JESUS LE TROUVA DANS LE TEMPLE ET LUI DIT: " VOILA QUE TU AS ETE GUERI; DES ORMAIS NE PECHE PLUS, DE PEUR QU’IL NE T’ARRIVE QUEL QUE CHOSE DE PIRE. " L’HOMME S’EN ALLA ET ANNONÇA AUX JUIFS QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI. VOILA POURQUOI LES JUIFS PERSECUTAIENT JESUS: PARCE QU’IL FAISAIT CELA UN JOUR DE SABBAT.

Cette persécution eut chez les Juifs envieux du Christ une double cause: son oeuvre de miséricorde et son enseignement de la vérité [n° 737]. L’Evangéliste commence donc par montrer comment l’oeuvre de miséricorde du Christ fut occasion de persécution. Pour cela il en indique la circonstance [n° 721], puis il rapporte les accusations abusives portées d’abord contre l’infirme guéri [n° 722] et ensuite contre le Christ [n° 725].
78. Ro 15, 1.
79. Ga 6, 2.
80. Ps 83, 8.
81. Jean 12, 35.
82. Ps 148, 5.
83. Ps 32, 6.
84. Ex 24, 7.





OR C’ETAIT LE SABBAT CE JOUR-LA.

721. L’occasion de la persécution suscitée contre le Christ fut le fait qu’Il avait guéri un jour de sabbat; c’est pourquoi l’Evangéliste souligne que C’ETAIT LE SABBAT CE JOUR-LA, où Jésus fit le miracle au cours duquel Il ordonna à l’infirme de prendre son grabat.

Pourquoi le Seigneur se mit-Il à l’oeuvre le jour du sabbat? On donne à cela trois raisons. L’une est don née par Ambroise 1: le Christ, dit-il, est venu pour restaurer l’oeuvre de la création qui avait été défigurée, c’est-à-dire l’homme. Il devait donc commencer le jour où le Créateur avait parfaitement achevé son oeuvre créatrice. Or ce jour fut celui du sabbat; c’est pourquoi, afin de montrer qu’Il venait restaurer toute la création, le Christ commença à partir du sabbat.

La seconde raison est que le jour du sabbat est célébré par les Juifs en mémoire de la première création. Or le Christ est venu pour réaliser comme une nouvelle créature: Dans le Christ Jésus la circoncision n’est rien, ni l’incirconcision, mais la créature nouvelle 2, et cette création nouvelle est une re-création par la grâce, qui se fait par l’Esprit Saint: Tu enverras ton esprit, et ils seront créés, et tu renouvelleras la face de la terre 3. Voulant donc montrer que la recréation se fait par Lui, le Christ travaille le jour du sabbat — C’est de sa propre volonté qu’il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons comme les prémisses de ses créatures 4.

La troisième raison est que le Christ voulait montrer qu’Il accomplirait ce que la Loi ne pouvait faire: Ce qui était impossible à la Loi, que la chair rendait impuissante, Dieu l’a fait: en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair, afin que la justification de la Loi s’accomplît en nous 5.

Or les Juifs ne faisaient aucun travail durant le sabbat, pour exprimer d’une manière symbolique que certaines choses qui étaient propres au sabbat devaient être accomplies, qui ne pouvaient pas être réalisées par la Loi. On le voit manifestement dans les quatre choses que fit la Sagesse de Dieu 6, l’égard du jour du sabbat: ce jour, Dieu le sanctifia, Il le bénit, Il y acheva ses oeuvres et Il s’y reposa 7. Or la Loi ne pouvait rien faire de cela. Elle ne pouvait pas sanctifier, et c’est pour quoi le psalmiste disait Sauve-moi, Seigneur, car il n’y a plus de saint 8.Elle ne pouvait pas non plus bénir; bien au contraire, tous ceux qui s’appuient sur les oeuvres de la Loi sont sous la malédiction 9. Elle ne pouvait pas non plus achever et parfaire, car la Loi n’a rien amené à la perfection 10, ni enfin accorder le parfait repos, car si Josué leur avait donné le repos, David n’au rait pas parlé d’un autre jour après celui-là 11.

