Thomas sur Jean 38

38 Jn 5,31-40


31" Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais qu’il est vrai, le témoignage qu’il rend de moi. Vous, vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage; mais je dis cela pour que vous soyez sauvés. Celui-là était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu exulter un moment à sa lumière. Pour moi, j’ai un témoignage plus grand que Jean; car les oeuvres que le Père m’a données pour que je les accomplisse, ces oeuvres mêmes que je fais, rendent témoignage de moi, que c’est le Père qui m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé a rendu Lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu son visage, et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous, parce que vous ne croyez pas à Celui qu’Il a envoyé. Vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez, vous, qu’en elles vous avez la vie éternelle; et ce sont elles qui rendent témoignage de moi. 40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. "

799. Après avoir donné son enseignement sur la puissance qu’a le Fils de donner la vie, le Christ confirme maintenant cet enseignement. Il commence par confirmer, en faisant appel à plusieurs témoignages, ce qu’Il avait dit de l’éminence de sa puissance [n° 800], puis Il reproche aux Juifs leur lenteur à croire [n° 825].

Pour confirmer son enseignement, Il montre d’abord la nécessité de faire intervenir un témoignage [n° 800], puis Il produit les témoignages eux-mêmes [n° 801].



I

SI C’EST MOI QUI RENDS TEMOIGNAGE DE MOI MEME, MON TEMOIGNAGE N’EST PAS VRAI.

800. Si le Christ montre ainsi la nécessité de produi re un témoignage, c’est à cause des Juifs, qui ne croyaient pas en Lui. Mais ce qu’Il dit ici a quelque chose de sur prenant. En effet, puisque le Seigneur dit plus loin qu’Il est Lui-même la vérité 1, comment donc son témoignage ne serait-il pas vrai, s’Il est la vérité? Ou à qui croira-t on, si on ne croit pas à la vérité? C’est pourquoi il faut répondre, selon Chrysostome, que le Seigneur parle ici de Lui en fonction de l’opinion des autres, de sorte que ses paroles signifient SI C’EST MOI QUI RENDS TEMOIGNAGE DE MOI-MEME, MON TEMOIGNAGE N’EST PAS VRAI de votre point de vue, puisque vous n’acceptez ce que je dis de moi-même que si cela est confirmé par un autre témoignage: C’est toi qui te rends témoignage; ton témoignage n’est pas vrai 2.
1. Jean 14, 6.
2. Jean 8, 13. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, In loannem hom., 40, ch. 1, PG 59, col. 229.



II

IL Y EN A UN AUTRE QUI REND TEMOIGNAGE DE MOI, ET JE SAIS QU’IL EST VRAI, LE TEMOIGNAGE QU’IL REND DE MOI.

VOUS, VOUS AVEZ ENVOYE VERS JEAN, ET IL A RENDU TEMOIGNAGE A LA VERITE. POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE; MAIS JE DIS CELA POUR QUE VOUS SOYEZ SAUVES. CELUI-LA ETAIT LA LAMPE QUI BRULE ET QUI BRILLE, ET VOUS AVEZ VOULU EXULTER UN MOMENT A SA LUMIERE. POUR MOI, J’AI UN TEMOIGNAGE PLUS GRAND QUE JEAN; CAR LES OEUVRES QUE LE PE RE M’A DONNEES POUR QUE JE LES ACCOMPLISSE, CES OEUVRES MEMES QUE JE FAIS, RENDENT TE MOIGNAGE DE MOI, QUE C’EST LE PERE QUI M’A ENVOYE. ET LE PERE QUI M’A ENVOYE A RENDU LUI-MEME TEMOIGNAGE DE MOI. VOUS N’AVEZ JA MAIS ENTENDU SA VOIX, NI VU SON VISAGE, ET VOUS N’AVEZ PAS SA PAROLE DEMEURANT EN VOUS, PARCE QUE VOUS NE CROYEZ PAS A CELUI QU’IL A ENVOYE. VOUS SCRUTEZ LES ECRITURES PARCE QUE VOUS PENSEZ, VOUS, QU’EN ELLES VOUS AVEZ LA VIE ETERNELLE; ET CE SONT ELLES QUI RENDENT TEMOIGNAGE DE MOI. ET VOUS NE VOULEZ PAS VENIR A MOI POUR AVOIR LA VIE.

801. Le Christ produit maintenant les témoignages eux-mêmes: un témoignage humain [n° 801] et un témoignage divin [n° 814] 3.En ce qui concerne le témoignage de Jean, dont II dira plus loin pourquoi Il l’invoque [n° 807], le Christ présente d’abord le témoin [n° 800], puis attire l’attention des Juifs sur la valeur de son témoignage [n° 803].