Mais ce que la Loi n’a pu faire, le Christ l’a fait: Il a sanctifié le peuple par sa Passion: Jésus Lui-même, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte 12. Il l’a béni Lui-même en répandant la grâce: Béni soit le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle, aux cieux, dans le Christ 13. Il l’a mené à la perfection en lui enseignant la justice parfaite: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait 14. Il l’a introduit dans le vrai repos: Nous entrerons dans le repos, nous qui avons cru 15, alors que le psaume disait: Comme je l’ai juré dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos 16. Travailler le jour du sabbat revient donc à Celui-là même qui peut accomplir ce qui appartient au sabbat, et devant quoi la Loi demeurait impuissante.
1. Voir Traité sur l’Evang. De S. Luc, IV, 58, SC 45, pp. 174-175.
2. Ga 6, 15.
3. Ps 103, 30.
4. Ja 1, 18.
5. Ro 8, 3-4.
6. Littéralement" que Dieu ordonna"; mais ordonner (au sens fort que saint Thomas donne à ce terme) est le propre de la Sagesse.
7. Cf. Gn 2, 2. 3.
8. Ps 11, 1.
9. Ga 3, 10.
10. He 7, 19.
11. He 4, 8-9.
12. He 13, 12.
13. Eph 1, 3.
14. Mt 5, 48.
15. He 4, 3.
16. Ps 4, 9.



LES JUIFS DISAIENT DONC A CELUI QUI AVAIT ETE GUERI: "C’EST LE SABBAT, IL NE T’EST PAS PERMIS DE PORTER TON GRABAT.

" IL LEUR RE PONDIT: "CELUI QUI M’A GUERI, C’EST LUI QUI M’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE. "

722. L’Evangéliste expose maintenant l’accusation abusive portée contre celui qui a été guéri [n° 723]; après quoi il rapportera la manière dont il se justifie [n° 724].

LES JUIFS DISAIENT DONC A CELUI QUI AVAIT ETE GUERI: "C’EST LE SABBAT, IL NE T’EST PAS PERMIS DE PORTER TON GRABAT. "

723. Par ces mots les Juifs accusent abusivement cet homme, non pas d’avoir été guéri le jour du sabbat, mais de porter son grabat ce jour-là. On peut trouver à cela plusieurs raisons.

La première est que les Juifs, ayant fréquemment accusé le Christ de guérir le jour du sabbat, avaient été confondus par Lui, du fait qu’eux-mêmes retiraient leurs bêtes du puits ce jour-là pour les sauver 17. C’est pour quoi ils gardent le silence au sujet de la guérison, comme à l’égard d’une chose utile et nécessaire; mais ils accu sent l’homme de porter son lit, ce qui ne leur semblait pas nécessaire. C’est comme s’ils disaient: "Admettons que cette guérison n’avait pas à être différée; mais quelle nécessité y avait-il de porter ce grabat ou de donner l’ordre de le porter?" 18

Une autre raison est que le Seigneur avait dit, met tant ainsi fin à leurs objections, qu’ il est permis de f aire le bien le jour du sabbat 19. C’est pourquoi ils accu sent celui qui a été guéri plutôt que l’auteur de la guérison, car être guéri, ce n’est pas faire le bien, mais en être l’objet.

Une troisième raison est que, s’il était universelle ment interdit aux Juifs, dans la Loi, de travailler le jour du sabbat, il leur était tout spécialement défendu de porter un fardeau ce jour-là: Ne portez point de fardeau le jour du sabbat 20. C’est pourquoi ils reprochèrent spécialement ce transport le jour du sabbat, comme étant contraire à la prescription du prophète.

Cependant ce commandement du prophète a une va leur mystique: en leur défendant de porter les fardeaux, il voulait les amener à se reposer le jour du sabbat du fardeau des péchés, dont le psalmiste dit: Comme un fardeau pesant, mes iniquités se sont appesanties sur moi 21. C’est pourquoi, comme le temps était venu de transformer les figures cachées, le Christ ordonne à l’homme de porter son grabat, c’est-à-dire de soutenir son prochain dans ses infirmités — Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ 22.
17. Cf Luc 14, 5.
18. Cf. SAINT AUGUSTIN, Tract, in b. XVII, 10, BA 72, pp. 99-101.
19. Mt 12, 12.
20. Jr. 17, 21.



IL LEUR REPONDIT: "CELUI QUI M’A GUERI, C’EST LUI QUI M’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE. "