IL Y EN A UN AUTRE QUI ME REND TEMOIGNAGE.

802. Le Christ présente donc ici le témoin. Cet autre, selon Chrysostome 4, c’est Jean-Baptiste, dont il est dit plus haut: il y eut un homme envoyé de Dieu; son nom était Jean. Il vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui 5.

ET JE SAIS QU’IL EST VRAI, LE TEMOIGNAGE QU’IL REND DE MOI. VOUS, VOUS AVEZ ENVOYE VERS JEAN, ET IL A RENDU TEMOIGNAGE A LA VERITE.

803. Le Christ attire maintenant l’attention des Juifs sur la valeur du témoignage de Jean; d’abord en soulignant la vérité de ce témoignage [n° 804], puis en rappelant l’autorité de Jean: les Juifs, en effet, avaient fait appel à lui [n° 806].

804. Le Christ souligne la vérité du témoignage de Jean en disant: ET JE SAIS, c’est-à-dire je tiens pour certain, QU’IL EST VRAI LE TEMOIGNAGE que me rend Jean. Son père Zacharie avait en effet prophétisé ainsi à son sujet: Tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut 6. Or il est manifeste qu’un témoignage menteur n’est pas porteur de salut, mais de mort; car le mensonge est une cause de mort: La bouche qui ment tue l’âme 7. Si donc le témoignage de Jean doit donner la connaissance du salut, son témoignage est vrai.

805. La Glose 8 explique ces paroles autrement. Plus haut, le Christ a parlé de Lui en tant que Dieu, mais ici Il parle en tant qu’homme; le sens de ses paroles est alors: SI MOI, en tant qu’homme, JE ME RENDS TE MOIGNAGE sans Dieu, c’est-à-dire si Dieu le Père ne témoigne pas, alors MON TEMOIGNAGE N’EST PAS VRAI; en effet, la parole humaine, si elle n’est pas sou tenue par Dieu, n’a aucune vérité, car Dieu est vrai, mais tout homme est menteur 9. C’est pourquoi, si nous concevons le Christ comme un homme séparé de la divinité et non conforme à elle, alors il y a mensonge à la fois dans son essence et dans ses paroles 10. Même si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai 11; parce que je ne suis pas seul, mais il y a moi et le Père qui m’a envoyé 12. Ainsi, parce qu’Il n’était pas seul, mais avec le Père, son témoignage est vrai.

C’est pourquoi, afin de montrer que son témoignage tient sa vérité, non de son humanité comme telle, mais de son humanité en tant qu’elle est conjointe à la divinité et au Verbe de Dieu, Il dit: IL Y EN A UN AUTRE QUI REND TEMOIGNAGE DE MOI. Et cet autre, selon cette interprétation, n’est pas Jean; car si le témoignage que le Christ homme se rend à Lui-même n’est ni vrai ni efficace, le témoignage de Jean le sera encore bien moins. Ce n’est donc pas le témoignage de Jean qui attes te la vérité de ce que dit le Christ, mais celui du Père. Il faut donc entendre que cet AUTRE qui rend témoignage au Christ est le Père. ET JE SAIS QU’IL EST VRAI, LE TEMOIGNAGE QU’IL REND DE MOI, car Il est Lui-même la Vérité; Dieu est lumière, c’est-à-dire vérité, et il n’y a pas en Lui de ténèbres 13, c’est-à-dire de mensonges. Cependant la première interprétation; celle de Chrysostome, est plus littérale.
3. Voir loc. cit., col. 230: le Christ présente" trois témoins ses oeuvres, le témoignage du Père et la prédication de Jean-Baptiste". De plus, Il renvoie les Juifs aux Ecritures (Jn 5,39), leur montrant qu’ils y trouveront le témoignage du Père (op. cit., 40, ch. 3, col. 233). Cf. ci-dessous, n" 816.
4. Op. cit., 40, eh. 1, col. 230.
5. Jean 1, 6.
6. Luc 1, 76-77.
7. Sg 1,11.
8. Voir ALCUIN, Comm. in S. bannis Evang. (Glossa), 3, eh. 10, PL 100, col. 815-816, et BÈDE, In S. bannis Evang. expos., ch. 5, PL 92, col. 700 D-701 C.
9. Ro 3, 4; cf. Ps 115, 11.
10. Par le mystère de l’union hypostatique, la nature humaine du Christ est unie à la divinité; et par la grâce personnelle de son âme, le Christ en tant qu’homme est conformé à Dieu. Il y aurait donc mensonge dans son essence s’Il était séparé, et dans ses paroles s’il n’était pas conforme.
11. Jean 8, 14.