724. C’est ainsi que se justifie celui qui a été guéri. Il se justifie du reste avec sagacité: jamais, en effet, l’origine divine d’un enseignement n’est aussi bien confirmée que par la réalisation manifeste de miracles, qui ne peuvent être opérés sans une intervention divine — Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur oeuvrant avec eux et confirmant leur parole par les signes qui l’accompagnaient 23. C’est pourquoi, à ceux qui accusaient l’auteur de sa guérison, cet homme objectait : "CELUI QUI M’A GUERI, C’EST LUI QUI M’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE"; comme s’il disait" Vous, vous dites qu’il est interdit de porter un fardeau le jour du sabbat, et ce en vertu de l’autorité divine; mais à moi, cette même autorité m’a ordonné de prendre mon grabat; en effet, CELUI QUI M’A GUERI et qui, en me rendant la santé, m’a montré qu’il a une puissance divine, M’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE. Aussi, aux commandements de celui qui a une si grande puissance et qui m’a accordé un tel bien fait, je suis tenu à juste titre d’obéir. " Jamais je n’oublierai tes préceptes, dit le psalmiste, car par eux tu m’as fait vivre 24.
21. Ps 37, 5.
22. Ga 6, 2.
23. Mc 16, 20.
24. Ps 118, 93.





ILS L’INTERROGERENT DONC: "QUI EST CET HOMME QUI T’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE?"

MAIS CELUI QUI AVAIT ETE GUERI NE SAVAIT PAS QUI C’ETAIT: JESUS EN EFFET S’ETAIT ELOIGNE DE LA FOULE ASSEMBLEE EN CE LIEU. APRES CELA, JESUS LE TROUVA DANS LE TEMPLE ET LUI DIT: "VOILA QUE TU AS ETE GUERI; DESORMAIS, NE PECHE PLUS, DE PEUR QU’IL NE T’ARRIVE QUELQUE CHOSE DE PIRE. " L’HOMME S’EN ALLA ET ANNONÇA AUX JUIFS QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI.

725. Ne pouvant plus rien contre l’homme guéri, les Juifs s’efforcent d’accuser le Christ qui l’avait guéri l’homme en effet s’était déchargé sur Lui; et comme il n’avait pas indiqué avec précision qui Il était, ceux-ci l’interrogeaient avec malveillance pour le savoir. L’Evangéliste nous montre donc maintenant les Juifs recherchant le Christ [n° 726), Le trouvant [n° 729) et Le persécutant [n° 736].

ILS L’INTERROGERENT DONC: "QUI EST CET HOMME QUI T’A DIT: PRENDS TON GRABAT ET MARCHE?"

MAIS CELUI QUI AVAIT ETE GUERI NE SAVAIT PAS QUI C’ETAIT: JESUS EN EFFET S’ETAIT ELOIGNE DE LA FOULE ASSEMBLEE EN CE LIEU.

726. En ce qui concerne la recherche du Christ, l’Evangéliste montre l’enquête faite par les Juifs [n° 1243) 726], puis l’ignorance de l’homme guéri [n° 727], enfin la cause de son ignorance [n° 728].

Les Juifs L’INTERROGERENT DONC, non pas dans une bonne intention, pour progresser, mais par malveillance, pour persécuter Jésus et Le perdre — Vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché 25. Leurs paroles manifestent bien leur malveillance. En effet, alors que le Seigneur avait ordonné au malade de guérir et de prendre son grabat, ils passent sous silence ce qui est un signe révélateur et irrécusable de la puissance divine, et ne relèvent que ce qui leur semble contraire à la Loi, en disant: "QUI EST CET HOMME, QUI T’A DIT PRENDS TON GRABAT ET MARCHE?" — Changeant le bien en mal, il dresse des embûches, et il marquera d’une tache (c’est-à-dire il s’efforce de marquer d’une tache) les choses les plus pures 26.

727. MAIS CELUI QUI AVAIT ETE GUERI NE SA VAIT PAS QUI C’ETAIT. Cet homme rendu à la santé représente les croyants guéris par la grâce du Christ: C’est par la grâce que vous avez été sauvés 27. Ceux-là ignorent en réalité qui est le Christ, ils ne Le connais sent que par l’effet [de son action en eux] Tant que nous sommes dans ce corps, nous pérégrinons loin du Seigneur: car c’est par la foi que nous marchons, et non par une claire vision 28. Mais quand nous Le verrons tel qu’il est 29, alors nous saurons qui est le Christ.

728. La cause de l’ignorance de cet homme est indiquée par ces mots: JESUS EN EFFET S’ETAIT ELOIGNE DE LA FOULE ASSEMBLEE EN CE LIEU. A cela il y a une cause littérale et une cause mystique.

Une cause littérale, de deux manières: en premier lieu, Jésus voulait nous donner l’exemple de cacher nos bonnes oeuvres et de ne pas rechercher par elles la faveur des hommes: Gardez-vous d’accomplir votre justice devant les hommes pour être vus d’eux 30. Ensuite, Il voulait nous inviter à fuir et à éviter les regards des envieux dans toutes nos oeuvres, de peur qu’à cause d’elles leur envie ne s’accroisse 31. Ne résiste pas en face à l’insolent, de peur qu’il ne se tienne en embuscade devant tes lèvres 32.