806. Le Christ attire maintenant l’attention des Juifs sur la valeur du témoignage de Jean en rappelant son autorité ils avaient fait eux-mêmes appel à lui. VO US, dit-Il, VOUS AVEZ ENVOYE VERS JEAN — comme pour dire: Moi, JE SAIS QU’IL EST VRAI, son témoignage, mais vous non plus ne devez pas le rejeter, car c’est à cause de la grande autorité dont il jouissait par mi vous que vous êtes allés chercher auprès de Jean un témoignage sur moi, ce que vous n’auriez pas fait si vous ne l’aviez pas jugé digne de foi 14 — De Jérusalem, les Juifs lui envoyèrent des prêtres et des lévites pour l’interroger 15 Et Jean A RENDU alors TEMOIGNAGE non à lui-même, mais A LA VERITE, c’est-à-dire à moi. Comme un ami de la vérité, il a rendu témoignage à la vérité qui est le Christ. Il confessa, il ne nia pas, il confessa: "Je ne suis pas le Christ" 16


POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE, MAIS JE DIS CELA POUR QUE VOUS SOYEZ SAUVES.

CELUI-LA E TAIT LA LAMPE QUI BRULE ET QUI BRILLE, ET VOUS AVEZ VOULU EXULTER UN MOMENT A SA LUMIERE.

807. Le Christ donne ici la vraie raison pour la quelle Il invoque le témoignage de Jean. Il exclut d’abord une raison que l’on pourrait conjecturer [n° 808], puis Il donne la vraie raison [n° 810].

POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE.

808. On pourrait croire en effet qu’en invoquant le témoignage de Jean, le Christ cherchait une garantie à son propre témoignage en raison de son insuffisance. Aussi exclut-Il cette conjecture en disant: POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE.

Notons ici que, dans les sciences, on prouve une chose tantôt par quelque chose qui est moins intelligible en soi mais plus intelligible pour nous, tantôt par quel que chose qui est plus intelligible en soi et absolument. Dans le cas présent, il fallait prouver que le Christ était Dieu. Et bien que la vérité du Christ soit, en elle-même et absolument, plus intelligible, elle est néanmoins prouvée par le témoignage de Jean qui, pour les Juifs, était plus intelligible. Le Christ, en Lui-même, n’avait donc pas besoin du témoignage de Jean. Voilà pourquoi Il dit: POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE.
12. in 8, 16; cf. 16, 32.
13. 1 in 1, 5.
14. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME op. cit., 40, ch. 2 col. 230-231. Voir ci-dessous, n" 811 et 813.
15. Jean 1, 19.
16. In 1, 20.


809. Mais cette parole du Christ semble être contre dite par ce que dit l’Ecriture: Vous êtes mes témoins, dit le Seigneur 17; et: Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre 18. Comment donc dit-Il ici: POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE?

Il faut répondre que ces paroles peuvent s’entendre de plusieurs manières. On peut d’abord les comprendre de la manière suivante: CE N’EST PAS D’UN HOMME QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE, comme si je me contentais de lui seul, mais j’ai un témoignage plus grand, qui est divin — Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous 19, dit Paul; et Jérémie: Seigneur, Tu le saisi je n’ai pas désiré le jour de l’homme 20, c’est-à-dire être glorifié par les hommes. Ou encore: Je ne reçois pas le témoignage D’UN HOMME, c’est-à-dire: en tant que celui qui témoigne est un homme, mais en tant qu’il est éclairé par Dieu pour témoigner — Il y eut un homme envoyé de Dieu; son nom était Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière 21. Nous n’avons pas, dit Paul, cherché la gloire qui vient des hommes 22. Et plus loin le Christ dira: Pour moi, je ne cherche pas ma gloire 23. Ainsi, dit-Il ici, je reçois le témoignage de Jean, non en tant qu’il fut un homme, mais en tant qu’il fut envoyé de Dieu et éclairé par Lui pour témoigner 24.

Enfin, et c’est la meilleure interprétation: POUR MOI, CE N’EST PAS D’UN HOMME, c’est-à-dire d’un témoignage humain, QUE JE REÇOIS LE TEMOIGNAGE; car je n’admets aucune autorité si ce n’est celle de Dieu, qui manifeste ma gloire 25.
17. Isaïe 43, 10.
18. Ac 1, 8.
19. 1 Corinthiens 4, 3.
20. Jr 17,16.
21. Jean 1, 6-7.
22. 1 Th 2, 6.
23. Jean 8, 50.
24. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, loc. cit., col. 231.
25. En latin: qui demonstrat me clarum. Cf. Jean 17, 1: "Père, glorifie ton Fils" (clarifica Filium tuum); 8, 54: "C’est mon Père qui me glorifie. " Le Christ, comme Fils bien-aimé du Père, ne peut être glorifié que par le Père.
26. 1 Tm 2, 4.
27. 1 Tm 1, 15.