Quant à la cause mystique, elle est double égale ment. Le Christ voulait nous faire comprendre qu’on ne Le trouve pas facilement dans la foule des hommes et dans le tourbillon des soucis temporels, mais dans la retraite spirituelle 33 — Je vais la conduire au désert, et là je parlerai à son coeur 34. En effet, les paroles des sages sont entendues dans le silence 35, comme le dit l’Ecclésiaste. Ensuite, le Christ voulait nous faire entendre qu’Il devait s’éloigner des Juifs pour aller vers les nations: [Le Seigneur] cache momentanément sa face à la maison de Jacob 36, c’est-à-dire qu’Il a retiré la connaissance de sa vérité à la maison de Jacob.
25. Jean 8, 21.
26. Sir 11, 33.
27. Eph 2, 8.
28. 2 Co 5, 6-7.
29. 1 Jean 3, 2.
30. Mt 6, L
31. Cf. SAINT JEAr CHRYSOSTOME, In loannem hom., 37, ch. 2, PG 59, col. 210.
32. Sir 8, 14.
33. Cf. SAINT AUGUSTIN, op. cit., XVII, 11, p. 101.
34. Os 2, 14.
35. Qo 9, 17.
36. Isaïe 8, 17. Le " momentanément" ne figure ni dans la Vulgate, ni dans la Vetus latina.



APRES CELA, JESUS LE TROUVA DANS LE TEMPLE. ET LUI DIT: "VOILA QUE TU AS ETE GUERI;

DESORMAIS NE PECHE PLUS, DE PEUR QU’IL NE T’ARRIVE QUELQUE CHOSE DE PIRE. " L’HOMME S’EN ALLA ET ANNONÇA AUX JUIFS QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI.

729. L’Evangéliste rapporte ici comment on retrouve le Christ. Il dit d’abord qu’on Le trouve [n° 730], puis qu’ayant été trouvé, Il enseigne [n° 731]; enfin, qu’après cet enseignement l’homme Le fait connaître [n° 735].

730. A propos de la découverte du Christ, l'Evangéliste indique la manière dont l’homme Le trouve, et le lieu où il Le trouve.

La manière est admirable: on ne trouve pas le Christ si Lui-même ne nous trouve; c’est pourquoi il est dit APRES CELA, c’est-à-dire après ce qui a été dit, JESUS LE TROUVA. L’homme en effet, par ses propres forces, ne peut trouver le Christ si le Christ ne se présente à lui. C’est pourquoi le psalmiste disait: Seigneur, cherche ton serviteur 37 ; et le livre de la Sagesse: [La Sagesse] prévient ceux qui la désirent ardemment, afin de se montrer à eux la première 38.

Quant au lieu où on Le trouve, il est vénérable, car c’est DANS LE TEMPLE — Le Seigneur est dans son Temple saint. Sa mère aussi le trouva au Temple, et cela parce qu’il fallait qu’Il fût aux affaires de son Père 40. Il nous est par là donné à entendre que l’homme guéri ne s’est pas converti à la vanité, mais au zèle de la religion; fréquentant le Temple, il y reconnaît le Christ 41. En effet, si nous voulons parvenir à la connaissance du Créateur, il nous faut fuir le tumulte des affections mauvaises, nous éloigner des assemblées des méchants et fuir dans le temple de notre coeur, que Dieu daigne visiter et habiter 42.
37. Ps 118, 176.
38. Sg 6,14.
39. Ps 10, 5.
40. Luc 2, 49.
41. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cil., 38, ch. 1, col. 213.


731. Celui qui a été trouvé dans le Temple donne maintenant son enseignement: "VOILA QUE TU AS ETE GUERI; DESORMAIS NE PECHE PLUS." Il rap pelle d’abord le bienfait reçu [n° 732], puis donne un sage conseil [n° 733]; enfin Il montre un danger imminent [n° 734].

732. Pour ce qui est du bienfait, il est admirable ce fut en effet le rétablissement immédiat de la santé. Aussi convient-il de toujours le garder dans sa mémoire: Je me souviendrai des miséricordes du Seigneur 43.

733. Quant au conseil — DESORMAIS NE PECHE PLUS —, il est utile. Mon fils, as-tu péché? Ne recommence plus, dit l’Ecclésiastique. 44

Mais pourquoi le Seigneur parle-t-Il des péchés à ce paralytique ainsi qu’à certains de ceux qu’Il a guéris, et pas aux autres? 45 C’est afin de montrer que pour certains les maladies proviennent de péchés passés : Quiconque mange [ce pain] et boit indignement [ce vin] mange et boit son propre jugement, ne discernant pas le Corps du Seigneur. C’est pourquoi il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de débiles, et que beaucoup dorment 46. Par là également Il montre qu’Il est Dieu, en dévoilant les péchés et les secrets des coeurs: L’enfer et l’abîme sont devant le Seigneur; combien plus les coeurs des fils des hommes? 47 C’est donc à ces derniers seulement qu’Il parle de leurs péchés, et non aux autres, qui ont été guéris aussi par Lui, car toutes les maladies ne surviennent pas à cause de péchés antérieurs, mais certaines proviennent d’une mauvaise disposition naturelle, d’autres sont envoyées comme des épreuves — ce qui fut le cas de Job. Ou bien le Christ ne fit mention de leurs péchés qu’à ceux qui étaient davantage préparés à la correction: Ne reprends pas le railleur, de peur qu’il ne te haïsse. Reprends le sage et il t’aimera 48. Ou encore, en donnant à certains le commandement de ne plus pécher, Il s’adressa à tous les autres.
42. Cf. ALCUIN, Comm. in S. Ioannis Evang., 3, ch. 9, PL 100, col. 806 D-807 A.
43. Isaïe 63, 7.
44. Sir 21, 1.
45. Voir SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cit., 38, ch. 1-2, col. 211-213.
46. 1 Corinthiens 11, 29-30.
47. Prov 15, 11.


734. Le danger imminent, enfin, était terrible. C’est pourquoi le Christ ajoute: DE PEUR QU’IL NE T’ARRIVE QUELQUE CHOSE DE PIRE. Cela peut s’entendre de deux manières, selon les deux événements qui ont précédé dans la vie de cet homme: il fut d’abord puni par une longue maladie, puis il obtint un grand bienfait. La parole du Christ peut donc se référer à l’un comme à l’autre fait.

Elle peut se référer au premier; car lorsque quel qu’un est puni pour un péché et que sa punition ne le fait pas se retirer du péché, il est juste qu’il soit puni plus sévèrement 49. Aussi le Christ dit-Il: DESORMAIS NE PECHE PLUS, car si tu pèches il t’arrivera QUELQUE CHOSE DE PIRE. — En vain j’ai frappé vos enfants: ils n’ont pas reçu la correction 50.

Mais elle peut aussi se référer au second; car celui qui, après avoir reçu des bienfaits, retombe dans le péché, devient passible d’un châtiment plus lourd à cause de son ingratitude: Il eût mieux valu pour eux ne pas connaître la voie de la justice, que de l’avoir connue et de revenir ensuite en arrière, s’éloignant du saint commandement qui leur avait été donné 51. En outre, après être retourné une fois au péché, l’homme pèche plus facile ment: Le dernier état de cet homme devient pire que le premier 52. — Dès les temps anciens tu as brisé mon joug, tu as rompu mes liens et tu as dit: Je ne servirai pas 53.

735. Après cela, l’homme fait connaître Celui qui a été trouvé: L’HOMME S’EN ALLA ET ANNONÇA AUX JUIFS QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI. Selon certains on peut comprendre, comme le dit Chrysostome 54, que c’est par malveillance qu’il L’aurait fait connaître; mais il ne paraît pas probable qu’après un si grand bienfait l’homme se soit montré si ingrat. IL ANNONÇA donc AUX JUIFS QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI, afin de faire connaître la puissance qu’avait le Christ de guérir: Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai quelles grandes choses. Il a faites pour mon âme 55. Cela est manifeste, car les Juifs lui ont demandé qui lui avait ordonné de porter son grabat, et lui leur a annoncé QUE C’ETAIT JESUS QUI L’AVAIT GUERI.

736. Enfin, en disant: VOILA POURQUOI LES JUIFS PERSECUTAIENT JESUS: PARCE QU’IL FAI SAIT CELA UN JOUR DE SABBAT, l’Evangéliste souligne que si les Juifs persécutent le Christ, c’est en raison d’une oeuvre de miséricorde accomplie durant le sabbat: Des grands m’ont persécuté sans raison 56.
48. Prov 9, 8.
49 Voir SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cit., 38, eh. 1, col. 211.
50. Jr 2,30.
51. 2 Pe 2, 21.
52. Mt 12, 45.
53. Jr 2,20.
54. Op. cit., 38, ch. 2, col. 213-214.
55. Ps 65, 16.
56. Ps 118, 161.