MAIS JE DIS CELA POUR QUE VOUS SOYEZ SAUVES.

810. Le Christ donne maintenant aux Juifs la vraie raison pour laquelle Il se réfère au témoignage de Jean leur salut. Il commence par donner la raison [n° 810], puis Il l’explicite [n° 811].

Cette vraie raison de faire appel au témoignage de Jean était que, grâce à ce témoignage, les Juifs seraient sauvés en croyant au Christ. C’est pourquoi Il dit: Je ne reçois pas le témoignage de Jean pour moi, MAIS JE DIS CELA POUR QUE VOUS SOYEZ SAUVES. — Dieu (...) veut que tous les hommes soient sauvés 26 ; et le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs 27.

CELUI-LA ETAIT LA LAMPE QUI BRULE ET QUI BRILLE, ET VOUS AVEZ VOULU EXULTER UN MOMENT A SA LUMIERE.

811. Le Seigneur explique ici les paroles POUR QUE VOUS SOYEZ SAUVES: Vous serez sauvés parce que je fais intervenir un témoignage que vous avez accepté. En disant: CELUI-LA ETAIT LA LAMPE QUI BRULE ET QUI BRILLE, Il souligne que Jean jouissait de la considération des Juifs 28. Il montre d’abord que Jean fut un témoin digne en lui-même de confiance [n° 812], et montre ensuite comment il fut jugé tel par les Juifs [n° 813].

812. Que Jean ait été un témoin digne en lui-même de confiance, le Christ le montre en mentionnant trois qualités qui faisaient de lui un témoin accompli. La première relève de la condition de sa nature: Il ETAIT LA LAMPE; la seconde concerne la perfection de son amour: QUI BRULE; et la troisième, la perfection de son intelligence ET QUI BRILLE.

Jean était parfait dans sa nature parce qu’il ETAIT LA LAMPE, c’est-à-dire qu’il était illuminé de la vraie lumière du Verbe de Dieu. La lampe, en effet, diffère de la lumière, car la lumière est ce qui éclaire par soi-même, tandis que la lampe n’éclaire pas par elle-même, mais par participation à la lumière 29. Or la vraie lumière est le Christ, comme il est dit plus haut Il était la lumière, la vraie 30. Jean, lui, n’était pas la lumière 31, mais une LAMPE, car il était éclairé pour rendre témoignage à la lumière 32 en conduisant au Christ. C’est de cette lampe qu’il est dit: J’ai préparé une lampe pour mon Christ 33.

Jean était aussi brûlant et fervent dans son amour, et c’est pourquoi le Seigneur dit QUI BRULE. Certains, en effet, sont lampes seulement quant à leur fonction, et sont des lampes éteintes quant à leur amour. Car de même qu’une lampe ne peut éclairer si elle ne brûle, de même une lampe spirituelle n’éclaire que si d’abord elle est ardente 34 et enflammée du feu de la charité. Aussi l’ardeur est-elle mentionnée ici avant l’illumination, car c’est par l’ardeur de la charité qu’est donnée la connaissance de la vérité: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure 35. Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître 36. Vous qui craignez le Seigneur, aimez-Le, et vos coeurs seront illuminés 37.

Le feu a en effet deux propriétés: il brûle et il brille; et l’ardeur du feu signifie l’amour pour trois raisons. D’abord parce que, de tous les corps, le feu est le plus actif, et que telle est aussi l’ardeur de la charité, au point que rien ne peut arrêter son élan, comme le dit l’Apôtre La charité du Christ nous presse 38. Ensuite parce que, comme le feu, étant ce qui affecte le plus nos sens, est cause d’un très grand échauffement, ainsi la charité est cause d’ardeur en l’homme jusqu’à ce qu’il obtienne ce vers quoi il tend. Les lampes [de l’amour] sont des lampes de feu et de flammes 39. Enfin, comme le feu s’élève, de même la charité, au point qu’elle nous unit à Dieu: Celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui 40.