II

MAIS JESUS LEUR REPONDIT" MON PERE TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, ET MOI AUSSI JE TRAVAILLE.

" A CAUSE DE CELA LES JUIFS CHERCHAIENT ENCORE PLUS A LE TUER: PARCE QUE NON SEULEMENT IL VIOLAIT LE SABBAT, MAIS ENCORE IL DISAIT QUE DIEU ETAIT SON PERE, SE FAISANT L’EGAL DE DIEU.

737. L’Evangéliste donne maintenant la seconde cause de la persécution: l’enseignement du Christ. Il expo se d’abord l’enseignement de la vérité [n° 738], puis la persécution due à la perversité juive [n° 741].

£[17] MAIS JESUS LEUR REPONDIT: "MON PERE TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, ET MOI AUSSI JE TRAVAILLE. "

738. Le Seigneur donne l’enseignement de la vérité en se justifiant de la violation du sabbat 57. Mais il faut noter que, de cette violation, tantôt Il s’est justifié Lui-même, tantôt Il a justifié ses disciples. Parce que ceux-ci n’étaient que des hommes, Il les a justifiés en les comparant à des hommes, c’est-à-dire en prenant l’exemple des prêtres qui travaillaient dans le Temple le jour du sabbat sans le violer 58, et aussi de David qui, fuyant devant Saül un jour de sabbat, au temps du prêtre Abiathar, prit dans le Temple les pains de proposition. 59 Mais Lui-même, parce qu’Il était homme et Dieu, s’est justifié de la violation du sabbat tantôt en se comparant à des hommes — Lequel d’entre vous, si son âne ou son boeuf tombait dans un puits, ne l’en retirerait pas aussi tôt, même le jour du sabbat? 60 —, tantôt, et spéciale ment en cet endroit, en se comparant à Dieu: MON PERE TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, ET MOI AUSSI JE TRAVAILLE — comme s’Il disait: Ne pensez pas que mon Père se soit reposé le jour du sabbat de manière telle que depuis Il ne travaille plus; mais de même que Lui, maintenant encore, travaille sans labeur, de même MOI AUSSI JE TRAVAILLE. Par là, Il écarte la fausse interprétation des Juifs qui, voulant imiter Dieu, ne faisaient rien le jour du sabbat, comme si Dieu en ce jour-là avait tout à fait cessé de travailler. Certes, Dieu s’est reposé le jour du sabbat en ce sens qu’Il a cessé de faire des créatures nouvelles; mais Il n’en continue pas moins à TRAVAILLER JUSQU’A MAINTENANT, en conservant les créatures dans l’être. Si donc Moïse a expressément employé le mot "repos" après avoir énuméré les oeuvres de Dieu, en disant qu’Il se reposa 61 de les avoir créées, c’est pour désigner le repos spirituel que Dieu, dans un signe mystérieux, avait promis de donner aux croyants, à l’exemple de son propre repos, après les bonnes oeuvres qu’ils auraient faites. Aussi peut-on dire que le commandement concernant le sabbat fut donné comme l’ombre des choses à venir 62.
57. Voir SAINT JEAN CHRYSOSTOME, op. cit., 38, ch. 2-3, col. 214. 215, et SAINT AUGUSTIN, op. cit., XVII, 15 et XX, 2, pp. 109-111 et 227-231; Sermo 125, 4, PL 38, col. 692; De Genesi ad litteram, IV, eh. X-XII, § 20-23, BA 48, pp. 305-311. Pour saint Augustin, le repos du septième jour peut aussi désigner le repos de Jésus au sépulcre après l’achèvement de toutes les oeuvres annoncées par les prophètes" Pourquoi donc s’étonner que, voulant annoncer même de cette manière-là le jour où le Christ se reposerait dans le sépulcre, Dieu se soit reposé de ses oeuvres en ce seul jour avant d’opérer le déroulement des siècles, de telle sorte que soit également vraie cette parole: "Mon Père travaille jusqu’à maintenant" (Jn 5,17)?" (De litt., IV, eh. XI, § 21, Ba 48, p. 306). Voir également Tract, in b. XVII, 15, pp. 107-109.
58. Mt 12, 5.