Jean, enfin, BRILLE dans son intelligence. Il brille intérieurement par la connaissance de la vérité Le Seigneur (...) remplira ton âme d’une lumière éclatante 41, c’est-à-dire qu’Il illuminera intérieurement ton âme. Et il brille intérieurement par la prédication — Au milieu d’une nation dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde, gardant la parole de vie 42— et par la manifestation des oeuvres bonnes: Que votre lumière brille devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos oeuvres bonnes et glorifient votre Père qui est dans les cieux 43.
28. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, loc. cit.
29. Ibid. Saint Jean Chrysostome ne dit pas que Jean-Baptiste était illuminé par le Verbe, mais par le Saint-Esprit.
30. Jean 1, 9.
31. Jean 1, 8.
32. Jean 1, 7.
33. Ps 131, 17. 34. " Etre ardent" et" brûler" traduisent dans cette phrase un seul verbe latin: ardere.
35. Jean 14, 23.
36. Jean 15, 15.
37. Sir 2, 10.
38, 2 Co 5, 14.
39. Cant 8, 6.
40. 1 Jean 4, 16.


813. Ainsi, parce que Jean était en lui-même digne d’estime, car il E TAIT LA LAMPE non éteinte, mais QUI BRULE, non obscure, mais QUI BRILLE, il est juste qu’il soit aussi estimé de vous. Et il en fut certes ainsi, puisque VOUS AVEZ VOULU EXULTER UN MOMENT A SA LUMIERE. C’est très justement que le Christ unit ici l’exultation à la lumière, car ce qui fait exulter l’homme, c’est ce en quoi il trouve le plus de joie; or rien, dans les réalités physiques, n’est plus agréable que la lumière: Douce est la lumière, et il est agréable aux yeux de voir le soleil 44.

Et le Seigneur dit: VOUS AVEZ VOULU EXULTER en vous reposant en lui et en mettant en lui votre fin, croyant qu’il était le Christ; mais seulement UN MOMENT, car vous avez été instables 45: voyant Jean conduire les hommes à un autre et non à lui-même, vous vous êtes détournés de lui. C’est pourquoi Lui-même dit ailleurs que les Juifs n’ont pas cru en Jean 46. Ils sont en effet de ceux dont il est dit qu’ils croient pour un temps 47.
41. Isaïe 58, 11.
42. Phi 2, 15-16.
43. Mt 5, 16.
44. Qo 11, 7.
45. Cf. SAINT JEAN CHRYSOSTOME, loc. cit.
46. Mt 21, 32.
47. Luc 8, 13.


814. Le Christ apporte maintenant le témoignage divin [n° 816], en commençant par montrer sa grandeur [n° 815].




POUR MOI, J’AI UN TEMOIGNAGE PLUS GRAND QUE JEAN.

815. Il dit donc d’abord ceci: Ce n’est pas pour moi que je reçois LE TEMOIGNAGE D’UN HOMME, mais pour vous. En effet, POUR MOI J’AI UN TEMOIGNAGE PLUS GRAND QUE JEAN, c’est-à-dire plus grand que le témoignage de Jean: celui de Dieu — Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand 48 —, plus grand, dis-je, à cause de sa plus grande autorité, de sa connaissance plus élevée et de sa vérité plus infaillible, car Dieu ne peut mentir: Dieu n’est pas comme un homme, pour qu’Il mente 49.

816. Le Christ expose ensuite le témoignage de Dieu: CAR LES OEUVRES QUE LE PERE M’A DONNEES POUR QUE JE LES ACCOMPLISSE, CES OEUVRES MEMES QUE JE FAIS, RENDENT TEMOIGNAGE DE MOI, QUE C’EST LE PERE QUI M’A ENVOYE.

Dieu a rendu témoignage au Christ de trois manières: par les oeuvres, par Lui-même et par les Ecritures. C’est pourquoi le Christ expose successivement comment Dieu Lui rend témoignage par les oeuvres miraculeuses [n° 817], puis par Lui-même [n° 818], enfin par les Ecritures [n° 822].

817. Il dit donc d’abord: POUR MOI, J’AI UN TE MOIGNAGE PLUS GRAND QUE JEAN quant aux oeuvres, car ce sont des oeuvres miraculeuses QUE LE PERE M’A DONNEES POUR QUE JE LES ACCOMPLISSE.

Notons ici qu’il est naturel à l’homme de connaître la puissance et la nature des réalités par leurs opérations; c’est donc à juste titre que le Seigneur dit qu’Il peut être connu tel qu’Il est par les oeuvres qu’Il accomplit. Ainsi, puisqu’Il accomplissait par sa propre puissance des oeuvres divines, on devait croire qu’il y avait en Lui une puissance divine — Si je n’avais fait parmi eux les oeuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché 50, qui est ici le refus de croire. Ainsi le Christ nous amène à la connaissance de Lui-même par les oeuvres dont Il dit LES OEUVRES QUE LE PERE M’A DONNEES, à moi le Verbe, en me donnant par la génération éternelle une puissance égale à la sienne; ou bien QUE LE PERE M’A DONNEES, dans la conception [de mon humanité], en me donnant d’être une unique personne divine et humaine, POUR QUE JE LES ACCOMPLISSE, c’est-à-dire pour que je les réalise par ma propre puissance 51. Et s’Il dit cela, c’est pour se distinguer de ceux qui font des miracles non par leur propre puissance, mais en les obtenant de Dieu par la prière — Au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, disait Pierre, lève-toi et marche 52. Ce ne sont pas eux qui les accomplis sent, mais Dieu; le Christ, au contraire, les accomplis sait par sa propre puissance: Lazare, sors ! 53 C’est pour quoi Il dit: CES OEUVRES MEMES QUE JE FAIS RENDENT TEMOIGNAGE DE MOI; et plus loin: Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand vous ne voudriez pas me croire, croyez aux oeuvres 54. Que les oeuvres miraculeuses soient des témoignages de Dieu, l’Ecriture le dit: [les Apôtres] prêchèrent partout, le Seigneur oeuvrant avec eux et confirmant leur parole par les signes qui l’accompagnaient 55.
48. 1 Jean 5, 9.
49. Nomb 23, 19.
50. Jean 15, 24.
51. Cf. Somme théol., III, q. 13, a. 1, ad 1.
52. Ac 3, 6.
53. Jean 11, 43.
54. Jean 10, 37-38.



ET LE PERE QUI M’A ENVOYE A RENDU LUI-MEME TEMOIGNAGE DE MOI.

VOUS N’AVEZ JAMAIS N TENDU SA VOIX, NI VU SON VISAGE, ET VOUS N’AVEZ PAS SA PAROLE DEMEURANT EN VOUS, PARCE QUE VOUS NE CROYEZ PAS A CELUI QU’IL A ENVOYE.

818. Le Christ montre maintenant comment Dieu Lui-même Lui a rendu témoignage; et Il expose d’abord le mode de ce témoignage [n° 819], puis Il montre que les Juifs ne sont pas capables de recevoir un tel témoignage [n° 820].

819. Le Seigneur dit donc: non seulement LES OEU VRES QUE LE PERE M’A DONNEES RENDENT TE MOIGNAGE DE MOI, mais le PERE QUI M’A ENVOYE A RENDU LUI-MEME TEMOIGNAGE DE MOI: au Jourdain quand le Christ fut baptisé, et sur la montagne lors qu’Il fut transfiguré. En ces deux circonstances, en effet, la voix du Père se fit entendre: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis ma complaisance 56. Voilà pourquoi il faut croire en Lui, comme au vrai Fils de Dieu par nature 57. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car tel est le témoignage de Dieu, qui est plus grand: Il a témoigné au sujet de son Fils. Ainsi, celui qui ne croit pas qu’Il est le Fils de Dieu ne croit pas au témoignage de Dieu.
55. Mc 16, 20.
56. Mt 3, 17 et 17, 5.
57. Naturali Filio Dei. Cette expression se trouvait déjà au n° 547 (voir aussi n° 544 et note 18). Voir également ci dessous, n’ 820 et note 68.


820. Mais on pourrait dire qu’à d’autres aussi Dieu a rendu Lui-même témoignage: par exemple à Moïse sur la montagne. Là, cependant, tous L’entendaient; tan dis que nous, nous n’avons pas entendu son témoignage, et c’est pourquoi le Seigneur dit: VOUS N’AVEZ JAMAIS ENTENDU SA VOIX, NI VU SON VISAGE.

Il est dit cependant: Y a-t-il jamais eu chose semblable, ou a-t-il jamais été connu qu’un peuple ait entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue, et soit resté vivant? 59 Pourquoi donc le Christ dit-Il maintenant: VOUS N’AVEZ JAMAIS EN TENDU SA VOIX? Je réponds, avec Chrysostome, que le Seigneur, les amenant à une considération philosophique, veut leur montrer que Dieu peut témoigner en faveur de quelqu’un de deux manières: d’une manière sensible et d’une manière spirituelle 60.

D’une manière sensible, comme par une voix seule ment sensible; c’est ainsi qu’Il a témoigné par Moïse au mont Sinaï: Le Seigneur vous parla du milieu du f eu. Vous avez entendu la voix de ses paroles, mais de forme, vous n’en avez vu aucune 61 ; ou par une forme sensible, comme lorsqu’Il apparut à Abraham 62 ; et à Isaïe: Je vis le Seigneur siégeant sur un trône sublime et élevé 63. Toutefois, dans ces visions, ni la voix corporelle, ni la figure de Dieu n’existent comme celles d’un vivant, mais elles agissent en tant que formées par Dieu; en effet, puisqu’Il est esprit, Dieu n’émet pas de voix sensible et Il ne peut être représenté.