739. Remarquons que le Christ dit expressément: MON PERE TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, et non "Il a travaillé", pour montrer la continuité de l’oeuvre divine. On pourrait en effet imaginer que Dieu est la cause du monde à la manière dont l’artisan est la cause d’une maison, seulement quant à son devenir. Ainsi, de même que la maison demeure même quand cesse le travail de l’artisan, le monde aussi pourrait subsister si l’influx divin venait à cesser. Mais, comme le dit Augustin 63, Dieu est cause du devenir de toutes les créatures de manière telle qu’Il est aussi cause de leur subsistance; car si sa puissance cessait un instant, en même temps cesserait leur détermination essentielle, et toute la nature s’écroulerait — de même que l’air n’est illuminé qu’aussi longtemps que la lumière du soleil y demeure. En voici la raison: les réalités qui ont une cause quant au devenir seulement, peuvent subsister quand la cause cesse; par contre, celles dont la cause n’est pas seulement cause de leur devenir, mais aussi de leur subsistance, ont besoin d’être conservées continuellement par cette cause.
59. Mc 2, 25-26. Cf. 1 Sam 21, 2-7. Saint Thomas (selon le texte de l’édition léonine), nomme ici Abiathar, comme saint Marc et le livre de Samuel; en réalité l’épisode eut lieu, non pas au temps d’Abiathar, mais au temps d’Abimélek, son père.
60. Luc 14, 5.
61. Gn 2, 2.
62. Cf. Col 2, 17.


740. En disant MON PERE TRAVAILLE JUS QU’A MAINTENANT, le Christ écarte aussi l’opinion de certains, qui prétendent que Dieu produit les réalités par l’intermédiaire de causes secondes, ce qui va à l’encontre de cette affirmation: Seigneur, toutes nos oeuvres, c’est toi qui les as opérées pour nous 64. Ainsi donc, MON PERE, en fondant la nature au commencement, TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT en la maintenant et en la conservant par la même opération, ET MOI AUSSI JE TRAVAILLE, car je suis le Verbe du Père par lequel Il opère toutes choses: Dieu dit: "Que la lumière soit", et la lumière fut 65. Ainsi, de même que c’est par son Verbe qu’Il a fondé au commencement les réalités, de même c’est par Lui qu’Il les conserve. Si donc Lui-même TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, MOI AUS SI JE TRAVAILLE, parce que je suis le Verbe du Père par qui toutes choses sont faites et conservées 66.
63. De Gen. ad litt., IV, ch. XII, § 22, p. 309.
64. Isaïe 26, 12.
65. Gn 1, 3.





A CAUSE DE CELA LES JUIFS CHERCHAIENT ENCORE PLUS A LE TUER: PARCE QUE NON SEULEMENT IL VIOLAIT LE SABBAT, MAIS ENCORE IL DISAIT QUE DIEU ETAIT SON PERE, SE FAISANT L’EGAL DE DIEU.

741. L’Evangéliste rapporte maintenant la persécution occasionnée par l’enseignement: à cause de cet enseignement, LES JUIFS CHERCHAIENT ENCORE PLUS, c’est-à-dire avec une plus grande impatience et un zèle plus agité, à LE TUER.

Deux crimes, en effet, étaient punis de mort dans la Loi: le crime de la violation du sabbat — c’est pour quoi celui qui ramassa du bois le jour du sabbat fut lapidé 67—, et celui du blasphème: Conduis hors du camp le blasphémateur (...), et que tout le peuple le lapide 68. Or les Juifs considéraient comme un blasphème le fait qu’un homme se dit être Dieu: Ce n’est pas pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais c’est pour un blasphème: parce que toi, alors que tu es homme, tu te fais Dieu 69. Et ils imputaient au Christ ces deux crimes: le premier, de violer le sabbat, l’autre, de se dire égal à Dieu.

C’est pourquoi l’Evangéliste dit: A CAUSE DE CELA LES JUIFS CHERCHAIENT ENCORE PLUS A LE TUER: PARCE QUE NON SEULEMENT IL VIOLAIT LE SABBAT, MAIS ENCORE IL DISAIT QUE DIEU ETAIT SON PERE. Cependant, comme d’autres justes appellent aussi Dieu leur Père — Tu m’appelleras" Père" 70 — les Juifs ne se contentent pas de dire qu’IL DISAIT QUE DIEU ETAIT SON PERE, mais ils ajoutent ce qui relève du blasphème SE FAISANT L’EGAL DE DIEU, ce qu’ils déduisent de ses paroles MON PERE TRAVAILLE JUSQU’A MAINTENANT, ET MOI AUSSI JE TRAVAILLE. Là, en effet, Il appelle Dieu son Père d’une manière unique, pour donner à entendre que le Père est son Père par nature, tandis qu’Il n’est celui des autres que par adoption. C’est ce qu’Il fait aussi en disant plus loin Je monte vers mon Père par nature et votre Père par grâce 71.