D’une manière spirituelle, Il témoigne en inspirant au coeur de certains ce qu’ils doivent croire et à quoi ils doivent s’attacher: J’écouterai ce que dit en moi le Seigneur Dieu 64. — Je la conduirai au désert, et là je parlerai à son coeur 65.

Vous avez donc été capables de recevoir le premier mode de témoignage, et ce n’est pas étonnant, car ces voix et ces formes ne furent de Dieu que selon l’ordre de l’efficience, comme on l’a dit. Mais vous n’avez pas reçu le témoignage de sa voix spirituelle: VOUS N’AVEZ JAMAIS ENTENDU SA VOIX, c’est-à-dire: vous n’y avez pas eu part. Quiconque écoute le Père et se laisse instruire vient à moi 66, mais vous, vous n’êtes pas venus à moi, vous n’avez donc JAMAIS ENTENDU SA VOIX, NI VU SON VISAGE, c’est-à-dire: vous n’avez pas reçu ce témoignage spirituel. C’est pourquoi le Seigneur ajoute: VOUS N’AVEZ PAS SA PAROLE DEMEURANT EN VOUS, c’est-à-dire: vous n’avez pas en vous cette parole inspirée intérieurement. Et la raison en est que VOUS NE CROYEZ PAS au Fils que le Père A ENVOYE. En effet, la parole (verbum)de Dieu conduit au Christ, car le Christ Lui-même est par nature la Parole, le Verbe de Dieu. Or toute parole inspirée par Dieu est une certaine similitude participée du Verbe de Dieu. Donc, puisque toute similitude participée conduit à son principe, il est manifeste que toute parole inspirée par Dieu conduit au Christ. Ainsi, puisque vous n’êtes pas conduits à moi, VOUS N’AVEZ PAS LA PAROLE de Dieu, inspirée par Lui, DEMEURANT EN VOUS. Quiconque ne croit pas en le Fils de Dieu n’a pas la vie demeurant en lui 67. S’Il dit DEMEURANT, c’est parce que, bien qu’il n’y ait personne qui ne possède quelque vérité venant de Dieu, seuls ont la vérité et la parole de Dieu DEMEURANT en eux ceux en qui la connaissance progresse au point de les conduire à la connaissance du Verbe véritable et substantiel 68.
58. 1 Jean 5, 9.
59. Deut 4, 33.
60. Voir In loannem hom., 40, ch. 3, col. 232-233: "Il les amène à un enseignement philosophique en leur montrant peu à peu qu’en Dieu il n’y a ni voix ni visage, mais qu’Il est au-dessus des sons et des figures. "
61. Deut 4, 12.
62. Gn 18.
63. Isaïe 6, 1.
64. Ps 84, 9.
65. Os 2, 14.
66. Jean 6, 45.


821. Ou bien, en disant qu’ils n’ont JAMAIS ENTENDU SA VOIX, le Christ fait allusion aux trois manières dont Dieu révèle quelque chose à quelqu’un. Ce peut être par une voix sensible: ainsi le Père a rendu témoignage au Christ au Jourdain et sur la montagne, comme le dit Pierre: [nous avons été] témoins oculaires de sa grandeur. Car Il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque de la gloire majestueuse Lui parvint cette voix" Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis ma complaisance: écoutez-Le" 69. Et cette voix, les Juifs ne l’ont pas entendue. Ou bien par la vision de son essence qu’Il révèle aux bienheureux; et cette vision, les Juifs ne l’ont pas; en effet, tant que nous sommes dans ce corps, nous pérégrinons loin du Seigneur; car c’est par la foi que nous marchons, et non par une claire vision 70. Ou bien le Seigneur se révèle en inspirant intérieurement une parole; et même cela, ils ne l’avaient pas.


VOUS SCRUTEZ LES ECRITURES, PARCE QUE VOUS PENSEZ AVOIR EN ELLES LA VIE ETERNELLE; ET CE SONT ELLES QUI ME RENDENT TEMOIGNAGE. ET VOUS NE VOULEZ PAS VENIR A MOI POUR AVOIR LA VIE.

822. Le Christ expose ici la troisième manière dont Dieu Lui a rendu témoignage par les Ecritures. Il intro duit d’abord le témoignage des Ecritures [n° 823], pour montrer ensuite que les Juifs sont incapables de recevoir le fruit de ce témoignage [n° 824].