En outre, Il dit qu’Il travaille comme Lui, réfutant par là l’accusation des Juifs concernant la violation du sabbat — ce qui ne serait pas une réponse convenable s’Il n’avait en travaillant une autorité égale à celle de Dieu. C’est pour cela que les Juifs disent qu’Il se fait L’EGAL DE DIEU 72.
66. Cf. SAINT AUGUSTIN, Tract. in b. XVII, 15, pp. 109. 111.
67. Voir Nomb 15, 32-36.
68. Lev 24, 14.
69. Jean 10, 33.
70. Jr 3,19.
71. Jean 20, 17.
72. Voir SAINT JEAN CHRYSOSTOME, In loannem hom., 38, ch. 2, col.




742. Grand est l’aveuglement des Ariens 73: disant que le Christ est inférieur à Dieu le Père, ils ne comprennent pas, dans ces paroles du Seigneur, ce que les Juifs, eux, comprennent 74. Mais les Ariens disent que le Christ ne s’est fait pas fait l’égal de Dieu, alors que les Juifs Le suspectent de cela.

Or, par ce qui est dit dans le texte même, il est manifeste qu’il en est autrement. L’Evangéliste dit en effet que les Juifs persécutaient le Christ parce qu’IL VIOLAIT LE SABBAT et parce qu’Il appelait Dieu SON PERE et se faisait L’EGAL DE DIEU. Ces deux choses que le Christ a faites, [le jour du sabbat et appeler Dieu son Père], l’Evangéliste les rapporte et ajoute avec raison: SE FAISANT L’EGAL DE DIEU. Ou bien donc le Christ est un menteur, ou bien Il est égal à Dieu; mais s’Il est L’EGAL DE DIEU, alors le Christ est Dieu par nature.
73. Cf. n° 61 (vol. I, 2e éd.), note 62, pp. 108-109.
74. Cf. SAINT AUGUSTIN, Tract, in b. XVII, 16, pp. 111-113: "Voilà donc que les Juifs comprennent ce que ne comprennent pas les Ariens, car les Ariens déclarent le Fils inégal au Père, et de ce fait l’hérésie agite l’Eglise. Voilà que les aveugles mêmes, les meurtriers mêmes du Christ, ont compris pourtant les paroles du Christ. Ils n’ont pas compris qui était le Christ, ils n’ont pas compris qu’Il était le Fils de Dieu, mais ils ont compris que dans ces paroles il était question d’un Fils de Dieu qui était égal à Dieu. Ils ignoraient qui Il était, mais ils reconnaissaient qu’Il se proclamait tel, puisqu’il disait que Dieu était son Père, se faisant égal à Dieu. "


743. Si l’Evangéliste dit SE FAISANT L’EGAL DE DIEU, ce n’est pas que le Christ se soit fait Lui-même égal à Dieu, puisqu’Il Lui était égal par la génération éternelle 75, mais il exprime la pensée des Juifs qui, ne croyant pas que le Christ était par nature le Fils de Dieu, comprirent d’après ses paroles qu’Il se disait Fils de Dieu, comme s’Il voulait se faire égal à Dieu, alors qu’eux ne croyaient pas qu’Il le fût: Toi, alors que tu es homme, tu te fais Dieu 76, c’est-à-dire" tu dis que tu es Dieu, mais nous comprenons que c’est toi-même qui te fais Dieu".
75. Cf. SAINT AUGUSTIN, op. cit., p. 113.
76. Jean 10. 33.




Jean 5, 18b-25: LA PUISSANCE DU CHRIST, FRUIT DE L’AMOUR DU PERE

35 Jn 5,18-25




18b Jésus répondit donc et leur dit: 19" Amen, amen je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de Lui-même si ce n’est ce qu’Il a vu faire au Père. Car tout ce que Celui-ci fait, cela le Fils aussi le fait pareillement. Le Père en effet aime le Fils, et Il Lui montre tout ce qu’Il fait. "

744. L’Evangéliste nous livre maintenant l’enseignement du Christ concernant sa puissance vivificatrice. Il expose en premier lieu l’enseignement lui-même [n° 745]; ensuite il en donnera la confirmation [n° 799] En ce qui concerne l’enseignement lui-même, il rapporte d’abord ce que dit le Christ de sa puissance vivificatrice en général [n° 745], puis ce qu’Il en dit de manière plus précise [n° 755].

Pour révéler sa puissance vivificatrice, le Christ commence par en indiquer l’origine [n° 745], puis Il montre sa grandeur [n° 752]; enfin Il donne la raison de l’une et de l’autre [n° 753].



Thomas sur Jean 34