823. Il leur dit donc: VOUS SCRUTEZ LES ECRI TURES, comme pour dire: c’est dans les Ecritures et non pas dans votre coeur que vous avez la parole de Dieu, et c’est pourquoi il vous faut chercher ailleurs: VOUS SCRUTEZ donc LES ECRITURES, c’est-à-dire l’Ancien Testament. En effet, la foi au Christ était contenue dans l’Ancien Testament, mais elle n’y était pas en surface: elle était dans ses profondeurs, cachée sous le voile des figures 71: Jusqu’à ce jour, lorsqu’ils lisent Moise, un voile est posé sur leur coeur. C’est pourquoi le Seigneur emploie l’expression VOUS SCRUTEZ, qui signifie" vous cherchez en pro fondeur" — Si tu cherches [la Sagesse] comme l’argent, et que tu creuses pour la trouver, comme les trésors, alors tu comprendras la crainte du Seigneur et tu trouveras la science de Dieu 73. Donne-moi l’intelligence et je scruterai ta loi, et je la garderai de tout mon coeur 74.

Et pour quelle raison scrutez-vous les Ecritures? A cause de cette opinion que vous avez: VOUS PENSEZ AVOIR EN ELLES LA VIE ETERNELLE, d’après ce que dit Ezéchiel Parce qu’il a gardé tous mes préceptes et les a pratiqués, il vivra 75. Mais vous avez été trompés; car, bien qu’ils donnent la vie, les préceptes de l’ancien ne Loi n’ont cependant pas la vie en eux-mêmes on ne dit qu’ils donnent la vie que dans la mesure où ils conduisent à moi, le Christ. Vous, pourtant, vous en usez comme s’ils avaient la vie en eux-mêmes, et c’est ce qui vous a trompés. En effet, ces Ecritures, CE SONT ELLES QUI RENDENT TEMOIGNAGE DE MOI, c’est-à-dire qu’elles donnent la vie dans la mesure où elles conduisent à me connaître. Soit par des prophéties manifestes, comme celles-ci: Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on lui donnera pour nom Emmanuel 76; et Le Seigneur ton Dieu te suscitera, de ta nation et d’entre tes frères, un prophète comme moi c’est lui que tu écouteras 77. Et c’est pourquoi il est dit que c’est à Lui que tous les prophètes rendent témoignage 78. Soit par les actions mystérieuses des prophètes, et c’est pourquoi il est dit Par la main des prophètes j’ai été représenté 79. Soit par des sacrements et des figures, comme l’immolation de l’agneau et les autres sacrifices figuratifs de l’ancienne Loi: La Loi a l’ombre des biens à venir, non l’image même des réalités 80. Les Ecritures de l’Ancien Testament rendent donc témoignage au Christ de multiples manières, et c’est pourquoi l’Apôtre dit: Dieu avait promis auparavant [l’Evangile] par ses prophètes dans les saintes Ecritures, au sujet de son Fils, issu de la race de David selon la chair 81.
67. Jean 3, 36.
68. Là encore, saint Thomas parle du" Verbe naturel" de Dieu (comme il parlait plus haut du" Fils naturel" de Dieu: cf. ci-dessus, n’ 819), mais nous avons préféré traduire par" substantiel" (cf. ci-dessous, n° 830 et note li). En employant l’adjectif" naturel", saint Thomas veut qualifier le Verbe qui procède naturellement du Père, c’est-à-dire qui a la même nature que le Père (à la différence de ce qui procède de la volonté libre: cf. ci-dessus, n" 753).
69. 2 Pe 1, 16-17.
70. 2 Co 5, 6-7.
71. Cf. SAINT JE CHRYSOSTOME, op. cit., 41, ch. 1, col. 235.
72. 2 Co 3, 15.
73. Prov 2, 4.
74. Ps 118, 34.
75. Ez 18, 19.
76. Isaïe 7, 14.
77. Deut 18, 15.
78. Ac 10, 43.
79. Os 12, 10.
80. He 10, 1.
81. Ro 1, 2.



ET VOUS NE VOULEZ PAS VENIR A MOI POUR AVOIR LA VIE

824. Mais ce fruit que vous pensez trouver dans les Ecritures, c’est-à-dire LA VIE ETERNELLE, vous ne pourrez l’obtenir; parce que, ne croyant pas aux témoignages de l’Ecriture à mon sujet, VOUS NE VOULEZ PAS VENIR A MOI, c’est-à-dire: vous ne voulez pas croire en moi, en qui se trouve le fruit de ces Ecritures, POUR AVOIR en moi LA VIE que moi je donne à ceux qui croient en moi: Mes brebis écoutent ma voix (...) et elles me suivent; et moi je leur donne la vie éternelle 82. La Sagesse insuffle la vie à ses fils 83. Celui qui m’aura trouvée trouvera la vie et puisera le salut dans le Seigneur 84.
82. Jean 10, 27-28.
83. Sir 4, 12.
84. Prov 8, 35.




Jean 5, 41-47: L’INCRÉDULITÉ DES JUIFS

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Thomas sur Jean 38